Ciléo (ou ma vie de PNJ)

Chapitre 1 : Ciléo - 10 ans

4155 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 23/01/2022 21:39

Archipel des Sevii, île numéro une.


La sonnerie de l’école était si forte qu’on l’entendait dans tout le village. Certaines mauvaises langues d’anciens cancres disaient qu’elle résonnait jusqu’au sommet du Mont Braise. La silhouette majestueuse du grand volcan dominait toute l’île comme un dieu du feu, protecteur ou destructeur selon les époques. Sur le chemin reliant l’école primaire à la grande place de l’unique cité de l’île tropicale, trois enfants marchaient côte à côte, leurs gros cartables hissés sur leurs frêles épaules.

« J’ai tellement hâte que l’année soit finie ! S’écria le petit garçon de droite en sautillant comme un flambino. Cet été, Papa m’a promis de m’emmener à Kanto pour que choisisse mon premier pokémon chez le professeur Chen !

- Wouah trop classe ! Lança son camarade au centre de la marche. Tu vas choisir lequel ?

- Moi à ta place je prendrais bulbizarre. Déclara l’écolière à sa gauche. Quand il évolue en florizarre il y a une fleur qui lui pousse sur le dos, c’est trop beau !

- Bah moi je prendrais carapuce, parce qu’avec un tortank je pourrais traverser la mer et aller jusqu’à Unys !

- T’es vraiment nul en géographie Logan, le railla la fillette. C’est trop loin pour y aller sur le dos d’un pokémon.

- Non, j’ai déjà décidé : ce sera salamèche ! S’exclama le rêveur du jour.

- Les dracaufeu c’est trop cheaté…

- Et toi Ciléo ? Tu prendrais lequel ? » Demanda la seule fille du groupe en se retournant.

Un quatrième garçon les suivait à petite distance. Il lisait tout en marchant. Il mit quelques secondes à réaliser que sa camarade venait de lui parler. Perturbé dans la coordination de ses mouvements, il releva la tête trop tard et se mangea le poteau d’un lampadaire. Son livre de géologie tomba à terre et il frotta son nez endolori. Il en profita pour rehausser ses lunettes avec son majeur.

« Arrête de lire en marchant ! Tout le monde te le dit, tu vas finir par te casser un truc ! Beugla l’écolier rêvant de salamèche.

- Ouch… C’était quoi ta question Violette ? Demanda Ciléo dans une grimace douloureuse en regardant sa camarade.

- Comme premier pokémon, tu choisirais quoi ? Carapuce, salamèche ou bulbizarre ? »

Ciléo regarda ses trois amis tour à tour. Aucun son ne sortait de sa bouche, mais il voyait les lèvres de Logan prononcer le nom "ca-ra-pu-ce" de manière exagérée. Ciléo esquissa un petit sourire modeste.

« Personnellement, j’aimerais mieux un pokémon électrique, un pikachu ou un magnéti par exemple.

- Pourquoi ça ? Demanda le garçon de droite.

- Les pokémon électriques sont une source d’énergie infinie. Un seul voltorbe peut alimenter une maison entière et couvrir tous ses besoins en électricité. C’est presque magique !

- T’es vraiment un gars bizarre, grimaça Logan.

- C’est vrai que c’est trop mignon un pikachu ! » Chantonna Violette.


ooOooOoo


« Aujourd’hui les enfants, nous allons apprendre les rudiments des combats pokémon. » Annonça la professeure de la classe de CM2 en frappant dans ses mains pour attirer l’attention de ses élèves. Un brouhaha digne d’une volière de poichigeons lui répondit. En une seconde, sa classe s’était transformée en ménagerie de férosinges excités.

« Ouais ! Trop bien !!!

- J’ai besoin de six volontaires…

- Moi !

- Non moi !

- Moi moi moi !

- Mooooââââ !

- Oh là là… Pas tous en même temps s’il vous plaît ! » Tempéra la maîtresse d’école.

Tous ses élèves ou presque levaient la main.

« Alors, hum… Disons Betty, Jean-Loïc, Logan… Et puis… Violette, Amara… »

L’institutrice réfléchissait au dernier élève qu’elle pouvait choisir. Elle voulait la parité, alors elle cherchait un troisième garçon. Ils levaient tous la main très haut à s’en déboiter l’épaule, tous sauf un.

« Ciléo ? »

Le petit garçon leva le nez de sa feuille de calculs, un peu étonné d’entendre prononcer son nom. Il était en train de prendre de l’avance sur ses devoirs de mathématiques.

« Euh, oui mademoiselle Nora ?

- Tu ne veux pas participer ?

