Les Dragons et les Veilleurs

Chapitre 16

4013 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/04/2017 20:01

*Il y a treize ans*

 

- Merci d’avoir tiré mon ami de taule, monsieur.

 

- C’est normal, répondit Gérard. Vous êtes sous ma responsabilité. De mon côté, permettez-moi de vous féliciter pour votre excellent travail.

 

- Oh, vous êtes trop choux tous les deux, dit Bianca en serrant les mains de manière très exagérée.

 

- Est-ce que vous voulez que nous vous laissions en tête à tête et repassions plus tard ? demanda moqueusement Gabriel.

 

Les quatre se trouvaient au Japon, réunis dans un petit appartement discret au cœur d’un quartier d’habitation. Il y avait sur la table quelques verres et une bouteille de vin, sans doute amené par Gérard, car il s’agissait d’un cru angevin.

 

- Je vais vraiment être obligé d’être le type sérieux, n’est-ce pas ? demanda le français.

 

- Avoir des responsabilités t’oblige à certains sacrifices, lui répondit Bianca.

 

- Très bien… Donc, nous allons pouvoir passer à la prochaine étape de l’opération.

 

Il prit une gorgée de vin, posa son verre sur la table, puis sortit d’une de ses poches un projecteur holographique, qu’il activa aussitôt. Une image fut diffusée, montrant un supermarché japonais.

 

- Ce lieu est une couverture des activités des Shimadas pour leur trafic d’armes. Ce soir, une des nièces du chef de clan sera là-bas, pour faire une inspection.

 

Gérard regarda McCree dans les yeux :

 

- Il faut que vous preniez le contrôle de cet endroit et tuiez cette femme, tout en laissant au moins un survivant. Tout seul.

 

Reyes eut un rire amusé :

 

- Je vous trouve plutôt expéditif pour quelqu’un qui prétend que…comment vous dites déjà ? « La violence est le dernier refuge de l’incompétence ».

 

- Premièrement, dit Gérard, cela ne vient pas de moi mais d’un auteur nommé Isaac Asimov. Ses écrits sont de grande qualité, vous devriez les lire.

 

Gabriel leva les yeux.

 

- À l’âge où vous lisiez des livres, je me battais contre des robots tueurs qui voulaient exterminer l’humanité.

 

- Deuxièmement, enchaîna le français, impassible, je dois composer avec des millénaires d’histoire humaine remplis d’incompétentes violences. Cela m’oblige parfois à m’abaisser à ce niveau.

 

- Une façon très élégante de dire que vous trahissez vos idéaux pour faire réussir votre plan.

 

- Si vous voulez, dit Gérard en faisant un vague geste de la main. Bref, pensez-vous être capable d’accomplir cette mission ? demanda-t-il à McCree.

 

- Oui. Mais pourquoi vous voulez que je fasse ça tout seul ?

 

- Pour paraître le plus menaçant possible. Que vous tuiez une proche de leur chef fera déjà de vous une cible pour les Shimadas. Mais si vous le faites à un contre dix ? Vous deviendrez leur ennemi numéro un.

 

- Je commence à comprendre. Vous voulez susciter des représailles pour leur tendre un piège ?

 

- Gabriel n’avait pas menti sur votre ingéniosité. C’est exactement ça. D’ailleurs, n’hésitez pas à en rajouter. Dites que vous allez tuer vous-même tous les Shimadas, que leur temps est révolu, que vous êtes le prochain maître de la ville…vous voyez le genre.

 

McCree eut un sourire.

 

- Ok. Ce sera marrant.

 

Ceci dit ils échangèrent quelques salutations, puis se séparèrent. McCree s’occupa de gérer certaines affaires de son gang. Puis le soir venu, il se rendit au supermarché.

 

Il était tard et l’endroit était fermé depuis longtemps. Dédaignant la porte principale, le cow-boy se rendit à l’arrière du bâtiment. Là-bas se trouvait un petit parking, dans lequel était garé quelques camions de livraison, juste devant une porte à double battants.

 

- Bingo, murmura McCree, en voyant que la porte était gardée.

 

Il y avait deux gros-bras sur place, l’un habillé de cuir noir déchiré, l’une d’un jean et d’un t-shirt portant l’effigie d’un groupe de musique. Ils étaient équipés de pistolets-mitrailleurs.

 

McCree dégaina son six-coups, sortit de son couvert et abattit la femme d’une balle à la tête. L’autre, surpris et terrifié, resta une seconde sans réagir avant d'attraper son arme. Mais McCree était déjà sur lui. Le cow-boy le frappa de son bras métallique et le criminel se retrouva projeté au sol.

