Mon K.O.T.O.R. 3: La Triade Jedi

Chapitre 6 : Chapitre un: de vieilles connaissances.

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 15:16

Maître Vandar méditait. Il lui semblait que c’était impossible. Revan disparu au-delà de la Bordure Extérieure il y a cinq ans. Lynn Athnox pareil trois ans plus tard. Et maintenant Galaad Doonz aurait été aperçu à Ondéron, à bord d’un étrange vaisseau provenant de Dxun.

 

Galaad Doonz. Un jeune Jedi du temps des guerres mandaloriennes. Fortement attaché au Conseil, il n’avait d’abord pas suivi Revan et Malak dans le conflit. Pourtant l’envie ne lui manquait pas. Alors il avait soutenu l’offensive par ses relations et son argent. C’était donc lui qui avait financé en partie la construction de la flotte de la République menée par le duo qui sombra plus tard dans le Côté Obscur. Jadis le Conseil des Jedi avait diligenté une enquête interne pour savoir comment Revan avait pu monter l’épine dorsale de sa machine de guerre car la République à elle seule n’en n’était pas capable. Cela n’avait rien donné. Un jeu de fausses pistes avait égaré les Jedi consulaires qui s’y étaient frottés. Mais en s’unissant à plusieurs ils avaient tout de même fini par découvrir que le généreux donateur avait péri lors de la sanglante bataille de Malachor V sans pour autant pouvoir l’identifier. Et précisément, Galaad Doonz avait été porté disparu à cette même occasion. Car vers la fin du conflit mandalorien, il avait fini par obtenir du bout des lèvres du Conseil son autorisation pour aller renforcer Revan et Malak pour mettre un point final à la guerre. Chose étrange puisque les sages avaient toujours été contre. Il avait alors dirigé une des flottes de Revan et son vaisseau amiral servant d’appât avait été pulvérisé corps et biens.


- Votre scepticisme me met quelque peu dans l’embarras Maître Vandar. Nos espions Bothans sont formels. C’était bien lui.
- Ne vous formalisez pas Amiral Onasi. Aussi bien que moi vous savez qu’entre le corps et l’esprit d’un Jedi, un fossé peut se creuser.
- Bien entendu Maître Vandar. Mais voyons les choses dans leur ensemble : Revan, Lynn et maintenant Galaad. Trois Jedi disparus. Mais trois Jedi aperçus en si peu de temps dans des endroits qu’ils connaissent bien. Et sans se cacher. Ils ne commettraient pas cette erreur. S’ils l’ont fait c’est pour nous livrer un message. D’autant plus que l’Ebon Hawk a une signature unique.

-Pas de message reçu nous n’avons Amiral Onasi. Et le Conseil point de vergence dans la Force n’a ressenti.

-C’est bien ce qui m’inquiète. Il se passe quelque chose et cela ne me dit rien de bon. Nous savons tous deux que lorsque Revan s’en est retourné au-delà de la Bordure Extérieure il l’a fait sans personne. Et ce pour nous protéger. Ces évènements me font penser qu’il est revenu inspecter ici avant que … quelque chose ne se produise. Et ce ne serait pas la première fois que le Conseil ne sente pas une menace. Le passé nous l’a rappelé il y a peu avec Darth Nihilus…

-Sur Korriban vous rendre vous devriez Onasi, pour le général Atton y rencontrer. Lui aussi de cette impression m’a parlé. Si le Conseil rien ne détecte peut-être par d’autres moyens nous y prendre nous devons. Et il vrai que plus faible qu’autrefois il est devenu.

-Bien Maître Vandar. Je vais m’y rendre immédiatement. Il serait peut-être quand même bon qu’un Jedi m’accompagne. Je crains que tout finisse par mal tourner … euh disons … rapidement.

-Qu’en tête avez-vous Amiral Onasi ? fit Vandar en souriant sachant où le militaire voulait en venir.

-Eh bien Bastila ne serait pas de trop dans mon équipe.
-Pour cette mission point de Bastila besoin vous n’avez Amiral.
-Pourtant son lien avec Revan pourrait nous éclairer sur le chemin à suivre.
-A ce compte Amiral, d’autres Jedi réclamer vous pourriez tels Jollee, Brianna, ou Visas afin de …

-Inutile Maître Vandar, -coupa Onasi - j’ai bien compris. Je n’insisterai pas. Pas cette fois-ci.

-Oh de résignation bien vite preuve vous faites Amiral. Ce n’est pas dans vos habitudes.

-Ce n’est pas parce que je suis un ami de Revan et que je l’ai côtoyé dans le péril qu’il a forcément déteint en tous points sur moi.
-Mais de notoriété publique il est qu’une personnalité butée vous avez Amiral! fit Vandar en riant.

Onasi fit de même. Il aimait ce « bougre de Vandar » comme il l’appelait. Et il avait un profond respect pour lui qui était depuis de nombreuses années le doyen des Jedi.

-Bien Maître Vandar, je me rends sur Korriban sans plus attendre. Vous aurez de mes nouvelles dès que j’aurais discuté avec le général Atton.
-Que la Force soit avec vous Amiral.


Carth s’en alla en grommelant comme d’accoutumée quand il n’arrivait pas à faire accepter ses idées ou son point de vue.

Dans le coin de la salle où se trouvait Vandar sur Coruscant, une Jedi sortit de l’ombre.

-Vous ne lui avez rien dit Maître Vandar. Pourtant il déteste les cachotteries et nous ne savons pas à quoi nous attendre lorsqu’il aura rejoint Korriban. Mais j’ai foi en votre sagesse.

-Onasi et Atton ensemble une clef représentent Bastila, tout comme vous. Pour travailler de concert ils sont faits. Notre première paire bientôt en route sera pour affronter son destin. Temps il devient que le Conseil le plan Supernova lance. Nous séparer en corps à présent nous devons. La menace trop proche devient. L’erreur de Katarr ne reproduisons pas.
-Quand ils s’apercevront que nous les avons dupés une fois de plus, ils ne l’accepteront pas.

-Oh ! Au fond de vous Bastila très bien vous savez que leur préoccupation ce n’est pas.

