DAEI

Chapitre 14 : Chapitre 14 – Il parait que la première impression est toujours la meilleure T-T

5731 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/02/2018 01:49

Chapitre 14 – Il parait que la première impression est toujours la meilleure T-T

                                       

Oh. Mon. Putain. DE DIEUUU !!!!!!

- Hé ho, tu m’entends ? C’est quoi ton nom ? me (re)demanda Yang.

LA Yang, putain !

Corvo nous a fait faire un détour par l’infirmerie sans me le dire, du coup je me suis retrouvé sans préparation dans la situation suivante : Yang était debout devant son lit, et elle m’avait posé une question.

J’essayais de répondre, mais j’étais complètement pétrifié et j’arrivais à peine à bouger, alors parler…

En tout cas je commençais à devenir flippant. Et grossier.

- Euh j-je…tentais-je maladroitement.

Les yeux lilas de Yang me fixaient, inquisiteurs. Du moins c’était mon impression.

- Dante, finissais-je par répondre d’une petite voix aiguë.

- Quoi ? J’ai pas entendu, dit Yang.

- Il dit qu’il s’appel Dante, répondit Corvo à ma place.

Ah mon pote ! Si j’osais bouger je t’aurais embrassé.

- Mmh, fit Yang en caressant son menton, quoi qu’il en soit, je vais au dortoir de mon équipe, à tout de suite.

Et elle partit. Quand elle eu tournée à l’angle du couloir, Corvo passa un bras autour de mon cou :

- Et ben Dante, elle t’a tapé dans l’œil ? me dit-il avec un sourire complice et un clin d’œil.

J’ai senti avant même d’avoir ouvert la bouche que j’allais déballer une grosse connerie sans savoir laquelle.

- Mais non, je l’aurais senti si elle m’avait frappé, répondis-je sans même y réfléchir.

Je le regarda. Il me regarda.

…moment de silence embarrassant…

- Je vois, dit-il en retirant son bras d’autour mon cou, un peu déconcerté par ma réponse.

Mais pourquoi je dois toujours passer pour un con ? Pourquoi je dois perdre la moitié de mes facultés mentales quand je parle à une jolie fille ?? Et encore plus quand c’est une star ???

- Désolé, cette connerie est sortie toute seule. Mais je crève la dalle, on peut y aller ?

Il eu un léger sourire, je crois qu’il commence à s’habituer à mon caractère…à...à moi, ouais.

- Bah, j’ai entendu pire comme plaisanterie, allons au self.

Plaisanterie. Ouais, on va dire ça.


Nous fîmes la queue pendant un bon quart d’heure avant d’accéder à la bouffe, et bordel qu’est-ce qu’il y avait comme trucs gras : des burgers énormes, des frites, des poulets entiers, des steaks énormes, et sur le côté des soupes, légumes et salades, et un peu plus loin des laitages et des desserts.

Corvo prit un plateau relativement équilibré : une salade, un steak et quelques légumes ainsi que du fromage et un yaourt.

Pour ma part, mon estomac grognait et j’avais l’impression qu’une bête cherchait à me perforer le bide pour sortir comme les aliens, donc j’ai demandé à Corvo s’il fallait payer pour le repas, et après qu’il m’a répondu ‘‘non’’, je pris une assiette avec un steak et deux-trois légumes, puis une assiette avec une cuisse et du blanc de poulet, un cornet de frites et deux cheeseburgers et deux petits pots de crème dessert.

- Et bien mon garçon, c’est quand la dernière fois que tu as mangé ? fit le cuisinier en souriant sous sa moustache.

- Ce midi, répondis-je simplement, et je reviens dès que j’aurais fini cette entrée.

Je laissais le cuisinier la bouche ouverte en évitant de pouffer de rire devant son expression.

Corvo a semblé regretter m’avoir dit que c’était en libre-service.

Nous marchèrent jusqu’à une table libre étant donné qu’aucune des deux équipes n’étaient rentrées dans la salle.

