L'Océan des Vérités

Une salle sombre. Deux fauteuils. Deux personnes. L'une assise, l'autre debout. Celle assise souffle et se mord la lèvre.

-

Argh, c'était pas prévu ça.

- C'est bon, ça va faire plus d'un mois que tu répètes cette phrase en boucle.

- Imagine s'il était mort...

- Tu l'as à peine touché.

- Non, tu as vu comment ça coulait ? Je ne l'ai pas à peine touché !

- On avait tout prévu. L'ambulance était là de toute façon. Je te signale que, certes il n'était pas la cible, mais il ne pouvait pas mourir.

- Pff, je te dis que si.

- Tu as fais un trou minuscule, c'est pas avec ça qu'on tue quelqu'un, alors ressaisis-toi un peu, on a mieux à faire. Je te signale qu'il est vivant et cherche quelque chose. Je ne sais pas encore quoi mais j'espère juste que Layton ne va pas venir s'en mêler comme à son habitude.

- S'il intervenait tout notre plan serait fichu. 

- C'est pour ça que tu vas retourner à Londres et le surveiller attentivement.

- Et toi, tu vas faire quoi pendant ce temps ? Te tourner les pouces ?

- Gnnh, pas du tout. Je vais aller suivre de très près ce gars et cette demoiselle.

- Pour récupérer l'insigne ?

- Je voulais au départ mais laissons-les chercher à notre place, on gagnera du temps sur la fabrication de la machine.

- Mmh. C'est toi qui gères.

L'homme debout lissa sa moustache, ricana et partit de la pièce sombre et exiguë. Malgré qu'il avait perdu l'insigne, l'homme était confiant. Il ne connaissait pas les coordonnées de cet endroit mais eux si apparemment. Cependant quelque chose gênait l'homme : cet individu qui s'amuse a semer des énigmes à travers le monde afin de faire deviner des lettres. Quel est son but et pourquoi ?

Misthallery, nuit

- Hershel, regarde ! C'est notre lettre !

- Un "o" ? Tu crois que c'est la première lettre du mot ?

- Je pense pas, l'auteur de ce petit jeu s'amuse déjà à nous faire parcourir le monde, ce serait trop facile que les lettres se suivent.

- Tu n'as pas tort. Tu as pris la photo ? On peut retourner au Bostonius ?

- Oui !

Les deux amis se dirigent vers le Bostonius. La nuit est calme, personne ne traîne dans les rues et le brouillard est intense. Emmy se retourne de nombreuses fois, regardant par-dessus son épaule.

- Qu'est-ce que tu as, Emmy ?

- Un mauvais pressentiment. Le même que j'ai eu quand je suis venue chez toi. Quelqu'un nous observe encore.

- Dépêchons-nous de rentrer.

Le duo se dépêcha de rentrer. Une fois dans le Bostonius, Emmy se dirigea vers la fenêtre et observa les alentours.

- Je ne vois rien, il fait beaucoup trop noir.

Hershel regarda au-dessus de l'épaule de la jeune femme et haussa les épaules. Il tourna les talons et s'assit dans le sofa.

- Tiens, où est Raymond ?

- C'est vrai ça, il serait venu nous accueillir d'habitude.

- Raymond ?

Hershel fronce les sourcils, l'inquiétude se lisant sur son visage de plus en plus fort. Il ouvrit toutes les portes, fouilla toutes les pièces et descendit même dans la salle des machines. Une fois qu'il était descendu, il entendit un bruit sourd.

- Emmy ? Tout va bien ?

Aucune réponse.

- Emmy ?

Il remonte les escaliers rapidement mais au moment d'ouvrir la porte, il ralentit. Si quelqu'un s'en était pris à Emmeline, il fallait être prudent. Il abaisse la poignée et pénètre dans la pièce de vie du dirigeable. Pas un seul bruit. Il regarde du mieux qu'il peut autour de lui malgré la pénombre ambiante. Soudainement, il entend une suffocation venant de la chambre de la jeune femme. Il avance tout doucement, pousse la porte et baisse les yeux. Emmy était à genoux au sol de dos. La jeune femme ne faisait aucun bruit.

- Emmy, tu vas bien ?

La jeune femme tourne sa tête vers lui. De grosses larmes dégoulinaient de ses yeux rouges, son visage était trempé. Devant elle, Hershel aperçoit de nombreuses photos. Elles représentaient toutes Léon Bronev dans un sale état.

- Pourquoi ?

Hershel prit la jeune femme dans ses bras essayant de la calmer du mieux qu'il pouvait. Raymond restait disparu, Emmy en larmes et Bronev potentiellement dans un très mauvais état.

- Hershel, je comprends pas. Oncle Léon est en prison. Il est dans une cellule sécurisé. Pourquoi est-il dans cet état ?

- Je ne sais pas Emmeline, je ne sais pas. Je... On va le retrouver, d'accord ?

- Tu le détestes, pourquoi t'irais le sauver ?

- Parce que toi tu l'aimes. C'est une raison suffisante. Allez, lève-toi et cherchons de nouveau Raymond. Sa disparition et le "cas Bronev" sont liés à coup sûr.