In Medias Res - Star Wars Knights of The Old Republic

Chapitre 10 : Ville Basse : Gadon Thek - Préparations

2819 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/03/2023 19:04

Bonjour.

Difficile d'écrire en ce moment. Période compliquée, beaucoup de questions dans ma tête (encore plus que d'habitude). J'espère que ce court passage vous plaira !


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« Debout ! »


Bon sang, mais qui était cette personne qui avait eu la lumineuse idée de venir hurler en plein dans mes oreilles ? Après un tressaillement accompagné d’une sensation d’un coup de poignard dans ma poitrine, j’ouvris les yeux et j’aperçus, un peu moins proche que je l’imaginais, la silhouette d’une Twi’lek, les mains fermement posées sur les hanches.


« Mission ? » Grommelai-je, l’esprit encore embrouillé par le sommeil, me redressant du canapé qui m’avait offert une nuit relativement confortable. Mais je fus violemment tiré de cet état encore quelque peu léthargique par le lancer franc de mon pantalon qui vint s’abattre sur mon visage.


« Dépêchez-vous ! Vous êtes attendu ! » Aboya la Twi’lek.


Je saisis le pantalon que je posai nonchalamment sur mes genoux. Plutôt vexé par le traitement qui m’était à ce moment réservé, je me contentai de lever les yeux et de me concentrer sur cette personne décidément très agacée.


Je pus alors constater qu’il ne s’agissait pas du tout de Mission. Même si je la connaissais à peine, je ne pouvais pas concevoir un tel comportement de sa part. La Twi'lek qui voulait me tirer du sommeil était bien plus grande que Mission. Et bien plus âgée. Cette femme devait avoir une trentaine d'années. Son visage au teint clair contrastait avec la teinte marine de ses lekkus, qui tombaient sur chacune de ses épaules. De son regard azur, la Twi'lek me tenait fermement dans sa ligne de mire, prête à faire feu.


« Eh bien, j’avais été mieux reçu par votre patron. » Finis-je par vocaliser d'une voix empreinte de lassitude, tandis que je me levais de mon assise pour enfin accéder à la demande de la femme.


Devant mon état de dévêtement, elle détourna les yeux, les bras désormais croisés. Une attitude qui suscita chez moi un rire franc, lequel ne manqua pas d'alimenter son agacement.


« Arrêtez de rire et passez à la vitesse supérieure. » Reprit-elle alors que je commençais à me rhabiller. « Venir vous servir de réveil matin ne m’amuse pas du tout, et encore moins d’attendre que monsieur veuille bien se présenter décemment. »


« N’exagérez pas, je ne suis pas complètement nu. » Rétorquai-je dans un élan d'impatience en enfilant mon pantalon et en me couvrant le torse. J'attrapai ensuite le reste de mes affaires et retrouvai la femme, laquelle dirigea à nouveau la tête vers moi.


« Voilà. » Dis-je, défiant la Twi’lek du regard. « Satisfaite ? »


Elle se contenta de me fixer sévèrement avant de me tourner le dos et d’initier le pas hors de la pièce. Sans m’adresser un regard, elle fit un signe de la main et aboya :


« Suivez-moi. En silence. Je vous ai assez entendu. »


Un haussement de sourcil trahit ma grande perplexité du moment. Je décidai de me plier à la demande de la Twi’lek sans l’irriter davantage et je suivis ses pas, soucieux néanmoins de laisser une certaine distance entre nous deux.


Nous traversâmes couloirs et salles en tout genre avant de nous retrouver dans un espace sécurisé menant à un vaste garage. A peine avions-nous posé le pied dans ledit garage, nous fûmes interpelés par une voix féminine. Une voix qui m’était familière :


« Pas si vite ! »


Zaerdra et moi fîmes demi-tour et découvrîmes la silhouette élancée de Sivir. Je ne pus résister à un sourire de surprise et de plaisir en la revoyant. La Twi'lek restait impassible. Je supposais que tout contact avec autrui était pour elle un véritable calvaire. Je ne devais pas être le seul à subir le courroux de cette femme.


