Alola ! Les vacances de la Méga-Évolution !

Chapitre 6 : Un adversaire coriace

1560 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 18/11/2018 18:10

Alain partit dans la direction opposée et passa la porte qui menait à l’extérieur. Il déboucha sur une gigantesque allée pavée de blanc, encadrée par deux rangées d’arbustes. Au bout de celle-ci, se dressait une splendide demeure victorienne qui faisait facilement la moitié de la taille du bâtiment principal. Il décida de s’en approcher par curiosité. Lorsqu’il atteignit le parvis du manoir, son attention fut attiré par d’étranges bruits de craquement. Le jeune homme se dirigea vers la barrière et aperçut une sorte de terrain d’entraînement en contrebas, où un adolescent qui devait être à peine plus vieux que Sacha était occupé à donner des ordres à un Pokémon à l’aspect bien singulier. En effet, ses pattes avant étaient recouvertes d’écailles et se terminaient par des longues serres, alors que ses membres antérieurs revêtus d’un épais duvet de poils noirs étaient ceux d’une créature parfaitement terrestre. Pour couronner le tout, il possédait également une queue de poisson et un heaume de chevalier en guise de tête. Pour être honnête, Alain n’avait strictement aucune idée quel type attribuer à cette étrange chimère. 

- Silvallié lance Plaie-croix ! 

Le Pokémon chevalier s’élança contre l’un des larges poteaux en bois au bout du terrain, sauta et le coupa en deux d’un violent coup de griffe. 

- Bien joué ! le félicita son dresseur. Allez on reprend ! 

Pas de doute, cette créature à la fois agile et puissante ferait un adversaire coriace. 

Sans s’en rendre compte, le jeune homme avait instinctivement posé la main sur la Poké Ball dans sa poche. Le dresseur se laissa gagner par un agréable sentiment d’exaltation. Un combat ! Voilà exactement ce qu’il lui fallait ! 

Il ne réfléchit pas plus longtemps et emprunta les escaliers menant au terrain. 

L’adolescent ne le remarqua pas immédiatement, complètement absorbé par l’entraînement. Il ordonna à son Pokémon d’effectuer une nouvelle attaque Plaie-croix et celui-ci détruisit les deux poteaux restants en un seul coup.

- Joli coup, applaudit Alain.

Le dresseur de l’indéfinissable Pokémon tourna la tête vers lui, affichant l’espace d’un instant une expression surprise avant de reprendre un air impassible. 

- Qui es-tu ? l’interrogea-t-il méfiant, et qu’est-ce que tu fais ici ?

- Je m’appelle Alain répondit le noiraud sans se laisser décontenancer. Je passais par là et je vous ai vus. 

- Et donc…? Qu’est-ce que tu veux ? 

- Juste un combat, fit le jeune homme en sortant la Poké Ball de Dracaufeu de sa poche. 

- Un combat ? Pourquoi pas… Enfin, je te signale que tu n’as pas vraiment répondu à mes questions, mais… peu importe, après tout si tu es un indésirable, j’aurai tout le temps de te jeter dehors après t’avoir battu, déclara-t-il confiant. Un combat en « un contre un » ça te va ?

- Très bien, acquiesça Alain.

- Parfait. Silvallié, dit-il en rappelant son Pokémon, il est grand temps de voir les résultats de notre entraînement. Je te choisis !

Le Pokémon au heaume se plaça devant son dresseur et leur adressa un rugissement de défi. 

- Vas-y Dracaufeu, je compte sur toi, fit le noiraud en envoyant sa Poké Ball sur le terrain.

Le Pokémon feu se déploya dans toute sa splendeur et rugit à son tour. 

- Un Dracaufeu, murmura l’adolescent avec un sourire satisfait, quel heureux hasard. Silvallié lance Éclate griffe ! 

Le Pokémon fonça sur Dracaufeu toutes griffes dehors. 

- Contre avec Dracogriffe ! ordonna Alain à son Pokémon.

Dracaufeu s’élança dans les airs et se précipita contre son adversaire. 

Les deux Pokémon se percutèrent de plein fouet et furent repoussés en arrière par la violence du choc sans qu’aucun d’eux n’ait véritablement subi beaucoup de dégâts. 

- Enchaîne avec Lance-flamme ! 

Il était temps de vérifier l’hypothèse du type acier. 

Dracaufeu fondit sur le Pokémon chevalier et cracha un vaste mur de feu auquel il ne put échapper et ce, malgré son agilité. En proie aux flammes, Silvallié poussa un hurlement de douleur et parvint d’un bond à s’extraire du brasier in extremis. Il réatterrit un peu plus loin et se roula sur le sol pour éteindre les quelques flammes qui menaçaient de consumer son pelage. Puis, il se releva, s’ébroua et se remit en position d’attaque comme si de rien n’était.

