Les Dragons et les Veilleurs

Chapitre 2

3318 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/03/2017 18:29

*Il y a treize ans*


Genji était étendu par terre, son sang se répandant lentement sur le sol, formant une flaque dont la taille devenait inquiétante.


Il avait mal. Terriblement mal. Atrocement mal. Mais ce n'était rien comparé au désespoir qui l'envahissait, alors qu'il sentait que la mort s'approchait.


Comment cela était-il possible ? Jamais de sa vie Genji n'avait été menacé ou même sérieusement contrarié. Il savait que sa famille vivait dans un monde dangereux. Mais il s'en pensait à l'écart. C'était son père et son grand frère qui étaient en charge de ces choses-là. Pas lui.


Sa vie d'aisance et d’insouciance ne l'avait pas préparé à l'éventualité de la mort. Encore moins de la main de son bien-aimé frère. C'était ce dernier fait qui rendait la blessure morale encore plus forte que celles qu'avaient subi son corps, pourtant mortelles.


- A l'aide, gémit-il faiblement.


Au fond de lui, il savait que les lieux étaient déserts. Que personne n'entendait son appel. Il n'y avait aucun espoir. Mais sa conscience ne pouvait tout simplement pas l'admettre.


- A l'aide, répéta-t-il. Pitié, je...je vais mourir.


Le dire c'était une façon de l'accepter. Était-ce à lui-même qu'il parlait en fait ? Tentait-il d'énoncer la réalité pour mieux l'accepter ?


Car il fallait se résigner : il allait mourir, personne ne viendrait.


- A l'aide... Demanda-t-il pourtant une troisième fois, espérant un miracle.


Et il y eut un miracle.


Genji entendit tout d'abord un léger bruissement d'ailes. Puis une voix, féminine, remplie d'énergie. Elle parlait anglais avec un léger accent germanique :


- Je suis avec vous !


Il vit une tenue blanche, des cheveux blonds, un long bâton d'où s'échappait un rayon doré se dirigeant vers son corps.


- Vous allez vous en sortir, dit la voix avec beaucoup de compassion.


Genji sentit la douleur refluer en lui. Son corps, n'ayant plus à lutter pour la survie, se laissa aller à l’inconscient.


**

*



- Tu as fait des miracles, Angela, comme d'habitude.


Cette nouvelle voix parlait elle aussi en anglais. Mais c'était un homme cette fois. Son ton était élégant, courtois et exprimait une grande confiance en soi. Il y avait un accent français qui rendait la voix particulièrement charmante.


- Il est loin d'être tiré d'affaire, Gérard, répondit la femme qui lui avait sauvé la vie. Les dommages qu'il a subis…


Sa voix exprimait une grande tristesse.


- Ses jours ne sont plus en danger. Tu peux être fière de cela.


Genji ne savait pas combien de temps s'était passé depuis son affrontement avec Hanzo. Mais cette conversation lui avait fait reprendre conscience. Toutefois, il ne sentait pas son corps. Inquiet , il essaya de faire fonctionner sa bouche. Il s’entendit gémir.


- Il se réveille ! s'exclama la dénommée Angela.


Genji l’entendit s’approcher de lui en courant.


- Les signes vitaux sont stables, dit la femme. Comment vous sentez-vous ?demanda-t-elle à Genji.


- Je...je ne sens plus mon corps...dit-il.


La bouche fonctionnait. Il essaya les yeux .


- Angela, puis-je ? demanda le dénommé Gérard.


Genji réussit à ouvrir ses paupières à temps pour voir Angela hocher positivement la tête. C’était une jeune femme blonde portant une blouse de médecin. Malgré son air de scientifique, Genji pouvait percevoir quelqu’un qui pratiquait une activité physique régulière et intensive, sans toutefois atteindre son niveau.


Gérard, lui, était un homme de taille moyenne aux cheveux noirs et aux yeux marrons. Il portait un beau costume, avec comme seul bijou une alliance faite d'un métal blanc. L'entraînement de Genji lui permit de repérer un homme habitué à prendre des décisions importantes et à réfléchir avant d'agir. Tout le contraire de lui en somme. Comme la femme, Gérard ne semblait pas étranger aux entraînements physiques.


- Bonjour, dit-il d'un ton aimable. Je m'appelle Gérard Lacroix et voici la docteure Angela Ziegler.


Genji commençait à récupérer ses esprits. Il se rappelait avoir entendu parler de Ziegler. C'était une brillante scientifique, ayant révolutionné la médecine moderne et longtemps travaillé dans l'humanitaire. Elle était devenue une des figures de proue d'Overwatch et on la voyait sur de nombreuses affiches de propagande. Le nom de Gérard, en revanche, ne lui disait rien.


Quoi qu'il en soit, l’intonation employée le poussa à se présenter, par politesse.


