Pokémon - Le secret des cinq Orbes

Chapitre 21 : Un étrange reflet

3496 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/10/2017 16:44

Et bien... Ce récit de la découverte de l'Orbe était passionnant ! Cela m'aurait intéressée d'explorer ce vieux temple. Bon, sans l'incident avec les empiflor, je l'avoue.


Les trois victorieux avaient refait part de leur pérégrination au cours du repas, et tout le monde avait écouté avec enthousiasme et attention. J'espère que nous trouverons bientôt un autre Orbe. Pas demain, en tout cas. Jabeorn a annoncé que nous allions reprendre les sauvetages. Nous ne devons en effet pas négliger les Pokémon en danger. Espérons cependant que nous ne serons pas trop fatigués, Tuhgval et moi. Le Maître nous a désignés pour effectuer un tour de garde autour du camp. C'est un peu dangereux... Mais j'aime bien sortir la nuit. On entend mieux ce que la Nature a à nous dire, chaque bruissement de feuilles, chaque clapotis de l'eau.


"J'aime cette ambiance... Pas toi, Tuhgval ?


-Hmmm... Ça pourrait être agréable, mais... Quelque chose peut rôder autour du camp. Souviens-toi ce qui est arrivé à ceux de Rorsil...


-En parlant d'eux... J'espère qu'ils ne vont pas mettre le camp sans dessus dessous. Souviens-toi quand on a mangé avec eux, dans les marais... Je n'ai pas envie que les murs de notre beau camp ne se retrouvent grossièrement peints à jets de baies... Et puis ils cassent la cohésion entre les membres de notre guilde. Jabeorn a pris une décision très juste, mais... Je ne veux pas d'eux ici."


Je ne mens pas. Et c'est sans compter Grimsil. Tout de même, je me demande comment s'est passée leur visite dans le village... J'espère bien qu'ils ont rencontré des gens ouverts d'esprit. C'est important, l'ouverture d'esprit.


"J'ai moi aussi beaucoup de crainte. Je me serais bien passé d'eux, mais on n'a pas le choix, malheureusement."


Tout était silencieux dans cette nuit, nous n'entendions rien de suspect hormis le crissement de nos pas et les bruissements des épines. Je levais les yeux vers le ciel. C'était une de ces nuits où l'astre de Lunala est immense et brille d'une belle couleur miel. La lune était superbe dans la nuit d'encre, et guidait nos pas. Elle se reflétait dans un petit étang non loin de là, nous renvoyant des éclats argentés. Je me dirigeai auprès du plan d'eau. Je vis mon reflet, légèrement troublé par la caresse du vent sur l'onde. J'aperçus celui de Tuhgval arrivant derrière moi. Je focalisai mon regard sur le disque doré de la lune. Mon reflet se maria au sien. J'aurais pu rester longtemps à le contempler, en osmose avec le royaume de Lunala.


Il me sembla soudain apercevoir deux points noirs, luisant comme des orbes, se détacher sur le miroir aquatique. Je les fixai. Non, je n'hallucinais pas. Ils étaient envoûtants, comme s'ils avaient un lien avec...une autre dimension, un autre temps ? Il me sembla que les reflets dorés de la lune se ramifiaient, le long des petits orbes. Qu'était-ce ? J'ai pourtant tout mon esprit !


"Le Talisman...sauvera..."


Quoi ? Je reculai vivement. Mais d'où venait cette voix ? On dirait qu'elle avait résonné dans ma tête. Les petits orbes et les ramifications dorées avaient disparu.


"Eluhn ? Ça va ?


-Tu n'as pas entendu ?


-Entendu quoi ?


-Ça venait bien de ma tête... J'ai entendu une voix me dire qu'un talisman sauvera. Est-ce que tu as vu, dans l'étang, les petits points noirs ?


-Je n'ai rien vu ni entendu, Eluhn...


(Il avait l'air intrigué, et franchement il y avait de quoi... Mon esprit ne me joue pas des tours, quand même ?)


Écoute. Je ne sais pas de quoi tu parles, mais ça doit être la fatigue.


-Tu as sûrement raison... Mais je me pose des questions..."


Nous continuâmes notre ronde. Mais j'étais ailleurs. Je me demande pourquoi j'avais vu ça. Et de qui, d'où émanait cette voix ? C'était une voix féminine, pure et claire. De quel talisman parlait-elle ? Pour sauver quoi ?


Toutes ces questions trottaient encore dans ma tête quand notre ronde fut finie. Je vais encore avoir du mal à dormir, cette nuit...


