Mon K.O.T.O.R. 3: La Triade Jedi
Chapitre 5 : Chapitre quatre: La trahison de Galaad.
Catégorie: G
Dernière mise à jour 08/11/2016 14:11
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Chaque soir que la lune est pleine et que sa pureté
Se pose sur chaque objet de ma chambre,
Tandis que je dors d’un sommeil de plomb,
Elle passe à travers ma fenêtre sans causer le moindre souffle de vent
Puis elle se fond en moi et vit avec moi, à travers mon rêve
Pour me faire vivre les plus beaux moments qu’un aventurier puisse désirer
Elle réveille alors mon âme et ma sensibilité.
Elle me prend par la main avec toute son élégance des plus féminines.
Nous nous retrouvons ainsi toutes ces merveilleuses nuits d’été.
Enlacés nous partons à la conquête des étoiles
Emportés par une souple vague de bonheur
Que l’on ne peut ressentir ailleurs.
Elle me dit des choses tristes qui me blessent profondément.
La cruauté que nous subissons, la fatalité qui nous accable
Seront à jamais nos chaînes.
Pourtant, si la tristesse et la mélancolie sont notre pain,
Lorsque nous nous retrouvons,
Elles nous procurent un plaisir sans limites
Car ce sont elles qui ont donné naissance à notre amour.
Nous sautons de constellations en constellations,
De galaxies en galaxies.
Mais hélas cette myriade de béatitudes passe bien trop vite
Et il devient alors temps que je regagne ce corps
Qui me fait tant de mal.
Nos derniers baisers sont déchirants de douleur
Et quand le jour vient à poindre,
Nos lèvres se veloutent pour la dernière fois.
Nous avons beau nous tendre la main,
Elle s’éloigne, attirée irrésistiblement par le sombre
Le visage torturé par la détresse.
A la première seconde de mon réveil, je pense à elle
Et pleure à chaudes larmes l’unique amour de ma vie,
Avec encore le parfum de son corps qui enivre la pièce
Et le goût de son souffle de vie.
Jusqu’à la prochaine lune, elle hantera mes journées.
Coruscant. Temple des Jedi. Salle du Conseil.
-Une drôle d’idée Revan tu as eue.
-Ce n’est pas une idée Maître Vandar. C’est la Force qui m’a guidé vers lui.
-Vers lui ? Et dans une cellule enfermé tu le maintiens ?
-Le laisser en liberté comporte un risque.
-Toi aussi Lynn avec Revan d’accord tu es ?
-Nous nous sommes consultés avant Maître Vandar. Et Revan m’a convaincue. Nous ne lui ferons rien.
-Ah oui ? Mais pour cela trop tard il est. Puisque déjà enfermé sans raison il est.
-Mais je vous ai déjà expliqué Maître.
-Oh oui. Expliqué tu m’as. Et sourd encore je ne suis pas. Mais de raison valable je parlais.
-La liste de ses forfaits est suffisamment longue pour justifier son emprisonnement à titre préventif. Et dans une prison d’état il aurait bénéficié de complicités pour en sortir.
-Ces affaires du Conseil des Jedi ne dépendent pas. Le garder nous n’allons pouvoir. Son absence va se remarquer. Et dans peu de temps le Chancelier me contactera. Puissantes dans la République sont ses relations.
-Nous allons l’interroger pour le moment. Peut-être que nous en apprendrons plus.
-Ces méthodes je n’aime pas. Carte sur table jouer nous devrions. Du Côté Obscur vos méthodes inspirées semblent être.
-Nous en avons conscience Maître. C’est pour cela que nous nous soumettons à votre décision et que nous le relâcherons si vous le demandez.
-Vingt quatre heures je vous laisse. Et en douceur vous interviendrez. Et pour ceci garantir, mon apprenti vous accompagnera.
Et sortit de derrière le siège de Maître Vandar un petit être encapuchonné. Le même que celui qui avait rejoint Mission et Jolee sur Kashyyyk. Et lorsqu’il enleva son couvre-chef, Revan et Lynn découvrirent avec stupeur une copie conforme de Maître Vandar en plus jeune et plus petit encore.
-Le padawan Y’Osh Daal encore en cours de formation se trouve.
-Un honneur pour moi c’est d’enfin tous deux vous rencontrer, Maîtres.
-L’honneur est pour nous, jeune Y’Osh.
-Surpris vous êtes mais déjà avant votre entrée dans la guerre contre les Mandaloriens sa formation auprès de moi a commencé. Le jour même de votre départ il vous a croisé. Vous souvenez-vous ?
Revan ferma les yeux. Il se revit dans l’enclave de Dantooine. Il marchait dans le couloir d’accès à la piste. Il gravissait la rampe. Il croisait des chevaliers et des padawans. Il se vit encore serrer dans ses bras des camarades. Et là dans un coin, assis près d’un parapet une petite tache sombre. Qu’il avait aperçue mais pas intégré entièrement dans son esprit. Maintenant il réalisait que c’était lui.
-La guerre est finie Maître Vandar. Vous auriez pu m’en parler.
-Comme vous de petits secrets je garde. Comme Maître Athnox. Comme tous les membres du Conseil. Ceci est aussi notre identité, n’est-ce-pas ?
-C’est vrai Maître.
-Bien. Mon aval vous avez. De réussir je vous souhaite.
Les deux Jedi et l’apprenti de Vandar se retirèrent en s’inclinant ce que ce dernier fit également.
Vandar regarda par la fenêtre. Cette ville-planète en constante construction et reconstruction, animée de changements perpétuels lui semblait immortelle et d’une évolution immuable.
-Tout comme la Force Maître.
-Oh ! Bastila. Bien tard pour une visite il est.
-Il n’y a pas d’heure pour notre tâche n’est-ce-pas ?
-Un point tu marques.
-J’ai eu vent d’un fait étrange. Un prisonnier serait arrivé dans le quartier de détention de la Tour.
-Décidément, les nouvelles bien vite se propagent.
-Je sais peu de choses mais suffisamment pour venir vous en parler et vous poser des questions.
-Que puis-je t’apprendre ?
-De qui s’agit-il ?
-De l’Anguille.
-Je connais ce nom. Mais peut-être me suis-je mal faite comprendre. Que représente-t-il ?
-Pourquoi cette question à Revan ne poses-tu pas ?
-Parce que cela ne fait pas partie de ce dont on parle ensemble.
-D’après Maîtres Revan et Lenox l’Anguille une clef dans la nouvelle guerre serait.
-De quel genre ?
-Du genre le Jedi Poète comprendre.
Bastila ne put retenir sa surprise et resta bouche bée.
-Ainsi ils sont donc persuadés qu’ils ont un lien tous les deux.
-Oui. Un lien ils ont. Moi aussi je le sens. Mais plus loin pousser nous devons. Des zones d’ombre dans la vie de Galaad il y a.
-C’est donc cela qu’ils cherchent. Ils ne lui font pas confiance.
-Des questions troublantes se posent. D’où son vaisseau vient ? Que seul vécu il a ? Un Jedi très puissant il est devenu. Comment aussi vite a-t-il fait ? Pourquoi depuis son retour la Force de tant de remous est animée.
-Galaad est bon. Il est droit. Quelque soient ces choix.
-De Revan et Lynn la même chose dire tu peux. Alors qui a raison?
Bastila resta pensive.
-Appris nous avons que Galaad sur Telos s’est posé. Et qu’avec Maître Brianna reparti pour cacher les holocrons il est.
-Mais… c’est ce qui était prévu, non ?
-Certes. Mais depuis cela senti des bouleversements dans la Force tu n’as pas ?
-Oh… Oui c’est exact. Mais je n’ai pas pensé le moindre instant que cela pouvait venir de lui.
-De lui nous savions. Mais d’eux ?
-Qu’insinuez-vous ?
-Aussi loin que cela Revan et Lynn ne sont pas allés. Mais toi qui connais bien Galaad, comment cela interprètes-tu?
Bastila réfléchit. Elle voyait où Maître Vandar voulait en venir.
-Non ! Ils n’auraient pas trahi l’Ordre de la sorte.
-L’Ordre trahi ils n’auraient pas. Mais une confiance oui.
-Non ce n’est pas vrai !
-De Telos contacté j’ai été. Maître Yuthura tu connais ?
-Bien sûr ! C’est elle qui vous a prévenu ?
-Oui. Des visions eu elle a. Et peur pour l’Ordre maintenant aussi elle a.
-Pas moi. J’ai entière confiance en Galaad. Et je connais suffisamment bien Brianna pour savoir qu’ils ne se laisseraient pas séduire comme ça.
-Des hypothèses je fais. Mais me prononcer je ne peux. Les temps sombres à nouveau nous entourent Bastila. Les plus grosses craintes pour la République et l’Ordre Jedi je ressens. Surpris je suis que toi tu ne t’en sois pas aperçue.
-Ce serait ça alors cette… comment dire…
-Pareille à la blessure dans la Force avec L’Exilée ce mal-être perçu déjà nous avons, n’est-ce-pas ?
La Jedi était presque sous le choc. Une larme lui coula de l’œil.
-Peur avoir nous ne devons pas. Toujours en mouvement l’avenir se trouve. Des questions nous nous posons. Les bonnes réponses trouver nous devons.
