"Je t'attendrai"

Chapitre 1 : Chapitre premier

6014 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 09/11/2016 23:30

 

Chapitre 1

«Bon, on y va! Surveillez bien le bateau, Zoro, Franky!»

Sur ces paroles, les personnes quittèrent le port, jusqu'à ne devenir que sept silhouettes se déplaçant sous le soleil. Les concernés regardèrent le reste de l'équipage s'éloigner avant de retourner à leurs occupations: le cyborg se jeta à nouveau dans la conception de nouveaux gadgets, tandis que le bretteur aux cheveux verts se demandait ce qu'il allait bien pouvoir faire. Car oui, à part poursuivre son rêve, se battre, se muscler, boire, dormir et rester avec les siens, Roronoa Zoro n'avait pas vraiment beaucoup de choses à faire, mais cela lui suffisait amplement. La vie qu'il menait lui plaisait, il n'en demandait pas plus.

Les Mugiwara venaient d'accoster sur une petite île du Nouveau Monde, réputée pour ses magasins et les produits originaux qu'on y trouvait. Ainsi, sept neuvièmes de l'équipage s'étaient rendus à la découverte de ce morceau de terre, laissant les deux restants pour garder leur maison sous surveillance. Comme souvent, il faisait beau. Comme souvent, il faisait chaud. Et comment souvent, Zoro avait soif. Et c'est donc d'un pas nonchalant qu'il se dirigea vers son lieu de stockage de saké, avant de constater avec horreur que celui-ci était vide. 

Alors le jeune homme alla prévenir son ami bleuté qui était confiné dans la cale du bateau, de ses intentions avant de descendre du bateau. Comme l'avaient fait ses camarades quelques instants plus tôt, il quitta le port et pénétra dans la rue commerçante. Heureusement pour notre bretteur préféré, celle-ci était large et en ligne droite, ce qui faisait légèrement diminuer les chances pour lui de se perdre. Enfin, ne parlons pas trop vite, un accident est vite arrivé, surtout quand on possède le caractère et le sens de l'orientation du Chasseur de Pirates des Mugiwara.

Ainsi, c'est mains dans les poches qu'il se mit à chercher un endroit où trouver son bonheur. Sabres à la ceinture, sourcils froncés, regard noir, il ne pouvait qu'attirer la méfiance des villageois qui semblaient s'écarter à son passage. Puis, après avoir marché quelques minutes, il arriva enfin dans un bar et s'accouda au comptoir. Il passa rapidement commande, on le fit attendre quelques instants. Pendant ce temps, on lui servit une bonne bière qu'il avala d'une traite, et il paya ses achats. Mais alors qu'il attendait patiemment, un cri le sortit de sa rêverie. 

«Idiote! Regarde ce que tu as fais! Tu as tranché la table!»

L'homme qui criait, visiblement le propriétaire du lieu, s'égosillait devant une femme, dont Zoro ne pouvait voir que les longs cheveux couleur ébène. Derrière lui se trouvait le morceau de bois en question, tranchée en deux, ou plutôt en trois.

«J'ai pas fais exprès, rétorqua la fautive en faisant de grands gestes avec les mains. Et me traite pas d'idiote, espèce de vieux papy tout ridé!

- Sale gosse, tu as intérêt à me rembourser le prix de cette table! Sinon, je-

- Tu me cherches, kusojiji*? Gronda la femme d'une voix soudainement menaçante. (*vieux schnock)

- Euh, et bien..., se mit à bafouiller le concerné.»

Zoro tourna la tête, lassé de cette dispute des plus banales qui soient. Il en fallait beaucoup plus pour pouvoir intéresser notre jeune pirate, c'était connu. Il entendit ensuite la brune faire la promesse de revenir payer ses dégâts et sortir du bar, laissant des effluves d'odeur féminine et sucrée dans ce lieu typiquement masculin. Quelques instants plus tard, les tonneaux de saké que Zoro avait demandé arrivèrent, et il sortit à son tour, sa commande dans les bras.

