Pirates des Caraïbes - Le Commencement

Chapitre 7

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:40

CHAPITRE VII :

 

            Le soir venu Jack la conduisit à la villa. Sa main posait sur le bras du Capitaine lui donna le courage de ne pas repartir à toutes jambes. Il lui avait assuré qu'avec le monde présent, personne ne remarquerait leur présence et qu'elle devait lui faire confiance. Le problème qui s'interposa aux passages des grilles, c'est-à-dire la vérification des lettres d'invitations, ne troubla en rien son compagnon. Il lui fit accélérer le pas et ils se faufilèrent entre la foule de badauds agglutinaient à l'entrée et ils franchirent l’enceinte sans inconvénients majeurs. Ils traversèrent tout d'abord un allée bordée de fleurs aux pétales plus colorées les unes que les autres, malgré que celles-ci se soient refermées pour la nuit, et l'odeur des fleurs d'orangers lui chatouillèrent les narines. Au bout du chemin de graviers blancs ils virent deux escaliers de marbres, eux aussi blancs, se faisant face et permettant l'accès à l'entrée de la villa, l'immense porte à double battants étant ouverte sur le hall d'entrée. Les invités furent priés de passer dans la salle de réception. Lorsque Crystal y entra, elle en eut le souffle coupé. Alors qu'elle avait assisté à la préparation de cette salle, jamais elle n’aurait pu imaginer un tel effet, le marbre bleu du sol reflété la douce lumière des dizaines de lustres dorés à l'or fin. Les fenêtres, elles aussi couleur de l'or étaient ouvertes sur le jardin faiblement éclairé et permettant de tendres promenades au clair de lune, dans la fraîcheur d'une nuit d'été. Les couples virevoltaient déjà et le somptueux mélange de couleur enchanté la vue de la jeune femme, elle se tourna vers Jack les yeux pétillants et le remercia. 

 

Il lui rendit son regard avec intensité et une main sur sa taille la conduisit sur la piste, elle chuchota gênée qu'elle ne savait pas danser, il sourit et lui lança un clin d’œil. 

 

_ laissez vous guider... 

 

Et ils s’élancèrent à la suite d'autres couples, ainsi mélangé à la foule de danseurs leurs maladresses passèrent inaperçues. Crystal était aux anges et ivre de bonheur, elle passa une agréable soirée aux bras du troublant Jack Sparrow. À force de virevolter, elle n'y prit garde et marcha sur le pied de son partenaire, il étouffa un cri et la fixa de son regard sombre. Elle se répandit en excuse et il rit gaiement, l’alcool qu'ils avaient bu précédemment leur montaient à la tête et elle rit avec lui. 

 

Puis les musiciens s'arrêtèrent et le Gouverneur fit un discours de bienvenue, les couples s'écartèrent de la piste entraînant Crystal et Jack et l'on annonça l'arrivée des Gouverneurs des îles voisines. Ils défilèrent cérémonieusement devant le peuple d'Aristocrates, les femmes cintrées dans leurs robes corsetées importées de Londres et les hommes, pour la plupart Amiral ou Commodore de la Marine Royale, portaient leurs uniformes clinquants. Le Gouverneur de Nassau terminait son discours lorsque l'un des ses hommes de mains vint lui chuchotait à l'oreille. Il se redressa et lança : 

 

_ On me prévient de la présence de notre cher Lord Cutler Becket en notre humble île ! Entrez donc mon ami ! Et il étendit ses bras en croix. 

 

Crystal jeta un regard effrayé à Jack, si le Lord le remarquait il le ferait arrêter. 

 

_ Il est temps de nous éclipser. Murmura t-il tout contre son oreille. 

 

Becket entra au moment même dans la salle et une slave d’applaudissement l'accueillit. 

 

_ J'aimerais tellement le ridiculiser en public. Cracha son compagnon. 

 

_ Non Jack nous devons partir, vite. Chuchota t-elle tout en le repoussant vers une des fenêtres ouvertes. 

 

À contre cœur celui-ci consentit à la suivre. Ils s'enfoncèrent lentement dans le jardin passant ainsi inaperçus, à l'abri derrière un arbre Crystal les fit s'arrêter et ôta ses chaussures. L'herbe humide sous ses pieds la calma, elle avait craint que Jack ne veuille pas la suivre et ne fasse une esclandre, elle reprenait donc ses esprits et le fixa durement. Il la regardait lui aussi et elle ne put se retenir de rougir.

 

_ Qu'auriez-vous fait si je n'étais intervenue ? S'enquit-elle.

