Scarcorn
Peu de temps après, Franth, Abka, Elvira, et Villie étaient attablés au fond d'une pièce au Babylon Club, un ancien destroyer de guerre, désarmé et transformé en boîte de nuit et restaurant. Le Babylon était un lieu splendide : des lumières de couleurs vives balayaient les lieux en permanance, le moindre client croisé semblait être encore plus riche que le précédent. Le Babylon entier sentait le parfum des fortunes gagnées illégalement. Villie aimait cette odeur. C'est un peu comme s'il venait de gravir une très haute montagne pour chercher de l'or et qu'il s'apercevait que ce dernier était tout proche. Dans très peu de temps, Villie aurait lui aussi sa table privée au club, il en faisait le serment.
Manny les avait quitté depuis un bon bout de temps pour aller danser sur la piste. Après un succulent repas, Franth désignait à son nouveau protégé, les pointures du crime de Pantolomin présentes dans le club. Deux Chevin passèrent devant la table du baron de la drogue Neimiodien et le saluèrent. Une fois ceux-ci éloignés, Franth glissa à l'oreille de Villie :
_C'étaient les frères Echiven. Les plus gros distributeurs du coin. On murmure qu'ils distribuent jusqu'à Corulag. Pas mal, hein ?
Le Neimoidien pointa du doigt un énorme Cragmoloide assis à l'autre bout du club :
_Tu vois le gros là-bas ? C'est Nacho. Il est plus riche que toute la ville réunie. C'est un vrai emwhulb. Tu sais ce que c'est qu'un emwhulb ?
Ville seccoua négativement la tête :
_Non je sais pas. Dis le moi.
_C'est du vieux corellien. Ca veut dire qu'il n'a aucune loyauté, aucune conduite. Il veut plus que ce qu'il lui faut, ça le fait sortir des règles. Non, à la base de toute réussite, une seule chose. Tu dois suivre à la lettre ces deux règles : règle n°1, ne sous estime jamais...la rapacité de l'adversaire ! Ha, ha, ha !
_Règle n°2, ne touches jamais à ta propre came...
Villie leva les yeux pour s'apercevoir que c'était Elvira qui venait de parler. Son ton avait quelque chose de beaucoup plus sérieux que la façon avait Franth de prendre la chose. Ce dernier approuva les paroles de sa maîtresse :
_C'est ça, règle n°2, ne touches pas à ta propre dope. Mais bien sûr, ajouta t-il avec un sourire, personne ne suit ces règles.
Tandis que le dévaronien méditait sur les paroles de son patron, un droïde-serveur s'approcha de leur table, une petite bouteille violette à la main :
_Votre cortyg, monsieur Loreth. Comme d'habitude, il a plus de quinze ans d'âge.
Le Neimoidien pointa du doigt les verres vides de l'assemblée :
_Allez, sers à boire et apporte une autre bouteille !
Le droïde s'exécuta et un étrange liquide incolore vint remplir le verre de Villie, presque à ras-bord. Curieux, le dévaronien toucha doucement l'alcool de sa langue avant de la retirer rapidement : il avait eu l'impression de se brûler, tant le cortyg était fort. Il but une petite gorgée avec précaution, le faisant rouler sur sa langue avant de l'avaler. Franth se pencha vers lui :
_Alors, t'en penses quoi ? Facturé à plus de cinq-cent-cinquante creds la bouteille.
Vilmarh toussa quelque peu. Il n'était pas habitué à des alcools aussi puissants. Sans compter que ce n'était pas la seule boisson alcoolisée que son patron lui avait fait boire ce soir :
_Ben...c'est du bon !
Le Neimoidien lui fit un clin d'oeil malicieux :
_J'espère bien ! Pour un simple alcool wookie ! Allez, on trinque !
Les trois hommes levèrent leur verre. Elvira fit de même mais sans vraiment regarder, son regard se perdant sur la piste de danse. Franth continuait de parler à son nouvel homme de main :
_Je vais aussi t'offrir des habits neufs. Des trucs à cinq-cent-cinquante crédits, ha, ha, ha ! Je veux que tu sois chic. Je veux que tu travailles pour moi. Que toi et Manny, vous bossiez avec Abka, que tu connais. Parce que...on est sur un gros coup. Un contact sur la Bordure Médiane. Un de nos convois va aller jusque là-bas. Tout à fait le genre d'affaire qu'il te faut.
Villie but une gorgée de cortyg. La force de l'alcool ne le surpris pas cette fois. C'est donc sans trop bafouiller mais néanmois bien éméché que Vilmarh répondit :
_Ouais...encore un truc à avoir le fou rire, hein ?
Eclat de rire quasi-général à la table du baron de la drogue Neimoidien : seule Elvira semblait totalement désintéréssée des affaires de son compagnon. Alors que Franth proposait un cigare à Villie, Elvira se retourna :
_Et toi, tu veux danser Franth ou tu préfères rester assis en attendant l'infarctus ?
