In Medias Res [vignettes] - Star Wars Knights of The Old Republic

Chapitre 5 : Sauvetages

3488 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/06/2023 15:38

Bonjour !

Pfiou... ! Voici enfin un chapitre qui n'avait pas encore été publié dans l'autre version de la fanfic. J'espère qu'il vous plaira !


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Après avoir été traducteur, m'être improvisé militaire, puis enseignant fugitif rallié à l'un des gangs de Taris, voilà que je me trouvais embarqué dans une nouvelle carrière : pilote de fonceur. Il fallait trouver un moyen d'approcher le prix de la course tenue par le gang des Vulkars Noirs, menés par Brejik. J'avais finalement réussi à rejoindre la Ville Basse, après moultes péripéties et rencontres incongrues...

  

Enfin dans la ville basse, de nouvelles rencontres m'avaient permis de poursuivre notre quête. Ce fut d'abord la rencontre du chef des Beks, gang local rival des Vulkars, Gadon Thek, grâce à qui -- ou plutôt à cause de qui -- j'avais pu participer à la fameuse course. A condition de lui ramener un prototype d'accélérateur, qui devait être installé sur le fonceur qui m'avait été réservé. Bien entendu, cela ne s'annonçait pas simple : la pièce de fonceur était stockée bien au chaud dans la base des Vulkars Noirs. Et qui d'autre que moi pour effectuer les tâches ingrates ?

 

 Heureusement, j'avais pu compter sur l'aide de Mission Vao, la toute jeune Twi'lek, amie de Sivir, et Zaalbar, son improbable meilleur ami de Wookie. Ces personnes là m'avaient été d'un soutien salvateur dans ce projet fou d'infiltrer la base Vulkar. Après de périlleuses épreuves, nous avions pu subtiliser la fameuse pièce, que nous avions aussitôt apportée à Gadon.

 

Et en à peine une nuit d'un sommeil difficile, on me collait quasi de force dans un fonceur, et m'envoyait sur l'un des circuits les plus dangereux de Taris. Pour une raison totalement mystérieuse et quelque peu irresponsable à mon sens, le chef des Beks tenait absolument à me voir jouer ce rôle.

 

Toutefois, et contre toute attente, je remportai la course, et je devins le Champion de Taris. Il me suffisait donc de sourire, de remercier, et de repartir avec le prix.

 

Dès que j'eus quitté le cockpit de mon fonceur, les acclamations des rares habitants venus assister à l'événement me parvinrent de toutes parts. Levant les yeux alors que je m'éloignais de l'engin diabolique, je sentis sur moi le regard intense de dizaines de paires d'yeux ; certains exprimaient leur incrédulité face à ma performance, d'autres, ceux de mes rivaux pilotes, me fusillaient du regard. Sans m'attarder davantage, je me frayai un chemin dans la modeste foule en direction du personnel chargé de la remise des prix. Profitant de l'instant, je retirai mon casque et la cagoule qui me recouvraient, replaçai mes cheveux et passai une main dans ma barbe naissante. Le casque solidement maintenu contre mon flanc, je rejoignis le Rodien en charge des départs des différentes courses. À ses côtés se tenait un homme inconnu, d'une taille moyenne, une corpulence fine mais solide recouverte d’une lourde armure dont les épaisses plaques venaient épouser le tronc. Sa peau d'ébène ne faisait qu'exalter l'éclat éblouissant du métal. L'inconnu me dévisagea d'un air sévère.

 

« Félicitations, étranger ! » s'exclama le Rodien, agitant les bras avec enthousiasme. « Nous sommes fiers de vous décerner le titre de Champion de Taris. Votre performance est extraordinaire ! Rarement un pilote nous a autant émerveillé ! ».

 

Empêtré dans mon embarras face à ces louanges, sachant que ma victoire était tout sauf légitime, je ne trouvai pas les mots pour répondre à l'alien. Je me contentai d'un discret sourire et d'un léger hochement de tête. Jetant un coup d'œil rapide à l'inconnu, je remarquai qu'il affichait lui aussi un sourire, bien qu'il semblât tout sauf sincère. Il ne me fallut pas attendre longtemps pour en connaître la raison :

 

« Extraordinaire, c'est le mot », lança-t-il sur un ton sarcastique. Je relevai les yeux pour affronter son regard accusateur.

