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Chapitre 22 : Un nouvel espoir

4423 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/05/2019 12:14

Chapitre 16 : Un nouvel espoir


[ SOUNDTRACK : https://www.youtube.com/watch?v=5BDLIREb0NY ]


« Eva … »


Son nom résonnait au travers de l’immensité éclatante qui l’entourait, mais elle ne pouvait rien distinguer. Non seulement aveuglée par un bain de lumière, elle était également assourdie par un sifflement aigue, caractéristique de ceux qui traumatisent les oreilles après s’être trouvé au centre d’une terrible explosion. Néanmoins, elle parvenait à entendre cette voix qui l’appelait inlassablement, elle résonnait dans le vide.

« Eva … »


Elle se releva péniblement au milieu de se néant immaculé. Elle était au beau milieu de nulle part, ne voyait rien, n’entendait et ne ressentait rien. Le voile blanc semblait s’étirer jusque l’infini. Soudain, elle eût la désagréable sensation de ne pas être seule, et lorsqu’elle se retourna, ce fût un fantôme bien particulier qui lui fît face.


« Zoé ! » hoqueta-t-elle en reconnaissant les traits si doux de sa sœur défunte.


Eva voulu attraper la main de sa jumelle, mais sa silhouette s’envola aussitôt, et soudain, l’obscurité lui tendit les bras. Deux gigantesques yeux rouges se dessinèrent brièvement dans les ténèbres dévorantes avant de laisser place au néant. Elle n’arrivait plus à respirer.


Elle se réveilla dans un sursaut tout en inspirant une phénoménale bouffée d’air frais. Elle avait toujours été sujette aux apnées dans son sommeil, mais cette fois-ci c’était différent. La visite onirique que lui avait rendue sa sœur s’ajouterait à la longue liste de ces évènements qui la hanterait à jamais. C’était la première fois qu’elle la voyait en rêve, et cela avait l’air tellement réel qu’Eva s’en trouvait déboussolée.

C’est après avoir réussi à maîtriser sa propre respiration qu’Eva prêta attention à ce qui l’entourait. Elle était redressée sur un lit d’hôpital, installée au sein d’une pièce faiblement éclairée par une ampoule halogène prête à rendre l’âme.


« Combien de temps suis-je restée inconsciente ? » se demanda-t-elle en scrutant la pièce. Rien de particulier ne meublait cette chambre de soin.


Après remarqué sa poitrine et ses mains bandées, elle jeta un coup d’œil à la perfusion qui semblait l’avoir alimenté pendant un petit moment. Son combat contre ce type au gantelet l’avait grièvement blessée, et elle se remémorait alors cette puissance phénoménale avait manqué de la balayer. Eva n’avait jamais rien vu de tel. Les échecs de ses dernières semaines firent naître l’amertume dans son cœur. Le vol des plans du Mégalith, la situation catastrophique de son pays et la perte de la pierre, la situation était désormais beaucoup trop désespérée pour y apercevoir ne serait-ce qu’une infime lueur d’espoir. 

Enfin, si elle-même, la plus puissante des Maréchaux encore en vie et combattante biotique d’exception avait été terrassée par cet homme, qui pourrait être en mesure de l’arrêter ?


Le visage de Zoé, gravé dans son esprit l’enveloppa d’une chaleur réconfortante. Pourtant, le cœur d’Eva était pris dans un étau douloureux, prêt à imploser. Toutefois, elle refusait à sa propre peine de s’exprimer. La gorge nouée, les yeux brillants, elle prit une profonde inspiration puis grogna pour se donner du courage. Elle glissa sur le bord de sa couchette et se trouva face à la porte ouverte de la salle de bain. Elle fixa longuement ses cheveux blonds hirsutes et aux pointes abîmées au travers du reflet de la glace, ses yeux d’un bleu profond étaient cernés, la fatigue se lisait dans leur iris. Son visage, grave et marqué des balafres de son dernier combat portait désormais plus que jamais les horreurs de cette terrible guerre.

Au-dessus d’elle, le visage bienveillant de sa sœur apparaissait dans le reflet. Un halo doré enveloppa son corps, puis la glace se fissura brusquement.

Quelqu’un frappa à sa porte, avant d’entrer sans attendre d’y être invité, sûrement un infirmier. Le visage de Zoé disparu et Lorsqu’Eva se retourna, ce n’était pas un membre de l’équipe médicale qui lui faisait face mais le Capitaine Reinhardt.


-         Je ne m’attendais pas à vous revoir sur pieds aussi rapidement, s’étonna le mastodonte, qui même sans son armure Conquérant, se montrait tout de même impressionnant physiquement. 

