Le coeur du probleme.

Chapitre 16 : Merry Christmas !

Chapitre final

2402 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 16:00

Extrait du blog de John Watson :

 

Lundi 25 décembre :

 

Ce fut vers neuf heures trente que je me présentais au 221 B Baker Street. Mrs Hudson m'accapara un long moment pour me souhaiter un joyeux noël et me donner mon cadeau : un magnifique service à thé qu'elle avait acheté à Chinatown. Je la remerciai chaudement en me promettant de lui trouver un cadeau dans la journée.

Alors que j'étais persuadé de trouver Sherlock encore au lit, je le vis assis dans son fauteuil, tout habillé, son violon posé sur les genoux. Il ne me salua pas quand j'entrai et sans m'en formaliser, je me dirigeai vers mon propre fauteuil.

_ Tu n'as pas dormi, lui dis-je.

_ J'avais des papiers à ranger. Williams est en prison, il est condamné à perpétuité pour traîtrise envers la nation, assassinat d'une demi douzaine de personne et tentative de crime contre l'humanité.

Je ne répondis rien et me servit une tasse de thé. Il se passa un long moment sans que l'un ou l'autre ne prenne la parole, il grattait machinalement les cordes de son violon et je réfléchissais à un moyen pour amener la conversation vers Kate. Ce ne fut finalement pas la peine :

_ Si tu es venu pour parler de Katherin Lestrade, tu peux repartir tout de suite, dit-il.

_ C'est d'elle que je désire parler et je le ferai.

_ Il n'y a rien à dire. Elle part ce matin et nous ne la reverrons plus. Elle fait déjà partie du passé.

_ Cela te fait de la peine.

_ Je ne pense jamais au passé.

_ En es tu sur ? Pourquoi tiens son pendentif dans ta main droite ? Pourquoi le portais tu dans la poche de ta chemise durant tout le réveillon ?

L'étonnement saisi mon ami. Il ne pensait pas que je l'avais remarqué.

_ Je vois que mon enseignement commence à porter ses fruits, répondit-il, tu en auras mis du temps.

_ Ne change pas du sujet.

_ Je veux le rendre à Lestrade, il ne faut pas que je le perde.

_ Tu ne perds jamais rien.

_ A quoi cela sert-il que je te parle si aucune de mes réponses ne te conviens ? s'emporta-t-il.

Il me tourna le dos et regarda par la fenêtre.

_ Tu l'as gardé pour avoir un souvenir d'elle.

_ En quoi est-ce un crime ?

_ En aucune façon.

_ Alors le débat est clos.

De nouveau, il y eut un long silence. Je pris une grand inspiration avant de me jeter à l'eau.

_ Tu l'aimes.

Il ne répondit pas et j'aurai tout donner pour pouvoir voir l'expression de son visage.

_ N'est ce pas Sherlock ? Tu l'aimes. Je pense pouvoir dire qu'elle t'aime aussi.

Toujours aucune réponse.

_ Ce n'est pas une honte. Tomber amoureux a été la meilleure chose qui me soit arrivée.

_ Je t'en pris John, je n'ai pas besoin de tes conseils puant le romantisme et la guimauve.

_ Alors avoue que j'ai raison.

_ Je n'en sais rien. Je ne sais pas ce que c'est l'amour.

_ Je ne suis pas un spécialiste et je n'aurai jamais cru avoir un jour cette conversation là avec toi mais...

Je réfléchis et me lançai dans le discours le plus mielleux que je n'ai jamais énoncé.

_ C'est...fort. Doux et sauvage. Tu penses tout le temps à cette personne. C'est comme si ton centre de gravité s'était déplacé et que tu ne tournai plus autour du soleil mais autour d'elle.

Je me sentis parfaitement idiot et le regard consterné de Sherlock me le confirma

_ Je ne serai pas aussi poétique, dit-il, mais c'est ça l'idée.

_ Pourquoi ne lui as tu pas dit ?

