Dans le monde de One Piece
Disclaimer : One piece, xxxHolic et leurs personnages ne m'appartiennent pas. Lune et quelques autres sont de moi !
Précédemment :
Lune se retrouve passagère clandestine dans la cale d'un navire douteux dirigé par des membres corrompus de la marine, en route pour troquer des objets volés de grande valeur.
Le problème est que ce trésor, elle l'a elle-même échangé, auprès de Yukô la sorcière des dimensions, contre des objets dont elle avait besoin. Elle s'aventure hors de la cale en pleine nuit, et ouvre une porte :
Cette salle est... la salle de bain. C'est bien, j'avais justement besoin d'aller aux toilettes. J'ouvre la porte avec autant de précautions, de délicatesse et de maîtrise qu'un neurochirurgien pendant une opération. Et alors que je m'apprête à entrer, une voix me fait sursauter.
- Bon j'arrive, j'vais aux toilettes... lâche la voix de l'homme derrière la porte du bout du couloir.
Je me fige alors qu'il tourne la poignée.
Oups !
***
- Hahaha... Avec tout ce que j'ai bu, faut bien que je me vide !
- ZIP -
- Allez on y retourne ! Hé ! Larry j'crois que j'ai pissé trois litres au moins... Hahahaha !
- CLAC -
La porte se referme.
Ouf ! J'ai eu de la chance ! Heureusement qu'il y avait une baignoire, un rideau... et qu'il était saoul.
Je me relève doucement en guettant la porte. Pas de bruit mais l'odeur de l'alcool mêlé à celle de l'urine fraîchement déposée fait un malheur. Et moi qui voulais me soulager, je crois que je vais devoir nettoyer tout ça avant.
Je ferme à clé la porte et me met à l'œuvre. Deux minutes suffisent à nettoyer et s'assurer de ne pas attraper une infection. Le ménage, ça me connaît : je n'ai pas de sœur et ma mère considère que les tâches ménagères sont l'affaire des femmes. J'ai toujours trouvé cela injuste... Alors je devais m'occuper de toute la maison pendant que mes frères se contentaient de ranger leurs chambre... et encore, je crois que c'était trop difficile pour eux.
Les navires de la marine sont si bien rangés, c'est facile de s'y retrouver. Leur sens de l'ordre et de la discipline m'a toujours fasciné. Ca me rappelle la rectitude de mon père. Ses deux ans passées au service militaire l'ont radicalement changé. D'après lui, c'est grâce à ça qu'il est devenu un adulte responsable. Moi je pense qu'il y a d'autre chemins qu'un asservissement forcé pour devenir mature. Obéir aux ordres sans poser de questions, c'est se réduire à un état bestiale et accepter d'être inférieur... Mais, je m'égare dans mes pensées.
Le dernier placard que j'ouvre contient un bac de vêtements sales. Dans le tas, il y'a des uniformes de marines ! Bingo ! J'essaie d'en trouver un pas trop puant et le range dans mon sac.
Après avoir terminé mon affaire, je sors de la salle de bain. Et me dirige vers la porte qui est censée mener à la cuisine. Une fois à l'intérieur, je me réjouis de voir que j'avais bien analysé la situation. Si je continue comme ça, je ne mourrais peut-être pas trop vite dans ce monde.
Sans faire trop de bruit, je fais mes courses pour le voyage.
C'est une cuisine assez grande et qui fait aussi office de salle à manger. Les murs orangés sont meublés de placards blanc contenant les réserves en nourriture de cet équipage.
Il me faut prendre des pommes, du pain, du fromage et de l'eau. Surtout de l'eau ! Si je commence à dévaliser le garde manger, je risque d'éveiller les soupçons.
- Je pense que ça suffira. Je pourrais tenir un peu plus de trois jour avec ça. Me dis-je à moi-même.
Je retourne ensuite dans la cale aussi discrètement que je suis arrivée.
***
Cinq jours ont passé et personne n'est descendu. Pour les toilettes, je me suis arrangée comme j'ai pu mais je suis assez fière de ne pas m'être fait prendre quand j'allais vider mon "pot de chambre". Oui... à la mer comme à la mer !
Aussi, de mon temps libre (car je n'avais que cela, du temps), j'ai continué à lire One Piece. Dans le présent de mon monde, ils en sont à l'arc Dressrosa. Les nouveaux personnages sont très intéressant mais je trouve qu'il y a un peu trop de fan-service, pour mon plus grand malheur, avec les filles qui semblent ne plus vouloir s'habiller... Je doute vraiment que la réalité soit similaire. Justement, je possède le privilège inouïe de pouvoir vérifier cela, et je ne me garderais pas de faire des commentaires.