Je commençais à manger (m’empiffrer) tandis que Corvo mangeait distraitement en me regardant d’un air fasciné.

- Quoi ? demandais-je avec la moitié de mon deuxième cheeseburger dans la main.

- Rien, répondit-il simplement, tu vas vraiment manger tout ça ?

- Je ne l’aurais pas pris sinon, répondis-je en engloutissant ce qui restait de mon cheeseburger.

- Mais…comment est-ce que t’arrive à manger autant ?

- Euh, disons simplement que les pouvoirs de dieu, c’est bourrin, mais faut les nourrir. Littéralement.

- Oh. Je comprends mieux.

- Sinon, ils en mettent du temps à venir, dis-je un peu impatient à l’idée de rencontrer des personnes que j’admire.

- Ils arrivent, ils sont en train de choisir leur nourriture, répondit-il en faisant un signe de la main à une personne derrière moi.

Je posais ma cuisse de poulet, puis m’essuyais les mains dans une serviette en papier et fermais les yeux afin de me préparer mentalement au choc.

Bon, règle numéro 1, ne pas couiner si on m’adresse la parole, règle numéro 2, ne pas rester à fixer comme le dernier des cons, règle numéro 3, faire une bonne pre…

Le bruit d’une chaise qui racle à côté de moi me fit ouvrir les yeux, et je remarquais que quelqu’un s’était assis à côté de moi. Quelqu’un ayant une mèche rose qui jurait sauvagement avec le noir de jais de ses cheveux, ainsi que des traits asiatiques et des yeux rose. Magnifique les yeux, vraiment, presque une œuvre d’art.

Ren s’était donc assis juste à côté de moi, et le reste de JNP et de RWBY était en train de s’installer à côté.

Moi, j’ai réussi à ne pas fixer Ren avec la bouche ouverte. Juste à le fixer.

- Bon, Dante je te présente les teams JNPR et RWBY, il y a donc Ren, Nora, Jaune et Pyrrha de ton côté de la table, et juste à côté de moi Yang, que tu as déjà rencontré, Ruby, Blake et Weiss.

- Enchanté, dit Ren en me tendant la main

- D…de même, répondis-je en serrant timidement sa main.

- Non Dante ! cria Corvo en voyant nos mains s’approcher.

Trop tard, une décharge d’étincelles bleutées parcourue le bras de Ren avant d’atteindre sa tête et de le faire s’effondrer par terre les yeux révulsés et l’écume aux lèvres, un spasme le secouant de temps en temps.

Je n’osais plus bouger, la main toujours en suspens tandis que Nora se précipitait au chevet de son ami, suivi de près par Jaune tandis que les autres étaient trop choqués par ce qui venait de se passer. Ah, et Corvo se pinçait l’arrête du nez très fort en fermant les yeux.

- Je…euh…désolé, j’ai pas…commençais-je en m’approchant pour aider d’une quelconque façon.

D’un coup, Nora se releva et me chopa des deux mains à la gorge pour me soulever tout en me secouant comme un prunier :

- Qu’est-ce que tu lui as fait ? Pourquoi tu lui as fait ça ? criait-elle.

De mon côté, les réponses et les supplications que j’essayais de pousser se transformaient en gargouillement de suffocation, j’essayais donc d’attraper ses bras pour desserrer un peu l’étreinte d’acier qui m’empêchais de respirer, et l’inévitable arriva.

Nora me laissa tomber (aïe, mes fesses) tandis qu’elle subissait le même sort que son ami d’enfance.

Tandis que je me relevais, plusieurs autres personnes allaient vérifier l’état de Ren et Nora histoire de voir s’ils sont encore vivants ou conscients.

J’entendis plusieurs chuchotements à mon sujet ainsi que des regards de crainte et même de colère au sein du groupe JP – RWBY.

C’est alors que je remarquais la proximité de la porte du self, et que je fis le seul choix qui me semblait sensé dans cette situation.

La fuite.