Une demi-heure après, après avoir tourné en rond pendant de longs instants, il arriva enfin à destination et remonta sur son bateau. Alors qu'il entreposait ses biens dans leur local attribué, il entendit du bruit. Franky était censé être dans les sous-sol, comme toujours. Était-il remonté? Cela devait être ça. Alors notre jeune bretteur continua sa besogne sans s'en soucier plus que cela.

Mais, lorsqu'il eut finit et qu'il passa devant la chambre des filles, une étrange sensation le fit s'arrêter devant leur porte, son sixième sens lui disait que quelque chose n'allait pas. Et l'odeur étrangère -bien que plutôt agréable- qu'il sentait ne fit qu'attiser sa crainte. Alors, sans plus de précautions, il donna un violent coup de pied dans la porte au risque de la briser, et découvrit que son intuition était bonne.

Une femme se tenait là, à fouiller dans les affaires de Nami. Ou peut-être était-ce celles de Robin? Enfin, toujours était-il qu'elle fouinait comme une voleuse sur le bateau des Mugiwara, et qu'elle n'avait pas l'air plus affolée que cela de s'être fait prendre. En voyant ses longs cheveux bouclés de jais, Zoro ne fit pas tout de suite le rapprochement avec la jeune femme du bar, et il la reconnut seulement lorsqu'il sentit cette douce odeur sucrée et fruitée qu'elle dégageait. 

«Dégage, ou je te tranche.»

Ce furent les mots que prononcèrent Roronoa Zoro d'une voix lassée, visiblement irrité de devoir s'occuper d'une sale voleuse dans son genre. En entendant ces paroles, cette dernière s'immobilisa et resta de dos. Zoro s'attendait à ce qu'elle décampe vite fait bien fait, alors il s'adossa contre le mur. Mais, alors que le pirate s'apprêtait à bâiller une nouvelle fois, quelque chose de complètement inattendu se produisit. A une rapidité hallucinante que le jeune homme ne soupçonnait pas, la voleuse en question franchit la distance qui les séparait tous les deux, et notre ami eut juste le temps  de dégainer un sabre pour bloquer celui de la Demoiselle.

Zoro était très surpris, agréablement surpris. S'il devait évaluer la force de cette femme sur ce simple coup, il dirait sans hésitation qu'elle était dotée d'une puissante incroyable, d'une technique aussi avancée que la sienne, sans oublier son impressionnante vitesse. Qui était-elle? Il eut vite sa réponse. En levant le visage, il fut aussitôt confronté à celui de son adversaire et il put clairement lire que le même type de surprise l'habitait.

La même lueur intéressée brillait dans ses magnifiques yeux, d'une couleur envoûtante qui oscillait entre le vert et le doré. Comme un seul homme, un sourire se dessina sur les lèvres des deux sabreurs, et ils s'éloignèrent tous deux d'un bond en arrière. Alors Zoro se mit à la détailler. Elle avait d'éclatants cheveux noirs bouclés qui tombaient de chaque côté de son visage jusqu'à son ventre, et un magnifique teint hâlé relevé par la couleur de ses incroyables yeux en amande. Elle était assez grande et portait un simple tee-shirt blanc assez large, un pantalon noir léger et moulant ainsi qu'une large ceinture de tissu noir marquant sa taille, dans laquelle étaient disposés deux jolis fourreaux. Les traits de son visage métis étaient fins, elle était superbe.

Mais Zoro était tout particulièrement absorbé par les sabres qu'elle tenait à sa taille. L'un des fourreaux était noir, et comportait bon nombre d'inscription bleues, tandis que l'autre était complètement blanc et décoré d'inscription rouges. Puis le jeune homme fut ensuite tiré de sa contemplation par la voix de la concernée.

« Elena... Elena Cewall. Et toi, c'est quoi ton nom?