-Oui. Et qu’alors ils ne seront que trop occupés pour y songer. Et ils prendront sur eux une fois encore. Comme je prends sur moi…
-Quelque chose vous ne m’avez pas dit je sens Bastila. fit Vandar inquiet. Des sentiments en vous revenir à la surface je vois mais… trop de sentiments pour un seul homme.

-Oui. Trop pour un seul homme. Ou trop pour une seule femme, je ne sais. Le temps des choix importants est revenu. Les choix qui entraînent toute une galaxie. Et bien au-delà cette fois-ci.

-Que voulez-vous me confier ? « Votre cœur se déchire comme un buvard trop imprégné d’encre. »

-Rien qu’il ne soit temps d’évoquer Maître Vandar malgré votre malice pour trouver les mots. Je retourne à mes novices. Il faut à présent nous confronter au pire. « Et le pire n’est pas de mourir mais de ne plus rire. » N’est-ce pas ?


Vandar avait compris que son allusion avait trouvé écho en Bastila. Il savait maintenant que l’air taciturne de cette dernière n’était pas tant dû à la disparition de Revan qu’au retour du Jedi Poète.


Bastila. Celle à qui Revan avait donné toute sa confiance et son cœur.
Bastila dont le bonheur avait été de courte durée après la chute de Malak. Une lune de miel loin de tous, seuls quelques semaines avec Revan sur une planète encore inconnue de tous qui s’appellera plus tard Naboo, puis un an au bout duquel il lui avait donné sa décision de partir. Au-delà de la Bordure Extérieure, dans un endroit seul connu de lui. Un lieu où même Malak ne l’avait pas accompagné mais surtout là ou nul de ceux qui comptaient pour lui ne pouvait venir. Il était parti comme s’il n’avait jamais existé. Il était présent et tout à coup il s’était évaporé. Bien qu’il lui ait laissé quelques instructions secrètes.

Bastila qui était devenue le plus jeune membre du Conseil et investie de superviser la formation des plus jeunes Padawan : les novices. Parce que cette décision s’imposait d’elle même. Parce qu’il était naturel que cette tâche lui revienne. Parce que personne de mieux qu’elle n’en était capable. Il restait désormais si peu de Jedi…

 

 

Ë

 

 

Pendant ce temps la jeune Jedi Juhani accompagnée de son ancien maître Quatra finissait d’effectuer une mission secrète que Revan lui avait confiée avant sa disparition. De ceci, personne n’était au courant à l’époque. C’était il y a peu qu’elle et son mentor avaient donné signe de vie à l’Ordre en contactant Maître Vandar par des moyens détournés. Elles ne lui en avaient pas dit plus et il était temps à présent de le rejoindre sur Dantooine avec leur cargaison.

 

Pour ce faire elles s’étaient faites passer pour des réfugiées qui ramenaient les corps atrocement mutilés de membres de leur famille qui voulaient être enterrées sur Dantooine et qui avaient été victimes de la peste galactique. Cette ruse leur permettait de voyager sans que personne ne pose plus de question. Bien que ceci pouvait être à double tranchant puisque ces restes auraient pu attiser la convoitise de personnes malveillantes afin d’utiliser les souches dans le but de créer une arme bactériologique. Elles ne quittaient pas les cercueils qui les accompagnaient et leur attention était toute particulière sans que personne ne s’en aperçoive. Cette mission touchait à sa fin et il ne fallait surtout pas relâcher son attention.


Juhani avait fini par trouver la paix en elle. Tout ce qui pouvait autrefois la faire basculer du Côté Obscur avait été maîtrisé. Maîtrisé et non effacé afin qu’elle garde en elle cette expérience et qu’elle en fasse profiter les autres.

Depuis la victoire sur Malak, elle s’était mise en tête de revoir son ancien maître Quatra qui avait été portée disparue lors de l’attaque de l’Enclave Jedi de Dantooine. La blessure qu’elle lui avait infligée lors de leur duel était plus sérieuse que ce qui lui avait finalement été révélé et Quatra avait par chance pu échapper de peu au massacre. Elle s’en était allée pour se faire soigner sur Arkania. La fin de sa convalescence fut sonnée par la destruction du monde Katarr. Cette perturbation de la Force la poussa à se réfugier sur Illum ou elle découvrit un potentiel incroyable en ce qui concerne les cristaux à sabres laser. Mais ou elle fut également confrontée à l’apparition fantomatique de son ancienne élève qu’elle affronta avec succès dans l’une des nombreuses grottes de la planète aux pouvoirs particuliers.


Entre temps Juhani avait été convoquée par Revan juste avant qu’il annonce son départ à Bastila. Et elle se rappelait cette conversation tous les jours…

-Pourquoi nous rencontrer ici sur Dantooine, Revan? Dans les ruines de l’Enclave? N’était-il pas plus simple de le faire à Coruscant?
-Ma chère Juhani, des affaires m’appellent ailleurs. Des anciens souvenirs se sont réveillés en moi petit à petit. Il y a des choses dont je dois m’occuper en personne et dont je ne peux parler. Des choses qui datent de quand j’ai été Darth Revan…

 -Vous allez partir avec Bastila au-delà de la Bordure Extérieure? C’est cela n’est-ce pas ? C’est trop calme pour vous ici.

-Non Juhani, j’irai seul. L’avenir est en mouvement perpétuel mais des faits graves vont bientôt avoir lieu et je ne serai pas là pour les combattre. Vous non plus. Nos compagnons d’armes non plus. D’autres seront là pour ca.

-Que voulez-vous dire?

-J’ai une mission de la plus haute importance pour vous bien que je sache que vous mettiez tout en œuvre pour retrouver Quatra. Nous allons tous nous séparer. Il y a tant à faire.

-Mais de quoi s’agit-il?

-L’Ordre est presque décimé mais il repart petit à petit. Je place d’énormes espoirs en Bastila et son académie. Mais pour avoir des Jedi, il nous faut des sabres laser. Ce ne sont pas les quelques que nous avons ramenés qui vont suffire. Et pour pouvoir fabriquer des sabres il nous faut des cristaux. Des centaines de cristaux Juhani!

