Abi dans le Pokéworld

Chapitre 37 : Dradogue, tout feu tout flamme

1739 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/08/2020 11:25

Dradogue, tout feu tout flamme

 

La nouvelle forme d’Echo n’est pas passée inaperçue dans la troupe. Mes amis nous ont félicité chaleureusement et Cédric a tout de suite voulu tester les nouvelles capacités du Pokémon lupin contre son Gravalanch. Il fallut cependant encore plusieurs jours pour qu’Echo soit en pleine possession de ses nouvelles forces et qu’il parvienne à garder le contrôle. Sa nature sauvage est bien plus prononcée sous cette forme et se révèle particulièrement en combat. Mais, une fois qu’il a repris confiance en lui, il se révèle être un Pokémon d’un calme olympien et d’une sagesse qui me surprend. Il est très attentif aux autres et avec Yucca, ils forment une paire de surveillants, toujours aux petits soins pour les membres de la troupe. Echo a aussi gagné en assurance, il fait maintenant pleinement confiance aux Pokémons des autres artistes. Il s’entend particulièrement bien avec le Simiabraz d’Isham, le cuisinier. Le Pokémon singe l’a pris sous son aile et l’emmène régulièrement dans des expéditions qu’eux seuls connaissent. Ils reviennent souvent chargés de fruits et épices précieux.


Je me sens apaisée et bien dans ma peau en ce moment. Parfois, je m’interroge. Je n’ai pas oublié avoir dit à Mathilda que ma présence ne serait que temporaire dans la troupe et j’étais partie pour découvrir les arènes Pokémons sur les conseils du Professeur Psiro… Parfois, je me demande si j’ai encore envie de poursuivre cette voie… Pourquoi partir ? J’ai des amis, et Phil… Lorsque ces interrogations me viennent, je les chasse de mon esprit et repousse à plus tard l’idée d’un éventuel départ.


Notre arrivée à Dradogue m’oblige, cependant, à y repenser. C’était la limite que je m’étais fixée… Les caravanes repartiront vers l’Est et contournerons les Montagnes du Dorn. Je souhaitais qu’en à moi, les traverser pour atteindre Sybak, la ville isolée au creux de la baie. Nous allons passer deux semaines à Dradogue. Je prends le parti de profiter de ces derniers jours et de me laisser le temps de prendre ma décision. Je n’ose pas en parler à Phil. Je ne veux pas le perdre, mais je ne veux pas non plus rester juste pour un garçon. Ça ne fait que quelques semaines que nous sommes ensemble et qui sait, ça pourrait ne pas durer. Ces derniers temps, Aude a cessé de se mettre à l’écart. A nouveau, elle roucoule autour de Phil, m’ignorant superbement. Je prends sur moi pour ne pas m’en mêler. J’aimerai que Phil pose plus de limites… Mais en a-t-il envie ?


Deux jours après notre arrivée à Dradogue, je passe, comme à mon habitude, la fin de matinée aux côtés de Furie et ses œufs. Echo est venu avec moi et s’est couché dans un coin à l’ombre. Victor frotte les œufs avec un chiffon. Soudain, Furie me pousse brusquement du museau. Je recule de quelques pas. Elle se cabre devant moi et agite la tête de haut en bas.

-      « Furie ? Que se passe-t-il ? » je m’exclame, surprise.

-      « Elle te défie, Abi. » répond calmement Victor avec un sourire en coin.

-      « Me défier ? mais pourquoi ? »

-      « Elle a fait exactement pareil avec moi lors de ses premiers œufs. Si tu la bats, elle te confiera sûrement un de ses Ponytas. »

-      « Vraiment !? » je suis stupéfaite.

-      « Hum, hum. » répond Victor en hochant énergiquement la tête.

-      « Echo ? Tu viens m’aider ? »

-      « Roc. » jappe-t-il en se relevant prestement et en se mettant en position.


-      « Echo, Groz’yeux ! »

Le regard de mon Pokémon loup se durcit tandis que la Galopa pousse un puissant rugissement. Furie enchaine avec une attaque Nitrocharge, Echo recule de quelques pas sous le choc. Il réplique avec Tomberoche. Galopa n’arrive pas à esquiver et encaisse pas mal de dégâts de cette attaque roche. Elle secoue la tête et sa corne se met à briller. Elle se jette sur Echo et lui assène une belle attaque Mégacorne. Echo accuse le coup plus puissant que les attaques feu sur lui mais se relève. Les deux Pokémons lancent deux Vive-attaques qui s’entrechoquent. L’avantage de vitesse de Furie lui permet de prendre l’avantage et une nouvelle fois, Echo est contraint de reculer.

