L'Appel de la Mer

Chapitre 3 : Des jours avec et des jours sans

2712 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/12/2020 11:50

Au bord de la route 104.

-         « C’est la fin des vacances Piko, les touristes sont partis. »

-         « Goééé goééé »

-         « Tu me connais, retrouver le calme de notre cabane ne me dérange pas le moins du monde ! »

Goélise se pose sur l’épaule de son dresseur, et frotte affectueusement son bec contre la joue mal rasée du marin.

-         « Oui, allons prendre un peu la mer. Elle est étrangement calme depuis plusieurs mois… Je me demande bien ce que ça veut dire. »

 

°°°°°

 

Mon réveil sonne à 7h30. J’ai envie de saluer Ben et maman avant qu’ils aillent travailler. Juun et moi descendons, papa et Pifeuil ont préparé le petit-déjeuner. On s’installe tous les 6. La radio est allumée et souhaite une bonne rentrée à tout le monde. C’est aujourd’hui !

Ben va commencer son internat et sa formation agricole. L’école reprend pour ceux qui suivent un cursus plus classique. Et l’année de dressage peut vraiment commencer avec la réouverture des arènes pour 10 mois !

Maman amène Ben à son internat. Elle me dit de faire de mon mieux, de profiter de cette grande aventure. Ben me souhaite bonne chance et taquine Gobou avant de partir.

Je vais m’habiller et prendre mon sac. Et voilà, je suis prête à quitter ma chambre. Ça me fait drôle, mais savoir que cette chambre m’attend si j’en ai besoin me rassure. Juun se tient à côté de moi, confiant.

-         « On y va Juun ? »

-         « Gobou ! »

Je descends. Ça va faire drôle à papa, il y a toujours eu mon frère et moi à la maison. Et là il n’y aura plus personne la journée. C’est pour ça qu’il a repris un travail à mi-temps à la mairie d’ailleurs. Pifeuil a aussi été engagé pour l’entretien des plantes du village. Sa maîtrise de la botanique n’est plus à prouver.

Papa m’attend. Il me tend une boite avec un repas pour ce midi. Je lis la fierté dans ses yeux. Il me dit d’être prudente et d’appeler de temps en temps. Promis !

 

Il fait beau encore aujourd’hui.

Notre première étape va être la route 101, en direction de Rosyères. Ce village ressemble au nôtre, et est plutôt tranquille. Je passerai la nuit dans le centre, avant de me diriger vers Clémenti-ville, la première ville avec une arène.

C’est parti !

 

Nous nous engageons sur la route 101, que nous connaissons déjà un peu.

On aperçoit quelques personnes passer en courant, visiblement en retard pour leur travail ou pour l’école.

Nous avons le temps, et nous profitons du beau temps et du calme de ce coin d’Hoenn. 

En milieu de matinée, on entend des jappements sur notre droite. Un Ponchiot sort des fourrés, on en aperçoit quelques autres dans les hautes herbes. Ils semblent observer la scène.

Le Ponchiot se poste devant nous.

-         « Bonjour Ponchiot. Tu veux tester ta force contre Gobou ? »

-         « Pon ! »

-         « Qu’en dis-tu Juun ? »

-         « Gobou ! »

Il va se positionner face au petit Pokémon canin.

Ponchiot est rapide et s’élance vers Gobou, les crocs sortis et luisant.

-         « Esquive et lance Pistolet à eau ! »

Gobou esquive facilement l’attaque de Ponchiot, puis envoie son Pistolet à eau. Ponchiot repart dans l’autre sens, esquivant de justesse l’attaque.

Il se campe face à Gobou, ses yeux deviennent rouges. Il tente une attaque Gros yeux. Gobou réagit avec un puissant Rugissement, qui m’impressionne ! Ponchiot est très impressionné et ne sait plus quoi faire. Gobou en profite pour enchaîner avec Pistolet à eau, qui touche cette fois.

Ponchiot s’ébroue puis Charge. Mais il est encore peu sûr de lui, Gobou l’esquive facilement en faisant un bond sur le côté, et lui assène sa propre Charge sur le flanc gauche.

Vexé, Ponchiot profite de la proximité et vient mordre Gobou. Gobou est surpris et pris dans les mâchoires de Ponchiot ne peut plus bouger.

-         « Pistolet à eau à bout portant ! »

Gobou se ressaisit, et termine le combat avec Pistolet à eau.

Je félicite Gobou et vais voir comment va Ponchiot. Un autre Ponchiot s’approche et le lèche. Notre petit combattant se relève, jappe dans notre direction, puis se sauve dans les hautes herbes.

