L'amour a ses drogues que les dealers ignorent

Chapitre 2 : New York la pomme d'amour

9626 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 15:26

12 Décembre 2014, Ville de New-York, 24 ans plus tard.

La grosse pomme était enneigée, et illuminé par toutes les décorations de Noël dont les magasins et les maisons étaient ornés. Le seul bâtiment qui à cette époque de l'année était aussi neutre dedans que dehors, c'était la plus haute tour de tout New-York. Celle appartenant à l'entreprise West Air Lines. Mais il y'avait aussi un appartement au cœur du centre-ville qui n'avait pas était envahi par la chaleur et les décorations de Noël. Celui d'un homme de 41 ans du nom D'Alexy Weith, vivant avec Amanda, son épouse depuis 10 ans. Ce qui était certain, c'est que cet homme ne portait pas Noël dans son cœur, au grand désespoir de sa femme. Pour lui, à la base Noël était simplement une petite fête religieuse, destiné à se retrouver en famille, et que les Américains en avait fait ce qu'ils savaient faire de mieux : transformer cette petite fête religieuse, en la plus grosse fête commerciale de tous les temps. Et il était hors de question pour lui de participer à ce mouvement de surconsommation inutile. Oui, il était comme ça lui. Maussade et très réaliste. Tout l'inverse de sa femme, qui contrairement à lui, était toujours enjoué, et respirant la joie de vivre. Ils se sont rencontrés il y'a 15 ans, alors qu'Alexy débutait comme jeune recrue dans l'armée de l'air. Il s'était lié d'amitié avec Timothy, un jeune soldat de son âge qui avait une petite sœur magnifique, qui faisait des études pour devenir professeur de droit en université. Amanda et Alexy se marièrent 5 ans après leur rencontre, et s'installèrent dans une petite ville du Wisconsin où ils vécurent de nombreuses années. Ils sont arrivé il y'a quelques jours à l'aéroport de New-York, car Amanda avait était muté dans une autre université, et il était temps pour Alexy de prendre sa retraite de pilote de chasse qu'il avait déjà bien repoussé à quelques années. Malgré leur union parfaite, le plus beau rêve d'Amanda et le pire cauchemar d'Alexy était le même : Les enfants. Le jeune homme éprouvait une profonde aversion pour les enfants. Il n'avait ni la patience, ni la douceur qu'il fallait. Il savait bien qu'il risquait de perdre sa femme à cause de ça, mais il la perdrait aussi si ils venaient à avoir des enfants, alors bon.

Comme à leur habitude, Ils étaient tous les deux assis sur le canapé, collé l'un à l'autre en regardant un film. Quoi de plus banale pour un couple ?

- Je crois que je vais reprendre le travail. Tu comprends, je ne supporte pas de rien faire.

- Tu es sur de ne pas vouloir t'arrêter quelques années pour profiter un peu de la vie ?

- À quoi ça me servirai ? Tu ne seras pas à la retraite avant un petit moment, je n'ai pas envie de profiter sans toi. Et puis qu'est-ce que je vais faire de mes journées moi ici tout seul ? Je vais rester sur le canapé, à regarder des films, manger des chips et boire des bières. C'est une loque que tu veux récupérer ?

- Mais non mon amour, au contraire moi je trouve ça très bien que tu continues à travailler. Et puis ton métier te plais, ce n'est pas comme si c'était une contrainte.

Dit-elle en souriant, caressant son torse du bout de ses longs doigts fins. Alexy avait décidé de se lever tôt demain matin pour aller postuler chez West Air Lines. Lui et sa femme avaient pris un vol avec cette compagnie pour revenir à New-York, et le jeune pilote avait trouvé le vol très agréable, les hôtesses accueillantes, et l'organisation très simple. Bien sûr, il ne se doutait pas une seule seconde qu'il connaissait mieux que personne l'homme qui était derrière ce géant de l'aviation.

13 Décembre, 09:00 Am

Comme prévu, Alexy s'était levé de bonne heure ce matin pour aller se présenter au patron de West Air Lines, en espérant décrocher un emploi en tant que pilote. Amanda venait tout juste de partir en direction de L'université. Le jeune homme enfila son plus beau costard d'une magnifique couleur grise, le noir étant trop "classique" pour lui, il passa un peu de gel dans ses cheveux blond, et il étala de l'eau fraiche sur son visage blanc, comme il avait toujours eu l'habitude de faire le matin pour se réveiller. Il sortit de chez lui, sauta dans son Audi A4 blanche, et se dirigea vers Wall Street, car le bâtiment de l'entreprise se trouvait juste en face. Il se gara devant un café, puis il sortit de sa voiture en vérifiant bien trois fois qu'elle était fermé, son coté maniaco-dépressif reprenant parfois le dessus. Mallette en main, il entra dans l'immense bâtiment, assez confiant et sûr de lui. West... Il ne connaissait que trop bien ce nom de famille qui lui rappelait son meilleur ami du Lycée, Tony. Il lui rappelait aussi à quel point il avait souffert lorsqu'il était partit. Mais West Air Lines ne pouvait pas être son entreprise. Plusieurs personnes peuvent avoir le même nom de famille et ne rien avoir en commun. Tony était devenu Avocat, il en était sûr. C'est d'ailleurs pour ça qu'il était partit. Il fut dans un premier temps impressionné par la grandeur et par le design de cet immense building, tout ornés de Marbre et de Quartz noir. Des escaliers en colimaçons au-dessus de sa tête, et un énorme lustre de Cristal pendu au plafond. Il espérait seulement que cet engin ne lui tomberait pas sur la tête. Il y'avait des vitres de partout, et tout le monde était habillé de la même façon. Il s'approcha avec hésitation de l'accueil, où des dizaines de femmes avec un sourire immense enchainé les coups de téléphones. Alors qu'il était perdu dans ses pensées, une jeune femme l'en sortit.