-      « Echo, Jet de sable et cache toi dans le nuage ! » je m’exclame.

Mon Pokémon réagit immédiatement et disparait rapidement de la vue de tous dans un nuage de sable. Galopa le cherche du regard et finit par envoyer des Flammèches au hasard.

-      « Maintenant, Vif Roc ! »

Echo sort du nuage à une vitesse impressionnante, des piliers de roche sortent du sol juste devant lui et vont renverser Furie. La puissante attaque roche vient à bout de la belle jument qui recule et penche sa tête jusqu’au sol, reconnaissant sa défaite. Echo bascule la tête en arrière et lance un puissant Hurlement vers le ciel.

Je m’avance vers lui, pose ma main sur sa tête et le félicite. Il frotte son museau contre ma jambe, dans son regard, je distingue encore le Rocabot enjoué qu’il était. Furie s’avance vers moi, je flatte son encolure.

-      « Tu t’es bien battue, Furie. Je suis impressionnée. »


Elle me contourne et vient me pousser dans le dos, me faisant avancer jusqu’aux œufs. Elle gratte ensuite le sol de ses pieds.

-      « Tu veux que je choisisse l’un des œufs ? » je demande.

-      « Hhhiiii ! » acquiesce-t-elle, énergiquement.

-      « Merci Furie. J’en prendrai le plus grand soin. »

Je me penche et prend délicatement l’un des œufs. Au contact de mes mains, je sens sa surface devenir de plus en plus chaude, d’une chaleur douce et rassurante. Soudain, la coque se fendille.

-      « Ha ! » je m’exclame.

-      « Ne t’inquiète pas, il est en train d’éclore. » me sourit Victor.

Je redépose l’œuf au sol et m’assoie à côté de lui. Pendant plusieurs minutes, l’œuf se craquelle et des morceaux de coquilles bougent puis finissent par tomber. Un petit ponyta apparait. Lorsqu’il est complètement dégagé, les flammes de sa crinière et de sa queue s’embrasent. Il est minuscule, je ne pensais même pas que c’était possible. Furie souffle sur mon épaule. Je me penche doucement et pose la paume de ma main sur la tête du petit Ponyta. Il ouvre ses grands yeux noirs et les plantent dans les miens.

-      « Bonjour, petite Torche ! Bienvenue. » je lui souris.

-      « Hiiii ! » répond la petite créature.

Elle s’arcboute sur ses pattes et se soulève. Ses pas sont maladroits et elle vient s’écrouler sur mes genoux. Je la prends dans mes bras.

-      « Elle est magnifique. » je murmure.

-      « Oui, c’est un beau spécimen. » sourit Victor. « Tu vas voir. Les premiers jours, les Ponytas grandissent très vite. »

-      « Doit-elle rester avec Furie ? » je demande.

-      « Non. Maintenant, elle doit rester avec toi pour continuer à s’imprégner de ton odeur et de ta voix. Mais ça fera plaisir à Furie que tu lui ramènes de temps en temps. » me confit-il.

-      « D’accord. Tu es belle, Torche. » je murmure au petit être qui s’est endormie sur mes genoux.

 

Effectivement, les jours suivants Torche grandit à vue d’œil. Elle atteint en une semaine la hauteur de mes genoux au garrot. Sur les conseils de Victor, je ne la rentre jamais dans sa Pokéball et elle me suit partout avec Echo. Victor dit que c’est le meilleur moyen pour qu’elle soit parfaitement sociabilisée et le moins craintive possible, ce qui est un problème fréquent chez les Ponytas. Torche se révèle être un Pokémon curieux et discret. Echo s’en occupe avec douceur et attention. Personne ne peut l’approcher sans son consentement. Le Reptincel de Phil s’entend très bien avec Torche, leur nature commune les rapproche et Reptincel l’amuse souvent en lançant de petites flammèches vers le ciel. Torche essaye de faire pareil mais son feu intérieur n’est pas encore assez puissant. Pour le moment, elle apprend surtout à contrôler la chaleur des flammes de son encolure et de sa peau pour ne pas me bruler. Furie et le reste du troupeau lui sont d’une grande aide dans ce sens. Torche a un petit frère qui a éclot du second œuf. Victor s’en occupe et l’a dénommé Zigzag car il caracole tout le temps, ne tient pas en place et est déjà très combatif.


J’ai l’impression qu’en ce moment, on ne pourrait faire mieux.


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