Persona : La Malédiction des Reflets

Chapitre 1 : Chapitre I : Le village sans miroirs

4423 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/03/2019 01:51

Dimanche le 7 avril 2019


Ouvrant les yeux, je réalisa que je me trouvais assis sur une banquette d'un autobus en marche. Comprenant que ce que je venais de vivre n'était qu'un rêve, je tentais de me rappeler les événements qui avaient menés à mon entrée dans l'autobus.

lorsque j'étais encore à mon orphelinat à Tokyo, j'ai reçu une lettre d'une femme du nom de Ina qui disait être ma tante. D'abord incrédule, je commençais à croire que c’était vrai ce que cette femme racontait, car elle m'envoyait souvent des lettres et semblait me porter une affection particulière, même si on ne s'était jamais vu. Je décida donc un jour de céder à ses demandes et d'aller vivre chez elle dans le petit village d'Uminari. J'avais donc pris le premier autobus en direction du village où je m'étais assoupis et que j'avais fais ce rêve bizarre. Uminari... je ne savais pas pourquoi, mais ce nom me disais quelque chose.

Poussant un peu les pans de ma chemise, je plongea ma main dans la poche de mon jeans usé et en sorti mon cellulaire. En effet, le village m'intrigant, je décida de faire une recherche sur mon cellulaire.

Plusieurs instants plus tard, je replongeais déçu ma cellulaire dans la poche de mon jeans, n'ayant rien trouvé d'intéressant sur le village. Tout ce que j'ai trouvé, c'est des trucs qui disent par exemple « C'est un magnifique petit village rural » ou « Son paysage de littoral est le plus beau de tout le Japon », bref, des informations ennuyantes que je savais déjà. Songeant à mon rêve bizarre, je regardais mon reflet sur la vitre de l'autobus.

Tous ceux qui m'ont connu peuvent le certifier, malgré certains traits distincts, je ressemblais à presque tous les jeunes japonais de mon âge. Grand et élancé, je l'accorde, j'avais les cheveux d'un noir charbon, long et en désordre, démontrant que je me moquais de ma coiffure. J'avais aussi des taches de rousseurs et des yeux d'un bleu glaçant, témoignant de ma personnalité que certains pouvaient qualifier de froide.

Actuellement, je portais une chemise blanche qui est supposée faire partie de l’uniforme de l’orphelinat (orphelinat qui est dorénavant derrière moi) et qui commençait d’ailleurs à jaunir un peu à force d’être portée.

J’avais aussi un jeans délavé et très usé, démontrant lui aussi que ce n’était pas la première fois que je le portais et une paire de baskets rouges aux pieds.

Finalement, j’avais un sac à dos en cuir marron où je gardais mes maigres possessions : un portefeuille contenant 2000 yens (ce qui équivaut à presque rien du tout), trois chemises, deux t-shirts, deux jeans et des sous-vêtements, ainsi qu’une brosse à dent.

Je pensa alors aux questions que je me posais dans mon rêve étrange. Je ne savais pas si je me poserai ces questions dans la réalité, mais ce que je savais et que j’étais sûr, c’est que je suis à la recherche de qui je suis vraiment. En effet, depuis

Perdu dans mes pensés, je sursauta en entendant tout d’un coup le chauffeur de l’autobus annoncer que nous arrivions à Uminari dans à peine 20 minutes.

Je poussa un soupir de soulagement en entendant cela, étant dans l’autobus depuis maintenant deux heures. J’avais donc un grand besoin de me dégourdir les jambes.

Quelques minutes plus tard, l’autobus entra dans les environs d’Uminari, et passant par un mur de pierre en ruine couvert de plantes grimpantes, je découvris alors le paysage à couper le souffle qui s’offrait à ma vue. En effet, au-delà des arbres qui bordaient la route, il y avait d’innombrables rizières disposées en plateaux qui montaient de plus en plus haut dans la vallée. Des aqueducs en bambou où circulait de l’eau claire et l’océan à l’horizon complétaient le tableau.