***
- Tiens ! J’ai trouvé Pandaman. Lui, ça doit être une invention de M.Oda. Dis-je nonchalamment en posant le tome 73.
Un dernier soupir traverse mes lèvres. Il est minuit passée. J’ai très envie de me dégourdir les jambes ! Je craque ! Je déteste rester enfermé trop longtemps, c'est une vraie torture ! Je veux voir le ciel... J'aimerais tellement aller sur le pont ! Ah...
Bon, la seule chose que je puisse faire est de monter voir ce qu’il y a de beau là-haut. Ou espionner les conversation de Larry et Herman dans la salle des machines (en cinq jours, j'ai appris quelques noms).
- C'est parti !
Même schéma, même précautions, une vraie routine… Arrivée dans le couloir, je jette un coup d’œil rapide pour m’assurer que la voie est libre et c’est le cas. Je me dirige alors vers la cuisine quand tout à coup : le bruit d’une poignée de porte que l'on tourne. C’est celle de la salle des commandes ! Surement encore cet idiot qui a une envie pressante. Je rage intérieurement. Sérieusement, il ne peux pas faire ça quand j’ai terminer de traverser le couloir ?!
Dans mon cerveau, ça a été court mais simple : "moi, porte, ouvrir et se cacher". Sur le coup, je n’ai pas réalisé de quelle porte il s’agissait mais, la hâte et l’instinct de survie m’ont mené là où je suis maintenant... Je peux même dire que c’est le destin. Oui, sans doute.
Je suis... dans une cabine. A l'intérieur, face à la porte et laissant mon dos saluer le reste de la pièce. La lumière est allumée et je vais sûrement mourir dans la minute qui suit. C’est peut-être ma dernière heure... Si je me retourne, je ferais face à un inconnu qui voudra me faire la peau en voyant que je suis une intruse. C’est bien ma veine, il fallait que je sois devant la porte d'une cabine à ce moment précis ! Non, pire, il fallait que j’ai la stupide idée de me dégourdir les jambes maintenant ! J’aurais mieux fait de rester dans mon trou. C’est fou ce que l'on peut penser en quelques secondes...
Ce n'est pas le moment d'avoir ce genre de réflexions...
Allez, il faut que je sache dans quelle pétrin je me suis fourrée !
Oui ! Retourne-toi ! Fais face à tes bêtises, récolte ce que tu as semé !
La ferme ! Bon analysons : je n’entends rien, la personne dort peut-être encore ?
Doucement, j’ose à peine me retourner pour voir si j’ai réveillé quelqu’un en entrant dans cette cabine. Ca y est ! Je fais face à… un lit. Il est vide. Quel soulagement ! J’en tremble.
La cabine est très vaste. C’est peut-être celle du capitaine… Bon, demi-tour.
Je m’apprête à ressortir mais alors que je pose la main sur la poignée, j’entends des pas se rapprocher de l’autre côté de la porte.
"Oh non ! Pourquoi faut-il que ce soit cette cabine ? je me demande intérieurement".
Quelle chat noir cette fille...
Un regard à droite, un à gauche. Une seule option me paraît sûre : sous le lit. Dans les films, ça s’avèrent toujours être une mauvaise idée mais là, personne ne se doute que je suis ici, donc à moins qu’il ait une envie subite de faire la poussière en dessous de son lit ou de chercher un croque-mitaine, il ne regardera pas là.
Il entre. Je suis cachée. Je vois ses pieds, ils sont vraiment très grand. Je me demande quelle est sa pointure…
C'est pas le moment !
- Hahahaha ! Quelle vie ! Je ferais mieux de prendre ma retraite rapidement avec tout l’argent que je vais gagner demain…
Ah… Je me sens presque désolée pour lui. Bon, je dois attendre qu’il s’endorme, c’est ça ? Super… C’est comme si j’avais une épée de Damoclès au-dessus de moi. Et c’est le cas de le dire ! Dès qu’il éteindra la lumière, je devrais compter environ un quart d’heure puis je pourrais sortir de là. Je pense que c’est raisonnable.
***
Dix minutes plus tard.
Raaaah... Il n’a toujours pas éteint la lumière. Je crois qu’il lit un livre. Oui, il est sûrement en train de lire l’ouvrage intitulé : “Mille et une façon de tuer quelqu’un” ou “le guide du bon malfaiteur” ou, mon préféré “J’utilise la justice pour couvrir mes méfaits et je l’assume”... Vraiment, je bouillonne de l’intérieure. Rien que l’idée de respirer le même air que cet individu me répugne.