Effectivement, la nuit fut plutôt difficile. Mais je finis tout de même par m'endormir, heureusement...


Le lendemain, nous planifiâmes nos sauvetages lors du petit déjeuner. Il y avait du travail, et nous choisîmes de nous rendre au Bois Sinistre. Un couafarel, égaré, avait besoin d'aide pour s'extirper du donjon. Allons donc ! Ça faisait assez longtemps que nous n'étions pas partis en sauvetage !


Malgré ma fatigue (cette histoire de reflet m'intriguait toujours autant), je m'engageai avec enthousiasme, pressée d'explorer un nouveau donjon, si bien que je faillit m'étaler dans la neige tassée. Tant pis, ça m'apprendra. D'après la carte, le Bois Sinistre ne se trouve pas très loin de la guilde. Mais qu'allait-t-on y trouver ? Son nom ne me dit rien qui vaille...

Enfin, d'abord, allons à Bourg Verdure. Nous n'avons plus beaucoup d'objets... Autant bien nous équiper.


Cependant, lorsque nous arrivâmes dans le village, je fus frappée. Les sapins semblaient légèrement flétris, leurs rameaux avaient un peu jauni et j'aurais juré qu'ils s'affaissaient, sans que cela ne soit dû aux paquets de neige qui les recouvraient. Il me semblait que la place était plus vide, moins animée. N'avais-je pas déjà eu cette impression l'autre jour, alors que nous partions pour la Cité des Mages ? Oui, il me semblait bien, mais je pensais alors que ce n'était que dans mon esprit. Si c'est encore bien le cas ici, je crois que je commence à avoir de sérieux problèmes d'hallucinations. Quelqu'un aurait-il glissé une Hallucigraine dans mon repas ?


... Non. Ce dépérissement de Bourg Verdure, et ce que j'ai vu hier, me semblaient bien réels. Je sais ! Je vais demander à Tuhg...


"Dis, Eluhn... Le village a l'air moins vivant... Je n'aime pas ça..."


Gorg aurait dit "Outspeed", je crois. Au moins, pour cette fois, je suis sûre que ce que je vois n'est pas le fruit de mon imagination.


"Toi aussi ? Au moins, je suis sûre que je n'hallucine pas, là... Mais pour en revenir au sujet, oui, cela m'inquiète. En fait, j'avais déjà eu cette impression alors que nous partions pour la Cité des Mages... Je sais. On devrait demander à Jabeorn ce soir, peut-être qu'il sait.


Je pense que c'est la meilleure chose à faire. De toute façon, on ne peut rien faire si on ne sait pas ce qu'il se passe."

Nous nous avançâmes donc dans la bourgade, en direction du magasin Kecleon. Tiens, d'ailleurs, pourquoi les magasins sont-ils toujours tenus par des kecleon ? Peut-être forment-ils une grande famille, ou sont-ils un peuple de marchands ? Nous achetâmes quelques objets utiles, comme des Max Élixirs (il est toujours embêtant de tomber à court de PP au cours d'une exploration) ou des pommes avant de nous diriger vers le Verger Apireine, dont les senteurs embaumaient toute la place. Nous sélectionnâmes les baies qui soigneraient de potentiels problèmes de statut. Pêcha, Fraive, Ceriz... Elles avaient l'air délicieuses, fraichement cueillies du verger coloré malgré l'hiver.


"Et si nous passions par le Café Maskadra ? proposais-je. Nous n'y avons jamais mis les pattes, et j'aimerais bien savoir comment c'est, à l'intérieur.


-C'est bien vrai, ça. Allons y faire un tour !


Nous entrâmes donc dans le bâtiment de bois. De bonnes odeurs s'en échappaient, et dès que nous entrâmes nous fûmes réchauffés. En effet, un feu brûlait au centre de la pièce, et plusieurs Pokémon s'y réchauffaient. Sentir sa chaleur était agréable ! Nous aperçûmes Celeriath et Gorg autour d'une table. Cela faisait bizarre, de les voir sans Daeron.


"Hey !" lança le Pokémon de type Eau quand il nous vit.


Nous nous attablâmes près d'eux.


"Ça roule pour vous ?


-Pas de problème ! Où partez-vous en sauvetage ?


-Forêt Givrée ! Un farfaduvet (non, pas le nôtre) y a été attaqué.


-Forêt Givrée... Je crois que Daeron va vous manquer, vu le nom du donjon !"


