Le Dernier Fantôme

Chapitre 2 : La mort d’un Jedi

3269 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/01/2023 22:34

« Obi, tu viens ? Il paraît qu'il y a des tartes aux snargalouffes à la fête, faut y arriver les premiers avant que les autres ne mangent tout ! »


Un an avait passé. Désormais, Anakin avait neuf ans et Obi Wan paraissait en avoir gagné dix – davantage même si on prenait en compte son cynisme croissant, son air de plus en plus taciturne et son comportement renfermé et pensif. Il était loin du jeune homme relativement insouciant et optimiste qu'il avait été un an plus tôt : il était désormais un chevalier Jedi instruit et avisé, auprès duquel de plus en plus de confrères venaient prendre conseil lorsqu'ils rencontraient un problème. Malgré son besoin important de solitude, Obi Wan s'était toujours avéré être un excellent conseiller et un confident très compatissant. Il ne s'en était même pas rendu compte, mais les gens commençaient à préférer venir le voir lui plutôt que maître Yoda – dont les métaphores vagues et ésotériques étaient rarement utiles pour régler des situations délicates.


À l'heure actuelle, Obi Wan courait sans grande conviction derrière un Anakin complètement survolté, impatient de goûter à ces fameuses tartes aux snargalouffes. En un an, il considérait qu'il n'avait pratiquement pas progressé dans l'entrainement du gamin : bien que ce dernier l'adorât et se sentît chez lui au Temple, il prêtait rarement attention aux leçons et conseils que pouvait bien lui procurer son pauvre maître et n'en faisait généralement qu'à sa guise. Oh, bien sûr, il était puissant, très puissant : son maniement du sabre était absolument remarquable et en matière de manipulation de la Force brute, il n'avait pas son pareil parmi les Padawan ; cependant, son caractère impossible était irréductible, et les sombres prévisions d'Obi Wan lui paraissaient plus proches de jour en jour.


Le maître Jedi tenta d'attraper son élève insubordonné par le bras, pour le stopper et lui expliquer d'un ton grave qu'il était inadmissible qu'un apprenti Jedi se comporte comme un goinfre égoïste en arrivant avant tout le monde à la fête pour y dévorer les gâteaux ; mais comme souvent, sa tentative se solda par un échec : sans le savoir, Anakin générait un champ de Force impénétrable autour de lui, alimenté par son excitement et son désir de tartes. Obi Wan reçut seulement une décharge désagréable et n'essaya même plus d'intervenir, fatigué. Il n'était pas un bon père, il n'était pas un bon frère, il n'était pas même un bon éducateur ou une bonne nounou : tout en Anakin échappait à son contrôle et il se voyait forcé d'observer aux premières loges cette plante sauvage pousser comme bon lui semblait, sans pouvoir intervenir dans son évolution. Certes il savait conseiller et aider ceux qui le souhaitaient, mais il n'avait aucune autorité naturelle et détestait donner des ordres – d'autant plus lorsqu'il s'agissait d'un être aussi cher à ses yeux.


Quelques heures plus tard, après la fête – qui, de son point de vue, s'était soldée en un désastre sans nom après qu'Anakin ait décidé de faire voltiger tout un plat de gâteaux pour impressionner ses camarades et que lui-même s'était fait reprendre par maître Windu, qui lui reprochait son manque d'influence sur son élève (sans blague !) – Obi Wan put enfin souffler un coup après s'être assuré que son petit protégé était plongé dans un sommeil profond. Non, décidément, il n'était pas fait pour ce boulot... il éprouvait une réelle admiration envers tous les parents de la Galaxie, qui parvenaient à supporter leurs gamins toute la journée sans finir par les étouffer avec un coussin pour les faire taire ! D'un autre côté, il fallait bien admettre qu'Anakin était particulièrement remuant et bavard, même par rapport aux autres enfants...