- Oh. Si vous insistez…

- J’insiste. » Répondit la professeure en réprimant un rire.

Ciléo était un excellent élève, mais il avait souvent l’air dans la lune et malgré toutes ses connaissances à leur sujet, il avait également des difficultés avec les pokémon en chair et en os. Il était déjà arrivé en cours les bras couverts de griffures de miaouss. Un jour, alors qu’il cueillait des champignons dans le Bois Baies de l’île trois avec ses parents, un chétiflor l’avait fouetté avec ses lianes. Même le rattata domestique de la classe de CE1 l’avait mordu. En dix ans, c’était le seul enfant à s’être fait agresser par ce rongeur insignifiant et réputé docile dans toute l’école. Son institutrice estimait de son devoir de l’aider à surmonter cette faiblesse, elle espérait juste ne pas avoir déclenché les engrenages d’une catastrophe en le nommant volontaire contre son gré.

Alors que toute la classe sortait dans la cour pour les travaux pratiques, la plupart de ses camarades toisèrent Ciléo avec des regards envieux. L’institutrice sortit six pokéballs de sa poche de gilet et les présenta à ses élèves au creux de ses paumes.

« Prenez-en chacune une. »

Les enfants hyper motivés se bousculèrent pour attraper leur capsule rouge et blanche. Ciléo les laissa se battre tous les cinq comme des luxio enragés et s’approcha posément de son enseignante pour se saisir de la dernière pokéball.

Le premier combat opposa un wattouat molletonneux à un nidoran mâle, respectivement menés par Violette et Betty. Violette était subjuguée par la beauté et la douceur de son pokémon, quant à Betty elle était heureuse d’être tombée sur un pokémon poison. Elle-même possédait déjà un mystherbe qu’elle entrainait les week-ends. Le combat fut méthodique, les deux élèves étaient très appliquées, elles avaient envie de bien faire. Betty remporta finalement le match en terminant par une attaque double-pieds. Nidoran l’avait malgré tout échappé bel, ses mouvements étaient très ralentis depuis qu’il avait subi la cage-éclair de son adversaire.

La place fut libérée et l’enseignante fit signe à Ciléo et Jean-Loïc de se mettre en position au centre du terrain de fortune, encerclé par les vingt autres élèves de sa classe assis en tailleur sur la terre damée. Elle leur avait donné pour consigne de rester suffisamment éloignés des combattants pour leur sécurité.

Jean-Loïc était un petit garçon passionné de camping. Il attendait avec impatience son prochain anniversaire, car ses parents avaient promis de lui offrir un pokémon. Son type préféré était le type sol, alors lorsque sa capsule s’ouvrit pour révéler un nodulithe, il bondit de joie.

« Trop bien ! »

Ciléo dégoupilla la pokéball qu’il tenait dans la main et la lança devant lui avec un manque d’entrain flagrant. Un petit pokémon rond et rose jaillit dans un éclair rouge. A peine libéré, il se mit à flotter dans les airs en s’aidant des deux ailettes vertes en forme de feuilles qu’il avait sur la tête. Il semblait heureux de retrouver sa liberté.

« Grani, granivol !

- Voilà un duel intéressant, commenta l’enseignante. Est-ce que quelqu’un sait pourquoi ? Jean-Loïc ? Ciléo ?

- Mademoiselle on peut commencer le match ? J’ai trop hâte !

- Réponds à la question Jean-Loïc.

- Je suppose que vous parlez du double type de granivol. Sa capacité au vol le rend vulnérable aux attaques roches de nodulithe, alors qu’en tant que pokémon plante il aurait pu avoir l’avantage.

- C’est exactement ça ! Bravo Ciléo.

- Bon on peut y aller là ? S’impatientait Jean-Loïc.

- Très bien, allez-y…

- Nodulithe jet de sable ! »

Ciléo ne s’attendait pas à ce que son camarade s’enflamme à ce point, pourtant c’était toujours la même rengaine à chaque fois qu’il y avait des pokémon en classe. Violette et Betty s’étaient montrées à peine plus calmes lors de leur affrontement.

« Graniii ! Chouina le granivol aveuglé par le sable dans ses yeux.

- Et maintenant anti-air ! »

Nodulithe lança un gros caillou sur le granivol pour le plaquer au sol. Le pauvre pokémon plante semblait perdu, il n’avait pas l’habitude d’être livré à lui-même en situation de combat. Or, Ciléo restait figé, et son ami mais néanmoins adversaire, nodulithe, ne le ménageait pas, échauffé par le petit garçon en vert complètement survolté dans son dos.

« Ciléo, c’est à ton tour d’attaquer, fit l’institutrice d’une voix gentille mais ferme.

