Persona : La Malédiction des Reflets

Chapitre 2 : Chapitre II : Le Monde Miroir

4488 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/03/2019 01:57

2019, jour et mois inconnus


Reprenant difficilement mes esprits, j’ouvris péniblement mes yeux.

Je ne savais pas combien de temps j’étais resté inconscient, mais quoi qu’il en soit, je ne sus pas quoi dire ni même penser lorsque je vis autour d’où je me trouvais.

Moi qui m’attendais à mourir noyé après avoir coulé dans l’eau de la crique Minakami sans être capable de me débattre, je me retrouvais pieds nus et habillé avec un t-shirt et un pantalon déchirés. Déjà que le changement de vêtements abrupt me stupéfiais, je fut très étonné lorsque je réalisa que je me trouvais en ce moment dans un endroit que je n’avais jamais vu de ma vie.

C’était une petite île de sable blanc où était situé une plate-forme construite avec des briques d’un bleu très intense et recouverte d’un tapis de lin de la même couleur, mais plus pâle et était orné de motifs d’or et d’argent. Des miroirs immenses flottaient étrangement dans le ciel tout en réfléchissant la lumière des étoile pour éclairer l’endroit.

Cela ajoutait du mystère à l’ensemble, alors qu’un océan turquoise qui s’étendait plus loin que l’horizon entourait l’île. Sous le choc, je vis que je n’étais pas seul, un homme et une jeune femme se trouvant auprès d’une table sur le bord de la plate-forme opposé à celui que je me tenais.

L’homme avait les yeux fermés, mais je vis qu’il avait l’air très vieux, ayant les cheveux blancs, mais il était aussi bossu et son nez était très long, chose qui me fit songer au conte de Pinocchio, ce pantin de bois souhaitant devenir un véritable petit garçon mais dont le nez allonge chaque fois qu’il ment. Aussi il avait les oreilles pointus, et bizarrement, comme s’il était un homme d’affaire, ce vieillard étrange portait un élégant costume noir.

Près de lui, la jeune femme, qui devait avoir mon âge, c’est-à-dire seize ans avait très long, mais alors très long cheveux blonds (je crois qu’ils arrivaient au niveau de ses cuisses) ce qui me fit alors songer au conte de la princesse Raiponce.

Elle portait une très belle robe longue du même bleu que la plate-forme, ainsi que des chaussons noirs. Ses yeux étaient d’un gris argent, brillants dans la faible lumière de l’endroit, et elle avait un regard bienveillant mais grave. L’homme ouvrit les yeux, et mon regard croisant le sien, il prit la parole :

« Bienvenue dans la chambre de velours. Cette chambre existe au-delà des rêves et de la réalité, de l’immatériel et du matériel. Mon nom est Igor, et je suis le maître de cette chambre et voici près de moi mon assistante, Annabeth. »

« Cette chambre est réservée à ceux qui ont forgé un contrat, ajouta la jeune femme. Seuls ceux-ci peuvent y entrer, ce qui signifie que c’est ce que tu a fais. »

Sur ces paroles d’Annabeth, je me rappela que j’avais écris mon nom dans le registre des pensionnaires qui sont adoptés par des familles avant de quitter l’orphelinat, ce qui devait dire que j’avais écris en même temps sans le savoir mon nom sur ce contrat dont ils parlaient.

« Étant notre client, cela veux dire que tu bénéficiera des services de la chambre et que tu éveillera dans un proche avenir tes pouvoirs afin de combattre les ombres qui obscurcissent ta destinée. J’ai hâte de voir ça, ça va être très intéressant ! »

Igor se mit à rire après avoir parlé, mais reprit bien vite.

« La chambre change son apparence et l’apparence de ses clients selon l’état de leur cœur. Le tient se sent comme un naufragé, perdu au beau milieu d’un océan infini. »

Igor voyait juste en moi. C’est en plein comme ça que je me sentais, mais jamais je n’ai voulu me l’avouer. Des larmes coulèrent à nouveau sur mes joues, et j’essayais tant bien que mal à les essuyer avec mon poignet. Voyant cela, Annabeth repris la parole.

