Natsu

Chapitre 11 : Trêve

669 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 20:46

Un jour de juin, quand je suis allée au lycée, il se tint là, devant les grilles du lycée, m’attendant. Je n’en crus pas mes yeux. Mon sac tomba à terre. Je courus vers lui et me lançai dans ses bras. Il me fit une nouvelle remarque comme quoi je n’étais qu’une pleurnicharde. C’était sa faute. Il m’avait abandonnée pendant tout un mois où je n’ai connu qu’angoisse et peur. Il m’a dit qu’il était allé dans un tout petit endroit, quelque part dans les montagnes pour couper le pont avec sa vie quotidienne qui était un cumul de stress et de fatigue. Il a pu reprendre et tient à nouveau sur ses pieds. Depuis son retour, je ne l’ai plus lâché d’une semelle. Je le suivais comme si j’étais son ombre. Nous rentrions toujours ensemble. Comme il ne voulait pas retourner dans l’appartement où il vivait seul avant, il a « emménagé » chez moi. Disons qu’avec lui, ce n’était pas de tout repos à la maison, mais je préférais ça que de le laisser seul dans un lieu où personne ne pourrait intervenir en cas d’urgence. Sa mère s’est reposée sur moi et m’a fait part de tous ses remerciements. Elle était si désespérée qu’elle et son mari ne surent plus quoi faire. Franchement, elle n’avait pas besoin de tant se préoccuper pour son fils qui passait la plupart du temps à me donner des ordres. Eh oui…je devais accomplir le moindre de ses vœux : il utilisait toujours sa maladie comme prétexte de je-ne-sais quoi. Natsu avait bien retrouvé sa couleur et son entrain habituel, donc je pouvais bien endurer ce temps de martyre…

La nuit, nous nous couchions l’un à côté de l’autre. Ma tête était toujours orientée vers lui. Je voulais le voir, son visage, quand je m’endormais et quand je me réveillais. Toute la nuit, je ne lâchais pas sa main. Lui passait un bras autour de ma taille. C’est ainsi que nous nous endormions chaque nuit. De temps en temps, l’un de nous racontait sa vie « d’avant ». Ce qu’il a vécu, ce que ça a changé pour lui, partageant sa peur, ses souffrances, ses joies avec l’autre. Toutes ces petites choses ont fait que je me sentais plus proche de lui que de n’importe qui d’autre. Manger le petit-déjeuner ensemble, partir à l’école ensemble, suivre les cours assis l’un à côté de l’autre, rentrer ensemble, faire les devoirs ensemble, dîner ensemble, passer la soirée ensemble, dormir…main dans la main… Je ne saurais dire à quel point tout cela me rendait heureuse. La nuit, nos cœurs et nos corps étaient liés. Cet amour que nous ressentions pour l’autre était beau, pur, enfantin, adulte, passionné, ardent, téméraire, doux, tendre, trépidant. Comme de jeunes amants, nous menions un quotidien répétitif qui comblait pourtant notre bonheur. Malheureusement une telle paix et un tel bonheur ont un prix.

Une rose n’en est pas une sans épines.

 

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