***
Encore vingt minutes plus tard.
Cette fichue lampe de chevet est toujours allumée ! Quant à moi, je m’ennuie. Trop stressée par la situation pour dormir (mais qui pense à dormir dans une telle situation ?!), j’essaie d’occuper mon esprit comme je peux. La scène est tellement risible, je devrais immortaliser le moment ! Si je le fais, je serais découverte en moins de deux (l'appareil fais du bruit, ce n'est pas pratique...). Si j’avais garder mon téléphone, j’aurais pu faire une vidéo. Je m’imagine bien en train de me filmer en selfie et de jouer les reporters en chuchotant : “Bonsoir à tous, nous revoilà pour un nouvel épisode de “ce soir, je dors sous ton lit”. Alors aujourd’hui on est sous le lit du capitaine Kormack, et s’il me trouve je suis morte ! Je vous retrouve tout à l’heure… ou pas ! Restez connectés !”. Oui, en fait, j’ai vraiment un grain…
***
Dix minutes passent, la lumière n’est toujours pas éteinte mais je commence à entendre des ronflements. Enfin ! Je n’ai jamais été aussi heureuse de ma vie ! Je m’extirpe alors de sous le lit et me dirige vers la porte. Je crois qu’il ne comptait pas l’éteindre, la lumière. Il a peut-être besoin de sa veilleuse après tout.
C’était une mission de ninja. Et j’ai réussi à ne pas me faire repérer. Je crois que je suis décidément prête à tout maintenant… ou presque. J'en frissonne ! C'était effrayant mais tellement excitant !! Je sens une grande fierté monter en moi.
Pour continuer mon programme nocturne, je décide d’aller dans la cuisine et de m’asseoir à l’intérieur d’un placard où l’on range des pommes de terre dans de grands sacs en toile que j’ai poussé pour me faire de la place. En cas d’urgence, je serais déjà cachée.
D’ici, j’entends tout de la conversation de la salle des machine car un seul mur sépare la pièce.
Après un banale dialogue ponctué d’anecdotes ennuyeuses, ils ont enfin parler de la distance qui nous sépare de la prochaine île. D’après un des hommes, il reste quelques heures seulement. Je sens des frissons me parcourir tout le corps. Il faut que je trouve une solution pendant les quelques heures qui me restent.
Réfléchissons... avec ma ceinture magique je peux me mouvoir n’importe où sans problèmes, c’est un avantage certain. Et puis, pendant ces cinq jours, j’ai bien pensé à quelques scénarios possible pour partir sans me faire repérer et j’en ai conclut que le plus important, c’était de ne surtout pas rester dans la cale. Il me faudra profiter de l’agitation que provoquera la découverte de la disparition du trésor pour quitter le navire discrètement. Je ne sais pas encore par où je partirai, mais je pense que je peux rester dans ce placard pour dormir un peu avant l’arrivée.
La conversation à côté s’est arrêtée. L’un d’eux est entré dans la cuisine. C’est celui qui s’appelle Larry je crois.
- Cet imbécile ! Il picole toujours et s’endort en plein milieu de la garde, j’vous jure. Lâche-t-il avec lassitude.
Comme je le comprends, je déteste avoir un coéquipier bon à rien !
Je suis confiante, il ne fouillera pas ici à part si l’envie de faire des frites au milieu de la nuit lui traverse l’esprit...
En effet, il est simplement venu prendre un sandwich.
Ah… je rage ! J'ai tellement envie de sortir sur le pont mais il pourrait y avoir des gardes dehors alors c'est impossible (on peut aller sur le pont en passant par la cuisine ou le couloir).
Derrière les sac à patates, je réussis à m’allonger tant bien que mal. Une dernière pensée me vient avant que le sommeil ne prenne le dessus : “Je ne pourrais plus jamais dire que j’ai eu une vie banale”.
Noir.
***
- … la fourchette !
- Ce bougre s’est endormi !
Trop de bruit… Laissez moi dormir !
- Eh !!! Passe moi la fourchette Larry !!
- Ca va, la ferme ! Quand on s’permet de dormir autant on s’fait discret !
Les voix des membres de l’équipage et le bruit de leurs couverts qui claquent me parviennent comme des martèlement insupportables. Ils m’ont réveillé...
Oh, non ! Je suis découverte ? Ah ! Non, du calme, je suis encore dans le placard.