- Pourquoi j'devrais te le donner? Rétorqua le sabreur.

- Pourquoi? Répéta-t-elle. Simplement parce que j'aimerai connaître l'identité de l'homme qui a réussi à me parer, et en plus sans efforts.

- Tu as si confiance que ça en ta propre force? Demanda Zoro avec un sourire amusé.

- Pas toi? Répondit-elle sur le même ton.»

Ils se faisaient face et se fixaient l'un l'autre, tous deux avec un immense sourire carnassier sur le visage qui démontrait clairement l'intérêt mutuel qu'ils se portaient. Zoro n'avait jamais rencontré femme pareille. C'est vrai qu'elle pouvait se permettre de frimer, avec la force dont elle était dotée. S'il n'avait pas eu le réflexe de dégainer son sabre et si elle avait continué son attaque, sa tête roulerait sur le sol à ce moment même. Cette fameuse Elena dégageait quelque chose, quelque chose de doux et de fort à la fois, de sain et de mauvais, d'incroyable, mais aussi de dangereux. Zoro avait enfin trouvé un adversaire à sa taille, il en était tout excité.

Alors, il lui donna son identité, et lorsqu'elle l'entendit, le sourire qui étirait ses lèvres ne fit que s'agrandir, et la lueur qui habitait ses yeux s'intensifia davantage. L'un en face de l'autre, sabres à la main, semblables à deux bêtes sauvages prêtes à se fondre dessus à tout moment.

« Alors c'est toi, Roronoa Zoro. Le chasseur de pirates, devenu un pirate.

- Je suis si connu que ça? S'enquit-il avec un sourire.

- La renommée ne fait pas la puissance, tu sais, rétorqua-t-elle en rengainant son sabre. La preuve, tu ne me connais pas.

- Je te signale que je suis encore armé. Tu es bien prétentieuse et sûre de toi, affirma-t-il. Je suis curieux de voir si tes discours ne sont pas juste de belles paroles.»

Il la détailla à nouveau, de la tête aux pieds. Elle était indéniablement belle et attirante, il devait se l'avouer. Et ses sabres n'étaient pas des plus communs, il le sentait. Elle éveillait sa curiosité, il avait envie de la combattre, de la connaître.

Puis celle-ci se rapprocha à nouveau de lui en une fraction de seconde, posa sa main sur son épaule et lui susurra à l'oreille: «Et bien, je peux t'en donner l'occasion.»

Puis elle le dépassa et se rapprocha de la porte. Sans toutefois répondre, Zoro se contenta de rester dos à elle et de la regarder du coin de l’œil. 

«Roronoa Zoro, reprit-elle. J'ai une proposition à te faire. Ce soir, à la tombée de la nuit, dans la partie est de la forêt qui longe le fond de la ville, il y a une plaine, entourée de rochers et de palmiers. Rejoins-moi là-bas, si tu tiens vraiment à ta renommée.»

Et sur ces paroles, elle disparut sans un bruit, laissant l'homme aux cheveux verts seul dans la chambre des filles. Bordel, elle aurait pu donner plus d'indications.

Le soir en question, Zoro attendit la fin du repas pour se mettre en route. 

« Où allez-vous, Zoro-san? Demanda Brook, le squelette musicien de l'équipage.

- Me balader. J'ai pas eu l'occasion de visiter.

- Zoro, s'écria Nami qui avait entendu. On partira d'ici dans deux jours. Je te préviens, si t'es pas revenu, on t'attend pas!

- Ouais, ouais, soupira le bretteur en sautant du bateau.»

Zoro marchait dans la ville, sans savoir réellement où il allait. Il ne s'était pas rendu compte que deux membres de son équipage, intrigués par son envie subite de se balader, l'avaient suivi en cachette. A vrai dire, il était plus préoccupé par ce rendez-vous. Allait-elle vraiment venir? Il l'espérait, il avait envie de s'amuser.

