Mon ange (De Sumi Lys)

Chapitre 1 : Chapitre 1 : La nuit

4268 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 13/05/2020 20:41

La nuit était avancée.

La température estivale de la maison avait considérablement augmentée.

Une brise douce chargée d'exhalation parfumée, aidait à ce que le séjour reste agréable.

La lumière de la lune, traversait faiblement les vitres d'une fenêtre ouverte. Elle illuminait vaguement une pièce sombre avec une clarté singulière presque fantomatique, la silhouette délicate d'une jeune femme, apparemment endormie, sur un divan moelleux.

Ses cheveux roux foncés tombaient sur ses épaules nues, et lui arrivaient au milieu du dos, soulignant l'exquise pâleur de la peau de son visage. Elle avait la joue posée sur une main et le reste du corps couché sur le canapé.

La jeune fille ne semblait pas avoir plus de dix-sept ans.

Ses yeux plissés laissaient apparaître la couleur bleu de ses pupilles, qui se distinguait parfaitement entre les longs cils noirs, qui ombrageait le contour de ces paupières.

Une horloge brisa le silence, en donnant des coups de cloches qui marquèrent le passage de minuit. L'écho retomba quelques secondes plus-tard.

Un faible soupir s'échappa de sa poitrine, lorsqu’elle compara l'heure sur sa montre. Après quelques minutes pendant lesquelles elle sembla vigilante, elle enfouit son visage dans ses bras blancs. Ces cheveux roux cachèrent le souci apparent de son visage.

Enfin au calme, elle s’endormit vaincue par la fatigue et l’inquiétude sur le canapé.

Quelques heures plus tard, la lumière de la lune brillait sur un anneau d'or exquis, sur son annulaire gauche. Une bague de mariage.

Le diamant scintillait par moment grâce aux rayons de la lune, la pierre semblait se faner, dans le sommeil de sa propriétaire.

Il était environ trois heures du matin, quand la porte s'ouvrit. La faible lumière qui venait de l'extérieur laissa apparaître une silhouette masculine.

Un jeune homme d’un peu moins de dix-huit ans, entra dans la pièce sur la pointe des pieds pour ne pas faire de bruit. Il referma soigneusement la porte et s'apprêta à monter l'escalier, situé dans un coin de la pièce, lorsque ses yeux couleur noisette découvrirent le corps endormi de la jeune fille.

Pendant un moment, il sembla hésitant, il passa sa main dans ses cheveux noirs, nettement coupés et s’avança vers elle.

Il s'arrêta en face elle, et la regarda dormir. Une ride d’étonnement apparut sur son front, mais cela ne dura pas longtemps. Quelques secondes plus-tard son visage s’adoucit et de la tendresse apparut dans ces yeux.

Il s'agenouilla et tendit la main pour balayer une mèche de cheveux roux, qui couvrait une partie du beau visage de la jeune fille. Il se pencha et déposa un baiser chaud sur sa nuque. Sa peau avait une odeur de jasmin qu'il aimait tant.

Elle laissa échapper un soupir doux.

-...Ondine, réveille-toi ma chérie.

Elle ouvrit lentement ses paupières. -Sacha... ?

-Oui. C’est moi.

Elle se redressa, en se frottant les yeux d'une main. Elle le regarda sérieusement :

-Sacha, ou est-ce que tu étais ? Tu as une idée de l'heure qu'il est.

Il soupira.- Je savais qu’elle allait me le demander !

-Je suis sorti avec Dylan et Thiago. Les garçons m'ont invité à dîner après l'entraînement et je ne pouvais pas dire non.

-Mais tu avais promis de dîner avec moi ce soir. J'ai passé la moitié de l'après-midi à préparer ton plat préféré.

Sacha se mordit les lèvres. -J’ai oublié ...

-Je suis désolé Ondine... -Mais, même dans ses propres oreilles, ses excuses semblaient tellement improbables.

Elle hocha la tête en signe de négation: -Tu dis toujours la même chose.

-Chérie, je suis désolé. J'ai oublié.

-Chaque jour tu oublies. -Ondine regarda attentivement le garçon. -Un jour viendras ou se sera moi que tu oublieras. -Elle baissa la tête. Sacha leva alors son menton avec son doigt et la força gentiment à se tenir debout à côté de lui.