-         Est-ce réellement surprenant, demanda sinistrement Eva en prenant soin de refermer la porte de la salle de bain. Elle faisait référence à ses dons biotiques, ces derniers, en plus de lui conférer des pouvoirs hors du commun, avaient considérablement renforcés son métabolisme. Willhelm, reprit-elle, si d’aventures, vous deviez rendre visite à une femme dans un futur proche, patientez sur le pas de la porte.

Reinhardt se trouva bête, d’autant plus lorsque la Maréchale lui désigna la porte d’entrée. Confus et gêné, il ne trouva même pas les mots pour expliquer sa maladresse. Impassible, Eva attrapa son manteau noir et or, tout en lui faisant comprendre d’un geste de la main qu’elle ne tenait pas rigueur de sa maladresse.

-         Quelle est la situation dehors ? demanda-t-elle en enfilant ses bottes. La réponse de Reinhardt se fît attendre et elle leva un regard interrogateur à son attention, toutefois, le silence du mastodonte suffisait à ce qu’elle comprenne la gravité d’une situation qui avait certainement échappé à tout contrôle. Nous avons perdu ? se risqua-t-elle tout de même à affirmer, sans toutefois vouloir l’imaginer ne serait-ce qu’un instant. Elle ferma les yeux, comme si cela suffirait à la téléporter loin de cette guerre, puis, n’osant croiser le regard abattu de Willhelm, elle plongea son visage dans ses mains moites. Depuis combien de temps ? demanda t’elle finalement.

-         Le Reichstag a cessé d’émettre au cours de la nuit. Elle ne voulait pas y croire, et refusait de l’accepter mais le négationnisme n’altérerait pas la réalité à laquelle elle doit faire face.

-         Et les Maréchaux ?

-         Tous morts ou portés disparus … Si ce n’est pire. Le reste de l’armée est dispersée … éclatée … Perdue … Le cœur d’Eva se souleva dans sa poitrine, s’en était presque douloureux. Elle se leva et attrapa les mains de son subordonné qui semblait perdre pied.

-         Willhelm, quelqu’un a forcément réussi à s’échapper, déclara t’elle en tentant de se montrer la plus rassurante possible. Malheureusement, il est difficile de convaincre autrui, sans être convaincu soi-même des mots que nous utilisons. Reinhardt garda le silence et elle en profita pour reprendre le contrôle de ses émotions.

-         Si Berlin est tombée, alors où sommes-nous ?

-         Dans l’ancienne base souterraine du château d’Eichenwalde.

-         Eichenwalde ? Cette base a été construite il y a au moins deux siècles.

-         Exact, et désormais elle est équipée et pleinement opérationnelle. Les appareils ne nécessitent que quelques calibrages mineurs. Jamais les Omniacs ne songeront à chercher dans leur sillage.

-         Parfait, répondît-elle, satisfaite des initiatives prises en son absence. Il restait toutefois une question essentielle.

Elle s’apprêtait à lui demander quelle était la raison de sa visite, mais il la devança.

-         Un aéronef de la Hiérarchie vient d’atterrir avec à son bord une équipe d’Overwatch.

-         Overwatch, voilà une visite inattendue, songea Eva. Un sourire s’esquissa discrètement au coin de ses lèvres légèrement brûlées malgré le douloureux souvenir qu’avait laissé leur dernier passage avec la mort de sa jumelle. Peut-être sont-ils les seuls à pouvoir nous donner un peu d’espoir en des temps troublés. 

-         Je n’en ai jamais douté Maréchale, de plus, le Directeur Général s’est déplacé en personne pour vous rencontrer, continua le mastodonte. Il semble que la raison de leur déplacement soit capitale et je venais vérifier si vous étiez en état de recevoir une telle délégation, surtout. Je sais que leur dernière visite a sonné le glas de la chancelière, mais nous ne pouvons plus tourner le dos à la Hiérarchie. Eva savait qu’il avait raison, et le ressentiment qu’elle éprouvait à l’égard d’Overwatch pour avoir causé la perte de sa sœur ne disparaîtra jamais. Toutefois, pour son pays, elle était prête à faire de grandes concessions.