-Et Revan et Lynn ils l’ont senti aussi ?
-Hum. Une autre question voici. En partie je pense. Mais l’ampleur saisie ils n’ont pas. Conscience du danger qu’eux-mêmes représente leur faire prendre tu dois.
-Mais… je ne saurais comment faire.
-Ton amour pour Revan la clef représente. L’amour de Brianna pour Lynn aussi. Temps il devient au sein de l’Ordre de la place à l’amour de donner.
-Mais si pour ouvrir cette porte aux multiples serrures, il manque un élément.
-Une fois de plus sur une autre question le doigt tu mets.
-L’amour de qui sauvera Galaad ?
-L’équation complexe devient. Imaginer je ne peux si personne capable n’est de son amour recevoir. Peut-être du Côté Obscur il tomberait.
-Non. Il est fort. Il a plus d’amour pour ses amis qu’aucun d’entre nous. Cet amour pour une femme, il le canaliserait sur ses amis. Enfin un temps durant.
-Et ce temps fini déjà il n’est pas Bastila ?
La jeune femme ne savait plus que penser. Tout s’embrouillait en elle. La Triade, l’Anguille, elle, Brianna, l’Académie, les Sith, la République.
-Mais Maître Vandar, si Revan et Lynn échouent dans leur quête du savoir auprès de l’Anguille ?
-De deux manières échouer ils peuvent. La première sur la façon des informations obtenir. La seconde sur ce que trouvé ils auront cru. Si tant est que trouver quelque chose soit possible.
-Ils n’emploieront pas la manière forte. Pas d’agression physique.
-Mieux que moi Revan tu connais, mais les de réponses satisfaisantes ils n’obtiennent pas, dans son esprit ils rentreront. Et qui sait quels dégâts y faire ils peuvent.
Une console s’alluma.
-Maître Vandar, une communication urgente de l’Amiral Onasi.
-Hum. Qu’est-ce-que l’amiral trouvé a-t-il donc ?
L’image de Carth et d’Atton apparu.
-Maître Vandar. Oh Bastila vous êtes là aussi !
-Toute ouïe nous sommes, Amiral.
-Les Sith ont attaqué. Une de leur flotte vient en ce moment même de prendre position près de Tatooine. Nous y étions en exercice avec une partie d’un de nos groupes de combat. Mais pas suffisamment nombreux, nous avons dû prendre la fuite.
-Fâcheux cela est que les Sith déjà nous attaquent.
-Ce qui est plus fâcheux c’est la taille de leur flotte. Je n’en ai jamais vu d’aussi grande. Nous avons fait ce que nous avons pu mais il a fallu se rendre bien vite à l’évidence que nous n’étions pas de taille. Nous avons perdu deux croiseurs lourds et trois corvettes. De nombreuses autres unités ont été endommagées. Nous nous sommes réfugiés dans le système d’Onderon pour le moment pour attendre nos instructions de la République.
-Le Chancelier déjà au courant se trouve-t-il ?
-Oui je lui ai fait le même rapport qu’à vous à ceci près : nous avons croisé brièvement le général Doonz qui quittait Tatooine au moment de l’attaque des Sith.
Vandar et Bastila échangèrent un regard. Et Bastila murmura au doyen des Jedi
-Ils ont mis les holocrons à l’abri.
Elle poursuivit à voix haute :
-Vous ont-ils dit où ils allaient ?
-Non Bastila. Apparemment nous devrions avoir bientôt de leurs nouvelles à ce que j’ai compris. Ecoutez, je ne suis pas expert en la matière mais quelque chose me dit – enfin nous dit – à Atton et à moi que les Sith sont renseignés de l’intérieur.
-Bien amiral. M’entretenir avec le Chancelier et le Conseil de ce pas je vais.
-En cas de besoin nous sommes là Maître Vandar. Si nous devions bouger pour quelque raison que ce soit ou que nous apprenions quelque chose, nous vous le ferions savoir de suite. Que la Force soit avec vous. Je crois que vous en aurez besoin. Terminé.
Tout se passa très vite dans la tête de Maître Vandar. Il n’y avait plus un moment à perdre. Tatooine n’était à priori pas un endroit stratégique mais si les Sith avaient choisi de commencer leur invasion par là, ils avaient une raison valable. D’ailleurs cet isolement en était un. Il leur permettrait d’assoir une solide tête de pont dans la galaxie et le dépouillement d’unités combattantes sur cette planète leur assurait un succès rapide et sans encombre à moindres frais.
-Dans la deuxième phase de notre plan Supernova passer nous devons. Les missions de chacun attribuer nous devons. Auprès de Revan te rendre tu dois. De réunir le Conseil séance tenante tu dois. Auprès du Chancelier je me rends. Et oublier tu ne dois pas Bastila avec Revan de parler. De cela aussi le sort de la galaxie dépend.
-Bien Maître. Je m’en occupe.
A l’étage des détentions, Revan menait ses investigations auprès de l’Anguille.
- Nous ne t’avons pas fait venir ici pour tes larcins et les crimes de sang dont tu es régulièrement accusé.
- Je ne commets pas de larcins. J’exploite les lois de la République au mieux de mes intérêts. Il n’est pas inscrit dans la constitution de la République que chacun de ses citoyens doit être un philanthrope. Quant au sang qui peut être versé ce n’est que celui de ceux qui s’en prennent à ma vie et ce en cas de légitime défense.
- Venons-en au fait. Connais-tu Galaad Doonz ?
- Qui ça ?
- Galaad Doonz. N’as-tu jamais entendu parler de Malachor V ?
Ce nom fit l’effet d’une bombe à plasma. Même l’Anguille habitué à affronter quantité de ses démons ne put répondre de suite.
-Qui n’en n’a jamais entendu parler ? On sait tous que vous y étiez.
-Et tu ne connais pas le général Galaad Doonz ?
-Non je ne le connais pas. Et je ne suis pas sourd non plus.
-Et ce visage ne te dit rien non plus ?
Revan montra un holochron représentant son ami de la Triade.
-Jamais rencontré.
-Le Jedi Poète ça t’évoque quelque chose ?
L’Anguille fouilla dans sa tête et ses souvenirs.
-J’en ai entendu parler. Enfin comme tout à chacun. D’aucuns sait qu’il existe un Jedi original dont les vers ont fait le tour de la galaxie. Mais nous n’avons jamais été présentés. Pourquoi ? Il sort un recueil et a besoin de mes talents pour trouver un éditeur ?
-Tu ne veux décidément pas me répondre.
-Je ne sais rien de plus. Vous commencez sérieusement à me gonfler avec vos questions stupides. Ca y est ? Je peux partir maintenant ?
-Pas tout à fait, fit Lynn en entrant dans la pièce. Et elle reprit l’interrogatoire, son ami à ses côtés.
-Ben voyons. C’est vrai que comme quelque chose que je connais bien, vous allez toujours par paire vous autres Jedi.
-A ta place je ne ferais pas trop le mariole. On ne peut pas dire que ton comportement de citoyen comme tu dis soit exemplaire.
-C’est peut-être vrai. Mais je ne fais rien d’interdit. Si j’ai des moyens qui me mettent à l’abri jusqu’à ma mort, cela n’a rien de criminel. Si je profite des bonnes choses de la vie, je ne vois pas ce que cela a de choquant. La luxure n’est pas punie dans la République. Ou bien alors il est temps que je la quitte. Et son gouvernement avec.
-Justement. Ne t’étonnes-tu pas que personne ne soit pas déjà venu te chercher ?
L’Anguille ne pipa mot.
-Ah tu vois. Tu commences à douter. Pour te mettre les choses au clair, la République et les Jedi ont des accords de détention. Dont celui de ne pas intervenir dans leurs incarcérations respectives. Personne ne viendra donc chercher ta misérable carcasse ici.
Lynn commençait à perdre patience. Elle n’était pas aussi calme que Revan. Celui-ci la prit à part en chuchotant.
-Nous revenons. , dit Revan en fermant la porte derrière lui.
L’Anguille soupira. Il ne comprenait rien à ce que les Jedi lui demandaient. Galaad Doonz, ce nom ne signifiait rien pour lui. Il se demandait si c’était le pseudonyme d’un de ses clients mais ça ne collait pas. Il remonta à son enfance. Avant même ce jour où il avait trouvé ce billet de loterie gagnant qui avait fait sa fortune. Il alla même avant son placement dans cette maison close qui n’existait maintenant plus.
Enfin uniquement son emprise sur laquelle il avait bâti son tout premier night club. Il en avait chassé le propriétaire et libéré toutes les filles qui y travaillaient, leur versant une large dote à chacune. Quelques unes étaient restées et s’étaient associées à lui dans ses entreprises. Elles avaient toutes été ses grandes sœurs pendant des années. Et heureusement, elles l’avaient poussé à s’instruire, à devenir quelqu’un de la haute société. Leur carnet de connaissances bien fourni, elles avaient su à qui s’adresser pour lui procurer la meilleure éducation possible, lui donner les entrées dans les plus hautes sphères politiques.
Il avait toujours su rester intègre, faire des échanges de bons procédés souvent à la limite de la légalité. Lorsqu’il avait touché ou versé des pots de vins, c’était toujours à bon escient. Il était fier de ce qu’il avait réalisé.