Le Neimoidien cligna plusieurs fois des yeux :
_Moi danser ? Je crois que je préfère encore faire un infarctus !
Elvira se leva doucement, rejettant un de ses lekkus le long de son dos. Elle murmura à l'attention de son amant :
_Franth, évite de baver dans le cortyg.
Elle posa son regard sur Vilmarh :
_Et vous ? Ca vous dirait ?
Villie était visiblement interloqué : il n'était pas vraiment un bon danseur et une magnifique twi'lek -accessoirement, maîtresse de son patron- lui proposait de faire quelques pas avec elle ? Il en avait envie mais devait quand même savoir si Franth était d'accord. Mais avant même que Vilmarh lui pose la question, le Neimoidien lui tapota l'épaule en souriant :
_Oui, vas-y Villie, danse un peu. Amuse-toi. Fête ton arrivée dans le business !
Le dévaronien se leva donc pour rejoindre Elvira qui avait déjà atteint la piste de danse. Dès qu'il fut assez loin, Franth se pencha vers Abka, son bras-droit :
_Comment tu trouves ce type ? questionna le baron de la drogue
La réponse du Bothan fut brève et cinglante :
_Je trouve que c'est une merde arrogante. Tout ce qu'il fait, il le fait pour le fric.
Le baron de la drogue eut un sourire amusé :
_Parce que nous, on fait du trafic d'épice pour quoi à ton avis ? Non mais ce gars...si tu l'as à tes côtés, il se fait crever la peau pour toi.
La piste de danse était très remplie et la musique tellement forte que les danseurs devaient presque hurler pour s'entendre. Tout en se déplaçant au gré de la musique, le dévaronien se rapprocha d'Elvira :
_Votre nom, c'est quoi ?
La twi'lek fit signe qu'elle n'entendait pas bien. Villie s'approcha assez près d'elle pour se faire entendre :
_Vous, c'est Elivira comment ?
La réponse de la twi'lek fut presque inaudible mais il réussi à comprendre son nom complet. Elle se nommait Elvira Carva'ib. Dansant à moitié, le gangster continua ses questions.
_Et vous venez d'où ?
_Ryloth, répondit simplement Elvira
_Ryloth ? C'est où ça ?
Elivra rejetta son deuxième lekku dans son dos avant de soupirer :
_C'est pas si important, alors pourquoi poser la question ?
Villie sentait qu'elle était en train de lui glisser entre les doigts. Il fallait agir vite pour rattraper la situation :
_J'essaie juste d'être aimable
La twi'lek leva les yeux au ciel. Les spots de la piste de danse donnaient à sa peau jaune d'étranges reflets bigarrés.
_J'ai assez d'amis comme ça, pas la peine d'en avoir d'autres. Surtout pas un ami qui vient de débarquer d'une mine d'épice.
Le dévaronien arrêta net de danser. Il sentit la colère monter en lui. Mais il devait se contrôler. C'était la maîtresse du boss...sans compter que lui-même était un peu saoûl.
_Une mine d'épice, moi ? Eh là, erreur sur la personne. Vous pensez peut-être à quelqu'un d'autre.
Elvira effectua une vrille parfaitement synchronisée avec la musique. Sa figure terminée, elle regarda Villie avec curiosité :
_Vous ne faites pas partie de cette nouvelle vague kesselienne du crime ?
Vilmarh dut se mordre les lèvres pour ne pas la noyer sous un flot d'insultes :
_Mais pourquoi vous êtes aussi agressive, merde ! Moi, je suis un réfugié politique. Attention avec ça !
Le petit sourire d'Elvira manqua de lui faire perdre les pédales :
_Désolée...je ne savais pas que vous étiez aussi chatouilleux là dessus.
Alors, encore troublé par l'alcool wookie, Vilmarh se lâcha :
_Ouais, vous avez un problème mesh'la. Vous êtes très jolie, vous avez un beau corps, de belles jambes, un beau visage...vous êtes magnifique ! Tous les gars sont raides dingues de vous ! Et pourtant, la seule chose dont vous avez l'air, c'est de la nana qu'on a pas sautée une fois cette année !
La twi'lek stoppa net sa figure et lui jeta un regard noir.
_Hé, bête à cornes. Avec qui, pourquoi et comment je baise, ça ne te regarde pas, ok ?
A moitié ivre, Vilmarh poussa un cri de joie :
_Alors c'est parti mesh'la, là tu commençes à envoyer la sauce !
_Je ne suis pas votre « mesh'la », dit Elvira d'un ton plein de fiel.
_Ouais pas encore mais faut me laisser le temps !
La twi'lek eut un petit rire étouffé :
_Même si j'étais mourante, au bord du suicide ou encore complètement saoüle, vous seriez bien le dernier avec qui j'aurais envie de coucher !
Et Elvira quitta la piste de danse, laissant planté là le dévaronien.