« N’oublie jamais que créer des liaisons d’amitié avec d’autres personnes t’aidera à combattre ce sentiment de néant qui est en toi, de même que ces liens augmenterons la puissance de tes pouvoirs, une fois qu’ils seront éveillés. »

Pendant que Annabeth parlait, Igor semblait se faire un jeu de solitaire avec des cartes bizarre. Ce qui me frappa le plus, c’est qu’il ne touchait pas les cartes ; il avait l’air de les déplacer par la pensé.

« Voici les arcanes. Dans votre monde, vous les utilisez pour prédire l’avenir, mais apprend qu’elles sont plus que ça : Elles sont chacune liés à un pouvoir différent, et chaque personne avec lesquelles tu créera des liaisons seront liés à une arcane.»

Il effectua alors un mouvement de bras au-dessus de la table, et toutes les cartes disparurent.

« Il est maintenant temps pour toi de retourner d’où tu viens, dit Annabeth. N’ai crainte, nous nous reverrons bien assez vite. »

Dès qu’elle eu fini de parler, ma vue commença à devenir sombre, puis je ne vis plus rien et perdis connaissance à nouveau.


2019, jour et mois toujours inconnus


Toujours les yeux fermés, je réalisa que le sol était mouillé, et que mes vêtements étaient trempés. Me décidant enfin à ouvrir les yeux, je fut surpris de voir que je portais de nouveau ma chemise, ma veste et mon jeans, de même que mes baskets.

Néanmoins, je réalisa que je venais de me lever et de sortir d’une fontaine, au milieu d’un endroit mystérieux.

Presque tout autour de moi était constitué de miroirs, sauf le sol et quelques plantes, et presque tout était de couleur turquoise. Aussi, une légère brume flottait dans les environs, obstruant ma vision.

Décidant de marcher un peu pour essayer de me sécher, je me rendis compte que la place où je me trouvais ressemblait beaucoup à Uminari, mais entièrement recouvert de miroirs. En effet, m’y promenant pendant un bon bout de temps, je trouva la maison d’Ina, l’académie des trois chutes, le Bistro Dumas, le Gym et même des rizières où j’étais maintenant habitué de travailler.

Cependant, même le ciel ne faisait pas exception aux miroirs, cachant que ce soit le soleil, la lune ou même les étoiles.

Quoi qu’il en soit, l’endroit était quand même éclairé d’une faible lumière, ce qui accentuait encore plus le mystère de l’endroit. Continuant d’explorer, je vis des nuages noirs qui se mirent à voler autour de moi. D’un coup, les nuages devinrent des flaques d’une sorte de liquide turquoise. Le liquide prit alors la forme de créatures affreuses qui se jetèrent sur moi en poussant des cris horribles.

Prenant mes jambes à mon coup, je couru plus vite que jamais, paniqué par ce qui se passait. Qu’est-ce qu’étaient ces créatures, et qu’est-ce qu’elles me voulaient ? Néanmoins, je préférais ne pas le savoir.

Pensant avoir semé les créatures, je m’arrêtais, à bout de souffle, lorsque je vis un bâtiment qui se détachait du reste du décor. En effet, il n’était premièrement pas recouvert de miroirs, semblait deuxièmement ne pas faire partie du village d’Uminari, et troisièmement, ce bâtiment me donna l’impression de déjà vu.

D’abord hésitant, je décidais de rentrer à l’intérieur du bâtiment, redoutant les créatures qui n’avaient peut-être pas abandonnées la poursuite. À l’intérieur, je compris quel était ce lieu : C’était mon tout premier orphelinat, et cette vision soudaine me rappela de douloureux souvenirs que j’aurais voulu oublier pour toujours.

« Ce n’est pas possible... Mais qu’est-ce qui ce passe ici... »

Ne comprenant rien à rien à ce qui se passait, je décidais d’avancer plus profondément dans l’endroit. Passant dans le réfectoire de l’orphelinat, j’ouvris une porte, y passa, puis la referma derrière moi. J’étais stupéfait, cette pièce ne faisant pas du tout partie de l’orphelinat selon mes souvenirs.

Cependant, les lumières de l’endroit s’ouvrirent d’un coup sec, révélant des machines d’exercices et des armes telles que des épées ou des couteaux qui étaient accrochés sur les murs.

