Scarcorn
Villie était resté nerveux durant tout le voyage. Il dansait inlassablement d'un pied sur l'autre, sans pouvoir s'arrêter. Il ne se calma que quand la navette fut arrimée à la station de Sosa. Dès qu'il posa les pieds dans la demeure du Hutt, il remarqua que le baron de la drogue avait effectué quelques modifications : notamment un immense temple pyramidal de couleur noir. Ce temple occupait une place phénoménale. A vrai dire, il prenait à lui seul une bonne part de la station. Un ronronnement annonça l'arrivée du Hutt. Sosa se dirigea vers son hôte à bord de son fauteuil antigrav. Il en descendit pour serrer Vilmarh dans ses bras.
_Villie ! Ca fait une éternité que tu devais venir me voir ! Alors, qu'est-ce que tu deviens ?
_Salut Sosa, dit Vilmarh avec un demi-sourire. Je vais bien hormis ces chutta de DJ qui me sont tombés sur le dos.
_Et oui...impossible de travailler, hein ? Mais t'en fais pas, je vais t'arranger tout ça. Entre dans le temple, je vais te présenter à des amis.
_C'est quoi comme architecture ? questionna Villie, curieux.
_Massassi. Importé droit de Yavin IV. Mais peu importe. Entre, je t'en prie.
Vilmarh suivit Sosa à l'intérieur et resta quelques instants abasourdi : si de l'extérieur, le temple semblait vieux et poussiéreux, de l'intérieur, il en allait tout autrement. L'édifice était truffé d'objets de technologie de pointe : écrans projetés sur les murs d'obsidienne, caméras, tourelles, ordinateurs...
Le centre de la pièce consistait en une table en U à laquelle une demi-douzaine de personnes étaient installées. Sosa fit rapidement les présentations : il y avait là le PDG de Sienar Industries, un des amiraux des flottes républicaines, le ministre de l'intérieur d'un système voisin et un des conseillers particulier du Chancelier Suprême. Villie nota néanmoins qu'il n'y avait pas un seul humain dans ce groupe.
Le dévaronien prit place à la droite du Hutt. Quand ce dernier prit la parole, les conversations cessèrent immédiatement. La voix de Sosa était grave et portait loin. Vilmarh pouvait se rendre compte de ses qualités d'orateur.
_Messieurs, je voudrais discuter d'un point qui est du plus grand intérêt et ce pour nous tous. Tu as un problème, Vilmarh. Nous...avons un problème. Et je crois que si nous nous réunissons, nous pouvons régler ce problème. Nous savons tous qu'à la suite de problèmes avec les Judiciaires, tu devrais faire un peu de prison. Mais nos amis de Coruscant nous assurent qu'on peut régler ça au mieux. Tu devras payer une forte somme mais tu ne feras pas de prison.
_Bien, dit le dévaronien. Mais toi, ton problème c'est quoi ?
_Voilà mon problème, dit le Hutt en désignant une gigantesque fresque qui se trouvait devant le table.
Villie tiqua un instant. Il ne voyait pas en quoi la fresque (qui semblait faite d'aurodium) pouvait poser un quelconque problème à Sosa, hormis le nettoyage. Mais la fresque s'enfonça brusquement dans le mur pour révéler un écran géant. Vilmarh reconnut tout de suite les informations Holonet.
Un Givin en costume répondait aux questions d'un droïde journaliste. Le Givin parlait de sa récente étude sur le trafic d'épice galactique. Il expliquait au droïde que de nombreuses personnalités étaient impliquées dans le trafic :
_Pour vous donner un exemple, le président de Sienar Industries. Il y a deux mois, cet homme a acheté une propriété dans la région des lacs de Naboo pour douze millions de crédits. Inutile de vous préciser que ces douze millions n'apparaissent jamais sur la fiche de paie de cet homme. Mais au fond, ce n'est pas le plus grave. J'aimerais vous présenter le gros poisson de cette histoire.
Le Givin montra un hologramme fixe de Sosa.
_Voici Sosa le Hutt. Un riche propriétaire, amateur d'art. Mais aussi le caïd d'un réseau de drogue qui s'étend dans toute la Bordure. Cet homme a des relations avec des proches du Chancelier Suprême. Ce n'est pas un petit dealer de quartier...
