Star Wars - Prince Vengeur, Episode IV : Un Prince sous Couverture

Chapitre 1 : La Vallée des Seigneurs Noirs

8544 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 22/12/2024 20:14

La navette d'assaut impériale apparait à travers le ciel rouge, puis se pose sur l'aire d’atterrissage de l'académie en levant un épais nuage de poussière. La rampe de sortie de la navette se dresse, et à travers la fumée des vérins de la rampe, en sortent deux troopers, une trentaine d'élèves dont quatre déjà dotés de leurs sabres-laser respectifs. Un homme d'à peine trente ans, portant la bure noire et violette des Inquisiteurs Sith, les suivit hors de la navette. De l'autre coté de la plate-forme, un seul homme se tient en face d'eux. Le bouc pointu, l’œil droit tatoué, le regard mauvais dressé à l'horizon, l'homme attend les nouveaux élèves, droit comme un I. Il porte la combinaison de combat légère impériale et le sabre-laser à la ceinture, laissant entendre qu'il est de l'équipe d'encadrement.

— Ah, voilà l'équipe d'accueil, ironise alors l'un des Troopers qui encadre les nouveaux élèves.

— Gare à vos fesses, les nouveaux ! ricane l'autre. Korriban est plutôt chaude, mais c'est bien une douche froide qui vous attend avec celui-là !

Les deux troopers donnent le signal aux pilotes en ricanant, puis la navette s'envole, et disparaît dans le ciel. L'inquisiteur sourit lui aussi un bref instant, puis se ravisa. Les nouveaux se regardent, se demandant ce qui les attend :

— Allez, les gars ! C'est pas comme si on était venus admirer le paysage ! dit alors un homme parmi le groupe, à destination de ses deux amis en leur tapant l'épaule.

— Bah, de toute façon, on va passer pour des gizkas si on reste plantés là comme des courges, reprend l'un d'eux.

— Tu veux qu'il fasse quoi, de toute façon, si on va vers lui, Carth ? Nous tuer ? se demande alors un troisième.

— Ça m'étonnerait, Brash, vu qu'on est là pour regarnir les rangs, reprend le deuxième des trois. J'les ai vus, ces types, se taper leurs bons copains, là... les Jedi, la dernière fois que j'ai mis les pieds sur Télos... Tu m'étonnes, qu'ils aient besoin de regarnir les rangs...

— Bon, on y va, les mecs ? reprend le premier ?

— On te suit, Ganno ! reprit alors celui qui semble s'appeler Brash.

Et les trois s'avancent d'un pas décidé, suivis timidement par les autres élèves de la classe.

L'homme au sabre-laser, en face, n'a pas bougé d'un pouce. Il continue à fixer les élèves. Ce n'est que lorsque arrivent les trois premiers drilles qu'il se décide à ouvrir la bouche :

— Attendez ici, dit alors l'homme en combinaison sith à destination du trio, sans bouger d'un pouce ni du corps ni de la tête. Seuls ses yeux, ses lèvres et sa main gauche eurent l'ordre et le simple montant d'énergie nécessaire pour bouger et transmettre le message. Lorsque tous eurent atteint les 3 autres, ce dernier reprit la parole :

— Hé bien, hé bien... J'en ai vu, des classes de minables... mais c'est bien la première fois depuis que je suis ici que j'ai à faire à une meute de gizkas pathétiques dans votre genre, trop peureux pour oser avancer à quinze contre un...

— J'ai bien essayé de les raisonner, Monsieur...

— Silence ! coupa net l'homme au sabre : Vous voilà arrivés sur Korriban, planète-tombeau des plus grands Seigneurs de toute l'histoire de notre Ordre. Vous foulez ici un sol qui a vu l'ombre des plus grands : Ajunta Pall, Tulak Hord, Ludo Kressh, Marka Ragnos, Naga Sadow, Azgath N'Dul, Darth Revan, Jerc Kaar et sa compagne Casha Imsek, et j'en passe... Et aujourd'hui vous voilà, vous... vous qui n'êtes qu'à peine mieux que les esclaves que l'on fait venir à grands frais des quatre coins de cette galaxie pour nettoyer nos ruines... Comparé à ceux que j'ai cité à l'instant, vous n'êtes que de la fiente de ronto, coincée sous la semelle de l'un d'entre eux ! Et pourtant vous voilà ici, signe que l'on a un jour par mégarde détecté un quelconque potentiel parmi vous...

— Ici, vous suivrez l'enseignement de base des Sith, reprit le surveillant tout en démarrant les cent pas. Vos cours théoriques incluront l'histoire des Sith depuis Xendor, Arden Lyn et les légions de Lettow, mais aussi la spatiographie impériale, l'enseignement politique, la stratégie militaire, entre autres... annonce alors le Surveillant.

Certains élèves hochent de la tête, étonnés d'entendre des intitulés de cours aussi pointus. 

— Vos cours pratiques, reprit le surveillant, inclueront quant à eux la pratique basique de la Force, ou l'on découvrira enfin pourquoi certains d'entre-vous auraient par mégarde révélés une quelconque aptitude à être ici parmi nous aujourd'hui. Vous pratiquerez également la musculation. Oui, mesdames ! Pas question d'envoyer au combat des mijaurées de cantina dans vos genres tout juste capable de soulever leurs sacs à main ! En sortant d'ici vous porterez en permanence votre sabre-laser et, pour celles d'entre-vous qui suivrez la voie de l'Enesignement de Marka Ragnos, une armure complète de combat pèsant plus lourd qu'un droïde sonde !

Le surveillant observait quelques demoiselles qui tiraient des moues d'étonnement.

— Vous seront également enseignées ici la lutte, le combat basique poings-pieds, la gymnastique standard puis augmentée par la Force, et bien évidemment le cardio. Si vous ne pouvez guère courir plus de quelques minutes avec une armure Sith sur le dos, vous ne quitterez jamais les limites du périmètre impérial. Et pourtant, le plus gros des épreuves de sélection passera par le combat réél. Vous affronterez tout ce qui peut souiller le sol sacré de cette planète : des rats womp, des limaces K'lor, des Tuk'ata, des Leigrak, des Shyrack... mais aussi des traîtres à notre Ordre, des esclaves entrés en rebellion, des Sith exposés à la folie ruisselant des tombeaux situés de part et d'autre de cette plate-forme. Vous serez même, et sachez que d'ores et déjà je l'espère, appelés à vous mettre dessus les uns les autres, à grands coups de sabre d'entraînement. C'est LA que vous prouverez à nos yeux votre valeur !

D'un geste sec de la main, le surveillant se tourna vers la gauche, reveillant la meute entière de sa torpeur d'un coup sec.