Nous nous esclaffâmes. Je décidai alors de leur demander ce qu'ils pensaient de la situation de Bourg Verdure.


"Hmm... Je ne sais pas ce qui a pu provoquer cela, répondit Celeriath.


-C'est bien vrai, nom d'un BoltBeam ! Je n'en sais fichtrement rien non plus.


Tant pis. On demandera à Jabeorn ce soir."


Les deux secouristes approuvèrent. Je focalisai alors mon attention sur un Pokémon qui venait d'entrer, l'air essoufflé. Il était bipède, et une lame bleue ornait sa tête blanche. D'ailleurs, ses avant-bras étaient aussi des lames, de couleur verte. Une sorte de pointe rouge traversait son poitrail, j'espère que ça ne lui fait pas trop mal. Mais bon. Après tout, mon propre feu ne me brûle pas (heureusement, vous me direz).


Quel est ce Pokémon ? demandais-je, n'en ayant jamais vu de tel.


-Il s'agit d'un gallame, m'informa Celeriath."


Je reportai donc mon attention sur le gallame.


Il se dirigea vers le comptoir et héla un insecte qui se trouvait derrière - le maskadra qui tenait le café, je suppose.


"Jus de baies !"


Eh ben, ça c'est de l'entrée en matière. Pauvre maskadra...


L'insecte se mit à l'oeuvre, mixant différentes baies pour aboutir à un liquide coloré. Il faudrait que je goûte, un jour. Le maskadra remit en suite son verre au client.


Son verre en main, le gallame se dirigea vers un autre Pokémon, qui le regarda d'un air indifférent. Je supposai un lien évolutif entre ce dernier et le gallame, de par ses couleurs blanche et verte, et la pointe rouge. Mais les pattes du second était plus fines, il ne portait aucune lame et ses jambes semblaient entourées d'étoffe ondulant doucement, un peu comme Ria en fait. Le gallame aborda l'être.


"Ô douce Gardevoir, laissons nos destins se croiser" sussura-t-il avec une galanterie qui sonnait faux.


Le gardevoir regarda le gallame comme si celui-ci venait de lui proposer une morviture.


"Abruti ! Je suis un mâle !" vociféra-t-il en lui administrant une gifle magistrale. Je ne pus retenir un rire.


"Y'en a qu'ont vraiment des idées bizarres, s'esclaffa Gorg. Je m'demande pourquoi des genres fictifs sont attribués à certaines espèces... Dans mon village, y avait bien un lockpin mâle sans que ça pose problème à personne... Parce qu'en fait y a autant de mâles que d'femelles."


Ce fut autour du gallame de regarder le gardevoir comme s'il lui avait proposé une morviture.


"Décidément, j'en vois des aberrations en ce moment ! Les gallame sont les mâles, les gardevoir les femelles. Les gardevoir mâles sont des erreurs de la nature. Ce n'est pas pour rien que certaines espèces font plus femelle ou plus mâle. Ceux qui dérogent à cette règle ne sont que des déchets. Donc en gros aujourd'hui je vois un aberrant déchet, et hier un...une saleté d'absol chromatique, dans mon village ! Un feu a eu lieu ! Personne n'a daigné m'écouter. J'ai couru toute la nuit depuis Beorsyl ! Ils l'ont accueilli !


-Certes..."


QUOI ? Absol ? Était-ce de notre absol, de Grimsil qu'il parlait ? Mes compagnons de table avaient eux aussi l'air surpris. J'espère que Grimsil va bien... Daeron aussi. Mais s'ils ont été accueillis, il n'y a normalement pas de souci à se faire.


"Bref, reprit Gorg. Ce pauv'type a l'esprit bien fermé. POURQUOI y a-t-il des codes qui définissent ce qui est mâle et ce qui est femelle ?


-On n'y peut rien, Gorg. Heureusement, la nature est différente."


Cette gifle, cet abruti l'a bien méritée. Alors maintenant, il y a les sacs "mâle" et "femelle". Génial. Je ne m'étais jamais posé la question avant. Pour moi, ce gardevoir aurait pu être un mâle comme une femelle. Bien fait pour lui ! Il aurait dû essayer d'en savoir plus sur le genre du gardevoir, au lieu de foncer tête baissée. Et puis tout à fait entre nous... Si le gallame avait été plus finaud et si le gardevoir avait accepté ses avances malgré leur genre commun... Je ne vois pas en quoi ça aurait dérangé. Mais bon. Stoppons-là cette réflexion, un couafarel perdu nous attend !


