South Park : After 10 years

Chapitre 1 : Retrouvailles

3455 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/11/2017 19:29

Pour les 8 jeunes hommes que nous allons suivre, la vie trépidante dans la petite ville de South Park du Colorado remonte à une époque lointaine. Il reste bien sûr les souvenirs de cette enfance extraordinaire, riche en aventures avec une imagination qui ne semblait jamais tomber à court d’idées toutes plus dingues les unes que les autres. Mais tout le monde grandi, et tout le monde doit tracer son propre chemin. C’est ainsi que la bande que nous connaissons tous s’est peu à peu brisée. Les études, la vie familiale et bien d’autres raisons font que devoir quitter sa ville natale devient un passage obligatoire. Mais devoir se séparer un jour ne signifie pas que la vie ne nous réserve pas la surprise de se retrouver…

 

Il est 9h et le campus de l’université de Fort Denver[1] du Colorado ouvre ses portes. C’est la rentrée académique et c’est, disons… le bordel. Les accueillants des nouveaux élèves crient et courent partout, ne parvenant pas à se faire écouter dans ce brouhaha et la réception est bourrée à craquer d’étudiants venant chercher leur clé de leur nouvelle « maison » et casier. Et ne parlons pas des boursiers qui se bousculent dans la file pour pouvoir remplir leur paperasse. Les joies de la rentrée quoi…

 

Alors oui, j’imagine que toi, lecteur, lectrice (choisi le pronom que tu veux, tu es ici chez toi), tu es impatient.e de savoir quels sont nos héros de cette nouvelle aventure. Ils sont 8, comme tu le sais déjà si tu as lu le premier paragraphe… Alors au risque de te décevoir, tous les personnages de cette fantastique série ne seront pas là (parce que je ne sais pas tout faire, mais on va dire parce que c’est le destin qui a fait qui ne retrouvent pas tous ici, voilà !). Mais rien n’empêche que quelques-uns seront quand même cités dans l’histoire, parce que je les aime bien malgré tout ça. Je viens de me souvenir que si tu as lu l’introduction, tu sais déjà qui sera là… bon bah tant pis… Ah j’en vois un qui tente de se faire un chemin dans la foule avec sa valise, on commence les présentations ?

 

Stan Marsh vient à peine d’arriver et c’est déjà la galère : déjà parce que le trajet a été pénible avec sa mère qui n’a pas cessé de pleurer (pourtant elle a déjà vécu un départ d’un de ses enfants à l’université, avec sa sœur) mais surtout parce que son père est… enfin c’est Randy quoi, il était particulièrement débile dans ses propos. Style « ne te bourre pas trop la gueule, fiston », « n’oublie pas les capotes », « ne fous pas une nana enceinte dès la première semaine, après tu seras obligé de te marier LOL » et j’en passe. Et puis il y a la crainte de se retrouver seul dans cet endroit gigantesque, qui certes, lui a vendu du rêve sur la brochure avec son programme intéressant mais surtout toutes les activités (très sérieuses, non c’est pas vrai) qu’offre le campus. Les chambres ont l’air pas mal aussi. Pris dans ses pensées, il percute de sa valise quelqu’un, qui n’hésite pas à manifester son mécontentement, d’une voix blasée :

-         Bordel, mon pied. Tu peux pas faire attention.

Stan relève la tête et se retrouve face à un magnifique doigt d’honneur, mais il n’en fit rien.

-         Putain Craig, c’est toi ? Ouais évidemment que c’est toi, t’as toujours ton stupide bonnet !

-         … Stan … Ouais et toi t’as toujours cette gueule là…

 

Stan se mit à rire, il n’a pas du tout changé ! Enfin si on compte que c’est un homme maintenant, plus le gamin qui se faisait appeler « Super Craig » et qui faisait des vidéos d’animaux en gros plan.

-         Trop bien que tu sois là, j’avais vraiment pas envie d’être seul !

-         Hmm.

-         Waw et toi aussi tu t’es fais des piercings ? Cool mec ! Enfin moi j’en ai qu’un.

Il montre son oreille droite, avec un écarteur noir, pas d’une très grande taille mais il en est satisfait comme ça. Craig avait des piercings un peu partout aux oreilles, notamment dans le cartilage, mais sous son bonnet c’est pas évident à voir.

-         Ouais.

-         J’espère qu’on se retrouvera dans le même dortoir ! On va chercher nos clés et voir la liste des chambres ?

-         Faudra bien le faire de toute façon.

Habitué au caractère de Craig, Stan ne perd pas de son enthousiasme, au fond il est certain que Craig est rassuré lui aussi de voir un visage familier, et puis, ils ont passé une bonne partie de leur enfance ensemble, ils ont un certain lien. Il ne put s’empêcher de penser soudain à son meilleur ami qu’il n’a plus vu depuis des années : Kyle. Alors bien sûr au moment où on se dit aurevoir on se promet de rester en contact, de s’envoyer régulièrement des mails, de s’appeler. On tient ce rituel quelques semaines grand max, et puis plus rien, c’est la vie. Mais malgré tout le rouquin est et restera toujours son meilleur ami à ses yeux. Il n’a jamais rencontré quelqu’un qui aurait pu le remplacer de toute façon.

