God of One : Fantôme du passé

Chapitre 55 : Au cœur du volcan, la colère de Théra.

3668 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/12/2025 13:39

Le dieu de la guerre chercha son chemin pour sortir du volcan avant qu’il n’explose comme l’avait prédit sa vision. Il entendit soudain :

 

-        Hé, vous deux, poussez ! Faut réduire la pression !

 

-        Maitre, je suis trop faible.

 

Ces cris attirèrent l’attention d’Ace et il remarqua non loin une immense vis. En hauteur, deux hommes essayaient de l’activer tandis qu’un troisième restait à côté d’un grand gaillard barbu qui était sans doute le contremaitre. Ce dernier, agacé devant l’inefficacité de ses ouvriers, poussa l’un d’eux dans le vide puis, à l’aide de sa pince, tenta de relancer le mécanisme. Cet acte ignoble rendit furieux notre héros. Il décida de rejoindre le contremaitre afin de lui dire deux mots. Alors qu’il commençait à grimper la paroi, la vis se remit finalement en marche :

 

-        Ouais !!! cria de satisfaction le gaillard. Je suis le maitre de cette montagne ! Ah ah ah ah ah !

 

-        Ça va les chevilles qui enflent ? pensa Ace, dégoûté devant tant de prétention. Et moi qui pensais que seuls les dieux avaient ce genre d’arrogance.

 

-        Venez ! On a encore beaucoup de choses à faire !

 

Les ouvriers obéirent tandis que le dieu de la guerre continuait son escalade jusqu’au plafond. Il y planta ses lames du chaos et pu ainsi s’y déplacer. Sous lui apparurent des coulées de lave. La moindre erreur pouvait le mener à une mort ardente. Il brisa quelques stalactites obstruant sa route et fit soudain face à des araignées. A la différence de la brune progéniture de Scylla, celles-là étaient vertes. Dès qu’elles virent notre héros, elles commencèrent à cracher de l’acide. Le « fantôme des mers » évita les projections tout en restant accroché au plafond. Il se rapprocha des nuisibles avant de les balayer à coup de lame. Il vit alors deux stalactites qu’il utilisa pour se balancer et atteindre un mur qu’il grimpa. La suite de sa route le mena à une immense zone où d’autres vis tournaient sans cesse. Atteignant une plateforme au milieu de la lave, il fut accueilli par des harpies :

 

-        Cyclone du chaos !

 

Son attaque élimina une grande partie des femmes ailées et il acheva les autres en leur arrachant les ailes. Reprenant son chemin, il dépassa un mur comportant des fissures incandescentes. Ace pressentait qu’il ne pouvait pas pour l’instant l’ouvrir. Un éboulement obstrua soudain le passage d’où il venait.  Il arriva dans une salle qui comprenait :

 

·       Une porte au centre de laquelle il y avait l’empreinte d’un engrenage

 

·       Une plateforme que notre héros ne pouvait pas atteindre

 

·       Deux statues en métal dont l’une tenait une roue

 

·       Et enfin, une immense porte gravée du buste d’une femme imposante

 

Bien qu’il souhaitât récupérer l’engrenage pour ouvrir le passage, la curiosité d’Ace le poussa à vouloir voir ce qu’il y avait derrière l’autre porte. Alors qu’il était sur le point de l’ouvrir, quelqu’un l’interrompit :

 

-        Toi ! Ne t’approche pas de ça !

 

Le dieu de la guerre se retourna et remarqua le contremaitre sur la plateforme :

 

-        Et qui l’exige ? interrogea notre héros.

 

-        Je suis Lanée ! Chef ingénieur de ce lieu ! Et je t’ordonne de ne pas ouvrir cette porte ou tu vas provoquer la colère de la montagne ! Je ne te laisserai pas détruire mon travail !

 

-        Ben voyons ! Je ne reçois pas d’ordre de quelqu’un qui ne respecte pas ses hommes et qui pense plus à sa pomme qu’aux autres. Dis-moi un peu ce qui se cache là derrière.

 

-        Cela ne te regarde pas !

 

-        Malheureusement, ta réponse m’incite à en voir davantage, répondit Ace alors qu’il commençait à pousser la porte.

 

 

-        Arrête, le seigneur Poséidon l’a interdit !