« Non... »

Ce fut la seule chose que j’eu la force de dire avant de tomber à genoux sur le sol. Je me rappelais que trop bien de cet endroit. C’était là en effet qu’avait commencé ma vie de cauchemars. - Oh, voilà des souvenirs qui n’étaient pas bienvenus. À oui, c’est vrai, tu voulais les oublier, dit une voix inconnue.

- Qui êtes vous ? montrez vous ! Criais-je, encore à genoux.

- Regarde ce qu’est devenue ta vie depuis que tu as décidé de fuir : tu n’est devenu qu’un lâche qui pleure tout le temps !

Je dois avouer que j’ai failli m’évanouir en voyant l’enfant qui m’étais apparu dans mon rêve et qui avait remplacé mon reflet dans l’eau de la crique Minakami.

- La malédiction est vraie... Tu est le reflet de mon passé...

J’avais compris en effet que j’étais moi-même victime de cette malédiction, l’enfant étant le reflet de mon passé, puisqu’il était moi-même lorsque j’avais cinq ans.

- De ce sens, repris l’enfant, je sais tout sur toi. Même l’action impardonnable que tu a fais lorsque tu avais treize ans. Je sais que tu n’es qu’un sale assassin !

Lorsqu’il termina, il fit un geste avec son bras et je vis alors la pièce disparaître autour de moi, puis le décor d’une ruelle sombre et froide la remplacer. Paniquant en voyant un corps inanimé devant moi, je cria en réalisant que je tenais un poignard ensanglanté dans ma main droite, objet que je jeta sur le sol immédiatement. La salle revint alors.

- Même avec l’image devant toi, tu ne veux toujours pas reconnaître le meurtre que tu a commis cette nuit là ? Tu ne veux pas reconnaître que tu n’es qu’une bête sauvage assoiffée de sang ?

- J’ai été forcé de le tuer ! Criais-je en pleurant. Je n’ai jamais voulu devenir un assassin !

Toutes ces images que j’ai voulu oublier durant ces années défilèrent alors dans ma tête. Lorsque j’avais cinq ans, j’ai été recueilli par des hommes mystérieux qui ne m’ont jamais donné de signes d’affection, mais qui m’ont à la place élevé pour devenir un assassin au service d’une puissance que je ne connaissais pas. Je n’avais alors pas la connaissance de ce qui était bien ou de ce qui était mal, et je prenais l’entraînement, très dur, comme d’une manière de me faire remarquer et féliciter, ne cherchant que l’attention. Cependant, lors de ma première mission, après avoir éliminé ma cible, mes yeux s’ouvrirent et je réalisa ce que j’avais fais. J’ai donc décidé de fuir, et après plusieurs péripéties, je me retrouva pensionnaire de l’orphelinat d’où Ina me contacta.

Pensif, j’entendis une voix profonde résonner en moi.

« Pourquoi a tu peur, Ryo ? Ta peur est de devenir malgré toi un tueur sanguinaire, et c’est pour ça que tu a tenté de tout oublier. Néanmoins, cette peur n’a aucune raison d’être. Tu es devenu un jeune homme brillant et courageux, qui met la vie des autres avant la sienne, il n’y a donc aucun moyen que tu sois une bête assoiffée de sang. »

Sans même savoir ce que je disais, je m’écriais : « Je t’entends, Hamlet ! »

Me levant, je regarda mon reflet dans les yeux. Le ton monta rapidement entre nous deux.

- Il est vrai que j’ai fais des choses dont je suis loin d’être fier. Cependant, je ne cherchais que l’affection de ceux qui m’élevais, comme tout les enfants du monde.

- Non ! Tu t’es jeté de toi-même dans ces actions, sans chercher rien de personne !

- Je l’admet, j’ai tué un homme innocent et jeté dans le deuil sa famille, mais ça m’a ouvert les yeux !


 - C’est faux, tu a tuer une bonne dizaine d’innocent de sang froid et tu n’es qu’un orgueilleux !

- Ferme-là !! Criais-je d’une voix ferme. Bien que j’ignore quelle est ma place en ce monde, je me dévoue pour mes amis et prend comme plus importantes la vie des autres face à la mienne !