 

Son visage était si près du sien, comment avait-elle pu ne pas le remarquer, elle recula d'un pas mais le tronc lui empêcha une quelconque retraite. Son regard apeuré sembla l'amusé et il s'approcha toujours plus.

 

_ Capitaine ? Chevrota t-elle.

 

Seul son souffle chaud sur son oreille lui répondit, il descendit le long de sa mâchoire toujours plus brûlant avant d'atteindre sa bouche. Alors qu'elle s'y était attendue, lorsque ses lèvres se posèrent sur les siennes, elle ne su retenir le long fourmillement qui remonta de son échine. Aucuns ne semblaient à même de mettre fin à cette étreinte et Crystal se laissa happé par le sentiment de plénitude qui l'envahissait. Ainsi enlaçait au Capitaine elle se sentait chez elle, son bonheur lui paraissait complet... se ressaisissant soudainement, elle rouvrit les yeux et une main posé à plat sur son torse tenta de le repousser. Ne voulant pas mettre fin à leur étreinte, il n'y porta pas attention, jusqu'au moment où celle-ci le frappa avec l'une de ses chaussures.

 

Reculant vivement et se frottant la joue, il la fusilla du regard. Troublée, elle souleva ses jupons et courut jusqu'au mur délimitant la demeure du Gouverneur. Jack la laissa partir la fustigeant intérieurement, puis avisant ses chaussures laissées à terre, il se traita d'idiot et s'abaissa pour les ramasser. Ce faisant, il vit des domestiques en livrée patrouiller. Il emprunta donc le chemin qu'avait pris la jeune femme précédemment et la trouva au pied du mur les mains sur les hanches le visage tourné vers la lune. Elle semblait chercher un moyen d'escalader cette forteresse, il rit pour lui même et resta un moment pour l'observer. Ragaillardie, elle grimpa à l'arbre le plus proche, l'une des ses branches avait poussé jusqu'au dehors, permettant ainsi d'en franchir le mur. Il s’avança lentement vers le tronc ne voulant l'effrayer.

 

_ Miss Smith. Chuchota t-il. Comment comptez-vous descendre de cet arbre lorsque vous aurez franchi le mur ?

 

Se tournant vers lui, elle le fusilla du regard lui tira un sourire mais ne lui répondit pas et continua à monter de branches en branches. Malgré lui, il pu tout à loisir observer sous ses jupons.

 

_ Savez-vous que le vue d'ici est des plus magnifique ?

 

Elle rabattit vivement les pans de sa robe le long de ses jambes et le regarda toujours plus rouge de honte. Il lui tira alors une moue boudeuse et entreprit de la rejoindre sur son arbre.

 

_ Que... commença t-elle alors qu'il lui passait devant.

 

L'enjambant, il gagna le bout de la branche et se pencha en avant pour se rendre compte de la distance au sol. Il revint en arrière, sembla chercher quelque chose puis fixa sa robe.

 

_ Je vous en prie Jack ! Lança t-elle outrée.

 

Il lui intima de se taire et d'un geste lui demanda de retirer le bandeau lui enserrant la taille, il était suffisamment long pour leur permettre de descendre. Elle le lui tendit donc mais à contre cœur. Il alla l'accrocher autour de la branche et s'y suspendit, il descendit rapidement le long du large ruban et mit pied à terre. Elle en fit donc de même, non sans mal et se laissa choir dans les bras du Capitaine. Son sourire vissait aux lèvres il paraissait apprécier ce moment. Elle se mit donc rapidement sur ses pieds et entreprit de retirer son bandeau pourpre.

 

_ Laissez, vous ne saurez le retirer, nous ferions mieux de partir à présent. Lui souffla t-il.

 

_ Mais, si quelqu'un le voyait ! Ils se poseraient des questions !

 

_ D'ici qu'ils le remarquent nous serons loin et je ne vois personne à même de se souvenir de la charmante demoiselle qui le portait, hormis moi ayant passé cette soirée à vos bras.

 

_ Oh ! Outrée une fois de plus, elle fit l'offusqué et partit vers la ville.

 

_ Madame ne voudrait-elle pas récupérer ses chaussures ? Lui lança t-il de loin.

 

Elle fit demi-tour lui arracha lesdites chaussures de ses mains et les enfila rapidement avant de repartir. Même de dos elle sentait qu'il se moquait d'elle. Ses joues en feu lui rappelèrent à quel point il avait été entreprenant tout à l'heure, elle s'en mordit la lèvre, elle devait bien admettre que cela ne l'avait pas déplu. Néanmoins, elle fut satisfaite de voir qu'il ne la suivait pas ou peut-être la suivait-il mais de plus loin, cela lui permettait de se calmait et elle se rasséréna. Après tout si elle était venue aux Caraïbes c'était pour refaire sa vie et avant tout il lui fallait un véritable travail et une maison bien à elle. Il ne fallait donc pas qu'un Capitaine, qui plus est déchu, ne la fasse dévier de son chemin.