« Dans la partie est de la forêt qui longe le fond de la ville. Une plaine, entourée de rochers et de palmiers» Se répéta-t-il à lui-même.

Alors il se mit en tête d'aller jusqu'au fond de la ville pour y trouver cette fameuse forêt. Mais ce n'était pas du gâteau, et Zoro mit environ deux heures à faire un trajet qui en temps normal, aurait du lui prendre maximum une demi-heure. Quand il arriva dans cette fameuse plaine, la lune avait pointé le bout de son nez depuis maintenant assez longtemps et il craignait qu'elle soit déjà repartie, en pensant qu'il s'était dégonflé.

Mais en s'avançant, le jeune homme distingua une silhouette adossée contre l'un des palmiers qui entourait le lieu. Il s'approcha et s'accroupit devant ce qui s'avérait être une Elena complètement endormie. Il la regarda roupiller quelques instants. Son visage était apaisé, elle était sereine et ne semblait pas s'inquiéter le moins du monde. Zoro soupira. Elle dormait vraiment. Alors il lui donna une petite pichenette entre les sourcils et quelques instants après, la jeune femme ouvrit les yeux.

«Hein? Nani? T'es qui, toi? Oh, Zora.

- C'est Zoro! Pas Zora, s'écria-t-il en montrant les crocs.»

Alors elle se leva, bâilla un bon coup et s'étira comme l'aurait fait un félin. C'est vrai qu'elle avait de temps en temps des allures, des comportements assez félins qui participaient d'ailleurs à son charme. Puis, après avoir exécuté son petit rituel, elle ficha ses incroyables yeux dorés dans ceux de Zoro et s'immobilisa. Un assourdissant silence s'installa en l'espace de quelques secondes. Il la regardait sans réellement comprendre, et elle le fixait également, impassible.

Puis, après quelques secondes passées dans ce silence gênant, elle reprit ses esprits, et son visage se décomposa littéralement. Elle écarquilla ses yeux verts, serra les poings, une folle veine battant sur sa tempe. Alors, brutalement, elle assena un puissant coup de poing sur le crâne de Zoro et s'écria d'une voix portante et énervée:

«BAKAYAROU*! CA FAIT DES HEURES QUE JE T'ATTENDS, ONORE**! TU TE FOUS DE MOI? 

- Itai***! Ça va pas ou quoi, bakanaonna****? Je me suis perdu, affirma Zoro en se passant la main dans les cheveux. Allons-y. 

- Oui, on va enfin pouvoir s'amuser, répondit Elena en sautillant, brusquement passée de la colère à une joie enfantine.»

[*connard/imbécile; **enfoiré; ***aïe ;****connasse...:/ ]

 

Chopper et Usopp passaient de buissons en buissons, d'arbres en arbres, cherchant à se cacher par tous les moyens possibles. La nuit étant tombée, leur champ de vision était très restreint et les deux jeunes gens n'étaient pas très à l'aise. Non, c'était plus que cela. Ils étaient effrayés. Littéralement effrayés.

« U-U-Usoooopp, pleurnicha le petit cerf. Pourquoi m'as-tu amené avec toooooooi?

- ... J-Je ne sais pas, pleura le concerné, tout aussi affolé.

- Et en plus, on est perduuuuuus!

- O-On n'aurait jamais du partir tous seuuuuuuls!

- Je veux rentrer! Namiiiii, appela le petit être. Robiiiiin! Luffyyyyy!

- Quelqu'un! A l'aide!»

Les deux se serrèrent l'un contre l'autre, pleurant des larmes de crocodiles, et se collèrent au tronc d'un arbre.

« Et en plus, Zoro n'est plus lààààà! Continua Usopp.

- Ouiiii! Il est trop occupé à se battre avec cette Daaaaame, rajouta Chopper.

- Oui, pourquoi il se bat avec cette Daaaaame? Répéta l'homme au long nez.