-Je ne me fiche pas de toi. -Lui chuchota tendrement Sacha.

-Tu mens.

Il rit : -Ondine...

-Mais Sacha... -Et avant qu'elle ne puisse continuer à parler, il posa ses lèvres sur les sienne et fit la seule chose qu'il avait à faire : L’embrasser.

Ils se séparèrent, Sacha gardait toujours son visage en face d’Ondine. Il observait ses yeux de cristal. Il pensait toujours que quelque chose n'allait pas.

-Je t’aime. -Lui dit-il en lui baisant la main ou elle portait l'alliance: -Et tu es ma femme, d'accord ?

Ondine avait la joue posée sur son épaule, elle jeta un long soupir, en sentant que Sacha lui caressait le dos. Elle ferma les yeux un instant. Elle voulait désespérément croire que rien ne se passait. Mais les petits élans dans son dos avaient réussi à éveiller une petite alarme dans son esprit. Elle savait que tous les deux étaient trop jeunes et inexpérimentés, et qu’ils n'avaient pas encore pris l'habitude l’un de l'autre.

Elle luttait avec cette préoccupation dans sa tête depuis un bon moment, jusqu'à ce qu'elle devienne un doute pesant qu'elle ne pouvait plus sortir de sa tête.

Elle se redressa sur son épaule pour lui faire face.

-Sacha...

-Hmm... ?

Elle regarda alors les yeux de Sacha. -Dois-je lui dire ce que je pense ?

Elle attendit pendant quelques secondes et finalement renonça.

-Non, rien. -Elle glissa un doigt sur sa joue. -Je t'aime moi aussi.

Sacha lui sourit. Ondine se mit sur la pointe des pieds et lui baisa les lèvres. Il lui fit une autre caresse longue et douce.

-Bien, il est tard maintenant... On devrait aller se coucher. –Elle lui prit la main et le guida dans l'escalier.

-C'est une invitation que je ne peux pas refuser...

Elle lui sourit : -Demain sera un autre jour et je serais... Plus détendue. Je pourrais penser plus clairement.

*****************************

Lorsque Ondine se réveilla le matin était déjà bien avancé. Les rayons du soleil étaient hauts, et traversaient la fenêtre entre-ouverte.

Elle se tourna vers l’autre côté du lit, et vit qu'il était vide.

Elle étira ces bras et enfouit sa tête dans l'oreiller. Elle n'avait pas pu fermer l’œil de toute la nuit. Elle méditait sur ce qui la tracassait depuis un bon moment. Elle avait pris en quelques jours, une décision qui semblait être la seule solution raisonnable. Ondine ferma les yeux en essayant d'ignorer le mal de tête que lui laissait son manque de sommeil.

Elle s'assit, et enleva sa robe de chambre. Puis elle se leva, et alla à la salle de bain pour se rafraîchir le visage et enlever les cernes.

Lorsqu’elle descendit dans le salon pour le petit déjeuner, une heure était déjà passé.

-Hey Ondine. Tu es radieuse ! - S'écria Pierre, quand elle descendit l'escalier vers la salle de séjour.

-Elle est toujours radieuse. -C’était une déclaration qui venait d'une autre voix masculine derrière celle qui avait parlé le premier. Sacha, lui tendit la main ouverte.

Ondine accepta son geste de chevalerie et lui tendit la main pour qu’il l’amène dans le salon. Ce matin-là elle portait un sweat bleu Oxford et un jeans serrés avec un pull-in. Elle avait attaché ses cheveux sur le côté en queue de cheval basse.

-Bonjour. -Elle répondit aux deux garçons. Elle les salua tous les deux avec un baiser sur la joue.

Sacha fut surpris par ce geste froid. Ondine ne l’avait jamais embrassé de cette façon. Il la regarda sur le côté, elle était pâle. Plus que d'habitude. Il lui demanda :

-Hey Ondine. Est-ce que ça va ?

Elle se tourna vers lui : -Je n'ai pas très bien dormi et j'ai eu un terrible mal de tête cette nuit. C'est tout.

Ils allèrent tous les trois dans la salle de séjour. Sacha tira une chaise pour qu’Ondine aille s'asseoir. Le repas était servi.

-Tu ne veux pas prendre quelque chose ?

-Non, Ondine. J’ai déjà pris le petit déjeuner. -Dit Pierre.

