In Medias Res - Star Wars Knights of The Old Republic

Chapitre 0 : Prologue

3736 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/04/2022 22:45


« Corem. »


« Corem Galhor. »

 

« Bon sang. Quel raffut. »


« Corem Galhor, si vous m’entendez, réagissez. »


« Faites-les donc taire. »

 

« Allumez le spot, il faut qu’il émerge. »


               Un flash. Fonçant tout droit à travers mes paupières solidement fermées, s’abattant contre mes rétines, et propulsant comme une lame de rasoir sur mon cerveau assoupi. Quelle épouvantable douleur.


« Les paupières se contractent, on continue. »


« Non, qu’on me laisse. »


« Corem Galhor, vous vous réveillez d’un très profond sommeil. Il est normal que vous vous sentiez mal. N’ayez pas peur, ce n’est que passager. Revenez à nous. »


Cette voix haut perchée qui me perçait les tympans. Allait-elle cesser ? Fallait-il que je réponde à ses sollicitations pour retrouver la tranquillité ? Il me semblait ne pas avoir vraiment de choix. Graduellement, je quittai une pénombre profonde, un sommeil total, au cours duquel je n’avais pas même pu estimer mon degré de conscience. Tout cela m'appartenait-il ? Tout cela n'était-il que le fruit d'un formidable chaos savamment orchestré par mon cerveau défaillant ? Comment étais-je parvenu jusqu'ici ?

J’ouvris les yeux. Aussitôt que mes paupières laissèrent toute la lumière se coucher directement sur ma cornée, je les refermai tant la douleur était vive.


« Vous vous en sortez bien, Corem. Prenez votre temps. »


Ma respiration était lourde, voire écrasante. Toutefois, en dépit de cet inconfort, je réalisai que j'étais capable de respirer. Jamais au grand jamais je ne m'étais inquiété de ma capacité à respirer jusque-là. Pourtant, malgré ma condition, je percevais en moi une insidieuse sensation de satisfaction, celle de savoir que j'étais en vie. Mais que s'était-il passé ? Je devais ouvrir ces satanés yeux et me confronter à la personne qui martyrisait mes oreilles encore somnolentes.


Courage.


J’entrepris à nouveau d’ouvrir mes paupières. Cette même douleur tranchante surgit encore, mais je tenais bon. Je devais la laisser agir. Je devais lui faire croire qu'elle pouvait s'installer sans que je me défende. Elle finirait bien par se lasser et par me quitter.


C'était précisément cela qui s'était passé. Après ce qui m'avait semblé être plusieurs dizaines de secondes, le mal s'était estompé jusqu'à disparaître complètement. A cet instant, je pouvais enfin me concentrer sur ce que mes yeux étaient capables de voir. Ou plutôt de deviner. Pendant de longues minutes, je ne voyais que des formes floues, qui paraissaient se mouvoir devant un immense foyer de lumière, celui-là même qui violentait mes pupilles un peu plus tôt. Soudainement, l'une des formes en mouvement se rapprocha de moi. Ensuite, une nouvelle sensation que je n'avais pas anticipée se produisit ; une pression exercée sur mon poignet. Je me trouvais alors incapable de déterminer si cette pression était de forte intensité ou non. Pourtant, elle existait. Si difficilement mesurable.


« Eh bien, vous nous revenez de loin. »


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Environ deux semaines s'étaient écoulées depuis que je m'étais réveillé de ce que les médecins avaient grossièrement décrit comme un "sommeil profond". En réalité, il s'agissait d'un vulgaire coma, qui avait parfaitement ruiné mon équilibre psychique ; ou plus exactement achevé de le ruiner. Les premiers jours après mon réveil avaient été des plus éprouvants, et mes heures avaient été scandées par des maux de tête atroces, des étourdissements et des vomissements répétés. Tout cela n'avait pas aidé mon organisme à se rétablir très rapidement. Toutefois, au fil du temps, je retrouvais des forces et retournais lentement à un état de santé somme toute assez convenable.  

    

La mémoire me faisant défaut, je devais me fier aux paroles des médecins et des autres employés de l'hôpital. J'avais apparemment subi un banal mais néanmoins spectaculaire accident de la voie publique, pour lequel je portais d’ailleurs la responsabilité. Par la grâce des dieux, je n'avais blessé personne d'autre que moi.