- Si c'est ce que tu veux, qu'il en soit ainsi.

Sur ce, une migraine extrêmement douloureuse m’assaillit. C’était tellement fort que je ne pouvais me tenir debout donc je me roulais sur le sol en me prenant la tête avec les deux mains. La voix profonde qui avait retentit en moi se fit entendre à nouveau.

« Enfin, il était grand temps que tu te décide enfin à accepter ton passé pour te réconcilier avec lui. À l’avenir sache qu’être ou ne pas être n’est plus la question, car ce qui importe dorénavant est de vivre ta vie. Cependant, retire de tes mains ce masque représentant la fausse identité que tu t’es créé face à la société ! »

Voyant très flou à cause de la migraine, je vis quand même que mon reflet devint un nuage de particule, puis que le nuage en question se jeta sur moi. La migraine arrêta d’un coup, mais en tâtant mon visage, je réalisa paniqué qu’un masque était apparu, et qu’il était collé. Je pris une grande respiration et arracha d’un geste sec le masque de mon visage tout en lâchant un immense cri de douleur.

Tombant à la renverse, je vis avec horreur mon reflet sur un carreau brisé. En effet, j’étais défiguré et mon visage étais recouvert de sang, sang qui coulait abondamment, accompagné d'une douleur attroce. Presque à bout de force, j’entendis la voix profonde qui reprit.

« Ainsi donc, tu a accepté la douleur de tes choix pour l’avenir. Néanmoins, je serais toujours à tes côtés, car Je suis toi, tu es moi, et mon pouvoir étant dorénavant tiens, qu’il t’aide à accomplir ta destinée ! »

Je fut alors prit dans un halo bleu et des flammes se mirent à tourbillonner autour de moi sans me faire ressentir aucune douleur. Aussi, les plaies sur mon visage se refermèrent d’elles mêmes à une vitesse foudroyante. Lorsque tout s’arrêta, je me retrouva avec un armure légère faite d’argent, des bottes brunes ainsi qu’une grande cape grise ornée de motifs bleus.

Le masque était de retour sur mon visage, mais pouvait dorénavant être retiré et remit à volonté. Sentant une présence derrière moi, je fut très surpris en voyant une créature étrange qui semblait être formée d’énergie et qui flottait en l’air.

« Maître, me voici devant vous, moi, Hamlet, votre Persona. » Je compris en l’entendant qu’il était celui qui m’avait parlé en moi-même.

« Par votre volonté de vous réconcilier avec votre passé, vous m’avez éveillé, moi, une incarnation de votre personnalité. Utilisez mes pouvoirs judicieusement. »

Sans rien dire de plus, la créature disparue, mais je sentis alors un choc en moi, signifiant qu’elle était retournée d’où elle venait, c’est-à-dire dans mon subconscient.

Voyant que le bâtiment commençait à s’écrouler, je me mis à courir vers la sortie, en réalisant très étonné que depuis que j’avais éveillé mon « Persona », j’étais devenu encore plus agile que ce que j’étais déjà, grimpant sur les murs et sautant d’une plate-forme à une autre avec une facilité ahurissante.

Je sorti du bâtiment à temps, puisqu’il tomba en miettes et disparu même pas une seconde après que j’en soit sorti. Cherchant mon chemin à travers l’endroit, je me perdis, car ce n’était plus pareil qu’avant que je rentre dans le bâtiment. Continuant d’explorer, j’entendis une voix derrière un immense miroir.

« Arrière les reflets ! »

Regardant de plus près, je vis une créature bizarre, qui me faisait penser à une peluche de lapin masquée. En effet, ce lapin avait un cour pelage gris, de grands yeux bleus et portait une sorte de foulard noir lui servant de masque. Cette créature était en mauvaise posture, entourée des bestioles menaçantes qui m’avaient poursuivit lors de mon arrivé dans cette endroit.

« Gentils reflets, gentils reflets... » répéta le lapin en reculant, comprenant la position dans laquelle il se trouvait.

N’écoutant que mon courage, je me jeta sur les créatures menaçantes que le lapin avait appelé « reflets ».