Une profonde tristesse accompagnée d'une vive douleur lui traversa soudain la poitrine. Il venait de se rappeler : il était l'heure. Près de sept mois de travaux secrets et acharnés... et la configuration des lunes de Coruscant était la bonne, ce soir. Il lui fallait agir.


Sa répugnance quant à ce qu'il s'apprêtait à faire n'était surpassée que par sa terreur de l'avenir qui semblait planer sur Anakin si on laissait la situation en l'état. Il savait pertinemment qu'il allait perdre son titre de Jedi et sans doute aussi sa liberté, voire même sa vie, s'il parvenait à terme de son horrible projet... mais avait-il le choix ? À partir du moment où Qui-Gon avait découvert le gamin sur une planète désertique, s'était-il écoulé un seul instant durant lequel lui, Obi Wan Kenobi, avait eu l'immense privilège de faire un choix ?


Non. Car la destiné d'un Élu d'une prophétie affectait tout son entourage – jusqu'aux confins les plus extrêmes de la Galaxie. Comme tous les autres, Obi Wan avait été pris dans ce tourbillon inextricable, emprisonné dans les prémisses de l'avenir d'un autre. Aucun choix, aucune action...


... sauf celles qui outrepassaient les Limites.


L'art des Sith était tout aussi abject que fascinant : une Prophétie, pour eux, n'était pas un obstacle, une finalité en soi ; par bien des moyens, ils savaient l'infléchir ou la contourner à leur guise. Il n'y avait nulle Limite dans leurs esprits – ce qui les rendait bien souvent fous, il fallait l'admettre : tout problème acceptait une infinité de solutions – il suffisait simplement de les trouver !


Obi Wan soupira longuement et ferma les yeux pour s'adonner à une brève méditation : la noirceur de ses projets avait affecté le tissu même de la Force et Yoda le percevait sans aucun doute. Pourtant, le grand maître n'avait pas jugé bon de s'entretenir avec le jeune Jedi – s'attendant sans doute à ce que ce dernier trouve lui-même le chemin de la rédemption s'il en était encore capable, comme le voulait la tradition. Dans l'Ordre, personne ne recevait spontanément de l'aide, car les Jedi considéraient – à juste titre sans doute – que seul un homme qui demande explicitement du soutien est à même d'en recevoir de la part de ses confrères. Il ne fallait jamais brusquer les esprits des égarés : les conséquences de l'interventionnisme étaient souvent bien pires que celles du laisser-aller.


Le jeune Kenobi n'était pas aveuglé par l'orgueil, bien au contraire : il savait qu'il aurait dû faire un appel à l'aide, il y a bien des mois. S'il ne l'avait pas fait, alors cela signifiait sans doute... que les choses devaient être ainsi. La Force lui conférait une volonté suffisante pour aller au bout de son action criminelle ; il savait que, rationnellement, c'était le seul moyen pour lui de déjouer la sombre Prophétie qui planait sur l'Ordre.


Il était parfaitement calme à présent. D'un pas silencieux, il traversa le couloir donnant sur les chambres des apprentis et se glissa dans la pièce où dormait Anakin. En glissant sa main dans sa poche, il tâtonna le petit livre à la couverture faite d'écailles noires – un ouvrage ancien, interdit chez les Jedi, trouvé sur une sinistre planète ravagée par la dévastation passée d'un Temple Sith des premiers âges. Obi Wan connaissait le rituel par cœur, il n'avait pas vraiment besoin du livre désormais, mais une paranoïa subite l'avait poussé à le transporter avec lui, comme s'il craignait que ses plans fussent déjoués au dernier moment...


Anakin Skywalker rêvait paisiblement. Ses courts cheveux blonds semblaient l'auréoler d'une innocence pure et enfantine, de l'innocence d'un futur sacrifié. Obi Wan laissa une larme couler sur sa joue : les conséquences de ce qu'il allait faire à son apprenti allaient sans doute lui causer une souffrance inimaginable, mais il n'avait pas le choix. Il devait priver Anakin de ses précieux pouvoirs s'il souhaitait protéger les Jedi, sa famille.


