Le héros de Tython
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine…
La république galactique et l’empire viennent tous deux de conclure une paix fragile. Après une guerre très meurtrière qui dura vingt ans, l’empire a porté un coup fatal à la république en bombardant la planète capitale, Coruscant, tuant ainsi des millions de citoyens, mais aussi de nombreux Jedi. La république n’avait pas le choix et dut se plier aux conditions de son ennemi. Sur Aldérande, un traité de paix fut signé, le traité de Coruscant. Ce traité obligea la république à retirer ses troupes présentes sur de nombreuses planètes.
Après ce cuisant échec, il régna dans la république un fort sentiment de rancœur envers les Jedi. Beaucoup les tenaient pour responsable de la défaite de Coruscant. Blessé et hué, l’ordre se retira de la capitale de la république pour revenir sur la planète où l’ordre avait vu le jour : Tython.
Sur cette planète, l’ordre pansa ses blessures et sous les directives du grand maitre de l’ordre, Satele Shan, et du conseil jedi, une nouvelle génération de Jedi commença à voir le jour… Entre les méditations et les combats, les futurs Jedi se préparaient à de nouveaux conflits. Personne n’était dupe, la paix fragile entre l’empire et la république ne durait pas.
Mais dix ans après, la paix demeurait toujours dans la galaxie. Mais certains évènements commencèrent à la secouer. Ainsi un beau jour, la quiétude habituelle de l’entrainement des Jedi fut troublée par des bruits de blasters. Des déchiqueteurs, peuple autochtone de Tython, envahirent les terrains d’entrainement, où les padawans s’entrainaient. Les surveillants jedi dégainèrent leurs sabres laser, et tentèrent de protéger les jeunes padawans. Malgré l’attaque, les futurs Jedi gardèrent leur sang-froid, et prirent leurs sabres d’entrainement pour affronter leurs ennemis.
L’un d’eux, un jeune humain d’une vingtaine d’années, s’en sortait particulièrement bien lors de ce combat dangereux. Son arme virevoltait, tranchant la chair et fendant l’air. Le jeune padawan ne faisait qu’un avec son arme. Il sautait et donnait l’impression de voler dans les airs entre les décharges de blasters. Il planta sa lame dans un déchiqueteur, puis un autre, et encore un autre. Il lança son sabre au loin, touchant ainsi un déchiqueteur éloigné. Puis comme un boomerang, sa lame lui revint en main. Ce ballet qu’il effectuait avec son arme dura une dizaine de minutes durant lesquelles, le chaos régna en maitre. Et puis soudain, le calme s’abattit sur les terrains d’entrainement. Le padawan retira sa lame d’entrainement planté dans le dernier déchiqueteur. Il regarda autour de lui. Ses yeux bleus scrutèrent les terrains d’entrainement. De nombreux corps jonchaient le sol, des déchiqueteurs en nombre, mais aussi quelques malheureux padawans.
Un surveillant Jedi s’approcha en boitant vers le jeune padawan. Sa jambe saignait, de toute évidence un déchiqueteur avait réussi à le toucher.
« Padawan, est-ce que tout va bien ? demanda-t-il »
Le padawan regarda de haut en bas son interlocuteur. Machinalement, il passa ses mains derrière ses oreilles afin de régler ses deux implants cybernétiques situés de chaque côté de ses oreilles.
« Oui, ne vous en faites pas. En revanche, vous êtes blessé, est-ce que tout va bien ? demanda-t-il avec un soupçon d’inquiétude dans sa voix »
Le jedi grimaça, il tint sa jambe, mais lui répondit avec assurance :
« Ne tant fait pas padawan, juste un tir de blaster qui m’a touché, ça va aller. »
Un autre jedi s’avança, d’un pas assuré, vers les deux protagonistes. Son étrange calme malgré les récents évènements traduisit son expérience des combats. À la vue de cet homme, le surveillant Jedi s’inclina respectueusement. Le padawan, au contraire, se contenta de faire un signe de la main avec décontraction, qui eut pour effet de faire sourire le nouveau venu.