-         Bien, voyons ce qu’ils ont à nous dire, l’interrompit-elle avec un engouement qu’il ne s’expliqua pas. Je suis curieuse de savoir ce qui peut pousser Lacroix à sortir de son igloo. Préparez la salle de briefing du vieux château, et en attendant, faites les patienter dans leur vaisseau, je m’occuperai du comité d’accueil. Le mastodonte se dirigea vers la sortie. J’oubliais, il s’arrêta sur le pas de la porte et tourna simplement la tête, elle enfilait des gants en cuir noir. Seuls Lacroix et le Commandant d’Overwatch sont conviés. Préparez également les transports, s’il en reste. Je vais annoncer à Lacroix que nous intégrerons la Hiérarchie.

-         Vraiment ?

-         Voyez-vous un endroit habitable et sûr dans les environs ? Il semble évident que nous ne pouvons pas rester ici.



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C’est pas possible, s’indigna Lena, avachie sur la table d’holo-échec du vaisseau, déconfite face au regard amusé mais bienveillant d’Angela qui venait de balayer sa reine sur un coup qu’elle n’avait pas vu venir.

L’échec et mat était proche et l’anglaise ne trouva rien de mieux à faire que de décaler son roi d’une case, déclenchant le piège mortel de son adversaire au tour suivant. Angela balaya l’un des pions avec son cavalier et tenait désormais la pièce maîtresse de Lena entre ses griffes. Échec et mat. Lena s’enfonça dans son fauteuil, frustrée par la défaite qu’elle venait d’essuyer. Angela s’amusa du comportement de sa nouvelle recrue et ne pût s’empêcher de glousser, Lena, très susceptible s’agaça. Elle s’expliqua longuement sur toutes les raisons pour lesquelles elle ne jouerait plus jamais avec Angela à ce jeu, arrachant un franc éclat de rire à cette dernière.


Un fou rire qui fît incroyablement de bien à tous les membres du groupe tant les occasions de rigoler étaient rares depuis ces dernières années. Même Morrison semblait se détendre, toutefois, la vue de son frère d’arme endormi dans cette capsule contre sa volonté lui laissait un goût amer dans la bouche, quand bien même il le méritait. Lacroix lui, ne quittait pas des yeux les dossiers concernant ce mystérieux soldat cybernétique.

McCree observait la scène de loin, affalé sur une banquette. Son chapeau, retourné, était posé sur ses jambes. Un sourire se dessina sur son visage. Il gratta sa joue barbue tout en jetant un regard à la photographie qui était accrochée au fond de son chapeau. Un sentiment de nostalgie l’envahi.


-         Jesse, l’intéressé releva la tête, arraché de sa torpeur par Léna qu’il n’avait pas vu arriver. Qu’est-il arrivé à ton bras ? Il attarda son regard sur le cliché à l’intérieur de son couvre-chef il se trouvait attablé, revolver en main pour la pose, aux côtés d’une jeune femme aux cheveux blonds platine elle tenait des cartes de poker dans sa main, l’air las.

-         Ça Lena, c’est une histoire qui peut attendre, répondît le cowboy avec un sourire fatigué.

La porte du vaisseau s’ouvrit soudainement, et tous reportèrent leur attention sur la silhouette massive qui se dessinait dans la lueur du contre-jour.

-         Le Maréchal est disposé à vous recevoir, déclara Reinhardt, et il ne pût contenir sa joie en reconnaissant les visages d’Angela, décoré d’un merveilleux sourire et de Jack. Le cœur d’Angela sembla s’arrêter, jamais, même dans ses rêves les plus fous, elle n’avait espérer revoir un jour son vieux compagnon. Pourtant, la mine du mastodonte s’assombrissait au fur et à mesure qu’il dévisageait les différents membres de l’équipe. Puis il réalisa et Angela comprit immédiatement.

-         J’ai tout absolument tout donné, confia t’elle en s’approchant de lui d’un pas hésitant. Tous deux se remémorèrent ces années passées à combattre à travers le globe aux côtés d’Ana, Reyes et Jack.

-         Il y avait une solution, siffla ce dernier avec un ton encore imprégné d’une rancœur qu’elle considérait comme injustifiée. Willhelm lui adressa un regard interrogateur, curieux d’en savoir plus.

-         C’était une vie pour une autre, Morrison, intervint Lacroix qui s’était levé de son siège. Personne ne peut exiger un tel sacrifice de quelqu’un. Jack, il faut absolument que nous puissions faire table rase de ce qu’il s’est passé si nous voulons avoir la moindre chance de remporter cette guerre. Il s’apprêta à renchérir, mais Reinhardt lui coupa l’herbe sous le pied.