Sosa coupa brusquement la vidéo. Un muscle semblait s'être crispé sur son immense mâchoire.
_Cet homme sera dans quelques jours en direct du Sénat de Coruscant. Et là, toute la galaxie sera mise au courant. C'est assez embarrassant.
_Je vois, murmura Villie. Et pourquoi tu as besoin de moi sur ce coup là ?
Sosa claqua des doigts et son garde du corps mandalorien fit son apparition. Il n'avait pas changé d'un iota depuis la dernière fois que Villie l'avait vu : toujours aussi silencieux dans son armure beige.
_Villie, tu te souviens de Haran ?
_C'est pas le genre de type qu'on risque d'oublier...
Sosa eut un petit rire :
_Non, c'est vrai. Haran est un spécialiste pour ce genre de boulot. Mais il ne parle pas un mot de basique et serait un peu perdu à Coruscant. Puisque tu parles parfaitement le mandalorien, il faudrait lui donner un coup de main. Tu peux faire ça pour moi ?
_Pas de problème.
_Parfait. Haran t'attendra demain à Coruscant. Ca te laisse le temps de prévenir tes hommes que tu sera indisponible pour trois ou quatre jours.
Vilmarh approuva. Après quelques politesses, il quitta la demeure du Hutt. Il voulait dîner sur Pantolomin avec Manny et Elvira pour les mettre au courant.
Le restaurant choisi par Villie n'était autre que le Sabre d'Epice, près de là où lui et Manny avaient débuté sur Pantolomin. Pour s'occuper lors du voyage, Villie avait bu plusieurs flasques de whisky correllien et les multiples coupes de champagne n'avaient rien arrangé. En clair, Vilmarh était complètement saoul.
_Écoute, ner vod. Je veux que tu reste ici pour quelques temps. J'ai un boulot à faire à Coruscant pour Sosa et ça risque de me prendre un peu de temps. Je voudrais que tu diriges pour moi.
_Diriger à ta place ? Non, Villie, je suis pas d'accord.
_Hé, c'est quand même à cause de toi que je suis dans la duse ! C'est toi qui m'a poussé à voir Szinjid, oublie pas !
_Et qu'est-ce que Szinjid a à voir avec Sosa, hein ?
Mais Villie ne le regardait pas. Il s'adressait à sa femme. La Twi'lek avait à peine touché à son assiette.
_Tu ne manges pas ?
_J'ai pas très faim. Et pourquoi tu t'es fais resservir, hein ?
_Villie, j'ai perdu l'appétit c'est tout.
Manny tenta de parler à son ami du procès mais c'était peine perdue. Le regard de Vilmarh était tourné vers la salle, pleine de personnalités pantolomiennes. Il lâcha un juron qui fit sursauter le Zeltron :
_E CHU TA !
Il faut savoir que même s'ils paraissent semblables, le « chutta » twi'leki et le « e chu ta » Hutt n'ont rien à voir. La preuve la plus évidente est que le « e chu ta » est absolument intraduisible, tant il est fort. Même les pirates n'osaient pas l'utiliser. Et Villie venait de le faire. Il se mit à parler, plus à lui-même qu'à son meilleur ami :
_C'est donc ça la vie. Epar, pirur, ratilir, halur.
_T'es devenu dini'la ou quoi ?
_Et après ? T'as cinquante berges et une panse comme un ballon. Ton foie est bouffé par l'alcool et tes poumons par la fumée. Et tu t'enfonces de plus en plus. Jusqu'à ressembler à ces ruug'le autour de nous. Alors, c'est ça le fin du fin ? C'est ça, bralir ? C'est pour ça qu'on a tant bossé, hein ?
Villie regarda son épouse. Il eut un haut le coeur.
_Et elle...c'est rien qu'une junkie. J'ai une droguée pour femme. Elle ne bouffe rien, roupille toute la journée et se réveille par les cachets.
Le Zeltron posa la main sur l'épaule du dévaronien.
_Dis pas ça, merde.
Mais Villie n'en avait pas fini :
_Et je peux même pas avoir de ik'aad avec elle. Sa matrice est tellement polluée par l'épice...elle est devenue stérile !