 

-        Poséidon ?! Tu veux dire ce dieu qui a envoyé ses forces contre moi, causant ainsi de lourdes pertes et dégâts à l’Atlantide alors que je l’avais intimé de ne pas interférer ?! Ça tu vois, c’est une autre raison qui me pousse à continuer. Mais si tu veux un conseil, tu devrais partir d’ici et rejoindre mes navires avec les autres Atlantes tant qu’il est encore temps.

 

-        Stop !

 

Ace décida d’ignorer l’homme. Il ouvrit complètement la porte et la franchit. Il se trouva dans un couloir au fond duquel une créature ressemblant à la gravure sur l’entrée était enchainée. De sa peau rocailleuse jaillissaient des lumières flamboyantes. Il comprit qu’il s’agissait d’une Titanesse. Cette dernière sentit la présence de notre héros qui s’approchait d’elle :

 

-        Cela fait longtemps que nos semblables attendent celui qui doit nous libérer.

 

-        Puis-je savoir qui tu es ? demanda le dieu de la guerre.

 

-        Je me nomme Théra.

 

-        Enchanté, je suis Portgas D. Ace.

 

-        Aaaaah… oui… le garçon qui brise le destin…

 

-        Je ne vois pas de quoi tu parles mais une chose est sûre, je ne suis pas là pour libérer les Titans. Surtout lorsque l’un d’entre eux a failli causer la fin du monde.

 

-        J’admets que les actions d’Atlas n’étaient pas bonnes mais je doute que tu sois du genre à juger tout une race sur la base d’un seul individu.

 

-        C’est juste mais rien ne me dit que tu ne causeras pas une catastrophe, Théra.

 

-        Pourtant, Gaïa a prédit que tu prendrais la place de celui qui devra nous sauver, « Fantôme des mers ».

 

-        Je ne suis pas venu pour ça, c’est contre mon gré que je suis arrivé dans ce volcan.

 

-        Ne sois pas naïf, Ace, c’est ton destin qui t’a conduit jusqu’à moi.

 

-        Oh seigneur… je pensais déjà que Teach était lourd avec cette histoire de destin, j’aimerais éviter qu’un autre s’y mette.

 

-        De toute façon, tu as besoin de moi.

 

-        Comment cela ?

 

-        Si tu ne me libères pas, tu risques de partager mon sort. Tu mourras ici, avec moi.

 

-        Est-ce une menace ? demanda le dieu de la guerre en préparant ses armes.

 

-        C’est surtout un fait. Sache qu’à défaut de me libérer, nous serons tous deux prisonniers de nos tourments. Mais si tu me délivres, alors mon pouvoir sera tien.

 

Le « fantôme des mers » pressentait que cela causerait les événements qu’il avait vus dans sa prémonition : le volcan exploserait et l’Atlantide sombrerait. Cependant, il ne pouvait nier qu’il aurait besoin de toutes les forces nécessaires pour retrouver Sabo et Deimos dans le domaine de la mort. De plus, il faisait confiance à Calliope et aux autres Spartiates pour mettre en sureté les Atlantes. Finalement, il prit sa décision :

 

-        Entendu, Théra, je vais te libérer. Mais tu devras laisser le temps à mes compagnons de quitter l’Atlantide sans risque.

 

-        Tu as ma parole, je sais tu es un homme d’honneur.

 

-        Que dois-je faire pour te délivrer ?

 

-        Plante les lames du Chaos dans mon corps. Ainsi, non seulement tu obtiendras ma force mais tu briseras aussi mes chaines.

 

-        Euh… tu sais que cela risque de faire mal.

 

-        Cette souffrance sera peu de chose comparée à ma condition actuelle.

 

Ace lança ses lames sur son torse ce qui la fit hurler de douleur mais sa souffrance cessa dès qu’il les retira. Ses lames étaient désormais entourées de flammes :

 

-        Enfin libre, dit la Titanesse soulagée.

 

-        Bien, je vais te laisser à présent, dit notre héros sur le point de partir.

 

-        Oui, mais hâte-toi. Certes, j’ai promis d’attendre que les tiens soient en sécurité mais je ne pense pas pouvoir contenir ma rage très longtemps. J’ai bien l’intention de détruire la précieuse citée de l’infâme Poséidon, prévint Théra.

 

-        A ta guise, du moment qu’il n’y a plus d’innocents qui risquent de se faire tuer…

 

En s’en allant, Ace remarqua que le sol s’effondrait sous lui alors que la Titanesse brisait ses chaines. Il dut courir jusqu’à la salle précédente :

 

-        Ouf… c’était moins une, dit-il en reprenant son souffle.