- Bouhouho-

- Attends, Chopper, l'interrompit le tireur d'élite, soudainement intrigué. Qu'est-ce que tu viens de dire?

- «Bouhou-»

- Non, avant!

- J'ai dit que Zoro était trop occupé à se baaaattre!

- Hein? Zoro se bat?

- Oui, Z-Zorooo! Snif. Regarde derrière le buissoooooon!"

S’exécutant, Usopp jeta un coup d’œil derrière l'arbre et s'approcha du buisson en question. Et quelle fut sa surprise lorsqu'il vit Zoro, complètement essoufflé, en train d'affronter une sublime Demoiselle, tout aussi fatiguée. La plaine, autrefois si plate et lisse était devenue un véritable champ de ruines. La terre avait été soulevée de part et d'autre, des cadavres d'arbres traînaient sur le sol, sol qui avait d'ailleurs été fendu à de nombreux endroits.

Chopper s'approcha ensuite. Il avait arrêté de pleurer, mais de petits frissonsle parcouraient de temps en temps, il avait le nez qui coulait.

«Regarde-les, commença Usopp. C'est incroyable.»

En effet, le combat était des plus intenses qui soient. Si captivant que les deux peureux en avaient oublié leur peur de la forêt. Aucun des deux n'était blessé, mais ils transpiraient énormément. Cependant, l'étincelle qui animait leur regard n'avait pas perdu en intensité et le sourire qu'ils affichaient tous deux démontrait clairement qu'ils y prenaient du plaisir.

«Ils sont pareils», commenta le petit Chopper qui avait retrouvé ses esprits.

Zoro avait retiré les manches de son manteau, dévoilant son torse musclé et ses cicatrices, et attaché son bandana noir autour de la tête, comme à chacun des combats importants qu'il faisait. Elena, quant à elle, avait également retiré sa première couche, c'est-à-dire son tee-shirt blanc. A la place, son buste était recouvert de bandages serrés qui ne laissaient apparaître que ses épaules et ses bras.

Ils se fixaient sans un mot, immobiles, attendant que l'autre attaque. Et ce fut Elena qui franchit ce pas. D'un coup, elle se propulsa vers Zoro, ses deux sabres à la main. Ce dernier se prépara et recula un pied en arrière pour prendre appui. Puis il poussa à son tour le sol de ses jambes pour venir à la rencontre de cette jolie brune. Leurs fers se croisèrent et des étincelles jaillirent de cette violente rencontre.

Ils restèrent ainsi quelques secondes, jusqu'à ce qu'Elena fasse un tour sur elle-même. En tournant, elle se baissa d'un coup et fit passer l'un de ses sabres sous le bras de Zoro pour lui atteindre l'abdomen, mais celui-ci bloqua son arme de justesse, avec la sienne.

Elena recula de quelques pas, avant de revenir à la charge. Alors qu'elle courait vers lui, elle changea brusquement de direction pour réapparaître sur le côté droit du jeune homme. Sa vitesse était telle que n'importe qui ne pouvait pas lire ses mouvements, il fallait une grande concentration, concentration qu'Usopp et Chopper n'avaient pas. Ici, elle fit un incroyable bond en l'air et tourna de nouveau sur elle-même tout en préparant ses épées. 

Mais Zoro aussi était rapide, et il réussit à éviter les deux sabres de la jeune femme, sabres qui fendirent la terre lorsqu'ils l'eurent rencontrée. Puis ce fut son tour d'attaquer. Zoro s'arrêta, s'immobilisa face à la brune. Tout en prenant son temps, il rengaina deux de ses sabres pour n'en garder qu'un dans les mains. Un immense sourire sur les lèvres, il se prépara.

«Ittoryuu*» commença-t-il. (*technique à un sabre)

Il empoigna fermement son sabre, et continua: «36 Klesha Slash!»