 

« Les Beks ne reculent devant rien pour grappiller un peu de gloire », ajouta-t-il en libérant ses bras, l'une de ses mains se posant sur la garde de son sabre. Le Rodien, perplexe, observait la scène. L'homme fit un pas vers moi :

 

« Dites à Gadon que tous ses rêves de conquête et de prestige sont voués à l'échec. Vous pensez que je suis assez stupide pour féliciter un étranger qui a saccagé mes quartiers généraux pour me voler l'accélérateur qui lui a permis de surpasser mes meilleurs pilotes ? »

 

Bien sûr. Il s’agissait donc du fameux Brejik.

 

Brejik s'éloigna de moi et, d'un bond agile, se hissa sur le bureau d'enregistrement des courses où le Rodien avait siégé quelques instants plus tôt. Ce dernier, visiblement soucieux d'éviter tout scandale public, tenta de raisonner discrètement l'homme, en vain. D'un geste ample de la main, Brejik interpella la foule et, d'une voix puissante, l'harangua :

 

« Les Beks Cachés osent proposer un voleur et un tricheur sur le circuit ! »

 

À l'écoute de ces qualificatifs peu flatteurs, tous les regards se tournèrent vers nous. La foule, composée de résidents, de voyous et de membres de gangs, devint subitement silencieuse, captivée par les paroles de Brejik. De mon côté, je sentais la situation se tendre dangereusement. Il était évident que ce type ne me laisserait pas repartir indemne.

 

« C'est tout ce que vous avez trouvé pour nous refuser la victoire ? » ripostai-je avec assurance, ne me laissant pas déstabiliser par les attaques de Brejik.

 

Le chef Vulkar baissa les yeux pour me fixer, visiblement surpris que je m'interpose dans sa tentative de discréditer ma performance.

 

« Vous êtes donc aussi lâche que ça ? » poursuivis-je sans lui laisser le temps de répondre. Mon objectif était de semer le doute dans l'esprit des personnes présentes quant à la fiabilité de Brejik.

 

« On m'avait prévenu que vous étiez peu digne, mais je n'imaginais pas faire face à quelqu'un d'aussi pathétique », lançai-je avec une défiance croissante que Brejik avait de plus en plus de mal à supporter. Mais je continuai avant que sa rage ne l'emporte :

 

« Mon fonceur a été certifié conforme, il a couru et a remporté la course. Si vous voulez me faire passer pour un tricheur, libre à vous. Mais la vérité, que cela vous plaise ou non, Brejik, c'est que les Vulkars ont perdu aujourd'hui. Et ça, vous ne pouvez pas le supporter. Depuis le jour où vous avez trahi Gadon, celui qui vous a sauvé de la misère, vous ne faites preuve que de lâcheté. Un jour, vos hommes réaliseront qu'ils valent bien mieux que vous. Et ce sera la fin de Brejik, chef des Vulkars. »

 

Un peu de flatterie à peine dissimulée pouvait jouer en ma faveur. D'ailleurs, je sentais un frémissement derrière moi, signe que j'avais peut-être réussi à retourner certains individus contre le chef de gang. Quant à Brejik, s’il pouvait littéralement exploser de colère, il serait à présent réduit en morceaux à nos pieds. Il poussa un râle et saisit de sa main gauche un pistolet blaster qu'il libéra de son holster en cuir avant de me viser. Dans un espoir probablement vain de sortir de cette impasse, je dégainai mon propre blaster lourd. Alors que la situation devenait de plus en plus incertaine pour moi, nous fûmes interrompus par un gémissement macabre provenant d'un homme à une vingtaine de mètres de nous. Brejik, toujours pointant son arme sur moi, tourna la tête vers cette plainte étrange. Je fis de même.

 

Au loin, notre regard fut attiré par la silhouette du mercenaire en faction auprès de la cage renfermant le prix destiné au vainqueur de la course. À ses côtés, nous aperçûmes ledit prix, s'extrayant tranquillement de sa captivité, la vibro-épée du Vulkar désormais fièrement brandie dans sa main.

 

Bastila Shan s’était libérée pendant notre altercation.