 

- Est-ce que tu tiens à la vie ? demanda McCree en pointant son six-coups vers lui.

 

- Eh…ouais. Ouais, vachement même ! insista l’homme, en hochant vigoureusement la tête.

 

- La nièce du chef, dis-moi à quoi elle ressemble !

 

- Eh… cheveux noir, queue de cheval, sweat et jean, pas loin de la trentaine.

 

- Merci l’ami, dit McCree.

 

Et il l’assomma d’un puissant coup de crosse.

 

Des bruits de course se firent entendre du bâtiment. McCree se cala dos au mur, juste à côté de la porte du supermarché. Cette dernière ne tarda pas à s’ouvrir, laissant apparaître trois autres criminels. Ils regardaient droit devant eux, manquant le cow-boy caché sur leur gauche.

 

- Qu’est-ce qui se passe ? On a entendu un tir ! Oh merde…

 

McCree fit feux trois fois, enchaînant les tirs en à peine une seconde. Il y eut trois nouveaux cadavres sur le sol.

 

Prudent, il rechargea son arme avant d’entrer dans le supermarché. C’était la partie arrière du bâtiment, celle dédiée aux stocks et à la partie administrative. La porte ouvrait directement sur un petit entrepôt, rempli de caisses de divers produits.

 

McCree entendit le bruit de deux personnes qui murmuraient à voix basse. Il approcha doucement.

 

- Ça fait déjà deux minutes, on devrait pas aller voir ?

 

- Elle nous a dit d’attendre ici.

 

Le cow-boy aperçut trois autres criminels. Ils étaient juste devant une caisse sur laquelle on pouvait lire « Kiwai sweets, les meilleurs bonbons à la fraise ! ». À l’intérieur se trouvaient une vingtaine de fusils d’assaut, dont étaient équipé les criminels.

 

McCree sortit de son couvert, pointa son arme et... aperçut une forme jaillissant sur sa droite, une lame pointée vers son cœur. Il fit une roulade arrière et le sabre ne transperça que l’air.

 

Le cow-boy eut le temps d’apercevoir une jeune femme aux cheveux noirs, vêtue d’un jean et d’un sweat. Puis Kazue disparut de sa vue. Mais McCree avait d’autres soucis, car les trois autres criminels pointaient désormais leurs fusils d’assaut dans sa direction.

 

- Bon sang ! jura-t-il.

 

Les balles se mirent à pleuvoir tandis qu’il se mettait à couvert.

 

- Encerclez-le ! cria un des hommes de main.

 

- Ou du moins essayez…murmura McCree.

 

Le cow-boy les entendit se séparer pour le contourner. Grossière erreur. Il se porta à la rencontre de celui qui avançait sur sa droite. Le gros bras se retrouva seul face à McCree et finit avec une balle dans la tête. Puis une volée de shurikens s’abattit sur le cow-boy.

 

- Aïe !

 

Cette fois il n’avait pas réussi à esquiver, juste à se décaler pour que les projectiles atteignent son plastron. Ce dernier avait partiellement bloqué les shurikens, causant quelques légères piqûres.

 

Toujours sans trace de la ninja, McCree se dirigea vers les gros bras. Ces derniers avançaient vers lui groupés, bien plus prudemment.

 

Le cow-boy bondit vers un couvert proche, saisit une grenade à sa ceinture et…la jeta derrière lui.

 

Il y eut un flash de lumière puis McCree se retourna. Comme il l’avait prévu, Kazue avait encore voulu l’attaquer par derrière tandis qu’il visait ses sbires. Mais la grenade flash du cow-boy l’avait sonnée, la laissant immobile une seconde. Le six-coups fit feu et la cousine de Genji s’effondra sur le sol.

 

Les deux gros bras restant s’enfuirent en voyant le corps sans vie de leur cheffe. Ce fut leur dernière erreur : ce faisant, ils entrèrent dans la ligne de mire de McCree qui n’eut aucune difficulté à les abattre.

 

*Aujourd’hui*

 

McCree interrompit son récit. Il y eut un petit silence.

 

- Je pensais que tu ferais une remarque, dit le cow-boy.

 

- J’attends la fin de l’histoire pour cela.

 

- Genji, je voudrais te dire… Je me suis jamais caché derrière l’excuse de « je ne fais que suivre les ordres ». Je travaillais à Blackwatch parce que ça me plaisait. Quand Reyes a commencé à merder, je suis parti. Mais si j’ai tué cette femme, c’était pas pour te faire du mal à toi.

 

- Je sais. Continue, s’il te plaît.