— Suivez-moi, ordonna le surveillant alors qu'il prit la direction du champ de Force entourant l'accès à la plateforme, qu'il ouvrit d'un geste de main au large de la commade murale. Tous ainsi suivirent le surveillant par-dela le champ de force. Quelques secondes plus tard, alors que se réactive le champ de force, il ne fut plus âme qui vive sur cette plateforme.


* * *

 

Entrez tous, bande de misérables limaces K'lor, assène alors Harkun au groupe qui franchit une seconde porte.

Dans la salle qui s'ouvre à eux, d'un gris impérial qui contraste avec le rouge du ciel, l'ocre des pierres et le noir des costumes des membres de l'Académie ; le surveillant Harkun prend position devant une massive plaque de pierre trônant au milieu de l'un des murs latéraux. Le groupe semble avoir des yeux partout, comme un groupe de touristes entrant dans un musée, mais, vite agacé par les bavardages ambiants, le surveillant Harkun a vite fait de dégainer son sabre-laser et d'en placer la lame sous la gorge d'une des élèves, une twi'lek qui, prise de panique, n'arrive pas à réprimer un hurlement franc.

— Est-ce si important que ça, ce que tu as à lui dire ? demande un Harkun aux yeux rouges.

— Euh... non, non, répond la jeune twilek balbutiante et incapable de soutenir le regard belliqueux du surveillant SIth.

— Est-ce plus important que cette statue de pierre datant du millénaire précédent, et du message de cette plaque apposée sur son socle ? fulmine alors Harkun.

— Euh, non, pas du tout, surveillant...

— Alors tu la fermes ! répond alors le surveillant Harkun les dents serrées et hermétiquement scellées, d'une seule traite. Il semblait sur le coup incapable de déglutir.

Le surveillant fait mener la Twi'lek à l'avant du groupe, puis reprend sa position.

 

Devant eux, une plaque d'environ 70 centimetres de haut, placée sur le socle d'une grande statue de deux mètres de haut, visiblement usée par le temps et l'érosion. Le texte qui orne la plaque semble écrit dans un langage inconnu qui ne ressemble ni à l'aurebesh, ni au Sith actuel. Seuls quelques caractères et mots ne partagent de ressemblance avec ce dernier langage, ce qui trahit l'origine du texte. Fulgus observe rapidement la plaque, puis tente de déchiffrer le message avant d'être interrompu par l'apposition d'une main sur son épaule. Fulgus se retourna en pensant une demi-seconde avoir à faire au Surveillant Harkun, et fit soulagé en voyant que cette main était celle d'un élève. Un Sith, de surcroit. Un grand élève d'un bon mètre quatre-vingt dix, la peau rouge pâle et des cheveux rouge sombres descendant droitement à hauteur de gorge, ce qui ne manqua pas au Prince -à son grand déplaisir— de lui rappeler le capitaine du Traqueur Dorin, Thral Kabesh.

— Te fatigue pas, bonhomme, lança alors le Sith au Prince avec assurance. C'est le code actuel des Sith, écrit en Sith ancien.

Fulgus hoche la tête brièvement, puis se retourne vers le Sith, interloqué :

— Dis-moi : Toi qui es Sith au sang pur, tu penses que ces gens ici vivent vraiment le Qotsisajak ?

— Huh ! t'es calé, toi !

— Les Jedi ont au moins raison sur un point : La connaissance est un pouvoir ! affirma Fulgus avec certitude.

— Ça en a l'air, en effet, lui répondit le Sith, avant de ruminer... Ces fumiers ont massacré le Qotsisajak... ils l'ont évidé comme un Juma pourri, en ont volé la substance pour la remplacer par le vide, le vide de leur immonde culture de haine et de mort...

Le Prince, qui aime à réfléchir sur ce genre de choses, manifeste sa curiosité d'un air un peu trop voyant, et ne manque pas de se faire remarquer par le surveillant...


* * *

 

Le Surveillant Harkun reprend alors la visite :

— Cette plaque de pierre, misérables rats womp, c'est votre toute première leçon.

Gravée en Sith ancien, la plaque indique le message suivant :

 

"La paix n'est que mensonge.

Il n'y a que la passion.

Par ma passion, j'obtiens la puissance.

Par ma puissance, j'obtiens le pouvoir.

Par mon pouvoir, j'obtiens la victoire.

Par mes victoires, mes chaînes se brisent.

La Force me libérera."

 

— Voici le Code des Sith, jeunes rats-womp, annonce alors le Surveillant Harkun de son air méprisant. Votre premier objectif est de le connaître par cœur. Vous devrez vous en souvenir à chaque instant, dans l'opulence comme dans la misère. Dans la victoire comme dans la défaite. Dans la gloire comme dans l'humiliation. Dans la jouissance comme dans le labeur. Dans la maîtrise comme dans l'apprentissage. Dans la propriété comme dans le servage. Sachez une chose à propos du code des Sith, bande de larves... ce que vous avez probablement entendu avant de venir ici est vrai : vous devrez vraiment connaître le Code des Sith à chaque moment que vous passerez sur ce caillou. À chaque instant. Vous pourrez à tout moment être interpellé à chaque coin de couloir de cette Académie, par un surveillant, un enseignant, un garde ou bien encore un apprenti, qui vous demandera de lui réciter le Code des Sith. Et gare à celui qui en sera incapable, car il pourra être heureux s'il s'en réchappe hors les murs avec un simple coup de pied dans le derrière...

La meneuse farouche du groupe de filles, a remarqué que le Surveillant tenait son sabre-laser du bout des doigts depuis un instant. Il semblait le chouchouter, voire nourrir un agréable souvenir...


* * *

 

Tandis que le Surveillant Harkun continue de donner au groupe sa première leçon de philosophie Sith, Un carré de filles commence à organiser la défense en fond :

— OK les filles, ce type est un malade, affirme alors l'une d'elles au reste de la meute.

— Pourquoi laisse-t'on un pareil taré encadrer la classe ? se demande une autre.

— Hé, Casha, tu ne peux pas utiliser ton sabre-laser et le planter dans le dos ? demande la troisième à la première en voyant le sabre-laser à sa ceinture.

— Impossible, l'émetteur est HS, lui répondit celle qui semble s'appeler Casha. J'ai justement rendez-vous avec l'Artéfacteur pour ça à l'Académie.

— L'un des mecs a déjà un sabre-laser, répondit la quatrième en pointant discrètement du doigt vers un jeune zabrak au fond de la salle. On peut surement le convaincre de frapper ce malade dans le dos !

— N'y pense pas, reprend la twi'lek à peau rouge que le Surveillant Harkun avait maltraité quelques instants auparavant. J'en ai vu pas mal, de ces tarés quand je servais sur Nar Shaddaa... je crois qu'ils sont capables de te voir venir par derrière si t'essaies...