Que lui voulaient donc ces maudits Jedi ? Lui qui avait presque de l’admiration pour eux commençait à remettre son jugement en cause. Si les sauveurs de la République étaient des bourreaux, quel espoir existait-il encore ? Jedi ou Sith. Finalement le résultat était le même.
Toujours dans un coin, le padawan Y’Osh Daal écoutait la conversation entre Revan et Lynn.
-Il ne nous dira rien.
-Nous sommes bien d’accord là-dessus Lynn. Alors que faisons-nous ?
-Je vais me débrouiller seule…
-Non il n’en est pas question.
-Mais nous pourrions chercher autrement en lui les réponses à nos questions !
-Non je te dis. As-tu oublié les consignes de Maître Vandar ? Et puis la Force est bien trop puissante en lui. Nous nous heurterions à un mur.
Les deux Maîtres regardèrent l’apprenti de Vandar.
-Et toi Y’Osh. Tu aurais un conseil à nous donner ?
-Le padawan sauta d’un bond sur la table pour se retrouver presque à la hauteur des deux humains.
-Une idée peut-être j’ai. De bonne volonté cet homme je sens. Lui demander son autorisation d’entrer en lui vous devriez.
Revan et Lynn se regardèrent avec surprise.
-Si vrai il dit, alors son accord il vous donnera. Et si contre vous il se braque alors carte blanche vous aurez.
-C’est pas si bête comme suggestion. Mais nous vous laisserons lui faire la proposition alors.
-Bien Maître Revan, d’accord nous sommes. De lui je vais me charger.
Et Y’Osh Daal entra dans la cellule de l’Anguille.
-Tiens voilà un nouveau copain. Fit ce dernier en soupirant.
Y’Osh fit un mouvement du bras droit et les menottes de prisonnier tombèrent ouvertes.
-De cela besoin tu n’as plu.
L’Anguille les regarda toucher le sol hébété puis se reprit.
-Après les deux font la paire j’ai droit à un magicien nain… De mieux en mieux.
Comme il avait fait avant Y’Osh sauta sur la table à laquelle était assis l’Anguille à la vitesse de l’éclair et lui asséna un coup de bâton sur la tête qui mobilisa toute son attention.
-Maintenant m’écouter tu vas. Mes deux amis Jedi pas autant de preuve de patience vont faire. Un homme intelligent tu es. Donc les laisser entrer dans ton esprit pour prouver ton innocence tu vas.
-Mais innocent de quoi ? Je n’ai rien fait !
Y’Osh lui remit un coup sur la tête.
-Aie mais ça fait mal à force !
-Silence je te dis. Pour un imbécile, tu ne me prendras pas. Tu sais très bien de quoi parler je veux. Les réponses à leurs questions ils veulent. Point de mal ils ne te feront. Ici je resterai pour m’en assurer.
-Je n’ai pas bien le choix si je veux sortir d’ici.
-Ah enfin de raison preuve tu fais. Les chercher je vais.
Y’Osh fit entrer Lynn.
-Disposé à prouver sa bonne foi il est. A vous de jouer.
Lynn s’assit en face de l’Anguille et sonda son esprit. Elle restait la plus douée de tous pour ce genre d’exercice. Sa fracture avec la Force lui avait donné de grands pouvoirs que d’autres n’avaient pas.
Au bout de deux minutes, elle rouvrit les yeux.
-Merci. Dit-elle simplement. Les Jedi vous sont reconnaissants. Vous pouvez partir.
Revan comprit qu’il ne savait absolument rien. Et Y’Osh qui avait suivi en pensée l’investigation de Lynn en était le témoin.
L’Anguille se leva et un garde entra pour le raccompagner. Au moment de passer la porte il déclara :
-Votre Parole vous honore.
-Bon vent. Lui dit Revan.
-Un instant ! dit encore Lynn. Simple routine, il me faudrait un échantillon de votre sang si vous me le permettez.
-Bien sûr. Faites donc.
Lynn utilisa un petit appareil qui ne fit que piquer un pouce de l’Anguille.
-Au fait, dit Revan. Quel est votre vrai nom ?
-Oh je vous remercie de vous intéresser ainsi à moi. Mais mon nom ne vous dira rien non plus. Mes amis me connaissent sous Polis Kern Thron.
Lorsque Bastila retrouva Revan, celui-ci était en route pour leurs appartements.
-Ah Bastila. Comme je suis content de te voir !
La jeune femme lui sauta au cou et l’embrassa. Elle avait tant d’admiration pour lui. Son amour était si fort, ancré si profondément au fond d’elle.
-Alors ? Qu’as-tu appris ?
-Oh toi tu as parlé avec Maître Vandar.
-Bien sûr ! Pour qui me prends-tu ?
-Eh bien rien de neuf. Nous avons libéré l’Anguille. Il n’a qu’à retourner à son aquarium. Fit-il en riant aussitôt imité par Bastila.
-Je t’aime. Lui dit-elle en l’embrassant à nouveau. Ecoute j’ai de mauvaises nouvelles. Les Sith ont attaqué et pris Tatooine. Il y a eu une escarmouche là-bas et nos forces ont dû fuir.
-Ca y est alors. Ils sont passés à l’offensive. Enfin ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.
-Maître Vandar va réunir le Conseil. Nous devons l’y attendre.
-D’accord. Des nouvelles de Galaad ?
-Oui. A priori il aurait réussi à cacher les holocrons mais je reste dubitative quant à la coïncidence avec la première cible des Sith.
-Hum. La Force provoque parfois ce genre de choses. Galaad est en route pour Coruscant alors comme prévu ?
-Oui, il ne devrait pas tarder à arriver maintenant.
-Je te rejoints à la salle du Conseil, je vais prévenir Lynn. Au fait, Brianna est bien avec Galaad ?
-Je ne sais pas. Je suppose.
-D’accord. Allez à tout à l’heure !
-Je peux venir avec toi ?
-Non laisse tomber, je n’en ai vraiment pas pour longtemps.
-Si tu veux. Mais à condition que tu me donnes un autre baiser.
-Avec joie !
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Les enfants jouaient en forêt et ce fut la première fois qu’ils virent des chasseurs de combat de leur vie. Ils avaient été chanceux jusque là. L’un des deux appareils était en flammes…
-Enclenche le pilote automatique pour la phase d’atterrissage au moment précis où je te le dirai Hayz.
-Je ne suis pas sûr d’être suffisamment rapide pour ça…
-Allez tiens bon. Il y a un champ là entre la forêt et le village, nous allons nous y poser. Tiens-toi prêt.
-Ok…
-………. Maintenant !
Hayz appuya sur le bouton mais avec une seconde de retard. Une seconde qui en bien d’autres endroits aurait pu lui être fatale. Mais Seb’y Alz Ace avait prévu son coup et le champ était assez grand pour se permettre cette petite incartade.
Les deux vaisseaux se posèrent côte à côte. Seb sortit du sien et acheva d’éteindre l’incendie près du cockpit avec un extincteur à poudre portable.
Il ouvrit la verrière et constata le sang qui avait giclé un peu partout dans l’habitacle. A cette vue il comprit qu’il restait peu d’espoir pour son ami.
-Attends je vais te sortir de là, aide-moi.
-Laisse tomber Seb, je ne peux plus bouger le bas de mon corps, c’est inutile.
-Je vais appeler des secours. Ne remue pas je reviens.
-Non non Seb ! Ne me laisse pas seul, je t’en prie. J’ai pas envie de crever tout seul !
-Je ne vais pas te laisser mourir Hayz.
-Ce n’est pas la peine. Reste juste avec moi.
-Accroche-toi ! Il faut que je prévienne les secours, tu as perdu beaucoup de sang.
-Il est trop tard Seb. Ecoute, je ne vais pas tarder à y passer. Promets-moi de veiller sur ma sœur, Jenn.
-Non c’est toi qui va veiller dessus. Regarde !!!!!! Un appareil approche, ils ont dû nous repérer, ils vont te secourir.
-Il n’est plus temps Seb. Promets, promets le moi. Elle a toujours eu un faible pour toi, la tâche ne devrait pas être trop ardue pour toi.
-Je te le promets. J’en fais le serment.
Seb comprit que la fin était proche pour son ami. Il était totalement impuissant et rien ne pourrait désormais changer le cours des évènements. Des larmes commençaient à le prendre.
-Oh ! Allez ne pleurs pas. C’est le comble. C’est moi qui meurs et toi qui pleures. Pense à Jenn. Sois fort pour elle.
Le rythme des paroles de Hayz diminuait ainsi que le volume de sa voix.
-Je … m’endors Seb… je suis libéré des malheurs de cette vie… mais je ne retiens que … les bons moments. Ne m’oublie pas… Et veille sur Jenn, veille…
Et la vie quitta le corps de l’ailier favori du lieutenant Seb’y Alz Ace.
-Compte sur moi, frère d’armes, compte sur moi.
Et Seb se mit à pleurer comme un petit enfant, le corps secoué de sanglots alors qu’il serrait son ami dans ses bras.