- Monsieur ? Puis-je vous être utile ?

- Ah… Euh... Oui ! Oui, je viens pour une offre d'emploi, euh, comme pilote…

- Je vous appelle le responsable.

Alexy lui sourit faiblement, et la regarda parler au téléphone pendant plusieurs minutes.

- Vous avez de la chance, monsieur West est libre, il va vous recevoir, prenez ce formulaire et remplissez le avant l'entretien. 54 éme étage, dernier bureau au fond à droite. Bonne journée monsieur.

Déstabilisé par la vitesse et l'efficacité de cette jeune femme, Alexy se contenta de la remercier d'un hochement de tête, puis il se rendit devant le bureau du grand patron. Le temps que l'ascenseur gravisse les 54 étages, il eut le temps de remplir son formulaire. Il fut également captivé par la vue qu'offrait la vitre de l'ascenseur sur l'extérieur. On pouvait y voir la ville de New-York tout entière. Quel travail de titan cet immeuble... Il avait dû couter toute une vie de salaire d'un ministre !

Quand il arriva devant le bureau, deux grands hommes noir et taillé comme des murs de briques "monter la garde" devant le bureau de Mr. West.

- Euh... Hum, bonjour, je viens pour un entretien.-

Il montra le formulaire d'embauche aux gardes, qui toquèrent puis lui ouvrirent la porte. Le jeune homme ne se fit pas prier et entra dans un immense bureau, qui faisait deux fois la superficie de son appartement, avec Billard, Mini-Golf, vue imprenable sur New-York, et la table ronde d'Arthur en guise de Bureau. Mais bizarrement, il n'y'avait personne. Après plusieurs minutes d'attente, il vit un homme arrivé dans la pièce par une porte qu'il n'avait même par remarquer. Petit de taille, trapu, vêtue d'un Jean et d'un pull, il n'avait absolument pas le profil du multi milliardaire propriétaire d'une si grande Firme de l'Aviation. Mais ce style et cette carrure... C'était lui. Cela ne fit aucun doute lorsqu'il s'approcha de lui pour lui serrer la main.

- Tony…

- Euh, excusez-moi, mais on ne se connait que depuis 30 secondes… Si vous pouviez éviter de m'appeler de la même façon que m'appelle ma femme...

- Alors tu ne me reconnais pas ? Je ne me doutais pas une seule seconde que tu étais derrière ce monstre de l'aviation... Je croyais que tu devais devenir Avocat...

Lorsqu'Alexy mentionna le mot "Avocat", Anthony West compris tout de suite qu'il ne pouvait s'agir que de son meilleur ami d'enfance.

Alexy avait énormément changé. Il était devenu grand, musclé, toujours aussi blond avec ces petits yeux Bleu turquoise, tandis que Tony était resté le même. Petit et trapu aux allures de Bad Boy, brun aux yeux noir, avec ce visage d'enfant malgré tout. Deux physiques complètement opposés, mais deux mentalités similaires. Alexy laissa tomber son formulaire, et serra son meilleur ami dans ses bras, se foutant bien de ce qu'il pourrait penser après ça. Ne sachant plus trop quoi faire, Tony lui rendit son étreinte chaleureuse, mais il s'en défit bien vite. Trop de souvenirs l’envahissent d'un seul coup.

- Je suis si heureux, je pensais ne plus jamais te revoir !

- Alexy, je... J'aimerais que tu t'en aille. Je ne veux pas revivre ce que j'ai vécu...

- Je ne réagirai pas de la même façon. J'ai grandis maintenant, j'ai eu le temps de réfléchir à tout ça, et je comprends ton geste. J'admire ce que tu as fait, j'admire ton courage, car je n'ai pas la chance d'être comme toi. Tu n'as pas à t'en vouloir ou quoi que ce soit, je te pardonne.

Anthony resta quelques peu surpris de la réaction de son meilleur ami. Lui qui croyait qu'il ne comprendrait jamais. Il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait bien que ce n'était pas une bonne chose qu'Alexy revienne comme ça dans sa vie après plus de vingt ans d'absence. Il sentait bien que sa vie allez devoir prendre un tournant irréversible. Il avait peur de retomber amoureux de lui, et de devoir une nouvelle fois lutté contre ses sentiments. Rien que le fait de voir son visage, faisait bousculer son cœur dans tous les sens, et il ne savait plus quoi penser. Il s'approcha alors vivement de lui, puis il posa tendrement ses mains sur son visage, pour se hisser sur la pointe des pieds, et l'embrasser tendrement. Il découvrit avec horreur que rien n'avait changé, la passion était toujours bien présente. Cette fois c'était clair, il l'aimait toujours follement. Alexy quand à lui resta complètement bouche bée, car une fois encore, il ne s'attendait pas du tout à cette réaction.

- Va-t’en Alex, je t'en prie, ce n'est pas une bonne chose qu'on reste ami, s'il te plait..

- Attend, tu m'embrasse et puis tu me jette ? Je ne te comprendrai jamais Tony, qu'est ce qui ne va pas dans ta tête ?!

- Ce qui ne va pas ? J'ai une femme et des gosses, je n'ai tout simplement pas envie de tout foutre en l'air pour toi !

Alors là, s'en était trop. Alexy ne savait plus comment réagir face à tant de révélations. Une femme, des enfants, une entreprise... L'amour de sa vie était totalement hors de portée désormais. Et le fait d'avoir vue une nouvelle fois son visage, d'avoir une nouvelle fois gouté à ses lèvres, avait fait se raviver une petite flamme éteinte depuis bien des années dans le cœur d'Alexy. Il n'arriverait plus jamais à ce dire que tout est fini à présent.