 

-        Qu’avez-vous fait, imbécile ! hurla Lanée outré par l’acte de notre héros.

 

-        Toujours présent ? Je croyais que vous seriez parti depuis longtemps.

 

-        Jamais ! Je vais vous faire payer la destruction de mon travail !

 

Le maitre ingénieur activa un levier ce qui anima la statue qui tenait l’engrenage :

 

-        Automaton, détruis-le ! ordonna le contremaitre avant de partir.

 

L’automate projeta vers Ace l’engrenage attaché à une chaine. Celui-ci l’évita pour ensuite riposter avec ses lames du chaos. Peine perdue ! Ses coups rebondissaient sur le corps métallique de son adversaire. Notre héros aurait pu user de son fluide offensif afin d’endommager l’automaton mais il eut une autre idée en tête :

 

-        Voyons comment fonctionne le pouvoir que m’a confié Théra. Lames de feu !

 

Soudain, les lames du dieu de la guerre s’embrasèrent et pénétrèrent alors la défense du colosse métallique. De plus, une gerbe de flammes se posa sur son ennemi. Alors que l’automate repoussait Ace et tentait de lui asséner un coup d’engrenage, le feu collé à son corps explosa, arrachant l’un de ses bras. Notre héros en profita pour récupérer l’engrenage. Le colosse de métal tenta de résister mais perdit son deuxième bras. Ace utilisa le rouage pour fracasser la tête de son ennemi :

 

-        En tous cas, Théra n’avait pas menti sur son don. Cela va effectivement m’être utile pour la suite.

 

Le dieu de la guerre se rendit devant la porte close afin d’y placer l’engrenage pour actionner son ouverture. Il arriva devant une énième grande vis qui lui barrait le chemin. Il trouva également un livre dans lequel il lut :

 

« La vis d’Archimède a été conçue pour acheminer l’eau des profondeurs à la surface. Les Atlantes ont amélioré cette technologie en les fabriquant avec un minerai presque indestructible résistant à de hautes températures. Ils ont positionné ces vis à des endroits clés du volcan pour canaliser la pression grandissante, dans l’espoir d’éviter une éruption capable de détruire l’Atlantide et de réduire à néant leur grande civilisation. »

 

-        Je vois… Le problème, c’est que comme Théra est désormais libre, elles ne servent plus à rien, se dit Ace. De plus, ce chemin est sans doute l’unique moyen d’atteindre une sortie. N’empêche, entre la statue d’Appolon et ça, ce cher Archimède a réalisé des choses incroyables… même si, à mes yeux, il reste un fanatique de l’Olympe.

 

Le « fantôme des mers » enduisit les lames du chaos avec le fléau de Théra et son fluide offensif, intensifiant ainsi les flammes autours des armes. Il ne lui fallut qu’un seul coup pour scinder en deux l’engin. En empruntant ce passage, il vit le mur fissuré et comprit qu’il était revenu à son point de départ. Il eut l’idée de planter l’une de ses lames dans le mur puis de concentrer le pouvoir de la Titanesse. L’obstacle explosa, permettant au dieu de la guerre d’avancer. Il glissa le long d’une pente puis sauta sur une plateforme pour éviter de tomber dans la lave. Il dut alors faire face à un minotaure qui le chargea. Ace évita de se faire écraser avant de passer à l’action :

 

-        Œil du cyclone !

 

