Ranger à Alola

Chapitre 1 : Un Nouvel Archipel, de Nouveaux Pokémon

1576 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/08/2022 20:02

Un Nouvel Archipel, de Nouveaux Pokémon 


« Les fleurs de ce Pokémon ont été récupérés et collées sur son corps grâce à sa liane gluante lui permettant ainsi de s’habiller à volonté et de ne pas se sentir nu. » Pokédex d’Alola.

 

En voyant la côte approcher la nostalgie m’envahit, j’avais tant envie de revoir un archipel, comme Hoenn et ses multitudes de petits rochers dans l’océan profond. Au contraire à Alola, où j’étais envoyé, c’étaient des îles de tailles similaires et même une petite artificielle qui sortaient d’une mer claire et peu profonde.

J’avais bien sûr déjà exploré d’autres régions que ma Hoenn natale, Kantô et Johto où j’étais resté quelques années, mais je n’avais jamais pu m’y faire, il m’avait toujours manqué quelque chose, que ce soit la mer, le climat ou les étendues sauvages.

Pour les Pokémons aussi, on m’avait promis un dépaysement, par rapport à Kantô surtout, et justement c’était ma mission de ranger Pokémon : m’assurer que des braconniers ne viennent pas se servir parmi ces espèces étonnantes, rares, inconnues même sur le vieux continent. J’étais sûr en effet que ces vauriens de la Team Rocket ou d’autres gredins du même acabit seraient de la partie maintenant qu’Alola commençait à être connue et avoir plus de publicité, il me faudrait être sur mes gardes. Et puis tant qu’à découvrir Alola, j’allais pouvoir en profiter pour faire l’inventaire de ces nouvelles espèces, ça s’annonçait passionnant !

Comme j’avais été affecté à l’archipel au dernier moment à la place de Sinnoh comme initialement prévu, j’avais très peu pu me renseigner et j’avais quand même gardé le Torterra qu’on m’avait confié en prévision.

Au moins ici Wailord allait pouvoir se faire plaisir en voyageant d’îles en îles dans les mers immenses et Sharpedo ne serait pas en reste avec les belles lagunes.

 

Le ferry arrivait enfin en vue de la première île de mon séjour alolien : Mele-Mele ! J’apercevais le débarcadère et parmi les nombreux vacanciers qui attendaient pour prendre une navette, je repérai l’homme que je supposais être Pectorius. On m’avait dit que le Doyen de Mele-Mele était une célébrité à Alola. Un peu comme Chen à Kantô et Johto, mais lui n’était pas professeur bien que tout de même une référence de l’autorité et au sujet des Pokémon locaux.

Le ferry ayant accosté, je laissais descendre les voyageurs — touristes, montagnards, athlètes, et même des scientifiques que je reconnus originaires de Kantô— avant de monter toutes mes bagages sur le pont. Mon Mangriff aurait certainement pu les porter sans efforts mais je craignais d’intimider les badauds avec son air menaçant, je descendis donc d’abord saluer le Doyen.

— Bonjour, vous êtes Pectorius, n’est-ce pas ? Moi c’est Catherine.

Le bonhomme, pas très grand mais aussi imposant qu’un Hariyama me détaillait d’un air suspicieux.

— Vous êtes ranger, c’est ça ? J’attendais une femme.

— Oui, je sais, le prénom est trompeur mais c’est bien moi, me justifiai-je.

Encore un qui devait croire que tous les Lockpin étaient des femelles, mais je ne dis rien et clôturai le sujet en essayant de détendre l’atmosphère :

— J’aime beaucoup votre guirlande de fleurs, c’est très pittoresque ! En bandoulière c’est très joli, je peux toucher ?

Je voulais me montrer chaleureux et établir un bon contact dès le début mais au lieu de ça je me reçus une gerbe de Para-Spore sur le visage.

— Hahaha! ria le Doyen, tonitruant. C’est votre premier contact avec un Pokémon d’Alola, Ranger ! Bienvenue !

J’étais en train d’éternuer à en cracher mes poumons quand mes membres se paralysèrent. Plus possible de me redresser, j’avais le dos bloqué, les muscles tendus et douloureux.

« Quelle farce affreuse ! » pensais-je.

— Mon garçon, Guérilande n’aime pas trop qu’on le touche et il est assez susceptible et je doute qu'il vous accorde une Aromathérapie pour vous soulager. Cheminons jusqu’au bourg, Candine, elle, vous soignera volontiers. Faites-vous pas de bille pour vos affaires, le Quatermac qui travaille au port les descendra pour vous sur le quai.