— Sérieusement ? lui demande alors Casha tout en mettant machinalement la main sur son sabre-laser pourtant défectueux.

— Ouaip, répond la twi'lek. Mais ils ont bel et bien un point faible : nous. Je n'ai jamais connu un seul Sith—

Une main froide vient de se refermer sur son épaule, et sa nuque commence à serrer. Mais là, il n'y a plus de gardes, plus de vigos. Elle n'est plus dans le Quartier rouge de Nar Shaddaa, même si le ciel s'y prêterait presque. Un sabre-laser, rouge lui aussi, s'est logé sous na nuque.

— Tes lekku, lui ordonne alors le Surveillant Harkun dans un ton bien plus calme que tout à l'heure tout en tendant son avant-bras devant la lame. Regarde-moi dans les yeux, rajouta-t-il pendant que la twi'lek plaça ses lekku sur le bras du surveillant.

Elle ne peut soutenir son regard plus d'une seconde.

Elle ne le soutient pas davantage alors que son regard tombe inlassablement vers le sol, sous des cris d'horreur particulièrement distants, sans pourtant qu'elle ne fasse quoi que ce soit. Un froid inhabituel remplace soudainement la chaleur locale.

Le surveillant Harkun éteint alors son sabre-laser, en observant l'enswemble des élèves abasourdis, puis en tournant son regard vers le groupe de filles :

— Si je dois toutes et tous vous tuer pour avoir le silence, sales vermines, je le ferai. C'est bien compris ?

Harkun se dirige alors vers Casha à peine décontenancée. Elle ne semble cependant pas habituée à ce qu'un homme lui tienne tête :

— J'espère que tu feras une meilleure aspirante que cette minable pute à Hutts que je viens de décapiter, dit alors le Surveillant à la meneuse, qui ne fait que bouger la tête.

— Donnez-moi un sabre-laser, et je vous le prouve immédiatement, lui répondit cette dernière du tac au tac.

Harkun laisse alors sortir un ricanement sombre qui glace les autres filles du groupe. Observant le groupe tout en riant, il voit le zabrak mettre la main à la ceinture. Celui-ci dégaine son arme, la lance... et la regarde dévier sa course pour arriver droit dans la main du Surveillant, qui la porte directement à sa propre ceinture.

— Merci, mon garçon, lui répondit le surveillant. Mais ce n'est pas ainsi que tu t'attacheras ses faveurs.

Harkun observa la réaction du zabrak, puis détourna d'un bond la tête vers la demoiselle au sabre-laser défaillant.

— Le sabre d'entrainement qui t'a été remis au Spatiodock Vaiken dispose d'une contre-lame en cortose. Prends-le, et tiens parole.

 

Elle a tout juste le temps de brandir son épée d'entrainement qu'elle doit déjà défendre chèrement sa vie : Harkun s'est jeté sur elle des deux bras, d'une frappe par-dessus la tête, forçant la meneuse des filles à inaugurer son arme par une défense à l'horizontale. Harkun dresse un sourire de déséquilibré, mais son adversaire lui renvoie une pointe de désir simulée avec le plus grand soin. Harkun, surpris, passe à l'étonnement en quelques secondes. Son entrainement lui permet cependant de déceler la supercherie, bondissant en saut périlleux arrière afin d'éviter le coup de balayage horizontale de la jeune aspirante.

Harkun prépare alors son attaque suivante dans la foulée, une fente diagonale senestre-dextre montante, mais la lame de son sabre-laser ne rencontre que la tige de cortose de l'épée de l'aspirante; qui elle-même a prévue de lui rendre sa tranchante haute dans la foulée.

Dans la courte passe d'armes, Harkun dégaine sa seconde arme : la parole.

— Vas-y... Venge donc cette pute à hutts. Tu en rêves sans même le savoir ! Vas-y ! tente-t'il avec un sourire.

— C'est plutôt toi qui rêve de m'abattre, lui répond la meneuse. Vas-y ! Vas-y, tue-moi, et tu comprendras plus tard pourquoi une cinquantaine d'hommes de l'Espace Hutt se rassembleront pour jouer au dejarik avec des pions scuptés dans tes os !

— C'est une menace ? demanda le surveillant à haute voix.

— C'est une annonce, lui répondit la nouvelle arrivante dans la seconde.

Les deux combattants lancent simultanément une nouvelle attaque, chargée des deux cotés mais contrée simultanément, et résultant en une nouvelle passe d'armes.

 

Le jeune zabrak s'étant astucieusement détourné vers le surveillant, en a profité pour lancer une traction de Force et récupérer son sabre-laser. Il voulut se diriger dans le dos d'Harkun, mais l'Inquisiteur l'arrêta, lui intimant d'une négation de la tête l'ordre de ne pas agir en traitre, et lui chuchota :

— Il ne la tuera pas. Par contre, toi oui, si tu agis ainsi : L'Ordre Sith ne supporte pas la lâcheté.

— Et lui a le droit de tuer une nouvelle-venue, comme ça, avant même que l'on soit entrés dans les murs de l'Académie ?! murmure à peine l'aspirant outré.

— Oui, il a le droit, lui assène l'encadrant avec un tranchant qui douche froidement l'aspirant. Il sera tout juste engueulé, et encore. Par contre toi, tu seras torturé si tu le tues. En plus de ça, tu es alien, quoique pas issu d'une race d'esclaves. Si tu survis, ils te mettront au tiroir à sa place, tandis que tes copains ici feront quinze fois le tour de la Galaxie... Eh oui, jeune homme ! Harkun n'est pas devenu ce fils de chien kath par hasard !

L'encadrant, ayant réalisé qu'il avait fait mouche dans l'esprit de l'aspirant, lui intima l'ordre de remettre son sabre à la ceinture, lui confirmant qu'il le défendrait si Harkun s'en prenait à lui.

Harkun qui, entre temps, a continué sa passe d'armes avec la demoiselle au sabre défectueux.

— Toi qui jouis de ce statut de meneuse, assène Harkun à son adversaire du moment, tu ne voudrais pas tout perdre avant d'atteindre l'Académie, n'est-ce pas ? lui demande vicieusement le surveillant entre deux gardes dans l'espoir de pousser la demoiselle à la faute. Allez ! Frappe-moi ! Tu dois le faire pour devenir la meneuse incontestée ! Puis, imagine la réputation qui t'attendra alors là-bas !

L'humaine semble prête à céder, mais l'encadrant et le zabrak, entre-temps placés derrière Harkun, lui miment l'interdiction de le faire. Casha observa le surveillant, puis sa ceinture, d'ou elle remarqua que le sabre-laser de son collègue aspirant s'était lui-aussi enfui. Elle esquissa un sourire du coin des lèvres, ce qui déstabilisa le surveillant.