Elvie lui lâcha une flopée d'insultes en twi'leki.
_Est-ce que c'est une façon de parler à sa femme ?
Et saisissant un verre de vin, elle le jeta à la figure de son mari. Le silence se fit brusquement dans le restaurant et les regards se tournèrent vers la table du baron de la drogue. Elvira parlait d'une voix déterminée :
_Et tu te crois tellement supérieur à moi ? Qu'est- ce que tu fais de ta vie ? Tu vends de la drogue et tu tues des gens...Une vraie merveille. Tu es un bienfaiteur de l'humanité en fait !
Vilmarh la foudroya du regard. Mais Elvira n'avait pas fini :
_Et tu veux un gosse ? Parce que tu te vois en père ? Pauvre connard !
Les époux se levèrent et manquèrent d'en venir aux mains. Manny parvint juste à temps à retenir Villie avant qu'il ne se jette sur Elvie. La twi'lek continuait à dire ses quatre vérités à Vilmarh.
_C'est toi qui amèneras le petit à l'école le matin ? Est-ce que tu seras encore en vie pour le voir grandir ? Déjà que t'es pas foutu d'être un mari normal !
_Ne'johaa !
Vilmarh tenta de lui bondir dessus une nouvelle fois. Manny le tint fermement mais fit signe aux gardes du corps de se tenir prêts. Elvie était au bord des larmes.
_Tu sais ce qu'on devient petit à petit ? Des ratés. Pas des parje mais des vaincus.
_Va dormir, t'es raide.
_Je suis pas raide. Toi tu l'es. Je m'en vais Villie.
_T'as raison, vas dormir.
_Je ne vais pas dormir. Je m'en vais. C'est fini entre nous.
Elvira quitta le restaurent en trombes, suivie de prêt par Manny. Le dévaronien murmura :
_Ouais, c'est ça. Qu'elle dégage. Un cacheton et ce sera de nouveau l'amour fou.
Vilmarh regarda fixement les clients du Sabre. Il s'énerva brusquement :
_Et qu'est-ce que vous regardez, hein ? Vous êtes tous une bande de sales osik ! Et vous savez pourquoi ? Vous n'avez pas les couilles de vous imposer dans ce monde de merde ! Il vous faut des mecs comme moi...
Il trébucha et manqua de tomber par terre. Il se retrouva soutenu par Ernie. Mais cela ne l'empêcha pas de parler :
_Alors là, vous pointez vos pattes de rapace et vous dites, « ça c'est un mauvais garçon ». Et vous vous prenez pour des mecs biens. Mais vous êtes aussi mauvais que moi. Sauf que vous, vous vous cachez et vous mentez. Moi, je ne me cache pas et je dis toujours la vérité ! Et même quand je mens, c'est vrai. Alors dites bonne nuit au mauvais garçon ! Allez ! C'est la dernière fois que vous voyez un mauvais garçon en smoking, faut en profiter !
Titubant et escorté par ses hommes de main, Vilmarh quitta le Sabre. Ce n'était pas si grave au fond, pensait-il. Elvie allait revenir et tout serait oublié. Et puis soudain, un flash traversa son esprit :
et si Elvira ne revenait pas ?
Coruscant n'était vraiment pas le genre d'endroit qui plaisait à Villie : toutes ces tours, ces buildings qui couvraient toute la planète...ça l'étouffait. En en sens, ça lui rappellait Kessel. Le dévaronien avait besoin d'espace et de soleil. Il avait besoin de Pantolomin.
Vilmarh tira sur le col de sa chemise. Pour éviter de se faire remarquer, il avait adopté un style plus sobre que celui qu'il portait habituellement. Le noir était de rigueur. Le dévaronien grogna. Il aurait aimé faire autre chose que de servir de baby-sitter à un mandalorien mais après tout, c'était faveur pour faveur : il aidait Sosa et le Hutt l'aidait.
Mais Vilmarh n'était pas un idiot : il avait pris Ernie et Chichi avec lui, au cas où. On n'était jamais assez prudent avec les mandaloriens. Et encore plus avec les gardes du corps des barons de la drogue.