 

- Bon, alors j’ai réveillé le type assommé, j’ai pris ma meilleure voix de méchant et je lui ai ordonné de retourner voire son chef pour lui raconter ce que j’ai fait, lui dire que j’allais tuer tous les Shimadas de mes propres mains et que cette ville m’appartenait désormais. Puis, j’ai retrouvé les trois autres…

 

*Il y a treize ans*

 

- Bien, après ce coup d’éclat les Shimadas essaieront de vous tuer dès demain soir, dit Gérard à McCree. Leur chef en personne mènera le commando.

 

- Prétendument, intervint Gabriel.

 

Les quatre étaient dans le même appartement, seule la bouteille de vin avait changé. Cette fois c’était un bourguignon.

 

- Homme de peu de foi, se moqua Bianca.

 

- Je trouve que tu as beaucoup trop confiance dans ton petit protégé.

 

- Mon petit protégé ? Oh, c’est tellement adorable, dit comme ça !

 

Elle tourna son regard vers Gérard.

 

- C’est officiel, tu es à partir de maintenant « mon petit protégé ».

 

Gérard eut un sourire amusé.

 

- Commandant Reyes, dit-il ensuite, vous êtes réputé pour vos capacités à anticiper les mouvements de vos adversaires et à leur tendre des pièges. Vous devriez comprendre que c’est exactement ce que je suis en train de faire.

 

- J’analyse les tactiques employées par l’ennemi, répondit Gabriel. Et de là je déduis leurs styles de combat et leurs mouvements potentiels. Or les tueurs à gage sont des individus patients et pragmatiques. Pas le genre à attaquer dès le lendemain pour accomplir une vengeance.

 

- Je comprends mieux. Vous ne prenez pas en compte le profil psychologique.

 

- Peut-être parce que je suis un soldat ?

 

- Et moi un psychologue. J’ai compris que le chef des Shimada était quelqu’un de très attaché à sa famille et qu’il sur-réagirait si on la menaçait.

 

- Vous m’en direz tant.

 

- De toute manière, nous en aurons bientôt le cœur net, dit Bianca. Et là, on verra qui pourra faire « je vous l’avais bien dit » à l’autre.

 

- Parfaitement, enchaîna Gérard. Tout ce que vous avez à faire, c’est de poster une de vos équipes en embuscade près de la résidence de McCree, puis d’abattre les Shimadas qui viendront attaquer.

 

- Non, dit Gabriel

 

Gérard eut une mine surprise.

 

- Excusez-moi ? réagit-il.

 

- Vous voyez comme c’est désagréable quand on vous le fait ? se moqua Reyes. Bref, il n’y aura pas d’équipe supplémentaire. C’est une opération clandestine, dont ni le directeur, ni l’ONU ne sont informés. Mieux vaut que le moins de monde possible soit au courant, même à l'intérieur de Blackwatch.

 

- Les Shimadas enverront leurs meilleurs assassins. McCree seul ne sera pas suffisant.

 

- Nous allons donc nous en charger nous-même, dit joyeusement Bianca.

 

- Pardon ? demanda le français.

 

- Quel est le problème, Gérard ? À nous quatre on fera largement l’affaire. Gabriel est une légende vivante, moi j’ai été dans les forces spéciales. Quant à toi, j’ai lu tes évaluations au combat : tu es du même niveau qu’un agent d’élite. Ajoutons à ça la plus rapide gâchette de l’ouest…

 

- En fait, je viens du sud, madame.

 

- D’accord…donc la gâchette la plus rapide du sud, et nous devrions pouvoir gérer une poignée de types armés de sabres et de shurikens.

 

- C’est moi qui suit en charge de cette opération, dit Gérard.

 

- Mais c’est nous deux qui te fournissons les ressources, lui répondit l’italienne.

 

- Qu’est-ce que vous comptez faire ? demanda Reyes. Appeler Jack et lui dire que nous vous forçons à combattre pour mettre en œuvre votre propre plan ? Aller y, ce sera très marrant à voir.

 

Gérard fronça les sourcils, contrarié.

 

- Je suis un agent de renseignement, un stratège et un analyste de personnalité. M’envoyer au combat serait comme donner des perles à des cochons.

 

- Oooh, pauvre chou…dit Bianca. J’ai envie de te pincer la joue en faisant « bouzou, bouzou », tellement tu es mignon.

 

Gabriel rigola tandis que le français serrait les dents.

 

- Tu sais que je déteste me battre.

 

- Vous pourrez toujours le dire aux Shimadas, se moqua Gabriel.

