Équilibre

Doremi marchait d’un pas rapide vers la passerelle. Lorsque les portes automatiques s’ouvrirent devant elle, toute la salle se figea un instant. Elle prit la parole d’une voix grave, maîtrisée, autoritaire :

— Situation ?

— Ils essaient de nous contacter, mon commandant, répondit l’officier des communications.

— Ils savent donc très bien de quoi nous sommes capables… C’est pour ça qu’ils ont amené leur dreadnought jusqu’ici.

— Ils déploient cinq autres destroyers, mon commandant.

En effet, sur les écrans panoramiques, on voyait distinctement les destroyers impériaux émerger des baies ventrales du gigantesque dreadnought.

— Acceptez la communication.

L’écran principal se remplit aussitôt du casque noir et terrifiant de Dark Vador. Sa respiration mécanique fit vibrer toute la passerelle, comme un souffle de mort. N’importe quel commandant aurait tremblé…

Mais face à lui se tenait Doremi Harukaze.

La Dame de Fer.

L’ancienne Jedi.

L’assassin Sith de la Guerre des Clones.

Celle qui inspire l’espoir à ses alliés… et la terreur à ses ennemis.

Pour elle, voir Vador un mardi restait un mardi ordinaire.

La voix glaciale du Seigneur Sith résonna :

— Capitaine du vaisseau inconnu. Vous interférez avec des opérations de l’Empire Galactique. Identifiez-vous et remettez-nous les membres de la Rébellion présents à votre bord.

— Ici le commandant Doremi Harukaze du Pillar of Autumn, Union Terrestre Unifiée.

Les membres de la Rébellion resteront sous notre protection. Et nous avons toute la puissance de feu nécessaire pour nous défendre.

Elle tourna légèrement la tête vers l’artilleur principal :

— Chargez la Grosse Bertha II. Cible : le destroyer le plus proche.

Puis vers l’officier des communications :

— Alerte rouge sur tout le vaisseau. Faites décoller les Sabres, les Pélicans et les Longswords.

Vador reprit, la voix froide comme l’acier :

— Vous déclarez la guerre à l’Empire.

Un silence.

Doremi se tourna pleinement vers lui.

— Anakin. Ça fait huit ans que la Terre est en guerre contre l’Empire.

— Com… ?

— Nous nous sommes affrontés au Temple pendant l’Ordre 66.

— Ce nom ne signifie plus rien pour moi, Doremi. Et je me souviens de notre combat : tu as fui.

— Techniquement, on m’a évacuée. Mais tu as raison : je n’aurais jamais remporté ce duel.

— Comme tu ne pourras pas remporter celui-ci.

Doremi regarda l’artilleur.

Une seule commande :

— Feu.

La Grosse Bertha II tira.

Le canon principal du Pillar of Autumn se mit à rugir, et un tir d’une puissance colossale traversa l’espace… avant de pulvériser un Star Destroyer d’un seul coup.

Doremi reporta calmement son attention sur Vador :

— Je ne pense pas, non.

— Nous sommes plus nombreux. Votre résistance est inutile, malgré votre puissance de feu.

— Recomptez.

À ce moment précis, l’espace se déchira derrière le Pillar of Autumn.

Un autre dreadnought sortit de l’hyperespace — plus petit que le dreadnought impérial, mais de même silhouette que l’Autumn.

— Infinity, aux rapports.

Puis trois autres vaisseaux surgirent à leur tour.

— USS Roosevelt, au rapport.

— USS Churchill, au rapport.

— USS De Gaulle, au rapport.

Doremi plongea son regard dans les yeux invisibles derrière le masque noir.

— Vous avez cinq minutes pour fuir… ou pour commencer une bataille que vous êtes sûr de perdre.

Il n’y eut pas de réponse.

Le dreadnought impérial entra en hyperespace, suivi des autres destroyers.

Doremi inspira profondément.

— Fin de l’alerte rouge.