-Tiens, il y a des barres de céréales.

-Merci Sacha. Ne me sert pas du café... Je vais juste prendre du jus d’orange.

-Ok.

Ondine prit une gorgée du jus de fruits : -Eh bien Pierre, j’aurais pensé que tu viendrais avec ma sœur.

-En fait, elle devait venir. Lily était contente de te voir, mais Daisy avait besoin de quelqu'un pour s’occuper de l’arène. Donc, elle va venir plus tard.

Elle hocha la tête tristement.

Sacha pris une barre de céréales : -Bon, je vais aller m'entraîner. Dylan, Thiago et moi voulons participer à une compétition spéciale pour les maîtres Pokémon, on doit s'entraîner dur pour être sélectionné.

-C’est génial Sacha. J'ai toujours su que tu arriverais à beaucoup de chose. -Dit Pierre. -J’espère que tu rentreras dans le tournoi.

-Merci Pierre, on verra bien. -Le jeune homme s'inclina pour embrasser la tête de Ondine, quand elle lui prit la main, pour l’en empêcher.

-Qu'est-ce qu’il y a ?

-On peut parler ? -Lui demanda doucement la jeune fille.

Sacha reconnu le ton grave de sa voix : -Chérie, ça ne peut pas attendre ce soir ?

-Je crains que ce soit trop tard.

-Bon d'accord.

Ondine se leva : -Mais pas ici. A l'extérieur, on pourra parler plus tranquillement. Elle se tourna vers Pierre. -Excuse-nous.

–Ce n’est pas grave.

Sacha la suivit à contrecœur. Ils se dirigèrent dans le jardin, où il y avait quelques arbres qui fournissaient de l’ombre, sous le soleil de midi.

Ondine s’arrêta.

-Alors, qu'est-ce qui se passe ?

-Sacha je... J'ai beaucoup réfléchi.

-Ondine, tu ne vas pas recommencer à nouveau sur ce sujet.

-Ecoute.

Le jeune homme éleva la voix : -Non ! Toi écoute ! Je suis fatigué de toujours discuter de la même chose.

-Comment ça la même chose ? -Ondine s'éloigna de lui.

-Parce que je te connais trop... Comme tu me connais.

Elle avait l'air gênée.

-Le problème, c'est le tournoi, pas vrai ?

Ondine soupira : -Il n’y a pas que ça, le tournoi est aussi une raison et il y en a beaucoup d’autre…

-Tu vois ? On va commencer à en parler et tu vas me dire que tu ne veux pas que j’y participe, parce que tu te méfie de Dylan et Thiago. -Lui dit Sacha : -Mes amis ne te plaisent pas.

-Il ne s'agit pas de ça !

-Non ? Alors qu’est-ce que c’est ? -Demanda le jeune homme sur un ton ironique.

-C’est nous ! -Ondine glissa sa main sur son front pour enlever quelques gouttes de sueur. -On est le problème.

-Non ! Le problème ici, c’est toi ! -Cria Sacha. -Tu ne me laisse pas vivre, tu ne me laisse pas faire ce que je veux... J'étouffe ! Est-ce que je dois te demander la permission de respirer ? -Il s'arrêta, et baissa le ton de sa voix. -Ce n’est pas ce que je voulais dire... Je...

Les yeux d’Ondine se remplirent de larmes : -Je le savais.

-Je ne voulais pas dire ça mon amour... -Sacha s’approcha rapidement d’elle, mais elle s’écarta.

-Pourtant tu l’as dit. -Elle s’essuya avec son sweat quelques larmes : -C'était juste une question de temps...

-Pardonne-moi, je ne pensais pas ce que j’ai dit.

-Laisse tomber. -Ondine regarda Sacha, il avait le visage pâle : -Tu sais, peut-être qu’on aurait jamais dû se marier.

-Pourquoi tu dis ça ?

Elle sourit faiblement : -Peut-être que notre destin n'était pas lié. On ne se comprend pas, c’est tout... Notre relation n’était pas destinée au mariage.

-Ondine, tu sais parfaitement combien ça a été difficile de convaincre nos familles pour nous donner la permission de nous marier. Ce n'était pas facile, compte tenu de notre âge !