« Persona ! » criais-je. Hamlet sortit alors de son refuge, s’élança sur les reflets et les transperça de son épée après que j’eu effectué un mouvement de bras. En effet, j’avais remarqué qu’Hamlet changeait d’attaques selon les mouvements que j’effectuais. Je vis que le lapin était surpris, mais il ne prit pas beaucoup de temps à réagir.

« Persona ! » cria t-il à son tour.

« Défonce-les, Arthur ! » Rajouta t-il.

Au cours du combat, nous nous retrouvions côte-à-côte et par un simple regard, nous nous avions mis d’accord pour donner le coup final ensemble.

« Hamlet ! » criais-je.

« Arthur ! » cria t-il.

Nos deux Persona sautèrent sur les reflets restant, qui explosèrent en fumé puis disparurent. Rappelant Hamlet et Arthur, nous nous jetions à un nouveau un coup d’œil, dévisageant l’autre.

- Je m’appelle Ryo, dis-je en brisant le silence.

- Moi c’est Lapinu. Je vis ici, ce qui ne semble pas être ton cas.

- En effet, je vis dans ce qu’on appelle chez moi « le vrai monde ».

- Donc tu es humain... Un humain utilisateur de Persona, c’est pas très courant.

- ...Où sommes nous ici ?

- Dans le monde miroir, le royaume des reflets. Les miroirs ou tout autre objet créant une réflexion dans votre monde créent des brèches vers ce monde qui matérialise les peurs de ceux qui le visite.

- Désolé si c’est un peu brusque comme question, mais tu es quoi en fait, Lapinu ? Dans mon monde, je n’ai jamais vu de lapin comme toi...

- Moi-même je ne sais même pas qui je suis...

Un lourd silence tomba de nouveau. Néanmoins, j’avais déjà une idée derrière la tête : combattre la malédiction des reflets avec mes nouveaux pouvoirs. En effet, j’avais compris que c’était ce que Igor attendait de moi.

- J’ai un accord à te proposer, dis-je. Tu m’aide à combattre la malédiction qui plane sur mon village et en retour, je t’aiderais à trouver les réponses à tes questions.

Lapinu me regarda les yeux mouillés de larmes.

- Oh Ryo, personne ne m’a jamais proposé de m’aider. En fait, je n’ai jamais rencontré personne que des reflets. Tu m’aidera vraiment ?

- C’est une promesse, si toi-même tu me promet de m’aider. En effet, ton savoir sur ce monde et ton Persona seront très utiles.

- Marché conclu patron ! Cria Lapinu, fou de joie. C’est un peu bizarre comme question, mais puis-je venir dans ton monde avec toi ?

- Pourquoi ? ce n’est pas chez toi ici ?

- Oui, mais je suis seul et je m’ennuis...

Des larmes se remirent à couler sur le visage de Lapinu, qui baissa la tête.

- D’accord, tu a gagné mon lapin, je t’amène, dis-je en souriant. Lapinu paru très heureux.

Quittant la place où on se trouvait, il me guida à travers le labyrinthe du monde miroir jusqu’à la fameuse fontaine d’où j’étais sortis en arrivant. - Voilà notre porte de sortie, annonça t-il.

- On y va, répondis-je. Sautant dans la fontaine, je ne vis plus qu’un bizarre tourbillon turquoise avec le son d’une chute d’eau à mes oreilles. Fermant les yeux, je sentis que le monde miroir s’évanouit.


De retour le dimanche 21 avril 2019


Toujours les yeux fermés, je sentis une légère brise sur mon visage, puis quelques gouttes de pluie. Ouvrant enfin les yeux pour voir où j’étais, je vis que je m’étais retrouvé assis dans l’eau de la crique Minakami.

Malgré mes vêtements (qui étaient d’ailleurs redevenus normaux) détrempés, je souris en réfléchissant à ce qui était arrivé, car je m’étais réconcilié avec moi-même, avais vaincu mon côté sombre et avais en plus éveillé mon Persona, ce pouvoir étrange.

Je m’étais en plus lié d’amitié avec une nouvelle personne, si on peut l’appeler comme ça. En effet, je n’étais pas sûr de savoir ce que Lapinu était, mais bon. Néanmoins, penser à lui me fit prendre conscience d’une chose : Où était-il ? C’était lui qui m’avait guidé dans le monde miroir pour retrouver la porte de sortie, et en plus, il était venu avec moi...