Aussitôt, l'arme du jeune homme trancha l'air à la vitesse de l'éclair, envoyant une puissante salve meurtrière vers Elena. La lame d'air s'approchait à toute vitesse, fendant tout sur son passage, elle devait faire vite. Alors, tout comme l'avait fait Zoro, celle-ci rengaina également l'un de ses sabres pour n'en garder qu'un, celui à la lame rouge. Elle ferma les yeux et plaça son épée devant elle, dans le sens horizontal.

«Ittoryuu*, répéta-t-elle. San Hiryuu!**» (**les trois dragons)

Alors, sa lame placée horizontalement sembla se décupler pour faire apparaître deux nouvelles lames au-dessus de la vraie, et une aura de couleur rouge entoura Elena. Puis, lorsqu'elle rouvrit les yeux pour les plonger dans ceux de Zoro, celui-ci écarquilla les siens. Et c'est alors qu'il comprit. Dans le regard doré de la jeune femme vivait l'âme d'une bête sauvage et dangereuse, l'âme de son sabre. Elle ne faisait qu'un avec ses sabres, ils faisaient partie d'elle, comme s'ils n'étaient que l'extension de sa puissance.Puis, alors que l'attaque de Zoro allait l'atteindre, elle empoigna son sabre et trancha l'air horizontalement. Sa réplique qui se dirigeait tout droit vers celle de l'homme aux cheveux verts prit soudainement la forme de trois dragons qui se chargèrent de balayer la lame d'air avant de s'éteindre dans un rugissement silencieux. Cette dernière attaque marqua la fin de ce long affrontement. Elena rengaina son sabre, suivie de Zoro, et ils s'avancèrent l'un vers l'autre.

« Je crois qu'il vaut mieux en rester ici pour aujourd'hui.

- Ouais.

- C'est vrai que tu es plutôt fort, avoua-t-elle en reprenant son souffle.

- Tu en doutais ?

- Et bien, disons juste que je voulais vérifier si ta réputation était réellement fondée, dit-elle en lui adressant un regard malicieux.

- C'est vrai que toi aussi, tu te débrouilles bien... Pour une bretteuse inconnue », ajouta-t-il sur le même ton.

A ces mots, le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour et elle sauta au cou de l'homme aux cheveux verts. Utilisant son poids, elle le fit basculer en arrière, mais Zoro était musclé et dur sur lui-même. Il résista et ils tombèrent. Alors, en quelques secondes seulement, ils se retrouvèrent tous deux au sol, Elena affalée sur le corps du pirate.

« Merde, j'ai raté mon coup, soupira-t-elle en se redressant. Je t'aurai la prochaine fois, sois en sûr. »

Elle rejeta en arrière les cheveux qui lui tombaient sur le visage et admira le ciel.

« Oi, t'as pas l'impression d'être assise sur moi, par hasard ? »

La jeune femme baissa les yeux et regarda Zoro. En effet, elle était bel et bien à califourchon sur lui. Mais au lieu de devenir aussi rouge qu'une tomate et de se mettre à crier comme l'aurait fait n'importe quelle femme censée, cette dernière fit complètement l'inverse. Un immense sourire illuminant son visage, elle se pencha dangereusement vers le visage du bretteur et posa délicatement ses mains fines, douces et chaudes sur son torse nu. Mais en se baissant, il était inévitable que sa poitrine allait se coller sur le torse de Zoro, et ce fut ce qui se produisit. Et en sentant les atouts proéminents de la métisse s'écraser contre son buste, les joues de Zoro s'empourprèrent légèrement, et de nouvelles sensations naquirent en son sein. Il était remué. Toutefois, lorsqu'elle ficha ses yeux malicieux dans les siens, il se sentit comme stimulé, et ne put s’empêcher de rentrer dans son jeu. 

Il ne cilla pas, riva son regard à celui de la bretteuse et passa ses mains dans son dos. Il vit une lueur de surprise traverser les prunelles d’Elena qui, après quelques secondes se releva, pas la moins gênée du monde, et éclata d'un rire sincère. Elle lui souffla malicieusement : 

« Méfie toi, Zoro. Tu commences à m’intéresser. »

Avant de rouler sur le côté pour s’installer dans l’herbe.