- Tu ne peux pas me faire ça Tony… Je t'aime, je t'ai toujours aimé, j'aurais donné ma vie pour toi, j'aurais tué pour toi tu comprends ça ? Tu ne peux pas me demander de partir alors que je t'ai revue, et que tu m’as embrassé. C'est trop tard maintenant, je ne pourrais plus jamais me faire à l'idée que c'est impossible entre nous. Tu m’aime pas vrai ? Dit moi que tu m'aime encore ?...

- Non Alex. Je ne t'aime plus. C'est terminé maintenant. J'ai fait ma vie, tu as fait la tienne. Nos chemins ce sont séparés il y'a bien trop longtemps maintenant pour les faires se recroiser. Alors continue ta vie. Et oublie-moi. Crois-moi ça vaut mieux...

Encore une fois il mentait, comme il l'avait toujours fait.

"Bien sûr que je t'aime encore imbécile, qu'est-ce que tu crois ? Moi aussi je crève d'envie d'être avec toi. Mais pour une fois dans ta vie, sois réaliste, et comprend que ce n'est pas possible."

Pensa alors Tony. Il était déchiré entre sa vie sociale, et l'amour de sa vie. Mais il avait pour réputation de toujours faire les choix les plus justes et les plus sûrs. Mais évidemment, ça ne pouvait pas toujours être les plus arrangeants à chaque fois. Alexy se sentit une nouvelle fois abandonné, exactement comme le jour où Tony avait disparu de sa vie à tout jamais. Il se passa plusieurs minutes avant que les paroles de son ami n'atteignent son cœur et le détruise. Le jeune pilote partit alors en pleure de la pièce, une main sur les yeux pour malgré tout garder un minimum de fierté et de dignité. C'est complètement effondré qu'il rentra chez lui, ayant déjà en tête de fuir la ville pour oublier définitivement cet individu qui était le seul à avoir ce foutu don de lui retourner le cœur et l'esprit.

12:30 pm

- Amanda, on quitte la ville !-

Avait-il dit en débarquant dans le salon de son appartement tel une furie.

- Oh la oh là, on se calme, qu'est ce qui se passe, une catastrophe ? Tous les gens se sont transformés en zombies dehors ? La ville de New-York va se décrocher des autres états pour partir à la dérive sur l'océan ? Non. Donc on reste ici.

Maintenant assis toi, je vais te servir un café.

- Je ne veux pas de café, je veux qu'on quitte la ville ! J'ai revus une personne que je n'aurais jamais dû revoir, et ça m’a énormément bouleversé. S'il te plait.

Elle s'était arrêté nettement dans l'encadrement la porte, remettant son long gilet blanc sur son épaule. Elle se retourna vers son mari avec un air peu satisfait, posant sa main avec force sur le mur.

- Alors tu veux quitter la ville juste parce que tu as vu quelqu'un ? Et qu'est-ce que tu fais de moi ? En gros je dois quitter mon super job dont je rêve depuis des années juste parce que monsieur à "vu quelqu'un" ?

- N'exagères rien, ce n'est qu'un travail !

- Ce n'est qu'un travail ? Comment peux-tu oser dire ça alors que tu devrais savoir mieux que personne au combien je tiens à ce job ! T'es vraiment un salop, tu sais quoi, ta raison, tu vas la quitter la ville, mais tout seul !

Avait-elle dit d'une voix vif et enroué, comme si ses sentiments faisaient bouchon dans sa gorge. Alexy n'avait même pas cherché à la retenir, ou quoi que ce soit. C'était peut-être horrible à dire comme ça, mais depuis que ces yeux s'étaient reposés sur Tony, Amanda avait quasiment disparu de son cœur. Il la regarda faire ses affaires, néanmoins le cœur serré. Il ne voulait pas lui faire de mal, mais il savait qu'il y serait amené un jour ou l'autre. C'est en soufflant de désespoir qu'il finit par remettre son manteau. Il sortit de son appartement, fermant la porte avec douceur, pour ne pas qu'Amanda l'entendent sortir. Il avait fui, et il s'en voulait d'avoir était aussi lâche avec elle. Elle qui avait était une épouse exemplaire pendant 10 longues années, voilà comment il l'a remerciait...

Une fois sortit de son immeuble, il marcha le long des rues de son quartier, sans vraiment penser à quelque chose de précis, sans chercher de solution, il ne pensait à rien. Il ne pensait tellement à rien qu'il ne remarqua même pas qu'il venait de quitter le trottoir pour s'aventurer sur un passage piéton, mais le Feu tricolore était rouge, et les automobilistes New-Yorkais n'était pas réputé pour être très clément avec les piétons qui se croyaient tout permis. Surtout un Automobiliste en particulier. Au volant de sa Porsche Cayenne Turbo sport rouge, Tout les piétons étaient à sa merci, sauf Alexy. Car heureusement pour sa vie, Cette homme au volant de sa voiture l'avait reconnu de loin. A l'approche d'Alexy, il fit un dérapage à 180°, Effleurant de peu ce piéton inconscient.

- Alexy, tu ne te souvenais pas que les New-Yorkais était sans foi ni loi sur la route pour te balader aussi insoucieusement sur leur territoire ?

- Tony ?! Mais je… tu... merci... Enfin non pas merci, tu as failli me faucher espèce de malade !-

Tony se hissa hors de sa magnifique voiture à plusieurs milliers de dollars, et enleva ses Ray-Ban dorée qui était sur son nez pour les accrocher à son tee-shirt.

- Toujours aussi discret à ce que je vois. Bon, et bien merci de m'avoir "sauver la vie", et puis Adieu.

Alexy regarda le sol, se sentant un peu humilier sous le regard insistant des autres conducteurs qui le fusillaient du regard. Tony lui attrapa la main et le força à s'asseoir côté passager. Alexy se laissa totalement faire, car d'un côté c'est ce qu'il espérait. Tony prit place face au volant, et enclencha le monstre qui lui servait de moteur, afin de démarrer.