Ils arrivent à la réception, et elle est bondée. Craig soupire, la foule, génial…

-         On se réparti les tâches ? Je vais prendre les clés, tu vas voir la liste ?

-         Si tu veux.

Craig s’éloigne alors, en poussant les autres sur son chemin.

-         Je veux passer, dégagez, merci.

Stan le regarde faire, se retenant d’éclater de rire devant le regard indigné des gens face à ce mec totalement dissident.

Le temps se fait long, il y a trop peu de réceptionniste pour gérer tout ce monde. Ah bah il y en a qu’un seul en fait, ça explique tout. Stan trépigne, tente de voir combien de personnes il reste devant lui. Il a perdu Craig, peu importe, il suffira de repérer un bonnet péruvien bleu plus tard. Il voit que c’est au tour d’un mec aux cheveux roux, une tignasse assez bouclée d’ailleurs. Ça lui rappelle Kyle, mais celui-ci n’accepterait jamais de se séparer de son couvre-chef fétiche vert. Il a toujours été complexé par ses cheveux qui sont assez voyants oui, voyants c’est le bon mot.

-         Et voilà ta clé, Brofloski, ta chambre est dans le dortoir « C ». Bienvenue à Fort Denver !

Et là, le temps s’arrête. Stan cru mal entendre, avec tout ce bruit il a peut-être tout simplement mal compris, il l’a peut-être même imaginé. Mais non, car quand le rouquin passe à sa hauteur, les regards se croisent et un sourire immense se dessine sur ses lèvres.

-         Stan ?

-         Kyle c’est vraiment toi ?! Je t’ai pas reconnu mec !

Ils abandonnent leurs valises et se jette dans les bras de l’autre et exclame la joie des retrouvailles.

-         Pas reconnu ? Tu déconnes !

-         Bah ouais t’as laissé pousser tes cheveux !

-         Et toi le bouc !

-         Ouais mais j’ai pas changé moi !

-         Changé ? J’ai juste grandi quoi !

Kyle se recule et rigole sous le regard de Stan. Bien sûr qu’il a changé et c’est pas juste les cheveux. Il a toujours ses taches de rousseurs, ses yeux verts, mais un truc a bel et bien changé….

-         Suivant !

-         C’est ton tour, Stan ! Je t’attends dehors mec !

Le brun obtempéra, reprend sa valise et se retrouve face au réceptionniste.

-         Bonjour, puis-je avoir votre nom ?

-         Stan March.

-         OHHHH PUTAIIIIIIN STAANNNNN !

Stan et le réceptionniste firent un bond, qui est ce dégénéré qui hurle comme ça ?! Et il le connait en plus, la honte ! Un blond surexcité fait son apparition juste devant lui, avec uniquement un sac-à-dos sur les épaules, il vient vraiment chercher ses clés lui aussi ?

-         Euh… ouais… ?

-         Mais t’es con ou merde ?! C’est moi, Kenny ! Sans ma capuche mais quand même !

-         Merdeeee… Kenny !

Les deux anciens compères s’enlacent.

-         J’avais pas reconnu Kyle mais là… c’est encore pire avec toi !

S’exclame Stan en riant.

-         Kyle est là aussi ?! On a vraiment de la chatte !

En regardant bien c’est vrai qu’on reconnait Kenny, même si on ne l’a quasiment jamais vu sans sa fidèle capuche orange. Blond vénitien et grands yeux bleus taquins, et maintenant un piercing à la langue… pourquoi ça ne l’étonne pas ?

-         Euh… s’il vous plait, vous pouvez m’écouter ?

Ah oui juste, le réceptionniste.

-         Désolé.

Kenny s’esclaffe en reprenant sa place dans la file et Stan tente de cacher sa joie, afin de rester un minimum sérieux, il s’est déjà assez fait remarquer comme ça. Mais putain, il vient de retrouver son meilleur ami et deux de ses potes, c’est complétement dingue !

-         Voilà ta clé, Marsh, ta chambre est dans le dortoir « C ». Bienvenue à Fort Denver !

Stan a déjà entendu cette phrase quelque part… Il hurle de bonheur. Pour la discrétion c’est raté. Il fonce rejoindre Kyle à l’extérieur, c’est que cette salle commence à devenir étouffante. A sa surprise Craig est aussi là, à tailler la discute avec Kyle.

-         Ah enfin.

Grogne celui-ci.

-         Alors ?!

Demande son ami d’enfance avec impatience.

-         Dortoir C !

S’écrie Stan en se jetant sur Kyle. Les deux amis crient des « OUAAAIS » et des « HOURRAAAAS ».

-         Youppie, moi aussi.

Ajoute Craig, impassible, les bras croisés.

-         Cool mec !

-         Mais je t’ai pas vu dans la file, t’as déjà eu ta clé ?

-         Bordel de merde.