Nous saluâmes Celeriath et Gorg et sortîmes du café, nos achats bien au chaud dans notre sac. Nous quittâmes le village et prîmes la direction du donjon, Tuhgval suivant attentivement la carte. Quant à moi, je ne pus m'empêcher de songer aux événements de l'étang, hier soir. Pardonnez-moi, j'essaierai d'être plus à ce que je fais dans le donjon.


Nous finîmes par l'atteindre. Comme son nom l'indiquait, il s'agissait d'un bois. Son feuillage était plutôt sombre, peut-être est-ce ceci qui lui vaut le surnom de "sinistre".


"Et bien... Entrons !"


Nous nous exécutâmes.

Les passages entre les arbres étaient assez étroits et de nombreux champignons poussaient dans la forêt obscure et humide. Je n'aime pas l'humidité. Ce donjon semble étouffant, et on sent des spores voler dans l'air, il doit y avoir des Pokémon de Type Plante ou Poison ici.


Nous avançâmes à travers les salles. Je ramassai quelques baies, et trois pièces de monnaie que quelqu'un avait laissé traîner. Ça nous sera toujours utile !


"Aïe !"


C'est Tuhgval ! Effectivement, un croisement entre un Pokémon et un champignon aux yeux blancs comme le pelage de Grimsil vient de nous attaquer. C'est un parasect, je crois. J'avais déjà entendu l'équipe de Gorg discuter de ces Pokémon au métabolisme perturbé par l'énorme champignon sur leur dos. Ils sont de type Plante et Insecte, d'après ce que j'avais entendu. Mais alors... Qu'est-ce que j'attends ? Oui, c'est facile de tirer à son avantage les double-faiblesses des autres pour gagner... Mais que voulez-vous c'est le jeu. Je dois aider Tuhgval !


Je fonçai donc. Lance-flammes. Ma capacité favorite. Malgré le fait que Gorg ait jugé cela aberrant car il s'agit d'une capacité spéciale alors que les galopa sont meilleurs sur le plan physique. Ce n'est pas possible, il connaît vraiment tout. Mais utiliser Lance-flammes est devenu un réflexe... Ma capacité a du fortement s'améliorer depuis, donc ce n'est pas tout à fait aberrant... Mais Gorg aime donner des conseils, je ne peux pas l'en blâmer.


Mais mon attaque ne fut pas aussi efficace que ce que j'espérais. Le parasect fut fortement affaibli mais ne tomba pas K.O. Gorg avait sûrement raison... Quoique... Ce bois est très humide. C'est sans doute pour ça. Il ne me fallut qu'une seule autre offensive pour venir à bout de l'adversaire.


"Merci", souffla Tuhgval.


Dans ce cas, en effet, c'est lui qui avait une double-faiblesse ! Ça doit être sacrément handicapant ces choses-là. Je suis bien avec mon unique type, moi...


...



Bon, d'accord. Ça serait super de maîtriser un autre élément. J'aimerais bien l'air, ou la terre... Et puis, le laggron en parlait, il parait que grâce à leur double-type, les maraiste n'ont qu'une faiblesse, la plante. Une double-faiblesse, certes, mais une seule quand même...


Nous continuâmes. Que dire ? Une exploration ordinaire. Juste les spores qui nous faisaient éternuer de temps à autre.


Nous finîmes par trouver le couafarel un étage après celui indiqué sur la demande. Sur le coup, parcourir ce dernier de fond en comble sans rien trouver était assez angoissant. Mais nous avons enfin mis la patte sur notre client, c'est cela qui compte. Celui-ci avait le pelage sale mais n'était pas blessé. J'ai entendu à propos des couafarel qu'ils peuvent parer leur poil de coupes plus où moins extravagantes, mais celui-ci avait le poil au naturel et en bataille. Il devait avoir notre âge, à peu près. Il leva la tête vers nous, secouant son épaisse toison crasseuse. Il ne sentait pas très bon, j'espère qu'il pourra vite se laver.


"Ah, les secours..."


Il ne semblait pas très pressé de nous voir...


"Tu n'es pas blessé ?"


Il n'en a pas l'air, mais on ne sait jamais.


"Nan, tout va bien. En fait, je veux pas partir d'ici, je veux rester explorer ce bois. On m'avait envoyé cueillir des pommes, j'ai voulu explorer, je me suis complètement perdu. Je resterai bien ici, mais j'ai dû envoyer cette demande parce que les autres se seraient inquiétés, vous comprenez."