- Je suis...Genji Shimada, dit-il d'une voix encore un peu rauque.


Il essayait maintenant d'accéder à ses doigts. Mais il ne sentait que ceux de la main gauche, sans pouvoir les bouger. Et aucune sensation ne lui provenait de la droite.


- Quels sont vos derniers souvenirs, Genji ? demanda Gérard.


Son ton doux et raisonnable incitait à répondre.


- Mon frère...il m'a demandé de prendre davantage de responsabilités dans nos…affaires. J'ai refusé. Il m'a traité de traître et menacé. J'ai maintenu mon refus. Nous nous sommes affrontés...ho !


Le souvenir de ses blessures lui revint presque aussi douloureux que quand ils les avaient subies.


Genji tenta de tourner sa tête vers la droite. Mais sa tête refusa d'obéir. Il se rendit compte avec stupeur qu'il était paralysé.


- C'est votre frère qui vous a infligé ces blessures ? demanda Gérard, une pointe de surprise dans la voix.


- Oui, dit Genji avec colère.


Comment Hanzo avait-il pu commettre une chose pareille ? Sojiro avait toujours voulut que Genji reste hors des affaires du clan. Et pourtant, dès la mort de père, Hanzo violait ce souhait. Et lorsque Genji s'en tenait aux volontés de leur père, il tentait de le tuer ! Quel genre d'homme était-il pour faire cela ?


- Et le reste de votre famille ? Ont-ils tenté de vous aider ?


- Non, non… Ce sont même eux qui sont à la source de ce combat.


Hanzo avait dit que c'était les anciens qui avaient ordonné qu'il s'implique davantage dans les affaires du clan. Il avait un parchemin de leur part. C'était leurs ordres qu'il exécutait. Sa propre famille, dans son intégralité, lui avait infligé cela.


- Je veux me venger, dit-il d'une voix remplie de haine.


- Vous n'êtes pas en état de faire quoi que ce soit ! s'exclama Angela.


Ces paroles firent enfin réaliser à Genji toute l'horreur de la situation : il était paralysé, ne pouvant plus bouger ni ses bras, ni ses jambes. Les avait-il encore d'ailleurs ?


Comment allait-il pouvoir combattre, faire du charme à de jolies filles et jouer à des jeux vidéo ? Ou même simplement manger, marcher, saisir des objets. Il fallait corriger cette situation de suite !


- Pouvez-vous y faire quelque chose ? demanda-il avec détermination à la docteure.


- Il est impossible de rendre à votre corps ses capacités passées. La médecine moderne en est tout simplement incapable, dit-elle d'une voix triste et compatissante.


Le désespoir commençait de nouveau à envahir Genji : avait-il survécu juste pour devenir un infirme, incapable de ne serait-ce que manger par lui-même ?


- Il doit bien y avoir quelque chose à faire ! s'exclama-t-il.


- Il y a des possibilités, commença Angela d'une voix hésitante. Mais ce n'est pas le genre de choses qu'il faudrait évoquer maintenant, enchaîna-t-elle, plus déterminée. Vous avez besoin de repos.


- Dites-moi !


- Non. Il faut vous reposer. Ensuite, nous pourrons examiner les options qui s'offrent à vous.


Genji enrageait. Il n'avait pas l'habitude qu'on lui refuse ou impose quoi que ce soit.


- Non ! répéta-t-il, dites-le-moi maintenant.


La docteure ne semblait pas prête à céder. Mais Gérard intervint en sa faveur :


- Dis-lui maintenant Angela, s'il te plaît. Tu vois bien que ne pas savoir le fera souffrir.


Elle hésita quelques instants. Puis finalement elle se tourna vers Genji :


- Il serait possible de remplacer les parties de votre corps endommagées par des implants cybernétiques. Vous auriez alors de nouveau l'occasion de marcher et de bouger.


- Parfait. Faites-moi cela.


- Ce n'est pas si simple. D'abord vous devez bien comprendre ce qu'implique cette transformation : votre nouveau corps ne sera pas comme l'ancien. Vous perdrez énormément de choses qui font de vous un être humain. C'est un processus déstabilisant.


- Je peux le supporter !


- Même si c'est le cas, il y a un autre problème : une telle opération coûterait une petite fortune. Mais surtout elle ferait appel à des technologies avancées dont l'usage est très réglementé. Je n'ai pas l'autorisation de les utiliser sur vous.


Genji demanda alors à Gérard :


- Pouvez-vous obtenir de telles autorisations ?


- J'ai ce pouvoir, dit-il d'une voix tranquille et confiante.


- Le ferez-vous ? demanda le ninja d'un ton déterminé.


- Oui. En échange de quelque chose de votre part.


Cette réponse arracha une grimace à Genji. Personne n'avait jamais marchandé avec lui. La fortune et la protection de son père lui ouvraient toutes les portes. Mais il n'y avait pas besoin d'être un génie pour comprendre que cette époque était révolue. Il devait s'habituer à de nouvelles règles.