Le brun tourne le dos et retourne dans le bâtiment, excédé. Kyle et Stan rigolent.

-         Il a pas changé !

-         Ouais c’est ce que je me suis dit aussi !

-         OUAIS ! Dortoir C ! Dortoir C comme CUL ! Oh, et salut Kyle !

De retour, Kenny brandi fièrement sa clé devant ses amis.

-         C’est trop bien ! J’arrive pas à le croire !

-         Je suis en train de rêver ?

-         C’est ce qu’on me dit souvent !

 

 

Craig soupire à la vue de l’immense file qui l’attend. Tout ça pour une clé. Plus qu’à attendre…

A quelques mètres plus loin, un blond attend aussi dans la file, anxieux. Il y a beaucoup trop de monde ! Les gens sont beaucoup trop nombreux ! Une main se pose sur son épaule et là, c’est le drame.

- ARRGH ! QUOI ?! QUI C’EST ?

- Moi. Je t’ai apporté un café. Le café c’est la vie. La clope aussi. Tu devrais essayer pour te calmer les nerfs, le conformiste.

- AH ! Merci. On s’était jamais vraiment parlé avant… Tu t’appelles comment déjà ?

- Pete.

Il boit une gorgée de son café et la conversation semble se terminer là. Mais pas au goût du blond qui tente de trouver une contenance à sa nervosité, au moins il ne se retrouve pas seul au monde comme il le craignait.

-         Tweek.

-         Ah ouais. J’aimais bien le café de ton père. Le bon vieux temps.

-         Ca oui…

La nostalgie s’empare de lui, son cœur lui fait mal tout à coup. Et comme d’habitude il repense à Craig, son premier amour, et le dernier. Il fixe son café, pensif.

-         Toi aussi tu sais lire dans le café ?

-         HEIN ?!

-         Suivant s’il vous plait !

-         ARRGH !

-         T’as renversé du café sur mes chaussures… débile de conformiste.

Pete remis en place sa mèche rouge, cet endroit s’annonce être bien pourri.

-         Suivant s’il vous plait !

Pete se poste devant le réceptionniste. Prend sa clé. Il a envie d’une clope. Le conformiste hystérique l’attend. Il aime le café et a l’air étrange. Il pourrait devenir son pote s’il se fringuait en… plus sombre.

-         Dortoir C, et toi ?

-         Aussi.

-         Génial ! Je sais pas où c’est et ça me stresse !

-         Je m’en fous perso… Je vais fumer une clope, j’en peux plus de cet endroit.

-         Pareil, je te suis.

L’air frais fait du bien, du moins à Tweek, car Pete est bien décidé à le « polluer ».

-         T’as l’air déjà d’aller mieux. Je comprends, j’aime pas les gens non plus.

Il allume sa cigarette.

-         T’en veux une ?

-         ARRRRRRGH ! NOOONNN !

Tweek se met hurler, comme s’il avait vu une chose affreuse, terrible.

-         Je veux RENTRER !

-         Quoi ? Mais on vient de sortir mec, je te suis plus.

-         TOUT DE SUITE !

Pete, se retourne, regarde les jeunes hommes, juste derrière eux, les conformistes sont vraiment des gens bizarres, il n’y a pas de quoi hurler ainsi.

-         C’est juste des conformistes qu’on a connu à South Park…

-         Je me casse !

Tweek s’apprête à fuir en courant quand il percute quelqu’un.

-         ARRRRGH !

-         Wow, du calme je viens juste fumer aussi, petit.

Un grand brun aux cheveux noirs bouclés, coiffés en l’air fait son apparition pour le plus grand drame du blond, l’empêchant de disparaître.

-         Ça alors, Pete ! Toi aussi t’es là, ça c’est gothique.

Pete s’avance vers lui, avec un léger sourire, il n’a pas l’habitude de manifester sa joie d’une quelconque façon.

-         Michael. Ça va mec ? Je ne serais donc pas entièrement entouré de conformistes !

-         Mi-Michael ? ARRGH ! Ça me rappelle un souvenir HORRIBLE !

-         Calme-toi, petit, essaie la clope ça ira mieux après.

-         C’est ce que je me tue à lui dire.

-         Des nouvelles d’Henrietta ?

-         Ouais elle est partie vivre avec sa meuf en Australie. J’aurais jamais cru qu’elle était lesbienne mais bon…

-         Pfff à quoi bon mettre des étiquettes pour son orientation, on baise avec qui on veut.

-         Ouais j’avoue les étiquettes c’est trop un truc de conformistes.

-         Ouais voilà…

-         HA ! Je comprends plus rien !

-         Ah ouais c’est vrai que tu te définis comme gay !

-         ARRRRGH ! Vous vous souvenez de ça ?! Oh non… !

Cette fois Tweek a bien réussi à prendre la fuite sous le regard décontenancé des deux ténébreux.

-         Il prend quoi pour être comme ça lui ?

-         Café je pense. Beaucoup de café.


[1] Il s’agit d’une université inventée (mélange de Denver et Fort Collins)

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