Mon K.O.T.O.R. 3: La Triade Jedi
Chapitre 4 : Chapitre trois: Le Haut Conseil Jedi
Catégorie: G
Dernière mise à jour 08/11/2016 13:48
Kashyyyk. Planète des Wookies. Vastes forêts. Peuple fascinant.
On dit que chaque être humain y a son double parmi eux. Autrefois planète agricole du temps des Anciens Rakatas, les habitants y vivaient désormais libres, libérés du joug de la Czerka avec l’aide de Revan. La paix y était à présent revenue et les cicatrices effacées. Tout le monde y est désormais presque le bienvenu.
Et tous les padawans passent au moins une fois par Kashyyyk au cours de leur formation. Ils y rencontrent un Maitre Jedi un peu particulier. Celui que Bastila a nommé le Jedi Gris. Parce que pour lui tout n’est pas noir ou blanc. Parce que sa sagesse le place au-delà du simple choix entre le bien et le mal. Sa doctrine est que les choix se font en fonction des circonstances et que ce qui est mal pour une personne ne l’est pas forcément pour l’autre. Parce que cette notion est dépendante de l’éducation reçue et du contexte.
La tempérance. Un des clefs de voute de cette piste de réflexion.
Il était donc là à enseigner que chacun devait prendre en considération qu’un ennemi ne l’était que dans espace temps précis. Que les conflits déchiraient des peuples et en rapprochaient d’autres. Que la voie des Jedi et celle des Sith n’étaient pas les seules. Qu’il y avait une troisième voie. Et que celle-ci était peut-être celle de l’équilibre de la Force.
Jolee Bindo dispensait ce savoir pour l’Académie Jedi. A deux moments : aux jeunes padawans après leurs premières années de formation et avant qu’ils ne soient faits chevaliers.
Finalement beaucoup s’étaient demandé ce que Jolee était devenu. Et seuls Vandar et Bastila le savaient. Jolee était resté avec les Jedi jusqu’au départ de Revan avec lequel il s’était lié d’amitié entretenant une sorte de lien maître-élève.
Mais une fois parti, Jolee s’était vite ennuyé. Non qu’il n’ait pas assez à faire mais la motivation ne l’habitait plus. Et il était souvent en désaccord avec Vandar. Jolee n’aimait pas les conflits. Et lorsque Mission Vao fut de passage à Coruscant son envie de rejoindre Kashyyyk prit le dessus et il demanda congé à Vandar. Mais celui-ci ne l’entendait pas de cette oreille et il parvint à convaincre le Jedi Gris de continuer à prodiguer son enseignement sur la planète de son choix. Et lorsqu’eut lieu le conflit avec Darth Nihilus et Darth Sion, ce secret se révéla une arme passive inespérée et la petite clairière de Jolee se transforma finalement en camp réfugié pour Jedi. Ce grâce également à la forêt elle-même avec ses arbres Wroshyr hauts de plusieurs kilomètres, les masquant aux sens de tous et de tout.
En définitive, Kashyyyk était bien la planète de Jolee. Et il n’était pas seul. Puisque Zaalbar avait repris ses titres qui lui revenaient de droit, son père Freyyr était trop âgé pour assumer le rôle de leader de la planète.
Mission Vao estima que sa place était auprès de Zaalbar, bien que ce fut plutôt celui-ci qui devait demeurer aux côtés de la jolie Twil’ek, étant donné sa dette de vie. Mais Mission était une fille intelligente et dévouée ; c’est pourquoi elle décida de rester vivre sur Kashyyyk. De temps en temps, elle arpentait tout de même la galaxie.
Elle retourna notamment sur Taris qui était presque déserte suite au raid meurtrier de Malak en son temps. Ironie du sort, ce sont les Bannis qui avaient repris les rennes de la planète. Quelques Tarisiens avaient réussi à survivre en se réfugiant dans les niveaux inférieurs. Mais nombre d’entre eux avaient été les victimes des Rakgoules. Et même si le sérum permettait de soigner les blessés, il ne ressuscitait pas ceux qui s’étaient faits dévorés. L’ordre était assuré par les Bek Cachés. Mais Mission n’en avait pas appris plus à cette époque. Elle rechercha également son frère Griff mais ne réussit pas à le retrouver.
D’ailleurs son ex belle-sœur Lena n’avait plus jamais entendu parler de lui non plus. Elle qui avait miraculeusement survécu à l’assaut sur Dantooine avait fini par rejoindre Lehon, la planète des Rakatas près de l’ancienne Forge Stellaire et y avait établit une tête de pont touristique de la République.