Sivir se joignit à nous d'un pas pressé et se plaça à mes côtés. Elle me sourit sobrement avant de parler, tandis que Zaerdra se remettait en marche.


« Alors comme ça, on menace des Wookies ? » Me demanda Sivir d'un ton malicieux.


Je lui adressai un regard prudent. Je constatai également que la Twi'lek, qui nous précédait de peu, avait légèrement pivoté la tête suite à cette question, ce qui pouvait légitimement me desservir compte tenu de la personnalité de Zaerdra.

« Non… ! » Me défendis-je avec embarras. « On m'a laissé seul dans une pièce secrète d'une cantina louche, dans une ville louche, prêt à rencontrer des gens toujours plus louches ! Et c'est un énorme Wookie qui est venu à moi en premier ! Comment vouliez-vous que je réagisse ?»


Sivir leva les deux mains en signe de défense. Mais, malgré cela, elle affichait encore un large sourire.


« Détendez-vous ! » Reprit-elle. « Je vous taquine. Vous avez agi tout à fait naturellement, et ... »


« Hé, les deux commères ! » Coupa Zaerdra à une dizaine de pas de Sivir et moi. « Vous papoterez plus tard, Gadon attend ! »


Sivir observait la Twi’lek d’un air facétieux. Visiblement, elle était très au fait du tempérament quelque peu irritable de la femme, et semblait s’en amuser. Sans plus de temps, Sivir initia un pas bien plus pressé, et ne tarda pas à dépasser Zaerdra, à qui elle jeta un coup d’œil moqueur avant de disparaître dans un énième couloir. Dans cette attitude un soupçon enfantine, je reconnaissais Mission ; je me repassais la scène durant laquelle les deux comparses s’étaient présentées à moi, dans la Ville Haute. Deux amies qui s’amusaient de leur soirée. Avant de me faire de moi un parfait imbécile… Malgré tout, ces deux jeunes femmes m’étaient particulièrement sympathiques.


Je repris la route et rejoignis Zaerdra, qui paraissait de plus en plus impatiente. Nous gagnâmes le couloir que Sivir venait d’emprunter, puis nous arrivâmes devant une large porte que nous franchisâmes. Nous nous trouvâmes alors dans un atelier au centre duquel travaillaient une poignée de techniciens. Sans le moindre doute, il s’agissait d’un fonceur. Certainement le fonceur que j’allais planter lors de la fameuse dernière course de la saison. Un des techniciens se retourna vers nous, et nous fit signe de nous approcher. Nous nous exécutâmes. Un autre technicien se dirigea aux côtés d’un type caché sous un masque de protection. Il lui susurra je ne savais quoi à l’oreille. L’homme masqué sembla alors s’énergiser.


« Aah, vous voilà! » S’exclama-t-il. Il se redressa, retira un gant épais qui protégeait sa main, et souleva son masque. Il s’agissait de Gadon. Il nous souriait généreusement, comme sincèrement heureux de nous voir… ou plutôt de nous savoir présents.


« Pardon d’avoir été si longs, Gadon. » Confessa Zaerdra, qui n’était manifestement toujours pas apaisée. « Difficile de le sortir du lit. » Commenta-t-elle, acerbe.


Je lui lançai un regard désapprobateur. Rien ne l’obligeait à exagérer la réalité. D’autant plus que Gadon n’avait pas du tout l’air pressé. La Twi’lek s’éloigna lentement de moi, les bras croisés et commença à faire le tour, vraisemblablement pour rejoindre son patron.


« Et ça, sans compter la pertinente intervention de votre petite protégée. » Ironisa la femme.

 

Sa petite protégée ?


« Allons Zaerdra. » Réprimanda l’homme sans véritable colère. « Tu devrais vraiment apprendre à voir les choses avec plus de légèreté. Il n’y a pas mort d’homme dans tout ça. »


« Pas encore. » Rétorqua froidement la Twi’lek avant de s’éloigner de nous pour rejoindre un coin de la pièce où elle allait certainement patienter et finir de bougonner.