— S'il y'en a un ici qui a bien besoin de vengeance, visiblement, c'est toi, sale porc libidineux ! lui répondit-elle avant de contrer une nouvelle attaque lourde de son adversaire enragé. Même les sabres-laser des aspirants fuient ta compagnie !

Réalisant la supercherie, Harkun laissa éclater sa rage, et foudroya la nouvelle-venue à l'aide de la Force. Celle-ci a tout juste le temps de lever son sabre d'entrainement devant elle à la dernière seconde pour absorber le gros du choc mais, n'étant pas un sabre-laser, seul l'essentiel de l'éclair est arrêté : La jeune humaine reçoit quand même quelques flammèches du courant foudroyant pendant quelques secondes, avant que la foudre soit arrêté par un autre sabre-laser, dont la lame d'un violet froid et profond jure totalement avec la chaleur et l'aridité de la lune-sanctuaire des Sith.

— Assez, Harkun ! gronde alors l'Inquisiteur qui foudroie le surveillant du regard. Ses yeux n'ont pas la scintillance jaune-rougeoyante typique des adeptes du coté obscur, mais nul ne doute de ses talents.

Comme foudroyé par l'électrochoc du regard de l'inquisiteur, Harkun se ressaisit, et cessa ses attaques. La demoiselle, quant à elle, sourit profondément en voyant le visage de l'inquisiteur, qu'elle semblait reconnaitre. C'est là, en réalité, que la meneuse des discussions sembla devenir la meneuse du groupe. Les filles la regardaient avec une sorte d'adoration, les hommes avec approbation. Fulgus lui-même hocha la tête d'un air agréablement surpris.

 

— Tu as de la gueule, toi, envoya alors le surveillant rattrapé à l'humaine tandis qu'il éteignait son sabre-laser. ET le répondant physique pour le soutenir. Quel est ton nom ?

— Vors. Casha Vors, répondit l'humaine avec verve en s'assurant que le groupe l'entende.

— Et bien, Vors, Casha Vors, imita Harkun, je te conseille de juguler ton coté grande gueule. C'est par moments fort appréciable, mais tu n'auras pas tous les jours la force physique nécessaire pour la maintenir debout, lui asséna alors le surveillant tout en pointant l'émetteur de son arme, désormais étente, vers elle.

— On verra ça, lui répond Casha avec un sourire tandis qu'elle rengaine son arme. J'en ai vu bien d'autres-

Elle n'a pas le temps de lacher la poignée que la lame du sabre-laser du Surveillant Harkun la frôle déjà, dans un mouvement de frappe horizontale pervers.

— Ah oui ? lui demande alors le Surveillant, fier de sa pointe de génie. N'abaisse jamais ta garde. N'abaissez jamais votre garde, vous autres, sans quoi-

Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'il est lui-même projeté par surprise face au mur derrière-lui. Casha a déjà son sabre d'entraînement en main, prête à croiser à nouveau le fer.

 

— Ça suffit !! assène alors l'Inquisiteur d'une voix qui traverse l'ensemble du groupe de part en part. Rengaine ton épée, Casha, lui ordonna l'inquisiteur en la pénétrant du regard, le sabre-laser toujours au clair. Celle-ci, visiblement déstabilisée, testa le regard infaillible de l'inquisiteur puis, au bout de quelques secondes, se soumit et rengaina son épée d'entrainement. Le surveillant s'était entre-temps relevé, et semblait passablement contrarié d'avoir été projeté au sol par une aspirante.

— Toi aussi, Harkun !! lui décocha alors l'inquisiteur aussi sèchement qu'une salve d'arbalète-laser à pleine charge tout en se tournant vers lui d'un seul bloc, la lame droit sur le surveillant.

— Hé bien, lui renvoya le surveillant tout en se détournant son attention de Vors vers l'Inquisiteur. Ça y est ? Fraîchement adoubé Seigneur Sith, et on ne se sent plus pisser ?

— Ah... soupira l'Inquisiteur... si seulement tu t'en étais souvenu, cette nuit-là, Harkun, toi-même serais Seigneur Sith à l'heure ou nous parlons !

— La ferme, Baræv ! rugit entre ses dents un Harkun désormais hors de son élément et dépossédé de son aura naturelle sur ce groupe d'élèves qu'il souhaîterait déjà voir remplacé.

— Alors reprends ta place, Harkun ! lui répond l'inquisiteur. Et conclus la visite d'introduction : Sans écart, cette fois !

Pour toute réponse, Harkun toisa l'inquisiteur, réajusta sa tenue et ouvra d'un geste, sans un mot, la porte suivante d'une poussée de Force remplie de colère. L'Inquisiteur intima aux nouveaux arrivants de suivre le surveillant, fermant la marche.

Malgré quelques sourires, les élèves suivirent alors le surveillant sans dire un seul mot.


* * *

 

Alors même que les élèves franchissent une passerelle ouverte sur l'extérieur, le Surveillant Harkun, qui fermait la marche, abaisse brusquement un interrupteur. Le groupe d'élèves se retrouve projeté dans le sable en contrebas.

— Que les choses soient claires, les marmots, dit-il : Vous avez peut-être eté appelé pour nous rejoindre, et reçu l'aval d'un de nos acolytes, mais là va démarrer la première de vos tâches. Avoir l'aval d'un de nos recruteurs, et cet insignifiant médaillon sur le torse, ne fait pas de vous un Sith. Vous n'êtes même pas encore des acolytes. Vous n'êtes que de minables aspirants. Ce n'est pas la première épreuve, qui démarrera d'ici la fin du mois. Là, ce soir là, vous comprendrez ce que signifie être un Sith. Aujourd'hui, ce n'est qu'une première initiation. Vous n'avez même pas encore mis les pieds à l'Académie, que vous devez déjà faire vos preuves. Et cela est normal, car le seul fait de mettre un pied dans les murs de l'Académie, est un immense honneur qui doit se mériter, et ce pour chacun d'entre vous ! Toi compris, Vors !

La meneuse, sentant les regards du groupe sur elle, lui sourit. Elle semblait aux anges.

— Ce que j'attends de vous maintenant, reprit Harkun, est de vous montrer digne de mourir ailleurs que dans ce misérable bac à sable. Car il ne sera pas de plus grand déshonneur, que de perdre la vie ici... comme ce pitoyable alien, là...

Harkun pointe alors du doigt le cadavre d'un Duro qui semble être tombé recemment. Le badge d'aspirant qui ornait son vêtement lui a eté arraché, occasionnant un grand trou dans la tunique de l'aspirant tombé. La plupart des filles du groupe font des mines de dégout, et se bouchent le nez.