Au cours de longues et laborieuses négociations, Vilmarh avait fini par convaincre Haran de s'habiller de façon plus discrète. Et bien que les mandaloriens refusaient toujours qu'on touche à leur beskar'gam, Haran s'était finalement laisser persuader. Il portait désormais une tenue de travail classique, ainsi qu'un ensemble de bandages pour dissumuler ses traits. Et Vilmarh savait bien combien les mando tenaient à cacher leur visage. Il n'insista donc pas.
Les quatre gangsters se tenaient à l'intérieur du speeder argenté loué par Chichi à une grande compagnie de Coruscant. Ils attendaient que leur cible, le journaliste Givin, daigne rentrer à son hôtel. A ce moment là, Haran se chargerait de pièger son véhicule.
Au terme d'une longue attente, le speeder blanc du journaliste fit son arrivée. Le journaliste gara son engin à quelques mètres de l'entrée de l'hôtel. Le Givin sortit du véhicule, mit son chapeau de feutre, ferma son speeder et entra dans l'hôtel. Vilmarh fit un signe à Haran :
_Taabir !
En un instant, le mandalorien était au dehors, sous la voiture du Givin, charge explosive en main. Tandis que Villie surveillait Haran, Ernie se mit à lui tapper sur l'épaule :
_Vilmarh ! On a un problème. Les flics font une patrouille.
Villie se retourna à la vitesse de l'éclair. En effet, un speeder de la police de Coruscant était en train de faire sa ronde. Si les policiers continuaient leur route, ils auraient toutes les chances du monde de trouver Haran sous le speeder du Givin. Villie se chargea de la diversion. Il sortit de son speeder et se dirigea calmement vers les policiers.
_Bonsoir. Dites, vous auriez pas vu un petit gizka ? Un gizka vert et brun avec des petites taches. Je l'ai perdu. Mon gosse va en être malade. Il l'avait dressé. Je suis dans la merde. Vous n'avez vraiment rien vu ?
Les policiers haussèrent les épaules :
_Non, on a rien vu du tout. Vous n'avez qu'à vous connecter à une borne holonet et contacter la SPA.
_En pleine nuit ?
_On ne peut pas vous aider. Mais si on le trouve, vous n'avez qu'à venir au central, on vous le rendra.
_Merci.
Les policiers saluèrent et continuèrent leur ronde. La distraction du dévaronien avait laisser le temps à Haran de se cacher dans l'ombre. Les hommes regagnèrent le speeder de Villie. Ils n'avaient plus qu'à attendre demain et tout serait réglé.
Il faisait encore frais quand Villie contacta Nick. Le Vaathkree gérait les affaires de l'empire de Vilmarh du mieux qu'il pouvait mais se débrouillait assez mal. Le dévaronien tentait de lui expliquer qu'il serait bientôt de retour :
_Oui, oui...non, non. Ecoute, dis à l'avocat que c'est pas la peine d'aller au front. J'ai les cartes en main, ça sera bientôt fini. Au fait, Elvie a appelée ? Non ? Bon, d'accord.
Vilmarh raccrocha et rejoignit le reste du groupe dans le speeder. Il devait avoir l'air nerveux puisque Chichi lui demanda si ça allait. Vilmarh lui répondit de ne pas s'inquiéter.
L'attente ne dura pas : le Givin sortit de l'hôtel et entra dans son speeder. Haran parla à Villie en mandalorien :
_ Nu enteyor haar kyr'amur cuyir Tsad Droten
_Ouais, ouais, répliqua Vilmarh d'un ton blasé. Tu peux le faire sauter n'importe où, c'est pas mon problème. Devant le Sénat ou ailleurs...
Haran répéta à Vilmarh qu'ils devaient se tenir à trente mètres derrière le journaliste. Vilmarh lui confirma qu'il savait. Mais alors que le speeder aurait dû partir pour le Sénat, le Givin arrêta le véhicule devant l'hôtel. Les malfrats ne comprenaient pas. Mais la vérité leur apparut rapidement quand une Givin et deux petites Givin sortirent du bâtiment pour entrer dans le speeder. Villie resta sans voix un instant et se tourna vers Chichi :
_Ca veut dire quoi ? Tu te fous du monde ou quoi ? Sa femme et les gosses devaient prendre l'autre voiture !