 

Ce faisant, elle constata qu'elle avait déjà atteint la rue de l'auberge et alors qu'elle croisait une ruelle sombre adjacente, un homme éméché en sortit et l'aborda de manière outrageuse. L'odeur qu'il dégageait la gêna et les relents d'alcool qu'elle sentait chaque fois qu'il expiré lui donnèrent la nausée. Il la bouscula et s'appuya  contre elle. Effrayée, elle tourna la tête de coté prête à demander de l'aide, mais à cette heure tout le monde dormait à poing fermé. Elle lui donna donc un coup de pied dans l'entrejambe et s'enfuit, arrivant devant l'auberge il réussit à la rattraper et la fit tomber. Sa tête heurta le sol et elle vit des étoiles, l'homme en profita pour lui soulever les jupons tout en lui maintenant les bras le long du corps.

 

Soudain une silhouette l'heurta de plein fouet, le forçant à lâcher la jeune femme. Alors qu'elle tenter de se relever et de se redonner contenance, elle avisa de la tenue de son « sauveur », ce n'était autre que le Capitaine Jack Sparrow en personne. Alors qu'il assommait l'ivrogne d'un violent coup du droit elle fut prise d'un fou rire en entendant sa veste se déchirer. Se relevant à son tour, il s'épousseta et la regarda tout trace de sourire envolé. Elle ne sut s'arrêter de rire et préféra se détourner, elle l'entendit se rapprocher. Cessant de rire, elle sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine. Il resta derrière elle et lui caressa les cheveux, puis les repoussant, il l'embrassa dans le cou faisant naître de doux frisson sur sa nuque. Malgré elle, elle pencha la tête de coté l'invita à poursuivre. Il posa une nouvelle fois ses lèvres sur son cou, puis lui fit faire demi-tour. Il sourit alors qu'elle n'attendait qu'une chose, qu'il l'embrassa une fois de plus. Il détacha son regard de ses lèvres et laissa retomber ses bras le long de son corps.

 

_ C'est ici que nos chemins se quittent Mademoiselle Smith, je repars dès se soir, j'ai appris qu'un navire reprenait la mer et j'ai un compte à régler une bonne fois pour toutes. Votre compagnie et votre aide m'auront été d'un agréable secours, mais je ne vous importunerez plus à présent.

 

Il lui sembla que son cœur saignait, se serait-elle donc attaché à ce point à cet homme... elle lut dans son regard que sa décision était prise depuis longtemps. Ainsi il allait partir lui aussi, en fin de compte tout les gens qui comptait un temps soit peu pour elle, partaient tous un jour ou l'autre.

 

_ Ne pleurez pas pour moi très chère, je vous l’ai déjà dit je n'en vaux pas le coup. Vous me voyez rester à terre, alors que l'océan me tend les bras ? Il n'y a qu'en mer que je me sens chez moi.

 

_ Qu'allez-vous faire ? Réussit-elle à dire.

 

_ Tentez de retrouver du travail et qui sait mon précieux vaisseau...

 

_ Mais il a coulé Jack ! Souffla t-elle.

 

_ J'aime penser qu'il y a toujours un moyen de le retrouver, après tout il existe tellement de légendes, des trésors, des monstres peuplant les mers.

 

_ Ce ne sont que des histoires pour faire peur aux enfants !

 

_ Moi elles m'ont toujours fait rêver.

 

_ Bien, dans ce cas Capitaine Sparrow, je vous dis au revoir et que le ciel vous garde. Finit-elle le vague à l'âme.

 

_ Je dirais plutôt que la mer me gardera... mais soit, oui il est temps. Prenez soin de vous Mademoiselle. Il lui fit un baise main et sans se retourner se dirigea d'un bon pas vers les quais.

 

La main sur la poitrine et le cœur serré, elle le regarda partir avant de regagner sa chambre. Jack Sparrow quittait une seconde fois sa vie et le déchirement n'en était que plus douloureux. Il lui fallait maintenant se ressaisir et reprendre son chemin là où elle l'avait laissé quelques jours plus tôt. Demain était un autre jour et un autre flot d'ouvrages l'attendraient, alors elle l'oublierait surement, quoi que, qui peut oublier le Capitaine Jack Sparrow...

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