— Au cas ou vous n'aviez pas encore compris, reprit Harkun : Il est une différence phénoménale, sinon fondamentale, entre mourir sur Korriban, et Être Enterré sur Korriban. Mourir sur Korriban est indigne du plus petit d'entre nous, tandis qu'être enterré ici (et ailleurs que dans nos fosses communes) est un honneur que l'on ne réserve qu'aux plus grands Seigneurs et Dames de notre Ordre. Tâchez de mériter de ne-serait-ce que ça, fouler le sol de notre Académie, et vous aurez au moins remporté le droit d'être présent à l'intérieur de nos murs. Pour cela, vous allez devoir vider cette zone des limaces K'lor qui y pululent. Faîtes attention, ces misérables insectes sont doués d'une perversion pugnace et d'une couardise sans faille. Elles n'hésiteront pas à vous attirer d'un coté, pour vous attaquer de l'autre, et vous frapper dans le dos. Allez, messieurs... faites sauter les barrières, qu'on rigole !

 

Aussitot dit, aussitot fait, les acolytes activèrent des interrupteurs de pierre, entrainant un lourd mécanisme hissant la porte du tombeau vers le haut...


* * *

 

Jerc Fulgus, le zabrak invectivé par le surveillant Harkun sur la passerelle, ainsi que l'une des demoiselles humaines, se placèrent sans un mot devant leurs 30 camarades, face à la porte, et activèrent d'un seul homme leurs sabres-laser respectifs. Les autres nouveaux arrivants se rangèrent derrière-eux sans tarder.

— Tiens, s'exclama l'une des demoiselles du groupe de filles, je n'avais pas remarquée qu'elle avait un sabre-laser, elle !

— Et pas n'importe quel sabre-laser... lui répondit Casha Vors tout en se dirigeant lentement vers le coté droit de la ligne des élèves.

Le jeune zabrak, à la carrure imposante, fit tournoyer son sabre d'un rouge incandescent, prenant une posture de combat agressive. Jerc, plus petit mais non moins déterminé, adopta une garde défensive, prêt à perforer les limaces face à eux. La lame violacée de son arme projetait des reflets sur son visage concentré, tandis que les doigts de sa main gauche cherchaient la meilleure poigne sur l'arme, un tic chez le læri pourtant habitué à se servir de son arme.

La demoiselle, quant à elle, semblait fort à l'aise et pleinement confiante en ses capacités. Elle tenait fermement son sabre-laser à lame jaune — couleur rare sur le monde des Sith — d'une main experte.

— Une sentinelle ? Ici ? se demanda l'une des surveillantes depuis la passerelle.

— Non, Anksu, lui répondit une inquisitrice Sith vétérane aux yeux scintillant d'une lueur violette, semblant scruter les élèves comme pour les lire de l'intérieur. Je ne lis aucune vélléité de trahison en elle. Tout du moins pas envers nous.

— Alors pourquoi porte-t'elle leur couleur ? demanda la vindicative surveillante Anksu.

— Oh Oooohh ! s'exclama en retour l'inquisitrice sans même regarder la surveillante.

— Ooh, je crois bien que j'ai compris, dit soudainement un acolyte fraîchement adoubé.

— Ah, tu es vif, mon jeune apprenti ! lui répondit l'inquisitrice après un instant.

— Je dirais simplement, surveillante Anksu, que c'est une question de... famille, lui révéla l'apprenti.

— Les filles, derrière Charleena ! cria l'une d'entre-elles simultanément à son groupe d'amies.

— Voilà votre réponse, surveillante ! lui annonça l'inquisitrice.

La surveillante Anksu ne sût comment répondre.

— Ava ! répondit la demoiselle au sabre-laser jaune à son interlocutrice sur un air agacé. Tu sais bien que je vais aller les chercher !

Cela n'empêcha pas la plupart des filles de se rapprocher instinctivement à la suite de celle qui semble s'appeler Charleena. Casha Vors, l'une des rares à ne pas avoir ressenti ce besoin, masqua son agacement en observant discrètement les différents encadrants au sommet.

— Sareesa ! appela Vors, en mimant à l'une d'entre celles parties vers Charleena, de venir la rejoindre.

— Hé, je sais pas me battre aussi bien que toi, Casha ! balbutia la demoiselle d'un air de princesse malvenu.

Vors lui répéta sèchement son geste, l'invitant à venir avec insistance. Sareesa finit par céder et vient.

— Je m'occupe de la baston, Reegient, lui asséna Casha d'un ton sec, avant de s'approcher de son oreille. Toi, occupe-toi de tirer vers moi le sabre du jeune encadrant à la bure grise, là-haut, celui qui a deux sabres... Tracte-moi celui de gauche ! précisa t-elle en faisant mine de se préparer à l'épée d'entrainement.

— Celui avec l'émetteur à pointes ? lui demanda celle qui semble s'appeler Sareesa.

— Non, l'autre, Sareesa, lui répondit Casha. Celui avec la poignée en cuir et l'émetteur plat. À 5 !

1... 2... 3... Voyant les premières limaces poindre à l'horizon, Sareesa Reegient poussa un gémissement de stress mélé de dégoût, puis tira instantanément le sabre-laser de l'encadrant, qui finit dans le sable. Casha regarda, incrédule, le sabre de l'encadrant voler derrière elle et finir dans le sable.

— Ciiinq, j'ai dit ! Cria Vors à destination de la jeune Sareesa tandis qu'elle fit à son tour usage de la Force pour récupérer l'arme à ses pieds, puis l'activer. Celui-ci voulut récupérer son sabre, mais l'inquisiteur Baræv l'en dissuada.

— Ne t'inquiète pas, Harverr, lui répondit l'Inquisiteur Sith d'un ton rassurant. Je la connais, elle sait se débrouiller avec ça. Et on a besoin de recrues vivantes en ce moment, ajouta t'il tout en regardant avec dédain le Seigneur Solence.

Pendant ce temps, Vors avait rejoint la ligne de défense multicolore, et Sareesa le groupe du fond, derrière sa camarade au sabre brisé.

 

Le Zabrak pousse alors un cri de guerre qui résonne dans toute la fosse, puis décrit un saut de Force magistral à travers la meute de limaces, son sabre rouge fendant air et chair sur son passage. Les limaces K'lor, surprises par cette invasion soudaine, réagissent avec une férocité bestiale. Jerc Fulgus est le premier à défendre le groupe, son sabre violet clair tranchant net une limace s'étant témérairement jetée sur une mirialan à la peau vert pâle. Charleena, quant à elle, utilise la Force pour sauter par-dessus une créature, la lame jaune de son sabre-laser s'abattant sur sa carapace et la fendant net. Les apprentis sans sabres-laser ne sont pas en reste : Des éclairs de Force jaillissent de leurs doigts à tour de rôle, foudroyant les limaces voire les arrêtant net. D'autres utilisent la télékinésie pour projeter des rochers ou du sable sur leurs ennemis, ou encore pour se propulser hors de danger.