- Que voulez-vous ? demanda-t-il. Je n'ai plus rien. Même mon corps m'a été enlevé.


- Il vous reste quelque chose, le contredit Gérard. Des informations sur le clan Shimada. Si vous acceptez de me dire tout ce que vous savez sur les entreprises illégales de votre famille, alors je ferai en sorte que vous retrouviez un corps.


- Et qu'est-ce que vous ferez de ces informations ?


- Je rendrai le monde meilleur, dit-il calmement. En détruisant l'empire criminel de votre famille.


La soif de vengeance de Genji était telle que cette perspective, loin de l’inquiéter, lui semblait profondément réjouissante.


- Parfait. J'accepte.


- Vous allez trop vite en besogne tous les deux ! protesta la docteure.


Elle s'adressa d'abord à Gérard :


- Je l'ai déjà dit : il est hors de question qu'il prenne une décision aussi importante maintenant, alors qu'il est dans cet état.


Puis à Genji :


- Vous devez vous reposer et réfléchir à votre avenir au calme. Il y a d'autres traitements possibles, moins extrêmes que celui-ci.


- Bien sûr, Angela, dit Gérard, en affichant un sourire d'excuse. Pardonne-moi. Je me suis emporté.


Angela afficha un sourire aimable, signe qu'elle acceptait ces excuses. Mais elle le perdit bien vite lorsque Genji reprit la parole :


- J'ai pris ma décision. Elle ne changera pas. Attendre ne servira à rien.


- Eh bien, vous allez attendre tout de même. Ordre du docteure.


Frustré mais impuissant, Genji se résigna à patienter. C'était plus facile maintenant qu'il avait un but et un moyen d'y parvenir. Il allait se venger de son frère et du reste de sa famille en aidant Overwatch à détruire leur empire criminel. Mieux que cela : il allait y prendre part lui-même.


*Aujourd’hui*


- Je suis heureux que tu sois venu, dit Genji d’un ton apaisé.


- Il y a de nombreux sujets dont nous devions discuter, répondit Hanzo.


Les deux ninjas se trouvaient dans une petite ruelle déserte de Tokyo, dans un quartier d’habitation. Il faisait nuit et, exceptés eux deux, tout étaient silencieux.

Son frère aîné avait changé. Ses cheveux noirs étaient désormais coiffés en un chignon tandis que son visage arborait une courte barbe reliée à une moustache.

Il portait des habits de voyage d’un style moderne, assez usé. Sa seule arme visible était un arc, un objet imposant et moderne, accompagné d’un carquois de flèches, elles aussi issues de technologies récentes.

Son port trahissait un homme moins fier et moins sûr de lui.


Mais c’était Genji qui avait été le plus altéré. L’ancien beau jeune homme qu’il était s’était métamorphosé en une créature de métal et de plastique. Un cyborg.

Tout son être était recouvert par une carapace artificielle de couleur blanche ou d’un beige sombre. Quelques cercles verts se voyaient au ventre, au torse, aux épaules et aux hauts de cuisses. Ils entouraient des tubes métalliques insérés dans la carapace. Probablement des sources d’énergie.

Même la tête était entièrement couverte par un casque conique. Là où se trouvaient les yeux, seule était visible une ligne horizontale, arborant la même couleur verte que les cercles de l’armure.

Il était armé de deux sabres qu’il portait dans le dos. L’un d’eux était un wakizashi, une arme dont la lame était longue seulement d’une trentaine de centimètres. Le second était un katana, bien plus imposant avec son mètre de longueur, lame et poignée incluses.


- J’aimerais que cette conversation soit le premier pas de notre réconciliation, mon frère, déclara Genji d’un ton très apaisée.


- Cela risque d’être difficile, répliqua l’aîné.


Genji ne se laissa pas décourager par cette réponse. Discuter calmement avec Hanzo était déjà un progrès considérable. Lors de leur dernière rencontre, la première après treize ans passés séparés, son frère l’avait pris pour un assassin envoyé le tuer et l’avait attaqué.

Lors de ce combat, Genji avait triomphé. La lame de son sabre s’était tenue sur la gorge d’Hanzo. Mais il avait rengainé son arme, révélé son identité et donné son pardon pour les mutilations qu’il avait subi. Puis Genji était parti, laissant son frère réfléchir aux nouvelles qu’il lui avait données. Il avait attendu plusieurs semaines avant d’organiser ce nouveau rendez-vous, menant à la situation actuelle.


- Nous avons du chemin à faire pour en arriver là, dit Genji. Mais il vaut la peine d’être parcouru.


- Tu devras d’abord me donner certaines explications.