- Alors, euh… Vampigraine. »

Granivol frémit des feuilles avant de lancer sa graine vampirique sur son rival. Les racines de la petite graine se glissèrent entre les fissures du corps de nodulithe et commencèrent à aspirer son énergie vitale. Ciléo avait beaucoup hésité entre la vampigraine et la vol-vie, il avait tranché en faveur de la vampigraine car elle avait l’avantage de rester accrocher à nodulithe jusqu’à la fin du combat.

« C’est bien Ciléo, l’encouragea l’enseignante.

- Coud’boue ! »

Suite à la technique anti-air, granivol était coincé à terre, il était désormais vulnérable aux attaques du type sol. Le petit Jean-Loïc fan des sabelettes n’attendait que ça. La coud’boue renversa le granivol.

« Granii ! » Gémit le petit pokémon.

Ciléo avait toutes les connaissances théoriques nécessaires pour le dressage et les combats pokémon, mais en situation de match, il réfléchissait trop… Trop longtemps et trop lentement. Il n’avait pas les réflexes, ni le rythme, il n’avait pas "la fibre" des dresseurs. Il lui aurait suffi de crier "balle graine" ou "vol-vie" pour sauver granivol, mais les mots ne sortaient pas. Granivol s’était rarement fait aussi malmener. Il se roulait en boule au sol en pleurant à moitié. Il jeta un regard implorant au jeune Ciléo. Le garçon bouleversé ne savait plus quoi faire.

« Grani…

- Et maintenant, le coup de grâce ! Boule roc ! Brailla Jean-Loïc. 

- Eh ! Non ! » S’écria Ciléo.

Il se précipita dans la mêlée et fit barrage de son corps pour protéger granivol.

« Ciléo !!! » Hurla la professeure en panique.

Nodulithe lança son bloc de roche qui atterrit sur la hanche de Ciléo. Le petit garçon tomba à la renverse sur un tapis de feuilles mortes, ses camarades poussèrent des cris stridents. Nodulithe se figea d’horreur, il venait d’attaquer un enfant humain. Mademoiselle Nora se jeta à genoux auprès de Ciléo.

« Bon sang Ciléo tu vas bien ?!? Rien de casser ? Tu as mal quelque part ?!? »

Le petit garçon redressa le buste en s’aidant de ses bras et en grimaçant. Le fragile granivol le regardait se masser le flanc en frottant ses yeux humides avec ses petites pattes. Il peinait à réaliser que ce gringalet était intervenu pour le protéger.

« Arg… Oui Mademoiselle, ça va…

- Ouf ! Ne refais plus jamais un truc comme ça tu m’entends ? Jamais !

- Je suis désolé Ciléo ! » Déclara Jean-Loïc tout penaud, les genoux tremblant comme des stalgamin. L’espace d’une seconde, il s’était imaginé avoir tué son camarade de classe.

« Grani. »

Le granivol s’approcha timidement de Ciléo encore assis par terre. Il se frotta à sa manche de chemise avec affection.

« Grani grani…

- Il te dit merci. » Expliqua la maîtresse d’école.

Perplexe, Ciléo resta immobile un moment, puis il finit par caresser le crâne du pokémon entre ses deux ailes verdâtres.

La frayeur causée par Ciléo avait refroidi l’ambiance, le dernier combat se déroula dans un calme olympien. Mademoiselle Nora n’eut aucun mal à tenir sa classe le reste de la journée, même quand la cloche sonna la fin des cours à seize heures. Le petit troupeau de ponyta sauvages qui constituait normalement sa classe quitta les lieux dans l’ordre et la sérénité.

La professeure regardait Ciléo remballer ses affaires plongée dans ses pensées. Elle finit par l’interpeller quand il eut accroché son cartable sur son dos.

« Ciléo ?

- Oui mademoiselle ?

- J’ai une mission importante à te confier : tu peux amener mes pokémon au centre pokémon pour les faire soigner ? »

Le petit garçon était très étonné par cette demande. Il était un peu anxieux aussi, il se demandait quelle mésaventure allait encore pouvoir lui arriver.

« Si vous insistez… » Répéta-t-il sur un ton hésitant.

Ciléo n’était pas du genre à désobéir à sa maîtresse, mais son intonation laissait clairement sous-entendre qu’il trouvait l’idée mauvaise. L’institutrice avait deviné ses pensées, elle s’adressa à lui d’une voix douce :

« C’était très imprudent ce que tu as fait cet après-midi, mais aussi très courageux et très noble de ta part. Tu te soucies du bien-être des pokémon, alors j’ai confiance en toi. Tu dois simplement apporter ces pokémon à l’Infirmière Joëlle et me les rendre demain matin en pleine forme. Ne déverrouille aucune de ces pokéballs, d’accord ?