Le temps passait vite. Aucun des deux ne savait depuis combien de temps ils étaient là, ni dans combien de temps le soleil allait se lever. Ils étaient biens, et étrangement sereins. Tous deux étalés dans l'herbe, semblables à des étoiles de mer, ils fixaient ce grand tableau qu'était le ciel étoilé.

« C'est beau, murmura Elena.

- Ouais. »

La brune tourna la tête vers Zoro qui fixait le ciel.

« Tu sais, jamais je n'aurai un jour imaginé que Shuusui* quitterait le Pays de Wa. C'est un trésor national, là-bas. »

(*Shuusui est le sabre de Zoro, dont il a eu possession par le samouraï de Thriller Bark.)

« Tu l'as reconnu facilement, on dirait.

- Oui, sa lame n'est pas commune, j'ai reconnu les motifs. Et ton deuxième sabre, c'est...

- Wadô Ichimonji.

- Wow. Tu es en possession de deux Ô Wazamono**, tu peux en être très fier. Ils sont tous les deux très réputés. Fais-leur honneur, Roronoa Zoro. »

(Les Ô Wazamono sont les 21 sabres les plus puissants du monde de One Piece. Les sabres de Zoro: Shuusui et Wadô Ichimonji, l'épée qu'il tient de sa meilleure amie Kuina, en font partie.)

Ce dernier eut un petit sourire. C'était rare, de nos jours, de trouver des bretteurs dotés d'un véritable sens de l'honneur.

« Et toi, ton sabre à la lame rouge... La garde ressemble beaucoup à celle des Kitetsu***.

- Oh ! Tu as l’œil, s'écria-t-elle, toute excitée. J'ai d'ailleurs vu que tu avais le troisième, Sandai Kitetsu***. Alors laisse-moi te présenter Shodai Kitetsu, continua-t-elle en montrant le fourreau.

- Shodai ? Répéta-t-il, intéressé. Tu veux dire l'un des Saijo Ô Wazamono***? Le plus fort des trois sabres maudits ?

- Oui, dit-elle avec un sourire. Même s'il est maudit, il est ma fierté... En tant que bretteuse, je me dois de lui faire honneur. »

(***Les Saijô Ô Wazamono sont les douze sabres les plus puissants du monde de One Piece. L'épée de Mihawk, le Shichibukaï, en est une. Ils sont plus puissants que les Ô Wazamono, mais aussi plus dangereux. Les Kitetsu sont des sabres maudits qui attirent le malheur à leur propriétaire. Ils sont au nombre de trois, et le Shodai Kitetsu, le premier à avoir été créé, donc le plus fort, est le seul à faire partie des Saijo Ô Wazamono. Le troisième est le Sandai Kitetsu, appartenant à Zoro.)

Il la fixa. Elle regardait son épée avec attendrissement, comme si il s’agissait d’un membre de sa famille. N'importe quel bretteur rêverait d'être en possession d'une telle arme, mais rare étaient ceux qui ne les considéraient pas comme de simples objets et qui reconnaissaient leur valeur. Zoro était impressionné, cette femme n'était pas comme les autres.

« Et lui, c'est Hyô (panthère/léopard), continua-t-elle en lui présentant le deuxième étui, le noir aux inscriptions bleues. Il ne fait pas partie de grande catégories de sabres, mais pour moi, il est tout aussi important et puissant. »

Zoro se redressa et examina du regard les deux armes. Puis, il se tourna vers Elena et lui demanda, en désignant son premier sabre, Shodai Kitetsu :

« Je peux jeter un œil ? » 

Elena sembla hésiter. Elle le regarda, puis, répondit :

« Vas y. Mais fais attention. »