Je comprends parfaitement. L'exploration est mille fois meilleure qu'une vie oisive ! Mais sa famille doit se faire un sang d'encre (tel l'octillery ! ... Oups, pardon, je ne le ferai plus, puisque ça n'a pas l'air de vous faire rire...). Il a fait le bon choix.


"Nous allons te ramener hors du bois, d'accord ?


-De toute façon, je n'ai pas le choix, alors allons-y."


Ce fut ainsi que se termina notre exploration du Bois Sinistre. Après nous avoir donné un précieux Max Élixir en récompense, il disparu sur le chemin de son peuple.


"Et bien... Mission accomplie !


-Il a bien fait de penser à sa famille. En plus, ce bois m'a l'air dangereux à force d'y rester" répondit Tuhgval.


Nous repartîmes donc, n'ayant plus rien a faire ici. Le chemin était parsemé d'arbres, mais le feuillage n'était pas aussi épais que dans le Bois Sinistre. À vrai dire, cette atmosphère étouffante et ces spores dans l'air ne me manquaient pas. Cette forêt-là était même bien agréable.


"Je crois que le Bois Sinistre est par là-bas, on ne doit plus être loin."


Je me figeai. Qui venait de parler, derrière les fourrés ? Sûrement une équipe partant en sauvetage ou en exploration. Je repris donc ma marche, quelques pas jusqu'à entendre quelque chose qui me chiffonna :


"Bien. Arrêtez-vous. Lorsqu'on aura atteint le donjon, écoutez-mon signal. Vous vous couvrirez de vos foulards pour éviter les spores et vous déferlez sur le donjon, comme je vous l'ai schématisé hier. Compris ?


-Oui, chef !


-Yep !


-Pardon ?


-Argh ! Euh, je veux dire oui, ô vénéré Chef !


-Allons-y ! Et toi, tu n'as pas intérêt à nous ralentir !"


Drôle de comportement pour une équipe de secours ! Ce n'est pas le but des explorateurs de "déferler" sur les donjons. Ce groupe me chiffonne. Je dois aller voir.


"Attend, Eluhn ! Ils sont peut-être dangereux !


-Je ferais en sorte qu'ils ne me voient pas. "dis-je en me dégageant et en me glissant derrière un arbre broussailleux.


Et je n'aurais peut-être pas dû. Je veux dire, j'aurais aimé ne pas savoir qui venait de proférer ces étranges paroles. Bien sûr, quand ils parlaient de foulards, ça fait automatiquement penser aux équipes de secours. Mais pas que.


Le groupe de l'armée était environ constitué d'une vingtaine d'individus (ils n'ont besoin que de ça pour prendre un donjon ? Espérons que leur excès de confiance les trahira), et semblait mené par un imposant Pokémon intégralement recouvert de lianes bleutées. Seul son visage, une ombre noire, et deux yeux blancs étaient visibles. Je me tassai dans l'espoir que ces yeux ne viennent pas me trouver. Il possédait deux longs bras à l'extrémité rouge, qui faisait un peu penser aux racines d'un plant de baies Résin. Et bien sûr, un foulard rouge sang, comme ses congénères, de types et d'espèces variées. Parmi eux, un colhomard déjà à la traîne...

Je reculai maladroitement, en ayant assez vu.


"Eluhn ?"demanda Tuhgval en me retenant pour que je ne tombe pas.


"Eluhn... C'était l'armée, n'est-ce pas ?"


Je hochai la tête.


"Il faut partir d'ici, et vite... On doit se dépêcher et prévenir Jabeorn dès notre retour..." soufflais-je.


Ce fut ainsi que nous détalâmes à toute allure, avant de ralentir plus loin, à bout de souffle. Mais nous ne pouvions pas trop traîner. Le trajet du retour fur rapide et épuisant, aussi l'enceinte du camp apparu comme une aura protectrice et familière, d'autant plus que la nuit était tombée. Nous ne perdîmes pas de temps et fonçâmes jusqu'à la guilde.




Et bien... Les réactions furent vives lorsque Jabeorn traduisit aux autres ce que nous lui avions expliqué... Mais nous nous sommes mis d'accord. Lorsque nous serons plus nombreux, délivrer les donjons sera notre priorité.

Ah... Quelle journée mouvementée... Tellement que, je vais vous avouer, j'ai oublié de demander au maître des renseignements sur ce qui pouvait se passer à Bourg Verdure... Cela m'intrigue. Je lui en toucherai mot demain matin.

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