- Oui mademoiselle.

- Merci Ciléo. »

 

Le centre pokémon n’était qu’à deux rues de l’école. De plus, le bâtiment était sur le chemin de Ciléo pour rentrer chez lui. En pénétrant dans l’hôpital pour pokémon, il trouva l’Infirmière Joëlle en grande conversation avec un beau jeune homme d’un quart de siècle, à la chevelure brune bouclée et soyeuse. Il portait une chemisette grise et une cravate verte lui conférant l’allure d’un gendre idéal.

« Je vais installer un PC pour que les dresseurs puissent stocker leurs pokémon dessus, ça vous permettra de gagner de la place.

- Merci beaucoup Léo, je me sentais vraiment démunie.

- Je vous en prie ! C’est mon travail après tout ! Répondit le jeune homme avec un large sourire.

- Je l’ignorais en réalité, on raconte partout que vous êtes un… » L’infirmière semblait hésiter sur le terme à employer.

« Un collectionneur de pokémon simplement.

- Vous pouvez le dire vous savez ? Ce n’est pas une insulte : je suis un pokémaniac ! »

L’homme riait de bon cœur, Ciléo attendait sagement en retrait, il n’avait pas envie d’interrompre une discussion entre adultes. La généreuse infirmière remarqua sa présence et s’adressa à lui.

« Bonjour jeune homme, tu as besoin de quelque chose ?

- Bonjour… C’est mademoiselle Nora qui m’envoie, il faut soigner ses pokémon.

- Bien entendu ! Donne-les-moi, je vais m’en occuper.

- Merci infirmière… »

Ciléo dépassa sa réserve et confia les six capsules à la jolie vétérinaire. Elle les plaça délicatement sur sa machine à soin. Le pokémaniac de l’autre côté du guichet ne la quittait pas des yeux avec un sourire distrait, il remuait entre ses doigts un tournevis comme un tic. La leveinard du centre arriva en se dandinant et présenta son plateau chargé d’une petite collation pour le visiteur.

« Levei leveinard ! Cria la pokémon bienheureuse.

- Merci beaucoup. » Dit le jeune homme en se saisissant du verre sans le regarder, il n’arrivait pas à détacher son regard de la belle soignante.

Il porta le verre à ses lèvres et but trois gorgées du liquide sans se poser de question. Au bout de quelques secondes, il réalisa ce qu’il venait de faire.

« Attends… C’était quoi ça ?

- Levei leveinard ! » Répondit la pokémon en tendant le plateau pour qu’il repose son verre et prenne un biscuit en guise d’accompagnement.

« Oh non… »

Jusqu’à présent, Ciléo n’accordait que peu d’attention au mystérieux visiteur du centre, mais en voyant son visage gonfler et prendre une teinte violacée proche des smogos, il commença à s’en préoccuper.

« Vous allez bien monsieur ?

- Non, je suis allergique au lait. Beurp ! »

Le pokémaniac lâcha son tournevis et plaqua une main sur sa bouche. De l’autre il agrippa son ventre alors qu’il commençait déjà à avoir une crampe abdominale. D’un pas vif mais chancelant, il se précipita aux toilettes. L’infirmière afférée autour de sa centrale de soin regarda le malade filer sans comprendre.

« Que lui arrive-t-il ?

- Il dit qu’il est allergique au lait.

- Oh le pauvre. Leveinard prend le relais tu veux bien ? Je vais m’occuper de lui. »

L’infirmière pointa du doigt les pokéballs de Mademoiselle Nora et se dépêcha d’aller chercher des antihistaminiques, du salbutamol et de l’adrénaline au cas où. Ciléo se retrouva tout seul au milieu du hall, c’est là qu’il remarqua l’ordinateur neuf et encore à moitié en pièces détachées installé à droite du bureau d’accueil. Il s’en approcha avec une avidité rappelant l’euphorie de ses camarades de classe devant les pokémon de leur professeure. Il hésita un moment avant d’oser toucher au matériel, mais après tout, il n’y avait plus que lui dans la pièce ou presque, et leveinard se désintéressait totalement de ce qu’il faisait…

 

 « Vous allez mieux ? » Demanda l’infirmière Joëlle en escortant son visiteur jusqu’au guichet.

Leveinard lui jeta un coup d’œil avec la mine inquiète, elle se sentait responsable de ce qui s’était passé.