Toutes les interrogations qui grouillaient dans ma tête, toutes les bribes d'images que j'avais vues durant mon sommeil m'avaient amené à croire que je menais une vie extraordinaire ; tout était nébuleux, et pourtant je m’étais senti puissant, dominant, exceptionnel. Pourtant, la réalité du moment présent me délogeait avec brutalité de ces illusions d'un homme ordinaire qui rêvait certainement d'être bien plus que cela.


J'étais un homme ordinaire. Qui se remettait d'un stupide accident de la circulation.


               Au fil des jours, certains souvenirs se replaçaient, mon cerveau procédait à un grand nettoyage et, surtout, à un grand rangement. Je me replongeais dans mes années d'études à l'université de Bar'leth, qui avaient fait de moi un interprète et un traducteur des plus efficaces. Puis mon dernier poste, le plus prestigieux de ma jeune carrière, lequel m'avait conduit à côtoyer la famille royale d'Onderon. Quant à savoir ce qui s'est passé ensuite, je n'étais certain de rien. Pour ce qui était de ma vie personnelle, je ne me rappelais rien à ce propos non plus.

Etais-je marié ? Étais-je père ? Avais-je une famille ? Rien ne me revenait. Et j'avais le sentiment d'être un homme très seul. Ces semaines à ne dialoguer qu'avec le personnel de l'hôpital ne faisaient que renforcer cette impression. Personne de l'extérieur ne m'avait jamais rendu visite.


J'étais un homme ordinaire. Et un homme seul. Dans un hôpital militaire de la capitale.

Mais pourquoi me trouvais-je dans un hôpital militaire, d’ailleurs ? J'étais certes au service de la République, mais sûrement pas de l'armée. Pourquoi ne pas avoir confié mon cas à un établissement médical public ?


« Bonjour Corem. »


C'était elle. La responsable du service qui me soignait depuis mon arrivée. C'était sa voix que j'avais entendue lorsque je sortais du coma. Cette voix, qui m'avait paru si agressive, si transperçante, me semblait désormais douce : comme une chaleur féminine réconfortante.

Je me levai péniblement de ma position allongée pour pouvoir m'adresser à cette femme comme il se devait. Je tournai la tête dans sa direction. C'était une femme d'une quarantaine d'années, aux traits fins, mais il était manifeste que son travail s'était physiquement imposé sur son visage, marqué par la fatigue. Ses cheveux, coupés au ras de la nuque, grisonnaient par endroits. Malgré les signes de l'âge, probablement amplifiés par une vie professionnelle intense, la femme possédait une certaine prestance, et un charme indéniable. Le charisme de l'intelligence et du sens de la responsabilité.


« Bonjour Docteur. » Lui répondis-je finalement.


« Comment vous sentez-vous ce matin ? » Demanda-t-elle d’une voix concernée.


C'était le matin ? Je jetai un coup d'oeil par la fenêtre de l'autre côté de la pièce. Les rideaux occultants étaient partiellement tirés, et je pouvais constater que le quartier était en pleine effervescence. L'émulation typique d'un début de journée dans une ville très active. La lumière était bien celle du petit matin : vivifiante.


« Je vais bien. » Répondis-je, regagnant le regard de la femme.


« Parfait. Je vais procéder à nos tests habituels, Corem. Après ça, je vous laisserai vous faire une toilette et vous habiller. Un officier de la Marine souhaiterait s’entretenir avec vous. »


Je fronçai les sourcils. Un officier de la Marine ? Que diable me voulait-il ? Que pouvais-je bien avoir à faire avec ces gens ? Y avait-il un lien avec l'accident dont j'étais responsable ? Cela n'avait aucun sens, on ne faisait pas appel à l'armée pour quelque chose d'aussi trivial. Je comprenais que les autorités républicaines puissent me poursuivre pour les dégâts que j'avais causés, mais de là à faire intervenir l'armée...


« Entendu. » Prononçai-je sans cacher une pointe de perplexité dans ma voix.


Les tests que nous effectuions chaque matin étaient sensiblement tous les mêmes : quelques examens moteurs et cognitifs, qui se soldaient toujours par un bilan très positif. Je me rétablissais avec une insolente simplicité. Si simplement, qu'il était programmé que je quitte l'hôpital à la fin de la semaine en cours.