 

La jeune femme tourna la tête vers nous, puis fixa plus particulièrement Brejik. L'homme semblait complètement désorienté, incrédule. Il était tellement perturbé que le pistolet blaster qu'il pointait sur moi commençait à vaciller dans sa main tremblante. Soudain, il se tourna brusquement vers la femme qui s'approchait de lui. Dans un mouvement de panique, Brejik leva son arme fermement à deux mains, pointant difficilement Bastila Shan.

 

« Comment… ? » Bredouilla l’homme. « Comment tu as pu te libérer ? »

 

La femme ne répondit pas et continua d'avancer lentement, renforçant le désarroi de Brejik. Derrière moi, j'entendis de l'agitation. Je jetai un coup d'œil vers la foule : des membres des Vulkars commençaient à se rassembler près de leur chef, se préparant probablement au combat.

 

« COMMENT TU AS PU TE LIBERER ? » Hurla le chef de gang. « Tu portes encore ton collier disruptif ! Tu ne devrais même pas pouvoir ouvrir un œil ! »

 

« Et pourtant, ils sont tous les deux grand ouverts. » Répliqua la jeune femme d’une fierté sobre. « Vous avez vraiment cru que vous pourriez restreindre un Jedi avec cette camelote ? » D'un geste rapide et aérien, Bastila Shan utilisa la Force pour se libérer du collier censé la contraindre. Elle laissa l'objet tomber au sol et s'arrêta à quelques mètres de nous, sans jamais détourner les yeux de Brejik. Elle ajouta d'une voix délibérément forte :

 

« Vous semblez avoir du mal à évaluer correctement tout ce qui vous entoure. Il serait sage pour une fois de prendre une décision réfléchie », déclara Bastila Shan d'un ton autoritaire.

 

Un silence solennel s'imposa sur la scène. Brejik, figé sur le bureau, les bras tendus, maintenait son modeste blaster pointé vers la Jedi. Il était évident que l'homme était terrifié à l'idée d'affronter un Jedi. Il était pris entre deux choix : laisser la femme s'en aller sans effusion de sang, ou plonger tout le monde dans un massacre. Quelques secondes s'écoulèrent, puis Brejik annonça sa décision :

 

Brejik interpella les Vulkars sans se détourner de Bastila : « Vulkars ! C'est votre jour de gloire ! Tuez cette femme ! Et tuez le pilote de Gadon ! »

 

D'un geste rapide et précis, il pressa la gâchette de son arme. Un bruit sourd retentit alors que le blaster déchargeait son énergie, se dirigeant vers la Jedi. Pourtant, la jeune femme esquiva le tir avec une agilité impressionnante. Elle leva ensuite sa main libre, paume vers le ciel, et d'un geste déterminé, fit voler l'arme de Brejik dans les airs, traçant une courbe élégante avant de disparaître dans les profondeurs de la ville.

 

Les cris de terreur des habitants de Taris s'élevèrent dans les airs alors que la situation dégénérait en un combat sanglant. Certains Vulkars mutins profitèrent du chaos pour prendre la fuite, mais la plupart se joignirent au combat. Dans le feu de l'action, je me retrouvai face à quelques-uns de ces criminels endurcis.

 

Je me défendais du mieux que je pouvais contre les assaillants qui m'entouraient, tentant de garder un œil sur la Jedi et son adversaire. Je savais que si Bastila parvenait à vaincre Brejik, nous aurions peut-être une chance de sortir vivants de cette situation.

 

Malgré mon manque de formation au combat, je parvins à tenir mes adversaires à distance avec des coups portés de manière désespérée, dans un état d'esprit de survie. Le temps semblait s'étirer à l'infini tandis que je faisais face à mes ennemis. Mon corps était en nage et mon énergie épuisée, mais la perspective de sauver ma peau me maintenait en vie. Malgré la fatigue, j'arrivais toujours à esquiver les coups et à répondre aux attaques.

 

Je continuais à me battre avec acharnement, mes mouvements devenant de plus en plus précis et efficaces à mesure que je m'habituais à l'adrénaline qui parcourait mes veines. Mes adversaires semblaient surpris de mon habileté. Mais malgré mon aisance grandissante, je ne pouvais pas leur faire face indéfiniment.