Il avait clairement résisté à leur attaque. Il pouvait donc d’ores et déjà rayer de la liste les types plante, acier, insecte et glace.

- Silvallié, riposte avec une attaque Morsure ! ordonna son dresseur.

La chimère sauta à la gorge du Pokémon feu et manqua de le faire tomber à terre, mais d’un puissant coup d’aile, Dracaufeu parvint à lui faire lâcher prise. Projeté un peu plus loin, Sillvalié ne se laissa pas décourager pour autant et revint à la charge. 

- Dracaufeu, Dracogriffe encore un fois ! 

Le Pokémon lança un regard entendu au jeune homme et vola à la rencontre de son adversaire. Mais alors que le Pokémon s’attendait à contrer une nouvelle attaque Morsure, le dresseur de Silvallié s’exclama :

- Vas y lance Coup Varia-Type ! 

Coup Varia-Type !? Il n’avait jamais entendu parler de cette attaque !

Le Pokémon chevalier fut soudainement nimbé d’une aura rose tandis qu’il s’apprêtait à entrer en contact avec le dragon.

- Dracaufeu attention ! s’écria Alain alarmé.

Pris au dépourvu, le Pokémon feu ne parvint pas à éviter le coup et fut obligé de l’encaisser. Propulsé au loin par la violence du choc, le Pokémon d’Alain partit rejoindre les débris de bois à l’autre bout du terrain. 

- Dracaufeu ! 

Le dragon de type feu, au sol et encore sonné réussit tant bien que mal à se relever. Il vacilla un instant sur ses pattes, mais retrouva bien vite l’équilibre et fit signe à son dresseur qu’il pouvait encore se battre. 

Au vu des dégâts qu’elle avait infligés à Dracaufeu, l’attaque avait du être super efficace. Elle ne l’avait pas assez sévèrement atteint pour être de type roche ; il ne restait donc guère que les types électrique et eau. Alain sentit une montée d’adrénaline. Ils n’allaient pas se laisser faire ! Dracaufeu et lui avaient déjà fait face à des adversaires bien plus coriaces ! 

- Allez Dracaufeu on contre-attaque ! Lance Rafale Feu ! ordonna-t-il à son Pokémon.

Le dragon rugit, invoqua de puissantes flammes tout autour de lui et frappa la terre qui s’ouvrit en une multitude de cratères incandescents desquels s’échappèrent d’immenses colonnes de feu. Silvallié tenta vainement de les éviter mais sans succès. Il disparut, avalé par les flammes. Lorsque la fumée se dissipa le Pokémon chimère tenait toujours debout. Il était là, devant eux, couvert de suie et haletant, prêt à riposter. 

Cette créature était bien décidée à leur donner du fil à retordre.

- Ton Dracaufeu est impressionnant, le félicita le dresseur adverse depuis l’autre côté du terrain, mais je vais te montrer que Silvallié l’est tout autant ! Allez Silvallié on va l’avoir ! 

Le Pokémon hocha la tête, déterminé.

- Lance…

L’adolescent fut coupé par une sonnerie. 

Il sortit un petit appareil de sa poche et décrocha. De là où il était, Alain crut lire de la déception sur le visage du jeune homme. 

- Bien, j’arrive, se contenta-t-il de répondre. 

Il raccrocha et se tourna à nouveau vers Alain.

- Je suis désolé, mais je dois partir, dit il en rappelant Silvallié dans sa Poké Ball. Terminons ce combat une autre fois, d’accord ? 

- D’accord, acquiesça le Kalosien. Cela dit, tu renonces à me jeter dehors ? ne put il s’empêcher d’ajouter. 

- Il y a peu de chance que quelqu’un de mal intentionné parvienne aussi loin dans le complexe. Et même si c’était le cas, je laisserais ce plaisir à la sécurité. Adieu, le salua-t-il avant de tourner les talons et de prendre la direction de l’escalier. 

Une fois l’adolescent parti, Alain félicita Dracaufeu et le soigna, puis tous deux vinrent s’appuyer contre la barrière qui encadrait le terrain. Ils étaient presque au niveau de la mer. Le jeune homme caressa distraitement la tête de son Pokémon. Au moins ce combat lui avait permis de penser à autre chose. Il se sentait à présent rasséréné et fatigué aussi. Le dresseur se laissa envahir par une douce torpeur.

Ils restèrent là, à contempler le coucher du soleil, bercés par le chant des vagues.


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