« Oui je vous remercie pour votre sollicitude Infirmière Joëlle. »

Léo était encore un peu pâle, mais le contact amical des mains de la belle rousse sur son bras le requinquait mieux qu’un médicament.

« Je vais me remettre au travail, sinon je suis bon pour passer la nuit ici. »

Léo cligna des yeux, hébété, en arrivant devant le PC. Il trouva l’ordinateur en place, branché et prêt à l’emploi.

 « Qui s’est occupé de ça en mon absence ? S’étonna Léo.

- C’est moi. » Lui répondit une petite voix de garçonnet dans son dos.

Ciléo avait récupéré les pokéballs de son institutrice, il attendait patiemment le retour de Léo, il avait des dizaines de questions à lui poser. Il y avait un risque qu’il se fasse enguirlander bien méchamment, mais il s’en fichait. Léo le dévisagea de la tête aux pieds, agréablement surpris.

« Bien joué beau gosse ! T’es un vrai chef et je t’en dois une. C’est quoi ton petit nom ?

- Je m’appelle Ciléo.

- Ciléo ? » Rigola le pokémaniac en entendant ce prénom résonnant familièrement à ses oreilles.

Il prit la main de l’écolier et la serra avec vigueur.

« Enchanté Ciléo ! Moi c’est Léo. Souvent les gens m’appellent Léo le collectionneur ou Léo le pokémaniac. Mais je suis surtout ingénieur. J’ai créé le Système de Stockage Pokémon. Tu en as pt’être entendu parler ?

- Oui, c’est ce qui permet aux dresseurs de conserver plus de six pokémon. C’est une invention géniale ! Dites c’est à ça que va servir cet ordinateur ?

- Exactement ! Si tu deviens dresseur, tu pourras l’utiliser. Je suis désolé, j’aurais bien voulu te montrer ma collection de pokémon, j’en ai des très rares ! Mais on n’a pas accès à mon réseau d’ici.

- Ah non, je ne veux pas devenir dresseur. J’adore l’informatique, quand je serai grand j’aimerais être comme vous ! Dématérialiser des créatures vivantes et des pokéballs et les envoyer dans le monde entier ! »

Léo agrandit son sourire et rougit de plaisir, il adorait que les gens l’adorent, en plus ce petit gars lui semblait très très prometteur.

« Eh ben tu sais quoi ? Je vais faire de toi mon associé, ça te branche ?

- Pour de vrai ?!? »

Le si sérieux Ciléo ressemblait enfin à un vrai petit garçon, il sautillait comme un laporeille autour de Léo. Le pokémaniac décrocha une pokéball de sa ceinture.

 « Pour de vrai. Mais je voudrais d’abord te remercier pour ce que tu as fait.

- Merci beaucoup mais ce n’est pas la peine, ça m’a fait plaisir de vous aider !

- Appelle-moi Léo et tu peux me tutoyer. Tiens : je te confie ce pokémon, il est pour toi. »

Ciléo prit la pokéball entre ses mains. Il était fier de lui, fier d’avoir pu épauler Léo et terminer l’installation du PC tout seul. Il était aussi ravi de recevoir des remerciements et un cadeau, mais il ne s’attendait pas à ce qu’il s’agisse d’un pokémon. Il ne se sentait pas du tout prêt à dresser un pokémon, surtout après son exploit du matin avec nodulithe et granivol.

« C’est mon pokémon préféré.

- Dans ce cas tu devrais le garder non ? »

Léo éclata de rire.

« J’en ai des tas de pokémon Ciléo ! Je suis un collectionneur je te rappelle. Alors cet évoli est le tien désormais.

- Un… Évoli ? »

Léo avait réussi à piquer sa curiosité, alors Ciléo ouvrit la pokéball et un bel évoli au poil brun et brillant en jaillit. Il avait l’œil astucieux et un peu arrogant aussi.

« Evovo… »

Le canidé le fixait intensément de ses yeux perçants ressemblant à deux gros marrons, Ciléo n’osait pas le caresser.

« C’est ton premier pokémon ?

- Oui…

- Tu as de la chance. Le mien était un abra, il était génial mais difficile à entrainer, il ne faisait que se téléporter tout le temps, ah ah ah ! Un évoli, c’est la crème de la crème.

- Evo ?

- Tu seras gentil avec Ciléo Évoli, d’accord ? Je le saurai si tu te comportes en canaille !

- Evo…

- Ouais c’est ça. » Ricana Léo.

Il reposa son attention sur Ciléo et dans un geste théâtral il glissa dans la poche de chemise du petit garçon son tournevis et un stylo.

« Bon, je compte sur toi Ciléo. C’est toi le gestionnaire du système de stockage désormais. »


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