Mission n’était plus l’adolescente de 14 ans qu’avait connue Revan. C’était désormais une belle jeune femme de 25 ans, toujours aussi espiègle.
Mais il s’agit là de choses dont Jolee se moquait bien. Car il demeurait préoccupé par les mouvements internes dans la Force. Des cauchemars le hantaient de plus en plus souvent. Avec des visions d’Exar Kun et de Nayama, sa femme qui avait rejoint le Côté Obscur. Et plus étrange de Marka Ragnos…
La dernière fois qu’il avait eu ce genre de visions c’était avant la venue de Revan. Il avait logiquement contacté Vandar pour lui en faire part.
Jolee se préparait donc à quitter sa planète d’adoption en compagnie de Mission dans un vaisseau de transport qui assurait la liaison avec Coruscant.
-Allez papy Jolee, dépêchez vous un peu, nous allons rater la navette.
-Eh dis donc ! Je vais t’apprendre le respect des anciens moi ! Bougonna le Jedi.
Mission éclata de rire.
-Vous ne changerez donc jamais non plus.
-Avec mon grand âge, ça me ferait mal. Et en plus tu es mal placée pour faire ce genre de remarques, petite effrontée.
Les deux amis rirent de bon cœur et ne cessèrent de se renarder tout le long du chemin qui les menait au spatioport de Kachirho.
-Vous avez eu raison de quitter la région de Rwookrrorro. Ici l’air marin vous fait le plus grand bien et ca vous change des années passées là-bas.
-Moui. Je crois que si Zaalbar n’était pas venu s’installer ici, je serai resté à mon ancienne maison. Je n’aime pas laisser les alentours d’artefacts du Côté Obscur sans surveillance.
-Mais Freyyr y veille, non ?
-Oui certes. Mais ce n’est pas un Jedi.
-A-t-on déjà vu un Jedi wookie ?
-Ma pauvre Mission, il faut sortir de temps en temps. Tu trouveras la réponse à ta question sur Coruscant à l’Académie de Bastila. Et tu risques d’être surprise.
Mission fut interrompue dans sa réflexion par le spectacle qui s’offrait à elle.
Ils étaient arrivés sur un promontoire qui donnait accès aux pistes pour les vaisseaux de petite taille. Et de là ils dominaient le fabuleux lagon de Kachirho. La vue était splendide sur cette baie au milieu de laquelle se trouvait la ville grouillante de vie, entourée des forêts mystérieuses et des majestueuses montagnes qui semblaient s’élever dans le ciel comme une ascension divine. Les nuages paraissaient être faits de coton et ponctuaient çà et là le bleu pur du dôme céleste. Les couleurs étaient si vives et si intenses. C’était la magie environnante de Kashyyyk qui contrastait tant avec le sombre des terres sacrées.
-Je comprends à présent pourquoi vous aimez tant cette planète. Fit Mission admirative.
-Autant que son peuple. Tu es bien placée pour le savoir.
La Twil’ek se contenta de sourire. Zaalbar lui manquait déjà. Elle s’y était tant attachée que c’était pénible de partir sans lui. Elle fut tirée de ses pensées par un individu de petite taille encapuchonné qui marchait vers eux. Jolee l’avait repéré depuis quelques secondes déjà et s’apprêtait à porter la main à son sabre lorsque celui-ci se découvrit la tête.
Ë
Galaad Doonz posa son vaisseau sur une des pistes d’Anachore. En sortant, le soleil soudain fit froncer les sourcils à Brianna. La chaleur réchauffa également son cœur. Cela lui rappelait le temps où elle vadrouillait avec l’Exilée.
Sur cette planète les combats avaient été particulièrement âpres : avec les Sith, les dragons Krath, les Génoharadans et les Hommes des Sables. Désormais, grâce à Revan, ces derniers vivaient en paix avec les colons de Tatooine. Les attaques avaient cessé et un petit commerce avait pris de l’ampleur. La communication se faisait par signes, le langage des Hommes des Sables restant toujours incompréhensible pour la plupart des gens.
Galaad s’acquitta du droit d’accostage puis ils se rendirent à la cantina pour prendre un peu leurs marques et se mettre au parfum des derniers évènements du coin.