Une fois la porte franchie, je courus dans la nuit partiellement éclairée par les lampadaires avec l’impression d’avoir la moitié de l’académie aux fesses.


Je finis par m’arrêter sur un banc avec un point de côté au beau milieu de ce qui semblait être un parc. Il y avait des fleurs de toutes les couleurs, des buissons taillés et ainsi de suite, le tout dominé par quelques arbres qui devaient être centenaires vu l’épaisseur de leurs troncs.

Je me laissais tomber sur le banc, un bras contre le front et terrassé par un point de côté. Je me demandais à quoi allait ressembler mon avenir dans cette académie, maintenant que j’avais mis dans une sorte de coma deux élèves. Aussi bien, Ozpin pourrait y voir une preuve que je ne réussis pas à me contrôler et me dire d’aller voir ailleurs s’il y était, et ça c’est dans le meilleur des cas…

- Hé, couillon, t’es là ? demandais-je à voix haute.

J’ose espérer que ce n’est pas à moi que tu parle, me répondit Tichanis.

- Qui d’autre ?

Tu ne pourrais pas être plus respectueux ? Je te rappel que c’est de moi que tu tiens tout tes pouvoirs.

- Mais oui, soyons respectueux envers les manipulateurs qui vous prennent pour une marionnette conne.

Une marionnette, je ne sais pas, mais con, ça tu l’es !

- Je t’emmerde.

J’entendis Tichanis soupirer de frustration avant de me demander :

Bon, sinon tu voulais me demander quoi ?

- Je voulais savoir comment je pouvais arriver à contrôler ces saloperies de pouvoirs que tu m’as filé sans mode d’emploi.

J’attendis sans entendre la moindre réponse.

- Et ben ? Tu t’es endormi ?

Je ne sais pas.

Je clignais des yeux avant de me redresser en position assise sur le banc.

- Je te demande pardon ?

J’ai dit ‘‘ je ne sais pas’’.

- M-mais bordel de dieu, c’est tes pouvoirs non ? Comment tu peux ne pas savoir comment les contrôler ?

J’ai divisé ma mémoire entre plusieurs objets afin de ne pas prendre le risque de surcharger ton esprit, car en fait je ne savais pas comment allait se passer le transfère de mes pouvoirs à un mortel, si ça allait me détruire ou fusionner nos esprits, ou encore créer un paradoxe…

- Et donc ? demandais-je patiemment.

Et donc une grande partie de mes souvenirs sont manquants, et avec eux les souvenirs de comment maîtriser mes pouvoirs, ou même quels pouvoirs je possède.

Magnifique ! Je sens que ça va devenir urgent de partir à la pêche aux artefacts, sinon je risque de faire pas mal de dommages sans même le vouloir.

- Vous faîtes une agréable sieste, M. Moriarty ? demanda une voix familière.

Je tournais la tête pour regarder le professeur Ozpin arriver en marchant, sa canne dans une main et sa tasse de café dans l’autre.

- Ah…euh…professeur Ozpin. Désolé pour…l’accident, dans le self, dis-je d’une voix hésitante.

- Si vous deviez vous excuser auprès de quelqu’un, ce serait plutôt auprès de M. Lie et Mlle Valkyrie.

Je grimaçais :

- Ouais, je redoute un peu ce moment-là.

- Vous avez peur d’admettre vos erreurs ?

- Non, de me faire étrangler.

Il eu un petit rire discret avant de dire :

- Je peux vous comprendre, mais il faudrait que nous ayons une petite discussion à propos de la mesure dans laquelle vous contrôlez vos pouvoirs.

Il te demande ça pour savoir si tu représente un danger et savoir si tu dois être éliminé, il faut que tu lui répondes que tu contrôle tout.

- Vous voyez professeur…commençais-je avant de m’interrompre.