- Je peux savoir pourquoi tu m’as fait monter ?

- Je voudrais te montrer quelque chose d'important. Quelque chose à laquelle je tiens énormément, et que pour rien au monde je ne voudrais perdre.

- Ton entreprise ? Oui je me doute bien que tu as du beaucoup travailler pour réussir à l'avoir mais...

- Non ce n'est pas ça abruti, je te parle de ma famille. Je veux que tu voies ce que je risque de perdre si jamais tu restes dans ma vie.

- Alors en fait, si tu venais à perdre ta famille, je devrai en porter l'entière responsabilité sur mes épaules ? Ce serait forcément de ma faute ? T’es pire que la justice toi sans déconner. Et puis ce n’est pas la peine de te fatiguer, je comptais en sortir de ta petite vie de toute façon, je sais depuis longtemps que je n'y’ai pas ma place.

C'est avec force que Tony donna un grand coup de frein pour arrêter la voiture. Heureusement que c'était une route de campagne où il n'y'avait personne. La tête d'Alexy effleura de peu le tableau de bord, et heureusement qu'il ne l'avait pas touché, car propulsé à cette allure et avec un choc si violent, le poids d'Alexy aurait était décupler, ce qui veut dire que ça tête aurait frappé le tableau de bord avec une force de 700 kilos. Dieu bénisse la ceinture.

- Non mais ça va pas bien aujourd'hui ! Ma femme m’a quitté et toi tu veux me tuer, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?!

- Alexy Weith tu es l'homme le plus borné, et le plus entêté que la terre n'a jamais porté, et dieu sait si elle en a porté la pauvre ! Tu sais très bien pourquoi tu n'as pas ta place dans ma vie, seulement tu ne veux pas le reconnaitre !

- Alors comment expliques-tu que tu as ta place dans la mienne, Anthony ? Comment peux-tu expliquer par A+B pourquoi je ne me sens vivre que lorsque tu es à mes côtés ? Comment peut tu expliquer que cela fait 24 ans que je meurs un peu plus chaque jour ? Non tu ne peux pas l'expliquer, et tu sais pourquoi ? Parce qu'avant d'expliquer, il faut comprendre, et il est là ton problème, tu ne comprendras jamais.

Alexy se détacha et sortit de la voiture. Il lui avait complétement couper le souffle, Tony qui avait toujours du répondant en temps normal, n'avait rien trouvé à répondre à cela. Pour la simple et bonne raison, que ce qu'il disait était vrais. Tony ne comprenait pas cet amour qu'il lui portait. Lui aussi, il l'aimait beaucoup, mais il avait très bien réussis à faire sa vie avec une femme ! Alors qu'Alexy, cela se voyait qu'il n'était pas heureux avec la sienne. Lorsqu'il disait "ma femme" il y'avait déjà quelque chose qui sonnait faux. Sa vie entière n'était qu'une suite de fausse note. La partition de son cœur, faisait entendre une mélodie mélancolique. Tony venait de réaliser qu'Alexy avait sacrifié sa vie amoureuse, pour que lui puisse réussir sa vie sociale. Et dire qu'il lui avait reproché d'être égoïste... Il lui courut après, enlaçant son dos en passant ses mains sur son torse.

- Tu as raison, je n'ai jamais compris pourquoi tu me portais autant d'amour à moi, mais sache que je me suis toujours trouvé très chanceux de t'avoir, et de savoir que peu importe ce qui m'arrivait tu serais là. Je ne te l'ai pas toujours bien rendu, mais il n'est pas trop tard pour ça. Je voudrais qu'on puisse être amis comme avant.

Alexy se détacha de son étreinte chaleureuse, se retournant vers lui, les yeux embués de larmes, se refusant à en laisser tomber une seule.

- Tu sais, aimé une personne, et ne pas être aimé en retour, c'est comme attendre un train à l'aéroport : C'est Inutile. Ne te sens pas obligé de me garder comme ami parce que je te fais de la peine, je ne veux pas que...

Alexy se prit une claque sur la joue, comme il ne s'en était jamais reçu de sa vie, pas même par sa mère.

- Mais t'a pris chaud à la tronche ou quoi ? Depuis quand tu me fais pitié imbécile, je n'ai pas souvenir d'avoir pris qui que ce soit par pitié un jour, pas même toi, alors arrête tes conneries tu veux, monte dans la bagnole, je t'amène chez moi. Il est grand temps que tu comprennes qu'on ne peut pas tout avoir dans la vie, et que les choix les plus justes, sont rarement les plus intéressants pour soi !

Alexy ne voulait même plus dire un mot, il remonta dans la voiture sans faire d'histoire, ne lui adressant plus la parole pendant les 20 minutes de trajet.

 

01:00 pm, Chez Tony

Tony roulait depuis 20 minutes déjà, et Alexy ne voyait plus le bout de cette longue route de campagne qui les avait fait quitter le centre-ville de New-York. Mais au bout un large chemin goudronné, apparaissait au loin une immense maison, avec un grand jardin étendu tout autour. Alexy se dit qu'ils devaient être arrivés. Tony emprunta le chemin qui menait jusqu'au portail, et entra dans la demeure. De sa vie, Alexy n'avait jamais vu une maison aussi grande. La bâtisse était blanche, et les volets bleus, comme en Grèce. Le jeune homme savait que Tony adorait ce pays. Il y'avait une piscine à débordement, entouré de sable, tout comme à la plage. Le gazon était fraichement tondu, les arbres parfaitement taillé, et une allé de fontaine et de sculpture menait jusqu'à la porte d'entrée. Alexy était tellement impressionné qu'il en avait même oublié de suivre Tony. Il le rattrapa, et le suivi jusqu'à la porte d'entrée, où il frappa. C'est sa femme qui lui ouvrit, toute souriante.