« Maitre Orgus ! Avez-vous une idée de ce qui se passe ? demanda le Jedi affolé »
Maitre Orgus Din passa une main sur son visage fatigué et marqué par le temps. Il se tourna vers le padawan, qui demeurait silencieux. Il jeta à nouveau un regard en direction du surveillant :
« Jedi va te faire soigner. Le conseil jedi va s’occuper de cette affaire. En attendant, je ne veux aucun padawan sur les terrains d’entrainements, demande-leur d’aller au temple. »
Le Jedi s’inclina et partit en boitant afin d’exécuter les ordres du maitre. Ce dernier soupira et s’adressa au padawan :
« J’ignore comment cette attaque a pu se produire, mais tu as l’air de t’être bien débrouillé. Le conseil jedi va se réunir, on nous attend Arlan. »
Le padawan, Arlan, soupira et lança avec désinvolture :
« Génial… J’avais justement mal dormi cette nuit… »
Maitre Orgus lâcha un petit rire, il posa sa main sur l’épaule de son padawan, et lui dit chaleureusement :
« Mon jeune padawan, nous sommes des hommes de terrain. Mais nous n’avons pas vraiment le choix. Nous devons nous plier au conseil Jedi. »
Arlan hocha la tête en signe d’acquiescement. Maitre Orgus commença à se diriger vers le chemin du temple, avec son padawan qui lui emboitait le pas. Ils mirent une bonne dizaine de minutes à rejoindre le temple jedi. Un magnifique monument, pas vraiment haut, mais composé de trois ailes. Une étrange tranquillité émanait de cet endroit où les Jedi venaient méditer et apprendre la philosophie jedi. L’élève et son maitre se dirigèrent vers la salle du conseil, où tout le monde les attendait déjà. À leur entrée, le grand maitre de l’ordre, Satele Shan se leva et avança vers les deux Jedi en s’adressant au jeune padawan :
« L’attaque des déchiqueteurs est horrible, mais il parait que tu as fait preuve d’un courage exemplaire et d’une parfaite maitrise du combat. »
Arlan gonfla le torse et s’exclama plein d’assurance :
« Je vois que mes exploits m’ont précédé ! »
Maitre Orgus soupira et fit une petite tape derrière la tête de son padawan :
« Tes capacités au combat sont très impressionnantes, mais ton éducation reste encore à faire, mon jeune padawan. »
Maitre Orgus s’avança afin de prendre place aux côtés des membres du conseil. Arlan le suivit en se frottant le derrière de son crâne et se positionna debout, derrière son maitre.
« Cette attaque nous a tous surpris, commença Satele, il est inquiétant que l’on n’ait rien deviné.
— Les déchiqueteurs sont un peuple natif d’ici, mais aussi loin que je me souvienne, on avait cru comprendre qu’ils étaient sans danger, déclara le maitre Jedi Jaric Kaedan
— Ils vivaient en conflit avec les twi’ leks, précisa maitre Bela Kiwiiks, ce qui est inquiétant c’est qu’ils savent utiliser les blasters et les sabres d’entrainements.
— Mais qui leur a fourni un tel arsenal ? »
Cette voix qui s’éleva était celle de Kira Carsen, le padawan du maitre togruta, Bela Kiwiiks. Cette dernière jeta un regard en direction de son padawan. Kira passa sa main dans ses cheveux écarlates et lâcha un petit soupir à peine audible. Les padawans n’étaient autorisés à parler que lorsqu’on leur en donnait la possibilité. Ignorant ce léger incident, maitre Satele continua :
« Notre priorité est d’enquêter sur eux. Nous devons savoir d’où viennent leurs armes et quelles sont leurs motivations. »
Maitre Satele marqua un temps d’arrêt et regarda longuement Arlan. Ce dernier, complètement désintéresser, jouait avec sa tresse en regardant d’un air vague les décorations du plafond.