Les secouristes qui arrivaient au pied du chasseur avaient compris que c’était trop tard. Mais au fond de lui Seb savait que les chances de survivre de son ami étaient vaines.
Il lui ferma les yeux après avoir ôté ses gants et laissa les autres sortir Hayz du cockpit. Une rage de vengeance l’envahit.
Désormais il lui fallait rejoindre Jenn à l’Académie des Pilotes pour lui apprendre la triste nouvelle et s’en occuper comme il l’avait promis.
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-Voici Coruscant. Fit Galaad.
-Enfin ! murmura Brianna. Cela fait bien longtemps je ne n’y suis pas revenue.
-Et moi donc, soupira Galaad.
Le Shining Ghost rejoignit rapidement une des plateformes de la Tour Jedi et s’y posa en douceur, imité par le chasseur Sith que pilotait Nico. Comme d’accoutumée, lorsque les passagers des vaisseaux en descendirent, une délégation vint à leur rencontre.
-Maître Galaad, Maître Brianna, bienvenue au Temple Jedi de Coruscant.
-Merci. Nous devons voir Maître Vandar sans tarder.
-Le Conseil réuni vous attend dans la salle. Vous tombez à pic.
-Faites accompagner nos amis dans leurs appartements. Ils nous y attendront. Seul Herm restera à bord. Dit-il avant que l’humanoïde ne rebrousse chemin.
-Bien Monseigneur.
Puis l’intendant s’adressa aux accompagnateurs.
-Veuillez suivre mon second. Il va vous conduire dans vos suites.
Alors que tous marchaient vers le sas Brianna dit à voix basse à son ami.
-Ca me fait bizarre de te voir en bure. J’étais habituée à une tenue plus hum… sportive disons.
-Tu veux que je te parle de ta tenue plus que légère sur Tatooine ? répondit Galaad rêveur.
Ils traversèrent divers couloirs et la tension parmi le personnel non initié était palpable. Mais plus que cela, c’était une sensation de mal-être général qui donna presque un haut le cœur au Jedi Poète. C’était d’autant plus intense à son goût qu’il s’attendait au contraire à bien se sentir au temple. Et cela ne lui plaisait pas. Il fit en sorte de dissimuler sa réaction. En effet il n’était pas sensé être sensible à cette ambiance cachée… Mais il lui fallait enfouir ces pensées au plus profond de lui. Il serait temps d’y songer plus tard.
Brianna elle, trépignait à l’idée de revoir son amour qui était partie il y a déjà des années. Elle ne connaissait pas très bien Coruscant bien qu’elle y soit venue régulièrement pour des réunions du Conseil et pourtant elle constatait à chaque fois les changements que la planète-cité subissait. Les immeubles étaient toujours plus hauts, toujours plus beaux. Capitale de la République, la ville se devait d’être à la pointe de l’architecture galactique. C’était à qui construisait le plus haut, le plus spectaculaire. Seul la Tour Jedi demeurait la même, comme un repère au milieu d’un océan de changements perpétuels.
Sa bure blanche immaculée faisait toujours de l’effet sur ceux qu’elle croisait, même au sein du temple. Ses cheveux courts blancs comme la neige, ses yeux gris clairs inflexibles, la finesse de sa taille et sa stature longiligne et sa peau si claire faisaient d’elle une très séduisante jeune femme.
Leur entrée dans la salle du Conseil provoqua un grand silence. Leurs homologues se levèrent en signe de respect. Le temps des accolades était pour plus tard, pour le moment seules les conventions étaient de mise. L’Echani rejoignit sa place tandis que Revan indiquait de sa main droite le siège que devait prendre le troisième membre de la Triade, à côté de lui.
Lorsque tout le monde se fut assis, les regards se portèrent vers le doyen qui prit la parole.
-Une grande joie je me fais à nouveau un Conseil digne de ce nom revoir. Bien sûr autant de membres qu’autrefois il n’y a pas, mais le nombre après tout peu importe. Une minute de silence pour nos amis disparus observer nous allons, en particulier pour Maître Quatra.
Puis Vandar reprit.
-Hélas, de mauvaises nouvelles porteur je suis mais dans l’ordre les choses aller nous devons.
Comme certains d’entre vous déjà le savent, les Sith leur offensive ont débuté. Sur Tatooine posés ils se sont après une escarmouche. De nouvelles de la planète pour le moment point nous n’avons. Déjà ceci une mission représente. Un groupe là-bas doit se rendre et y rester pour nos ennemis espionner. Peu nombreux nous sommes au Conseil. Cette tâche plus ardue que nous pensons doit être. Avec prudence agir nous devons. Maître Juhani, cette mission vous revient. Avec vous un padawan et l’apprenti Dustil Onasi emmener vous allez. Pour ceci prête vous êtes, de question à poser vous n’avez pas.
Juhani inclina la tête en signe d’approbation.
-D’un soutien robotique besoin vous aurez. Maître Revan et moi d’accord nous sommes pour que HK 47 vous accompagne. Sa maîtrise du langage Tusken un atout incontournable sera. Tous les jours au courant nous tenir vous devrez, du moins autant que faire se peut. Derrière les lignes l’adversaire vous combattrez. Là-bas probablement son centre de commandement installer il va.
-Bien Maître Vandar.
-Ensuite de quelqu’un de très expérimenté pour épauler les armées d’assaut besoin nous avons. Maîtres Revan et Doonz votre mission ce sera. Le Padawan Y’Osh Daal, Maître Revan accompagnera, car d’expérience au combat besoin il a et pour cela de meilleur tuteur que vous, il n’y a pas. Maître Brianna, T3 et Mira votre équipe complèteront. Quant à vous Galaad, en direct sur le front vous serez et de la sécurité de Maître Bastila responsable vous serez. Sa méditation de guerre un grand avantage pour nos troupes sera. Bien sûr tous des padawan vous aurez. Et de vos élèves Bastila m’occuper je vais. De crainte pour eux à avoir vous n’aurez pas. Le général Bao-Durr avec vous viendra, lui aussi sur Malachor combattu il a.
A présent de quelqu’un à l’intérieur de la République pour enquêter besoin nous avons. Maître Bindo, l’homme de la situation vous êtes. Malgré ma réticence, un padawan également vous confier je vais. Plein d’avenir il est et de beaucoup de subtilité preuve il fait. La petite Mission Vao vous épauler pourra, son intelligence utile vous sera.
Et enfin Maître Athnox et Visas en réserve resteront pour ceux qui d’entre vous besoin en auraient. Mais surtout je crois que la guerre chez les Sith porter ils pourraient. Malheureusement de précisions à ce sujet à ce jour encore nous manquons. Décidé à cela encore je ne suis pas.
Quant à notre allié et ami Mandalore, ses forces au coup par coup à votre disposition il tiendra. Efficace, rapide, précis et fidèle il est. Beaucoup d’admiration en lui tous nous avons.
De temps à perdre nous n’avons pas. Ceux qui vous accompagnent dans le patio des invités se trouvent. A présent aller vous devez. Quelqu’un une observation à faire a-t-il ?
Tout le monde se regarda pour voir si un membre comptait apporter un commentaire. Devant ce silence approbateur Maître Vandar se leva, imité par ses congénères qui se courbèrent devant son passage.
Mais avant de passer la porte, il s’arrêta, demeura un instant immobile puis se retourna.
-Maître Galaad, à parler nous avons.
-Je vous suis, Maître Vandar.
Ils gagnèrent ensemble la pièce de méditation du doyen des Jedi. Le jeune Maître avait fait le vide en lui tout le long du trajet et ils étaient tous deux restés silencieux.
-Ici seuls et isolés de tous parler nous pourrons.
-C’est une grande joie de vous revoir Maître !
-Hum. Heureux aussi je suis mon jeune élève. La dernière fois encore un Padawan tu étais quand parti pour la guerre tu es. Et aujourd’hui un Maître Jedi devenu tu es.
-Grâce à vos enseignements.
Et Galaad ouvrit son esprit à son mentor.
-Hum beaucoup de souffrances enduré tu as. D’atrocités et d’horreurs ton cœur est plein. Personne aussi sensible à la Force supporter cela ne peut, pas même l’Exilée. Un Jedi très puissant devenu tu es. Oui, un Jedi très puissant. Bien jeune Jedi encore tu restes. Comment fait tu as ?
-J’ai écouté vos conseils Maître. Vous m’avez toujours appris à être ouvert à autrui et à engranger un maximum de connaissances.
Vandar se promenait en même temps de la conversation dans l’esprit de Galaad, comme explorant une bibliothèque dans un jardin
-Ohhhh ! A l’enseignement des Sith ouvert tu t’es ! Des choses disparues découvert tu as, celle que jadis Nemo et moi cherché avons, la main dessus tu as mis.
Vandar était à la fois en admiration et craintif quant à ce qu’il découvrait en son ancien élève.
-D’Odan-Urr me parler je pense tu dois. Tes amis de la Triade le Stardust Knowledge ont trouvé. Mais Revan pense qu’avant lui passé tu es.
