DAEI

Chapitre 11 : Chapitre 11 – Kidnapping et déicide

4830 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/02/2018 01:31

Salut, c’est Tichanis, et je vous présente le deuxième personnage de la team DAEI : Dante Moriarty !


Chapitre 11 – Kidnapping et déicide*

(*Encore un mot perché ! Celui-là veut dire littéralement ‘meurtre de dieu’, et il est souvent utilisé pour désigner la crucifixion du Christ)


C’était le samedi matin, environ 9h00, je venais de me lever et de découvrir que Bob Lennon avait commencé le playthrough d’un jeu que j’attendais depuis quelques mois : « Le Seigneur des Anneaux : L’Ombre du Mordor », et non de dieu que ça claquait ! C’est trop classe avec le fantôme qui agit comme un genre de Stand de Jojo’s Bizarre Adventures.

Après avoir regardé le premier épisode, j’ai pris une douche pour aller au code, ensuite j’avais de la famille qui devait passer dans la journée, il faudrait donc que je range ma chambre et que je prépare mon deck de Magic, sans oublier la fête d’anniversaire de Fabienne en fin d’après-midi.

Un peu plus tard, j’avais pris ma douche et je m’étais habillé avant de partir pour le code où je retrouvais mon cousin Axel qui était sensé passer plus tard dans l’après-midi avec son petit-frère et un ami commun. Quand à mon score au code…9 fautes dans chacune des deux séances, donc je ne suis pas près d’avoir mon code…chier. Ça me bouffe tellement de temps ces trucs, déjà qu’avec ce qui est prévu ce week-end, ça va être difficile de sortir une traduction pour les quelques lecteurs de RWBY Fanfiction FR…

Je retournais ensuite chez moi, me demandant si je devrais préparer à manger ou sauter le repas car je n’avais pas très faim. Une fois dans ma chambre, je choisi une fanfiction à traduire avant de mettre la page en stand-bye le temps de ranger un peu ma chambre. La découverte inopportune d’un nid de poussière et de cadavres d’insectes m’obligea à sortir l’artillerie lourde (à comprendre l’aspirateur).

Une fois tout cela terminé, je décidais que j’avais faim et allais me cuisiner un casse-croute que je mangerais en traduisant la fanfic’.

Seulement voilà, quand je rentrais dans ma chambre, j’y étais déjà. Où plutôt, quelqu’un me ressemblant comme un frère jumeau y était déjà, le cul vissé sur mon magnifique fauteuil de cuir hyper-confortable.

Je fus tellement surpris que j’en lâchais presque mon sandwich.

- Mais…bordel de merde, vous êtes qui ?

La personne qui se tenait devant moi avait les mêmes traits que moi, les mêmes cheveux bruns foncés un peu bouclés que moi, jusqu’à son demi-sourire sarcastique ! Les seules différences étaient l’acné que j’avais et lui pas, ainsi que ses yeux, car là où j’avais des yeux marron tellement foncés qu’ils en étaient presque noirs, les siens étaient d’un bleu clair, comme un saphir.

Il était vêtu d’un costume de buisness-man et de chaussures en cuirs, très classe. C’était presque comme s’il avait une pancarte marquée « Je suis riche ! » sur la poitrine.

- Moi ? me répondit-il d’un air amusé, mais je suis toi !

Devant mon air sceptique, il continua :

- Et oui ! Car en fait je suis…

- Moi dans le futur ! finissais-je avec un air dramatique.

Il éclata de rire :

- Hahahaha, non mais comme si j’avais pu être aussi moche par le passé !

- Hé !

- T’as vu ton visage ? Infesté de boutons ! T’es sûr que tu n’as pas une maladie ?

- J’ai juste quelques boutons d’acné !

- Et t’as vu comme t’es gros ?

- Je travaille là-dessus, connard ! Et j’ai vachement maigri !

Il sembla finalement se calmer, et j’étais certain de ne pas du tout l’aimer.

- Peu importe, j’ai une proposition à te faire.

- Qui êtes-vous ? Répondez ou je vous fous moi-même à la porte.

- Comme je te l’ai dit, je suis toi. Tu connais la théorie du multivers ?

- Euh…celle qui dit qu’il y a une infinité d’univers ?

- Précisément, je viens d’un de ces nombreux univers et je suis le toi de là-bas. Et puisque que je suis un dieu généreux…

- Un dieu ??? m’étranglais-je.