-Des centaines?

-Oui. Parce que les forces malfaisantes qui sont déjà à l’œuvre loin de nos regards nécessitent une légion entière de chevaliers. Je sais combien tu as confiance en moi et comme ceci est réciproque. C’est pourquoi c’est à toi qu’incombe la recherche de ces cristaux. Et ce faisant tu trouveras autre chose.
-Quatra! Je vais retrouver Quatra je le sens!

-Je ne peux te montrer le chemin à suivre, tu devras trouver les ressources en toi. Puis un jour tu sauras intimement que ce travail sera momentanément terminé. Et ton instinct te ramènera ici. Cela répond à ta première question. Pour toi Juhani tout a commence à Dantooine, tout passe par Dantooine, tout te ramènera toujours à Dantooine. Aujourd’hui ce n’est que ruines ici mais un jour quelqu’un y passera et rebâtira l’Enclave. Son cœur bat encore. Sens le rythme lent et profond du cœur de Dantooine.

-Oui… je le ressens. Le flux revient tout doucement.

-N’oublie pas Juhani. Ne te consacre qu’à ta mission. Elle est ton fil de vie. Et sois prudente. Extrêmement prudente. Les Jedi sont rares de nos jours. Et ce qui est rare est cher si tu vois ou je veux en venir. L’Ordre demeure aujourd’hui si fragile. Nos ennemis sont encore cachés.

-Je serai prudente Revan. Vos enseignements sont gravés au fond de moi. Il est des erreurs que je ne commets plus. Grâce à vous j’ai acquis une plus grande sagesse et surtout cette paix qui me manquait tant.
-Que la Force soit avec toi.

-Que la Force soit avec vous Revan.

 


Sans aucune explication de plus. Quelques phrases simples et un but à atteindre. Ainsi Revan s’en était allé. Et ainsi Juhani avait-elle pris congé des autres Jedi. De la poignée qui restait. Presque tous des padawans. Et ce qu’avait annoncé Revan arriva avec la lutte contre
Darth Nihilus vaincu par Lynn Athnox. Et des Jedi encore disparus. Qui restait-il encore aujourd’hui? Juhani se le demandait. Elle pensait le savoir bientôt, dans quelques jours. Elle se trompait. Quatra l’avait senti.

 

Elle, une des rares Jedi consulaire encore en vie. Probablement la doyenne de ce groupe. Quelle n’avait pas été d’abord sa surprise lorsqu’elle revit son ancien élève sur Illum. La Force les avait à nouveau réunies. Ainsi Juhani termina-t-elle définitivement sa formation. Mais Quatra n’avait pas le temps de songer à cela. Elle n’était pas tranquille, c’était trop facile. Non qu’elle n’eut pas, sans puis avec Juhani, de pénibles moments mais quelque chose ne tournait pas rond. Quelque chose que désormais elle était la seule parmi l’Ordre à ressentir. Et ce quelque chose était lié à la quête de Revan. Des heures, des jours, des nuits de méditation sans succès. Sans réussir à palper cette menace de manière significative. Bien que Juhani soit en permanence sur ses gardes, Quatra avait la sensation désagréable qu’elles étaient épiées et que la malveillance tournait autour d’elles attendant le moment propice – ou bien le dernier? – pour entrer en scène. Une gêne si insidieuse qu’elle faisait peur. Et Quatra savait ce que la peur pouvait engendrer…


Soudain, un remue ménage eut lieu dans le couloir. Quatra fronça les sourcils. Juhani vint vers elle.

-Quelqu’un approche. Quelqu’un portant sur lui la marque d’une vieille connaissance, Maître.

-Méfiance Juhani, fit sa comparse en se cachant dans la pénombre tandis que son élève portait la main à son sabre.

Puis tout à coup elles sentirent que le vaisseau avait mis en panne. S’en suivit un grand silence. Un long silence. Un silence … enveloppant. Inhabituel dans un transport de ce genre.

-Des vies disparaissent sur le vaisseau, Maître. Nous sommes attaqués!!!
-La mort silencieuse. Elle se rapproche…


Une explosion d’une violence extrême secoua le vaisseau tout entier et quelques secondes plus tard quelqu’un entra subitement dans la pièce en verrouillant la porte derrière lui. Se passa une nouvelle seconde. Les deux filles étaient prêtes à intervenir mais restaient encore tapies dans l’ombre. Elles reconnurent une armure. Celle-ci se figea puis se mit en garde, une vibro-épée double lame Krath en mains.

-Je connais cette armure. Murmura Juhani.

-Jedi ! Appela-t-il. Jedi montrez-vous, nous avons peu de temps !

-Qui êtes-vous, Mandalorien? Demanda Juhani faisant son apparition à la lumière, son sabre toujours à la main, le faisceau prêt à jaillir de sa garde.
-Vous êtes en danger. Mandalore en personne m’envoie vous mettre à l’abri. Des anciens Sith et des mercenaires ont investi le vaisseau par surprise. J’ai pu les retarder mais nous ne sommes pas encore sortis d’affaire.

-Mandalore? Fit Juhani pensive.

-Oui. Il nous faut faire vite. La retraite est coupée mais j’ai le moyen de faire entrer mon Basilisk par un endroit détourné que nous pourrions être en mesure d’atteindre si nous faisons vite.

-Mais nous avons de la cargaison à emmener… fit Quatra.
-Aucune chance pour elle. Nous allons devoir l’abandonner. Pour le moment au moins. J’ai ici un tout nouveau modèle de traceur que vous pouvez utiliser mais pressons-nous.

 

Les deux femmes se regardèrent et échangèrent un hochement de tête approbateur.

-Bien quel est votre plan ?

-Il y a une soute pressurisée qui sert pour ouvrir un quai spécial sur un côté du vaisseau. Je peux y télécommander mon Basilisk. Mais je me répète, il faut faire diligence. Tout d’abord grâce à vos sabres laser on va se déplacer en découpant les parois. Le temps qu’ils s’en rendent compte nous aurons peut-être pris suffisamment d’avance.

-D’accord. Acquiesça Quatra.