-         Il a raison, Jack. Il sonda le cœur de son vieil ami et pouvait ressentir sa peine car elle transpirait par tous les pores de sa peau. Ana était ta femme, une mère, mais aussi notre amie. Nous l’aimions plus que tout, à notre manière. Nous partageons ta peine plus que tu ne sembles vouloir l’imaginer et je suis persuadé qu’Ana n’aurait jamais voulu que sa mort nous divise. Angela leva vers lui des yeux emplis de reconnaissance, elle espérait que ces mots puissent apaiser leur ami.


Cependant, Jack ne laissa pas transparaître l’once d’une émotion, son regard se dirigea vers Reyes, emprisonné dans une chambre de sommeil de la taille d’un cercueil. C’était la seule solution pour le canaliser. Tout le monde s’était mis d’accord sur le fait qu’il ne devait être réveillé qu’en cas d’urgence absolue, mais quand bien même, il était impossible de savoir comment il réagirait si cela devait arriver.

S’il ne tenait qu’à Reinhardt de choisir, il l’aurait éjecté de l’appareil au-dessus de l’océan, car cette cicatrice qu’il portait au visage était son œuvre. Reyes avait, déjà à l’époque, une manière bien à lui de régler les différends. De ce fait, Willhelm n’avait jamais compris qu’un homme aussi dangereux et instable que lui soit maintenu en service. Pour lui, ce n’était qu’un vulgaire psychopathe qui se nourrissait de la violence que la vie pouvait offrir.


-         Bien, nous ne devrions pas faire attendre le Maréchal plus longtemps, pressa finalement Lacroix.

-         Absolument, toutefois, elle a établie des conditions très claires et elle veut vous rencontrer en tête à tête, expliqua-t-il en les désignant Angela et lui. La jeune femme se retourna vers Lena et Jesse, dans l’attente de leur réaction.

-         La nuit a été courte de toute manière, déclara le cowboy en cachant son visage dans son chapeau, les pieds sur la table, tandis que Lena levait un sourcil pour exprimer son incompréhension. Jack lui, se contenta de grogner en signe d’approbation.

-         Bien, s’égaya Lacroix, puisque tout le monde semble être d’accord, il désigna la rampe d’accès au vaisseau, nous vous suivons.



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-         Restructuration de l’exosquelette terminée, déclara l’intelligence artificielle omniaque. Calibrage des systèmes de visée en cours.

-         Que s’est-il passé, Vex ? Demanda un autre omniac qui se tenait debout, les bras croisés, et entouré d’orbes énergétiques qui semblaient léviter grâce à un champ gravitationnel complexe.

-         Je tenais le Destructeur entre mes mains, répondît sinistrement le commandant omniac dont l’exosquelette en unobtanium avait été sévèrement endommagé. Reinhardt n’avait pas retenu ses coups. Mais d’autres humains se sont interposés, et ce lâche a profité de la confusion pour s’enfuir avec la pierre.


Une multitude d’appareils de maintenance, sous le contrôle d’une intelligence virtuelle, qui se démarquait d’une intelligence artificielle par une autonomie limitée, se chargeaient de remédier aux soucis d’intégrités structurelles de l’exosquelette de Vex. En temps normal, l’unobtanium, sorte de métal « vivant » aux propriétés incroyables, était capable de se régénérer sans aide extérieure. Cependant, et malgré sa résistance hors du commun, il n’était pas éternel et Vex avait essuyé tant de dégâts au cours du conflit qu’aujourd’hui, il flirtait avec les limites de son corps. Les ingénieurs omniacs étaient parvenus à créer cette unité de maintenance afin de procéder à des réparations complexes, mais ce n’était que retarder l’inévitable et il ne le savait que trop bien. Aujourd’hui, la moindre intervention sur son exosquelette était susceptible de le déconnecter à tout jamais. L’intelligence artificielle le lui rappela encore une fois :


-         Le prochain combat pourrait bien être le dernier, Commandant. Vex toussota, c’était un signe de l’épuisement de son corps qui ne trompait pas.

-         Peut-être devriez-vous rester en arrière, vous représentez l’espoir pour notre peuple, conseilla Zenyatta, qui savait toujours se montrer sage, que ce soit dans ses actes, ou dans ses paroles. Votre perte représenterait une innommable tragédie pour les nôtres.

-         Il est trop tard pour faire reculer, répondît Vex, impérial. J’ai été désigné par l’Iris pour exécuter « Sa » volonté, et la possession du Destructeur, cette pierre représente un grand danger. Personne ne sera en sécurité tant qu’elle ne sera pas mise à l’abri.