-Il a raison. Je vais donc vous raconter ce que personne ne sait encore ici. Lorsque je me suis échappé de Malachor V, il me fallait choisir une destination au plus vite pour disparaître en hyper-espace. Durant mes études j’avais repéré un coin au-delà de la Bordure Extérieure. Un endroit oublié. Qui revenait par trois fois. Trois morceaux des coordonnées. C’était une chance inouïe. Avec le recul j’ai compris que la Force avait guidé mes investigations. C’était du temps où Bastila avait rompu. Je m’étais mis en quête d’un exil. Pour que l’on m’oublie. Pour que les gens se fassent du souci pour moi. Je n’ai pas eu l’occasion de faire le voyage, rattrapé par la guerre. Mais lorsque cette occasion se présenta, je fis le grand saut dans un système nommé … Yavin. Ces planètes forestières sauvages sont inconnues de nous. Mais y étaient déjà passés Marka Ragnos lors de sa défaite contre la République, puis le Stardust Knowledge et son équipage qui fut massacré et enfin Ulric Qel Droma qui n’exploita qu’une partie des secrets de cette fabuleuse bibliothèque. Et pour cause. Il ne fit pas la rencontre qui me transforma. Il ne rencontra pas son concepteur puisqu’il le tua.
Vandar ouvrit grand les yeux comme s’il avait une révélation et montra Galaad du doigt.
-Avec l’esprit d’Odan-Urr parlé tu as !
-Oui Maître. Et lui seul connaissait toutes les astuces du savoir présent dans cette bibliothèque. Ce que Revan et Lynn découvrirent bien plus tard n’était que peu de chose. J’ai passé là-bas des jours, des semaines, des mois à bénéficier de l’enseignement de Maître Odan-Urr et du savoir prodigieux qu’il avait amassé. Seul son esprit donnait accès à ce puits de science mêlant à la fois les Jedi et les Sith. Et leur histoire fabuleuse.
-Et depuis le même regard sur la vie tu n’as plus. Car par des insanités connaître, passer tu as dû.
-Oui Maître. Ce fut mon prix à payer. Mais l’espoir d’une vie meilleure m’a toujours habité.
-Un Jedi très puissant…
Vandar se massait le menton.
-Hélas je suis devenu si perceptible à la Force que je dois m’en couper d’une partie par moments. Sinon je ne survivrais pas.
-De la Force à ta guise te couper tu peux ????
-D’une partie oui. Tour à tour. Pour ne pas m’y noyer.
-Un Jedi très puissant… La suite de tes aventures me raconter tu dois.
-Bien Maître. Je finis par hanter le monde des Sith au-delà de la Bordure. Comme prévu j’y revis Revan et ce pauvre Squint, euh… Malak. Il m’a fait de la peine. Il était devenu une victime de notre plan. Un dégât collatéral. Et malheureusement ceci entraina des millions de morts.
-Ces choix, seul Malak les a faits.
-Quels choix Maître ? En avait-il seulement le choix ?
-Le Côté Obscur de Malak s’est emparé.
-Revan m’a parlé de ses doutes lors de sa mort.
-Si repenti il s’était la Force rejoint il aurait.
-En a-t-il seulement eu le temps de se repentir ? L’avenir nous le dira peut-être. Après tout Ajunta Pal l’a fait bien des années après sa mort.
-Encore sous le choc tu es. Le temps aussi te donner tu dois.
-Oui Maître. La suite vous la connaissez.
-De Brianna également me parler tu dois.
-De Brianna ? Pourquoi donc Maître ?
-La réponse tu connais. Bastila et moi un danger dans cette relation entre vous vu nous avons. D’ailleurs de te lier avec une femme jamais t’en dissuader je ne saurai.
-Comment donc ?
-Si amants vous êtes l’Ordre en mesure d’y résister ne sera pas.
-Nous n’avons pas de tels sentiments.
-Notre avis ce n’est pas. Honnête jusqu’au bout avec moi être tu dois.
-Eh bien. Nous avons été attirés l’un par l’autre, c’est vrai. Mais c’est du passé. Nous avons reconnu tous deux que c’était une erreur.
-De toi sûr tu n’as pas l’air.
-Nous ne sommes plus des enfants. Quelque chose doit probablement rester au fond de nous mais cela tend à disparaître. Une fois Brianna dans les bras de Lynn, ce sera passé.
-Pour Maître Brianna oui peut-être si toujours en vie Lynn après ce conflit se trouve. Mais pour toi ?
-Il n’y a que deux issues Maître. La réussite dans ma quête ou… la mort.
-Pour une compagne trouver, la guerre une bonne période n’est pas.
-Je ne suis pas d’accord. C’est pendant les guerres que Revan et Lynn ont rencontré leurs moitiés. C’est à la guerre que je rencontrerai la mienne. J’en suis persuadé.
-Puisse la Force raison te donner mon jeune élève. Le destin de tous probablement en toi tu portes.
-L’idée de voir ma vie soumise à une destinée en tant que telle n’est pas mienne. Nous ne sommes pas les pantins de qui quelque entité que ce soit.
-Libre à chacun de penser il est. Ceci aussi je sais que tu respectes.
-Si j’ai appris une chose, c’est que l’univers n’est pas tout blanc ou tout noir.
-De la doctrine de Jolee tu te rapproches.
-Je pense qu’il est sur la bonne voie. Mais je ne dis pas qu’elle est étroite. Nos talents sont exacerbés par les pouvoirs de nos ennemis. Pas même la fin de la Force ne pourrait faire disparaître Jedi et Sith. La fin de l’un des ordres entrainerait celle de l’autre car la vraie mort est la fin de l’identité. Sans identité à laquelle se comparer on perd ses propres références. Les deux ordres sont faits pour exister de concert, aussi ennemis soient-ils. Là fut la grande erreur de Kreia : le danger d’une Troisième Voie étroite et exigüe.
-Pensif je suis Galaad. Tes paroles en moi un écho ont trouvé. Pour la première fois depuis des centaines d’années l’impression qu’en quelqu’un d’autre un Maître j’ai trouvé.
-Nous avons tous eu un jour un Maître duquel recevoir des enseignements. C’est notre capacité à progresser.
-Sans doute raison tu as.
-Je voudrais à présent vous poser une question.
-Oui ?
-Pourquoi me demander de faire équipe avec Bastila ?
-La raison je t’ai donné. Tous deux sur le front pour combattre êtes faits. Mais maintenant que j’ai tout ceci entendu, plus aussi sûr je ne suis. Y penser à nouveau je dois. La désagréable sensation j’ai que plus puissant tu deviens, plus ton besoin en l’âme sœur trouver également tu as. Maintenant seul tu dois me laisser. Ton groupe de combat préparer tu dois. Plus tard encore le modifier nous pourrons.
-Bien Maître.
-Galaad ?
-Oui ?
-Un bon garçon tu es.
Vandar fit un petit clin d’œil et un sourire de fierté. Son ancien élève lui répondit par un sourire. Triste.
Ë
-Amiral, le lieutenant Seb’y Alz Ace est de retour.
-Qui c’est encore celui-là ?
-Mais amiral… c’est le Leader Jour de Colère !
-Ah parfait !!! Faites-le entrer !!!
Seb entra sur la passerelle où s’affairaient quelques officiers de pont et des droides astro mécanos qui réparaient les dégâts subits par le croiseur.
-A vos ordres, amiral.
-Repos. Vous allez bien ?
-Mieux que mon ailier, amiral. Le sergent Hayz est mort. Il n’a pas survécu à ses blessures reçues à la bataille de Tatooine.
-Je suis désolé.
-Cela fait partie des risques, amiral.
-Pour votre héroïsme lors de cette bataille, je vous nomme capitaine. Vous aurez désormais sous votre responsabilité l’ensemble complet de l’escadron Jour de Colère.
-Merci, amiral. Puis-je échanger mon augmentation contre une faveur ?
-Cela dépend, lieutenant.
-Je voudrais pouvoir bénéficier d’une permission exceptionnelle pour apprendre la nouvelle à la sœur de mon sergent à l’académie.
-Elle est élève-pilote ?
-Oui, amiral. Il m’a demandé de lui transmettre ses derniers sentiments et de veiller sur elle.
-Vous n’avez pas besoin d’une faveur, lieutenant. Vous partez sur le champ pour la Maison Bao-Durr afin d’accroitre les effectifs de notre flotte. Vous y rencontrerez donc la sœur de votre ami.
-Je vous remercie, amiral.
-Ne soyez pas étonné si elle rejoint votre escadrille.
-Je voyais plutôt un poste sur un croiseur pour elle.
-Si vous voulez veiller sur elle, mieux vaut le faire à ses côtés. A votre place je ferais plus confiance en ses capacités qu’en celles de quelqu’un d’autre.
-L’idée parait être bonne.
-Nous sommes donc d’accord. Vous allez de ce pas prendre votre escadrille au complet et rejoindre l’académie de pilotes d’Iridoria. Un transporteur doit y arriver pour récupérer les élèves et les ramener sur Korriban où ils prendront possession de leurs appareils. Votre mission consiste à escorter le convoi.
-A vos ordres, amiral.
-Bonne chance lieutenant et faites gaffe à vos fesses.
Seb salua et s’en retourna. Après tout ce n’était peut-être pas plus mal que Jenn rejoigne sa formation d’autant plus qu’il savait qu’elle était aussi douée que son frère, voire plus. Et comme elle lui avait toujours plu cela faisait une raison supplémentaire de rester ensemble. Mais il lui fallait encore lui apprendre la triste nouvelle de la mort de Hayz et ça ce n’était pas gagné.
