Arthur Connor Jones, l'Avatar de la Guerre

Chapitre 2 : Délit de Fuite

1772 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 26/12/2023 20:04

Un œil. Pourquoi, est-ce que le conducteur, n'a qu'un seul œil ? Ça ne peut pas être une maladie. Une fois, c'est une coïncidence, deux fois, un indice. La confirmation, vient du fait que le deuxième agent de police, sur la place du mort, tourne la tête, pour parler à son compagnon. Et que lui aussi, n'a qu'un seul œil.

- Celui-là, on l'garde, ou on l'bouffe ? Qu'il demande à son compagnon.

- On l'bouffe. Il a l'air tendre.

Putain. De. Merde. Oh la saloperie. Oh l'énorme saloperie dans laquelle je me suis fourré. Pas le temps de réfléchir. Je ne sais pas à quoi ça rime, mais je dois trouver un plan. Maman me disait, frappe le premier, improvise ensuite. Je vais suivre son conseil. Je glisse discrètement une main dans ma poche, en me tortillant tant bien que mal, pour saisir mon poignard. Une lame de 21 centimètres, et je commence à la saisir de ma main droite, en tentant de forcer sur la chaine qui retient mes menottes. Étonnement, elle cède d'un coup, comme si de rien était, sans un bruit.

- On pourrait le ramener à Papa, non ? Un jeune sang-mêlé, il serait fier de nous !

- J'en ai marre, qu'on ramène tout à papa ! Marre de miettes ! Marre de..

Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase. La lame crantée de mon poignard, passe juste sous le repose tête, et se fige dans sa nuque. Je m'attendais à le voir lâcher un grognement, tituber, cracher du sang, mais rien. Il à fait quelque chose d'encore plus surprenant. Il s'est volatilisé d'un coup, dans un nuage de poussière doré. La voiture bascule, et j'ai à peine le temps de comprendre ce qui se passe, quand on effectue un tête à queue, et qu'on finit sur le bas-côté.

- Je.. Espèce d'enfoiré ! Ta tué mon frère ! me hurle le cyclope, qui cherche à se détacher, et à ouvrir sa porte. Je me rue sur lui sans un mot, en essayant de la frapper lui aussi, mais il bascule, m'attrape la main, et la brise d'un seul coup de poignet. Je pousse un hurlement inhumain, en me repliant de mon côté. Ma porte n'est pas endommagée, je l'ouvre, et je bascule dehors, en tenant ma main contre moi. Je titube, en cherchant à m'éloigner, tenant mon couteau dans ma main libre. Je vois la portière avant droite s'arracher d'un coup, et voler à une dizaine de mètre de là.

Il sort, et se rapproche de moi. Au vu des bruits de pas, je devine qu'il approche beaucoup plus vite que je ne m'éloigne, et que je ne pourrais pas le distancer. Je me retourne pour lui faire face. Il est grand, peut-être plus de deux mètres, et énorme. Son œil unique, injecté de sang, me fixe. J'ai un avantage, sur lui. Il ne sait pas que je sais me défendre. Ma main droite est inutilisable, et je vais devoir utiliser la gauche pour m'en sortir. En quelque pas, il est à portée. Il m'envoie un coup de pied, que je bloque à l'aide de mon tibia. En théorie, j'aurais gagné, et il ce serait blesser tout seul, avec cette technique. Sauf que j'ai sous-estimé la force du colosse, qui me repousse de près de deux mètres, et me provoque une douleur ignoble. Je tombe à la renverse, et je sens mon cœur qui s'accélère. Ça risque de mal finir pour moi. Il approche, et je le vois saisir à sa ceinture sa matraque. Sauf que ce n'est pas une matraque. C'est un pieu en acier, tordu et rouillé, qui, si il ne me tue pas d'hémorragie, me tuera d'infection. Je le vois le lever, il s'apprête à l'abattre sur moi, quand il recoit une volée de pomme de pin dans le crâne, venant de derrière moi. Il me passe au-dessus en m'ignorant, et approche d'une figure sombre dans les bois. Je me redresse tant bien que mal, pour le voir attraper un jeune homme, afro-américain, surement à peu prés mon âge. Sauf que ce n'est pas un homme. Je ne suis pas le plus calé, en mythologie, bien que ma mère m'a inculqué quelle base. Mais je sais que quelqu'un avec des cornes, et une partie inférieure de chères, c'est un satyre. Je reste impuissant, à regarder le Cyclope saisir son pieu d'acier, et l'enfoncer brutalement dans les cotes du pauvre garçon-chévres.

Que je me décide à ne pas appeler satyre, parceque c'est surement autre chose, que tout ca n'a aucun sens, et que je dois sauver ma peau. Je profite de la mélée pour me jeter en avant. Le Cyclope ne me voit pas arriver, et je lui enfonce mon poignard dans le cœur d'un seul coup, ne laissant qu'une fine couche de poussiére dorée, qui vient se répendre sur le sol, et sur ma paire de converse. Je m'agenouille au pied du garçon-chévre, et cherche à réduire l'hémorragie, en faisant pression sur la plaie.