- …j’ai décidé de créer un portail dimensionnel pour aller voir le ‘moi’ d’un monde pris au hasard, et me voilà. Maintenant que tu sais tout ça, dis-moi, ça te dirais de travailler pour moi et de devenir mon avatar dans un monde parallèle ? Tu sais, quitter ton existence morne et sans surprises ainsi que ton avenir incertain afin de vivre des aventures dont tu n’ose qu’à peine rêver ?

Ce type ayant assez bien résumé ma vie et ce que j’attendais de mon futur, je plissais les yeux en croisant les bras :

- Ouais, c’est ça. Et qu’est-ce qui me prouve que vous ne vous foutez pas de ma gueule ?

En guise de réponse, il claqua ses doigts, et une gerbe de flammes en jaillit en me faisant reculer et trébucher sur mon lit.

- Bordel de dieu ! C’est quoi ça !

-Pour faire simple, c’est un genre de magie, me répondit-il, complètement détendu.

- Ok, donc vous ne vous foutez pas de moi. Et donc ? Qu’est-ce que vous voulez ? Qu’est-ce que vous ferez de moi si j’accepte ?

- Pour commencer, je vais t’emmener dans le monde de Remnant et faire de toi mon avatar.

A ces mots, je senti mon cœur de fan boy s’emballer et des étoiles brillèrent dans mes yeux :

- R-Remnant ? Le monde dans lequel se déroule la série de RWBY ?

Il afficha un sourire encore plus grand (mais il va finir par se casser quelque chose à force de sourire comme ça !) :

- Exactement !

Je manquais de laisser échapper un couinement de plaisir :

- OK ! dis-je le sourire aux lèvres.

Puis me souvenant ce qu’il avait dit :

- Mais…ça implique quoi d’être avatar ?

- Te battre en mon nom, bien sûr !

- Me battre ?! M-mais contre qui ?

- D’autres élus, des créatures de Grimms, de simples mortels, commença-t-il à énumérer sur ses doigts, et même des Chasseurs ou des Chasseresses.

- Pardon ?!

- Oh, et bien sûr, tu auras peut-être à combattre d’autres dieux pour moi, car je ne pourrais pas le faire.

Je me pinçais l’arrête du nez très fort en essayant de me convaincre que ce clown plaisantait et que c’était une caméra cachée, bien que le coup des flammes excluait cette possibilité.

- Vous ne gagnerez pas le prix de la proposition la plus alléchante de l’année, pas vrai ? demandais-je, un demi-sourire sur le visage.

- Je te demande pardon ? Tu te rends compte de l’honneur qui t’es fait ? Un dieu, venant d’une autre dimension, rien que pour te rencontrer ?

- Je me rends surtout compte que vous voulez que je risque ma vie à combattre des monstres, des dieux et des Chasseurs, et ce pour une raison que je ne connais même pas ! Et de toute façon, même si je connaissais la raison je doute que je vienne avec vous, j’ai plus de chances de me faire tuer que de vivre l’aventure ou quelque chose comme ça.

- Je…

- Non ! dis-je en tendant le bras vers la porte de ma chambre, allez-vous-en !

Je savais que je regretterais à MORT ce choix, parce que j’avais toujours voulu vivre une aventure comme celle-ci, mais j’avais raison. Il y a beaucoup plus de chance que je devienne un dommage collatéral pour je ne sais quoi plutôt qu’un héros.

Il s’immobilisa, la tête légèrement baissée. Visiblement, il réfléchissait à la situation.

- Vous êtes sourd ? Je vous ai d…

Il m’interrompit en levant un doigt afin de m’intimer le silence, et ma gorge s’assécha aussitôt. Il relevât ensuite sa tête, et bien que son expression fût neutre, je vis dans ses yeux une lueur furieuse.

- Tu sais, si tu avais dit oui tout de suite, ça se serais probablement mieux passé. Hélas, je vais devoir t’obliger à venir.

Il se leva et s’approcha de moi jusqu’à ce que nos têtes soient à une dizaine de centimètres l’unes de l’autre, et bien que j’essayais de reculer, de fuir ce dérangé, je ne parvenais pas à bouger.

Il posa ensuite ses paumes sur mes tempes et un il ferma les yeux. Quand j’allais lui demander ce qu’il faisait, il les rouvrit soudain, brillants d’un bleu clair assez vif, et ouvrit sa bouche.