Moins d'une heure plus tard, Manny et Vilmarh avaient quitté le club. Villie avait suffisament déssaoulé pour conduire le speeder que Franth lui avait offert : un modèle assez ancien mais qui avait quand même son charme. Le dévaronien conduisait sans le toit, pour profiter de la fraîcheur des nuits de Pantolomin. Il s'adressa à son ami Zeltron, à moitié endormi à ses côtés :
_Manny ! La nana qui est avec Franth, la twi'lek.
_Ouais ?
_Je lui plaît.
Le Zeltron pouffa de rire :
_Ha oui ? Et à quoi tu vois ça ?
_A ses yeux. Souviens toi du dicton, sur'haai dar'jehaatir. L'oeil ne ment pas, Manny.
Manny se redressa sur son siège. Une ombre d'inquiétude traversa son visage :
_T'es sérieux ?
_J'ai l'air de rigoler ?
_Merde, c'est le boss qui se la fait. Il peut nous tuer en un instant.
Le dévaronien tappa d'un coup sec sur le volant :
_J'emmerde le boss ! C'est gars, c'est rien qu'un dush, un minable. L'alcool et le fric, ça a tout bouffé chez lui.
_Déconne pas trop quand même, dit Manny d'un ton appaisant. Oublie pas que l'an dernier à la même époque, on creusait comme des cons sur le caillou, ok ?
Vilmarh balaya de la main la remarque de son meilleur ami :
_Toi tu oublies pas. Moi, j'ai déjà réussi à digur.
_On devrait faire comme Franth a dit. Pas de vagues. Etre réglos et apprendre le métier.
_Apprends si tu veux. Moi, je récupére ce qui me reviens.
Le Zeltron étouffa un baillement :
_Et qu'est-ce qui te reviens à toi, Villie ?
_La galaxie mon frère....et tout ce qu'il y a dedans.
Manny regarda son ami du coin de l'oeil pour voir s'il plaisantait. A sa grande surprise, il était parfaitement sérieux.
Environ trois mois plus tard, Villie et Manny sirotaient des cocktails sur une des plages de Pantolomin. La plage qu'ils avaient choisie étaient la plus grande et la plus belle de la planète. Ils étaient attablés à l'un des nombreux bars de la plage. Vilmarh, était vêtu d'une chemise couleur sable, d'un pantalon marron et d'épaisses lunettes de soleil noires. D'une main, il tenait son verre, rempli de jus de fruits et de l'autre, il jouait machinalement avec une pièce d'un crédit. Celle-là même qu'il avait montré à Angel avant le deal à l'hôtel. Depuis, le dévaronien avait gardé la pièce, un peu comme un porte-bonheur. Il ne la quittait que pour dormir ou se laver. C'était son symbole de réussite, la preuve qu'il pouvait conquérir la galaxie.
Villie laissa aller sa tête en arrière et poussa un long soupir. Puis, il se redressa et s'adressa à son compagnon. Manny portait une tenue bleu, un peu plus sombre que la couleur de ses cheveux. Le Zeltron dormait à moitié, fatigué des nuits sans fin de Pantolomin. Vilmarh dut l'appeler plusieurs fois pour avoir son attention. Mais en réalité, Villie se parlait plus à lui-même qu'à son ami :
_Tu sais Manny, j'aurais dû venir ici, il y a dix ans, je serais devenu un de ces milliardaires. Maintenant, j'aurais mon propre yacht, mon speeder de luxe, mon terrain de golf en gravité zéro...ce genre de conneries.
Manny aspira un peu de sa boisson pour se réveiller. Puis, il ajouta avec une pointe d'amusement dans la voix :
_Moi, j'avais une autre idée Villie. En fait, je voulais investir dans une marque de vêtements, tu vois ? Avec mon nom et tout et tout.
Villie remonta ses lunettes de soleil sur son nez.
_C'est quoi encore cette idée à la con ?
_C'est pas une idée à la con, argumenta Manny. Comme ça, mon nom apparaît en gros sur les fesses de toutes les nanas.
Les deux compères pouffèrent de rire. Manny ne pensait décidément qu'à ça. Ce dernier enchaîna sans attendre :
_Et toi et la petite Elvie, ça se passe bien ?
Le dévaronien eut une grimace gênée. Il n'aimait pas trop quand son ami le taquinait avec ça.
_Ca se passe bien. Je suis obligé d'être prudent, tu vois à cause de Franth et tout ça...mais un jour...
_Quoi, c'est pas encore fait ?
_Tu peux arrêter avec tes questions, demanda Vilmarh. Parce que toi et tes nanas, ça va bien peut-être ?
_Absolument, assura le Zeltron. Et tu sais comment faut faire pour draguer sur Pantolomin ?
Villie eut un rire étouffé :
_Que je dise oui ou non, tu vas me le dire de toute façon.
