Etoiles et chaos

Chapitre 1 : Prologue

2701 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 21:13

TITRE : Étoiles & Chaos

AUTEUR : Ardell

DISCLAIMER : L'histoire et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada.

RÉSUME : Pendant la bataille des Sept Océans, les Chevaliers d'Or sont obligés de rester au Sanctuaire. Officiellement pour se préparer au retour d'Hadès et de ses 108 Spectres. Et si ce n'était pas la seule raison ?

NOTE : Cette fanfiction se situe avant le Hadès Chapter. Elle est divisée en trois parties et je ne prévois ni combats, ni yaoi. Par contre, de la violence, notamment sexuelle, sera à prévoir dans la suite de l'histoire. De plus le début est peut-être assez long puisque le prologue prend place au cours d'une des scènes de l'anime, et il y aura beaucoup de dialogues dans les premiers chapitres. Pour ce qui est du respect de l'œuvre originale ma foi... je pioche un peu où je veux. Pardon donc aux puristes, aux amateurs de combats, aux familles tout ça ...

Sur ce je vous souhaite une bonne lecture.

PROLOGUE

Vendredi 3 avril 1987

19 h 05

Sanctuaire d'Athéna. Maison du Bélier

Toutes ces hésitations étaient ridicules. Incapable d'attendre plus longtemps, Aiolia commença à descendre les marches du premier temple. Depuis plusieurs jours, le ciel anormalement plombé déversait une pluie torrentielle. Non pas une ondée bienfaisante qui serait survenue en période estivale et qui aurait rafraîchit faune et flore. Mais une pluie froide s'échappant comme autant de larmes d'un ciel endeuillé, conférant au paysage habituellement ensoleillé de Grèce une atmosphère sinistre.

— Je ne peux accepter l'idée de rester là et de ne rien faire pour eux. Je vais les rejoindre.

Le Chevalier du Lion n'avait pas descendu trois marches que la voix du premier gardien éleva derrière lui :

— Aiolia, combien de fois serais-je obligé de te le dire ? Si tu ne restes pas tranquille et si tu n'abandonnes pas tout projet de quitter ce lieux, je serais obligé de te tuer comme traître à Athéna. Est-ce que tu m'entends ?

— Tu as dit que tu serais obligé de me tuer, c'est bien ça ? répéta Aiolia.

— Je n'en ai aucune envie mais je le ferais, répondit, Mû, la détermination se lisant dans ses yeux.

Le Lion se retourna vivement.

— Mû !

— Arrêtez ! s'exclama Milo.

Le Chevalier du Scorpion vint se placer entre les opposants.

— A quoi cela servirait-il que les Chevaliers d'Or se battent entre eux ? Vous êtes ridicules… Il n'en demeure pas moins que si nous n'agissons pas tout de suite, les Chevaliers de Bronze et Athéna elle-même vont mourir. Nous sommes là pour nous battre, et pour sauver notre déesse ou bien nous ne sommes plus des Chevaliers d'Or.

Mû acquiesça silencieusement. Milo avait raison, seulement ce n'était pas aussi simple. Le Bélier avait des directives et ne pouvait passer outre. Il allait une fois de plus leur réitérer les ordres que leur avait donnés le Vieux Maître, lorsqu'un scintillement l'en dispensa

— Qu'est-ce… Ça vient de la Maison du Sagittaire ! s'écria Aiolia.

En effet, tel un soleil miniature, le neuvième temple s'était illuminé d'un éclat doré. Un rayon plus lumineux que les autres fila soudain à travers le ciel, déchirant sur son passage les nuages anthracites qui s'étaient accumulés.

Milo exprima à voix haute les pensées de ses compagnons :

— Les Bronzes… Athéna… Finalement, ils pourront peut-être être sauvés.

— On dirait que même le Vieux Maître ne parvient pas à empêcher mon frère Aioros de faire quelque chose pour sauver Seiya et les autres, déclara Aiolia avec une fierté fraternelle non dissimulée.

De son côté, Mû éprouvait un vif soulagement et remercia silencieusement le Sagittaire pour cette aide providentielle. Grâce à lui, la Garde Dorée serait représentée auprès des Chevaliers de Bronze, qui recevraient ainsi un secours indispensable.

A présent qu'une solution avait été trouvée, chacun allait se retirer dans son temple, comme il se devait.

Il avait pensé trop vite.

— Maintenant que l'un d'entre nous au moins a décidé d'entrer dans la bataille contre Poséidon, je crois qu'il est plus que temps de s'attaquer à l'autre problème.