Je me demandais s’il allait être dupe ou pas. Je veux dire, il avait déjà deviné que je mentais plus tôt dans son bureau, si je lui mens à nouveau, ça ne risque pas de le rendre plus méfiant envers moi ? Personnellement, je préfèrerais me faire d’Ozpin un allié plutôt qu’un ennemi. D’autant plus que Tichanis m’avais donné pas mal de raisons de me méfier de lui, et qu’il est à deux doigts de commencer à me…

Qu’est-ce que tu attends ? Réponds-lui ! m’ordonna Tichanis.

Ça y est. Il m’a cassé les couilles.

- …en fait, je contrôle que dalle…

Abruti ! Qu’est-ce que tu fais ! hurla Tichanis dans mon crane, ce qui me fit un peu grimacer

- …et en fait, Tichanis n’est pas mort. Enfin, pas complètement, il habite plus ou moins dans ma tête et me donne de super maux de têtes en me hurlant dessus. Ah, et j’ai entendu une bonne partie de votre conversation avec Corvo tout à l’heure, sur les rapports qu’il doit faire, tout ça…

Il y eu un moment de silence, puis Ozpin vint s’asseoir à côté de moi sur le banc et retira ses lunettes et se massa les tempes en soupirant :

- Vous savez, parmi tous les gens que j’ai rencontré dans ma vie, une poignée à peine réussissaient à me surprendre autant de fois, mes félicitations.

- J’apprécie. Autre chose ?

- Oui, dit-il en remettant ses lunettes puis en joignant ses mains, j’aimerais savoir dans quelle mesure vos pouvoirs représentent une menace pour les autres élèves, y a-t-il certaines de vos capacités qui pourraient éventuellement menacer la vie des gens de votre entourage ?

- J’n’en sais rien.

Moment de silence.

- Je vous demande pardon ?

- Je n’en sais rien, Tichanis à divisé sa mémoire entre plusieurs objets, du coup il – et par extension moi-même – ne peut plus se souvenir comment utiliser ses pouvoirs, ni même quels pouvoirs il possède. Tout ce que je sais c’est que je plonge dans le coma les gens que je touche et que je peux plus ou moins me ‘‘nourrir’’ de l’aura des gens, sans oublier l’espèce d’onde de choc que j’ai utilisé pour assommer les Grimms.

- Vous…nourrir ?

- Ouais, et selon Tichanis je peux absorber l’énergie vitale des gens aussi, mais bizarrement j’aime pas trop l’idée de tuer des gens pour vivre.

Non mais tu tiens vraiment à tout lui raconter !? Crétin ! fulmina Tichanis.

Le ton enragé du dieu me fit sourire, puis je remarquais le regard interrogateur du professeur Ozpin :

- S’cusez-moi il est en train de rager que je ne suive pas ses ordres, c’est plutôt jouissif à entendre pour moi. Sinon, vous voulez savoir autre chose ?

Il me considéra pendant un instant avant de demander :

- Dîtes-moi, quels sont les objectifs de Tichanis en vous faisant venir dans mon académie ? demanda-t-il avant de reprendre une gorgée de café.

- Bah, tout ce que je sais c’est qu’il, comme il dit, se sentait ‘attiré’ vers Beacon, très probablement à cause du paquet que vous m’avez donné. A part ça, je n’sais absolument rien de ce qu’il a prévu.

- Mmh…fit-il en posant sa tasse de café vide sur le banc.

J’attendis en silence qu’il parle à nouveau. C’est sans doute con, mais pour moi Ozpin est un ‘gentil’ et je pensais que je pouvais lui faire confiance.

- Un mois, fit Ozpin.

- Quoi ? demandais-je, un peu surpris.

- Au milieu de la journée, les élèves toutes années confondues ont deux heures de libres pour le repas, et pendant un mois, vous allez utiliser la première heure pour manger et la deuxième pour aider les cuisiniers à nettoyer ou exécuter leurs moindres demandes.

- …Vous vous rendez compte que je viens de vous dire que je peux tout aussi bien tuer un de vos élèves sans le faire exprès ?

- Vous venez également d’être totalement franc avec moi, bien que vous étiez conscient que certaines des choses que vous m’avez révélé puisse me pousser à vous tuez.