Manny continua à parler sans tenir compte de l'intervention de son camarade. Il expliqua que c'était tout un art, que séduire sur Pantolomin n'avait rien à voir avec séduire en général...pour conclure, il expliqua à Vilmarh que le vrai truc tenait dans un certain geste à faire. Villie leva les yeux au ciel :
_Vas-y, fais le ton geste et laisse moi boire mon jus de fruits en paix !
Manny opina du chef et se pourlécha les lèvres. Le dévaronien eut une moue de dégoût.
_Qu'est ce que tu fous avec ça, le machin que tu fais là ?
Le Zeltron prit un air ravi :
_C'est ça, c'est comme ça qu'on fait.
_C'est complètement dégueu.
Manny secoua la tête :
_Je savais bien que tu comprendrais rien. Mais ici, sur Pantolomin quand tu fais ça, les filles elles savent.
_Elles savent quoi ? questionna Villie
_Elles se disent des choses, elles deviennent dingues. Bien sûr, il faudra beaucoup t'entraîner, ça marche pas la première fois.
Villie vida son verre de jus de fruits :
_N'importe quoi...
_Je te jure, persista le Zeltron. Tiens, tu vois la feeorinne, là bas près de la piscine ? Tu vas voir, je vais lui faire mon truc avec la langue et elle va me tomber dans les irude !
Le dévaronien eut un rire moqueur :
_Eh ben vas-y, je te regarde !
_Ok, dit son compagnon en se levant de table
Manny se mit à marcher vers la feeorinne qui était en train de lire au bord de la piscine du bar. Villie le suivait du regard. Tandis que le Zeltron engageait la conversation avec la feeorinne, Villie s'accroupit près d'un enfant advozse qui jouait au ballon :
_Tu veux voir quelque chose de marrant ? Regarde le monsieur là-bas, celui qui a la peau rose et les cheveux bleus ? Regarde mon ami, il va tirer la langue à la fille, regarde bien ce qui va se passer...
Quelques mètres plus loin, Manny tenta sa technique de séduction et la seule réponse qu'il obtint fut une gifle cinglante de la part de la feeorinne. Villie pouffa de rire et quitta l'enfant en l'enjoignant de bien se rappeler ce qu'il venait d'arriver. Puis, il alla chercher Manny. Le Zeltron était rouge de rage. Même si au final, ça ne changeait pas plus son teint que ça. Vilmarh l'attrapa par le bras pour l'obliger à venir avec lui. Manny était visiblement choqué :
_Elle m'a giflé !
_Ouais, j'ai vu, assura le dévaronien, un sourire sur les lèvres.
_Tu veux que je te dise ? Elle doit pas aimer les hommes. Ou les Zeltrons. En tout cas, il y a un truc, aucune fille ne peut me résister !
Villie eut un ricanement intérieur. Manny, en bon Zeltron, ne vivait que pour les plaisirs de la vie. Séduire les filles était son occupation principale. Et si l'une d'entre elles le repoussait, Manny était bon pour broyer du noir. Du moins jusqu'à sa prochaine conquête. Vilmarh décida de lui confier sa propre technique tandis qu'ils regagnaient le speeder du dévaronien :
_Je vais te dire comment ça se passe vraiment, ner vod. C'est en trois temps : dans cette galaxie, faut d'abord faire le fric. Quand tu as le fric, tu as le pouvoir. Et quand tu as le pouvoir, tu as toutes les nanas. Waadas, liser, mesh'la.
Les deux compagnons montèrent dans le speeder jaune, Villie au volant. Il désigna à son ami le paquet sur le siège arrière :
_Bon. Passe moi le sac, il y a nos costumes dedans.
_Nos costumes ? questionna Manny.
_Oui, on doit faire une course pour Franth, il pourra par aller chercher Elvie. Il veut qu'on s'en charge.
_Et tu dois te faire beau pour l'occasion, hein, burc'ya ? demanda Manny avec un sourire lourd en sous-entendus.
Vilmarh se renfrogna :
_C'est la maîtresse du boss, tu veux qu'on aille la chercher en étant fringués comme des Wookies ?
_C'est bon, dit le Zeltron. Je plaisantais, c'est tout.
Moins d'une heure plus tard, les deux compagnons attendaient la twi'lek en bas de la villa de Franth. Les deux amis stoppèrent le speeder juste en bas des marches, sur l'allée de gravier du Neimoidien. Ils étaient en train de discuter de choses et d'autres quand Elvira parut, vêtue d'une veste de tailleur blanche et d'une jupe blanche également. Elle portait également un chapeau à larges bords, de couleur claire. Elle commença à descendre les marches et stoppa net quand elle vit le speeder de Villie. Ce dernier sortit de son véhicule pour lui parler :
_Heu...Franth a été un peu retenu au golf. Alors, il m'a dit de venir vous chercher. Il dit qu'il nous retrouvera plus tard au champ de course. Et oui, il a dit de parier sur Ice-Cream dans la quatrième au fait.