Le trio se fraya donc un chemin singulier sans rencontrer de difficultés particulières. Le Mandalorien n’était pas à la fête avec son encombrante armure et sa discrétion était pourtant assez impressionnante. Malgré les questions des Jedi, il restait d’un silence sidéral. Tout alla pour le mieux jusqu’à ce qu’ils atteignent la soute convoitée.

-A présent il me faut vous scanner pour mon Basilisk afin qu’il ne vous prenne pas pour cible en cas de … problème.

-Comment cela?

-Il est doté d’un système automatique de défense s’il y a intrusion dans sa zone d’évolution. Les êtres non reconnus y sont traités comme cibles.
-Bien faites donc. Dit Quatra.

Le Mandalorien utilisa un petit scan portatif de la forme d’un galet bleu dont le faisceau rouge balaya les Jedi. 

-Voilà, nous pouvons y aller à présent.


Mais alors qu’ils pénétrèrent dans la pièce, plusieurs chasseurs de prime firent irruption et feu de toutes parts pour les arrêter. Cependant ces derniers avaient-ils à peine fait quelques pas qu’ils déclenchèrent des mines que le Basilisk avait préalablement mis en place. Pris au dépourvu les assaillants s’arrêtèrent de progresser puis le vaisseau robot les foudroya sur place à la vitesse de l’éclair tandis que d’autres surgissaient. Il n’était pourtant pas temps de se défendre, mais de fuir. Profitant de l’avantage momentané créé par la surprise, Juhani et Quatra se ruèrent dans le vaisseau. La jeune Jedi gardien resta en embuscade pour couvrir le Mandalorien qui revenait en toute hâte. C’est alors qu’apparu le chevalier Sith au visage caché par un masque au rictus inquiétant dans une aura à la fois resplendissante et sinistre se jetant sur Juhani qui engagea le combat au sabre laser et blessant au passage le guerrier mandalorien. Celui-ci ne dut son salut qu’à la vélocité de la Cathare.

Mais la confrontation était inégale et le Sith prenait l’ascendant sur son adversaire petit à petit. Quatra eut alors une idée.

-Détruisez la sécurité de la porte du hangar, laissez la cabine entr’ouverte et bousillez moi ce maudit portail.

-Mais elle sera aspirée au-dehors!

-Ne vous en faites pas, elle comprendra!


Elle prévint Juhani par télépathie et lorsque le moment fut venu celle-ci bondit en arrière et tandis que l’ouverture béante ingurgitait tout ce qui était dans la pièce, les deux Jedi conjuguèrent leurs efforts pour ramener Juhani dans le petit poste de pilotage. Quant au Sith il ne put résister bien longtemps à l’attraction et plongea dans l’espace. Le Mandalorien fit immédiatement feu sur lui et le désintégra sans autre forme de procès.


-Un peu plus de poussière dans l’espace! Déclara-t-il calmement. Pour le moment le plus sage est de rejoindre Agamar puis nous déciderons ce qu’il y a lieu de faire.

-Pourquoi ne pas en parler tout de suite? Demanda Juhani.

-Parce que pour l’instant il nous faut fuir avant que les choses ne se compliquent. J’ai peur que les Génoharadans et les Sith qui nous ont abordés ne nous réservent d’autres surprises.

-Les quoi?

-Les Génoharadans. Une caste secrète de mercenaires mais ce n’est qu’une légende. Répondit Quatra.

-Une légende bien vivante, Jedi. Et s’ils prennent soin de vous attaquer à plusieurs et qui plus est avec un ancien Sith c’est que vous avez une valeur inestimable à leurs yeux. De plus quelqu’un nous a donné rendez-vous sur Agamar. Mais laissez- moi à présent me concentrer sur notre ballade spatiale.


Le Mandalorien activa le camouflage de son petit vaisseau-robot et poussa ses propulseurs à pleine puissance.

-C’est intime ici… fit Juhani en grognant tandis qu’elle essayait de changer de position dans le poste de pilotage exigu. Vous l’avez faite vous-même votre navette?

Le Mandalorien ricana.

-C’est à peu près ca oui. Je vous raconterais l’histoire de ce Basilisk que vous ne me croiriez pas.

-Après ce qui vient de se passer je parie que je suis prête à croire n’importe quoi.

-Cet appareil a été modifié par mon père il y a maintenant quelques années. C’est un des deux seuls Basilisk capable d’accueillir trois personnes. Cela a été fait spécialement pour la mission d’une Jedi sur Ondéron.
-Une Jedi? Quelle Jedi?

-Elle n’a pas de nom. Ou plutôt peu de gens le connaissent. Mais j’ai eu l’honneur de l’affronter en duel d’entraînement à cette époque. Nous l’appelons l’Exilée.

 

 

Ë

 

 

 

http://www.yourfilehost.com/media.php?cat=audio&file=Kotor___02___The_Old_Republic.mp3

 

 

Sur Telos toujours en reconstruction, dans son temple Jedi devenu académie, Brianna avait été prévenue qu’un vaisseau était en approche. Un vaisseau inconnu, sans signature et dont le pilote n’avait pas donné son identité. Brianna demanda à écouter à nouveau le message.


-Ici le Shining Ghost. Demande autorisation de me poser à l’académie de Telos pour y rencontrer Maître Kae. Transmettez directives pour appontage.


Puis il n’avait plus répondu.

 

-Donnons-nous un coup de semonce pour qu’il nous parle à nouveau, Maîtresse? Demanda la servante Echani aux communications.
-Non laissez-le se poser et menez le moi dans la salle d’entrainement. Faites auparavant évacuer celle-ci.

-Bien, Maîtresse.


Le vaisseau majestueux apparu sur les écrans puis se posa sur la piste. Il inspirait à la fois un mélange de respect et de crainte. Il était d’un noir éclatant. En fait de loin on aurait dit qu’il brillait telle une source de lumière, un reflet de soleil. Personne n’avait jamais rien vu de tel. C’était la plus belle navette jamais vue, avec une coque lisse comme un miroir, des formes pures, des galbes généreux concaves et convexes. Sa forme n’était pas sans rappeler celle d’un antique reptile volant disparu.