Obi Wan Kenobi se laissa volontairement tomber dans les profondeurs inexplorées d'une Force noire, sauvage, menaçante. Le rituel nécessitait qu'il s'abandonne au côté obscur ; il acceptait son sacrifice pour la bonne cause. Des pensées troublantes l'envahirent ; des envies animales s'emparèrent de son cœur ; il se vit basculer lentement dans les ténèbres, jusqu'à en mourir étouffé.


Il lui restait tout juste assez de lucidité pour mettre en place le Lien. Un filament lumineux et tourbillonnant s'éleva de la poitrine d'Anakin et vint frapper son maître en pleine mâchoire. Obi Wan ouvrit la bouche et commença à aspirer cette énergie pure, sans souillure : il était le Réceptacle, celui qui dérobait la Force de son apprenti pour la contenir en son sein.


Le Rituel était extrêmement ancien. Trois seigneurs Sith des âges oubliés l'avaient utilisé, à chaque fois sur leur élève : même eux avaient un instinct d'auto-conservation, même eux savaient qu'un trop grand pouvoir contenu dans un enfant immature ne pouvait être canalisé. Obi Wan acceptait de devenir comme eux si cela pouvait protéger l'équilibre dans la Force. Il acceptait qu'on le punisse pour ses actes inqualifiables. Il acceptait que cette punition soit la mort. Mais il n'avait pas pu se résoudre à tuer Anakin à sa place – même si, après ce Rituel, l'Élu ne serait sans doute plus que l'ombre de lui-même.


La respiration du Padawan s'était accélérée au fur et à mesure que son pouvoir était drainé par celui qu'il considérait comme son père. Le Jedi tombé dans les ténèbres s'abreuvait de cette énergie pure, jusqu'à plus soif : il y en avait tant, il y en avait tant ! Il était à deux doigts d'exploser ! Une telle puissance, contenue dans un corps si frêle ! La Force avait agi d'une manière si absurde en confiant ce don à un si jeune enfant !


« O...Obi...? »


Le son faible de la voix de son apprenti, qui venait d'émerger de son sommeil, glaça le sang d'Obi Wan. Anakin avait entrouvert les yeux et le fixait sans comprendre, terrifié par ce qu'il pouvait voir. Ses joues étaient blanches comme du linge et... ses cheveux blonds s'étaient mis à grisonner de façon inquiétante. Il respirait avec difficulté, lapant de maigres bouffées d'oxygène comme si sa vie en dépendait.


Dans ses yeux limpides et innocents se reflétait la silhouette de son maître adoré : dressé de toute sa hauteur devant son lit, et malgré tout courbé par une force d'une ampleur inimaginable ; la mâchoire déboitée, emplie de lumière ; les tempes et les veines illuminées de noir et d'écarlate, pulsant maladivement sur un rythme chaotique ; le regard fou.


Trop tard, Kenobi prit pleinement conscience de ce qu'il faisait. L'enfant qu'il s'était juré de protéger mourait devant lui, par sa faute. Ce n'était pas seulement l'Élu de la Force, c'était aussi l'héritage de Qui-Gon Jinn, son père ; c'était la victime innocente d'un sacrifice abject, perpétré par ses soins.


« Obi... qu'est-ce qui se... passe...? » pleura l'enfant.


Obi Wan voulut lui répondre, voulut le rassurer. Aucun son ne sortit de sa bouche, inondée de lumière, de l'énergie volée à l'Élu. Il aurait dû le savoir, il aurait dû au moins s'en douter : Anakin avait été conçu par la Force, jamais rien ni personne ne pourrait l'en séparer. Il ne pouvait pas priver un homme de l'eau que contenait son corps sans le tuer : il ne pouvait pas délier son apprenti de son don.


Trop tard. Deux mots odieux. Les cheveux d'Anakin étaient blancs à présent, et sa peau parcheminée. Seul son regard demeurait celui d'un enfant – d'un enfant terrorisé et implorant la clémence de son père. La tunique d'Obi Wan était trempée de larmes amères. Il l'avait fait, il avait pratiquement accompli son rituel. Mais à quel prix...