-Justement. On est trop immatures, on n’aurait jamais dû se marier, Sacha. Tu ne comprends pas ? Nous ne serons jamais d'accord sur les mêmes choses, on ne pense pas de la même manière... On est à la fois si semblable et pourtant si différent.

-Tu essaie de me blesser ? Eh bien laisse-moi te dire ce qui se passe en réalité...

Ondine secoua la tête : -Je veux juste que tu comprennes que c'était une erreur de se marier... On n’était pas préparé pour ça.

-C’est ce que tu voulais me dire la nuit dernière ?

–Oui, seulement je n'ai pas eu le courage. Sacha... Ça n’est pas venu dans mon esprit en une nuit. Ça fait déjà un bon moment que ça me tracasse... Et je n'arrivais pas à l’accepter. -Sa voix se brisa.

Le jeune homme, se rapprocha d’elle et la pris dans ses bras. Ondine se cramponna contre lui pendant quelques secondes, puis s’éloigna :

-Non, ne m’approche pas.

-Chérie, pourquoi tu fais ça ?

-C'était inévitable. Et ce que tu as dit tout-à-l’heure n’a fait que le confirmer. Les seuls doutes que j’avais ont été résolus par tes mots.

-Ondine, ce n'est pas ce que je ressens. C'est la colère qui m’a fait dire ça... -Sacha tendit la main pour la mettre sur son épaule, mais elle hocha la tête avec un froncement.

-Qu’est-ce que tu veux ? -Lui demanda-t-il en croisant ses bras.

-Ce que je veux. C’est le meilleur pour nous deux. Écoute-moi s'il te plaît.

-Non, je ne veux pas t’écouter. Je ne veux pas te quitter, parce que je t’aime. -Sacha ignora son refus et en s'approchant d’elle prit son visage dans ses mains.

Elle était sans défense contre l'action du jeune homme, il lui suffit de regarder ces yeux noisette qui semblaient se remplir de larmes : -Sacha…

-Je t'aime aussi, je t'aime beaucoup... Mais...

Il ne la laissa pas finir, qu’il s’approcha d’elle à moins de quelques millimètres de ses lèvres. Puis ils se retrouvèrent unis dans un baiser passionné.

A contrecœur Ondine atteint ses épaules et croisa ses bras derrière la nuque de Sacha. Elle essaya de ne pas penser pendant le contact avec ses lèvres douces. Elle sentait sa respiration en harmonie avec elle-même. Elle voulait juste profiter de ce moment de tendresse. Même si c'était le dernier.

Ils se séparèrent lentement tout en essayant de reprendre leur souffle. Elle le regarda dans les yeux et appuya son front contre le sien :

-Sacha... Pourquoi tu rends ce moment encore plus difficile ?

-Parce que Je t'aime.

Ondine laissa échapper un long soupir de ses poumons. Elle enleva son bras autour de son cou : –J’ai pris ma décision.

-Une séparation... ?

-C’est ce qu’il y a de meilleur à faire... -Ondine s'éloigna. -Un jour tu me remercieras.

Sacha ne bougeait pas :

-Je peux quitter le tournoi... Mais s'il te plaît ne part pas...

Ondine se retourna : -Non... Tu n'as pas à sacrifier ton rêve pour moi. –Elle posa un doigt sur ses lèvres : -Je ne veux pas que tu me reproche de t’avoir obligé à renoncer a quelque chose qui te tient à cœur.

-Mais...

-Pas de « mais » Sacha. -Elle soupira. -Je sais que c’est égoïste, mais maintenant je ne pense plus qu’à moi. Je n’ai plus rien à partager avec toi. Tu comprends ? 

-Mais tu es tout pour moi.

-Non. Tes amis comptent plus que moi pour toi, et tes matchs aussi. Ce n'est pas ce que je veux, je veux occuper tout ton cœur. Et pas qu’une partie.

Sacha la regarda une fois de plus. Maintenant, il savait ce qu'elle voulait dire. Maintenant il comprenait parfaitement. Elle avait raison.

Ondine compris son silence. Timidement elle s'approcha de lui et lui donna un rapide baisé sur la joue.

-Tu n’auras pas besoin de moi. Tu es né sous une bonne étoile. -Dit-elle tranquillement. -Adieu !

Sacha la rattrapa par son bras : -Attends...