En utilisant l’œil de l’Atlantide, il frappa la bête avec un faisceau électrique. Blessé, l’homme-taureau ne put rien faire lorsque notre héros fonça sur lui pour l’empaler avec ses lames. Mais Ace resta sur ses gardes. Bien lui en prit car une harpie le chargea aussitôt. Il l’attrapa puis lui brisa la nuque. Ne voyant plus de danger à l’horizon, il constata la présence d’un levier qu’il tira. Une porte s’ouvrit, libérant une cataracte d’eau qui tomba sur la lave, formant ainsi une grande plaque de roche. Ace y sauta et l’utilisa pour voguer sur la lave. Tandis qu’il suivait le courant, il fut pris en embuscade par les étranges arachnides qui tombèrent du plafond. Le dieu de la guerre utilisa son fluide royal pour les assommer et les jeter dans la lave. Peu après, il arriva face à un mur et sauta pour s’y accrocher tandis que son moyen de transport s’enfonçait dans le liquide en fusion. Arrivant au sommet, il sentit des secousses montrant les signes d’une éruption imminente. Ace se hâta. Il vit une nouvelle vis d’Archimède qu’il s’empressa de détruire ce qui ouvrit un passage juste au-dessus de lui. Il l’atteignit d’un saut puis trouva plus loin un nouveau mur aux fissures incandescentes. Il l’explosa à l’aide du fléau de Théra, s’engouffra dans un étroit passage puis se faufila contre la paroi alors que sous lui luisait un plan d’eau. Et qui disait milieu aqueux disait forcément Scylla … Cette dernière surgit en effet des profondeurs et essaya de dévorer notre héros. Heureusement, il évita ce funeste sort et s’accrocha au monstre qui replongea. Dans l’eau, Ace poignarda sans cesse la face de Scylla qui se débattait pour l’éjecter. Elle émergea en espérant écraser le dieu de la guerre. Mais celui-ci sauta puis s’accrocha à nouveau à la bête. Tout à coup, il remarqua une vis d’Archimède. Il bondit de nouveau sur la terre ferme et, de toutes ses forces, tracta Scylla sur la vis qui lui perfora le crâne :

 

-        Enfin ! hurla Ace. Franchement, même si je la plaignais pour sa malédiction, elle était collante à la longue !

 

Cependant, le « fantôme des mers » sentait qu’il ne pourrait pas profiter bien longtemps de sa victoire car le volcan allait bientôt exploser. Il grimpa au sommet d’une paroi puis il alterna escalade, glissade et déplacements de stalactites en stalactites alors que des rochers tombaient et que la lave commençait à monter dangereusement. Avec la rage de survivre, notre héros accéléra jusqu’à ce qu’une éruption se produise :

 

-        BORDEL DE MEEEEEEEEERDE !

 

Projeté hors du volcan, il atterrit violemment dans un bâtiment :

 

-        Aïe, aïe, aïe… dit notre héros douloureusement.

 

Il avait eu de la chance de survivre grâce à sa divinité même si la douleur était présente. En se levant avec difficulté, il put alors voir sa vision se réaliser. En effet, le volcan cracha un feu d’enfer sur l’Atlantide qui commença à sombrer dans la mer :

 

-        Aaaaaace ! cria une voix qui se rapprochait de notre héros.

 

Le « fantôme des mers » reconnut aisément cette voix et se retourna surpris :

 

-        Calliope ?! Mais que fais-tu ici ?! Je croyais que tu étais partie !

 

-        Je ne pouvais pas t’abandonner ! répondit la jeune femme.

 

-        Et les autres ?

 

-        Ils ont évacué avec le maximum d’Atlantes et de civils d’Héraklion. C’est la ville où nous nous trouvons actuellement.

 

-        Bon, au moins, les pertes causées par cette catastrophe seront moindres.

 

-        Certes, mais je suis préoccupée car je n’ai pas eu de nouvelles de l’un de nos bataillons qui est toujours dans la cité. Et puis, je voudrais que tu m’expliques ce qui s’est passé au juste ! Peu après que tu fus enlevé par Scylla, j’ai vu le volcan s’agiter. Plus tard, Théra s’en est échappée et enfin, la montagne s’est enflammée.

 

-        Je te raconterai cela quand nous serons en lieu sûr. D’ici là, puisque tu es ici, nous allons chercher les soldats absents puis rejoindre Sparte.

 

-        Je suis tout à fait d’accord.

 

C’était un fait, Ace avait provoqué la destruction d’une des plus grandes citées de Poséidon. Même si les Atlantes étaient en vie, cela provoquerait les foudres du dieu de la mer. Malgré tout, notre héros estimait que la faute incombait à l’Olympien. Il aurait dû prendre au sérieux sa mise ne garde. Tout cela n’avait pas été vain : il avait désormais un indice qui lui permettrait de retrouver son frère bien que la route restât encore longue et tumultueuse.

 

Dans le prochain chapitre :

 

Narrateur : Ace et Calliope traverseront la cité en proie aux flammes et à la lave, cherchant un chemin leur permettant de retourner à Sparte. Mais durant la traversée, ils recevront un message laissant présager qu’ils rencontreront plus de problèmes pour la suite de leur quête.

 

Ace : Prochainement dans God of One « Héraklion en feu ! L’ombre planant de la mort. » j’aurai ma vengeance. 

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