Il posa une main sur mon épaule et continua :

- Vous êtes quelqu’un de bien, Dante, et seul quelqu’un de foncièrement bon aurais fait ce que vous avez fait au fort D’Obir.

Je m’abstins de lui dire qu’en fait à ce moment-là, je voulais juste fuir le plus loin possible et que c’est Tichanis qui m’a forcé à faire face à la horde Grimm, mais je restais quand même dubitatif.

- Vous vous basez sur une seule impression ?

Il resta silencieux pendant quelques secondes, puis me répondis :

- Vous êtes encore jeune, et vous avez la vie devant vous, répondit-il comme si c’était une réponse suffisante.

- Donc…je peux rester à Beacon ?

- Oui, mais faites très attention à ne pas faire accidentellement du mal aux autres élèves, il serait même préférable que vous ayez le moins de contact possible avec les autres élèves, n’oubliez pas non plus de me prévenir quand vous aurez du nouveau à propos de quoi que ce soit.

J’acquiesçais, reconnaissant de la chance qu’il me donnait.


Il me raccompagna jusqu’à la chambre que je partageais avec Corvo et m’en ouvris l’accès.

Avant qu’il ne parte, je lui demandais une dernière chose :

- Dites, question fournitures scolaires, uniformes et ainsi de suite, je fais comment ?

- J’ai vérifié dans l’après-midi, et il n’y a pas assez d’uniformes scolaires pour que je puisse vous en céder un, nous devrons donc en recevoir de nouveaux dans une à deux semaines, quand à l’équipement scolaire il a dû être déposé dans la chambre pendant le repas.

- Vous avez pensé à tout, merci ! dis-je avec un sourire.

- C’est mon métier, dit-il avant de partir vers une des chambres du fond.

J’entrais et allumais la lumière avant de découvrir trois petits livres vierges et des bouquins pour les différentes matières avec quelques crayons et stylos sur un des bureaux, juste à côté d’un petit appareil qui ressemblait à un IPhone blanc…

- Oh putain ils m’ont donné un scroll ?! criais-je en soulevant le petit appareil dans les airs, comme une sorte de relique précieuse.

Après avoir tourné mon nouveau scroll dans tout les sens pendant 5 minutes pour tenter de l’ouvrir, je l’abandonnais sur ma table de nuit puis j’attrapais mon sac de voyage, qui contenait désormais quelques livres, un chargeur Iphone ainsi que ledit appareil et des écouteurs, et surtout le paquet que m’avait donné Ozpin.

Je saisis le paquet contenant le marteau et le burin, puis je décidais de le reposer avant de saisir un bouquin, mes écouteurs et mon Iphone et de sauter sur mon lit pour lire.

Je passais environ une heure à lire en écoutant des chansons de Green Day, puis je sentis un contact sur mon épaule auquel je réagis un poil…excessivement.

Je lançais presque mon livre en l’air avant de plonger derrière mon lit en criant une bordée de jurons.

Quand je relevais ma tête, je constatais que la personne qui m’avait touché l’épaule n’était autre que Corvo.

- Mmh, Corvo…tu m’as fais peur, dis-je, un peu gêné.

Sa seule réponse fut une expression qui semblait dire « Sans blague mec ? ».

En essayant de garder un semblant de dignité, je me relevais en époussetant légèrement mon tee-shirt, puis je me raclais la gorge avant de demander :

- Et donc ? Comment vont Ren et Nora ?

Il enleva sa chemise qu’il jeta dans le panier de linge sale puis se tourna vers moi :

- Si tu voulais tant le savoir, il aurait fallu que tu reste au lieu de fuir, dit-il d’un ton qui trahissait une légère frustration.

Ouais, j’imagine qu’il avait dû pas mal ramasser auprès des teams JNPR et RWBY après que j’ai laissé inconscients deux de leurs amis et que je me sois enfui en courant.

- Tu m’excuseras, mais j’ai préféré fuir avant de me faire étrangler. Encore.