Une fois arrivé au terminus du village d’Uminari, je débarqua de l’autobus avec mon sac. Jetant un regard aux alentours, je vis que le parking était vide. Cependant, quelqu’un passa sur le quai à côté de moi, et lorsqu’il arriva à ma hauteur, il me jeta un regard qui me troubla, car j’avais l’impression de me regarder dans un miroir tellement l’inconnu me ressemblait. Avant que je puisse dire quoi que ce soit, il prit ses jambes à son coup puis sauta sur un skateboard et disparu dans le noir. Ce qui me troubla encore plus était le fait que je l’avais déjà vu quelque part, mais je ne me rappelais plus où.

Ma mémoire est vraiment faible ces jours-ci !

En regardant mon cellulaire, je vis qu’il était 19h.

À nouveau perdu dans mes pensés, je fut étonné d’entendre le bruit d’un klaxon de voiture. Levant les yeux, je vis une voiture bleue entrer sur le parking et s’arrêter, puis une femme sortir de la place du chauffeur. La femme devait avoir autour d’une trentaine d’année selon moi, et elle était plutôt grande. Elle avait de très long cheveux blonds qu’elle gardait libre derrière sa tête et des yeux d’un vert émeraude très pénétrant. Je vis qu’elle portait un chemisier bleu plutôt foncé et une jupe en jeans par dessus un pantalon noir.

- C’est toi, Ryo Onoki ? demanda t-elle en s’avançant vers moi.

- Oui.

- Je suis Ina... Wow ce que tu a grandis depuis la dernière fois que je t’ai vu ! S’écria t-elle.

-Vous m’avez déjà vu ?

- Sans vouloir être indiscrète, tu a quel âge ?

- J’ai eu 16 ans il y a quelques jours.

Je vis qu’Ina était bouche-bée, car elle ne dit plus rien pendant un moment. « Ça va paraître un peu brusque, mais êtes vous vraiment ma tante ? » lui demandais-je. Ina resta un moment pensive, comme si ma question parcourait un long chemin en elle, puis elle répondit enfin.

« Je suis la jeune sœur de ta mère, Ryo. Dès la disparition d’elle et de ton père, crois moi que j’ai tout fais ce qui était en mon pouvoir pour te faire venir vivre chez moi. Malheureusement, on aurait dit que l’orphelinat où tu te trouvais à ce moment ne voulais rien savoir, car son directeur rejetait toutes mes demandes d’adoption. De plus, mon travail de secrétaire et ma situation de jeune mère prenaient la majorité de mon temps, donc je ne pouvais pas regarder ce qui se passait en détails. »

Ina se tut à nouveau, et je compris que j’éveillais en elle des souvenirs douloureux, donc je me tue moi aussi. Je n’avais même pas le courage de lui poser des questions sur mon étrange sosie.

Je sursauta lorsque je vis qu’elle me serra dans ses bras. Cet action réveilla en moi un sentiment de protection maternelle que je n’avais pas ressenti depuis longtemps. Sans que je m’en rende compte, des larmes se mirent à couler sur mes joues. Voyant cela, Ina lâcha brusquement son emprise.

- Désolé, je souhaitais faire ça depuis tellement longtemps...

- Non, c’est moi qui est désolé. C’est que je n’ai jamais été habitué à des contact de la sorte...

Ce fut à nouveau le silence, personne ne disant rien. Cependant, Ina tenta de changer de sujet et annonça que le repas attendait chez elle et qu’il allait refroidir. Nous embarquâmes alors dans la voiture et Ina démarra.

Le trajet fut cour, et rien d’important se passa. En effet, nous restions silencieux et penseur.

Une fois chez Ina, je vis que sa maison était une maison traditionnelle japonaise, tout ce qu’il y a de plus normal au Japon. En effet, à l’intérieur, les murs étaient couverts de papier de riz, les portes étaient à cloisons et les planchers étaient recouverts de tatamis, tapis typiques du pays.

En entrant dans la maison, Ina me dit de prendre mes aises et de faire comme chez moi, car comme elle disait, c’était carrément "dorénavant" chez moi comme elle disait, lorsqu’un petit garçon qui devait avoir aux alentours de cinq ans couru vers elle. « Maman ! » cria t-il.