« Alran ! »
L’autorité dans la voix du grand maitre réveilla Alran de sa rêverie qui se mit presque au garde-à-vous. Maitre Satele soupira et ordonna :
« Tu vas te rendre au village des pèlerins twi'leks. Ils combattent depuis des mois maintenant les déchiqueteurs. Ils les connaissent mieux que nous. »
Alran haussa un sourcil, il regarda d’un air interrogateur le maitre et lui demanda :
« Sauf votre respect, pourquoi ne les avons-nous pas aidés avant ?
— Les twi'leks se sont installés ici illégalement, la république nous a demandé de ne pas les aider, répondit calmement Orgus Din.
— Et on a accepté ? rétorqua Alran d’une voix agressive. Les Jedi ne sont-ils pas censés aider les plus faibles ?
— Les Jedi sont service de la république Alran. N’oublie jamais cela, lui conseilla Satele. Maintenant, rends-toi au village. Nous n’avons pas de temps à perdre. »
Alran se renfrogna, mais s’inclina respectueusement devant le conseil avant de prendre congé. Une fois Alran sortit, maitre Jaric fit part de son inquiétude :
« Est-ce bien prudent de lui confier une telle mission ? Alran est impulsif, il maitrise mal ses émotions.
— Alran est un bon padawan, il est un excellent combattant. J’ai rarement vu une telle facilité à maitriser les formes Soresu et Shien et c’est sans parler de sa grande affinité avec la force. Mais je reconnais, qu’il manque un peu de maturité et qu’il est souvent impulsif. Mais il ne progressera que si on lui fait confiance. »
Comme pour affirmer son soutien sans faille à maitre Orgus, mais aussi à Arlan, Satele renchérit :
« Je suis de l’avis d’Orgus. Alran sera amené à réaliser de grandes choses s’il se contrôle, mais pour cela nous devons lui montrer que nous avons confiance en lui. »
Tous les membres du conseil acquiescèrent de la tête, et continuèrent leur réunion sur d’autres sujets tout aussi importants et cruciaux. Alran quant à lui, se mit en route vers le village des pèlerins twi'leks, le village Kalikori. Il ne lui fallut qu’une petite demi-heure de marche pour le rejoindre. Le village était petit, moins d’une dizaine d’habitations. L’ensemble du village était sous l’autorité de la matriarche twi'leks. À son arrivée, Alran ne mit pas longtemps à comprendre le calvaire que devaient endurer ces pèlerins. Leur village venait juste de subir une attaque. Dans un silence de plombs, les twi'leks ramassèrent les corps de leurs congénères tombés au combat. Pendant qu’une partie essayait de réparer des barricades, qui à en juger par leur état, n’étaient d’aucune efficacité face aux déchiqueteurs. L’arrivée du jeune padawan ne passa guère inaperçue. De nombreux pèlerins le dévisagèrent de haut en bas, de toute évidence, il n’était pas le bienvenu. Alran ne s’attarda pas sur ce détail et balaya d’un coup d’œil rapide le village. Son regard s’arrêta sur un bâtiment plus imposant que les autres. Il en déduisit que c’était là qu’il trouverait le responsable du village. Il s’en approcha et remarqua que l’entrée n’était pas gardée. Il entra, prudemment, ne sachant pas comment la matriarche aller réagir. Une fois entré, il vit une grande salle, au milieu de laquelle se tenaient trois twi'leks. Le plus grand était un twi’lek à la peau orange, un mâle. Tandis que les deux autres étaient des femelles à la peau verte. L’une d’elles était plus âgée. Alran pensa donc tout naturellement qu’il s’agissait de la matriarche. Les trois twi'leks se tournèrent vers leur nouvel invité, la plus âgée prit la parole :
« Que vient faire un Jedi dans notre village ?
La voix de la twi'lek traduisit un mépris à peine dissimulé. Cela ne déstabilisa pas le jeune padawan qui répondit en douceur et en s’inclinant :
— Je me présente, Alran. Alran Laike. Je suis un padawan jedi et je viens vous proposer mon aide.
Un petit rire forcé fut lâché par la twi'lek, elle s’approcha de son interlocuteur, et lui rétorqua :
— Je suppose que votre venue n’a absolument rien à voir avec l’attaque des déchiqueteurs envers les jedi, n’est-ce pas ?