- La…La Colonie… Tu dois y aller, là-bas, ils… Ils t'expliqueront. Ils t'aideront… Je le vois se mettre à cracher du sang, sur ma main. Il souffre, et je n'ai rien pour l'aider.

- Eh, écoute, on va appeler une ambulance, tu va-t'en tirer mon pote, okay ?

- Non… Tu ne dois faire confiance à personne, sang-mêlé. Il tousse, laissant du sang se rependre à nouveau. Il ne tiendra pas plus de cinq minutes. Tu dois… Tu dois aller à… Long Island. La partie Nord.

- Quoi ? Mais c'est à plus de mille bornes d'ici ? Dans l'état de New York ? Comment tu veux que…

- Fait ce que je te dis ! Ne parle à personne, éteins ton téléphone, et voyage discr…Discrètement ! D'autres comme ceux la viendront, et si tu n'arrives pas là-bas, ils te tueront !

- Mais…

- Ne discute pas, Arthur. Je t'en…Prie.

Il laisse échapper un dernier soupir. Je vois sa tête retomber sur le sol, les yeux clos. Et c'est la que j'ai compris, que je ne rêvais pas. Que je n'allais pas me réveiller. Que tout était réel, et que j'étais dans une merde noire. Je n'ai pas pris le temps de m'occuper du corps. Je devais faire vite. Je veux des réponses. Et j'en aurais. J'approche rapidement de la voiture, et j'ouvre la boite à gant. C'est la que je remarque, que je n'ai plus mal à la main. Enfaite, elle est comme neuve. Et je n'ai aucune explication rationnelle à fournir à tout ça. Mais je ne m'en plains pas. Dans la boite à gant, je trouve ce qui m'intéresse. Un trousseau de clé. Je m'empresse de détacher les deux bracelets métalliques qui enserre toujours mes poignets, avant de la refermer, quand un objet attire mon attention. Une petite boite, noire, en cuir. Sur le dessus, deux épées croisées sur un bouclier, forme une sorte de blason. Intrigué, je l'attrape, et je l'ouvre. A l'intérieur, j'y trouve ce qui fera mon salut. Trois choses, pour être précis. Premièrement, un Beretta 92F, chambré en 9 millimètres parabellum. Maman m'a appris à tirer, voyons voir si je sais encore le faire, je suppose ? L'arme est particulièrement légère, et quand je retire le chargeur pour examiner les cartouches, je suis assez surpris. Si la cartouche semble fait en alliage de laiton et de cuivre, c'est la balle qui m'intéresse. Légèrement doré, comme mon poignard, qui s'était révélé si efficace contre les deux saloperies.

Avec le pistolet, deux autres chargeurs, et une boite de cartouche, remplie de munition semblable. Je fourre la boite dans mon sac, situé à l'arrière, et calle les deux chargeurs dans mes poches, avant de placer le pistolet entre l'élastique de mon jean, et mon ventre, le cran de sureté bien en place. Dans la petite boite, je trouve également cinq cents dollars en liquide, et une lettre manuscrite. L'écriture est grossière, mais compréhensible. Seulement deux mots sont marqués, dessus. « Fait Vite. » Aucune idée de qui m'a envoyé ce cadeau, mais je le remercie chaleureusement d'avance. Je me jette à la place conducteur. J'ai le permis, ce n'est pas le problème. Mais je suis dans un véhicule de police volé de l'état de Floride, et je dois arriver à New York. Il va me falloir un plan. Et vite. En attendant, pas question de m'éterniser. Je mets le contact, et je m'élance rapidement sur la route. Je rejoins l'autoroute par la première bretelle. Plein gaz, direction le Nord. On réfléchira plus tard.

Une dizaine de minute plus tard, j'aperçois le péage, qui me sépare de l'état de Géorgie. Je suis catapulté à plus de 160 kilomètres à l'heure sur l'Autoroute 95. Je serais repéré dés le péage par les autorités, et je serais dans la merde jusqu'au coup. Je décide de tenter un coup de bluff. J'allume les gyrophares et je fais hurler les sirènes, en appuyant comme un détraqué sur l'accélérateur, pour me catapulter assez vite, pour forcer le passage. Je dois avoir une chance de cocu, car la porte du péage s'ouvre rapidement pour me laisser passer en trombe sans demander mon reste. La route est déserte, à cette heure-là, et j'ai bien dormi. Si je continue à ce rythme, je devrais arriver à New York dans moins de quinze heures. Le problème étant, que je ne peux pas continuer à ce rythme. Un, la voiture se fera arrêter. Deux, je manque d'essence. Et on en revient au même problème, si je descends du véhicule pour faire le plein, les gens vont comprendre qu'un gamin de seize ans, au volant d'une voiture de police, c'est peu cohérent. Je décide de poursuivre jusqu'à la ville de Savannah, prêt de la frontière entre la Géorgie, et La Caroline du Sud. Je m'arrête dans un vieux parking abandonné, en bordure de la ville, après deux heures de route acharné à une vitesse bien trop élevée. Il est une heure trente du matin. Pour l'instant, je n'ai pas croisé d'autre saloperie. Prions pour que ça dure. Je prends le temps de respirer.

Un peu.

Je dois respirer.

Rester concentré.

Toujours.

C'est une guerre, et je dois la gagner.

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