La combativité des Pokémons m’impressionne toujours, tout comme leur capacité de régénération bien supérieure aux humains. Nous avons trouvé un équilibre ensemble, les humains canalisent les Pokémons qui les rendent plus forts.

 

Juun est satisfait, nous reprenons notre route vers Rosyères. J’y suis allée souvent avec mes parents, mais en tant que dresseuse ça prend une autre dimension.

En fin de matinée, nous sommes aux portes du village. On se pose un peu à l’écart de la route pour manger. Gobou semble avoir déjà bien récupéré. Il y a peu de monde à cette heure-ci, c’est agréable.

On entend au loin les jappements joyeux des Ponchiot.

 

Une fois repus, nous entrons dans Rosyères. C’est un petit village de campagne. Le Professeur Seko en parle souvent, disant que dans ce village la nature est au cœur de la vie quotidienne. Les maisons sont assez éparses, il y a énormément de verdure et peu de Pokémons sauvages dans les environs.

Nous n’y resterons pas longtemps, mais c’est notre première étape.

Je vais réserver une chambre au centre Pokémon, il y a de la place. On fait ensuite un tour du village. On passe par la boutique, je regarde si quelque chose pourrait être utile. J’ai tendance à pas mal anticiper, et je me dis qu’avoir une deuxième potion et un deuxième Total soin peut me servir. J’en prend donc un de chaque.

Vers 17h on a fait le tour du village. On va se trouver un coin tranquille et on fait une séance d’entrainement. On s’échauffe et on répète chaque attaque. Puis on s’attelle à Coud’boue de nouveau. Gobou n’a plus besoin de mouiller le terrain avant, il arrive à utiliser rapidement son environnement. Après plusieurs essais, il envoie de la boue concentrée à un endroit précis ! Super, il maîtrise Coud’boue ! On travaille un peu sa précision pour qu’il soit parfaitement à l’aise.

 

En fin de journée, nous retournons au centre Pokémon. On prend notre repas dans leur cantine. Il n’y a guère qu’un infirmier et une autre personne. Je profite de ce calme.

Une fois dans la chambre, j’envoie un message à mes parents pour dire que tout va bien.

On se couche tôt, j’ai hâte de m’élancer sur le route 102, vers Clémenti-ville !

 

 

Je suis réveillée par des voix dans les couloirs. Une dispute ? Non, la voix masculine a l’air plutôt enthousiaste.

Je m’étire et prend le temps d’émerger complètement.

Je m’habille, et accompagnée de Gobou, je descends manger. Jus d’orange, pain, beurre, confiture de baies, il y a tout ce qu’il faut.

Je reconnais la voix masculine que j’avais entendu au réveil. Un adulte d’une trentaine d’année, des cheveux noirs noués dans la nuque, parle avec de grands gestes à la femme en face de lui.

-         « Mais tu sais la chance que nous avons !! Pendant 6 mois nous allons pouvoir étudier ces ruines anciennes ! »

-         « Oui oui je sais, mais peut-on déjeuner tranquille professeur ? »

-         « Oui bien sûr… J’espère arriver à déchiffrer ce langage ancien ! »

Des ruines à Rosyères ? Ah oui c’est vrai, il y a en a derrière le centre Pokémon. On les avait visité avec l’école il y a quelques années. C’est vrai que c’est intriguant, et ce doit être chouette de pouvoir y travailler. L’archéologie, je trouve ça passionnant.

 

Après avoir débarrassée ma table, je monte dans ma chambre récupérer mes affaires. Je défais les draps, les plie au pied de lit et nous partons.

Gobou semble moins enthousiaste de reprendre la route, peut-être est-il fatigué malgré tout de la journée d’hier. Je lui propose de le porter, ce qu’il refuse dans un premier temps.

Je sors de la ville. J’aperçois lesdites ruines au loin, derrière le centre Pokémon. Il faudra que j’y retourne un de ses quatre.

L’hôtesse d’accueil du centre m’a conseillé d’être discrète si je veux éviter les combats. Il y a de nombreux dresseurs et Pokémons sauvages sur le route 102, qui aiment se battre. Je n’ai que Gobou donc il ne faudrait pas que je me retrouve seule. Il faut une bonne journée pour la traverser, voir un peu plus si on prend son temps.

Je verrai bien.

 

La route 102 est une route de campagne entourée d’une forêt éparse et bercée par le vent marin. On se rapproche progressivement des côtés Sud d’Hoenn. Le ciel s’est couvert de quelques nuages, mais il fait toujours bon.

La matinée se déroule calmement, personne ne nous propose de combat, et nous apercevons des Pokémons sauvages, sans que ceux-ci ne nous défient.