La twi'lek enleva lentement ses lunettes de soleil et se frotta plusieurs fois les yeux. Puis, désignant le speeder de Villie :
_Dans ce truc là ? Vous m'avez pas regardée...
Sans comprendre, le dévaronien regarda alternativement son speeder et Elvira :
_Pourquoi vous dites ça ? C'est une Kady-Yak.
_Comme corbillard, je la refuserai.
Piqué au vif, Vilmarh leva les bras au ciel :
_Bon, elle a peut-être quelques années au compteur mais elle est quand même magnifique.
Elvira remit lentement ses lunettes de soleil :
_Comment vous dites en mandalorien, déjà ? Ah oui, ce speeder est absolument osik'la.
Vilmarh gratta sa corne endommagée avec insistance. C'était un de ses réflexes quand il n'arrivait pas à s'entendre avec quelqu'un. Elvie avait dit que son speeder était osik'la. Autrement dit, « horrible ». Il savait qu'il n'arriverait à rien tant que la twi'lek resterait arc-boutée sur ses positions.
Il décida donc d'acheter un speeder, ne serait-ce que pour ne pas rester planté devant chez Franth.
C'est ainsi que le trio se retrouva chez un vendeur de speeders. Le garage était dominé par les couleurs bleues et grises. Hormis une légère odeur de combustible et quelques taches noires ici et là, l'établissement était impeccable. Villie observait un speeder de luxe gris métal. Contrairement à son speeder jaune, le gris n'avait pas de toit ouvrant. Et surtout, il était flambant neuf.
Tournant et retournant autour de l'appareil, il s'adressa à Elvira :
_Alors, il est mieux celui-là, non ? Vous savez quoi ? Je trouve que cet engin, il ressemble à un vrai vornskr.
Manny éclata de rire :
_Toi et les vornskrs, alors ! Vous savez ce qu'il fait en ce moment, dit-il à l'attention d'Elvira. Il m'entraîne au zoo pour voir les vornskrs. Il dit qu'il veut s'en payer un. Si tu fais ça, Villie, t'auras plus un seul ami avec toi...déjà que t'en a pas beaucoup...
La twi'lek parut s'amuser des goûts du malfrat. Elle lui lança :
_Parce que vous vous voyez avec un vornskr sur la banquette arrière, vous ?
Vilmarh haussa les épaules :
_Pourquoi pas ? Suffit d'aménager.
Il se tourna vers le vendeur, un Gossam de petite taille :
_Combien ?
_Quarante-trois mille crédits, tout équipée.
_C'est tout ? s'étonna le dévaronien
_Bien sûr, enchaîna le vendeur de sa voix haut perchée, les tourelles et volets blindés que vous me demandiez feront encore grimper le prix.
Vilmarh réfléchit quelques instants puis montra à son ami les aménagements qu'il voulait encore ajouter :
_Bon..ici et là, tu mets du beskar. Si ça arrête les sabre des Jedi, ça doit bien bloquer un tir de blaster. Tu mets aussi un de ces nouveaux comlinks avec ce...machin, là pour brouiller.
_Un brouilleur ? proposa le Zeltron
_C'est ça ! Un brouilleur ! Et aussi un radar pour voir si on est suivis depuis l'orbite. Ce genre de trucs.
_Ok, Villie, je m'en charge.
Elvira poussa un long soupir :
_Je croyais que vous allier m'emmener voir Franth.
_On a encore une heure, dit le dévaronien en se rapprochant d'elle. Vous avez faim ?
_Non mais je m'ennuie.
_Bon, on va bouger.
Il se tourna vers son ami et lui tendit une pile de crédits :
_Bon, fais faire les modifications, paie monsieur et retrouve nous aux courses, ok ?
Vilmarh salua le vendeur et dut presque courir pour rattraper la twi'lek qui était partie devant :
_On prend pas ce speeder si il vous dit pas.
_Vous aimez piloter les filles à votre guise, on dirait.
_Les filles ? Surtout une...
Le couple se dirigea vers le vieux speeder jaune de Vilmarh. Ce dernier teint la porte à sa passagère.
_Oui mais qu'est-ce que Franth dirait de ça ?
_Je l'adore Franth, vous savez...mais vous encore plus.
Villie s'installa aux côtés de la twi'lek. Celle-ci sortit une sorte de petite gourde en argent pur de ses poches et respira profondément au goulot. Vilmarh était un peu intimidé. Il ne pensait pas une seconde que la propre maîtresse d'un baron de l'épice puisse se droguer. Villie désigna la gourde :
_Je peux ?
Elvira lui tendit sans un mot. Après un bref remerciement, il approcha la flasque de ses narines et respira. Premièrement, il ne ressentit rien, alors il aspira plus fort. L'épice noire, le Carsunum, pénétra en lui en quelques instants. Sur le plan physique, rien n'avait changé mais mentalement... il se sentait plus fort, plus puissant, en meilleure santé. D'un seul geste, il pouvait avoir ce qu'il avait toujours rêvé : le pouvoir, la gloire, l'argent.