_Je sais, dit Chichi de sa voix aigüe. C'est ce qu'elle faisait tous les jours. Je sais pas ce qui se passe.
_Je marche pas, conclut Vilmarh.
Il s'adressa à Haran en mandalorien pour lui dire de laisser tomber et de tuer le Givin quand il serait seul. Mais Haran refusa : Sosa avait dit de le tuer, il le tuerai.
Le speeder du Givin démarra et la filature s'engagea. Villie tremblait en conduisant. Il ne voulait vraiment pas faire ce job. Tuer le Givin, OK. Mais pas sa femme et ses filles. Elles étaient innocentes. Vilmarh n'avait pas de scrupules à commettre un meurtre dans le cadre du business. Mais il ne touchait pas aux civils. Ca ne se faisait pas. C'était tout juste digne d'un hut'uun.
De là où ils étaient, les gangsters pouvaient clairement voir les petites givins en train de jouer à l'arrière. Haran s'en fichait, il avait le doigt sur le bouton du détonateur. Villie n'arrêtait pas de jurer entre ses dents :
_Il y a deux petites gosses à l'arrière. C'est dégueulasse de faire ça. Merde, c'est vraiment dégueulasse.
Haran n'écoutait pas Villie. Il était concentré sur son travail. Les speeders n'étaient plus très loin du Sénat. Vilmarh tentait de prendre Haran à partie :
_Est-ce que tu aurais au moins le cran de les regarder dans le blanc des sur'haai ? Non, tu vas te cacher comme un hut'uun.
Haran cria au dévaronien de se taire. Mais il n'avait pas terminé :
_Tu te fais plaisir ? Vraiment la joie de tuer un mec et ses gosses, hein ? E Chu Ta ! Tu te sens fort ?! Il est beau le caïd !!
Haran et Villie se livrèrent alors à un véritable duel d'insultes en mandalorien. Mais c'était Vilmarh qui avait clairement l'avantage :
_Tu crois que je vais tuer deux gosses et leur mère ? Ner sheb ! Je fais pas ce genre de duse !
Haran se reconcentra sur la bombe. Le speeder du Givin arrivait aux portes du Sénat. Haran commença à poser son doigt sur le bouton mais le hurlement de Villie l'en empêcha :
_C'EST TOI SALE CHUTTA QUI VA CREVER !!!
Et Villie sortit son blaster et tira sur Haran. Chichi et Ernie eurent un mouvement de dégoût. Vilmarh ne l'avait même pas remarqué. Il se mit à parler au cadavre d'Haran, criant à moitié :
_Pour qui est-ce que tu me prends ? Pour une petite merde comme toi ? Je te l'avais dit pourtant ! Pas de gosse ! T'as rien voulu savoir ! Et ben, regarde pauvre con dans quel état tu es !
Quelques heures plus tard, Villie contactait Nick :
_Bon dieu Nick ! Où est Manny, faut absolument que je lui parle !
_Je sais pas, boss. Il est parti le jour de ton départ et il est pas revenu.
_Parti ? C'est un de mes bras-droits et il disparaît ! Y'a plus moyen de faire confiance à personne !
_Boss. Ca va ?
_NON ! Non, ça va pas du tout ! Je suis en pétard, tu sais ? Attends un peu que je rentre et les coups de pied au sheb, ils vont voler dans toute la baraque !
_Quand est-ce que tu rentres ?
_Ce soir.
_Villie. Ta maman a appelée. Ta sœur est dans la nature.
_Quoi ? Bon sang. Ecoute, dis lui que je passe la voir ce soir. Elvie a appelée ?
_Non
_Bon, ça fait rien. Si elle appelle, tu lui dit que je l'aime, OK ? On va faire comme ça.
Villie et ses hommes se précipitèrent dans la première navette à destination de Pantolomin. Et même s'il se doutait que son geste allait avoir de grandes répercussions, Villie sentit naître un sentiment nouveau pour ce qu'il avait fait. Quelque chose qu'il n'avait jamais senti avant.
Oui, pour la première fois de sa vie, Villie était fier de lui.