En milieu de matinée, on tombe sur un petit lac. Gobou sautille sur place et m’interroge du regard.

-         « Et si on faisait un pause ? »

-         « Gobou ! »

Il est ravi et va plonger dans l’eau. Je retire mes chaussures, retrousse mon pantalon et vais me joindre à lui. L’eau est fraiche, mais c’est agréable après avoir marché. J’adore le contact avec l’eau.

Alors que je commence à éclabousser Gobou, il se fige et fixe quelque chose qui flotte dans l’eau… Une petite boule bleue s’approche de nous… Puis deux oreilles bleues aussi émergent…Et finalement un Marill !

Il est vraiment adorable ! Il s’approche calmement de nous.

-         « Bonjour Marill ! »

-         « Maaaarill »

-         « Je m’appelle Emma, et je te présente Gobou. On profitait du lac pour se détendre. Veux-tu te joindre à nous ? »

-         « Ma… »

Il se méfie et reste à bonne distance. Je n’insiste pas et nous continuons à jouer avec Gobou. Marill ne s’approche pas mais nous observe. Après une dizaine de minute, ça me titille quand même de l’attraper… Surtout qu’il ne s’en va pas. Mais l’attraper ne va pas être facile.

-         « Marill, que dirais-tu d’un combat contre Gobou ? »

-         « Ma ? »

-         « J’aimerais beaucoup que tu viennes avec nous. Je veux être une dresseuse de Pokémon, et j’aime beaucoup la mer. »

-         « Ma… Marill ! »

Il est d’accord. Le combat va visiblement se faire dans l’eau. Chouette !

Marill est un plus rapide que Gobou, et commence à éjecter de l’eau dans tous les sens. Ce doit être Tourniquet, mais qui n’a pas d’effet particulier sur Gobou. Ce dernier en profite pour faire un joli enchaînement de Coud’boue et de Charge qui touche les deux fois. Marill perd un peu en précision mais semble bien encaisser.

Il enchaîne avec une attaque Mimi-queue. Sa queue bleue s’agite dans tous les sens sur l’eau, dissipant complètement mon Pokémon qui ne fait plus attention au combat. Il rate complètement son attaque Charge.

Marill en profite pour faire un Pistolet à eau qui réveille un peu mon Pokémon.

Les deux Pokémons aquatiques vont ensuite se tourner autour avec leur attaque Charge. Gobou a pris en aisance dans l’eau et ne se laisse plus toucher, enchaînant les attaques réussies. Il finit par mettre Marill hors d’état de combattre.

Je lance une de mes Pokéballs. Marill réagit juste avant que la Pokéball le touche, il met un coup de queue me renvoyant la balle. Puis il plonge et disparaît.

Dommage.

 

La matinée est déjà bien avancée, on pique-nique sur place.

Avant de repartir, je propose à Gobou de le porter, ce qu’il accepte cette fois.

L’après-midi se passe bien, nous ne croisons pas de dresseur souhaitant nous combattre. Et ça me va, Gobou peut récupérer.

En milieu d’après-midi il commence à gigoter dans mes bras, je le pose et le laisse marcher. Il va farfouiller autour de nous.

-         « Gob gobou ! »

Il m’appelle après s’être enfoncé dans un taillis. Je le rejoins et constate qu’il a trouvé un arbuste plein de baies orans. Il en mange une, lui redonnant toute son énergie. J’en cueille deux supplémentaires et nous reprenons notre chemin.

 

En fin de journée, il nous reste encore une paire d’heure de marche pour arriver à Clémenti-ville. Je décide de nous arrêter à l’abri d’un gros arbre feuillu, un peu à l’écart de la route.

Gobou est de nouveau en plein forme, je lui propose un entraînement. En regardant dans le Pokédex, l’attaque Clairvoyance m’apparait comme une bonne suite dans les apprentissages. Elle annule l’immunisation des types spectres face aux attaques normales et combats, et remet l’esquive de l’adversaire à son chiffre de base. De plus, si un jour on est perdu, ça peut nous être utile. J’explique l’attaque à Gobou, qui essaie. Il s’assoit et se concentre, observant l’arbre. Difficile de dire si ça fonctionne pour le moment, il faudra retenter plusieurs fois.

On se couche une fois la nuit tombée, on entend la vie de la route 102 continuer tranquillement.

J’ai un peu de mal à dormir avec tous ces bruits. Je gigote un peu, faisant grogner Gobou que je dérange.

Je finis par m’endormir quand les étoiles sont bien brillantes, même à travers les nuages, dans le ciel d’Hoenn.

 

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