« Bloub bloub... »

Un bruit étrange, comme si quelqu’un était en train de se noyer retentit derrière moi. Jetant un coup d’œil, je vis un petit lapin gris qui semblait effectivement en train de se noyer. Je m’élança et le prit dans mes bras.

- Merci beaucoup, Ryo. Je t’en dois une.

- Lapinu ? C’est toi ?

- Oui. Il semblerait que je garde ma forme originale uniquement dans mon monde d’origine.

- Donc ici tu es un lapin normal, mais tu parle et je comprend ce que tu dis. Est-ce qu’il n’y a que moi qui peux comprendre ce que tu dis ou les autres aussi ?

- Je n’en ai aucune idée. Je ne suis jamais venu de ce côté avant...

Le silence retomba. Sortant de l’eau, j’essuyais Lapinu avec une serviette que je gardais dans mon sac à dos, sac que j’avais eu la précaution de laisser suspendu sur une branche d’un arbre.

Décidant de rester un peu en attendant de sécher (car je ne savais pas ce que Ina dirait si je retournerais à la maison avec les vêtements humides) je m'assis le dos contre un tronc d'arbre et m'essuya à mon tour avec la serviette.

Regardant la crique songeur, je vis une chose qui attira mon attention. Retournant dans l’eau, je saisis l’objet mais fut très surpris en réalisant ce que s’était.

Je tenais dans mes mains le masque que j’avais arraché de mon visage et que j'avais porté ensuite avec mon costume dans le monde miroir.

« C’est le symbole de ton Persona. » dit Lapinu qui s’était installé de lui-même dans une poche de mot sac à dos qui était restée ouverte.

Je restais à regarder le masque, songeur. En argent, il était bordé d’or et faisait penser à un visage de guépard.

Lapinu, qui semblait bien s’y connaître, reprit :

« Ce masque représente dorénavant ta véritable identité. En effet, derrière ton apparence de jeune homme fragile et très sensible se cachait le véritable toi, qui a la fougue, la vivacité, le courage et même l’agressivité d’un fauve. »

Le véritable moi...

Oui, je savais maintenant qui j’étais, après toutes ces années à chercher sans trouver, à cause de la peur que j’avais envers moi-même, plus précisément envers mon côté sombre. 

Après un certains temps passé dans la crique à ne rien faire, je mis le masque dans mon sac, mis celui-ci sur mes épaules et couru vers le village.

Je dû cependant ralentir la cadence à un moment donné, Lapinu se plaignant du confort de son transport.

En arrivant en ville, je poussa un soupir de soulagement en réalisant que Ina était toujours à son travail et que Akiji dormait chez un ami.

Je vis en effet qu’il était 20h, le soleil s’étant couché très rapidement.

Entrant dans ma chambre, je mis mon pyjama, constitué d’un t-shirt blanc et d’un pantalon gris et lu un peu pour me changer les idées un roman que j’avais emprunté à la bibliothèque du village.

Lapinu, assis sur mes genoux, lisait avec moi.

Vers 21h, je décida de me coucher, très fatigué de ma journée. Lapinu sembla lire dans mes pensés, car sans dire un mot, il s’assit sur mon lit, attendant que je m’installe. Après m’être couché, je vis que le petit lapin se coucha sur moi en poussant de petits bruits de bonheur.

Alors que j’étais en train de m’endormir, mon cellulaire sonna, indiquant que j’avais reçu un texto.

- Qui ça peut être à cette heure ? Demanda Lapinu, tout endormi.

- Aucune idée, répondis-je en regardant l’écran de mon cellulaire.

C’était Sam, qui se demandait j’avais le goût d’aller voir un film avec lui demain après l’école. J’acceptais sans hésiter, heureux de pouvoir passer du temps avec mon meilleur ami.

- Qui c’est ? Demanda Lapinu, curieux.

- C’est un ami, répondis-je tout simplement.

Sam répondis en me demandant si ça me dérangeais si une de ses amis venait avec nous. Je lui répliqua que non, puis éteignit mon cellulaire.

Me recouchant, je me laissa aller au sommeil.

Laisser un commentaire ?