Mais quoi ? C’est déjà le matin ? Je suppose qu’ils prennent le petit-déjeuner… Mince ! J’ai dormi trop longtemps !! J’aurais dû me cacher dans la salle de bain ou sous le lit… non, je retire ce que j’ai dit… Le placard c’est bien ! J’espère seulement que le cuistot ne compte pas utiliser de pommes de terre. Quoique, si je reste au sol comme je suis, il ne me verra peut-être pas. Je préfèrerais ne pas me baser sur des peut-être mais-
- ILE EN VUUUUUE !!!! crie un homme (qui revient sûrement du pont, vue que la porte à claquer).
Enfin !! Ce cauchemar va prendre fin !
Quelques hommes se hâtent vers le pont tandis que d’autres vont dans le couloir. Je vais attendre encore un peu. La seule solution est de m’enfuir par le pont après tout.
Des frissons, des sueurs froides et mes boyaux qui s’enroulent sur eux-mêmes. Mon corps exprime le stress, l'angoisse et l'excitation qui m’animent. Une fois le signal donné, je devrais prendre la tangente. Je suis prête !
***
Cinq minutes passent.
Les pas des marines faisant des allers-retours font vibrer le plancher depuis tout à l’heure. Mais tout d’un coup, tout le monde s’arrête. Les vibrations désordonnées font place à un unique son plus franc et assuré : des pas caractéristiques d’une personne sûre d’elle. Une personne imposante...
- Capitaine ! Vous êtes réveillé ? On est en train d’accoster ! annonce Larry.
- Très bien, assurez-vous de ne pas croiser d’autres navires de la marine. Vous deux, descendez dans la cale pour vous préparer à décharger. Je vous rejoins après avoir pris un café, ordonne le capitaine Kormack.
Le signal… C’est bientôt le moment de bouger !
- CAPITAIIIIIIIINE !!!!!! CAPITAINE LE TRÉSOR, IL A DISPARU !!!
Le capitaine recrache son café de stupeur.
- Quoi ?! Larry tes blagues stupides ne sont pas-
- Capitaine c’est vrai !! coupa l’autre marine.
Ma respiration s’accélère. Quand je pense que c’est de ma faute, je ne peux m’empêcher de déglutir.
- TOUS DEVANT VOS DORTOIR !!! crie le capitaine.
- Mais capitaine, proteste Larry, on a rien-
- EXECUTION ! NE BOUGEZ PAS AVANT QUE JE REVIENNE DE LA CALE ! Si le trésor a vraiment disparu, alors le voleur est sur ce bateau… Dites à Fred de la vigie de descendre tout de suite.
Ca y est, c’est ça mon signal !
Tout le monde se hâte vers le couloir pour exécuter l’ordre du capitaine ! La cuisine se vide rapidement. Et le dernier à la traverser est ledit Fred qui était à la vigie.
Je peux enfin sortir ! Je me hâte vers la porte qui mène au pont. Quand celle-ci s’ouvre, la lumière du jour m’éblouit et l’air salé me fouette le visage.
- Ah ! Ca fait du bien ! Oh, mais ça ressemble à l’archipel Sabaody !
Mais oui, c’est logique : ils vont à la vente aux enchères ! Allez, vite ! Je n’ai pas le temps, je dois vite m’enfuir.
J’analyse rapidement le pont. Ce n’est pas la première fois que je monte sur un bateau mais c’est la première fois que je pose les pieds sur un navire de la marine. Et la chose qui m’a sauté aux yeux est qu’ils ont beaucoup de canons. Il y a aussi des canots de sauvetage…
La berge est encore loin, je dirais qu’à la nage, ça me prendrais vingt minutes et si j’utilise un de leur canots, je risque de me faire repérer. Je pense que la plus sage décision serait de sauter du pont. J'avais garder ce scénario en dernière position mais finalement, je crois que c'est le moins risqué...
- C’est parti ! dis-je à moitié sûre de moi.
Alors que je cours vers la rambarde, je remarque une paire de menottes au fond d’une caisse. Pour moi, c’est clair, elles me seront utiles, je les prends ! C’est à coup sûr des menottes en granit marin vu leur structure. D’un geste expert, je les plonge dans mon sac magique. Les monstres marins ne me mangeront pas aujourd’hui ! Pas après tout cela !
Je monte sur la rambarde du pont arrière et regarde la mer avec appréhension. Allez ! L’eau ne doit pas être froide !
Sans plus hésiter, je saute.
L’eau n’est pas froide, mais le choc thermique fait son effet tout de même. J’émerge de l’eau avec la sensation d’avoir accompli quelque chose de grand. Je ne parle pas du plongeon mais de toute cette aventure. Je n’ai pas envie que ça se termine ici cependant, alors je commence à nager vers la rive.
Oui, ce n'est que le début !
A suivre...