_ Car je ne suis pas celui qu'il lui faut ! explosa-t-il. Elle est douce, généreuse et attentive, je suis dangereux, égoïste et asocial. Je ne peux rien lui offrir qu'une jeune fille voudrait dans un couple. Je ne sais pas faire cela. Je la décevrai, la blesserai et la frustrerai. Je ne veux pas être égoïste avec elle, je voudrai être un homme meilleur. Je veux pour elle un homme meilleur que moi.

_ C'est auprès de toi qu'elle voudrait être ! Vous êtes fait pour vous entendre : elle est la seule qui te comprenne entièrement et elle te ressemble plus que n'importe qui. Elle t'aime Sherlock, et je t'assure qu'elle ne pourrait être heureuse avec un autre, même meilleur homme que toi. Elle a été terriblement blessée par ton rejet.

_ Même en cherchant à la protéger je lui fais du mal, je ne suis pas fait pour une relation amoureuse.

_ Tu as prouvé que tu pouvais changer pour elle. Tu n'as jamais été autant écouté tes sentiments que depuis que tu l'a rencontrée. Et, même si tu ne pouvais changer, elle est tombée amoureuse de toi avec tes défauts et tes qualités, elle s’engagerait en connaissance de cause.

Il s'enferma dans un silence obstiné que je respectait pendant quelques minutes.

_ Ne crois pas que tu ne mérites pas cette fille. Autorise toi à être heureux.

_ J'étais heureux mais tout à changé.

Je ne l'avais jamais vu se mettre autant à nu.

_ Si je m'autorise à l'aimer, continua-t-il, elle sera ma faiblesse. Je commettrai des erreurs à cause d'elle et je serais à la merci de tout le monde. Les sentiments rendent faibles et je ne veux pas être faible.

_ Ne laisse pas les paroles de Williams t'empoisonner l'esprit, lui dis-je avec un sourire. Écoute les conseils de ton meilleur ami plutôt que ceux de l'homme qui a failli le tuer. L'amour rend plus fort que tout car il donne un but à ton combat. Tu as toujours eu tord à ce sujet, les sentiments sont une faiblesse pour les gens trop faible pour les utiliser à bon escient, tu es intelligent et tu peux faire d'eux ta plus grande force. Ne gâche pas cette chance que tu as d'être heureux auprès d'elle, car une femme comme ça ne se rencontre pas à tout les coins de rues. Au moins, si tu ne le fais pas pour toi, fait le pour elle. Tu as dit ne pas vouloir être égoïste avec elle, alors ne l'oblige pas à quitter celui qu'elle aime pour en chercher un autre toute sa vie. Elle a besoin de toi autant que tu as besoin d'elle.

Je sentis que Sherlock rendait les armes. Il s'affala sur son fauteuil, ramena ses genoux contre lui et je vis alors, dans l'expression de son visage, à quel point Kate comptait pour lui. Il reconnaissait enfin que j'avais raison, et, pour la première fois il nageait en eaux troubles,loin des sentiers battus. Là où j'avais un avantage sur lui et où j'allais faire mon possible pour l'aider.

_ Plus longtemps un homme est invulnérable à la femme plus celle qui réussit à le captiver le rive étroitement à elle, continuai-je.

Il soupira et dit :

_ Je n'aurai jamais pensé que cela puisse faire mal.

_ Tu peux encore tout arranger, dis-je, ému par son évidente détresse.

_ Je ne peux pas John. Elle est blessée, tu l'as dit toi même, elle ne me pardonnera pas. Elle doit me haïr.

_ Tu te trompes, elle doit surtout être en train d'espérer que tu changes d'avis et est prête à tout te pardonner. Les femmes amoureuses sont pleines de surprises.

_ Il est trop tard ! Elle doit prendre son train tout bientôt et Lestrade ne la laissera pas rester.

_ Kate est majeure, et je crois que personne au monde n'a assez d'emprise sur elle pour l'empêcher de faire ce qu'elle désire. Ne baisse pas les bras.

Il ne dit plus rien pendant de longues minutes et je sentais que j'en avais dit assez. La balle était dans son camp. J'étais assez fier de moi et honoré qu'il se soit tant confié. Jamais il n'avait fait cela auparavant. Il méritait de connaître l'amour.