Il souffla doucement par le nez avant de répondre :

- Elle ne t’a pas étranglé, elle t’a soulevé par le col.

- Crois-moi, il n’y a pas beaucoup de différence entre ça et un étranglement quand on n’arrive pas à respirer !

Il soupira longuement en se pinçant l’arrête du nez puis resta silencieux tandis qu’il s’asseyait à son bureau pour bricoler une arbalète.

- Et donc, demandais-je en ramassant le livre que j’avais jeté, comment ils vont ?

Il resta silencieux avant de me répondre :

- Ils se sont réveillés il y a une dizaine de minutes, et ils avaient mal de partout, mais à priori une bonne nuit de repos devrait les remettre d’aplomb.

J’eu un léger sourire, soulagé que ce soit aussi bénin.

- C’est bien, alors.

- Mmh, fit distraitement Corvo en commençant à démonter son arbalète.

Je me rassis sur mon lit, puis je ramassais mon scroll :

- Dis, j’ai cet appareil qui m’a été donné, mais j’arrive pas à l’allumer.

Il leva un œil de son travail pour regarder l’appareil que je brandissais avant de revenir à son travail.

- C’est un scroll, un moyen de communication entre autres choses. Pour l’allumer, tu dois appuyer sur le losange jaune au centre et tire sur les côtés pour l’ouvrir.


Je suivis ses instructions et réussis à ouvrir le scroll pour finalement tomber sur un écran qui me demandait de rentrer un nouveau nom d’utilisateur. Après avoir fini ça, je tombais sur une page d’accueil.

Je jetais un coup d’œil à l’application dustnet qui est en fait l’internet de Remnant, et je fis quelques recherches pour voir s’il y avait certaines choses qui étaient les mêmes que dans mon monde.

Une vingtaine de minutes plus tard, j’avais découvert que, entre autre Johnny Hallyday n’existait pas dans cette réalité (chier), Justin Biber non plus (oh joie), et Casey Lee Williams est un artiste indépendant dont la renommée se faisait attendre.

Ah, et pour le fun j’ai jeté un coup d’œil à quelques grands noms de l’histoire et à Monty Oum.

Côté histoire, Adolf Hitler a été le président de l’équivalent de Remnant des Restos du cœur, Staline fut le proprio’ d’une mine de Dust qui s’est faite rachetée par la Schnee Dust Compagny, Fidel Castro est l’actuel président de la compagnie de distribution de cigare la plus influente au monde, juste avant la Winston SARL. Ouais, carrément. Je n’ai hélas rien trouvé sur Napoléon, Roosevelt, Attila, Abraham Lincoln et Chuck Norris.

Par contre, Monty Oum est (roulement de tambour) UN DIEU ! Et pas genre un petit dieu parmi d’autre, mais LE dieu principal, le créateur de Remnant et ainsi de suite.

C’est le dieu de la Dust, l’un des éléments les plus vénérés par les mortels, car c’est l’élément qui les a vu naître et également l’élément qui leur permet de lutter efficacement contre les Grimms, enfin bref vous voyez le tableau.

Je reposais le scroll sur mon lit puis je jetais un coup d’œil au paquet qui était posé juste à côté de mon sac.

Ça serait pas mal de permettre à Tichanis de recouvrer quelques souvenirs, histoire de découvrir la fameuse menace qui plane sur nos têtes, ou d’éviter de tuer ou blesser gravement quelqu’un sans le faire exprès.

Je poussais un long soupir. Je suis dans cette dimension depuis à peine deux jour et ma situation est déjà un bordel monstrueux.

J’ouvris le paquet puis pris en main le marteau et le burin. La texture de la saloperie qui recouvre le marteau et le burin était répugnante, et je ne pu pas retenir une grimace de dégoût.

Soudain, le bruit de quelque chose se fissurant retentit dans le silence de la chambre. Je regardais de plus près, et je remarquais une lueur s’échappant d’une fissure dans la crasse du burin. La fissure s’étala sur le reste de l’objet tandis que d’autres fissures s’étalaient sur le marteau.