Il regagna les dortoirs des pilotes, boucla ses maigres affaires et prit le chemin des salles de briefing où il retrouva ses hommes. Après un bref exposé de la mission, ils se donnèrent rendez-vous au pont d’envol. Puis les dix-huit chasseurs qui restaient de son escadrille décolèrent et mirent le cap sur Iridoria. Cap que suivait également un autre vaisseau de transport en provenance de Coruscant et qui y emmenait un jeune Twil’ek prometteur pour postuler à cette même académie. Quelqu’un qui avait de peu banal le fait d’avoir capturé le premier appareil ennemi de cette guerre. Il s’appelait Nico Senvi.
Pendant ce temps, Carth et Atton étaient toujours sans nouvelles de leur commandement. Celui-ci en fait tardait à avoir la décision du Chancelier quant à la suite à donner aux hostilités. Pourtant ils avaient déjà commencé à faire bouger les flottes de la République pour minimiser au mieux les effets d’une nouvelle attaque surprise. Korriban restait de par son histoire un endroit stratégique et une cible de choix pour les Sith. C’est pour cela que la République y avait installé sa seconde plus grosse flotte et placé l’environnement sous contrôle permanent des Jedi. Maître Vandar y faisait des passages réguliers mais c’est Visas qui y avait établi sa demeure dans l’ancienne académie Sith. Et son padawan n’était autre que Dustil Onasi, le fils de Carth qui avait faillit être élève en ce même lieu dans d’autres temps, du Côté Obscur.
Désormais tous deux y recevaient des Jedi en formation. Les sensibiliser à l’attrait du Côté Obscur pour mieux le combattre était la spécialité de ce centre. Et le parcours didactique dans la grotte était le point culminant de l’enseignement. La visite des tombeaux des anciens seigneurs Sith faisait partie de la formation. De temps en temps on croisait le fantôme d’Ajunta Pal qui lui s’était repenti grâce à Revan il y a quelques années. Il n’était plus apparu jusqu’à ce que l’académie soit installée. Et depuis, il venait de façon sporadique faire part de son expérience aux novices. Jamais on n’avait observé cela ailleurs.
Ë
Revan sortit presque enchanté du Conseil. Ainsi une nouvelle aventure avec ses amis commençait et cela lui faisait réellement plaisir. Revoir des visages familiers presque sortis d’une autre vie. Presque dix ans avaient passé. C’était reparti pour ce qu’il appelait « la castagne ». Que du bonheur pour Revan qui avait appris à force à aller à l’essentiel. Mais alors qu’il discutait avec Canderous, son garde du corps casqué accouru.
-Mandalore, je dois vous parler seul à seul.
-Les deux guerriers s’éloignèrent un peu du groupe.
-Eh bien ? Qu’y a-t-il de si urgent ?
-Une flotte ennemie vient de faire son apparition dans le secteur d’Ondéron.
-Comment ? De quelle taille est-elle ?
-Cinq à six groupes de combats.
-Nom d’un Tarrentek ! Cinq à six groupes ? Et que font-ils ?
-Pour le moment ils n’ont pas montré de signes d’agressivité mais apparemment ils sont en train de se mettre en place. Dxun me demande quelle position ils doivent adopter.
-Je vais les contacter, il faut que nous nous préparions à un assaut. Quelles sont nos forces républicaines sur place en ce moment?
-Une flotte composée de deux groupes l’un avec des Death Shadows et l’autre avec le modèle standard de la République. Mais aucune force terrestre si ce n’est l’armée ondéronienne.
-Je vais prévenir le quartier général qu’ils doivent se tenir prêts à attaquer massivement l’ennemi s’ils deviennent trop oppressants. Parce que s’il s’agit d’une flotte d’invasion nous aurons le plus grand mal à résister une fois les combats au sol engagés. Fais préparer notre navette, nous allons partir dès que je les aurais contactés.
-Bien Mandalore.
Mais alors que le garde du corps de Canderous partait dans une direction différente de celle de son chef, Galaad le croisa. Puis ce dernier s’arrêta et se retourna pour regarder le guerrier s’en aller. Il lui avait trouvé un rien de curieux sans arriver à en déterminer la raison exacte. Certes c’était la première fois qu’il voyait une armure à ce point brillante mais il y avait autre chose. Celui-ci s’arrêta également se sentant observé mais demeura immobile. Une voix interpella soudain Galaad devant lui.
-Galaad ! Mon frère ! fit Revan. Viens dans mes bras que je t’embrasse !
Le jeune Jedi quitta un instant des yeux le Mandalorien pour faire l’accolade à son vieil ami et lorsqu’il regarda à nouveau, le garde du corps de Mandalore avait disparu.
Le soir s’était installé depuis peu. Les derniers rayons du soleil qui balayaient le haut de la Tour Jedi venaient de se rétracter. La pénombre envahissait les environs comme un virus contamine un organisme. Soir d’adieux. Tout le monde se préparait à partir pour sa mission. Revan venait de quitter Bastila qui rejoignait en ce moment même Galaad sur leur plateforme d’envol. Pour peu de temps certes, puisque bien que voyageant dans des vaisseaux différents, ils s’apprêtaient à mener le plus grand combat de leur vie. Elle se sentait déjà seule, mais elle ne l’était pas. Et elle ne le savait pas encore.
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Revan pensait déjà à la meilleure façon de couper l’herbe sous le pied des Sith. Il connaissait bien leurs forces et pour vaincre il lui fallait être plus mobile qu’eux pour combler leur infériorité numérique. Mais alors qu’il marchait vers ses premiers combats depuis bien des années, une voix l’attira dans une petite impasse de service.
-Revan ?
-Ah, Lynn, c’est toi ?
-Oui.
La Jedi encapuchonnée parlait à voix basse.
-Pourquoi fais-tu tant de mystères ?
-Parce que ce que j’ai à t’apprendre doit rester entre nous pour le moment.
-Viens-en au fait.
-C’est au sujet du troisième membre de notre Triade. Et à celui de l’Anguille.
-Eh bien ?
-Curieusement lors des analyses, le labo a cru faire une erreur dans le choix des échantillons. Mais après vérification, ils en arrivent à la même conclusion : le sang est le même.
-Comment ?
-Oui tu as bien entendu.
-Galaad EST l’Anguille ?
-Non, non. C’est ce que j’ai aussi cru au début. Mais la vérité est pire.
-Alors ce sont des jumeaux monozygotes ?
-Non. Pire que cela. Nous avons poussé nos analyses plus loin.
-Je ne vois pas.
-Ils sont pareils. Exactement pareils. COPIE conforme.
-Non ?! Des … des… des clones ?
-Oui.
-C’est impossible.
-Et pourtant si.
-Mais lequel est l’original ?
-Ca nous ne savons pas encore. Mais je penche pour Galaad. Toi aussi n’est-ce-pas ? A moins qu’il y en ait un autre. Un sujet originel. Ou des autres.
-Mais quelle est cette farce ?
-Quelqu’un se joue de nous. On ne sait rien de la jeunesse de cette Anguille. Ni de ce que Galaad a manigancé lorsqu’il était seul.
-Tu veux insinuer qu’il se serait – ou aurait été - copié à ce moment ?
-Curieux cet argent soudain chez l’Anguille n’est-ce-pas ?
-Es-tu sûr de ce que tu avances ?
-Oh non mais regardons les choses en face. Les holocrons cachés sur Tatooine au même moment que l’invasion ; et sur quelle planète rappelle moi !
-Tatooine !
-Et cette gêne avec Brianna as-tu remarqué ?
-Pas particulièrement. Mais tu la connais mieux que moi.
-Et il y a plus grave encore.
-Se peut-il ?
-Je sais de source sûre qu’il nous a bernés sur ses dates de découverte du Stardust Knowledge. Il a eu le temps d’en apprendre bien plus que ce qui a bien voulu nous dire.
-Comment sais-tu cela ?
-Brianna m’a parlé de son duel à mains nues avec lui. Il sait contrôler le temps. Il utilise une méthode, comment dire ? Une sorte de MTC, Micro Time Control : il dresse une barrière dimensionnelle dans le temps entre lui et son adversaire. Il peut ainsi porter plusieurs coups alors que son ennemi ne peut en faire qu’un.
-Est-possible ?
-Tu connais aussi bien que moi les influences du Côté Obscur qui règnent sur Yavin IV. Et son vaisseau en forme de reptile volant? D’où vient-il exactement ? Il ne nous l’a jamais dit.
-Nous ne lui avons jamais demandé.
-La belle affaire !
Revan était perplexe comme jamais. Se pouvait-il que...
-Oui Revan. Il faut envisager qu’il soit de l’autre côté. Il a pu nous trahir. Et tenter de retourner Brianna contre nous.
-Tu divagues.
-Non c’est toi qui te berces d’illusions. – c’était une des expressions favorites de l’Exilée - Rends-toi à l’évidence, il est devenu un danger pour nous.
Revan avait du mal à encaisser la remarque. Galaad et lui étaient comme des frères. Mais s’il se trompait ?