“N’est-ce pas”, ces mots résonnaient dans la tête d’Arlan. Comment pourrait-il en vouloir aux twi'leks pour leur mépris ? Les Jedi ont fait la sourde oreille face à leur détresse, mais aujourd’hui ils venaient les supplier. Alran supposa qu’il était inutile de leur cacher la vérité et il décida de jouer franc jeu avec eux.
— Oui. Le conseil estimait que les déchiqueteurs ne représentaient pas une menace. Nous avions tort. Mais si on veut les arrêter, on doit travailler ensemble.
La matriarche s’apprêta à lui répondre, mais elle vacilla. Elle se tint la tête, sans pour autant perdre connaissance. La plus jeune s’approcha d’elle et lui dit doucement :
— Mère, vous devriez vous reposer, je vais prendre le relais. »
Écoutant sagement la jeune twi'lek, la matriarche s’éloigna du groupe pour se reposer un peu accompagné de la jeune twi'lek. Le jeune twi’lek resta un petit moment à dévisager Alran puis lui dit finalement :
« Je suis Moorint, le chef de la sécurité.
Il s’approcha d’Alran pour être à quelques mètres de lui dans le but de l’intimider.
— Peu m’importe la raison de votre venue jedi. Du moment que vous nous débarrassez de ces déchiqueteurs.
La jeune twi'lek revint participer à la conversation, elle s’adressa d’une voix calme au padawan :
— Je suis Ranna Tao'ven, la fille de la matriarche. En son absence, je parlerais en son nom.
— On a vu les déchiqueteurs devenir plus forts, poursuivit Moorint. Au début c’était un groupe de primitifs, sans coordination, sans chef. Ils nous attaquaient, car on avait empiété sur leur territoire. Mais leurs attaques étaient loin d’être dévastatrices.
— Cependant dernièrement ils sont devenus plus forts. Ils ont trouvé des blasters, des lames d’entrainements, et ils savent s’en servir.
— Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi ils vous ont attaqués, se demanda Morrint.
— Quelqu’un les a dirigés contre nous. »
Un humain venait de pénétrer dans la salle en révélant cette information. C’était un Jedi, visiblement un padawan, car il portait une tresse comme Alran. Le jeune humain avait peu près le même âge qu’Alran, mais il dégageait une certaine maturité et faisait preuve d’un calme impressionnant. Il s’approcha d’Alran et ce dernier demanda :
— Lorin ? Que viens-tu faire ici ?
Lorin sourit à Alran. Les deux padawans se connaissaient depuis quelques années déjà. Lorin était au temple depuis son enfance, contrairement à Alran. Cependant, ils se sont vite liés d’amitié, bien que l’un ait choisi la voie du combat, tandis que l’autre avait préféré la voie de la sagesse. Une fois à côté de son ami, Lorin répondit :
« Je devais vérifier qu’aucun holocron n’avait été endommagé par les déchiqueteurs lors de leur attaque. Mais il en manque un, celui de Maitre Rajivari.
— Maitre Rajivari ? demanda Alran.
— Maitre Rajivari est un fondateur de l’ordre Jedi. L’un des premiers Jedi à faire partie du conseil. Et aussi l’un des premiers Jedi déchus. Maitre Yuon et le conseil pensent que quelqu’un a volontairement volé cet holocron, et pas pour faire de bonnes choses.
— Un déchiqueteur l’aurait volé ? demanda Alran.
— C’est peu probable, les déchiqueteurs détruisent, ils ne volent pas, expliqua Lorin. J’ignore encore qu’il l’a volé, mais je pense que nos deux missions sont liées, mon cher ami.
— Nos éclaireurs ont repéré des grottes dans le territoire des déchiqueteurs, informèrent Morrint. Malheureusement, ils n’ont pas pu s’y aventurer, c’est beaucoup trop dangereux. Vous devriez commencer par là.
— C’est un début, conclut Alran. »
Alran et Lorin prirent soin de remercier les twi'leks avant de faire route vers le territoire des déchiqueteurs