Ina le serra contre elle en lui disant « Maman est là, Akiji. »

Ce petit garçon avait les cheveux cours mais blonds comme ceux de sa mère. Ses yeux étaient du même vert émeraude et était quand même bien grand pour son âge. Il portait un t-shirt un peu taché qui était supposé être rouge et un pantalon jaune. En me voyant, il se cacha derrière sa mère.

- C’est qui ? Demanda t-il.

- Ce n’est pas un monstre, c’est Ryo, ton nouveau grand frère, répondit sa mère.

Elle prit un paquet sur l’étagère et me le tendis.

- Voici de quoi bien commencer ta vie ici, me dit-elle en souriant.

Ouvrant la boîte, je découvris qu’elle contenait un uniforme scolaire composé d’une chemise blanche, d’un veston gris et d’un pantalon de la même couleur.

« Ça, c’est l’uniforme de l’académie des trois chutes, le lycée du village et l’école que tu fréquentera dès demain. » Expliqua Ina.

Il restait quelque chose dans la boîte. Vidant celle-ci, je vis que ce qui restait était une salopette bleue pâle. Je fis la moue en voyant ce vêtement que je n’appréciais pas beaucoup.

« Ah oui, il faut que tu sache que je possède une ferme en plus de mon travail de secrétaire. N’ayant pas beaucoup de temps pour m’en occuper, il va falloir que tu aide si tu veux rester ici. »

Passant par la salle de bain, je décida d’essayer la salopette pour faire plaisir à Ina. Elle me faisait tout juste, heureusement. N'étant pas trop fan de ce type de vêtement, je décida alors de la porter uniquement pour travailler.

Après le repas, Ina me montra ma chambre, et tout le reste de la soirée se passa sans encombre, avant que je ne me couche.

Cependant, une pensée étrange m’assaillit : j’avais en effet remarqué qu’il n’y avait aucun miroir au terminus d’Uminari ni chez Ina.

Normal ?

Je décida tout de même d’essayer de m’endormir, l’école commençant à 8h le lendemain matin.


Lundi le 8 avril 2019


Très tôt le lendemain, je fis ma petite enquête à l’académie des trois chutes, ma nouvelle école, et me rendis compte qu’il n’y avait pas de miroir non plus.

Au début des cours, je dû me présenter devant ma classe, mais je dis seulement que j’étais un orphelin n’ayant jamais connu ses parents et qui venait d’emménager chez sa tante.

J’avais l’impression que les autres élèves avaient peur de moi.

Il est vrai que depuis que j’ai pris conscience de ma condition d’orphelin, j’ai beaucoup de difficulté à sourire, ce qui me donne un air sérieux, et en plus, je portais l’uniforme du lycée, tenue qui semblait augmenter encore plus cet air sérieux, peut-être même menaçant.

Après la fin de ma présentation, je m’installa à un pupitre au fond de la classe, passant ma journée à réfléchir à mes péripéties des derniers jours.

Je ne parlais pas en classe, sauf lorsque les professeurs me posaient des questions, questions que je répondais toujours très facilement, ayant acquis un très grand savoir au cours des années. Cela les impressionnaient, mais je m’en moquais.

Je restais toujours seul durant les pauses, mais j’entendais partout dans l’académie des élèves parler entres-eux d’une sois-disant malédiction qui planerait sur le village et dont les miroirs seraient la cause.

Plus j’y pensais, et plus je me disais que c’était peut-être l’explication au fait qu’il n’y avait l’air d’avoir aucun miroir dans le village. 

Quoi qu’il en soit, dans les jours qui suivirent, je réalisa que j’étais en train de me forger une belle réputation parmi les professeurs de l’école.

Cependant, celui qui avait l’air de plus m’apprécier que les autres était mon professeur de mathématique, monsieur Momota. En effet, sachant que j’avais toujours les bonnes réponses à ses questions, c’était presque toujours à moi qu’il les posait, ce qui engendra de la jalousie pour d’autres élèves, monsieur Momota étant le professeur le plus populaire de l’école.