Une rampe s’ouvrit et un homme en descendit. Il était grand, devait mesurer près de deux mètres. Vêtu simplement d’un short et d’un haut léger sans manches de couleur sable, il se dirigeait pieds nus vers le groupe de padawans qui l’attendait, un léger sourire sur son visage visiblement marqué quelque peu par les ans mais qui restait juvénile. Son corps était athlétique mais sans présenter de musculature particulièrement proéminente. Sa démarche était légère et typique des Jedi. Les cheveux blonds coupés en une brosse courte, les yeux d’un noir profond.

-Que la Force soit avec vous, jeunes apprentis. Leur déclara-t-il.
-Bienvenue sur Telos, étranger. A qui avons-nous l’honneur?

-Pour l’instant mon nom importe peu. Je désire rencontrer Maître Brianna Kae.
-On ne peut venir ici comme ca, sans se présenter et demander à voir notre maîtresse de la sorte. Qui dois-je annoncer ?


L’homme s’était arrêté tout près de la Twil’ek qui venait de lui parler. Il fronça à peine les sourcils, se pencha légèrement vers elle et vint si près qu’elle pu sentir le son souffle sur son visage. Puis il lui dit d’une douce voix profonde et plus basse.

-Je te connais, Yuthura Ban. Et je connais ton histoire.

Puis il se redressa et dit au groupe.

-Bien. Je m’en vais donc.

Et alors qu’il rebroussait chemin, la Twil’ek visiblement troublée lui dit.
-Suivez-moi. Brianna nous a demandé que l’on vous mène à elle.

L’inconnu s’arrêta et se retourna lentement en ne répondant que par un mot:

-Bien.


Ils traversèrent l’Académie ou l’on rencontrait toutes sortes de guerriers en formation. Non seulement des Jedi mais également d’autres, en particulier des Echani, tradition de ce centre oblige.

-Comment me connaissez-vous? Finit par demander la Twi’lek.

-Je vous ai rencontrée une fois sur Dantooine lors de votre arrivée là-bas.

-Ah? Je ne m’en rappelle pas.

-Ce n’est pas étonnant. Vous y étiez en formation. Et moi je n’étais que de passage et méconnaissable. Pourtant mon nom vous est familier.

-Ah? Et quel est-il donc ?

-Chaque chose en son temps Yuthura. Je suis heureux que Revan vous ai ramenée vers la Lumière. Votre destin est grand, ce n’est pas par hasard que vous avez échappé au massacre perpétré par Darth Nihilus.
-Co… comment savez-vous cela ???

-C’est curieux et vous ne vous l’expliquez même pas mais la seule présence de Revan a créé subitement en vous un doute sur la doctrine Sith. Et c’est cette raison qui vous fit trahir Maître Wynn Uthar. Et non pas la soif de pouvoir. Dès lors le doute s’est installé en vous. Mais là n’est pas la question du jour. Patience. Les réponses viendront en temps voulu.

-Comment êtes-vous au courant ? Personne ne connait cette histoire en détails à part moi. Et encore aujourd’hui il y a des choses que je ne m’explique pas.

-Réfléchissez-y. Des réponses viendront. Celles qui vous manquent, je vous les donnerai en temps utile.


Les deux Jedi arrivèrent alors à la salle d’entrainement.

-Elle vous attend.

-Merci Yuthura. A bientôt.

-Si vous le dites.


Dès qu’elle le vit, Brianna comprit à quel genre de personnage elle avait affaire.
-Commençons donc à combattre. Dit l’inconnu s’étant mis en garde face à la guerrière Echani.

-Je pensais que nous discuterions au préalable. Fit-elle en faisant de même.
-Un temps pour tout. Combattons d’abord. Apprenez ainsi à me connaître sans que mon discours ne vous voile l’esprit.

-Votre garde me rappelle quelqu’un, fit Brianna troublée.

-Quelqu’un que je connais bien, répondit l’inconnu en portant son premier coup.


S’en suivi un combat plus proche de la danse tribale que du pugilat. L’inconnu était terriblement rapide, précis et Brianna s’aperçut très vite combien il retenait ses coups. Jamais elle n’avait vu un tel combattant depuis l’Exilée. Mais celui-ci la dépassait encore. Puis elle constata l’étrange respiration de son adversaire qu’il utilisait à merveille dans son affrontement puis il continua son combat les yeux clos, encore plus rapide jusqu’à ce que la vision de la jeune femme devienne comme trouble. Dès lors il lui sembla que le temps s’arrêtait pour elle mais pas pour lui. Comme si elle se battait au ralentit, chacun dans le même espace mais dans un temps différent. Puis il l’attrapa et la plaqua au sol en l’immobilisant.
-Cela suffit. Lynn m’avait dit combien vous étiez redoutable, mais vous avez fait encore de nets progrès depuis. Il la redressa alors en s’inclinant en signe de respect.

-Vous connaissez Lynn ? fit-elle avec surprise, ses jolis yeux ébahis. J’ai une idée à présent de ce que vous êtes mais pas qui vous êtes.
-« C’est encore une fois un soir que je t’ai aperçue dans un écrin de passion. »
-« Et depuis mon pauvre regard n’a pu se détacher de ton charme ou mes sens ne trouvent plus leurs essences. » Vous êtes le Jedi Poète. Vous êtes l’auteur de ces vers. Vous êtes Galaad, le plus jeune général, tué au cours de la bataille de Malachor V.

-Je suis pourtant bien en vie ! Répondit-il en pouffant presque de rire.
-J’ai besoin… j’ai besoin d’explications.

-Je ne puis tout vous révéler ce jour. Mais je vais vous conter une histoire que vous ne connaissez pas. J’ai en effet combattu à Malachor V comme tout le monde le sait. Mon vaisseau amiral était la clef de la victoire puisqu’il avait été décidé entre Revan et moi seuls qu’il servirait d’appât, Malak ne sachant pas que j’étais au courant du stratagème. En fait Revan et moi travaillions en secret avec Lynn. La Triade Jedi menait la danse
-La Triade Jedi ? Revan, Lynn et vous ?