« Comment allez-vous ce matin, Corem ? » Me demanda Gadon, ses yeux invalides fixant le lointain, avec la même sollicitude dont il avait déjà fait la démonstration la veille.


« Plutôt bien. » Répondis-je. « Même si la vue de ce fonceur m’angoisse un peu. » Précisai-je, les bras croisés, les yeux rivés sur le véhicule.


Gadon poussa un rire franc. Il s’approcha de moi et vint poser une main sur mon épaule.


« Il n’est pas nécessaire de vous en faire autant ! Et lorsque vous nous aurez rapporté l’accélérateur, ce tas de ferrailles surpassera les meilleurs bolides ! » Reprit-il avec enthousiasme. « J’ai foi en vous. »


Je ne pus retenir un haussement de sourcils, ne quittant pas le fonceur des yeux.


« De toute façon, quand je serai mort chez les Vulkars, je n’aurai plus à m’inquiéter de cette course. » Ironisai-je.


L’homme me tapota l’épaule avec camaraderie, ne retenant pas une envie visiblement effrénée de rire à mon commentaire.


« Vous voyez ? Tout va bien ! » Dit-il joyeusement. « Allez, suivez-moi, je vais vous équiper avant que vous ne partiez. »


« J’ai hâte. » Commentai-je avant de me mettre à la suite du chef des Beks, qui ne semblait pas avoir besoin d’assistance pour évoluer dans tous ces couloirs. Du coin de l'œil, je distinguai Zaerdra en train de se redresser, disposée à nous rejoindre, dans un état d'esprit toujours aussi alerte.


Gadon me conduisit à l'armurerie des quartiers généraux. Après m'avoir remis le laissez-passer qui me permettrait de passer le contrôle des Sith, il me donna plusieurs pièces d'équipement. J'avais revêtu une armure en maille électrique capable de me protéger des lasers des blasters légers. En dessous de celle-ci, le chef de gang m’avait vivement recommandé de porter à chaque bras un générateur de bouclier d’énergie, qui participerait à éviter les blessures par laser ou par électricité. Gadon me confia une vibro-épée, une génération récente, d’un alliage de métaux solides et très maniables, et un blaster lourd de confection mandalorienne. Autant dire que je me trouvais à présent bien mieux équipé que n’importe quel soldat de métier de l’Armée républicaine. C'était une pensée qui donnait à réfléchir.


Alors que j’ajustai mon holster, je pris la parole et questionna Gadon :


« Mission me rejoint bientôt ? »


L’homme ne répondit pas immédiatement. Pour la première fois depuis notre rencontre, je le sentais inconfortable. Je quittai mon équipement des yeux pour fixer le visage de Gadon.


« Qu’est-ce qu’il y a ? » Pressai-je.


Le chef des Beks se racla nerveusement la gorge, puis il se décida enfin à me répondre :


« Eh bien, en ce qui concerne cette partie de notre… projet, il y a un léger contretemps. »


Je me redressai complètement, et je fis pleinement face à l’homme. Je savais qu’il n’était pas en mesure de me voir, mais je ne pus m’empêcher d’adopter une attitude plutôt défiante.


« C’est-à-dire ? » Interrogeai-je.


« Mission n’est pas revenue comme nous nous y attendions. » Clarifia enfin Gadon. « Nous avons essayé de la contacter, mais nous n’avons pas réussi. Personne ne sait où elle est. »


Ce que j’écoutais était tout bonnement scandaleux. Je ne pus confiner ma colère.


« Une gamine a disparu dans les tréfonds les plus hostiles de Taris, et vous, tout ce que vous trouvez à faire ce matin, c’est de vous émerveiller de votre fichu fonceur et de me présenter tout sourire tout votre arsenal ?! Vous êtes un malade ! » 


A l’écoute de mon emportement, Zaerdra se rua sur moi, me plaqua fermement contre un mur et me hurla, à à peine quelques centimètres de mon visage :


« VOUS NE VOUS ADRESSEZ PAS COMME CA A GADON ! »


« Zaerdra, calme-toi. » Intervint Gadon de sa voix si posée.