-Que fait-on ?
-Il faut le prendre par surprise, au dépourvu.
Revan réfléchit un instant. Cela n’était pas croyable. Ou pas souhaitable ?
-Nous devons en aviser Maître Vandar avant.
-Il est trop tard pour cela. Il est en entrevue avec le Chancelier depuis des heures. D’ailleurs ça ne me plait pas non plus. Ca voudrait dire que la République tarde à agir. Le temps travaille contre nous.
-Ce Chancelier est une mauviette. Il n’a pas les qualités pour mener les débats du Sénat.
-Ce n’est pas le plus gros problème. On a fait sans autrefois.
-Non ! Pas sans la République ! Sans le Conseil.
-Allons. La République, les Jedi, c’est pareil. Ils ne font rien l’un sans l’autre au fond. Maintenant encore plus.
-Notre plan fonctionne à merveille. N’allons pas risquer de le compromettre pour de simples suppositions. Je crois surtout que ta Brianna t’est montée à la tête.
-Tu veux que je te rappelle qui a été sa compagne durant sa formation ?
Revan comprit très bien l’allusion et ne pipa mot. Lynn reprit.
-Il nous faut agir sur le champ. L’empêcher de partir. Et si nous nous trompons, il comprendra.
-Mais nous pardonnera-t-il ?
-Bien sûr. Il n’a personne d’autre que nous.
-C’est très risqué. Surtout s’il est devenu aussi puissant que tu veuilles bien le laisser entendre.
-C’est pour ça qu’il faut le stopper maintenant.
Revan réfléchit à nouveau un moment.
-Moi j’y vais. Fit Lynn. Fais ce que tu penses être juste en ton âme et conscience. Il ferait pareil. La République est au-dessus de tout. Le temps des sacrifices est venu.
Lynn s’en alla d’un pas décidé. Revan ne pouvait se résoudre à la suivre dans sa démarche.
Lorsqu’elle arriva sur la plateforme Galaad inspectait une dernière fois le Shining Ghost. Il vit arriver l’ancienne Exilée et comprit de suite que quelque chose clochait. Autour de lui, l’endroit venait de se vider. Des deux autres passerelles des groupes de Jedi arrivaient. Au début il cru qu’ils étaient venus parce qu’il courait un danger. Bao-Durr apercevant la scène sortit du vaisseau du Jedi Poète accompagné de Bastila qui était déjà arrivée. Cela contraria Lynn qui ne pensait pas la voir ici à ce moment.
-Que se passe-t-il donc Lynn ? fit Galaad en rigolant. Les Sith comptent m’enlever ? Ils ne me supporteront pas !
-Nous avons à parler toi et moi. Répondit-elle sèchement.
Tous s’étaient arrêtés. Galaad nota la posture qu’avaient prise les Jedi et son amie. Il fronça les sourcils.
-Je n’aime pas le ton que tu emploies avec moi.
-J’emploie le ton que je veux. J’ai besoin d’explications.
-Le temps est à l’action. Tu patienteras.
-Tu vas m’accompagner. De gré ou de force. Dit-elle en alluman son sabre laser à la lame argentée.
Galaad se mit à reculer doucement en formant un arc de cercle. Il réagissait à l’instinct. En d’autres temps il aurait plié. Mais il avait changé. Il n’était plus aussi docile. Il avait mûri.
-Je ne crois pas. Je ne sais pas ce que tu as en tête mais ça ne me dit rien de bon. A ta place je m’en irais.
-Ce n’est pas possible Galaad.
Cette voix ! Dans son dos. C’était celle de Revan.
-Non… Tu ne vas pas me dire toi aussi que tu veux me « causer ».
-Tu nous dois des éclaircissements.
-Non. Vous faites fausse route. Vous ne donnez pas le temps au temps.
Bastila n’en croyait ni ses yeux ni ses oreilles. Devant elle à l’instant la Triade Jedi était en train de se briser. L’Iridonien n’en revenait pas non plus. A ce moment précis, voilà quelle était la situation : d’un côté Athkyn et trois chevaliers Jedi dont un Dévaronien et un Bith. Sur la seconde passerelle, cinq chevaliers dont deux très jeunes novices et sur la dernière, Revan avec Mira, une padawan Togruta et HK47. Entre eux dans la nasse, Bao-Durr qui se portait désormais vers Lynn lui présentant son dos en signe de soumission et Bastila isolée mais vite rejointe par les novices. Et Galaad seul. Il continuait de reculer en décrivant désormais des arcs de cercle d’un côté, puis de l’autre, arrivant finalement avec discrétion à un saut de chat de la passerelle de son vaisseau.
-Arrête-toi Galaad tant qu’il en est encore temps. C’est ta dernière chance. Dit Lynn.
Bastila pourtant posée, presque prise de panique se précipita vers Revan en criant
-Mais qu’est ce qui vous prend à tous ??????
Tout se passa alors extrêmement vite.
Galaad bondit dans son vaisseau en verrouillant derrière lui alors que Revan se portait en avant d’un bond de Force pour le stopper mais bousculé par Bastila qui le ralentit. Lynn était encore trop loin pour intervenir mais pouvait encore empêcher cette fuite. C’était sans compter sur la merveille qu’était le Shining Ghost : lorsqu’il montait la passerelle Confiance avait capté la voix du Jedi Poète qui avait hurlé « décollage d’urgence ». Elle avait alors appliqué la procédure pour se mettre immédiatement hors de danger. Et c’est soudain pétrifiées sur place que toutes les personnes sur la passerelle regardèrent le Shining Ghost s’en aller dans le ciel noir de Coruscant.
-Nous devons faire donner la chasse ! dit Lynn en rengainant son arme.
-C’est inutile. Fit Revan. Il est trop tard.
-Vous allez enfin me raconter ce qu’il se passe ici ???? demanda Bastila ébahie.
Revan et Lynn se regardèrent et s’en allèrent.
-Suis-nous. Dit le mari de la jeune Jedi. Et amène Brianna avec toi. Ca la concerne aussi.
Quelques minutes plus tard, lorsque l’embarcadère fut vidé de ses occupants, une petite forme encapuchonnée dans une bure kaki que personne n’avait remarquée, sauta habilement d’une statue et disparut dans le Temple Jedi en silence.
Pendant ce temps, Maître Vandar avait rencontré le Chancelier et ses conseillers. Il avait été abasourdi par l’immobilisme du système : avant que le Sénat ne se consulte, le Chancelier voulait qu’une commission d’enquête fasse toute la lumière sur les éléments actuels.
Le doyen du Conseil avait beau mettre en garde les politiciens s’appuyant sur l’escarmouche qui avait eu lieu au-dessus de Tatooine, il n’était pas arrivé à les convaincre de suite. Autrefois la République était plus réactive. Mais s’étant par plusieurs fois tirée d’affaire en peu de temps, elle se croyait devenue invincible.
Elle oubliait le sacrifice consenti par les Jedi pour arriver à ce résultat. Et surtout ô combien de chance elle avait bénéficié pour arriver à ses fins.
Cette fois ci c’était donc Maître Vandar qui maugréait.
-Une commission d’enquête ! Une commission d’enquête ! Fous ils sont devenus. D’un coup de blaster dans les fesses besoin ils auraient. Jamais la guerre de près ils n’ont vu. Des temps difficiles nous vivons.
-Des temps bien étranges, Maître.
-Oh ! Y’Osh. Pas encore parti tu n’es ?
-D’un incident bien grave j’ai à vous parler.
-De quel genre ?
-De celui qui pourrait bien la guerre nous faire perdre.
Et le chevalier expliqua à son maître ce qu’il avait observé du haut de sa cachette sur la plateforme sud.
-Revan d’urgence voir il faut. Dit Vandar.
-Peut-être de savoir s’il va vous en parler attendre nous devrions.
-Hum. Raison tu as. Comme si de rien n’était faisons et le voir partir allons.
Ils se rendirent donc à la plateforme de Revan.
-Ah Maître Vandar, je dois vous parler. Une chose grave est arrivée.
Et Revan s’éloigna avec le doyen des Jedi pour discuter sans être entendus.
-Galaad s’est enfui.
-Enfui dis-tu ?
-Oui. Nous avons découvert qu’il a bien plus de choses en commun avec l’Anguille que nous le pensions au départ. Mais plus grave, nous pensons qu’il sert en secret le Côté Obscur.
-Que racontes-tu là Revan ?
-Oui Lynn et moi pensons qu’il nous a délibérément menti en ce qui concerne son périple avant que nous nous rejoignions au-delà de la Bordure Extérieure. En particulier au sujet de Yavin. Nous pensons qu’il a appris des choses qui servent les Sith.
-La question lui as-tu posée ?
-Oui. Il refuse d’y répondre.
-Songé as-tu à la façon de la lui poser ? Galaad jamais une conversation refusé il n’a.
-Voici encore un élément qui ne me rassure pas.
-Quelle certitude as-tu. De faire attention avec ton ami Athkyn tu ferais bien. Galaad bien je connais puisque mon élève il a été. Si ce que tu dis est vrai, peut-être pensé a-t-il que prêts pour ces explications vous n’étiez pas.
-Vous savez quelque chose que j’ignore.