Vendredi le 12 avril 2019


Alors que je marchais vers la cafétéria du lycée, j’entendis un cri puis des rires. Incrédule, je me mis à marcher plus vite pour voir ce qui se passait. Honnêtement, j’en fut un peu choqué.

En effet, un grand gaillard était en train de brutaliser un gars de ma classe avec l’aide de son complice. Alors que leur victime était déjà étendue sur le sol, les deux brutes continuaient de le frapper à coup de poing.

- Arrêtez ! leur criais-je. C’est quoi votre problème ?

Le grand gaillard me dévisagea, puis me lança d’un ton arrogant :

- Tiens, c’est monsieur l’orphelin, lâcha t-il d’un ton sarcastique. Viens, dit-il à l’autre. On s’en va.

Les deux brutes quittèrent la place, me laissant seul avec leur victime qui gémissait encore sur le plancher.

- Ça va ? Demandais-je en lui tendant la main pour l’aider à se relever.

- Oui, merci, répondit mon interlocuteur en se relevant.

Après avoir hésité un instant, il reprit :

- Désolé de t’avoir mêlé à ça. Peu importe, je m’appelle Sam Takeda. Et toi ?

- Ryo Onoki.

- Content de te rencontrer Ryo, et encore merci, dit Sam en souriant.

À voir ce sourire honnête et même innocent, je ne pu m’empêcher de moi-même sourire, chose qui était rare pour moi.

Sam était de grande taille, mais un tout petit peu plus petit que moi même s’il a mon âge. Il avait les cheveux long qu’il semblait avoir teint d’un bleu turquoise à cause de leur couleur mais qu'il gardait en dessous d'une casquette qu'il portait à l'envers.

Ses yeux étaient d’un brun châtaigne et il avait un de ces regards franc avec lesquels il est impossible de mentir. Aussi, au-dessus de son œil gauche se trouvait un pansement, témoignant que ce n’était pas la première fois qu’il avait affaire à des brutes.

Sam semblait aussi très libre et même rebelle, caractères qu’on voyait par sa tenue, qui ne respectait pas exactement les restrictions de l’uniforme de l’établissement.

En fait, il portait bien le pantalon gris réglementaire, mais c’était la seule chose conservée de l’uniforme. En effet, Sa chemise blanche n’était pas rentrée proprement dans son pantalon et il portait une veste en jeans noire à la place du veston gris de l’uniforme. De plus, il portait des baskets jaunes à la place des chaussures en cuir noires de l’école.

- J’espère te revoir bientôt mon vieux, dit Sam en se dirigeant vers une salle de classe.

Sam devint mon premier véritable ami que je me fis dans la vie. Cependant, c’était quelqu’un de bizarre parfois, étant de ce rare type de personne dont la personnalité englobe toutes les différentes personnalités des fans de technologie. En effet, c’est un geek, un gamer, un hackeur, etc.

Néanmoins, contrairement à bien d’autres fans de technologie, Sam était un grand admirateur de la nature, pour qui vivre à Uminari était comme un repos loin des grandes villes.

À force de le fréquenter, j’appris qu’il s’était déjà fait appréhendé par la police après s’être introduit dans des serveurs de données top secrètes.

La raison demeurait inconnue de tout le monde, Sam demeurant muet sur le sujet. Cependant, c’était quelqu’un de très dynamique et enjoué, et même s’il pouvait être un peu vulgaire par moment, me tenir avec lui eu pour effet de me faire réapprendre comment sourire.


Mercredi le 17 avril 2019


Aujourd'hui, après l’école, je sortis avec Sam dans un petit bistro du village. C’était en effet lui-même qui me l’avait recommandé, disant que le propriétaire et chef cuisinier est un homme d’origine française qui est d’ailleurs le père d’un de ses amis. Selon Sam, le bistro servait les meilleurs spécialités culinaires françaises, telles que le coq au vin, des huîtres, du gratin dauphinois, du cassoulet, du foie gras et bien d’autres, tout ça pour vraiment pas cher.