- Mais qu’est ce que c’est que ça ? murmurais-je.

- Qu’est-ce que tu fais ? me demanda Corvo qui avait arrêté de travailler sur son arbalète.

Je ne pu pas lui répondre, mes mains se crispèrent sur les objets tandis que je commençais à trembler sous l’effet de la douleur.

 Les objets me brûlaient les mains comme s’ils étaient chauffé à blanc, et pourtant je n’arrivais pas à les lâcher ni à pousser le hurlement de douleur que je voulais relâcher. La lueur qui filtrait au travers des fissures gagna en intensité, m’aveuglant.

J’entendis quelqu’un crier quelque chose, mais les sons et les sensations furent vite remplacés par une marée de souvenirs.

Une autre flèche toucha la cible en son centre. Tichanis baissa son arc, les bras engourdis et douloureux.

- Mais tu ne rate jamais ta cible ?

Il se retourna avec un sourire aux lèvres vers son frère.

- C’est ça le talent !

- Papa te cherche à la forge.

- J’y vais.

 Ce souvenir s’évanouit pour céder la place à un autre.

Ils avaient nettoyé un campement infesté par les Grimms, et Tichanis revins de la forge avec en main un marteau et un burin.

- Hé, les gars ! Regardez ce que j’ai trouvé ! s’exclama-t-il.

Un homme de taille imposante avec des peintures de guerre rouge vif dont la forme évoquait les marques sur les masques des Grimms s’avança.

- Qu’est-ce qui vaut la peine d’autant de raffut ?demanda-t-il d’une voix grave et basse.

Tichanis lui agita les instruments sous le nez.

- Un Marteleur et un Graveur en platine ! Avec ça, je vais enfin pouvoir rafistoler correctement vos armes, les graver et même infuser de la Dust dedans !

Le géant esquissa un sourire.

- Bonne nouvelle en effet, allons prévenir Nero.

 Un dernier s’imposa dans mon esprit.

 Tichanis tenait un marteau qu’il abattait inlassablement sur un morceau de fer porté à rouge afin de lui donner la forme d’une épée.

Une personne posa la main sur son épaule.

- Tu travaille depuis ce matin, repose toi un peu.

Les yeux de Tichanis ne bougèrent pas :

- Si j’arrête maintenant, je devrais recommencer tout ce que j’ai fait. Et ton épée est sur la table. La lame à été aiguisée, les réservoirs de Dust aménagé et les runes gravées, amuse-toi bien.

- Joli ! Elle est comme neuve. Comment arrives-tu à de tels résultats en aussi peu de temps ?

- C’est le métier qui veut ça…répondit Tichanis en trempant la lame qui refroidit en chuintant.

La séquence de souvenir prit fin en me laissant sur le sol, suant et respirant lourdement.

- Bon sang mais qu’est-ce qui s’est passé ?! demanda Corvo qui était à mon chevet.

Je rouvrais les yeux en gémissant.

- Tu vas bien ? me demanda Corvo.

Je lui lançais un regard qui exprimait clairement ce que je pensais de sa question.

- Apparemment non, fit-il, je vais appeler l’infirmière et lui demander de venir l’examiner.

- Ça ira…grognais-je en me relevant, les mains toujours serrées sur le marteau et le burin.

- Tu en es sûr ? me demanda-t-il en essayant de m’aider à me relever sans trop me toucher.

- Si je te le dis…

Il m’aida à marcher jusqu’à sa chaise installée devant son bureau.

- Mmh…Dante ? Tu devrais jeter un coup d’œil à tes mains, dit-il en les pointant du doigt.

