Never, never, never

Chapitre 2 : Chapitre 1 ~ Home Sweet Home

3440 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 13/06/2015 22:25

Home Sweet Home

 

- Je m'appelle Peter Pan ! Bienvenue au Pays imaginaire, dit-il dans un grand sourire.

Sarah regarda Peter pendant une bonne dizaine de seconde avant de pouffer de rire.

- Ah ah ah c'est ça et moi je suis la fée Clochette, s'exclama t-elle ironiquement.

Peter Pan était troublé par sa réaction, il se souvenait pourtant que l'a dernière fois qu'un Enfant Perdu était arrivé, il l'avait cru sur le champ et n'avait pas posé de question.

- Je dis la vérité. Viens avec moi.

Il lui tendit la main mais elle ne l'écoutait pas.

- Çà ne peut pas être possible ! Le Pays imaginaire n'existe pas !

- Bien sûr qu'il existe puisque tu t'y trouve, se moqua t-il.

Elle lui lança un regard noir et lui tourna le dos.

- Okay Sarah, réfléchit un peu ! Soit tu est devenue folle, soit t'est en train de rêver . Ouai ça doit être ça, un rêve, s’esclaffa t-elle.

En réponse à ses paroles, elle se pinça plusieurs fois le bras qui devint rouge. Pan la regardait avec un sourire moqueur, les bras croisés attendant qu'elle finisse son spectacle. Elle se prit la tête entre les mains et s'accroupit.

- Tout va bien Sarah ne panique pas ! Tu est juste coincé avec des gamins qui volent et des fées sur une île loin de ta chambre, de ton lit ! Mon lit me manque, se lamenta t-elle.

-Quand tu auras finis de te parler, j'aimerais bien qu'on y aille avant qu'il ne fasse nuit. Crois moi une nuit ici n'a rien de sympathique, lui fit-il remarquer.

Elle l'examina pendant quelques secondes puis bredouilla un “ Okay ”. De toute façon même si c'était un rêve, elle n'avait pas vraiment d'autre option que de le suivre. Il lui tendit la main qu'elle attrapa précipitamment, convaincu qu'ils allaient s'envoler. Au lieu de ça, il l'entraîna plus profondément dans les bois. Elle profita de cette courte randonnée pour l'examinait et se fit la conclusion qu'il n'avait rien d'un enfant de dix ans ne grandissant pas. Au contraire, il avait plutôt l'allure d'un adulte, un chef ou en tout cas d'une personne qui à l'habitude de donner des ordres. Sarah finit par comprendre que c'était sa façon de marcher et de ce tenir qui lui donner cet air. Il était droit, la tête haute et surtout il savait exactement où il allait dans cette épaisse forêt, pas une seule fois il avait hésité. Elle remarqua aussi qu'il était bien plus grand qu'elle qui avait une taille plutôt moyenne et surtout à ce moment elle constata qu'il était torse nu, il n'était que légèrement musclé.

D'un côté ça doit lui faciliter la vie de voler, pensa t-elle.

Il marchait si vite qu'elle se retrouva derrière lui, sa main la tirant, elle n’arrêta pas sa contemplation pour autant. De dos, on voyait ses bouclettes dorées desquelles on pouvait voir, dissimulées, quelques mèches brunes. Ses cheveux était complètement en bataille et désordonnés contrairement à la tresse châtaigne de la jeune fille qui espérait mentalement que sa course folle ne l'est pas dérangée avant de ce dire que ce détail n'avait aucune importance. Pan lui n'était absolument pas concentré sur son trajet qu'il connaissait par cœur mais plutôt sur cette fille qui ne voulait pas le croire. Son esprit divaguait pensant seulement il avait oublié une chose importante et s'en voulut tout de suite. Il posa donc sa question :

- Quel âge as-tu ?

Sarah était toujours perdue dans ses pensée quand la voix de Peter la sortit de ses rêveries. Elle était tellement concentrée à le regarder qu'elle n'avait pas entendu ses mots. Elle détourna les yeux de son dos comme si il pouvait la voir malgré qu'il était retourné. Le garçon impatient reposa sa question.