-Arrête, s'il te plaît... -Ses yeux se remplirent de larmes à nouveau : -Et ne me cherche pas. Si le destin veut que nous soyons ensemble, il s’en chargera.

Sacha l’observa partir, sous les arbres vers la maison.

Pierre s’éloigna de la fenêtre, il avait vu toute la scène et, bien entendu ce qui se passait, la fin était imminente.

*******************************

Ondine monta l'escalier. Elle ouvrit la porte de sa chambre. Tout était en ordre et à sa place.

Elle s'appuya contre la porte, et regarda toute la pièce avant que ses yeux soient embués de larmes.

Elle essayait de retenir ses pleurs, tandis qu’elle s’essuyait ses yeux avec la manche de son sweat.

Elle se remit de ces émotions et commença à marcher vers le placard. De là, elle prit une petite valise vide qu’elle ouvrit et posa sur le lit.

Elle fit plusieurs voyages allés et retour. Elle emballa ses vêtements, jusqu'à ce que la moitié du placard soit vide.

Elle ferma sa valise et s'assit sur le lit. Son regard s’arrêta sur une photo, elle la prit sur la table.

Elle regarda la photographie pendant une minute. C’était une photo de son mariage, prises il y a un an.

Elle retourna la photo, face en bas sur la table de nuit et essuya une larme qui coulait sur sa joue.

Elle s’affala sur le matelas, tout en aspirant de grande bouffée d’air familier qu’elle était déjà habitués à respirer.

Elle ressentit un sentiment d'angoisse dans son estomac. Elle sentit une peur étrange qui la gênait et la noyait. Des nausées. Quelque chose montait, un acide chaud dans sa gorge tandis que ses envies de vomir étaient imminentes.

Elle eut des sueurs froides et courut vers la salle de bains.

*********************************

-Tu ne veux vraiment pas en parler ?

-Non, Pierre. Merci. -Répondit Sacha d’un air taciturne.

-Tu ne veux pas faire un tour ? 

L'autre jeune homme soupira : -Je n'ai pas envie de bouger. Je suis crevé.

************************************

Ondine plongea ses mains sous le robinet ouvert. Voyant que l’eau coulait à travers ses doigts, elle se pencha et rafraîchit son visage et son cou avec de l'eau froide.

Son malaise commençait à diminuer.

Le liquide incolore était comme un baume sur les rougeurs de sa peau.

Elle regarda son visage mouillé dans le miroir, les gouttelettes d'eau coulaient sur ses joues et tombaient dans l'évier de porcelaine.

Elle soupira, sa peau retrouva peu à peu sa couleur naturelle.

Elle mouilla ses cheveux et prit une serviette pour sécher son visage. Elle se sentait mieux.

*********************************

Pierre se retourna quand il entendit des pas dans l'escalier. Sacha avait un regard mélancolique, en regardant par la fenêtre. Il baissa les épaules et mit ses mains dans les poches de son pantalon.

Ondine descendit de la dernière marche et le regarda. Il lui tournait le dos et semblait déterminé à l’ignorer.

–Tu es sûre de ce que tu fais ? -La voix de Pierre interrompit ses pensées.

Elle déposa sa valise sur le sol : -Oui.

-Ondine...

-Écoute, Pierre. C'est ce qu’il y a de mieux à faire.

-Regarde, tous les bons moments que vous avez passés ensemble, je pense que tu vas trop vite. Les décisions importantes sont prises lorsque l'ambiance est plus calme.

Elle lui serra affectueusement la main : -J’ai déjà assez réfléchis avec le temps.

-Mais...

Ondine l'embrassa : -Au-revoir, Pierre. Je pense qu'il est temps de partir... C'est drôle, quand on y pense, tu arrives et moi je pars.

Il ne lui répondit pas mais pris son amie dans ces bras avec un profond chagrin.

–Pierre s’il-te-plait, ne pleure pas... Ou tu vas me faire pleurer moi aussi... -Un sanglot coupait sa phrase. Le jeune homme pleurait comme un enfant. -Pierre...

-Je sais. -Répondit-il d’une voix frêle. -Je ne peux pas m’en empêcher.

Ondine lui rendit son étreinte, tandis que ses yeux se remplirent de larmes. Elle essaya plusieurs fois de les retenir, mais elles trouvèrent un moyen rapide d'évasion, et glissèrent sur son visage : -Tu vas me manquer Pierre.