 

L'un des Vulkars, armé d'une dague, réussit finalement à m'atteindre au bras, m'obligeant à reculer de quelques pas pour éviter une nouvelle attaque. En l'observant, je compris rapidement qu'il était beaucoup plus lent que les autres. Je décidai alors de prendre l'avantage en utilisant cette faiblesse. J'attendis le moment opportun pour porter un coup rapide, m'avançant de façon à ce qu'il ne puisse pas esquiver. Il tenta de se protéger, mais cela ne suffit pas à empêcher la lame de mon sabre de le toucher.

 

Le reste des Vulkars, voyant que leur camarade était tombé, décida alors de prendre la fuite, réalisant peut-être qu'ils n'étaient pas de taille, laissant dans leur sillage des corps ensanglantés et des objets brisés. Mon regard passa rapidement sur les alentours, tentant de trouver une trace de leur retraite, mais je fus rapidement rappelé à l'ordre par le bruit des lames qui s'entrechoquaient. Je me retournai et vis que Bastila Shan était toujours en train de combattre le chef Vulkar, Brejik. Je m'approchai pour prêter main-forte, mais ce ne fut pas nécessaire. Bastila était bien plus talentueuse que moi, et encore plus talentueuse que Brejik. Pour un observateur attentif, il était clair que la jeune femme n'avait jamais été en danger. Elle semblait presque jouer avec le chef de gang, évitant aisément chacune de ses attaques et ripostant avec une grâce et une vitesse inégalées.

 

Le sabre de Brejik finit par voler dans les airs. Sans défense, il ne put que la regarder en silence tandis qu'elle abaissait sa lame pour la poser sur sa gorge.

 

C'était la fin.

 

Je restai là, immobile, la respiration haletante, observant la jeune femme d'un œil admiratif. Son calme et sa maîtrise de soi face à l'adversité m'avaient laissé sans voix. C'était une combattante hors pair et je me trouvais rassuré de l'avoir de mon côté.

 

Je m'approchai finalement d'elle, mais aussitôt qu'elle nota ma présence, elle leva sa lame pour m'attaquer. Réalisant le danger, je me jetai à terre, à genoux, les mains levées en signe de reddition. Bastila me fixa d'un air perplexe, apparemment surprise de ma soumission soudaine.

 

« Non, Commandant ! » M'écriai-je avec urgence.

 

La femme me jeta un regard étonné.

 

« Commandant ? » Murmura-t-elle.

 

Les yeux dans les siens, je hochai la tête avant de reprendre la parole :

 

« Oui, Madame. Je suis l’un des survivants de l’Endar Spire. Je suis ici pour vous secourir. »

 

Bastila arqua un sourcil, un sourire ironique étirant ses lèvres. Son regard s'étendit sur le champ de bataille qui nous entourait, avec des corps inertes et des débris jonchant le sol. C'était un véritable carnage. Elle lâcha un soupir las avant de déclarer d'une voix dépitée. « Et bien.» Puis, elle ramena son attention sur moi, toujours agenouillé devant elle. Elle m'observa patiemment, avant de faire un geste désabusé de la main, m'invitant silencieusement à me relever.

 

Je me relevai avec précaution, sentant le regard pénétrant de la Jedi sur moi. Je restai immobile, le regard baissé, attendant patiemment qu'elle prenne la parole.

 

La jeune femme annonça, d'une voix douce mais incisive : « J’ai l’impression de vous avoir déjà parlé. » Je relevai la tête vers elle. Le temps avait passé depuis l'arrivée de Bastila Shan sur l'Endar Spire. Je n'avais nécessairement concentré mon attention sur mon apparence. Ma barbe avait poussé, et mes cheveux se massacraient les uns les autres sur mon crâne. Il n'était pas surprenant que la femme ne me remette pas. Avant que je puisse formuler une réponse cohérente, Bastila plongea ses yeux dans les miens, comme si elle cherchait quelque chose en moi.

 

« Oui, on peut dire que vous m’avez déjà adressé la parole. » fis-je d’un sarcasme mal assumé, tentant d'injecter un brin de légèreté dans la situation.

 

Le regard de la jeune femme s'illumina soudainement. Elle prit une courte seconde pour se recomposer, puis dit d’une voix presque sévère : « Le traducteur. »

 

Je remuai la tête une fois de plus, acquiesçant aux propos de Bastila.