Je dois l’admettre, je n’avais pas beaucoup d’attentes avers le bistro, appelé Bistro Dumas en arrivant, mais après avoir goûté au foie gras, je compris pourquoi Sam m’avait recommandé le restaurant : La nourriture qu’on y servait était la meilleur que je n’avais jamais mangé !

Assis sur la terrasse du bistro, Sam et moi regardions le soleil décliner peu à peu à l’horizon tout en sirotant un succulent Anjou Cola, boisson gazeuse dont le serveur avait spécifié qu’il venait directement de la région d’Anjou en France.

Nous entrecoupions notre dégustation de discussions sur tout et sur rien, mais étrangement, nous ne parlions jamais du passé de l’autre ou ne cherchions pas à savoir ce qu’il en était.

Je crois que la raison est que nous étions similaires dans notre condition. En effet, j’ai appris en fréquentant Sam que lui aussi est un orphelin, ses parents s’étant tragiquement tués dans un accidents de voiture il y a cinq ans, lorsqu’il n’avait qu’onze ans.

Il avait été recueilli par son grand-père et vécu chez celui-ci pendant quatre ans, mais décida de prendre ses responsabilités et de devenir autonome lorsqu’il eu quinze ans, c’est-à-dire l’année dernière. En effet, il avait quitté le domicile de son grand-père et s’était payé un appartement ici, à Uminari.

Cependant, un téléviseur allumé à l’intérieur du bistro dont je voyais l’écran par la fenêtre attira mon attention.

Cette fenêtre étant ouverte, j’entendais tout ce qui se disait à la télé, et je compris donc que c’était un télé-journal qui passait actuellement. Ce que j’entendis me frappa :

« Un homme du village d’Uminari est porté disparu depuis peu. Certains affirment qu’il s’est fait traîné à l’intérieur de son miroir par une force inconnue, représentante de la malédiction qui serait sur la région. Mais ce qui frappe le plus est que cet homme, Goro Togami, était un ancien meurtrier qui avait décidé de prendre un nouveau départ en changeant complètement de vie. »

Incrédule, je réfléchis un instant.

- Je croyais qu’il n’y avait plus aucun miroir en ville.

- Oui, mais certains en garde tout de même chez eux, répondit Sam.

- Mais pourquoi se défaire des miroirs de prime abord ?

- Parce que selon la malédiction, regarder un miroir à minuit a pour effet de montrer un reflet du passé de la personne qui le regarde. Ce reflet cependant mélange les craintes et les peurs de la personne à son passé, le forçant peu à peu au suicide. D’ailleurs, de nombreuse personnes sont portées disparues ici à Uminari, mais cette malédiction n’est qu’une rumeur...

- J’en suis pas sûr, regarde à la télé.

- Ne me dis pas que tu crois à cette rumeur, mon vieux. Ces disparitions ne sont que des coïncidences.

Néanmoins, quelque chose en moi n’était pas sûr, surtout que Sam venait de me répondre vaguement en répondant à un texto sur son cellulaire.

- Tu sais quoi ? Selon moi, tu ne devrais plus y penser, reprit Sam en se levant de sa chaise.

Il mit son cellulaire dans une poche de son jeans et s'en alla après avoir payé ce qu'il avait mangé. Je le regardais faire et trouva son comportement étrange, comme s'il n'était pas sûr de quelque chose.

Vendredi le 19 avril 2019


l n'y avait pas eu d'école aujourd'hui à cause de l'absence de certains professeurs, et il n'y avait pas nom plus de travail sur la ferme. J'en avais donc profité pour étudier, sortir un peu avec Sam et surtout passer du temps avec Akiji, le fils d'Ina, pour qu'on puisse apprendre à se connaître.

Je peux dire qu'il était très content de passer du temps avec moi, ayant toujours été fils unique, donc n'ayant jamais eu ni de frères ni de sœurs.

Vers 16h, Akiji et moi jouions à son jeu de société préféré en regardant néanmoins la télévision du coin de l'œil. La disparition de ce Goro Togami faisait la une partout, et même les chaînes les plus reculées en parlaient.

- C'est la quatrième disparition en à peine quelques semaines, lança Akiji.