Après m'être préparé comme il était convenu, je décidai de ne pas regagner mon lit, ni de m'installer dans un fauteuil. Je désirais me dégourdir les jambes. Aussi, après avoir mis en marche le terminal qui me communiquerait les dernières nouvelles, je faisais des allers-retours dans la pièce, jusqu'à ce que les images frénétiques de la ville, à travers la fenêtre, ne viennent interrompre ma petite activité. Le soleil, qui baignait la planète de sa lumière blanche si caractéristique, rayonnait timidement par-dessus les immenses tours qui me faisaient face. Certaines d'entre elles étaient des édifices appartenant au Ministère des Armées, d'où la présence de l'hôpital militaire à proximité. J'observais attentivement la ville lorsque le son du terminal que j'avais allumé me sortit de ma torpeur.


« Des activités suspectes dans les régions périphériques de la Bordure Extérieure et du système Taris ont attiré l'attention des autorités de la République. Une partie de la flotte a été affrétée vers ces zones et… »


Le passage d'un convoi particulièrement bruyant à quelques dizaines de mètres de ma fenêtre étouffa le son du terminal. Une poignée de secondes plus tard, je pouvais à nouveau suivre les informations :


« La Chancellerie et l'Ordre Jedi ont reconduit leur accord prévoyant une collaboration militaire effective. Bastila Shan, créditée des récentes victoires de la République, a été placée en lieu sûr après qu'une embuscade Sith a tenté son arrestation. Les pouvoirs publics nous ont informés que le Seigneur Malak serait désormais à la recherche de la Padawan, dont le pouvoir de Méditation de Combat a causé de lourdes pertes au sein des forces Sith.…. »


Nous étions en guerre. Je me rappelais plutôt bien les tenants et aboutissants généraux qui avaient amené la République à cet état de fragilité : la trahison par Malak de son Maître, Revan, à peine une année auparavant, puis sa prise de contrôle de l'Empire Sith. Je me souvenais de cela. Du moins, comme un élève se souviendrait de sa leçon d'histoire. Je connaissais, mais je me sentais comme un étranger à tous ces événements. Pourtant, je devais les avoir vécus d'une manière ou d'une autre. Ma mission sur Onderon m'avait nécessairement conduit à ces questions. Mais tout cela n'avait aucune forme, seulement des informations sans consistance. Le nom même de Bastila Shan m'était complètement inconnu. Pourtant, en écoutant les nouvelles, je comprenais bien toute l'importance de cette femme dans la présente guerre. Je ne pouvais pas être passé à côté de son existence, c'était impossible. Mais je ne la remettais pas. Je réalisai alors à quel point mon état psychique était loin d'être rétabli. Et je compris que cela prendrait un temps considérable.


Un bruit saccadé se fit entendre dans mon dos. Je me retournai et aperçus une grande silhouette dans l'embrasure de la porte de ma chambre. C'était un homme grand et mince, assez jeune, qui tenait encore la poignée de la porte dans sa main. Il me regardait avec politesse et avec un air qui suggérait une certaine gêne à l'idée de me déranger.


« Je vous en prie, entrez. » Lui dis-je dans un souci de le rassurer, en m’attelant à éteindre le terminal que j’écoutais jusque-là.


Il ferma la porte après lui. Je pus mieux le voir : il était effectivement plutôt jeune, de grande taille, fluet. Il portait un uniforme militaire de cérémonie, un pantalon sombre parfaitement ajusté, une veste cintrée décorée de quelques médailles. Contre cette veste, il tenait de la main gauche un bloc de données. Cela devait très probablement me concerner.


« Merci. » Répondit-il simplement. Il me regarda quelques courtes secondes, attrapa le bloc de données de ses deux mains et engagea alors vraiment la conversation.


« Monsieur, nous sommes navrés de devoir vous solliciter dans les conditions qui sont les vôtres actuellement. » Commença-t-il on ne pouvait plus solennellement. « On m’a envoyé vous informer que votre prochaine affectation est toujours effective. »


Je fronçai les sourcils. Ma prochaine affectation ? Annoncée par un militaire ?