 

« Le cérébral. » ironisa-t-elle, avec un soupçon d'amusement condescendant dans la voix.

 

Je réprimai un frisson d'irritation.

 

 « Je ne devrais même pas être étonnée, au vu de la tournure que les choses ont prise ici. » poursuivit la Jedi.

 

Je pris une profonde inspiration et tâchai de rester impassible devant l'ironie de la situation. J'avais déjà fait les frais de sa personnalité susceptible.

 

« Madame, il faut vite partir, avant que les Sith ne débarquent. Nous sommes retranchés dans un appartement abandonné de la ville haute. Vous serez en sécurité là-bas. » annonçai-je en tentant de garder une certaine fermeté dans ma voix.

 

Bastila leva les yeux vers moi, interrogative :

 

« Nous ? Vous sous-entendez que vous n'êtes pas seul dans ce plan de si grande qualité ? »

Je ne prêtai pas attention à la remarque acerbe de la Jedi et répondis sans détour :

« Depuis le crash de notre capsule, le Lieutenant Onasi et moi-même, nous nous démenons pour vous retrouver. Nous avons également pu bénéficier de l'aide de personnes qui connaissent bien la ville basse. »

 

« Carth Onasi est en vie ! » s'exclama Bastila avec enthousiasme. « Enfin une bonne nouvelle. Ne tardons plus, il faut le rejoindre. »

 

Je hochai la tête en signe d'approbation, mais je n'étais pas encore tout à fait prêt à quitter cet endroit. Une vague de malaise s'empara de moi et je scrutai longuement la Jedi, ce qu'elle remarqua immédiatement.

 

« Qu'est-ce qu'il y a ? » Demanda-t-elle, l'air agacé, ce qui me rendit encore plus mal à l'aise.

 

Je pris une profonde inspiration avant de lui répondre : « Madame... Comment dire... Taris est une ville dense où il est difficile de passer inaperçu. Sans parler des Sith qui vous recherchent activement. Avant de partir, vous devriez peut-être... Vous couvrir. »

 

En effet, les Vulkars, dans leurs goûts les plus fins, avaient affublé la Jedi d'un ensemble très proche du corps, et qui ne laissait clairement pas la place à l'imagination de ceux qui poseraient les yeux sur la femme. Bastila prit une profonde inspiration et me lança un regard sévère. Par crainte d'avoir offensé ma supérieure impitoyable, je tentai de me justifier immédiatement :

 

« Commandant, ce que je veux dire, c'est que dans cette tenue, vous risquez d'attirer l'attention, ce qui finira par éveiller la curiosité des Sith. »

 

Je retirai alors mon épais cuir de pilote et le tendis à la Jedi en ajoutant : « Mettez au moins ça. »

 

Bastila continuait à me fixer d'un air impérieux. Elle saisit la veste que je lui proposais et s'apprêta à l'enfiler. Soudain, d'un sourire suffisant et hypocrite, elle lança :

 

« C'est stupéfiant... », entama-t-elle d'une voix faussement chaleureuse, les yeux ancrés dans les miens. « …votre étonnante capacité à enfoncer des portes ouvertes. Vous êtes un émerveillement de tous les instants, Aspirant. » Elle glissa finalement la veste sur ses épaules et poursuivit avec évidence et acrimonie : « Vous croyez que j'ai l'habitude d'être vêtue de cette manière ? Évidemment que je dois me couvrir. Maintenant, conduisez-moi auprès de Carth Onasi. »

 

Ahuri, je restai muet face à une telle arrogance. J'avais déjà compris que Bastila Shan était une personne difficile, mais je ne m'attendais pas à un tel dédain. C'est alors que je réalisai qu'elle prenait un malin plaisir à me faire passer pour un idiot, quelles que soient mes réactions. Bien que je pusse riposter, ce n'était pas le moment pour de telles querelles. Je choisis donc de faire preuve de sang-froid, du moins jusqu'à ce que nous quittions Taris.

 

Dès lors, nous n'échangeâmes plus aucun mot et nous nous engageâmes sur la route qui nous ramènerait à l'appartement où il était convenu de retrouver Carth, mais également Sivir, Mission et Zaalbar, qui nous avaient considérablement assistés pour retrouver Bastila Shan.

 


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