-Hum. A Bastila te fier tu dois. Elle et Galaad très proches à un moment clef de leur vie ils ont été. Cela tu le sais. Mais si elle pense qu’un danger il y a, raison aussi lui donner il faut.
-Mais …
-Il n’y a pas de mais Revan. A Galaad faire confiance tu dois. Comme lui à toi il a fait. Ne pas le juger sur des suppositions tu dois. Comme cette Anguille. Des faits avérés en tes mains avoir il faut. Hum ?
-Un fait me trouble cependant sur ses pouvoirs.
-Entendu assez aujourd’hui j’en ai. Réfléchir un peu à cela et accomplir ta mission tu dois. Quand calme et avisé tu seras, me contacter tu pourras. La République compte sur nous.
-A ce sujet Maître quelle est la décision du Chancelier.
-De nouveaux éléments besoin il a. Mais étrange cette attitude je trouve. Comme pressenti je l’avais, une menace inconnue mine la politique républicaine.
-C’est pour cela que vous avez besoin de Jolee.
-Oui de ce genre de situation l’habitude il a.
-Qui va retrouver Galaad ?
-C’est Galaad qui nous retrouvera.
-Et que faire de son équipage ?
-A toi la décision revient. A ton avis je me rangerai.
-Merci Maître. Que votre sagesse nous guide.
-Que la Force t’accompagne toi et les tiens, Revan.
-Que la Force soit avec vous Maître.
Après le départ de Vandar, Revan et Lynn se retrouvèrent une dernière fois pour discuter.
-Maître Vandar nous dit que nous faisons fausse route au sujet de Galaad.
-Et s’il se trompait ?
-Il nous demande de nous fier à Bastila.
-Je reste perplexe. Pourquoi ne nous a-t-il pas suivis? Il est plutôt du genre à respecter l’ordre et les procédures.
-Il a changé.
-C’est ce qui m’inquiète.
-Tu m’as mal compris. Il a grandi.
-Quel est ton plan ?
-Il faut attendre. Nous savons que la Force tend en permanence à nous rassembler tous trois. Donc nous le reverrons bien assez tôt.
-Où penses-tu qu’il soit allé ?
-Je n’en sais rien. Tu ferais quoi à sa place ? Tu connais bien ce genre de situation après tout, non ?
-Nar Shaddaa. C’est l’endroit idéal où se cacher. C’est le premier endroit où j’étais allée chercher les Jedi.
-Qu’est ce qui te dit qu’il veut se cacher ?
-Et sur Yavin IV ?
-Trop probable. Et pour y faire quoi ? Non, je crois que Maître Vandar a raison : nous devons nous concentrer sur nos tâches actuelles. Tu vas prendre la place de Galaad et emmener avec toi Bastila, Visas et Bao-Durr.
-Bien. On passe sur notre petite lune secrète ?
-Pourquoi pas ? Histoire de vérifier que notre flotte privée est prête. Nous allons demander à Canderous qu’il nous y envoie un équipage. Il n’aura qu’à prendre le Fossoyeur pour commencer. D’ailleurs où est-il passé bon sang ?
-Mais ? Il n’est pas avec toi ?
-Mais non !
-Il faut demander Juhani. Elle doit savoir.
-Elle n’est pas déjà partie pour Tatooine ?
-Non, elle nous aurait prévenus. Bon, rassemble les tiens et rejoignez nous à bord de l’Ebon Hawk. Je me renseignerai pendant ce temps.
-Ok.
-Et calme-toi. Nous avons agi peut-être à la hâte.
-Grmpf. Ah ! Encore un truc. Je pense vraiment qu’il y a quelque chose entre Brianna et Galaad. Plus qu’ils ne veulent bien laisser paraître. Toi tu … enfin…
-Oui c’est bon j’ai compris. Je tâcherai d’en savoir plus.
-Je ne voudrais surtout pas abuser.
-Allez casse toi et reviens vite. On a à faire.
Lynn s’éloigna en toute hâte pour rassembler ses troupes. Revan la regarda en rigolant. Il connaissait les craintes de son amie. Le Jedi Poète n’était pas un coureur de filles mais il savait que lorsque son charme faisait effet c’était radical. Malgré les orientations sexuelles de Brianna. Il effaça ces images de son esprit et rejoignit son vaisseau.
Juhani fut enchantée de revoir Dustil. Elle ne l’avait rencontré qu’une fois brièvement sur Korriban alors qu’il était en formation chez les Sith. Maintenant il était devenu un chevalier Jedi accompli. Lui aussi avait reçu l’apprentissage de Maître Vandar jusqu’à ce que Visas ne vienne enseigner. Elle avait achevé sa formation et envoyé remplir différentes missions de maintien de l’ordre dont une notamment sur Kashyyyk où il bénéficia de l’appui de Jolee avec lequel il se lia très vite d’amitié. Lui aussi faisait partie du mouvement Troisième Voie. C’était un beau garçon qui avait toutes les qualités de son père et de sa mère. Beaucoup de filles lui auraient sauté au coup s’il n’avait pas été Jedi. Mais il imposait le respect de par sa stature musclée et son regard bleu froid et distant. C’était une force de la nature.
Et Maître Vandar confia donc un padawan à Juhani qui prit sous son aile un jeune Ithorien qui n’était autre que le fis de … Choddo Habat !!! Ce dernier avait toutes les qualités requises pour devenir Jedi mais il était trop attaché à ses projets de restauration et il se trouvait de toute façon trop vieux pour commencer une formation. Mais son fils par contre, Trochko Habbat avait les mêmes affinités avec la Force. Il représentait un grand espoir de gardien de la paix pour sa famille. C’était un grand honneur que de pouvoir intégrer cette formation. C’est Atton qui en avait eu l’idée après son retour de la destruction finale de Malachor V lorsque Lynn y affronta Kreia.
Avec la refonte de l’Ordre et ses besoins en candidats, elle se rappela de Choddo. Et de fil en aiguille c’est son fils qui intégra la formation auprès de l’académie de Visas. Il était très prometteur, présentant à la fois de grandes qualités de gardien (il maniait parfaitement un sabre laser dans chaque main) mais également de diplomate et surtout une utilisation exacerbée des pouvoirs de la Force. Lui aussi avait la capacité de pouvoir augmenter les « points de Force » d’un allié. S’il l’avait eu avec lui, Galaad aurait même pu lui apprendre à couper les liens de Force…
Toujours est-il que Juhani avait encore du mal à parler l’ithorien mais elle le comprenait parfaitement et leurs efforts conjugués suffisaient à leur compréhension.
-[Réclamation] L’idée de me faire voyager en soute dans cet engin est intolérable. Je crois que je vais plutôt rejoindre mon maitre.
-Oh HK47, tu ne vas pas commencer. Les Mandies ont déjà la gentillesse de nous avoir mis à disposition un de leurs Basilisks modifiés et toi tu fais la fine bouche. Après tout tu ne risques pas d’attraper de crampes toi !
-[Agacement] Et vous, vous ne risquez pas de vous geler les circuits.
-Ralalaaaaa !!! Cette voix est insupportable !!!
-[Acquiescement] Nous sommes bien d’accord sur ce fait. Je me demande toujours quelle idée ils ont eu là.
-Espérons que ce nous soit utile.
-[Mode transmission] Oui maître, elle est avec moi. J’envoie l’image holographique.
HK47 actionna un projecteur miniature qui diffusa l’image de Revan.
-Juhani. Je suis à la recherche de Canderous. Savez-vous où il se trouve ?
-Non Revan. Tout ce que je sais c’est qu’il est parti rapidement tout à l’heure après que son garde du corps soit venue le chercher.
-C’est étrange.
-Vous devriez vous adresser à Davrel sur Dxun. Je suis persuadée qu’il sait où il est.
-Je vais suivre vos conseils. Merci. Et que la Force soit avec vous.
-La Force soit avec vous tous Revan.
-[Mode transmission] Fin de la transmission. [Question] Avant que je monte dans cette valise volante telle une vulgaire boite de conserve, comment dois-je vous appeler ?
-Eh bien appelle moi par mon nom : Juhani.
-[Protestation] Il est évident qu’il n’en est pas question. Je crois que Maîtresse serait plus approprié.
-Oh non par pitié !
-[Proposition] Comme vous êtes mon maître provisoire et que c’est d’ailleurs désormais votre titre je crois que c’est ainsi que je vais vous nommer.
-Si ça te fait plaisir.
-[Résignation] Bien. Désactivez-moi donc à présent pour que je prenne la malheureuse place que l’on m’a attribuée.
-Ne t’inquiète pas. On se revoit bientôt. Et j’espère que cette fois ce ne sera pas de la chaleur dont tu te plaindras.
Et Juhani déconnecta le robot à la voix d’holocron rose pour le plier et le mettre dans une cantine qui trouva juste sa place dans la petite soute du Basilisk. Ce qui lui fit se demander où étaient à présent les pierres qu’elle devait ramener et dont Davrel avait dit qu’il pourrait suivre la trace. Mais l’heure de partir avait sonné et c’est pleine d’entrain pour remplir sa nouvelle mission que la Cathare fit décoller le superbe engin de guerre mandalorien qui déchira le ciel du son aigu de ses réacteurs.