Il suffisait qu'il se donne la peine de les prendre. La galaxie lui offrait tout ça. Alors pourquoi ne pas le faire ? Pourquoi ne pas réclamer son dû ? Tout était à lui. La galaxie était à lui. Il avait juste à la prendre.
Quand Villie reprit conscience, il tentait d'embrasser la twi'lek qui devait lutter pour le tenir loin d'elle. Lorsque le dévaronien s'en rendit compte il se calma tout de suite et se rassit derrière le volant. Il était encore KO par l'épice et n'avait pas le souvenir de s'être jeté sur la twi'lek. Cette dernière remit ses lekkus en place :
_Je tiens à dissiper toute confusion, je ne me tape pas le majordome !
Vilmarh se mordit la lèvre inférieure. Comment pourrait-il se sortir de cette situation sans trop de casse ? Soudain, il eut une idée. Avec son plus beau sourire, il se pencha vers la banquette arrière et pris le chapeau de la twi'lek. Sans hésiter, il le coiffa. Enfin, plus précisément, il le posa en équilibre sur ses cornes. Puis, sur le ton de la plaisanterie, il dit à Elvira :
_Ok, vous voulez jouer à ce jeu là avec moi, j'entre dans le jeu.
Elvira laissa échapper un petit rire. Villie continua sur sa lancée :
_J'ai droit à un bisou si je garde le chapeau ?
Elvira pouffa de rire :
_Non !
Villie mit le contact et le speeder s'envola bien au dessus du sol. Il entendit néanmoins distinctement Elvira qui lui dit :
_Bon, on arrête là, d'accord ? Ha, ha.
_Ok.
Tandis que le speeder s'enfonçait dans la ville, Villie était satisfait : il était certain d'avoir gagné des points auprès d'Elvira. Tout se passait bien.
La seule chose que Villie ignorait, c'est que à cette première prise de drogue allaient s'en succéder beaucoup d'autres. Et c'est ce qui fera sa gloire....et sa chute.
Bien que Vilmarh et Manny faisaient de nombreux travaux pour le compte de Franth, Villie avait décidé de se lancer dans ses propres affaires. Il avait rendez-vous dans un appartement miteux avec un distributeur Vaathkree du nom de Nick. Vilmarh avait déjà eu l'occasion de rencontrer des membres de cette espèce quand il vivait encore sur Devaron. Les Vaathkree étaient des êtres humanoïdes à l'aspect minéral : leur épiderme était constitué de différentes matières pierreuses, ce qui constituait une véritable armure. Les Vaathkree étaient par nature versés dans le commerce et généralement honnêtes.
Nick reçut les deux gangsters dans son appartement, affalé dans un vieux fauteuil. Nick avait étalé toute sa marchandise sur la table. Il y avait là plusieurs types d'épices, pures ou coupées, des bâtons de la mort, des médicaments plus ou moins légaux...
Villie et Manny examinèrent la marchandise avant de conclure un accord. La voix de Nick était grave et rocailleuse :
_Alors, vous prenez quoi ?
_J'en sais rien, fit le dévaronien. J'aimerais bien que tu nous dise ce que tu as.
Manny était mal à l'aise. Son ami allait trop vite, ils auraient dû prendre le temps et rester fidèles à Franth. Vilmarh avait rejeté ses craintes en expliquant qu'ils ne trahissaient pas le Neimoidien, ils ne faisaient que bosser pour eux-mêmes.
Le Vaathkree commença l'énumération de ses produits, en les désignant à chaque fois.
_Bon. J'ai de tout : de l'Andris de vingt-cinq, de cinquante, et même de cent. J'en profite pour vous rappeler qu'une prise de cent est mortelle. Alors pensez à la mélanger avec d'autres trucs pour atténuer le raffinement. J'ai des bâtons de la mort de tout genre, j'ai du ryll...
_C'est quoi ça ? questionna le Zeltron en désignant des petites capsules blanches.
_Ah ça ! C'est tout nouveau. Un mélange de ryll et de glitterstim. On appelle ça du glitterryll. J'ai un gros stock à écouler. Plus de vingt-cinq mille. Je vous les fais à un cred pièce.
Villie désigna son camarade d'un geste de la main :
_T'as combien sur toi, ner vod ?
_Entre cinq et sept mille crédits, répondit Manny.
_On en prend pour six mille.
Nick sembla réfléchir un instant. Puis, il déclara :
_Bon. J'aime bien ta tête. Tu me files encore douze-mille et le stock est à toi. Tu m'aides à vendre le reste du matos et devient riches ensemble.
Machinalement, le dévaronien caressa le crédit porte-bonheur qu'il gardait avec lui.
_Ok, on fait comme ça. Je t'apporte le reste de l'argent demain. Manny, paye Nick, tu veux ?