- Vraiment ? Est-ce que tu pense que c'est à cause de cette malédiction ?

- Je sais pas, j'y ai jamais vraiment réfléchis. Mais c'est vrai que les rumeurs vis-à-vis les miroirs font peurs...

Sur ce, Akiji éteignit la télévision et se leva.

- Je vais voir ce qu'il y a à manger, maman va encore arriver tard.

- Laisse-moi t'aider, lui proposais-je avec un sourire.

- D'accord ! Répondis Akiji, très content.

J'étais très heureux de constater que les liens entre moi et Akiji devenaient de plus en plus fort de jour en jour. Aussi, il commençait avoir de profond liens de confiance avec moi. Je sentis donc que je devenais un peu comme le grand frère qu'il n'avait jamais eu...


Dimanche le 21 avril 2019


Aujourd’hui, qui est un dimanche ensoleillé, j’étais allé me promener dans la forêt d’Edaha après avoir travaillé le jour entier dans les rizières. J’aimais beaucoup me promener dans cette forêt, pour réfléchir et me fixer sur les événements des derniers jours. La malédiction, les reflet du passé, l’absence de miroir de la ville, les disparitions, comme celle récente de ce Goro Togami...

Puis ma pensé vagabonda vers le rêve étrange que j’avais fais dans l’autobus, rêve qui me hantait.

Cependant, à un moment donné, je remarqua que je ne retrouvais plus mon chemin, la forêt étant plus dense que d’habitude. Fouillant dans les poches de mon jeans, je me rendis compte que j’avais oublié mon cellulaire à la maison, et que j’avais donc aucun moyen de retrouver mon chemin.

Jouant avec le col de ma chemise en réfléchissant à ce que je devais faire, je vis quelque chose qui me laissa bouche-bée.

Le papillon bleu que j’avais vu dans mon rêve fais sur la route d’Uminari se tenait devant moi, virevoltant de haut en bas et de droite à gauche. Comme hypnotisé, je me mis à suivre ce papillon étrange malgré moi.

Cette marche improvisée me conduit aux profondeurs de la forêt et au-delà. Passant un rideau de lierre qui, aux premiers abords, me donnait l’air d’être un mur impénétrable, je découvris qu’il débouchait sur une crique magnifique, d’une beauté presque magique que je n’ai jamais vue auparavant.

« Voici la crique Minakami. » laissa le papillon comme derniers mots avant de disparaître.

Ému par la beauté de la place, je vis qu’il y avait quelques arbres et une petite plage de sable blanc qui allait vers l’étendu d’eau. Cet étendu d’eau justement était d’un transparence cristalline tout en tirant un peu vers le turquoise, et communiquait avec la mer par un trou dans la falaise caché par des plantes grimpantes et des plantes aquatiques.

Avançant dans l’eau en me moquant de salir mes vêtements, je vis qu’elle était de plus en plus clair plus j’avançais. Lorsque je me retrouva avec de l’eau jusqu’aux genoux, je vis mon reflet, plus clair que jamais. En fait, aucun miroir n'aurais renvoyé un reflet aussi nettement que l'eau de cette crique.

Cela faisait un certains que je ne m’avais pas vu moi-même, et je dois admettre que les chemises à carreaux me font plutôt bien. 

Néanmoins, ce moment de contemplation ne dura pas longtemps, car mon reflet devint étrangement flou alors que je n’avais pas touché à l’eau, puis prit tout à coup la forme de l’enfant bizarre de mon rêve, enfant qui me ressemblais comme deux gouttes d’eau. Sous le choc, je perdis pied, mais réalisa que j’étais en train de couler, comme si le font m’aspirait.

Me débattre ne servait à rien, mais lorsque je fut enfoncé au point qu'uniquement ma tête dépassait de l’eau, je sentis des larmes couler sur mes joues, ne sachant pas se qui se passerais par la suite, si j’allais mourir ou si j’allais vivre. Et puis, tout c’était passé si vite...

Fermant les yeux, ma tête passa sous l’eau et je perdis connaissance sans savoir pourquoi.

  

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