- Quel âge as-tu ?

- Sei… commença t-elle à répondre instinctivement avant qu'elle ne se rende compte d'un détail.

Elle lâcha sa main et sortit de son emprise ce qui intrigua Peter, il tourna la tête de façon à pouvoir la voir du coin de l’œil.

- Pourquoi veut-tu savoir mon âge ?

- Parce que tu est une parfaite inconnue et que je veux en savoir plus sur toi, répondit-il en toute simplicité.

Sarah constata alors que le ton qu'il employait, trahissait le fait qu'il n'était qu'un adolescent. Il venait de parler à la manière d'un enfant vexé de ne pas avoir eu ce qu'il voulait.

- Pourtant tu ne m'a pas demandé mon prénom !

Il semblait réfléchir jusqu’à ce que Sarah le coupe.

- Je m'appelle Sarah et puisque ça t'intéresse tant j'ai seize ans !

Sarah attendit la réaction de Peter qui ce dernier semblait énervé. Le reste du trajet ce fit silencieusement. Leur destination était assez différente encore une fois de ce qu'avait imaginé Sarah même si elle n'avait jamais vraiment étudié l'histoire de Peter Pan, elle avait une tout autre idée finalement du Pays imaginaire et de ce qu'il contenait. Pourtant l'étrange arbre géant dont le tronc était recouvert de dessin puéril fait à la craie ne la choqua pas tant que ça. Peter s'avança vers la cime de l'arbre de laquelle on pouvait clairement voir une trappe. Pan n'attendit même pas qu'elle finisse sa contemplation de l'arbre pour ouvrir la trappe et sans aucune galanterie il sauta dans le trou dont la petite porte se referma automatiquement. Sarah fit quelque pas avant d'hésiter. Devait-elle réellement faire confiance à un étranger soit disant passant à peine plus âgé qu'elle ? Si elle ne rêvait vraiment pas pourquoi était-elle ici ? Elle doutait réellement mais elle finit par ce convaincre assez pour rentrer dans l'arbre. L'intérieur était plutôt sombre, un long couloir humide au bout du-quelle une lumière rouge et attirante brillait. Sarah atteignit la lumière en fermant les yeux et eut le souffle coupé, une sensation chaude et accueillante l'étouffa, c'était comme saluer les enfers. Lorsqu'elle reprit ses esprits, une dizaine de paire d'yeux la regardaient étonnées. Il y avait beaucoup de garçon âgés de huit à dix ans pour la plupart et seulement deux filles, ils étaient tous habillés dans le même style que Peter Pan et elle devait faire tâche avec son jean délavé et sa chemise à carreaux. Peter était d'ailleurs perché sur une poutre très basse derrière les enfants quasiment tous bien alignés. Il la regardait avec un sourire moqueur et un air de défi dans les yeux ce qu'elle détestât aussitôt. Elle regarda autour d'elle et remarqua qu'elle se trouvait dans une grande pièce rempli de meuble telle des chaises et des fauteuils semblant être construits par les enfants eux-même. Le sol n'était qu'un assemblage de briques rouges, les murs recouverts de peaux d'animaux et ce qui servaient d'éclairage était de simple fleur brûlant sans fin donnant une lumière ambrée dans la pièce. Sarah était soudainement persuadée que dehors il faisait nuit. Cette pièce n'était absolument pas faite pour être silencieuse pourtant en ce moment le silence était maître des lieux. Sarah n'allait pas parler car elle n'avait rien à dire à de purs inconnus malgré le nombre incalculable de question qui lui trottait dans la tête mais les enfants perdus n'étaient pas prêt non plus à dire quelque chose. Elle se permit alors de détailler ces enfants autant qu'ils le faisaient avec elle. Elle reconnu sans grand mal à cause de leurs différences frappantes les quatre autres garçons qui l'avaient surpris plus tôt. Surtout le grand brun aux yeux d'un bleu limpide qui paraissait avoir au moins dix huit bonnes années, tant par sa carrure impressionnante, la mâchoire carré et des muscles imposants clairement dévoilés sous un T-shirt fin. Il y en avait un autre blond aux reflets roux moins imposant que le premier et qui ressemblait fortement à l'une des deux filles, quand au troisième et au quatrième elle les reconnaissait grâce aux chapeaux qu'ils portaient sur la tête. Le silence devenait assez gênant surtout pour Sarah qui ne savait pas trop quoi faire et qui se demandait si ils attendaient qu'elle se présente, chose qu'elle n'allait pas faire de son plein gré. Peter l'avait très bien compris c'est pourquoi il prit la parole en se demandant si ce qu'il était en train de faire s’appelait de la compassion.