-Oui. Décidément vous êtes vraiment perspicace ! Malak a toujours été un pion dans notre jeu. La Triade s’est créée au début des guerres mandaloriennes. La Force nous a réunis tous trois un jour dans le système Dagobah. Elle nous a poussés à y aller en même temps alors que nous nous posions des questions sur le choix de l’engagement dans le conflit et que tous trois avions des problèmes, disons « sentimentaux ». Curieux n’est-ce-pas ? Trois rejetés, devenus trois idoles. Nous y avons eu des visions. Des scenarii sur la suite des évènements. Non pas une menace mais des menaces. Il fallait nous liguer dans le plus grand secret. Nous avons passé des jours à méditer sur la conduite à tenir et comment préparer notre plan d’action. Tout était si complexe, si vaste. Des trois j’étais le plus jeune, je venais de finir ma formation. Je connaissais déjà Bastila. Nous avions une relation – il hésita - … particulière.


Cette dernière phrase avait été prononcée avec comme un ton de nostalgie dans la voix qui n’échappa aucunement à la jeune femme.
-Donc en fait vous étiez épris l’un de l’autre ?

-Oui. C’était fort. Mais interdit. Interdiction qui engendre la frustration qui engendre la peine qui engendre la faiblesse puis la peur etc… Nous savions ce que nous risquions. Alors nous avons cessé et nous sommes éloignés. Je n’étais pas pour. Je savais ce que j’étais capable d’endurer. Mais elle craignait l’Ordre. La seule solution à ses yeux était la fuite, l’oubli. Tenter de me décourager. Couper les ponts. Ne plus me voir, ne plus me contacter, à peine me répondre. Mais je l’aimais toujours au fond de moi. Enfin… Puis Revan se lança officiellement dans la guerre. Il savait que Malak ne serait pas à la hauteur. Nous continuions à nous voir régulièrement mais Malak se montrait parfois méfiant. Heureusement Revan était le seul à avoir un apprenti. Puis vint mon tour d’entrer dans la tourmente. Je fus de tous les derniers combats importants. Revan me confia rapidement une partie de la flotte et nous eûmes quelques missions en dehors. Nous montions des affaires florissantes car nous savions que nous aurions besoin de beaucoup de crédits. J’avais l’avantage d’être d’une famille aisée et je pouvais mettre une conséquente mise de fonds. Il fallait prendre l’argent ou il était alors nous investissions dans toutes sortes de projets, de sociétés, de corporation. Verpines, Corelia, la Czerka, l’Echange, les courses de fonceurs, tout était bon à infiltrer.

 -La Czerka et l’Echange ?

-Oui aussi curieux que cela puisse paraître nous luttions contre eux tout en aillant des billes dedans. Ainsi nous savions comment jongler pour générer le maximum de profits. D’un autre côté nous financions la République – anonymement bien sûr-. Avec quel argent croyez-vous que Telos est restaurée ?

 

Brianna était abasourdie.

-Je comprends votre surprise.

-Je… je n’en reviens pas.

-Ce n’est que le début. Vous savez que Kashyyyk a reçu des fonds pour aider à sa restructuration. Je ne vous fais pas de dessin. Et l’Enclave de Dantooine ? Même origine. Mais revenons-en à Malachor V. Lynn était entrée en scène juste avant. La veille du combat ce fut la dernière fois que la Triade fut réunie avant plusieurs années. Nous savions des choses mais pas tout. Parmi nous Revan doutait du bien fondé de notre plan. Il savait qu’il serait soumis fortement au Côté Obscur. Nous savions qu’il allait bientôt y basculer et bien que nous sentions que ce ne serait que provisoire, nous ne pouvions nous imaginer quelle tournure allaient prendre les évènements. Nous avions posé des « jalons », des sortes de points de contrôle. J’avais transmis des informations sur Revan à Bastila et au Conseil afin que si les choses tournaient mal on puisse croire que la République prenait d’elle-même les choses en main.

-Et ça s’est mal passé, n’est-ce pas ?

 -Oui. La majorité de l’être de Revan fut envahi par le Côté Obscur. Tout ce qui était de la Triade restait intact dans son cerveau torturé et caché à l’insu de tous et de lui-même. Durant les quatre années qui suivirent ce fut une lutte acharnée en lui. Et vous connaissez la suite de cet épisode.
-Oui la découverte de la Forge Stellaire et la guerre des Sith.
-C’est un aspect de l’histoire. Se passa donc un an avant que Lynn revienne. Que s’était-il passé pendant ce temps me demanderez-vous. Eh bien revenons une fois de plus à Malachor V. Cette terrible bataille. Je ne m’étendrai pas sur ce sujet car les souvenirs et les conséquences collatérales me sont pénibles. Pour les membres de la Triade voici quels étaient les objectifs : d’abord pour Revan récolter la victoire et son mérite. S’en servir pour prétexter la poursuite de soi-disantes forces mandaloriennes afin d’aller au-delà de la bordure extérieure et de chercher la Forge Stellaire. Pour Lynn, le choc émotionnel et son ralliement à Revan était un bon subterfuge pour disons « prendre congé » de l’Ordre afin de mener à bien une mission d’espionnage.
-De qui ? De quoi ?

-Mais de l’Ordre lui-même ! Cela sentait à la fois la trahison et le coup d’état ! Rappelez-vous. Les Jedi présents à sa parodie de procès. Ceux-là même. Ceux que nous avions surnommés les « Grandes Gueules ». Chacun d’entre eux croyait mener la danse. Pfff… Roublards et donneurs de leçons. A tel point qu’ils ne s’en rendaient même plus compte. Combien de padawans sombrèrent du Côté Obscur par leur faute ? La haine de Vrook envers notre génération. L’aveuglement d’Atris. Tant d’exemples qui les firent sombrer dans ce que j’appelle le Côté Bêtise de la Force. A tel point que certains d’entre eux plongèrent dans l’Obscur.
-Que s’est-il passé entre Atris et Lynn ?

-Vous voulez dire avant son ralliement à Revan ?

-Oui. Elle n’a jamais rien voulu me dire.