- Bonjour mon chéri ! Qui nous ramènes-tu à la maison ?

Avait-elle demandé avec un large sourire.

- Stella, je te présente Alexy, un vieil ami d'enfance.

« Un vieil ami... tu pourrais dire meilleur ami, enflure » pensa Alexy en lançant un regard en croix à Tony. Stella les invita à entrer. C'était une magnifique femme, grande et mince, hissé sur de petits talons, vêtus d'un tailleur noir parfaitement coupé. Elle avait attaché ses longs cheveux blond vénitien en un chignon souple, et maquillé légèrement en noir ses grands yeux verts. C'était en vérité la secrétaire de Tony, avec qui il avait commencé au tout début de son entreprise, puis qui était devenus sa femme, et la mère de ses enfants. Elle leur fit signe d'aller s'asseoir sur le grand divan rouge qui trônait au milieu du salon.

- C'est une magnifique maison que tu as là. Ainsi qu'une magnifique femme.

- Oui mais l'envers du décor, c'est que mes gosses sont intenables. Et ils sont où d'ailleurs ?

Demanda-t-il en se retournant dans tous les sens pour voir si ses enfants n'étaient pas dans le coin. Assise sur une grande chaise haute, en train de dessiner et d'écouter de la musique sur le bar adjacent à la cuisine, se trouvait Sheryne, Sa seule fille, âgée de 17 ans. Comme sa mère, elle était très grande pour son âge, mais le reste venait de son père. Elle avait le teint plutôt mat, les cheveux noir ébène, et de grands yeux de la même couleur, maquillé de noir. Elle avait l'air d'être particulièrement concentré dans ce qu'elle faisait, et elle n'avait même pas l'air d'avoir remarqué le retour de son père ni la présence d'Alexy. Dans les escaliers de marbre, un grand bruit de pas saccadé se fit entendre. C'était Sébastian, le plus grand fils de Tony, âgée de 21 ans. Au contraire de sa sœur, lui avait tout pris de sa mère, sauf la taille, ce petit mètre soixante qu'il avait hérité de son père. Vif de corps et d'esprit, il passa derrière sa sœur, et essaya de la pousser pour la faire tomber de sa chaise. Elle tangua un peu avant de se replacer correctement, sans même y porter attention. C'était un jeune homme au teint clair, aux yeux noir, et comme sa mère le visage parsemé de tache de rousseur, ainsi que d'épais cheveux blond qui lui tomber sur les épaules. Il attrapa une casquette, coinça ses cheveux dedans, et sauta sur le canapé juste à côté de son père.

- Yo pa', tu m'files 40$ ?-

Lui demanda-t-il en tendant la main. Tony soupira et lui donna l'argent. Aussitôt, le jeune garçon se leva du canapé et sortit de la maison, sans même adresser la parole à Tony. On entendit quelques secondes plus tard un grand bruit de moto démarrer, puis s'éloigner. Lorsqu'il pensait enfin être débarrassé, Tony vit arriver Robin son dernier fils, âgée de 5 ans. C'était un petit garçon assez timide, ses petites boucles noires tombaient sur son visage clair et ses grands yeux vert pomme. Avec sa tétine à la bouche et son gros ours en peluche dans les bras, il s'approcha de Tony pour grimper sur ses genoux, et se blottir contre lui.

- Bonjour monsieur !

Dit il à Alexy avec un grand sourire.

- Donc voilà, L'adolescente gothique en phase de dépression juste derrière c'est ma fille Sheryne, Le blond mal élevé, opportuniste et profiteur, c'est mon plus grand fils Sébastian, et puis lui là, c'est Robin, le seul dont on a pas encore raté l'éducation, du coup ça va encore à peu près.

- Et après ma femme ne comprend pas pourquoi je ne veux pas d'enfants...

Alexy était particulièrement étonné de voir que Tony avait des enfants si mal éduqué. Lui qui pensée que tout était parfait dans sa vie. Sa femme arriva avec deux verres de Scotch, qu'elle posa sur la table. Alexy la remercia, et prit le verre en main.

- Sheryne, tu viens dire bonjour s'il te plait ?!

Demanda Stella à sa fille, en s'asseyant au côté de son mari. La jeune adolescente leva simplement la tête, regarda Alexy, et lui balança un « salut » désintéressé.

- Je suis navrée que mes enfants soit aussi peu sociable. Mais je suppose que vous devais savoir ce que c'est, n'est-ce pas ?

- et bien à vrai dire, je n'ai pas d'enfant et je n'ai pas envie d'en avoir.

Dit Alexy avec un ton plus qu'affirmé et sûr de lui. « Pas après ce que j'ai vue » pensa-t-il, mais il ne le dit pas.

- Tu viens Alexy, j'ai quelque chose d'important à te montrer.

Alexy s'exécuta et suivis Tony, offrant un sourire à sa femme. Ils montèrent ensemble les grand escaliers de marbres en coli massons. Arrivé en haut, un long couloir s'offrait à eux, avec plusieurs portes sur le côté. Ils marchèrent le long du couloir avant d'arriver vers la porte tout au fond, celle qui menait à la chambre de Tony. Ils entrèrent, et une fois de plus Alexy fut émerveillé par la beauté des lieux. C'était une chambre immense, tout y était d'un blanc immaculé, et le balcon juste en face du lit offrait une vue imprenable sur d'immense cerisier en fleurs, les arbres préférées d'Alexy. Il en avait presque oublié le pourquoi de sa venue ici. Tony sortit un gros coffre de dessous le lit, et le posa sur son bureau. À l'intérieur de se coffre se trouvait tous ses souvenirs du lycée, des photos, des trophées, des cartes de vœux...