Je regardais ce qu’elles avaient, m’attendant à trouver des marques de graves brûlures, mais ce n’était pas d’elles qu’il parlait. En effet, la crasse et les immondices qui recouvraient le marteau et le burin – ou, si on en croyait les souvenirs de Tichanis, le Marteleur et le Graveur – étaient partie, laissant les instruments de forge comme neufs. Ils étaient beaux, c’était plutôt bizarre de se dire que c’était les mêmes instruments repoussant qui me donnaient des haut-le-cœur en les tenants. Ils étaient faits dans une matière qui ressemblait à de l’argent, et gravé de motifs en verres, le spectacle était vraiment beau.

- Est ce que c’est un Marteleur et un Graveur ? demanda Corvo.

- Euh…oui, je crois. Tu sais ce que c’est ?

Mes outils de forge, apparemment, répondit Tichanis dans ma tête.

- De vieux instruments de forge. Ils ont été créés à l’époque de l’arrivée de la Dust afin de forger des armes fonctionnant à l’aide de cette dernière, mais ils sont désormais obsolètes car de nouveaux outils plus pratiques, plus rapides et automatisés ont été créés, d’autant plus que les armes sont plus résistantes et plus fonctionnelles.

Je regardais les outils dans ma main.

Il dit ça sans connaître la qualité de ces outils, il n’y a aucun moyen qu’une arme créé grâce à un Marteleur et un Graveur soit inférieur à une de ces armes créé à la chaîne par des machines sans âmes.

Je me massais la tempe car je sentais poindre une sacrée migraine entre Tichanis qui défendait la qualité de l’artisanat dans mon crâne et les visions de ses souvenirs qui me faisaient frire la cervelle à chaque fois.

- Bon ! Quoi qu’il en soit, j’ai un grand besoin d’aspirine, j’ai l’impression d’avoir une méchante gueule de bois sans avoir eu le plaisir de boire une seule goutte d’alcool, dis-je en gémissant.

Une minute plus tard, j’avais en face de moi un verre d’eau dans lequel se décomposaient en faisant des bulles trois cachets.

- Et donc, demanda Corvo, c’était quoi ça ?

J’envisageais de lui raconter toute l’histoire, mais je dis à la place :

- Je suis trop crevé pour te faire la version longue, donc pour faire simple, ces trucs sont des réceptacles de souvenirs qui me permettent de mieux contrôler mes capacités.

A en juger par la tête qu’il tirait, c’était peut-être trop court. Tant pis, j’ai ni l’énergie ni la motivation nécessaire pour lui raconter de façon à ce qu’il comprenne.

- Ok…et donc ? Tu ne va plus électrocuter les gens que tu touche ?

- J’en sais rien, je peux aussi bien avoir découvert un nouveau pouvoir qu’obtenir des souvenirs qui me permettent de mieux contrôler ceux que j’ai déjà découvert, répondis-je en buvant mon verre.

Je grimaçais au goût horrible du médicament puis allais poser le verre dans l’évier avant de me vautrer sur mon lit.

- En tout cas je crois que je vais pioncer, je suis naze…

- Tu te couche tout habillé ?

La tête vautrée dans l’oreiller, j’esquissais un léger sourire.

- Et bien Corvo, ça fait à peine six heures qu’on se connaît et tu veux déjà me voir à poil ?

- Ah ! Vision d’horreur ! plaisanta Corvo en exagérant. Je crois.

J’eu un petit rire, puis je sombrais rapidement dans le sommeil, épuisé par les événements de la journée.


J’étais dans un endroit bizarre, il y avait de la roche sur le sol, et le paysage était masqué par une obscurité tellement lourde qu’elle en est presque irréelle.

- Euh…youhou ? Y’a quelqu’un ?

J’entendis des bruits de pas derrière moi, et je me retournais vers la source du bruit.

C’était une femme qui marchait, drapée de ténèbres, une faux constituée d’os à la main, une peau pâle comme un cadavre, des cheveux noire comme l'ébène, un sourire composé de crocs redoutables et des yeux rouges comme le sang.

J’avais pas besoin de plus de détails pour reconnaître Mort, la déesse qui avait plus ou moins tué Corvo en lui arrachant le cœur.

Et elle marchait vers moi avec un mauvais sourire…

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