— Loomis ! appela Casha Vors, entre deux arcs mortels de son sabre-laser orange, mimant à un rodien de venir la rejoindre. Les limaces sont sensibles aux vibrations dans le sable. Tu pourrais utiliser la Force pour y créer des ondes de choc ?

— Bien sûr, Casha, lui répond alors le rodien -le seul de la promotion, chose étonnante — dans un basic académique. Dois-je le dire aux autres ?

— Oui, Loomis, bonne idée, lui répondit l'humaine tout en repoussant une limace l'attaquant par la droite. Celle-ci se relevait tout juste, que la lame jaune du sabre-laser de Charleena lui traversa la machoîre de part en part.

— Essaie de les coordonner pour frapper plusieurs fois à des endroits différents, lui rajoute alors l'humaine.

Loomis s'éxecute, dirigeant les apprentis pour qu'ils créent des ondes de choc avec la Force, désorientant les créatures.

Le zabrak, quant à lui, se déchaîne au cœur de la mêlée. Son sabre rouge ne cesse de bouger, tranchant carapaces, chair et os sans distinction. La rage aux yeux, la Force au coeur, il est devenu une sorte de berserk qui ravit les enseignants présents sur la passerelle. Certains d'entre-eux pointent les différents élèves du doigt, tout en donnant leurs avis respectifs.

— Lui, s'il survit, je le prends, annonce le seigneur Damarr à l'assemblée, en désignant le zabrak sur un ton solennel.

— Bon choix, lui répond le seigneur Solence... Aaah ! Voilà enfin le Seigneur Cestus !

Un humain d'à peu-près quarante ans d'apparence absolument normale — nonobstant l'uniforme Sith et le sabre-laser à la ceinture — arrive, visiblement géné d'avoir raté le début des festivités.

— Hé bien, Cestus : Je pensais que tu allais rater ça pour la première fois de ta vie ! Qu'en penses-tu ? lui demande alors un Seigneur Solence pendu aux lèvres de son confrère.

— Hmm... Les quatre aux sabres-laser se débrouillent plutôt bien, avoue le Seigneur Cestus tout en regardant attentivement la mélée. Ils l'ont clairement déjà porté dans leur vie... Des anciens Jedi, dans le lot ? demanda-t-il subitement.

— Non, aucun converti dans ce groupe. Quelques débuts en école pour le zabrak, l'humaine au sabre jaune et le læri, mais guère plus. Chose curieuse, d'ailleurs, confia Solence.

Malgré leur puissance, les apprentis commencent à fatiguer. Quatre sabres-laser ont beau voler sans relâche, plusieurs aspirants sont cependant blessés, leurs cris de douleur se mêlant au chaos de la bataille. C'est alors que Loomis, le rodien, a une idée. Il utilise la Force pour créer un tourbillon de sable, aveuglant les limaces K'lor. Profitant de la confusion des créatures, la jeune Charleena coordonne une attaque synchronisée. Les porteurs de sabres-laser lancent leurs sabres-laser à tour de rôle dans le tourbillon, écrasant et déchirant les limaces prises au piège.. Les autres apprentis concentrent leurs pouvoirs de Force afin d'augmenter celui-ci ou au contraire d'attirer les limaces restantes à l'intérieur du piège mortel.

Le silence retombe sur la fosse, brisé seulement par le bourdonnement des sabres-laser et les respirations haletantes des survivants. Il s'éteindra sous les applaudissements des éncadrants.


* * *

 

Les apprentis sont épuisés. Le zabrak, couvert de sang et de sable, lève son sabre en signe de victoire. Charleena hoche la tête avec respect vers ses camarades porteurs de sabres-laser, approbation rendue par ses trois confrères.

— Bien joué, Rand, salue alors le zabrak à la jeune Charleena tout en éteignant son sabre-laser.

— Errm... Tu me connais ? lui demande une Charleena interloquée et au souffle court.

— À ton sabre, lui répondit le zabrak, avant de lui rajouter : Je reconnaitrai l'arme des Rand entre mille.

Charleena hésite... puis se retourne vers le zabrak après une révélation :

— Tu es de la descendance de Bao-Dur ?!

— Presque, lui confirme le zabrak, avant de lui tendre la main : Marcus Terrek, j'ai grandi dans le même village qu'eux ! Tous adeptes de la Force, là-dedans ! De père en fils !

— Tu les as bien connus, du coup ? lui demanda Charleena tout en lui serrant la main.

— J'étais pote avec leur descendant, quand j'étais môme... puis ils m'ont jeté lorsque j'ai découvert la puissance du coté obscur. 

— Ah, poodoo ! s'exclama la descendante d'Atton Rand en éteignant son sabre à son tour.

— J'ai vu quelques-uns des tiens passer les voir à l'occasion, à l'époque, lui répond le zabrak. Vous avez tous la même arme !

— Eh, c'est le sabre des Rand : c'est une fierté pour notre famille ! se défend Charleena avec le sourire.

— T'inquiète, lui répond Marcus Terrek. Je connais ça, le sens familial. Puis-je te l'emprunter un instant ?

Le zabrak manipule le sabre des Rand un instant, puis l'active et entame un kata.

— Ça fait longtemps que je n'ai pas vu cette arme.... élégante, gracieuse, fend l'air avec précision... une arme digne de respect. Merci, Charleena, lui dit-il en lui rendant le sabre-laser jaune.

— Pas de souci. Dis, tu pourras me parler des descendants de Bao-Dur, à l'occasion ? J'ai à cœur de connaître l'histoire de ma famille et de mon ancêtre. Par contre, on évitera d'en parler à tout le monde, si ça ne te dérange pas. Personne ne sait parmi les élèves et j'aimerais que ça reste comme ça.

— Pas de problème, Rand, lui confirme alors Marcus Terrek tandis que Casha Vors les rejoignit.

— Félicitations à vous deux, tenta Vors afin de s'insérer dans le trio.

— Merci, lui répondit le zabrak. Toi aussi, tu sembles savoir te servir de cet objet !

Charleena, quant à elle, observait le terrain, puis profita de l'occasion pour s'esquiver. Jerc Fulgus, quant à lui, fit le tour des blessés en essayant d'ignorer les regards insistants depuis la passerelle.

 

Lorsque s'effondra la dernière limace, il ne resta que Jerc Fulgus, Marcus Terrek, Casha Vors, Charleena Rand, et quinze autres élèves encore debout, tous à bout de forces. Seize autres étaient à terre ou abattus contre les murs, tentant de panser leurs plaies.

Seuls deux des nouveaux arrivants, ce jour-là, ne quittèrent jamais ce bac à sable. Leurs insignes arrachés, leurs cadavres seraient "ramassés dans la soirée"... Rejoignant le malheureux duro, ces deux malheureux ont mis les pieds sur Korriban, mais n'entreront jamais dans les murs de l'Académie.