Le Zeltron sortit une grosse liasse de crédits de sa poche et les donna au Vaathkree. Ce dernier se leva avec difficulté pour saluer ses futurs associés :
_Vous savez les gars, j'ai dans l'idée que vous irez loin dans l'organisation de Franth. Et moi, je commence à galérer à bosser en free-lance. Quand vous serez en haut de la pyramide, ça serait bien que vous pensiez à moi, ok ?
Le dévaronien alluma un cigare à l'odeur âcre dont le bout rougeoya dans l'obscurité :
_Ok. Je te jure que je penserais à toi quand Franth aura dégagé. Et ça va pas tarder...
Manny secoua plusieurs fois la tête. Qu'est-ce que Villie venait de dire ? Que Franth n'allait pas tarder à dégager ? Ca voulait-il dire que son ami préparait l'éviction du Neimoidien de sa propre organisation ? Le Zeltron voulait bombarder son camarde de questions mais il savait que ce n'était pas le genre de choses à dire devant un tiers. Il attendit donc qu'ils prennent congé de Nick. A peine la porte du Vaathkree s'était-elle refermée que Manny cria presque à la figure du dévaronien :
_Ca veut dire quoi « Franth va pas tarder à dégager ? Tu veux le buter ?
Vilmarh agita les mains en signe d'apaisement :
_K'atini ! J'ai jamais dit qu'on allait vraiment le faire. C'est une manière de mettre Nick dans notre poche.
_Mais t'es complètement frappé ! Si Franth apprend...
_Il saura rien. Et de toute façon, on pourrait vraiment le faire. Franth est un minable. Regarde le ! C'est une véritable takisit !
_Minable ou pas, fit le Zeltron, il reste quand même le boss. Si on se le met à dos, on est morts.
Vilmarh descendit les escaliers de l'immeuble pour rejoindre son speeder, garé en bas. Arrivé en bas, il jeta son cigare au sol :
_Tu vois Manny, un jour, Franth sera totalement hors-jeu. A ce moment là, toi et moi, on prendra le contrôle. Et ceux qui s'opposeront à nous, on leur fera ça !
Et Vilmarh écrasa le cigare d'un coup de talon. Manny déglutit. Il s'était habitué à cette vie relativement tranquille. Hormis quelques affaires foireuses, le sang n'avait pas coulé depuis l'affaire du Sun Ray. Et le Zeltron voulait éviter qu'il coule à nouveau. Il s'assit aux côtés de son ami, dans le speeder. Villie fit s'envoler l'appareil qui, au lieu de retourner vers la ville, fonça vers les quartiers pauvres. Manny s'en aperçut et questionna son camarade :
_Villie ? Pourquoi on va vers les quartiers pauvres ?
_Quelqu'un à voir, dit simplement le dévaronien.
Le speeder vola de longues minutes avant de stopper dans un quartier miteux, où les maisons étaient petites et abimées. Ce n'était pas non plus un bidonville mais l'endroit n'avait rien des lieux luxueux que les gangsters fréquentaient désormais. Vilmarh quitta l'appareil en recommandant à Manny de ne pas bouger et qu'il n'en aurait que pour quelques minutes. Le dévaronien marcha jusqu'à une maison isolée et sonna à la porte. Cette dernière s'ouvrit et parut une dévaronienne âgée, qui, quand elle vit Vilmarh, esquissa un infime sourire. Celui de Villie, était beaucoup plus franc :
_Bonsoir maman...
_Vilmarh...ça faisait longtemps....
Un lourd silence s'installa entre les deux interlocuteurs, silence qui fut troublé par l'arrivée d'une jeune dévaronienne :
_Villie !
_Salut petite soeur !
Vilmarh entra dans la maison et embrassa sa soeur et sa mère. Il se tourna vers sa soeur et lui donna un petit paquet :
_Tiens, Gina, j'ai quelque chose pour toi. C'est pas grand chose, tu sais mais ça devrait te faire plaisir.
Gina avait les larmes aux yeux :
_J'aurais jamais cru te revoir !
Vilmarh éclata d'un rire franc qui résonna dans toute la maison :
_Tu crois vraiment que les types de Kessel peuvent écraser un type comme moi ?
_Non, t'as raison.
_Ouvre le paquet, fit Villie.
Sa soeur s'exécuta et découvrit un petit pendentif en or, en forme de coeur. Vilmarh lui indiqua que l'arrière du médaillon était gravé. Gina essaya de déchiffrer l'inscription :
_Bah Gina, de kaab vod Villie.
_C'est du mandalorien, expliqua Vilmarh. Ca veut dire « A Gina, de son frère Villie ». Comme ça, tu sauras que je t'aime pour toujours petite soeur !
Quelques minutes plus tard, toute la famille était attablée dans la cuisine. Si Gina était ravie du retour de son frère, sa mère n'était pas du même avis. Elle restait extrêmement froide avec son fils, évitant de lui parler ou même de le regarder. Gina expliquait à Villie ce qu'elle et sa mère faisaient sur Pantolomin :
_Donc, maman travaille toujours à l'usine et moi, je travaille à mi-temps dans un salon, comme coiffeuse. Je viens d'entrer au lycée technique et dans deux ans, j'aurais un diplôme. Alors dans peu de temps, je pourrai aider maman...