Une gerbe de flammes d’un bleu spectrales sortit de ses lèvres pour s’enfoncer dans ma gorge, répandant dans mon corps non pas une sensation de brûlure comme je m’y serais attendu, mais une terrible sensation de froid et de faim qui semblait dévorer mon corps.

Au bout de quelques minutes d’intense refroidissement, cette horrible sensation cessa enfin et je m’effondrais sur mon lit, transis de froid.

- Blgrl...'del...tu m'as fait quoi ?

Je vis qu’il esquissa un sourire froid :

- C’est simple, je t’ai transféré une partie de mes pouvoirs, donc quand le vortex me ramènera à Remnant, il t’identifiera comme étant une partie de moi, et te transfèreras donc avec moi. Tu ne peux plus fuir désormais, nous sommes liés…Oh ! Et le froid que tu ressens en ce moment est normal et va bientôt disparaître.

Comme il l’avait dit, le froid disparu bientôt et fût remplacé par une forte faim qui fit gronder bruyamment mon estomac.

Je portais une main à mon estomac. J’avais tellement faim que j’avais l’impression que les sucs digestifs rongeait mon estomac de l’intérieur. Pas très agréable.

- Ah, c’est vrai. Je t’ai donné une partie de mes pouvoirs, mais pour les entretenir tu va devoir dépenser plus d’énergie, ce qui se traduit par une consommation de nourriture plus importante qu’auparavant, mais tu peux néanmoins retourner à des besoins normaux si tu draine l’énergie d’autres êtres vivants, je te montrerais comment faire. Des questions ? demanda-t-il avec un sourire arrogant.

Je relevais vers lui un visage furieux :

- Oui, vous avez d’autres coups fourrés comme ça ou c’est tout, salopard ?

J’eu la satisfaction de voir son sourire se faner un peu :

- Tout d’abord, appel-moi par mon prénom, Dante.

- Qui est ? (Oui, parce que c’est moi Dante)

- Tichanis, Dieu des Âmes et des Esprits. Ah, je t’autorise à me tutoyer. Et pour répondre à ta question, non, ce n’est probablement pas fini, mais de toute façon tu n’as pas le choix.

Je soupirais :

- Dans ce cas, ça te dérange que je rassemble des affaires avant que tu ne me kidnappe dans ta dimension parallèle ?

- Je t’en prie.

Je rassemblais donc deux-trois bricoles dans ma chambre, à savoir quelques livres pour la lecture, mon I-Phone avec un rechargeur qui marche à l’énergie solaire, une veste et un parapluie, sans oublier quelques petits repas au cas-où et le sandwich que je venais juste de me faire, ainsi que des vêtements pour une semaine. Une fois mon sac fini, je laissais un mot à l’attention de mon père qui lui expliquait que j’étais parti dans un univers parallèle avec un dieu. J’eu un léger sourire en pensant à sa tête quand il verra la note sur le frigo.

Bon, vêtements, nourriture, livres…qu’est-ce que j’ai oublié ? Oh merde, c’est vrai…

- Euh…Tichanis ? Remnant est un monde assez dangereux, donc…

- T’inquiète, j’ai ça en main.

- Je vois. Et je suis prêt là.

Je ramassais un paire d’écouteurs blancs que je mis avec mon portable dans ma poche, mis sur mon épaule le sac de voyage dans lequel j’avais rassemblé mes affaires, et en avant gagnant.

- Bien, fit-il en consultant une montre à gousset, nous sommes dans les temps.

Un petit moment de silence passa, puis je demandais :

- Et sinon ces pouvoirs ?

- Je t’apprendrais à utiliser correctement les pouvoirs que je t’ai donnés en temps voulu.

- Bon et bien, on y va ?

- Oui, je suppose. Spatium ? S’il te plait ?

Un puissant grondement retentit au point de m’assourdir, puis une explosion de couleurs qui me rendit presque aveugle remplaça ma chambre, enfin un choc à l’arrière de ma tête, et une odeur de sapin me monta aux narines.


Devant l’explosion de couleurs, j’avais instinctivement fermé les yeux histoire de ne pas me les faire écorcher vif.

Quand je les rouvris, je me rendis compte que je m’étais écrasé tête la première sur le sol. De ma position allongée, je pouvais voir le ciel bleu ainsi que des branches, j’étais donc très probablement dans la forêt, restait à savoir laquelle. Probablement pas dans Forever Fall, les feuilles des arbres étaient verts.

Je me relevais en gémissant et en me frottant la tête, me demandant OU dans le putain d’univers Tichanis m’avait balancé.