-Vous savez bien qu’Atris était amoureuse d’elle. Mais d’un amour jaloux, exclusif. Rejoindre Revan était le pire affront que Lynn pouvait lui faire. Elle s’en moquait. Jadis elles étaient bonnes amies mais Atris l’étouffait.
-Elle ne s’en est jamais remise. Nous l’entendions pleurer parfois. Sa peine était immense.

-Oui mais quelle peine ? A part regarder son nombril votre ancienne maîtresse n’a jamais rien fait d’assidu. Elle a rejeté Kreia comme une malpropre. Enfin, elle et les autres Grandes Gueules. Sang bleu ! Kreia. Rendez-vous compte. Elle qui forma Revan. Elle qui fut tant bafouée pour n’avoir qu’émis la possibilité d’un doute dans notre enseignement. Dire que c’est grâce à elle que beaucoup de choses ont pu finir d’heureuse manière. Nous lui devons tant. Jedi ou Sith, elle n’était pas si malfaisante. Mais je ne peux vous révéler toute son histoire. De plus elle avait senti qu’il se passait quelque chose entre nous trois. Et pour cause !

-La Triade ?

-Oui. Je pense qu’elle avait compris. Mais elle ne nous trahit jamais, au contraire, elle agit en notre sens en nous proposant son aide de manière détournée. Je m’égare.

-Non non continuez !

-Nous y reviendrons plus tard.

-Mais alors quelle fut la mission de Lynn ?

-Attendez : Résumons-nous. Revan en poursuite, Lynn et Kreia exilés…
-Il ne reste que vous. Ou votre fantôme.

-Oui. Il fallait que je disparaisse également. Mais nous savions que le Conseil ne serait pas dupe d’histoires identiques, ni qu’il pouvait se permettre de bannir tous les Jedi ralliés à Revan. On a donc fait croire que j’avais péri dans la bataille. Souvenez-vous. Mon croiseur servait d’appât : Je devais être sacrifié. On éparpilla mon équipage, il n’était pas question de les sacrifier également. Par toutes sortes de stratagèmes nous fîmes piloter le croiseur par des droides. Mais j’étais bien à bord. Et hop ! Pulvérisé le Galaad ! De toute manière je ne manquerais à personne.
-Et Bastila ?

-A quoi bon ? De toute manière cela lui rendait les choses plus faciles.
Ainsi j’étais libre d’agir. Je pouvais quitter l’espace connu et commencer à m’enfoncer au-delà de la Bordure Extérieure. Et revenir quand cela me chantait en toute discrétion.

-Et pourquoi faire ?

-Hum. Rester au courant de ce qui se passait ici et faire la navette entre Revan et nous.

-Vous ne me dites pas tout.

-Ce n’est pas nécessaire pour le moment.

-Et ou est Lynn à présent ?

-Toujours au-delà de la Bordure Extérieure. Mais vous la verrez bientôt puisque la nouvelle guerre contre les Sith vient tout juste de débuter.
-Co… comment ?

-Oui. Nous avions découvert que les anciens Sith vivaient toujours. Enfin leurs « descendants » Qu’ils s’étaient développés, ruminant leur pseudo vengeance contre les Jedi. Ce sont eux qui ont déclenché les Guerres Mandaloriennes. Eux qui ont poussé Revan vers le côté Obscur. Et ce faisant il nous ramenait de précieuses informations à l’insu de sa part de noirceur. Vous croyez tous que seule la Forge Stellaire en fut capable. Grave erreur.

-Mais Lynn, ou est Lynn à présent ? Vous me dites plus loin que la Bordure mais vous savez exactement où.

-Non je ne sais pas. Mais elle nous rejoindra bientôt.
-Comment cela ?

-Je vous l’ai dit la nouvelle guerre contre les Sith a commencé. Eux aussi se sont introduits insidieusement parmi nous et au sein de la République. Des actions sporadiques ont lieu de ci, de là dans la galaxie. Vous êtes suffisamment bien placée pour savoir que le Conseil est encore trop faible pour réagir, voire même être avisé de ces actions. Mais…
-Mais ?

-Revan va bientôt rencontrer maître Vandar sur Coruscant. Cela mettra un début officiel à la nouvelle croisade contre les Sith. La grande machine est en marche, les rouages s’imbriquent les uns dans les autres au fur et à mesure. Vous allez bientôt combattre à nouveau. Et vos élèves vont nous accompagner.
-Mais beaucoup d’entre eux ne sont pas prêts !

-Il n’y a plus à être prêt. La question est de savoir s’ils veulent vivre ou mourir. Plus d’endroit où se cacher, plus d’endroit où s’exiler.

-Une question me vient soudain à l’esprit.

-Oui ?

-Atris est-elle avec vous ?

-Non. Nous ne savons pas ce qu’elle est devenue depuis qu’elle a quitté Telos. Et je ne vous cache pas que cela nous inquiète. Cela ne m’étonnerait pas qu’elle ait rejoint le clan ennemi. L’occasion me parait trop belle pour passer à côté. Elle a été tant instruite par les holocrons Sith qu’il est probable qu’elle ait su où et comment les trouver. Mes amis ne partagent pas vraiment mon point de vue. Mais je ne veux pas me perdre en conjectures.


Brianna resta pensive. Elle était la gardienne des fameux artefacts à présent. Elle savait des choses auxquelles elle ne voulait cependant pas penser de peur que Galaad ne lise en elle. Mais d’un autre côté elle se doutait des questions que pouvait se poser le Jedi Poète à ce sujet.
-Cessons ce petit jeu dit-elle. Je suis persuadée que vous êtes là pour récupérer les holocrons Sith.

Galaad sourit.

-Une fois de plus votre perspicacité et votre intelligence vous honorent Brianna. Oui, récupérer ce savoir est ma seule mission aujourd’hui.
-Pourtant vous êtes là à me parler de tant de choses sans y être obligé.
-C’est mon choix Brianna. Et vous allez venir avec moi.

-Je crois que j’ai mal entendu.

-Non pas du tout. Maître Vandar vous le demandera lui-même. Pour gagner du temps vous devriez déjà les faire préparer pour leur transport. Nous les chargerons à bord de mon vaisseau quand vous serez prête. En attendant je vais me retirer à bord de mon navire si vous me le permettez. Fit Galaad en s’inclinant.