— Aiolia, quand je disais que nous ne pouvions quitter…

— Justement. Imagine qu'un ennemi nous attaque, nous aurions l'air de quoi ? Actuellement, Milo et moi sommes encore capables de vaincre les Généraux, mais si nous devions protéger le Chemin du Zodiaque contre un quelconque adversaire… Il aurait tôt fait de se gausser de notre manque d'organisation ! Toi-même, tu ne peux garantir la sécurité de la Maison du Bélier.

— C'est pour cela que nous devons continuer à travailler, répondit Mû. Jusqu'à ce que tout rentre dans l'ordre…

— Il n'y a qu'un moyen pour que tout rentre dans l'ordre, tu le sais aussi bien que moi, l'interrompit Aiolia.

— Nous n'avons aucune certitude là-dessus.

— Je préfère courir le risque.

— Es-tu sûr que c'est la seule raison qui te pousse à agir ?

Le Bélier avait touché juste : les yeux du Lion se mirent à flamboyer.

— Mû, répondit-il d'une voix sourde, dois-je te rappeler que la moindre notion de trahison m'est insupportable ? Cette fille nous l'avons acceptée parmi nous, nous lui avons ouvert nos Maisons. Résultat : elle nous a poignardés dans le dos !

— Tu ne crois pas que tu exagère ? Qui nous dit qu'elle a agit avec préméditation ?

Milo choisit ce moment pour intervenir :

— Mû, tu n'étais même pas là. Elle est intelligente, elle devait bien se douter que ce qui se passait n'était pas normal. Par Athéna ! elle a tout de même vécu presque un an à nos côtés ! Pour ma part, je ne pense pas l'avoir si mal accueillie. Elle aurait pu venir nous en parler, elle aurait nous le dire !

— Non, elle ne pouvait pas.

Tous les regards se tournèrent vers Shaka.

— Elle a été manipulée, tout comme nous, continua-t-il. Il s'est servi d'elle, et nous en payons les conséquences. D'ailleurs, réfléchissez. Si elle nous en avait parlé, combien d'entre nous l'aurait crue ?

Un silence gêné répondit à sa question. Le Chevalier de la Vierge poursuivit :

— Moi-même, j'avais ressenti un malaise la concernant. Pourtant je n'ai pas cherché plus loin. J'ai préféré rester à la surface et occulter ce qui me dérangeait. Comme avec Saga.

A nouveau, un silence pesant s'installa tandis que tous se remémoraient la façon dont le Gémeaux avait tiré les ficelles. Aldébaran s'éclaircit la gorge :

— Tout de même… elle n'est pas mauvaise, la petite. Elle est juste… un peu perdue.

L'euphémisme aurait fait sourire Mû s'il n'était aussi préoccupé. Une fois de plus, il leva les yeux vers le ciel sombre.

« C'est vrai. Je ne pense pas non plus que tu sois réellement notre ennemie. Où que tu sois, j'espère que les dieux t'arracheront à ta déraison… »

La voix d'Aiolia le tira de sa prière muette :

— Croyez ce que vous voulez, mais moi cette histoire, elle me reste en travers de la gorge ! La prochaine fois que je l'aurais en face de moi, elle aura intérêt à avoir de bons arguments !

— Qu'elle soit coupable ou innocente, n'oublions pas qu'elle était parfaitement au courant de la supercherie de Saga, rappela Milo. De plus, il faudra bien qu'on la retrouve un jour. Alors question : où peut donc se cacher la complice d'un manipulateur ?

Vendredi 3 avril 1987

11 h 58

Sanctuaire sous-marin. Temple de Poséidon

Des Chevaliers de Bronze. De vulgaires et minables Chevaliers de bronze. Décidément, il aura été sous-estimé toute sa vie… Mais tout cela allait changer. Grâce à la désinvolture de ces imbéciles, la victoire n'en serait que plus aisée, même s'il s'était réjoui à l'idée de voir les "nobles" Golds Saints en difficulté face aux Généraux.

Tout à ses pensées, le gardien du Pilier de l'Atlantique Nord pénétra dans ses appartements privés. Le temps que les morveux avancent plus avant dans le royaume sous-marin, il pouvait se permettre une visite de courtoisie. Histoire de vérifier que tout allait bien.

Une fois la porte soigneusement fermée derrière lui, il s'approcha d'une petite table et y déposa son casque. Percevant un léger bruit de pas derrière lui, il se retourna vivement… et reçut dans ses bras une adolescente qui s'y jeta littéralement.

Surpris, il hésita un instant avant de la toucher.