- J’en conviens. Tu dois avoir de nombreuses questions. Pose-les sans hésiter. Je suis prêt à te donner toute la vérité.


- Comment as-tu survécu ?


- Overwatch m’a récupéré après notre affrontement. Ils m’ont soigné et donné ce corps.


Hanzo eut un reniflement de mépris.


- Alors que je me renseignais sur toi et sur ta nouvelle apparence, j’ai entendu parler d’un agent d’Overwatch. Un cyborg aussi rapide que le vent et dangereux comme la foudre. Il aurait participé à de nombreux combats contre notre clan. Est-ce toi ?


- Oui, mon frère.


La colère apparut dans le regard de l’aîné.


- Je me suis toujours demandé comment Overwatch avait fait pour connaître autant de secrets de notre famille. Tant d’informations qui leur ont permis de vaincre le clan avec facilité. Mais maintenant je comprends. C’est toi qui les leur a données, n’est-ce pas ?


- Oui, c’était moi. A cette époque, j’ai révélé toute information qui pouvait les aider à détruire les Shimada.


- Pourquoi Genji ?! Pourquoi as-tu réduit à néant ce que notre famille a bâti en des siècles ?! C’était notre passé. Notre héritage.


- Au début, je l’ai fait par haine et désir de vengeance. Ensuite, c’était par remords. Pour me racheter.


- Pour te racheter de quoi ?!


- D’une vie de luxe et d’insouciance payée par le malheur des autres.


Hanzo resta silencieux une bonne minute après ces paroles.


- Qu’es-tu devenu ? demanda-t-il finalement. Je ne reconnais plus le Genji d’autrefois.


- Comment aurais-je pu rester le même après avoir subi de telles épreuves ? demanda son frère, toujours très apaisé.


Hanzo ne sembla rien trouver à répondre. Après un petit temps de silence, Genji reprit la parole :


- Notre famille était composée de criminels, Hanzo. Tu dois le savoir mieux que quiconque. Sa chute était une bonne chose pour le monde. Et pour nous aussi. Elle nous libère.


- Le clan vivait comme il le faisait depuis des centaines d’années. Ce sont nos traditions. Ce qui nous définit. Tu n’as aucun droit de juger qu’il est meilleur que nous vivions sans. Et encore moins de trahir pour nous forcer à les abandonner !


- Hanzo, tout cela n’a plus d’importance. L’empire de notre famille a été détruit. Overwatch a été dissout. Comme toute construction de l’homme, ils ont disparu pour laisser place à de nouvelles choses. Ainsi est le cycle de l’existence.


Il marqua une pause avant d’ajouter :


- Mais nous, mon frère, sommes toujours là. Je voudrais juste que nous pansions nos blessures et soyons de nouveau une famille. Pas comme autrefois. Il est impossible de recréer le passé. Mais nous pouvons trouver une nouvelle forme de bonheur.


- C’est impossible.


- Pourquoi, mon frère ?


Pour la première fois, la voix de Genji exprimait de la tristesse. Hanzo baissa la tête, de honte.


- Ce que je t’ai fait il y a treize ans était une faute abominable. L’exil que je me suis imposé depuis toute ces années me paraissait une bien maigre punition pour un fratricide. Et il me paraît tout juste suffisant pour quelqu’un qui mutile aussi atrocement son frère.


Hanzo releva la tête et de nouveau la rage sembla l’habiter :


- Mais toi, tu as trahi le clan d’une des manières les plus abominables qui soit ! Tu as aidé à la destruction de tout ce pour quoi père a vécu ! Et son père avant lui et son père encore avant lui ! En un mot, tes actes font de toi un ennemi du clan. Je ne peux être ami avec une telle personne.


- Hanzo, tu dois te détacher des chaînes qui te relient encore à ces vieux concepts ! Tu n’as pas à laisser le clan décider pour toi qui doit être ton ennemi. Ton cœur seul devrait être responsable de ce choix.


- Non, l’honneur décide de qui est mon ennemi. Et l’honneur m’oblige à être ennemi de ceux qui ont fait du mal au clan.


- Hanzo…s’il te plaît.


- Mon exil est terminé. Je dois reprendre ma place de chef et recréer ce que tu as détruit.


- Tu pourrais faire n’importe quoi d’autre, Hanzo. Le monde souffre et tu as le pouvoir d’atténuer cette souffrance. Ne choisis pas de l’amplifier.


- Je suis un Shimada. Je ne choisis pas. Je suis les traditions.


Genji baissa sa tête, triste.


- Nous nous sommes engagés tous deux à venir ici discuter pacifiquement, dit Hanzo. A garder nos armes rangées. J’honorerai cet engagement. Mais à partir de maintenant, si je te croise de nouveau, je devrai t’affronter. Les crimes que tu as commis le justifient désormais.


Une fois ces paroles prononcées, Hanzo tourna le dos à son frère et partit.

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