Déjà il s’éloignait mais Brianna le retint.

 

-Un instant je vous prie. Je serai très heureuse que vous séjourniez parmi nous. Je vais vous faire préparer vos appartements si vous le voulez bien. Un droide va vous accompagner pour chercher vos affaires.
-Soit. Je vous remercie pour l’invitation.

-En attendant vous serez certainement intéressé par visiter notre Académie, je me ferai un plaisir de vous accompagner.

-Tout le plaisir est pour moi Brianna. Dit Galaad ravi.


Ils sortirent de la pièce puis la jeune Maître Jedi donna ses instructions pour faire le nécessaire. Ils passèrent de salle en salle. Depuis qu’elle avait pris en charge l’Académie de Telos avec Lynn, Brianna s’était donné beaucoup de mal pour y apporter un semblant de chaleur et de bien-être, loin du style minimaliste précédent. Le nombre d’apprentis avait atteint la centaine. Mais ici, par tradition, on formait également des guerriers Echani non pour servir les Jedi mais pour les épauler. Ainsi un Jedi avait sous son aile un padawan et un guerrier bien que ces derniers avaient leur propre instructeur à la base. Cette organisation avait été décidée par Lynn et Brianna dès qu’elles furent en charge de cette mission. Elles avaient à moment donné également émis la possibilité d’entraîner des combattants Iridoniens mais cela demandait plus de temps. Comme la question avait été longuement débattue et que le projet paraissait intéressant à plus d’un titre, la République confia cette tâche à Bao-Dur, l’ami de Lynn qui avait été nommé colonel dans l’armée de terre. On créa ainsi la Maison Bao-Dur qui devint peu de temps après le grand centre d’entraînement

des forces d’élite de la République.

 
Galaad était particulièrement satisfait de ce qu’il découvrait de visu sur Telos. Brianna avait accompli un travail admirable. C’était d’autant plus impressionnant que bien que Maître Jedi, la belle Echani n’avait que très peu d’expérience et de profondes lacunes concernant la Force demeuraient encore en elle. Tandis qu’elle lui faisait la visite, il commençait à la détailler du regard. Lynn n’avait pas menti, elle était très séduisante. Une fille bien faite et énergique, toute en muscles et en souplesse. L’archétype même de la Jedi gardienne à tous points de vue, tant physique que moral. Lynn avait une chance inouïe. Et Revan aussi. Mais il était encore pénible à Galaad de penser à Bastila. Les plaies de son cœur n’étaient pas encore refermées bien que plusieurs années se soient passées. Il lui fallait se reconcentrer sur son inspection.


Quant à Brianna, elle avait un don pour jauger rapidement qui que ce soit dans les grandes lignes. Mais là elle avait du mal. Bien qu’elle sente que comme Lynn, Galaad était de la même trempe. Ces gens charismatiques que l’on voudrait souvent être. Ceux qui dégagent une sorte d’aura autour d’eux qui les rend captivants, que l’on est prêt à suivre n’importe où et qui n’ont pas besoin de parler pour rassembler. Bien qu’il ne soit pas son type, quelque chose chez lui l’attirait inexorablement. Au fur et à mesure de leur parcours dans l’immense bâtisse sous la glace, elle se rapprochait inexorablement de lui jusqu’à lui effleurer la main et sentir son pouls s’accélérer. Brianna s’en effraya. Ce n’était pas elle ! Elle ne se reconnaissait plus, elle si attachée à Lynn. Sentir ainsi son être s’émouvoir de la sorte pour un homme était quelque chose qu’elle n’aurait jamais osé imaginer. Lui ne se rendit compte de rien. Ou ne voulu se rendre compte de rien. Elle chassa vite ces pensées de son esprit et termina la visite.

 

-Bien, dit-elle. Dînerez-vous avec nous ce soir ?

-Ce serait avec joie Brianna mais quelque peu de discrétion s’impose. Je crois que je vais plutôt aller faire un tour du projet de restauration de Telos et faire mes amitiés à Chodo Habat.

-J’attendrai donc que vous soyez revenu. Voulez-vous que je vous fasse accompagner ? Nous disposons d’une navette plus « passe-partout » que votre vaisseau pour ce faire.

-L’idée me parait bonne.

-Je vais vous faire accompagner par Yuthura mon bras droit et par Bopan Thek qui est instructeur Echani. Ils ont l’habitude des Ithoriens du secteur.
-Ah oui ? Il y a des Ithoriens différents des autres ici ? fit Galaad en riant.
-Non non je veux dire qu’ils sont particulièrement stressés par leur travail sur Telos.

-Bien je serai « cool » avec eux Brianna ne vous en faites pas.
-Je compte sur vous. Et je vous attends ce soir…

 

Galaad répondit par un sourire mais esquissa une grimace en se retournant sans qu’elle ne puisse le voir. Durant son trajet vers le bureau des Ithoriens - qui avait été déménagé sur Telos depuis l’attaque de la Station Citadelle par Darth Nihilus en son temps – il repensa à la dernière phrase de Brianna. Et le ton qu’elle avait employé laissait le Jedi perplexe. D’autant plus que Lynn lui avait demandé de veiller sur elle puisqu’étant donné leurs sentiments la Triade avait décidé sans sourciller que dans les équipes qu’ils allaient former pour la nouvelle guerre des Sith, les couples seraient séparés. Chacune des jeunes femmes restant sous la protection d’un des trois éminents Jedi. De cette manière Lynn serait associée à Bastila et Galaad à Brianna, Revan ayant les mains un peu plus libres pour éventuellement former quelqu’un. L’idée était bonne tant que la confiance restait entre eux. Mais ce système risquait de laisser une porte ouverte au Côté Obscur. Et Galaad s’en rendait compte à présent. Il lui fallait retrouver la sérénité et pour ce faire il décida de mettre les points sur les « i » à Brianna dès son retour afin qu’aucun qui pro quo ne soit possible. Il respira profondément et senti que l’appareil amorçait sa descente.

Entrez votre texte ici

Laisser un commentaire ?