« Dès que vous aurez terminé les soins ici, vous serez attendu à l’Académie B96API, l’entité dont vous dépendez. »


Un haussement d’épaule m’échappa. Je secouai légèrement la tête en signe de grande perplexité. L'homme me fixait d'un air incrédule.


« Eh bien, Monsieur… » Prononçai-je difficilement avant de reprendre avec plus d’entrain. « Merci de cette information, mais, si je puis me permettre, je ne suis pas militaire, je ne vois pas ce que j’ai à voir avec tout ça. »


L’homme posa alors sur moi un regard circonspect. Il alluma le bloc de donné et y jeta un rapide coup d’œil, puis il regagna mes yeux.


« Monsieur, vous êtes bien Corem Galhor ? »


« C’est moi, oui. »


« Alors, Monsieur Corem Galhor, je confirme l’annonce que je vous ai faite. Il y a quatre mois, vous avez accepté de collaborer avec le Ministère des Armées, qui vous a affecté à l’Académie que je vous ai citée. »


Je me retrouvai une fois de plus dans un état d'incompréhension totale. La bouche à moitié ouverte, je dévisageais l'homme, sans rien ajouter. Il avait certainement saisi que je ne cherchais pas à me défaire de quelque engagement que ce soit, alors il poursuivit avec pédagogie :


« Je sais Monsieur que votre état de santé n’est pas au mieux. Nous avons cependant reçu les résultats de tous les tests que vous passez régulièrement, qui nous indiquent clairement votre capacité à répondre à votre prochaine affectation. Vous êtes attendu à l’Académie du secteur B96 dès que vous serez sorti d’ici. Vous y recevrez une formation courte, et vous serez ensuite envoyé ailleurs. »


« J’entends ce que vous me dites, mais je suis traducteur. » Tentai-je d’expliquer.


« C’est en tant que traducteur que l’Armée a fait appel à vous. » Précisa le jeune homme. « Tout intervenant au sein de nos armées est amené à recevoir une formation militaire. Ne vous en faites pas, il ne s’agira pour vous que de connaissances basiques. On ne vous sollicitera militairement que si la situation est désespérée. »


J’esquissai un rictus cynique. Que pouvais-je faire ? De toute évidence, je m'étais engagé envers l'armée avant mon accident. Et il est clair que le Ministère n'allait pas aussi facilement se défaire de moi. La situation de la République était si critique que chaque individu pouvait être utile à quelque chose. Même un traducteur. Du peu dont je me souvenais de ma vie, j'avais déjà reçu une instruction militaire. Le contexte géopolitique d'Onderon était particulièrement tendu ; à tel point que la République avait jugé nécessaire de former militairement certains de ses fonctionnaires en poste dans la région. Ce fut mon cas. Il s'était avéré d'ailleurs que je n'étais pas un mauvais élément en la matière, mais cela ne faisait pas de moi un véritable soldat de carrière. Bien loin de là.


Je soufflai.


« Très bien. » Annonçai-je dépité. « Je me présenterai à l’Académie dès que je pourrai quitter l’hôpital. »


Le militaire opina du chef, afficha un sourire sobre, et répondit :


« Parfait. Je vous laisse une carte dans laquelle vous trouverez tous les éléments relatifs à votre dossier. »


À ces mots, l'homme effectua une manipulation sur le bloc de données, et en retira une petite fiche, qu'il serra entre son pouce et son index, et qu'il me tendit. Je fis quelques pas et saisis le minuscule objet, que je glissai dans une poche de mon pantalon.


« Monsieur Galhor. » Reprit le militaire d’une voix chaleureuse. « Je vous souhaite un prompt rétablissement. »


« Merci. » Répondis-je en hochant la tête.