 

- Tu te souviens de ce que je t’avais dit sur les responsabilités et les sacrifices qui vont avec ? répondit Bianca.

 

Elle sourit gentiment.

 

- Ne t’inquiète pas, je ferais en sorte que rien ne t'arrive. Tu es « mon petit protégé » après tout.

 

Gérard soupira.

 

- Très bien. Nous ferons ainsi.


Le lendemain soir, ils se retrouvèrent dans le quartier général du gang créé par McCree. Il s’agissait d’une petite villa avec vue sur la mer, qui se situait non loin du port. L’endroit était gardé par une poignée de porte-flingues que le cow-boy avait engagé aux États-Unis et au Japon. Les quatre membres d’Overwatch attendaient patiemment dans un des salons de la demeure.

 

Gabriel s’était équipé de son gilet pare-balle et de deux massifs fusils à pompe. Bianca avait une armure complète de couleur noire, accompagnée d’un casque à visière, qui masquait entièrement son visage. Elle était armée d’une lourde carabine, d’apparence très complexe. Gérard lui, s’était habillé de vêtements très banals : une tunique d’un vert très laid accompagné d’un pantalon blanc un peu sale. Il n’avait pas d’arme visibles.

 

- Gérard, ton choix vestimentaire pour ce combat est…particulier, commenta Bianca. Tu n’aurais pas pu garder ta tenue de la veille ?

 

- Non. Je n’avais pas envie d’expliquer à ma femme pourquoi le costume en soie qu’elle m’a offert était déchiré par des coups de sabre.

 

- Mais tu étais obligé de mettre des trucs aussi moches à la place ?

 

- Est-ce que tu veux que nous parlions de la qualité esthétique de ton armure ?

 

Ils n’en eurent pas l’occasion car des bruits de pas précipités se firent alors entendre.

 

- Chef ! Chef ! cria un des hommes de McCree. Trois de nos sentinelles ne répondent pas et ceux qui sont partis voir ce qui se passait n’ont pas donné de nouvelles !

 

- Entre et explique-moi ça, dit le cow-boy.

 

La porte s’ouvrit, laissant entrevoir un des criminels que McCree avait engagé pour garder la villa. Puis une flèche transperça la gorge de l’homme et il s’effondra.

 

Au même moment, trois silhouettes pénétrèrent dans la pièce par les fenêtres. Elles étaient entièrement vêtues d’une combinaison noire en tissu, qui masquait tout leur corps, visage compris. Deux autres passèrent par la porte.

 

Le membres d’Overwatch tirèrent. Mais leurs ennemis étaient rapides et savaient se mettre à couvert. Seul McCree parvint à faire mouche, blessant un adversaire au bras. Les ninjas dégainèrent des sabres tout en continuant d’avancer.

 

Gabriel fit feu une seconde fois et toucha un de ses adversaires à la tête, tandis que Bianca activait un mécanisme sur son fusil. Une onde sonore se dégagea de l’arme sur un mètre, assommant le ninja qui l’attaquait. McCree lui, avait esquivé une fente avant d’abattre son adversaire d’un tir à bout portant.

 

Voyant un ennemi foncer sur lui, Gérard arbora une expression de pure terreur.

 

- Je…juste…domestique ! bafouilla-t-il en japonais.

 

Le ninja qui le chargeait se détourna alors pour attaquer Reyes, tournant son dos au français. Gérard en profita pour le saisir par derrière, avant de le plaquer au sol, plongeant le shimada dans l’inconscient.

 

Voyant ce qui était arrivé, Bianca regarda Gérard avec un air moqueur.

 

- Quoi ? demanda le français. Ma tactique est efficace, dit-il en montrant l’ennemi qu’il avait assommé.

 

- Je n’ai rien dit.

 

- C’était facile, commenta McCree.

 

- La surprise et la discrétion étaient leurs meilleurs atouts et ils les ont toutes deux perdues, répondit Gabriel. Je pense qu’ils vont battre en retraite.

 

Il y eu un bruit de vrombissement de corde et une flèche passa à l’endroit où se trouver la tête de Reyes. Mais ce dernier avait esquivé le tir, bougeant à une vitesse surhumaine.

 

- Hypothèse rejetée, dit Bianca. A couvert !

 

Ils s’écartèrent de la porte, mais d’autres tirs venaient des fenêtres. L’italienne activa un autre mécanisme de son arme et il se dégagea du canon une toile métallique, au maillage incroyablement dense, qui vint se coller aux fenêtres, les recouvrant totalement. La prochaine flèche fut stoppée net.

 

- Je vois que ta passion pour la technologie a donné quelques résultats utiles, dit Gabriel.