 

Les survivants gravissent lentement les parois de la fosse, laissant derrière eux un champ de bataille jonché de carcasses de limaces K'lor. Mais, entre les cours annoncés par le surveillant Harkun, et le fait que ce défi exténuant n'était même pas la première épreuve : Que sera la troisième épreuve ?


* * *

 

Bien les marmots, reprit le surveillant Harkun. Suivez-moi !

Et celui-ci prit la destination du port STAP situé de l'autre coté, ou trois barges de transport se tiennent prêtes à recevoir les trente nouveaux élèves et les quelques surveillants.

— Au fond, la-bas, pointa le Surveillant Hxœr aux élèves déjà chargés à bord des barges, au niveau de la colonne fumante, se trouve le tombeau du couple Sith Jerc Kaar et Casha Imsek.

— LES Jerc Kaar et Casha Imsek ? demanda alors une Charleena Rand ébahie par la nouvelle. Les apprentis de Visas Marr ?

— Tout juste ! répondit le Surveillant Hxœr d'un ton enjoué. Ceux-la même ! Ils ont refondé l'ordre après la triste parenthèse du Triumvirat de Dartha Traya. Et ils ont fait un sacré bon boulot, alors... un tombeau pour eux, ici sur Korriban : C'était le minimum !

— C'est vrai que les deux y ont fait inclure des statues de Visas Marr et des autres maîtres de l'Ordre ? demanda alors Charleena en espérant peut-être y trouver une statue de son aïeul, Atton Rand.

Le Surveillant observa la demoiselle — et son sabre-laser — un instant, puis comprit la situation.

— Moi jeune demoiselle, lui répondit le surveillant Hxœr, personnellement je ne suis pas certain, n'y étant pas passé lors de ma formation. Par contre, l'Inquisiteur qui vous a accompagné tout à l'heure, lui, il l'a fait, le tombeau. Il pourra te dire. De ce que j'en ai entendu, il y'a bien des statues de divers maîtres Jedi et Sith dans leur tombeau... Yemien ! appela-t'il alors l'inquisiteur, qui vint dans la foulée.

— Cette demoiselle et son sabre-laser, voudrait savoir s'il y a bien des statues de Maîtres Jedi dans la tombe de Kaar et Imsek ?

— Aah oui, affirmatif, répondit l'Inquisiteur en regardant la demoiselle et son sabre-laser. Alors Kaar et Imsek eux-mêmes près de leur tombe, bien sûr, ainsi qu'une statue de Visas Marr près de la salle du trône...

Le Seigneur Baræv tentait de se remémorer, listant avec ses doigts. Rand était suspendue à ses lèvres.

— mais aussi Revan, Meetra Surik bien sûr, Brianna Kae, Atton Rand...

Le Surveillant Hxoer attendit une réaction de la demoiselle, qui ne se fit pas prier : elle eut un électrochoc et phasa en entendant le nom d'Atton Rand.

— Bao-Dur, aussi, reprit l'Inquisiteur. Mical, Aiden Organa... 

Le Surveillant fut cette fois-ci surpris par la réaction de la demoiselle au sabre, qui tressaillit presque en entendant le nom d'Aiden Organa, le premier Organa à devenir Maître Jedi.

— Je veux y aller, dit-elle sans quitter la colonne des yeux.

— Aah, pas tout de suite en tout cas ! Par contre, tu pourras y entrer pour la troisième épreuve... si tu survis jusque là !.

Pendant ce temps, le Surveillant Hxœr reprit l'explication de groupe.

— Le tombeau de Jerc Kaar et Casha Imsek, donc, un tombeau fraîchement découvert par nos Cultistes, il y'a trois ans. C'est là qu'aura lieu la troisième épreuve, si vous survivez bien sûr...

Les trois barges chargées, celles-ci se rejoignent, planant lentement mais d'un seul homme au-dessus de la Vallée des Seigneurs Noirs, offrant un panorama à trois-cent soixante degrés à couper le souffle. Fulgus, appréciant particulièrement la sensation de vertige , se réjouit de la vue depuis sa place dans le coin. Sur instruction de Tremel, les plus indisposés par le vertige sont placés au centre, les moins indisposés au bord. Et, selon Harkun, celui qui pousse quelqu'un par-dessus bord passera par-dessus bord dans la foulée.

— Voici la Vallée des Seigneurs Noirs, annonça le Surveillant Harkun s'improvisant guide touristique. Ici se joueront les trois épreuves au cours de votre saison formative ici. Certains d'entre-vous mourront là-dedans. Alors profitez bien de la vue !

— Ici, sous le chemin de ronde, pointe du doigt le Surveillant Harkun, se trouve l'entrée du tombeau d'Ajunta Pall, ou aura lieu la première de vos trois épreuves. Ajunta Pall fut le premier d'entre nous, les Seigneurs Sith, mentit Harkun qui n'est qu'acolyte.

— Ici, sous le chemin de ronde, pointe du doigt le Surveillant Hxœr de l'autre coté de la barge, se trouve l'entrée du tombeau de Marka Ragnos, l'un des plus influents Seigneurs Sith de l'Histoire. D'aucuns disent qu'il est toujours en vie, d'autres disent que seul son esprit a survécu : C'est ainsi qu'un Sith atteint l'immortalité.

Certains sourirent comme des déments à l'idée de pouvoir devenir immortels. D'autres sont au contraire révulsés par l'idée. Mais les barges continuent.

— Ici, sous le chemin de ronde, pointe du doigt le Surveillant Harkun, se trouve l'entrée du tombeau de Tulak Hord, le plus grand des Inquisiteurs Sith de l'Histoire. Un homme qui a visité la Force d'un bout à l'autre, et qui en a maîtrisé tous les rouages. Les pitoyables esclaves que vous êtes pourrez vous estimer heureux d'atteindre ne serait-ce que deux pour cent de ses accomplissements !

— Ici, sous le chemin de ronde, pointe du doigt le Surveillant Hxœr, se trouve l'entrée du tombeau de Naga Sadow, l'un des plus grands Guerriers Sith de notre ordre. Si ce n'est la personnification de la Guerre Sith. C'est le seul homme à ce jour à avoir eu la témérité de lancer les Sith dans une guerre ouverte contre les Jedi et la république ! Tout du moins avant Vindican et Malgus, et le Traité de Coruscant. Sa tombe ici sur Korriban est plus que méritée.

Après quelques instants, les barges réunies atteinrent le bout de la Vallée des Seigneurs Noirs, et la façade de l'Académie des Sith, ou les nouveaux Sith sont testés et formés.