-         Comment la récupérer ? J’ai beau réfléchir à toutes les options à notre disposition, il m’est impossible d’entrevoir une solution raisonnable au problème. Un écran holographique apparut derrière Zenyatta, il afficha une carte avec un marqueur désignant une ville russe : Saint-Pétersbourg.

-         Mon nano drone les a pistés jusqu’aux confins de l’Europe, des coordonnées précises s’établirent et désignèrent une usine désaffectée de Volskaya Industries.

-         Saint-Petersbourg, constata Tekharta, sceptique, c’est une zone de guerre.

 Vex s’extirpa du module de maintenance et s’avança en toussotant vers un panneau holographique contre le mur. Après avoir saisi une combinaison de symboles, la pièce s’illumina. Elle baignait désormais dans les rayons radieux du soleil d’Afrique de l’Ouest. Une incroyable mégalopole fourmillait à l’extérieur, un monorail serpentait entre les immenses bâtiments.

-         Il nous faut des alliés, déclara Vex.

-         Nous sommes seuls depuis le Grand Schisme, et aucun humain sain d’esprit résidant à l’extérieur de cette cité n’aurait l’idée de venir en aide à ceux qui ont causé leur perte, remarqua très justement Zenyatta. Nous restons des machines à leurs yeux, et ils ne feront aucune différence avec nos frères.

-         Précisément, et c’est pour cette raison que les humains doivent savoir que nous existons. Cette cité est la preuve incarnée de la possibilité d’une cohabitation entre nos deux espèces. Une cohabitation régie par l’égalité et l’harmonie entre les races. Nous sommes restés cachés pendant trop longtemps, Tekharta. Aujourd’hui, le monde est au bord du gouffre. Cette guerre doit cesser.

-         Malheureusementils sont déjà allés beaucoup trop loin pour qu’il soit possible de faire machine arrière, Vex. Nos frères sont aveuglés par leur soif de vengeance, et rien hormis l’extermination totale des Hommes ne semble pouvoir l’étancher.

-         Je leur ouvrirai les yeux, Tekharta.

-         Je ne demande qu’à vous croire, mais les humains, eux, n’oublieront jamais ce qui leur a été fait. La rancœur et le ressentiment font partie intégrante de leur code génétique.

-         Alors il est temps qu’elle apprenne la vérité, répondît Vex.

-         Est-ce vraiment le bon moment ? demanda Tekharta, inquiet. J’ai l’intime conviction qu’il est encore trop tôt.

-         Je l’ai vu ouvrir les yeux pour la première fois, j’ai assisté à ses premiers pas. Lorsque son cœur s’est brisé pour la première fois au collège, j’ai été la première personne vers laquelle elle s’est retournée. Je me suis occupé d’elle toute ma vie, je la nourrissais et la couchait le soir. Nous avons préparé ensemble ses examens et j’étais aux premières loges lors de l’attribution de son doctorat. Nous étions une famille, ses parents voulaient le meilleur pour elle et j’ai été acquis en ce sens. J’ai consacré ma vie entière aux Ziegler, mais lorsque la guerre a éclaté je n’ai pas eu le courage de faire un choix et j’ai fui. J'attends ce moment depuis si longtemps.

-         Cela fait désormais quinze ans que vous n’avez pas eu de contact, Vex. Êtes-vous réellement prêt à risquer la pérennité de Numbani pour une humaine ?

-         Pour une humaine, bien sûr que non. En revanche, Tekharta, pour Angela, je ferais n’importe quoi. Zenyatta exprima un soupir synthétique, et s’avoua vaincu. Elle a grand cœur, et je sais qu’elle nous aidera.


Le cœur possède ses raisons que la raison elle-même ignore, et il était difficile d’aller à l’encontre de ses sentiments. Néanmoins, Tekharta était persuadé que cette solution était mûrement réfléchie. Grâce à ses nano-omniacs, Vex n’avait jamais perdu sa protégée de vue, et s’il décidait aujourd’hui de la retrouver, dans une situation aussi critique, c’était justement parce que la situation le nécessitait. Zenyatta lui accordait sa confiance toute entière, mais c’était également la confiance de toute une ville, et de tout un peuple que Vex portait sur ses épaules. Une ville dans laquelle humains et omniacs sont parvenus à construire quelque chose de grand. La cohabitation était possible, et en étant désigné par l’Iris, le gouvernement de Numbani, comme l’Elu, Vex avait désormais consacré la fin de sa vie à l’accomplissement de ce rêve merveilleux.


Un rêve dans lequel humains et omniacs marcheraient à nouveau main dans la main.


Un rêve dans lequel Angela serait à ses côtés pour sa déconnexion.


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