Mais les minutes passaient inlassablement et Sherlock semblait coupé du monde, se balançant machinalement d'avant en arrière. Onze heure se rapprochait dangereusement et il serait bientôt trop tard.

Soudain, il se déplia comme un ressort et bondit de son siège. D'un geste rapide il saisit son manteau et quitta l'appartement en courant.

_ Où vas tu ? demandai-je en le suivant dans les escaliers.

_ A la gare ! Dépêche-toi, il reste peu de temps !

Heureusement la gare de King Cross ne se trouvait pas loin et, comme c'était noël, les rues n'étaient pas très encombrées. Nous sautâmes dans un taxi qui nous conduisit à toute allure vers la gare. En entrant dans le hall, je vis avec horreur que la grande horloge affichait déjà onze heures moins deux.

_ Quai six, lançai-je à Sherlock.

Il détala vers la direction que je lui avais annoncé, courant à grande enjambées et slalomant entre les voyageurs. C'est alors que je repérais un peu plus loin sur le quai, Kate qui disait au revoir à son père. Il nous tournait le dos, les valises de la jeune femme étaient posées près d'elle et elle semblait prête pour le départ.

Soudain, son visage s'éclaira : elle nous avait vu. Nous arrivâmes hors d'haleine à leur hauteur.

_ Sherlock ? John ? Mais qu'est ce que... ? commença Lestrade.

Je l’entraînai à l'écart pour laisser les deux autres se parler. La jeune femme faisait face à mon ami,le regard plein de défi et attendant des explications, qui avaient intérêt à être bonnes.

_ Je voulais te rendre ceci, dit-il en tendant le fameux pendentif.

Kate fit un pas de recul, ouvrit la bouche pour parler mais Sherlock l'interrompit.

_ Non, écoute moi. Je veux te le rendre et je veux aussi que tu restes à Londres. J'ai..j'ai eu tord de te rejeter même si je pensais avoir les meilleures intentions du monde. J'ai pensé pouvoir t'oublier afin de te protéger mais je n'y parviens pas. Je suis égoïste encore une fois et c'est pour cela que j'aimerais que tu reste avec moi. Je ne suis pas un homme sain, Kate, loin de là. Je ne suis pas un prince charmant, je ne connais rien à l'amour. Mais je suis prêt à relever le défi avec toi si tu le veux bien. Jamais personne n'a su me toucher comme tu l'as fait, tu me connais mieux que personne mais j'ai feins de ne pas m'en apercevoir, car j'avais peur. J'avais tord, car tu es celle qui me fait me sentir plus humain, celle qui sais qui je suis sans me juger, te laisser partir aurait été la plus grosse erreur de toute ma vie. Je comprendrais que tu me déteste après tout ce que tu as subi à cause de moi. Mais si tu veux bien de moi, un sociopathe de haut niveau exécrable et hyperactif...reste.

Kate était restée immobile pendant toute la déclaration de Sherlock mais on pouvait sentir son excitation. Quand il eut finit, elle lui sauta au cou et l'embrassa fougueusement. Il fut surpris et je craignis qu'il ne la repousse mais il enserra sa taille et la pressa contre lui. Le train se mit en branle et quitta le quai.

Leur laissant un peu d'intimité, je me tournai vers Lestrade. L'expression de son visage m'arracha un éclat de rire. Jamais je n'avais vu figure plus décomposée et je me demandai s'il n'allait pas faire une attaque.

_ Est ce que je rêve ? demanda-t-il.

_ Non Greg, il va falloir faire avec.

_ Je n'y crois pas...

Je ris de nouveau, heureux pour mon ami et assena une tape amicale dans le dos du policier déconfit.

Sherlock et Kate nous rejoignirent, souriant, tout près l'un de l'autre. La jeune femme échangea un regard coupable avec son père :

_ Désolée Papa...

Lestrade répondit avec un haussement d'épaule qui voulait dire : « bah...s'il le faut vraiment. ».

_ Tout est bien qui finit bien, dis-je en souriant.

_ Non John, dit Sherlock, la partie ne fait que commencer.

 

THE END.

 

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