- Tu te souviens de ce match de football Américain, où cet enfoiré de Brandon de l'équipe adverse m'avait éclaté le genou pacre qu'il avait "sois disant" glissé ?

- Oh que oui je m'en souviens, je suis descendus des gradins pour venir lui régler son compte sur le terrain, il avait fallu trois footballeurs pour me retenir !

Tony et Alexy se racontèrent leurs souvenirs d'adolescence pendant près d'une heure, en oubliant même ce qui s'était passé entre ces deux périodes de leur vie, et pourquoi ils s'étaient éloignés. Mais soudain, Alexy revint à la réalité des choses, et il était grand temps qu'il est une réponse à la question qu'il se posait depuis 24 ans.

- Tony, comment ça s’est passé avec ton père, raconte-moi. Aujourd'hui tu fais ce qui te plait, comment tu as fait pour réussir à obtenir son accord.

- Alex, je n’ai pas envie de parler de ça, s'il te plait.

- ça fait 24 ans que je me pose la question, et je ne compte pas l'emmené dans la tombe. Je veux une réponse, s'il te plait.

- Mon père est mort pendant ma deuxième année de fac de droit, alors j'en ai profité pour me reconcentrer sur ce qui me plaisais, c'est tout.

- Je vois... et ta mère, elle l'a vécu comment ?

- Elle est morte la même année.

Tony parlait de la mort de ses parents avec une telle froideur et un tel détachement, que cela sonnait bizarre dans la tête d'Alexy. Il y'avait quelque chose de louche sous la mort de ses parents, et Tony lui cachait quelque chose, il le sentait. Mais il ne voulait pas aller plus loin dans la conversation, du moins pas pour le moment.

- Au fait Alexy, tu as volé combien d'année en tant que Pilote de chasse ?

- 16 ans, j'ai pris ma retraite il y'a quelques mois. Pourquoi ?

- Tu te sens capable de piloter un avion de ligne ?

- Parce que tu serais prêt à m'embaucher ? Vraiment ?

- Je pense que c'est la moindre des choses que je puisse offrir à un ami qui a tant sacrifier pour moi.

Alexy son plus grand sourire à Tony et le serra fort dans ses bras pour le remercier. Il était heureux de trouver un travail où il verrait Tony souvent, et au moins, il pourrait rester à New-York pour le travail d'Amanda.

- Oh merde, Amanda ! Tony il faut absolument que tu me ramène, je dois aller convaincre ma femme de ne pas me quitter !

- J'aime t'entendre dire ça ma grande ! En espérant pour toi que ce n'est pas déjà trop tard !

Alexy et Tony se précipitèrent en courant dans la maison pour rejoindre sa voiture, Tony fit signe à sa femme qu'il revenait vite. Une fois sortit de la maison, les deux hommes montèrent dans la voiture, Tony s'installa côté conducteur, et fonça à toute vitesse vers le centre de New-York.

 

04 :00 pm, appartement d'Alexy, New-York

Lorsque les deux hommes arrivaient en bas des escaliers de l'immeuble d'Alexy, il se jeta hors de la voiture de Tony, lui faisant un signe de la main pour le remercier, avant de rentrer chez lui. Une fois devant la porte, il l'a poussa doucement, et elle s'ouvrit. Dieu merci, Amanda n'était pas encore partit. Il entra dans l'appartement en trombe, la cherchant du regard

- Amanda, je suis désolé, je...

Elle se trouvait au milieu du salon, en train de faire tous ses cartons et ses valises. Elle avait définitivement choisis de partir.

- Amanda, je ne veux plus qu'on quitte la ville, tout est arrangé maintenant. Ne t'en va pas !

Dit-il en s'approchant d'elle, la prenant dans ses bras. Mais elle sortit bien vite de cette étreinte.

- Ce n'est pas pour ça que je m'en vais Alexy, c'est vrai que j'ai réagis trop violement tout à l'heure, mais j'ai bien réfléchis à nous deux, et ce n'est pas pour ça que je pars.

- Alors pourquoi ? Qu'est ce qui ne va pas ?

- Ce qui ne va pas ? Ce qui ne va pas, c'est que nous n'avons pas d'avenir ensemble. Nous sommes marié, certes. Mais tu ne veux pas d'enfants, et je ne veux pas rester toute ma vie avec un homme qui ne voit pas la même chose que moi pour l'avenir. Ce n'est pas concevable pour moi de ne pas avoir d'enfants, tu comprends ? Je t'aime, mais je ne peux pas rester avec toi, en sachant que les choses n'avanceront jamais.

- Mais enfin Amanda, on n'a pas besoin d'avoir des enfants pour être heureux, on l'a toujours fait jusqu'ici, je ne comprends pourquoi soudainement ça te dérange au point de vouloir me quitter.

- Je me suis simplement rendus compte qu'il manquait quelque chose à ma vie, et c'est un enfant. Si tu n'en a pas besoin pour être heureux, et bien moi oui. Je suis désolé d'être égoïste, mais cela fait 10 ans que nous sommes mariés, et tu ne t'es jamais préoccuper de savoir si cette situation me convenait. Alors à mon tour de ne penser qu'a moi.

Elle prit ses deux grosses valises, et se plaça devant la porte.

- Je t'enverrais les papiers du divorce.

Dit-t-elle, les larmes aux yeux, sortant de l'appartement pour ne pas qu'Alexy voit ses larmes. Elle seule savait pourquoi elle le quittait maintenant, mais elle ne pouvait pas le lui dire. Triste comme un menhir, Alexy se laissa tomber sur le canapé, encore sous le choc. Non seulement Tony lui avait bien fait comprendre que leur amour était inaccessible, mais sa femme venait de le quitter. C'était vraiment une mauvaise journée !