-Toi aussi, ma belle-sœur.

Elle lui sourit : -Mon beau-frère. -Elle se tourna vers Sacha qui était toujours de dos, il ne semblait pas vouloir la voir. Elle se mordit la lèvre inférieure avec tristesse : -Pierre ? 

-Oui ? 

Ondine tourna son visage vers lui : -Prend bien soin de... Sacha.

-Et qui va s'occuper de toi ?

-Ne t’inquiète pas. -Elle regarda sa montre. -Je ferais mieux d'aller, si je ne veux pas rater le bus.

Elle lui fit une autre accolade plus détendu et souleva sa valise, la jeune fille s'en alla sans se retourner une seule fois. -C’est la meilleur chose...

Sacha pris la cafetière et chercha une tasse. Il versa le liquide à la vapeur sombre :

-Tu veux un café ? –Demanda-il à son ami.

Il le regarda pendant un moment. -Sacha, qu’est ce qui ne va pas avec toi ? Ondine vient juste de partir et toi tu me propose un café ?

-Ce n’est pas moi, Pierre. Elle a pris sa propre décision sur un coup de tête...

-Mais à ce stade, tu sembles plus immature qu'elle.

-Tu ne vas pas me faire la leçon ? J’ai déjà eu ma dose !

-Non, je ne vais pas te faire la leçon.

-Et alors ?

-Je veux que tu y repense à nouveau.

-Non. -Dit Sacha. - =J'y ai suffisamment pensé.

Pierre se tut.

Quelques heures plus tard, il faisait déjà sombre, Sacha alla dans sa chambre. Au bout du couloir, les échos mélancoliques retombaient.

Il ouvrit la porte et entra. Il tendit la main pour allumer la lumière, mais finalement il abstenu. Il ne supportait pas de voir le vide qu'elle avait laissé.

Il alla ouvrir les rideaux de la fenêtre pour éclairer la pièce par la lune pâle. Il revint sur ses pas et découvrit la photo sur la table de nuit. Il l’a pris et sans regarder, la déposa dans un tiroir qui avait ouvert.

Il s'assit sur le bord du lit, ne sachant pas quoi faire. C’était si calme dans la maison, il pouvait même entendre les pas familiers d’Ondine, le doux son de sa voix quand elle demandait quelque chose, et même l’odeur de jasmin délicieux flottant dans l'air.

Il soupira. Jamais il ne pourrait s'habituer à cette solitude.

La lumière de quelque chose brillant dans l'obscurité. Il se déplaça, et contempla la lueur avec plus de précision. Il découvert que l'éphémère lueur mystérieuse correspondait à quelque chose sur la table de chevet. L 'Alliance d’Ondine.

Sacha pris l'anneau entre son pouce et l'index, il l’éleva au niveau de ses yeux et observa le diamant exquis bleus qui brillaient au clair de lune.

Il commença à trembler et un gémissement amer s'échappa de sa gorge. Des pleurs.

Les larmes lui brûlaient les yeux et, après les avoir longtemps gardés, les dégagea finalement comme un nœud qui opprimait sa poitrine. Il couvrit son visage avec ses mains et pleura, il pleura comme il n’avait jamais pleuré.

Deux semaines plus tard :

Ondine avait les mains posées sur la balustrade du balcon. Sa tête reposait sur elles.

L’après-midi se finissait, et la couleur orange du ciel s’enfouit sous le bleu profond du crépuscule.

Elle leva les yeux et bleu contemplait le ciel. Elle était dans cet état d'abstraction pendant presque une heure, après quoi elle s’éveilla.

Elle regarda la montre de son poignet et fronça les sourcils surprise. Elle abandonna le balcon.

Il faisait nuit.

Elle alluma la lumière et se hâta avec une certaine nervosité dans la salle de bains. Il s'arrêta au seuil de la porte.

Elle était décidée, et prit une profonde respiration, atteint le bouton et le pressa rapidement pour laisser place à la lumière. Elle s'approcha de l’évier et se pencha vers quelque chose que ces yeux avaient découvert.

Un sourire se forma sur ses lèvres, tandis que ses yeux devenaient plus aigus. Instinctivement, elle mit ses deux mains sur son ventre.

-Le test était positif ...

Laisser un commentaire ?