Zoro ne comprit pas tout de suite cet avertissement. Mais à l’instant où la garde du sabre fut entre ses paumes, il sentit une terrible force le pénétrer depuis les pores de ses mains. Il avait vécu quelque chose de similaire lorsqu’il avait fait de Sandai Kitetsu son sabre. Mais cette fois-ci, c’était extrêmement plus fort. Il en hallucina. Cette même puissance se mit à parcourir ses veines et ses membres, mais c’était une présence si sombre, si envahissante qu’il se savait incapable de la supporter très longtemps, au jour d’aujourd’hui. C’était effroyablement incroyable. Il regarda Elena. Ressentait-elle ça à chaque fois qu’elle dégainait son sabre ? Un frisson d’excitation le parcourut. Il avait raison : elle était différente.

Il lui rendit le sabre. Ils échangèrent un regard. Puis, après avoir reposé ses deux armes sur le sol, elle se jeta à nouveau dans la contemplation des étoiles. Il vint la rejoindre.

« Zoro, je peux te poser une question ?

- Tu viens d'le faire. »

Elle lui jeta un regard noir, auquel il répondit par un rictus amusé.

« Pourquoi es-tu devenu bretteur ? Quel est ton but ?

- Mon but, hein ? Soupira-t-il après quelques secondes de silence. Je veux devenir le meilleur bretteur au monde, et tenir ma promesse.

- Et pourquoi te bats-tu, maintenant ?

- Oi, c'est quoi ça ? S'insurgea-t-il. Un interrogatoire ?

- Réponds, c'est tout. »

Il soupira.

« Je dirais que c'est pour devenir plus fort et atteindre mon rêve. Mais ce n'est pas tout. Avant, je me battais uniquement pour moi-même et mes convictions. Et maintenant...

- Maintenant ?

- Mon Capitaine deviendra le Roi des Pirates. Je suis prêt à tout pour l'aider dans son rêve et protéger l'équipage. Et c'est pour cela que je ne perdrais plus jamais.

- Ah, je comprends. Tu as de nobles intentions.

- Et toi ? Pourquoi es-tu devenue escrimeuse ?

- Ah, moi, et bien... Commença-t-elle en fermant les yeux. Ce que je vais dire risque de te paraître bizarre.

- Dis toujours.

- Je dirais qu'en premier but, c'était simplement pour acquérir de la puissance. Uniquement ça. La puissance de tout détruire. C’était ce que je voulais.

Zoro préféra ne pas la regarder. Sa voix était teintée d’une émotion inexprimable, même si elle faisait tout pour ne pas le montrer. Il serait donc sûrement gênant pour la femme qu'elle était de sentir un regard posé sur ce qu’elle ne souhaitait pas montré. Alors il garda les yeux fixés sur les étoiles, étoiles dans lequel il se perdit en quelques secondes. Puis, au bout de quelques minutes passées dans le silence, il se décida à briser cette atmosphère.

«Eh, au fait, tu faisais quoi sur notre bate-»

Mais quand il tourna la tête, il vit avec surprise que celle-ci était roulée en boule, le visage tourné de son côté, complètement endormie.

«Takku. Elena no baka.»

 

 

Voilà! J'espère de tout cœur que ce premier chapitre vous aura plus! Merci à tous ceux qui auront lu!Désolée si il y a des fautes d'orthographe ou autres.
Concernant les quelques expressions japonaises que j'introduis dans mon histoire, je les traduirais évidemment pour ceux qui ne comprennent pas.
J'espère que cela ne vous gêne pas, car je trouve que ça fait un peu «plus vrai», les expressions sonnent faux en français, ça fait vraiment pas joli.D'ailleurs, le «Takku» que j'ai utilisé à la dernière phrase signifie «Bon sang» (normalement).Enfin voilà. N'hésitez pas à publier vos avis, vos critiques, vos conseils, peu importe, je suis ouverte à toutes remarques (un minimum construites s'il vous plaît :')).

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