Les dernières volutes d'énergie lumineuse s'élevèrent du visage à présent momifié de celui qui fut jadis Anakin Skywalker. C'était la goutte de trop, le corps d'Obi Wan ne pouvait plus rien recevoir de plus. Dans un dernier souffle, l'esprit d'un jeune maître Jedi talentueux et plein d'avenir s'éteignit, tandis que les démons qui nous habitent tous prenaient possession de son corps désincarné. Dans un dernier souffle, le cadavre évidé d'un Padawan soumis à la malédiction de son propre don se fragmenta en un milliard de particules infimes et retourna à son stade d'origine : redevint de la Force pure, sans la souillure humaine.


°*°*°


Pour une fois, Yoda ne fut pas le seul à percevoir d'inquiétantes vibrations dans le tissu même de la Force. Au beau milieu de la nuit, de nombreux Jedi s'éveillèrent brusquement, les oreilles sifflantes, comprenant que quelque chose n'allait pas.


« Grand maître... savez-vous de quoi il peut bien s'agir ? questionna Plo Koon sitôt parvenu à la salle du Conseil – dont les membres venaient de se réunir d'urgence.


« D'inquiétants événements, à l'œuvre sont, répliqua prudemment le petit humanoïde vert. Me prononcer avec certitude, je ne peux.


« Les vibrations proviennent de l'enceinte même du temple, parla maître Windu, sur le qui-vive. Je me demande bien...


« Quelqu'un d'entre nous, tombé est, murmura sombrement maître Yoda. Terribles les conséquences de cette chute seront... »


Tous se regardèrent d'un air médusé.


Yoda ne croyait pas si bien dire...


°*°*°


Obi Wan... enfin, plus vraiment Obi Wan désormais... s'avançait lentement dans le couloir, capuche abaissée pour cacher son visage, dont on ne pouvait apercevoir qu'un long sourire malsain. Ses yeux, bien que vides, luisaient d'une énergie sombre, orangée, qui aurait à elle seule suffi à faire tourner de l'oeil n'importe quel Padawan qui aurait croisé son regard. Mais il ne s'intéressait pas aux Padawan, ni même aux êtres dépourvus de Force : tout ce qu'il désirait à présent, c'était de retrouver les coupables de sa déchéance. Les grands maîtres du Conseil.


Consciencieusement, il dissimula son aura menaçante. Avec la Force de l'Élu, c'était chose ridiculement aisée... De plus, Kenobi avait toujours eu un don pour se faire discret. Avec ces deux pouvoirs combinés, il se savait invincible.


Personne ne tenta de l'arrêter. Comme le Obi Wan d'antan, il savait se montrer charmant avec les gens pour gagner leur confiance. Seulement, contrairement au pauvre idiot qui avait si longtemps usurpé ce corps, lui ne le faisait pas avec des intentions sincères et bienveillantes...


C'était comme si la salle du Conseil lui était grande ouverte. Perdu dans ses pensées, distrait, Obi Wan ne porta nulle attention à la discussion en cours – qui le concernait, naturellement – ni aux cris s'élevant de toutes parts lorsqu'il décida de se révéler. Windu, cet imbécile tout juste bon à cogner sans réfléchir, se jeta sur lui avec son sabre : l'attaque fut déjouée d'un simple clignement de paupières. Trois autres maîtres, confiants en leurs capacités, s'approchèrent par derrière pour le faire prisonnier : d'un claquement de doigt, il les immobilisa sur place. Plusieurs de ces faibles d'esprit tentèrent diverses attaques fades et sans originalité : Obi Wan s'infiltra dans la tête de l'un d'eux et le poussa à massacrer les autres, sans le moindre effort.


Finalement, il ne resta plus que Yoda – demeuré stoïque, comme s'il méditait dans son petit siège.


« Gagner, tu ne peux », parla enfin le grand maître.