- Les amis, voici Sarah ! Sarah, je te présente les Enfants Perdus et à partir d'aujourd'hui tu en fais partit.

Sarah crut qu'elle allait exploser de rire tant ce qu'il venait de dire était improbable. Les Enfants Perdus allait d'ailleurs lui souhaiter la bienvenue mais au vu de la tête qu'elle avait fait, ils avaient renoncé immédiatement.

- Moi, une...une… une Enfant Perdue ! Nan nan nan c'est pas possible, s'écria t-elle.

- Bien sûr que si ! C'est ta nouvelle famille maintenant, lui répondit-il le plus calmement du monde.

- Mais j'ai une famille, j'ai des parents et des amis et une maison alors arrête de me raconter des salades et ramène-moi chez moi, dit-elle en insistant sur le “ j'ai ”.

Pan se sentit faiblir. Il ne comprenait pas pourquoi elle ne voulait pas rester et c'était bien la première à ne pas le vouloir. Il avait vite comprit qu'elle était têtue alors il n'insista pas.

- On n'en reparlera demain, tu devrais aller te coucher ! D'ailleurs on devrait tous aller ce coucher !

A sa dernière phrase, tous les enfants se précipitèrent sur une échelle qui donnait sur un étage au-dessus. Sarah attendit que tous soit montés pour s'approchait de l'échelle en bois mais Peter la retint par le bras. Elle n'osa même pas le regarder tant elle était contrariée et laissa même échappé un soupir d'agacement.

- Troisième porte à gauche !

Il lui lâcha le bras et elle s'empressa de monter, le regard de Pan posé sur elle. A l'étage, le couloir était un des plus bizarre que Sarah ai jamais vu. Il montait en spirale, semblait être infini et ne ressemblait en rien à un escalier, les portes était rondes et il y en avait une de chaque côté. Elle marcha jusqu’à la troisième paire de porte et s'arrêta pile devant la gauche, elle se demandait si il y avait déjà quelqu'un et plaignit les pauvres enfants habitant tout en haut du couloir . Elle entra et constata que la chambre était vide à son soulagement. Elle s'allongea sur son lit et bien qu'elle avait déjà dormit un peu plutôt, elle se sentit fatiguée. Le lit n'était d'ailleurs pas vraiment confortablement et elle ne savait même pas si ce qu'on pouvait définir par un amas de couverture en coton était un lit. Elle regarda autour d'elle et remarqua qu'il n'y avait pas de salle de bain juste un morceaux de miroir cassé, qui trônait sur un tronc d'arbre découpé un peu plus haut que celui qui servait de siège. Il y avait aussi une étagère et un petit coffre posé par terre toujours en bois. Si ça continuait, elle allait faire une overdose du bois. Elle tourna la tête du côté d'où venait une lumière bleutée envahissant la chambre. C'était une lucarne qui faisait office de fenêtre et en se levant pour s'en approcher, elle constata qu'elle était pile à la taille de sa tête. Elle s'avança vers celle-ci mais sa hauteur lui permettait uniquement de voir des troncs d'arbres dont les feuillages étaient transpercés par les rayons de la lune. Déçue, elle retourna sur son lit et contempla le plafond. Elle était de moins en moins convaincue d'être dans un rêve, pourtant elle n'avait pas peur. En fait elle se sentait même plutôt bien et était impressionnée par sa non-réactivité à cette situation des plus étranges. Comme on pouvait le voir dans les films, elle devrait être en train de paniquer mais au final ce n'était absolument pas pareil, en tout cas pour elle. De toute façon à quoi ça lui servirait de crier dans tout les sens autant accepter la situation et faire avec les bons côtés. L'idée de rater des cours l'enchantait et elle sourit comme une môme de dix ans. La nuit allait être longue...vraiment longue.