La Twi’lek relâcha la pression qu’elle exerçait violemment sur ma poitrine, me permettant de recouvrer une respiration normale.


« Pardon si j’ai eu l’air de ne pas m’inquiéter de cette situation. » Reprit l’homme. « Croyez-moi, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour retrouver Mission. J’ai envoyé des hommes à sa recherche, mais ils ne connaissent pas bien les endroits qu’elle fréquente. »


« Pourquoi n’avez-vous pas envoyé Sivir alors ? Elles se connaissent par cœur, toutes les deux. » Interrompit soudainement Zaerdra qui se détourna de moi pour faire face à son supérieur.


Une nouvelle fois, le visage de Gadon s’assombrit. La question le gênait terriblement. Contre toute attente, alors que son aigreur m’était jusque-là entièrement dévouée, la Twi’lek haussa le ton et s’en prit à son tour à Gadon :


« Bon sang, Gadon ! Quand est-ce que vous allez arrêter de chercher à la protéger de tout ?! »


Zaerdra n’attendit pas la réponse de son chef. Elle saisit son communicateur qu’elle amena jusqu’à sa bouche :


« Sivir. On vous attend à l’armurerie. On se dépêche ! » 


La Twi’lek coupa aussitôt le communicateur, puis le rattacha à sa place initiale.


« Zaerdra, je n’ai pas donné un tel ordre. » Réprimanda froidement Gadon.


« Il faudra. » Rétorqua la femme. « Si vous voulez qu’on retrouve Mission au plus vite, pour ensuite récupérer votre accélérateur, il va bien falloir un jour prendre les bonnes décisions. »


Gadon croisa les bras, et souffla péniblement.


« De toute façon, si vous ne vous décidez pas, je vais moi-même informer Sivir de la disparition de son amie. Et vous savez mieux que personne qu’elle partira à sa recherche même si vous n’êtes pas d’accord. »


« Mission a disparu ? »


Nous tournâmes tous la tête vers la source de ces paroles, bien que Gadon n’eut pas besoin de trop pivoter la sienne. Sivir était manifestement arrivée. Elle était plantée à quelques mètres de nous, visiblement sous le choc.


« Je pars à sa recherche. » M’autorisai-je à déclarer.


Gadon restait muet. Sivir s’approcha de nous. Elle jeta un regard vers Gadon, puis se concentra sur moi.


« Je viens avec vous. » Annonça-t-elle avec détermination.


« Si vous connaissez les coins où peut traîner Mission, j’accepte volontiers votre assistance. » Répondis-je, finissant d’ajuster mes quelques affaires, prêt à partir.


« Laissez-moi le temps de m’équiper et on s’en va. »


Sivir pénétra dans l’armurerie et s’y affaira avec vivacité. Gadon semblait ronger ses lèvres ; la nouvelle ne l’enchantait absolument pas, mais il devait comprendre qu’il n’y avait pas de meilleure solution. Zaerdra, quant à elle, avait retrouvé son calme et observait Sivir. Quelques minutes plus tard, la jeune femme était totalement équipée. Il nous fallait maintenant partir. Avant de quitter la base, Sivir s’arrêta un court instant devant Gadon. Elle posa une petite sacoche qu’elle tenait dans la main, puis se blottit contre le chef de gang. L’homme se décrispa enfin et enlaça la femme. Je crus voir, de là où je me trouvais, quelques larmes dévaler sa peau sombre.


« Ca va aller, je te le promets. » Rassura Sivir en se dégageant doucement de l’étreinte.


Gadon hocha simplement la tête avant de saisir délicatement le visage de la femme et de déposer un baiser sur son front. Elle esquissa un sourire tendre, s’agenouilla pour récupérer la sacoche, puis elle s’éloigna définitivement de Gadon.


Bien qu’une multitude de questions se bousculaient dans ma tête, plus un mot ne se fit entendre. Sans perdre davantage de temps, Sivir et moi quittâmes la base des Beks Cachés, en route pour retrouver Mission.


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A dans trois mois :'D


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