Villie tapa du poing sur la table, ce qui fit sursauter Gina et sa mère :
_Surprise ! Tout ça, c'est fini et dès aujourd'hui.
_Pourquoi ? questionna Gina
_Ma petite soeur a pas à faire coiffeuse ou même maquillage et maman a pas à se tuer à coudre à l'usine. J'ai fait mon chemin. Je suis devenu quelqu'un de bien.
Vilmarh sortit une liasse de crédits de sa poche :
_Voilà mille crédits, pour toi maman.
Sa mère examina l'argent avec dégoût :
_T'as tué qui pour ça, Vilmarh ?
_Maman ! s'offusqua Gina
Villie eut un geste de déni :
_Non maman, j'ai tué personne.
_Non ? Alors tu fais quoi maintenant ? Les banques ? Ou alors tu continues tes conneries avec les autres voyous ?
_Non, tout a changé, expliqua Vilmarh. Je travaille avec des anti-kessel...un groupe je suis même organisateur. Je reçois beaucoup de...donations politiques.
La mère de Vilmarh eut une moue de dégout :
_Avec le blaster braqué sur le nez des gens ! Tu sais, à chaque fois qu'on ouvre un holojournal, on tombe sur des crimes commis par des monstres comme toi. Et c'est des dévaroniens comme toi qui font mauvaise réputation à notre peuple. Un peuple qui est venu ici pour travailler dur et pour bien gagner sa vie. Un peuple qui envoie ses enfants à l'école et qui paye ses impôts !
Gina tentait désespérément de défendre son grand frère :
_Maman ! Qu'est-ce que tu racontes, c'est ton fils !
La dévaronienne eut un air surpris :
_Fils ? J'aimerais en avoir un. Mais c'est une merde.
_Non ! supplia Gina
_C'était déjà comme ça sur Dévaron et ça l'est encore maintenant. Pour qui tu te prends ? On a pas eu de nouvelles de toi depuis cinq ans. Et d'un coup tu débarques, tu nous jettes une poignée de crédits et tu crois que tu vas avoir mon respect ? Tu crois que tu as le droit de venir sous mon toit avec tes airs de caïd ?
Villie était resté parfaitement impassible devant la soudaine fureur de sa mère :
_Tu sais plus ce que tu dit maman.
_Non, on ne fait pas ce genre de choses chez moi, Vilmarh ! Et Gina, je ne l'ai pas élevée comme ça non plus. Elle, je t'interdis de la détruire ! Je ne veux plus te voir rôder autour de cette maison ! Et remportes ton sale argent !
Elle lui jeta la liasse au visage. Villie eut un soupir triste et remporta les billets. Il quitta la maison. Il était tout près du speeder quand sa soeur le rattrapa :
_Il faut que tu excuses maman. Depuis que papa est parti, elle...
_Parle pas de papa, on a jamais eu de père !
Le ton du dévaronien était froid et sec. Il détestait se souvenir comment leur père les avait abandonnés tous les trois, il y avait des années.
_Villie. Je sais qu'à l'époque, tu t'es mal conduit, t'as eu des probèmes. Mais c'est le passé.
Vilmarh opina du chef :
_Je sais. Et tu le sais. Ca serait bien que maman s'en rende compte aussi.
_Je voulais te dire...bafouilla Gina. Te dire que ça change rien que tu sois parti cinq ans. Nous avons le même sang. Pour toujours.
_Par ratiin, murmura Villie.
Ils s'enlacèrent un instant. Vilmarh sortit la liasse de billets et la mit de force dans la main de sa soeur :
_Prends cet argent, ça peut servir. Dis surtout pas à maman que ça vient de moi, ok ? Et autre chose, sors un peu, va t'amuser, profite de la vie. Tu vas te tuer au travail à dix-neuf ans.
Villie serra encore une fois sa petite soeur dans ses bras. Ils se dirent au revoir et Vilmarh entra dans le speeder. Manny avait un sourire ravi. Il désigna Gina tandis qu'elle retournait chez elle :
_Jolie fille !T'aurais pu me prévenir...
Le regard de Vilmarh changea du tout au tout. Ses yeux se chargèrent brusquement de haine. Il empoigna le Zeltron par le col :
_Ecoute moi bien. Cette fille là, tu l'approches pas. D'accord ? Elle est pas pour toi.
Le dévaronien lâcha Manny et fit vrombir le moteur. Manny ne savait pas quoi penser. Il avait déjà vu son camarade éclater de colère mais jamais autant. Et surtout, jamais contre lui.
Manny espérait que son ami saurait se calmer à l'avenir, concernant sa soeur.
Le Zeltron n'allait pas tarder à déchanter. Et douloureusement...