 

Pan resta plusieurs minutes dans le salon du Refuge tournant en rond. Il était en colère parce qu'il n'arrivait pas à comprendre cette fille. Comment pouvait-elle vouloir rentrer chez elle ? Jamais quelqu'un n'avait eu l'envie de quitter son monde et en réalité il ne savait même pas comment le quitter si ce n'est en mourant. Mais pire que ça il était en colère parce qu'il voulait l'aider, il ne savait pourquoi et ça aussi ça l'énervait. Depuis ses presque cent treize ans, il ne savait même plus la dernière fois qu'il s'était énervé autant. Soudain ses oreilles à l'ouïe légèrement plus développés que les autres frémirent à l’entente d'un bruit presque inaudible. Il s’arrêta de marcher et sous les lumières tamisées, il laissa parcourir son regard ambré dans la pièce. Dans un léger carillon, une silhouette élancé s'avança vers le garçon, sa longue robe blanche parsemée de nénuphar volant avec ses mouvement fluide.

- Clochette ! Chuchota Peter pour éviter de réveiller ceux qui dormaient.

La jeune fée dont les cheveux blonds descendait en cascade sur ses épaules sourit et laissa son visage se découvrir à la lumière. Ses yeux trahissaient une certaine inquiétude envers celui qu'elle désirait plus que tout.

- Qu'y a t-il ?

- C'est plutôt à toi que je devrais demander ça ? Je t'ai vu faire les cents pas en grognant. Tu as un problème ?

- On a une nouvelle recrue.

- Vraiment, ça fait longtemps, tu devrais être content ! Qu'a t-il fait pour mettre le grand sage que tu est en colère ? dit- elle pleine d'ironie, moqueuse.

- C'est plutôt “ elle ” et rien qui puisse t’intéresser, se rendant compte que sa réaction était exagérée.

Clochette paraissait énervée. Peter savait exactement pourquoi, ce n'était pas la première fois qu'elle était jalouse et il voulu lui dire qu'elle n'avait aucune raison de l'être mais il préféra se taire car une telle remarque l'énerverait probablement encore plus.

- Alors qu'a tu fais aujourd'hui ? débita Pan, le silence devenant gênant.

Clochette s’assit en tailleur et attendit que son ami fasse de même pour lui raconter ses aventures d'une journée.

 

Sarah s'ennuyait profondément et n'était absolument rassurée à l'idée de dormir dans un arbre, allez savoir pourquoi. Un bruit venant d'en bas retint son attention et c'est pieds nus sur la pointe des pieds qu'elle sortit de sa chambre. Après tout personne ne l'obligeait à dormir et ne l'interdisait de se lever quand elle le voulait. Elle emprunta le même chemin que quelques heures plus tôt et descendit une partie de l'échelle avant de se rendre compte qu'il y avait des personnes. Ils étaient au fond de la grande pièce et Sarah dut se tordre le cou pour distinguer Pan. Elle ravala sa salive et sentit son cœur battre plus vite en comprenant ce qu'était l'autre personne à côté du garçon. Ses mains tremblaient tellement que si elle n'avait pas filé, elle serai tombée de l'échelle. Elle se laissa glisser contre la porte de chambre après l'avoir refermée.

- Les fées n'existent pas, les fées n'existent pas… se répéta-elle jusqu’à être à bout de souffle.

Elle avait la preuve qu'elle ne rêvait pas et se calma après avoir respiré longuement plusieurs fois. Finalement elle ne se sentait plus aussi bien que tout à l'heure, elle avait du être sous le choc il y a quelques heures car maintenant elle était sure d'être réveillée.  

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