Obi Wan voyait clair dans son jeu : Yoda luttait déjà de toutes ses forces contre son esprit insidieux et manipulateur. Certes, sa résistance était remarquable : le grand maître méritait bien son titre. Mais face au pouvoir combiné de l'Élu et d'un Jedi perverti, il ne pouvait rien.


« Certes, ricana Kenobi – ses premiers mots depuis son arrivée. Je ne cherche pas à gagner contre toi, Yoda. Ce serait bien trop futile.


« Alors, que veux-tu ?


« Tout. »


Obi Wan se détourna du petit homme vert et écarta théâtralement les bras après avoir retiré sa capuche. Yoda vit avec horreur la couleur qu'avaient prise ses yeux.


« Ce que je désire, continua Kenobi, c'est absolument tout. Le pouvoir d'Anakin m'a ouvert les yeux : la Force est, en elle-même, déjà déséquilibrée. Les Jedi ne maintiennent pas l'ordre, seulement le chaos originel des étoiles. Confier un tel pouvoir à des êtres vivants est une terrible erreur en apparence, mais en réalité cela a été fait à dessein : la Force est une entité maléfique qui veut nous voir nous entre-déchirer et souffrir. »


Il continua, le visage de plus en plus pâle, la voix de plus en plus pâteuse, comme terrassé par une fièvre mystérieuse.


« Il faut expurger le monde de cette plaie. La Force, la vie telle que nous la connaissons, est mauvaise ! Vous ne voyez donc pas ? Toutes ces souffrances... tous ces cris... ils sont des centaines de centaines de milliards à implorer la fin de leur calvaire, à implorer le repos dans la mort... »


À présent, il respirait avec difficulté et se tenait le crâne en tremblant de tous ses membres. Yoda comprit en le voyant : avec le pouvoir de l'Élu, Obi Wan ressentait toute la souffrance de tous les êtres vivants à travers toute la Galaxie, sans aucun filtre. Sa propre douleur était inimaginable.


« Il...faut...que je les aide..., murmura-t-il dans un gémissement. Il... faut... que je mette fin... à tout ceci... »


Et, avant que Yoda n'ait pu esquisser le moindre geste, le corps d'Obi Wan Kenobi explosa dans un hurlement à fendre le cœur.


°*°*°


Le vide. Le vide absolu. Il ne restait rien, plus rien de toutes ces souffrances.


Une entité paisible, repue d'une Galaxie entière, naviguait sans but dans le vide intergalactique. Combien de temps ? Oh, peut-être une année, peut être quelques millénaires. Peut-être était-ce la fin de tout, la fin de l'Univers. Ou peut-être n'était-ce que le commencement de quelque chose de meilleur.


Qui était-elle ? Comment était-elle née ? Pourquoi errait-elle sans but ? Des questions sans importance à ses yeux... malgré quelques souvenirs intermittents d'un temps où elle avait été une entité biologique ordinaire. Était-elle toujours ce... Obi Wan Kenobi ? Pouvait-elle raisonner comme un être humain, de manière aussi binaire ? Être, ne pas être... futile questionnement. Elle était la Force, qui avait créé puis consumé une Galaxie. Ou simplement consumé, pour le moment. Le temps et la causalité des événements étaient des concepts si vagues à ses yeux...


Qu'étaient donc toutes ces lumières à l'horizon ? Contrairement à tout le reste dans ce néant vaporeux, elles ne faisaient pas partie d'elle. Des entités différentes ? Était-ce seulement possible ? Étaient-ce... des galaxies ?


Si lointaines... si longtemps... l'univers pouvait-il être si vaste ? Des temporalités et des distances d'une ampleur inquiétante, même pour elle... pourrait-elle jamais les franchir ? Après tout, elle était éternelle. Et bienveillante. Elle ne pouvait tolérer nulle souffrance à partir du moment où elle concevait sa possibilité.


Lentement mais résolument, elle se mit en route vers la plus proche des lumières : désormais, elle avait un but.

Laisser un commentaire ?