14 Décembre 09 :00 Am, Entreprise West Airlines, New-York

Aujourd’hui était une journée ordinaire pour Tony, assis dans son bureau, et remplissant de la paperasse administrative, comme chaque matin. Il était un peu troublé par l’histoire du couple d’Alexy, et il se demandait bien s’il avait réussis à rattraper sa femme à temps. Il s‘en voulait presque de l’avoir amené chez lui la veille pour lui montrer sa petite famille heureuse, alors que lui allait se retrouver sans personne, ayant gâcher son existence par amour. Mais puisque son ami ne lui avait pas envoyé de message, Anthony pensa que les choses avait du bien se passer. Puis Alexy était en essaie sur son premier vol de ligne aujourd'hui. Anthony voulait savoir si il en était capable avant de l'embaucher. Lorsqu’il vit un garde de la sécurité entrer dans son bureau comme un fou, Tony sortit bien vite de ses pensées, son cœur battant à toute vitesse.

- Doucement mon ami, à mon âge il ne faut plus me faire des coups comme ça, je vais finir par être cardiaque…

- Monsieur West, nous venons de recevoir un appel de l’aéroport de Washington, un des avions de la compagnie demande à atterrir chez eux en urgence, un réacteur à exploser !

- C’est pas vrai… on a le numéro du vol ?

- C’est le vol A375

- Alors, qui est le pilote qui est au commande sur ce vol…

Tony vérifia sur son ordinateur la liste de tous les vols, et les pilotes qui étaient à bord. Il s’agissait du vol A375, New-York – Rio de Janeiro. Le sang de Tony ne fit qu’un tour, il se leva brusquement de sa chaise, prenant son manteau.

- Faite préparer mon jet privé, je vais à Washington !

09 :00 Am, Aéroport de New-York

Aujourd’hui, c’était la première journée de travail d’Alexy chez West Airlines, la compagnie aérienne de Tony, son meilleur ami. Ou du moins, son jour d'essaie. Et il fallait bien admettre que le jeune homme n’était pas au meilleur de sa forme, et n’avait pas réussi à dormir la nuit, tourmenté par le fait de se retrouver seul, sa femme l’ayant quitté la veille. C’est donc triste qu’il se rendit à l’aéroport de New-York pour prendre du servir, devant piloter un vol en provenance de New-York, et à destination de Rio de Janeiro. Il prit alors du service, s’installant dans la cabine de pilotage, attendant une bonne demi-heure avant d’entamer les tours de pistes du décollage, devant attendre que tous les passagers montent à bord. Ils décollèrent donc sans difficulté, et voilà que l’avion était lancé dans les airs pour plusieurs heures de vol. Alexy discutait avec son copilote, un jeune arrivant dans l’aviation, c’était également son premier vol à lui aussi. Tout se passait pour le mieux, mais arrivé au niveau de Washington, Alexy entendit un grand bruit venant de l’extérieur. Il regarda donc sur son tableau de bord, et aperçu un bouton rouge clignotant, signifiant qu’un des réacteurs venait de se faire la mal. « Pourquoi il faut que ça m’arrive à moi ?... » Pensa-t-il. Il décrocha alors la radio satellite

- Tour de contrôle, Ici le pilote du vol numéro A375, de la compagnie West Airlines, nous survolons Washington, un de nos réacteurs nous a lâché, je demande l’autorisation d’atterrir en urgence !

L’homme au bout du fil donna à Alexy l’autorisation d’atterrir, alors il commença à manœuvrer, faisant son possible pour essayer de continuer de filer droit. Il prit alors le micro pour s’adresser au passager de l’avion qu’il entendait crier depuis sa cabine.

- Mesdames et messieurs, nous allons atterrir d’urgence à Washington à cause d’un défaut de réacteur, veuillez rester assis à vos place, et attacher votre ceinture, bonne fin de journée.

Dit-il avec une pointe d’ironie, comme si tous ces gens allaient vraiment passer une bonne journée avec ce qui était en train de se produire. Et en plus de devoir calmer les passagers, Alexy dû également calmer son copilote, qui hurlait de panique lui aussi. Quel idée de lui mettre un jeune à ses côtés… il allait en toucher deux mots à Tony s’il s’en sortait vivant. Il eut vraiment du mal à se concentrer avec tous ces gens qui hurlaient autour de lui, mais il parvint finalement à faire atterrir l’avion, qui toucha le sol avec choc, ce qui fit bondir chacun de son siège. Avec un seul réacteur, l’avion n’avait de la puissance que d’un seul côté, c’est pourquoi il fit des tours de pistes sur lui-même une fois au sol, se stabilisant nez à nez avec un autre engin, évitant alors de justesse la catastrophe. Tandis qu’Alexy reprit son souffle, il ouvrit les portes, fit descendre la rampe, et tous les passagers s’empressèrent de descendre de ce montre des airs, tous très heureux de voir la terre ferme. C’est donc en dernier que le jeune pilote descendit de l’avion. Alors qu’il s’apprêtait à mettre un pas hors de l’engin, il reçut une vague d’applaudissement et de remerciement de la part de ses passagers, tous reconnaissant de les avoir fait atterrir sans avoir fait de mort ou de blesser. Cela fit chaud au cœur à Alexy de voir la reconnaissance de tous ces gens, lui qui pensait plutôt qu’ils allaient vouloir le tuer, pensant qu’il s’agirait de sa faute. Une fois au sol, il serra la main à tous ceux qui lui tendaient, lorsque quelqu’un vint alors se jeter dans ses bras. Il fut un peu surpris, mais son sourire s’élargit lorsqu’il comprit qu’il s’agissait de Tony. Comment avait il fait pour faire New-York – Washington aussi rapidement ? Ça, il n’en savait rien, mais il était quand même bien content de le revoir. Les deux hommes cessèrent bien vite leur étreinte, car il y’avait quand même beaucoup de monde autour d’eux.