En me relevant, je constatais que Tichanis était déjà debout, et faisais face à une personne encapuchonné. Plutôt petite d’ailleurs.

- Spatium ! gronda Tichanis, ce n’était pas le marché que nous avions prévus ! Tu n’étais pas sensé nous ramener ici !

La personne devant nous disparue. Je tournais la tête vers Tichanis pour lui demander ce qui s’était passé et où nous étions, mais mon regard bloqua sur sa poitrine, de laquelle dépassais vingt centimètres d’acier ensanglantés.

Sous mes yeux écarquillés, la personne derrière lui retira sèchement la pointe de son torse, puis lui donna un coup de pied au milieu du dos, le faisant chuter lourdement sur le sol.

La personne encapuchonnée se tourna ensuite vers moi, plaçant la pointe sur ma gorge.

Mes yeux étaient écarquillés, et j’eu l’impression d’avaler une boule de billard quand je déglutis, enfonçant légèrement la pointe de la lame dans ma gorge.

Le peu que je vis de son visage était un sourire de psychopathe. Ce taré prenait son pied à me terroriser. La seule pensée qui tournait en boucle dans ma était je vais me faire buter je vais me faire buter je vais me faire buter je vais me faire buter

Puis son sourire de psychopathe se tordit en une grimace mécontente, et il retira la lame de ma pomme d’Adam et l’inconnu disparut.

Tremblant de tous mes membres, je portais une main à ma gorge pour me convaincre que cet immense bordel s’était bien passé. La fine coupure sur ma gorge attestait de la réalité de la chose.

Soudain, le corps de Tichanis s’enflamma brusquement, se faisant réduire en cendre par un feu bleu clair.

J’étais perdu. Qu’est-ce que j’allais faire maintenant ? Sérieusement, je m’étais fait embarquer dans un monde dont je ne connaissais presque rien par un dieu qui ne m’a pas donné d’autres choix que quelles affaires je voulais emporter. Tout ça c’est la faute de ce crétin de kidnappeur.

Une fois que les flammes eurent consumées le corps de Tichanis, je vis qu’il restait un objet brillant au milieu de l’herbe noircie.

Je m’approchais et constatais que c’était la montre à gousset du dieu, intacte malgré la combustion spontanée.

Je la touchais rapidement du bout afin de tester la température, puis constatant qu’elle était froide comme de la glace, je la pris dans ma main.

Je détaillais la montre à gousset, constatant qu’elle était en argent massif, des inscriptions rédigées dans un langage inconnu étaient délicatement ciselées au dos de la montre tandis que sur le devant était dessiné une sorte de marteau sur une enclume.

J’appuyais sur le bouton pour ouvrir la montre et…

Une lumière aveuglante émana de la montre, puis je me vis en train de massacrer des Grimms à l’aide d’une épée batarde. Non, pas moi, Tichanis. J’étais en train de vivre les souvenirs de Tichanis.

Il trancha en deux un énième Grimm, puis un torrent de flammes éclaircit les rangs devant lui.

- Merci Nero, fit-il d’une voix fluctuante. Un grondement retentit et une gigantesque masse informe s’éleva quand la scène changea, et je vis Tichanis agenouillé devant un trône imposant dans lequel siégeait une silhouette drapée d’ombres.

- Je vous demande humblement cette faveur Spatium, en échange je promets sur le Pacte des Puissants que je ne m’attaquerais pas à vous.

Je revins d’un coup à la réalité, allongé sur l’herbe.

Et ben quand même, tu te réveil enfin !

Je relevais la tête, sûr d’avoir entendu la voix de Tichanis.

- Merde…C’était quoi ça ? Je deviens fou ? Mais pourquoi moi ?

Une épaisse pénombre tomba sur le paysage, et la voix reprit :

- Bon sang, arrêtes de te lamenter comme ça ! C’est moi, Tichanis, et je suis toujours vivant ! Enfin, plus ou moins.

- Mais comment c’est possible ? L’autre taré t’a passé une lame au travers du torse ! Et j’ai vu ton corps brûler !

Un léger crépitement se fit entendre et quand je me tournais vers la source du bruit, les mêmes flammes bleues qui avaient consumées le corps de Tichanis s’élevaient, formant une silhouette humaine.

- Pas possible…murmurais-je, atterré.

- Sache mon cher, que très peu de choses sont impossibles pour un dieu, me répondit Tichanis.