 

- Oh, tu ne sais pas à quel point !

 

- Avec une seule entrée, se sera facile de se défendre, analysa McCree.

 

C’est à ce moment qu’un des murs explosa, créant un trou béant par lequel s’engouffraient d’autres ninjas.

 

Cette manœuvre avait surpris les membres d’Overwatch et seul Gabriel eut les réflexes nécessaires pour tirer, abattant un de leurs assaillants. Mais il y en avait bien d’autres. McCree dût utiliser une de ses grenades flash pour éviter d’être submergé. Bianca prit plusieurs coups de sabre mais son armure la protégea efficacement. Gérard réutilisa sa méthode de « Je…juste…domestique » et mit à terre la shimada qui l’assaillait. Deux autres ninjas s’arrêtèrent alors, tournant leur regard vers lui. Le français soupira.

 

- Je ne vais pas pouvoir m’en tirer avec ce coup-là encore une fois, n’est-ce pas ?


Pour toute réponse les deux shimadas le chargèrent, sabre en avant. Gérard se mit en garde, mains ouvertes vers le bas. Lorsque le premier shimada fut sur lui, le français esquiva souplement son attaque tout en saisissant son adversaire à la hanche et au poignet. Puis il projeta le shimada derrière lui. Entraîné autant par son propre élan que par la prise de Gérard, le ninja fut projeté sur quelques mètres et alla s’écraser contre le mur. Une prise similaire écarta le deuxième assaillant.

 

- De l’Aïkido ? dit Bianca, tout en parant un coup de son fusil. Ça ne fait pas très français !

 

- Apprends à cuisiner des pizzas et je me mettrais à la boxe ! répondit Gérard, alors qu’il esquivait une autre attaque.

 

- Marché conclu !

 

Après le choc initial, le combat tournait en faveur des membres d’Overwatch. Maintenant qu’ils les affrontaient, McCree se rendait bien compte que leurs adversaires étaient plus habitués aux attaques surprises et aux assassinats silencieux. Dans les combats face à face, comme celui-ci, ils étaient trop désavantagés par leur armement archaïque.

 

Soudain le cow-boy entendit un des shimadas crier quelque chose en japonais suivit d’un…rugissement de dragon ? McCree vit alors un des assaillant le charger. L’homme était entouré d’un halo bleuté, qui illuminait aussi sa lame, et avançait à une vitesse extraordinaire.

 

Le cow-boy dû se jeter au sol pour ne pas être tranché en deux. Il était à moitié relevé lorsque qu’un pied entra en contact avec sa figure, le faisant se cogner contre le mur. Le tranchant du sabre l’atteignit alors au torse et McCree grogna de douleur, tandis que le plastron était transpercé.

 

Une puissante détonation se fit entendre et le ninja dut se retirer pour ne pas être troué par le fusil de Gabriel. Le commandant se mit entre son agent et le Shimada. Un duel s’engagea.

 

Les deux hommes bougeaient à une vitesse surhumaine. Chaque fois que Gabriel tirait, le Shimada esquivait tout en avançant, obligeant Reyes à reculer pour rester hors de portée du sabre. Cette danse dura quelques dizaines de secondes. Puis, au lieu de reculer après avoir tiré, Reyes avança, frappant de ses imposants fusil à pompe un endroit apparemment vide. Mais c’est vers cet emplacement que se dirigea le ninja, qui prit le coup de plein fouet. Gabriel avait anticipé son mouvement.

 

Il ne fallut pas longtemps à Bianca et Gérard pour s’occuper des derniers Shimadas, qui refusaient obstinément de cesser le combat. Puis l’affrontement fut fini.

 

- Arf, merci boss…dit difficilement McCree.

 

- J’ai beaucoup trop investi sur toi pour te laisser mourir dans l’opération d’un autre, répondit Reyes.

 

Gérard sortit une trousse de premier secours d’un casier haut placé et y prit dedans une seringue, remplie de nanites médicales. Il l’utilisa immédiatement sur le cow-boy, qui soupira de soulagement.

 

Le shimada qu’avait combattu Reyes choisit cet instant pour se redresser, lentement et difficilement.

 

- Ouh là, il se réveille ! dit Bianca.

 

Elle se précipita vers lui et, profitant qu’il soit encore affaibli, lui menotta les mains et les jambes, le forçant à rester à genoux.

 

- Il nous a causé bien des difficultés, celui-là. C’est sans doute l’homme dont Gabriel ne croyait pas qu’il viendrait.

 

Elle lui retira sa capuche, révélant le visage de Sojiro Shimada.

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