— Que me vaut cet honneur ? demanda-t-il.

Il s'était habitué à son comportement fantasque mais savait aussi à quel point le contact physique pouvait la rebuter. Il se souvenait encore de sa crise de nerf lorsqu'une fois, il l'avait effleurée par inadvertance. En revanche, si c'était elle qui en prenait l'initiative, elle pouvait se montrer assez… affectueuse. Apparemment, c'était l'un de ces moments.

— Tu me manques, ça fait trop longtemps que tu es parti, répondit-elle, les bras toujours noués autour de son cou.

— C'est vrai, j'ai été absent quoi… une heure ? ironisa le Dragon des Mers.

Pour toute réaction, la jeune fille se blottit davantage contre lui. Le bras de l'homme enserrait sa taille fine pendant que son autre main remontait dans son dos. Un instant, elle se perdit dans l'épaisse chevelure aux reflets mordorés.

— Kyko… murmura-t-elle soudain.

Ah c'était ça. Il se disait aussi…

Il la repoussa violemment. Tombée à terre, elle leva sur lui de grands yeux où l'azur le disputait à l'améthyste. L'étonnement qu'il lut dans ce regard l'irrita au plus haut point. Après tout ce qu'il lui avait fait, comment pouvait-elle encore soupirer après lui ?

— La folie schizophrène je connaissais déjà, mais le coup de la folie masochiste on ne me l'avait jamais fait !

— Pourquoi t'es fâché ?

Nous y voilà. La moue boudeuse, la lèvre tremblante… Jusqu'à l'intonation de la voix qui évoquait plus celle d'un bébé de quatre ans que d'une adolescente qui en avait presque seize.

— Je ne suis pas fâché. J'ai simplement autre chose à faire que de jouer les gardes-malade.

Sur ces mots, il se détourna et tendit les mains vers son casque.

Ce fut alors qu'elle se mit à hurler.

Kanon !

Elle n'eut pas le temps de le crier deux fois et se retrouva plaquée contre le mur, prisonnière du Dragon des Mers qui la fixait d'un air menaçant.

— Refais ça encore une seule fois et je te montrerai la différence qu'il y a entre lui et moi, gronda-t-il.

La peur était visible dans les yeux de la fille, cependant ce fut d'un ton très calme qu'elle chuchota :

— Je la connais déjà la différence.

Puis elle s'exclama d'un air plus léger :

— Ah tiens, Seigneur Poséidon !

Le cœur battant, le Général fit volte-face, prêt à fournir toutes sortes d'explications plus ou moins plausibles… quand il se rendit compte qu'ils étaient toujours seuls dans la pièce.

— Espèce de…

Il tenta de l'attraper mais la jeune fille lui échappa dans un éclat de rire et sortit. Se forçant à respirer profondément, Kanon la suivit dans le couloir. Et se figea net.

Isaak du Kraken se trouvait également dans les parages, non ? Parce qu'il avait la très désagréable impression que ses artères se mettaient à charrier des blocs de glace…

Devant lui se tenait Julian Solo et, à ses pieds, l'adolescente agenouillée en une gracieuse révérence.

C'était l'un de ses pire cauchemars qui se réalisait. Elle et lui, ensemble ! Tout mais pas ça, n'importe qui mais pas elle ! Avec son caractère imprévisible, elle était bien fichue de tout balancer… Voilà pourquoi il préférait la garder dans ses appartements. Peut-être y avait-il moyen… S'il s'arrangeait pour lui porter un coup en douce... Avec la vitesse de la lumière, hop, ni vu ni connu… Restait le jeune Solo. Même si Poséidon ne s'était pas encore réveillé en lui, il restait capable de percevoir l'utilisation d'un cosmos. D'ailleurs comment expl…

— Dragon des Mers, comment as-tu osé ? demandait justement le dit Julian.

— Seigneur Poséidon ?

— Me cacher cette perle ! J'estime pourtant avoir le droit de savoir ce qui se passe dans mon royaume.

La perle en question adressa au maître des lieux un adorable sourire empreint de timidité. Puis elle tourna la tête vers Kanon, et celui-ci ne fut pas sans remarquer la malice qui brillait dans le regard bleu mauve. Nul doute qu'elle avait parfaitement conscience de ce qu'il avait failli faire.

Elle ne perdait rien pour attendre.

Solo exigeait une réponse. Soit. Kanon lui répondit la première chose qui lui passa par la tête :

— Ce n'est que ma jeune sœur, Seigneur Poséidon. Cinnamon.

 

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