- Tichanis ! Tu es…un fantôme ?

En effet, le dieu des Âmes et des Esprits ressemblait beaucoup à un fantôme, il était du même bleu clair que ses flammes et légèrement transparent.

- Pas dans le sens où tu l’entends. Viens, mettons-nous en route, je perçois une grande quantité d’âmes dans cette direction, dit-il en désignant une zone de lumière bleutée au milieu des ténèbres qui nous enveloppaient, je t’expliquerais tout en chemin.

Il s’évapora dans les airs, et le paysage reprit ses couleurs


Je marchais en trainant ma valise vers la direction que m’avais indiqué Tichanis. Au début, j’avais peur de rencontrer des Grimms, au point que je faisais des bonds d’un mètre de haut dès que j’entendais un bruit. Et on est au milieu d’une forêt ! Alors forcément, à cause des bruits de la faune et des branches qui craquaient sous mes pieds, j’ai sursauté énormément de fois.

Pendant ce temps, Tichanis apportait des réponses à plusieurs de mes questions :

Seule l’enveloppe physique que j’utilise est morte, mais vois-tu, tout ça fait parti d’un plan que j’avais mis en place.

- Je vois.

Spatium, le dieu à qui j’ai demandé de l’aide pour franchir les dimensions était loin d’être digne de confiance, et en jouant correctement mes cartes, j’ai réussi à lui faire croire que j’étais désespéré et que je serais totalement sans défense après être revenu de l’autre dimension, en clair je serais une proie facile pour lui.

Je soupirais :

- Donc ta mort était prévue. Tu tablais même dessus. Mais pourquoi ?

Il soupira à son tour avant de continuer :

Mes avatars sont faibles. Quand je choisis un mortel pour être mon champion, je ne peux lui donner que peu de puissance, là où d’autres dieux donnent à leurs champions de grands pouvoirs. Prenons par exemple la personne qui m’a poignardé, c’était l’avatar de Spatium, et en tant que dieu de l’Espace, il lui a donné le pouvoir d’influer sur l’espace, comme quand il s’est téléporté derrière moi et m’a poignardé. J’ai donc cherché une solution à ce problème, et il s’est vite avéré que je ne pouvais transférer tous mes pouvoirs ailleurs que dans mon corps, c’est à ce moment-là que j’ai eu l’idée d’aller te chercher toi ou l’un de mes doubles dimensionnels.

- Mais pourqu- ooh…nous sommes la même personne, donc techniquement parlant nous avons le même corps !

En effet, j’ai placé en toi le plus d’énergie qu’il m’était possible de transférer, et ce avec une partie de moi. Ce n’était guère plus qu’une théorie légèrement bancale, et elle a payée. J’ai réussi à transférer une partie de mon âme dans ton corps, me garantissant ainsi la survie pour la suite de mon plan.

- Tu m’excuseras, mais je vois mal comment te faire tuer peut t’aider.

En me faisant passer pour mort, je peux frapper mes adversaires un à un grâce à l’effet de surprise, sans compter le fait qu’ils vont probablement te sous-estimer. Sans ces deux avantages, je n’aurais pas pu survivre à…

- Tu n’aurais pas pu survivre à quoi ? demandais-je après quelques secondes de silence de sa part.

Je n’arrive pas à m’en souvenir. Je t’ai dit que mon enveloppe physique est morte, mais hélas, avec elle est partie des pans entiers de ma mémoire. C’est bizarre cela dit, me connaissant je devais avoir prévu ça et donc pensé à une sorte de contre-mesure…

Pensant à la montre à gousset, je lui dis :

- J’ai peut-être trouvé ta fameuse ‘contre-mesure’, lui dis-je avant de lui raconter ce que j’avais vu grâce à sa montre.

J’aurais donc fait une copie de mes souvenirs…

- J’imagine qu’il y en a d’autres, mais où ?

Il soupira :

Peu importe, nous nous en inquiéterons plus tard. Nous sommes arrivés.

En effet, j’arrivais près de l’orée de la forêt. Des centaines de souches attestaient d’une déforestation intensive dans le secteur.

Perché sur une colline, une sorte de combinaison entre une forteresse et une ville dominait la plaine environnante.

- …Ça a de la gueule, dis-moi.

- Et bien, la survie des colons dépends de l’épaisseur de leurs murailles, ils sont donc bien obligés.

- Quoi qu’il en soit, on passe par où ?

