L'Océan des Vérités

Chapitre 7 : En route pour Ambrosia

991 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/01/2023 19:10

Ce soir là, quand Emmy avait découvert ces affreuses photos, Hershel l'avait prise dans ses bras et lui chuchotait que tout irait bien, qu'il retrouverait et repartirait avec Bronev sain et sauf. A force de pleurer, la jeune femme s'était doucement endormie, les joues ruisselantes de larmes. Hershel était sincèrement désolé pour elle et le fait de voir Bronev dans cet état lui avait fait une sensation étrange comme s'il était inquiet pour lui. Le lendemain matin, le duo fut réveillé par de nombreux coups donnés sur la porte du dirigeable.


- Ouvrez-moi s'il-vous-plaît !


Hershel bondit de son lit, réveillant Emmeline en sursaut qui dormait blottie contre lui. Il se dirigea à toute vitesse vers l'entrée du Bostonius. Cette voix suppliante, il ne la connaissait que trop bien.


- Raymond ! Que t'es-t-il arrivé ? Tu vas bien ? Où as-tu passé la nuit ? On se faisait un sang d'encre !

- Maître, moins vite s'il-vous-plaît.

- Excuse-moi Raymond. Entre.


Le vieux majordome entra et s'assit sur l'un des canapés violets. Il soupira et entama son récit.


- Au départ, j'étais sorti pour prendre un peu l'air quand j'ai entendu quelque chose. Un bruit lourd de machine qui était tout près du Bostonius. Vous étiez déjà parti avec mademoiselle Emmy depuis bien longtemps. J'ai à peine eu le temps de me lever que j'ai finis au sol et emmenais je ne sais où au fin fond de la forêt. J'y suis resté toute la nuit. Ensuite, je ne me rappelle plus de ce qu'il s'est passé jusqu'à mon réveil ce matin. J'étais toujours dans la cabane, personne n'était là. Je me suis alors enfui et je vous ai retrouvé.

- J'ai eu tellement peur de ne plus jamais te revoir Raymond. Surtout après les photos que Emmeline a reçu.

- Quelles photos, Monsieur ?

- Des photos de Bronev. Très mal en point. Pauvre Emmeline, elle a pleuré une grosse partie de la nuit. Elle doit être épuisée aujourd'hui.

- J'espère que vous le retrouverez sain et sauf.

- Moi aussi Raymond. Je ne peux pas laisser Emmeline dans cet état.

- Je comprends Monsieur.

- D'ailleurs Raymond, tant que j'y pense, puis-je te déposer à Londres afin que tu fasses quelques recherches sur une jeune fille qui traîne souvent avec le professeur Layton ?

- Bien sûr Monsieur. Je me ferais une joie de vous assister. Mais qu'allez-vous faire en attendant ?

- Emmeline et moi mettrons le cap sur Ambrosia. Quand nous étions sur la colline hier soir, nous avons découvert la première lettre : un "o". Nous avons vu aussi un dessin pouvant représenter Ambrosia.

- Je vois. J'espère que les fantômes du passé ne viendront pas vous tourmenter Monsieur.

- J'espère aussi Raymond.


Une fois à Londres, Raymond descendit du dirigeable qui resta cloué au sol pendant quelques heures. Raymond finit par revenir avec une quantité énorme de provisions et de fournitures.


- Pourquoi autant de papeterie Raymond ? demande Hershel

- Je vous connais Monsieur. Quand vous réfléchissez, il faut que vous coucher vos réflexions sur papier afin d'y voir plus clair.

- Pas faux Raymond. Merci beaucoup.

- Vous pourrez dire à mademoiselle Emmy que je lui ai racheté une pellicule pour son appareil ?

- Bien sûr ! Elle sera contente. Merci pour elle.

- Avec plaisir. Sur ce, je dois vous laisser, j'ai beaucoup de travail devant moi et je pense qu'une longue route vous attend aussi. Une dernière chose cependant : pourriez-vous m'envoyer vos coordonnées géographiques une fois sur place ?

- Je le ferai, on n'est jamais trop prudent. A bientôt Raymond !


Descole remonta au poste de pilotage tandis que Raymond s'éloignait pour quitter l'aérodrome. Le dirigeable orange s'éleva doucement dans les airs et entama sa longue route.


- On a décollé ? Depuis combien de temps ?


La voix encore endormie de Emmeline résonna dans l'habitacle. Hershel mit l'engin en pilotage automatique et se retourna vers la jeune femme en lui adressant un sourire timide.


- Bonjour Emmeline. On vient de décoller de Londres.

- Londres ? Et Raymond ? 

- Tu l'as raté de peu. Je l'ai trouvé ce matin à l'entrée du dirigeable. Il avait l'air encore un peu sonné de sa nuit mais il allait bien. Il s'est fait enlever quand nous étions partis. D'ailleurs, il t'as racheté une pellicule pour ton appareil.

- Il est si adorable. Je suis vraiment soulagée qu'il aille bien. Mais pourquoi l'as-tu déposé à Londres ?

- Tu te souviens qu'à Misthallery on nous a parlé d'une mystérieuse jeune fille ? Je pense qu'elle a un lien fort avec tout ces événements. Je ne sais pas encore comment ni pourquoi mais ça ne saurait tarder.

- Et maintenant, on est en route pour le Royaume d'Ambrosia ?

- Exactement. Tu as encore de longues heures de sommeil devant toi si tu le veux.

- Ha ha, non merci, les cauchemars me hantent ces temps-ci !

- Tu es perturbée par tout ce qu'il se passe, dis-moi ?

- C'est vrai. Tout me semble allait si vite.


Le duo s'assit dans le canapé côte à côte, près de l'un et de l'autre. Hershel prit l'une des mains de la jeune femme dans la sienne et la regarda avec tendresse. Quand elle vit ce regard dans ses yeux si froid d'habitude, elle ne put s'empêcher de s'empourprer.


- Tout ira bien tant que nous restons ensemble.


Il lui murmura ces mots et Emmy l'enlaça. Jamais auparavant elle n'aurait pu croire qu'un jour elle prendrait dans ses bras son ennemi juré. Mais elle se sentait réconfortée. Personne ne l'avait jamais enlacer comme il était en train de le faire. Elle sentait que peu à peu, elle était plus qu'une simple amie pour lui.


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