L'homme quitta alors ma chambre, et je me retrouvai à nouveau seul. Dans quelle histoire m'étais-je donc fourré ? Je soupirai une nouvelle fois. Puis je replongeai ma main dans la poche que je venais tout juste de quitter. J'y manipulai presque maladivement la toute petite carte qui renfermait diverses données me concernant. Je laissai filer quelques secondes ainsi. Enfin, je me décidai à consulter un premier fichier. Ma main, qui s'était alors emparée de la carte, s'extirpa de la poche et je me rendis près du terminal. J'y insérai l'objet pour accéder à son contenu. Les premiers renseignements qui figuraient étaient des informations relatives à ma personne et à mes missions à venir :


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Nom : Galhor    |   Prénom : Corem   |   Age : 33 ans   |   Planète de naissance : Deralia

Situation personnelle : Célibataire, sans enfant

Occupation : Traducteur, interprète

Lieu de formation : Université de Bar'leth

Durée de formation : 5 ans


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Qualité militaire : Aspirant    

Lieu de formation militaire : Académie militaire API, secteur B96 

Durée de formation prévue : 2 mois

Officier général responsable de l'agent : Commandant Bastila Shan

Restrictions : non renseigné - se référer à l'officier responsable

Dernier poste : interprétariat, Ambassade républicaine d'Onderon    |    Durée : quatre mois, deux jours


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Lieu d'affectation actuelle : non renseigné - se référer à l'officier responsable

Affecté par : non renseigné - se référer à l'officier responsable 

Affectation validée par : non renseigné - se référer à l'officier responsable 

Officier général responsable de l'agent : Commandant Bastila Shan

Durée d'affectation : non renseigné - se référer à l'officier responsable


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Taille : 189 cm   |    Poids : 82 kg   |    Carnation : blanche    |   Cheveux : bruns foncés/noirs    |    Yeux : marrons

Vue : pas de défaut    |   Ouïe : pas de défaut

Etat physique et physiologique : satisfaisant

Etat psychique et cognitif : satisfaisant   

Souffre d'amnésie rétrograde suite à un choc violent. Ne pose cependant pas de problème avec affectation actuelle et affectation à venir. Nécessite néanmoins un suivi médical.

Etat psychologique : satisfaisant


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Tests menés par l'Académie militaire républicaine de Coruscant - B96API

Session extraordinaire sollicitée par Commandant Bastila Shan, validée par Amirale Forn Dodonna

L'Académie militaire républicaine B96API juge l'agent apte à recevoir la formation.

Corem Galhor #894


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Que faire de tout cela ? Ces quelques informations ne faisaient que me conforter dans l'idée que je menais une vie très solitaire : pas d'enfant, pas de compagne, absolument rien. Quel genre de personne étais-je avant cet accident ? Étais-je de ceux qui se complaisaient dans leur travail et ne se souciaient pas de leur vie personnelle ? Cette réalité bien amère me conduisit à couper le terminal. Je ne désirais pas en apprendre davantage sur le vide intersidéral qu'était ma vie. Toutefois, tandis que je me préparais à effectuer les manœuvres requises, une fulgurance parcourut mes pensées. Je rouvris le document et immobilisai mes yeux sur des lignes bien spécifiques.


« Officier général responsable de l'agent : Commandant Bastila Shan »


Bastila Shan ? Que venait faire cette femme dans mon dossier ? Et comment pouvais-je relever de la responsabilité d'un Jedi ? Ou plutôt d'une Padawan. Ils avaient fait d'elle un Commandant ? Commandant de quoi ? Certes, je ne disposais pas d'une culture militaire poussée, mais il m'apparaissait assez risqué de placer n'importe qui à une telle position. Et même si je comprenais que Bastila Shan n'était pas tout à fait n'importe qui, elle n'était pas un soldat de métier.


« Session extraordinaire sollicitée par Commandant Bastila Shan, validée par Amirale Forn Dodonna »


Avais-je été directement désigné par ces personnes ? Pourquoi me convoitaient-elles au point de convoquer une commission de recrutement extraordinaire ? Bien sûr, mon dernier poste m'avait propulsé dans les hautes sphères de ma profession, cependant je ne voyais pas en quoi mes talents pouvaient être si précieux pour l'effort de guerre. Peut-être que ma capacité à comprendre de multiples langages s'avérait nécessaire dans un contexte géopolitique sous tension, comme ce fut le cas sur Onderon. Cela n'était pas totalement dénué de sens, mais je ne pouvais m'empêcher de me sentir très déconcerté par toute cette histoire.


Je ne devais pas me tourmenter inutilement. Après tout, je me remettais à peine de plusieurs mois de coma, et ma mémoire avait accusé le coup ; dans de telles circonstances, il était normal de ne pas maîtriser tous les tenants et aboutissants de cette situation.


Tout finirait bien par prendre forme.


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