- C’est épatant mon vieux… comment t’a fait pour gérer ça tout seul alors que c’était ton premier vol en tant que pilote de ligne ?

- Eh bien, tu sais quand je suis rentrée dans l’armée de l’air, et que j’ai commencé comme pilote de chasse, quand on faisait des reconnaissances aériennes, notre lieutenant se mettait derrière nous, et nous fusiller un réacteur, pour qu’on apprenne à ce démerder à voler et a atterrir avec un avion mono réacteur. C’est un jeu d’enfant !

- Est-il nécessaire de te faire remarquer qu’un avion de chasse et un avion de ligne, ce n’est quand même pas le même gabarit ? En tout cas, tu as sauvé mon avion, ma compagnie, la vie de mes passagers, et surtout… tu t’es sauvé toi-même. Je vais virer de ce pas tous les types affecté à l’entretien de cet avion, c’est leur fautes si le réacteur a exploser, il y’a dû avoir un défaut du système, chose qu’on vérifie avant chaque vol, en principe…

Tony expliqua alors au passager qu’ils allaient reprendre un autre avion pour terminer leur trajet jusqu’à Rio-de-Janeiro, bien évidemment gratuitement, dans quelques heures. Tous se dirigèrent à l’intérieur de l’aéroport, pour reprendre leurs esprits. Alexy quand à lui, n’était pas plus choqué que ça, ayant servi pendant plus de 10 ans dans l’aviation militaire et civile, il en avait vu des bien pire. Tony se dirigea alors vers son Jet privée avec lequel il était venu jusqu’ici au côté de son ami pour le ramener à New-York. Puis une question lui revint en tête, complétement hors sujet.

- Alors, avec ta femme, tu as pu la rattraper à temps ?

- Oui, je suis arrivé à temps.

- Ah super ! Alors, comment ça s’est passé, tu t’es excusé, elle t’a pardonné ?

- Oui, mais elle m’a quitté quand même…

- C’est pas vrai ! Alex ! Je suis sûr que t’a pas était assez convainquant, je te connais, t’as du la laisser partir !

- Tu voulais que je fasse quoi idiot ? Que je l’enchaîne, et que je la force à passer le restant de ses jours avec un homme qui ne veut pas d’enfant et avec qui elle n’a pas d’avenir ? Je n’ai pas envie qu’elle soit malheureuse à cause de moi, elle sera mieux avec quelqu’un d’autre.

- Tu me dégoute quand tu parles comme ça. C’est trop facile ce genre de réaction : « Oh non, je ne suis pas l’homme qu’il lui faut, je vais la faire souffrir, et blablabla.. ! » La vrai question, ce n’est pas Est-ce que tu es l’homme qui lui faut ? demande toi plutôt à toi ce qu’il te faut, pour être un homme, mon pote !

Dit-il en montant dans son jet, prenant place sur sa banquette, demandant à la serveuse de lui servir une coupe de champagne. Là encore Alexy ne dit rien, Tony avait raison, il ne se comportait pas comme un homme, mais comme un gamin irresponsable qui a peur de tout, y compris des engagements. Il s’en voulait d’avoir fait attendre Amanda pendant 10 ans, repoussant toujours la question de l’enfant avec des excuses tel que « On n’a pas les moyens pour le moment » ou bien « on a trop de travail, on ne va pas pouvoir s’en occuper » ou bien encore la classique « je ne me sens pas prêt »… Alexy avait inventé une multitude d’excuse à sa femme pour au finale ne jamais lui donner ce qu’elle voulait.

- Je me sens vraiment minable. Elle a perdu 10 ans de sa vie avec un type qui ne veut rien savoir, rien entendre et rien comprendre au bonheur, un type qui veut vivre sa petite vie pénard, et n’avoir que les bons côtés d’un couple. Ou devrais-je dire, un type qui a finalement accepté de se marier par déni, et pour pas crever seul. Mais au final, je crois que c’est tout ce que je mérite, de finir seul.

- Non mais ça va pas toi de dire des conneries pareil… comment t’a pu devenir aussi stupide en seulement 24 ans ? Je sais que c’est à cause de moi que tu es aussi pessimiste aujourd’hui, et crois moi je m’en veux, mais qu’est-ce que je peux faire pour rattraper ça maintenant ? Je sais ce que tu veux Alexy, mais nous savons tous les deux que c’est impossible.

- Alors déjà, tu vas arrêter de croire que le monde tourne autour de ta petite personne, ce n’est pas de ta faute si je suis aussi pessimiste, j’ai fait la guerre, je te rappel, et ça mon vieux, ça t’apprend à vivre. ça t’apprend à vivre comme si chaque jour était le dernier, ça t’apprend aussi à ne plus rien attendre de personne pour ne pas être déçue, parce que c’est ça le pire, la déception. Et je n’attends rien de toi, alors pour l’amour du ciel arrête de croire que je veux qu’on vivent ensemble et que tout redevienne comme avant, je sais bien que c’est de la folie ! J’ai gâché 24 ans de ma vie pour que tu puisses réussir la tienne, alors je n’ai pas envie de tout foirer maintenant.

- Alexy, écoute je…

- Ne te fatigue pas, laisse-moi juste tranquille !

Alexy se leva pour aller dans l’autre petite salle du Jet privée, où se trouvait de luxueux fauteuil rouge dans un environnement blanc, avec vue sur un écran plasma géant. Il prit alors place dans un des deux fauteuils, prenant son visage dans ses mains. « Quelle vie de merde… » Pensa-t-il en laissant échapper un long soupir de désespoir. Voilà, il venait d’envoyer balader la dernière chose sur terre qui avait de l’importance à ses yeux…

 

 

 

Laisser un commentaire ?