A ce moment là, la porte de devant explosa et une foule paniquée s’enfuie aussi loin que possible du fort.

Alors que je me demandais pourquoi, des hurlements d’animaux retentirent et mon sang se glaça. Devant moi se jouais une vision cauchemardesque : la porte éclatée par l’explosion vomit une horde de fourrures noirs, de masques blancs et d’yeux rouges.

Sous mes yeux horrifiés, les monstres de Grimm se mirent à courser les colons paniqués et dévorer vivants ceux qu’ils arrivaient à rattraper.

Ma vision s’assombrie considérablement tandis que les colons devenaient des tâches de lumières bleu, et les Grimms des silhouettes oranges.

- On dirait que tu va devoir apprendre les techniques de combat sur le tas, Dante, me dit Tichanis qui était apparu juste à côté de moi.

Mon estomac se serra en faisant un petit gargouillis :

- Je…quoi ?!

­- J’ai dis…

- Je sais ce que tu as dit, mais pas question que j’aille là-bas, j’irais plutôt à l’exact opposé tu vois, genre vers là où tu t’es fait tué. Il n’y avait pas de Grimms, ça me parait pas trop mal.

Je me retournais et revins sur mes pas. Tichanis me saisit par le bras pour me retourner de force face à lui et plaqua sa main gauche sur mon visage, sapant mes forces d’une manière ou d’une autre. Tandis que je tombais à genoux, je réalisais que je ne pouvais faire aucun geste ou ni même parler.

­- Tu vas y aller, et sauver ces gens. C’est un ordre.

Aussi fou que cela puisse paraître, dès qu’il me l’a ordonné, je voulais le faire. Je ne pensais même pas à la possibilité que je puisse mourir ! Je ne pensais qu’aux moyens possibles pour accomplir ce qu’il demandait.

- Oui, Tichanis, répondis-je docilement.

Il sourit, la main toujours sur mon visage :

- Brave petit. Je pense que tu mérite une petite récompense.

Un éclat aveuglant émana de sa main, et des images et des instructions s’imprimèrent dans ma tête. Je me voyais – ou était-ce Tichanis ? – en train de lever une main qui brûlait alors qu’une horde de Grimms me fonçait dessus, ainsi que plusieurs schémas qui expliquaient comment faire fonctionner cette capacité et ses effets.

Finalement, le flot d’images et de connaissances se tarit et Tichanis enleva sa main de mon visage, puis me demanda :

­- Et maintenant, que vas-tu faire ?

- Je vais sauver les civils, répondis-je toujours aussi docile.

- Parfait. Allons-y dans ce cas. Pour commencer dirige-toi vers la horde, et dès que les premiers Grimms t’auront remarqué, tu lèveras la main et tu commenceras à y concentrer mon énergie. Je te protégerais pendant la canalisation.

Je courus vers la horde, et quand je vis que quelques uns d’entre eux avaient remarqué qu’un crétin gras comme un cochon courait vers eux, je ralentissais et suivais docilement les instructions de Tichanis.

La main gauche levée, j’y accumulais la puissance de Tichanis, et mon avant-bras s’enflamma d’un étrange feu bleu clair, et à ce moment là toute la horde de Grimms se détourna des civils paniqués et se précipita vers moi, comme si le feu agissait comme un phare qui les attirait comme des mouches autour d’une lampe à U.V.

Les premiers Beowulfs étaient à environ cinq mètres de moi quand ils sautèrent vers moi. Ne sentant pas la moindre peur, je m’arrêtais et laissais Tichanis me protéger comme il l’avait dit.

Quand le premier Beowulf fût sur le point de m’atteindre, Tichanis apparut à côté de moi épée à la main et le trancha en plein vol. Les trois suivants subirent à peu près le même sort, à savoir que le deuxième eut la tête tranchée, le troisième eut les jambes fauchées et la tête transpercée, et le quatrième se fit arraché une de ses épines osseuse et transpercé le crâne par elle.

Cela continua pendant un peu moins d’une minute, et tandis que la horde de Grimm grognant et hurlants nous encerclait.

Finalement, quand je sentis que l’énergie du dieu était trop forte et qu’elle commençais à ronger lentement et douloureusement mon bras, je frappais le sol avec ma main et une onde de choc frappa la horde de monstres qui tombèrent au sol, puis tout devint noir. Tandis que je sombrais dans l’inconscience, je sentis un courant d’air et le bruit de moteur caractéristique d’un hélicoptère se fit entendre. 

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