À peine arrivé j’étais totalement déboussolé, handicapé, fatigué et je suivais le vieil homme sans poser de questions.

Une fois arrivés au village, juste après une petite promenade dans la petite forêt remplie de Picassaut criant à tue-tête, je fus enchanté de voir une bande d’enfants jouer et courir un peu partout. De quoi soulager un peu mes douleurs au dos et dans la nuque. Pectorius m’invita dans sa petite maison typique insulaire à l’image des autres bâtiments du village.

— Assoyez-vous, dit-il en m’indiquant une chaise. Tili ! Viens ici Petit ! Ramène-moi la Candine avec Aromathérapie, le Ranger va en avoir besoin, héhé.

Sorti alors de nulle part, un gamin d’une bonne dizaine d’années qui semblait monté sur ressorts et incapable de tenir en place.

— J’y vais Papi, j’y vais ! cria-t-il alors qu’il était déjà dehors.

— Ah, ce gamin… il est adorable, ses parents habitent Akala, à Ho’ohale, mais le garnement préfère la campagne et l’ambiance de petite bourgade de Lili’i. Il est près de son Papi et il apprend plein de chose sur les Pokémon et les légendes ce bougre ! Enfin, c’est vraiment un bon petit et quand il aura un peu d’expérience avec les combats il fera un bon Doyen pour l’île. Faut bien que je pense à me retirer non ? Ohaha !

Je n’avais presque rien écouté tant j’étais impatient de pouvoir bouger à nouveau. Et puis, avec toute cette agitation, je ne savais toujours pas le propos exact de ma venue ici.

Tili, le petit-fils de Pectorius donc, fit son grand retour deux minutes plus tard avec au bras un Pokémon qui m’était inconnu. Visiblement de type Plante, à en croire ses beaux et longs calices verts qui lui servait de chevelure, avec un air de petite fille avec un jupon.

— Vas-y Candine, utilise Aromathérapie ! hurla Tili.

Le Pokémon s’exécuta, visiblement peu ravi. Une délicieuse fragrance florale emplie alors la pièce et mes narines. Chaque utilisateur de cette capacité lui donnait une odeur distincte et unique, et celle-ci semblait mêler l’ilima et le coquelicot. Très étonnant cocktail.

Subitement toutes mes douleurs avaient disparu et je me relevais aussitôt, fringuant et à nouveau en pleine forme ! Cette satanée Para-Spore avait disparue !

— Haha ! Z’avez vu ? Candine est une pro pour soigner, elle adore ça, ça se voit trop !

Le petit était tout content et sautillant, mais j’avais de gros doutes sur sa vision du Pokémon fruit qui semblait totalement blasé.

— Et puis je vous ai ramené vos bagages aussi, vous les aviez oubliées au port ! Heureusement que j’y ai pensé, hein, pas vrai ?!

Il me fatiguait déjà ce gamin, mais effectivement mes valises étaient toutes là, mes habits de ville, mon matériel et tenues d’expéditions, les objets de base pour Pokémon sauvages et la nourriture pour mes compagnons aux régimes particuliers. Je n’eus pas le temps de remercier Tili qu’il était déjà dehors en train de courir partout, ne s’arrêtait-il donc jamais ?

Je me tournai vers Pectorius après avoir pris aux bras la petite Candine pour la remercier d’une caresse sur le calice de sa tête étonnamment dur.

— Bon, maintenant que les présentations sont faites et que j’ai commencé à faire connaissance avec les Pokémon de la région, permettez-moi de vous offrir le serment des Rangers Pokémon.

Je déposai la petite plante au sol et me relevai solennellement, les deux mains sur le cœur.

« Je prête ici et maintenant serment de protéger tant que je le pourrai les Pokémon, l’environnement, la nature. Je m’engage à offrir mes services et mon savoir à ceux qui en auront besoin et qui partagent mes idéaux envers la nature. Enfin, je jure que je prêterai assistance aux Pokémon et humains qui, en dehors des villes, se trouveraient en danger ou en quelconque difficulté, et ce sans distinction basée sur le physique, l’origine, la culture, sans juger des actes, ou du comportement passé comme présent. »

 

Pectorius rit. Ça ne me plaisait guère. Puis il s’arrêta et me dit sérieusement :

— Pardonnez-moi, Catherine, ne le prenez pas mal, j’aime voir la détermination des jeunes. À présent passons aux choses sérieuses. Si j’ai fait appel à vous c’est que nous avons besoin de vos talents ici, mais avant ça je dois vous mettre à l’épreuve !


 

Laisser un commentaire ?