— Et voici l'entrée de l'Académie, annonça fièrement le surveillant Harkun d'un ton mielleux tandis que les barges se poserent à la base d'un grand escalier menant à l'intérieur du vaste édifice de pierre noire en forme de pyramide fendue, soutenue par deux gigantesques statues d'Atlas gravées à-même la montagne originelle.


* * *

 

Les deux surveillants font mener le groupe à l'intérieur des murs, au-delà du grand escalier. Un gigantesque mur pare-vent protège les deux ouvertures d'une dizaine de mètres chacune, chacune menant à un couloir d'antichambre reliant l'entrée à la salle principale. Deux gardes ornent le pourtour, et s'inclinent devant les Sith confirmés, se relevant au passage des nouveaux arrivants.

Dans la grand-salle, les nouveaux-venus sont confrontés à un spectacle ressemblant à une arène de combat : une salle basse carrée ornée de trois totems chacun sommés d'une formation cristalline : une rouge, une violette et une orange. Une obélisque géante d'obsidienne trône au centre de la salle, avec deux escaliers barrés par des surveillants. Au sommet de ceux-ci, une passerelle circulaire faisant office de premier étage, sur laquelle de multiples enseignants et Sith confirmés les observent. Au centre deux, face à l'entrée, un homme que tous reconnûrent : Dark Baras, un maître Sith imposant et au masque effrayant. À travers celui-ci, son regard perçant scrute les visages, jaugeant le potentiel de chacun. Il commence son discours, sa voix grave et autoritaire emplissant la salle :

— Bienvenue à l'académie Sith de Korriban, entame le Seigneur Baras. Vous voici sur notre terre sacrée, là où les plus grands seigneurs Sith ont forgé leur légende. Votre présence ici n'est pas un privilège, mais une épreuve, comme vous avez pu le voir depuis votre arrivée. Deux d'entre-vous sont morts, et je m'attends personnellement à ce que quinze d'entre-vous seulement, ne parviennent au bout des épreuves et deviennent des Sith à part entière. Vous l'aurez compris : Seuls les plus forts, les plus rusés, et les plus impitoyables d'entre vous survivront à l'entraînement qui vous attend. Les cours mais surtout les trois épreuves, vous confronteront à vos peurs, à vos limites, puisant dans votre détermination et votre fidélité au Côté Obscur pour rester en vie.

Un silence pesant s'installe, seulement troublé par le souffle nerveux des apprentis.

— Aujourd'hui, continue Baras, vous serez répartis selon vos aptitudes et vos affinités, repérées au cours de votre épreuve d'initiation dans la fosse. Certains d'entre vous, les Guerriers Sith, seront formés principalement au maniement du sabre laser et à l'entrainement physique, faisant de vous des machines de guerre semant le chaos dans les lignes ennemies. Les Inquisiteurs, qunat à eux, plongeront dans la maîtrise des tréfonds du coté obscur. Rivalisant avec les plus grands maîtres de l'ordre Jedi, votre compréhension de la Force obscure surclassera tout autre individu, vous permettant des choses défiant l'entendement. Les Cultistes, quant à eux, découvriront l'infiltration et l'opération déguisée, devenant des leaders, des réorganiseurs de terrains conquis, des faux rebelles ou des canaliseurs de rébellion. Dans tous les cas, vous apprendrez à manipuler la Force pour dominer vos ennemis et percer les secrets enfouis dans les profondeurs de notre bercail.

L'ensemble des élèves semble retrouver un certain engouement, une certaine chaleur dans ces murs sombres et désespérément cubiques, à la géométrie minimaliste.


* * *

 

— À l'audition de votre nom, reprit Baras, vous rejoindrez le totem correspondant... ARDROSS, Aquila ! Cristal violet !

La nautolane du groupe s'avança timidement et se plaça près du totem cristallin violet.

— ASTAR, Din ! reprit Baras. Cristal violet !

Un petit homme sortit de la masse avec encore plus de timidité que la nautolane.

— AVARHOOT, Kayda ! Cristal orange !

L'une des filles avança, bien plus assurée quant à elle, toisant jusque les Sith confirmés au sommet. Elle se plaça quant à elle de l'autre coté de la salle, sous le totem ambré. Les élèves, chacun portant un médaillon symbole de leur admission, sont alors appelés un à un par Baras à rejoindre les totems correspondants.

— FULGUS, Jerc ! Cristal violet !

Le læri comprit la voie qui s'ouvrait devant lui, et rejoignit le totem d'améthyste à son tour.

— GALLIA, Lor ! Cristal rouge !

La tholotienne s'avança et rejoignit Syreena Branhx près du totem couleur de sang, que rejoignirent peu après l'humaine Aurora Ghent, Siala Helkosh et le Sith Bevel Kruger. Les trois membres du groupe de Dorvin rejoignirent Kayda Avarhoot près du totem orange, tandis que H'darr le whiphid, la twi'lek Araneya Lee, le rodien Loomis et la zeuol Sia Orono, rejoignirent Jerc Fulgus près du totem d'améthyste.

— PLUTAN, Natalya ! Cristal violet !

La consœur du prince laissa sortir un souffle discret de satisfaction, puis rejoignit le prince près du totem. Suivit alors un souffle de satisfaction du prince lui-même, lorsque Risha Qualto, en qui il ressentait une vive antipathie, fut appelée près du totem de sang.

— RAND, Charleena ! Cristal rouge !

La stupéfaction traversa la salle, foudroyant élèves comme personnel encadrant.

— Une Rand ? ici ? s'osa l'une des Sith confirmées à la terrasse.

Charleena hocha la tête de dépit, et se risqua à un regard désapprobateur vers Baras, qui ne lui répondit aucunement. Seul Terrek la regarda, lui mimant un geste de désolation. Le groupe fut alors frappé de voir la jeune demoiselle au sabre-laser jaune s'avancer vers le totem couleur rubis, suivie par Ben Roeder le correllien, puis Rudo Strax, l'un des deux Muun de la promotion... puis par Marcus Terrek lui-même. Entre-temps, les humains Sareesa Reegient et Pill Salybed, mais aussi la mirialane Venusia Sonter, Ava Varos et le second Muun, Mego Terrix, rejoignirent le prince près du totem couleur d'améthyste.

— VORS, Casha ! Cristal orange !

Casha rejoignit Kayda, le groupe de Dorvin, mais aussi Jars Ryscandor et le second zabrak Tironos Stadd, au pied du totem couleur d'ambre.

— Et enfin XATEK, cristal rouge !

Le dernier élève, le Kaleesh, rejoignit son totem.

 

Tous aiguillés, les surveillants reprirent la visite et leur indiquèrent l'emplacement des dortoirs. L'académie, avec ses couloirs sombres et ses tombeaux anciens, devient leur nouveau foyer le temps d'une année.

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