Depuis quelques temps les affaires avaient pris bonne tournure car les Hommes des Sables avaient donné des tuyaux pour des filons de minerai non pourri. Cela profitait pleinement à la Triade car c’est elle qui détenait en secret comme d’habitude bien entendu – les droits d’exploitation et de foretage pour les mines. Les membres de la Czerka locale qui n’avaient pas abandonné la planète après le désastre de Kashyyyk s’étaient reconvertis dans ce travail honnête, bien plus lucratif et moins dangereux qu’à l’époque. Et finalement c’était l’ancienne responsable locale de l’organisation criminelle qui menait les opérations sur place. Elle avait l’avantage de bien connaître la musique.
Certains parasites étaient partis, de nouveau étaient apparus. Tatooine débutait un âge de prospérité qui attirait toutes sortes d’aventuriers, dont les moins aguerris ne revenaient jamais du désert. Parmi ces colons d’un nouveau genre, des archéologues bien sûr, suivant les traces de feu le père de Bastila, mais aussi des paysans, des banquiers, des investisseurs en tout genre, des pilotes de fonceurs, des chasseurs de primes…
Une espèce d’anarchie bon enfant s’était emparée de tout jusqu’à ce que Motta le Hutt mette le holà. Il prit les rennes d’un gouvernement de type féodal qui convenait bien à tout le monde et personne n’y trouva à redire. Il vendit son affaire de courses de fonceurs à un cousin de la famille des Jabba car les affaires des Hutt restaient affaires des Hutt et toujours dans la même famille.
Galaad était bien au courant de la situation économique. Ce qu’il lui fallait c’était pouvoir approcher les Hommes des Sables en douceur sans faire de vagues. Et comme il n’avait pas HK47 sous la main pour servir d’interprète, il lui fallait trouver un droide de protocole quelconque. Car il était en possession du vocabulateur nécessaire à installer pour permettre d’utiliser leur langage.
La tenue de Jedi étant peu recommandable en de telles circonstances, il avait opté pour son look décontracté comme sur Telos. Brianna quant à elle avait dû faire de même et c’est en tant qu’historiens de l’art qu’ils se déplaçaient dans Anachore.
Mais Galaad avait du mal à résister à l’attirance qu’l avait pour les jolies jambes de sa comparse Jedi, qui sentait bien le poids de son regard et qui ne faisait rien pour arranger les choses. Surtout que pour être plus crédibles, ils devaient avoir l’air d’un couple et c’est avec beaucoup de satisfaction que Brianna passa son bras droit autour de la taille de Galaad au sortir de la cantina. Et si lui, essayait tant bien que mal de jouer le jeu, elle y prenait un réel plaisir.
-Vous ne m’avez toujours pas dit comment vous comptiez vous y prendre pour donner les artefacts aux Hommes des Sables.
-Il nous faut rentrer en contact avec la bonne personne afin de rencontrer leur chef. Et ce n’est pas chose évidente.
-Et pourquoi ?
-Ils ont beau s’être assagis, ils n’en sont pas forcément plus faciles à pratiquer. La moindre étincelle peut replonger la planète dans ce conflit.
-Mais vous ne les connaissez pas si bien que cela alors finalement. Alors que moi je sais où se trouve leur village dans le désert.
Galaad rit.
-Ma pauvre amie, vous n’êtes pas aussi au courant que cela. Depuis que les relations se sont améliorées, une partie d’entre eux vit à Anachore et dans les autres villes. Mais le village que vous aviez visité en votre temps n’existe plus. Paradoxalement ils l’ont quitté comme pour mieux se mettre à l’abri. Et on ne sait pas où. Enfin à part quelques uns.
-Lynn m’avait dit qu’ils avaient survécu à l’invasion des Rakatas en se cloitrant sous terre. C’est peut-être ce qu’ils ont fait.
-Vous verrez bien. Fit-il pensif, en fronçant les sourcils.
-Que craignez-vous ?
-J’ai peur que nous ne puissions pas les leur déposer à temps.
-Une attaque Sith ? Ici ? Sur Tatooine ?
-Rien ne les arrête Brianna. Surtout pas un caillou comme Tatooine. Mais nous avons une chance.
L’Echani resta muette. Elle regarda autour d’elle. Quelque chose n’allait pas. Elle se sentait épiée.
-Vous sentez ? demanda-t-elle ?
-Hum. Oui. Ca sent la crotte de Bantha dans le coin…
Brianna leva les yeux au ciel.
-Mais non andouille ! Il y a autre chose.
L’inquiétude de sa comparse secoua tout à coup Galaad. Oui en effet des yeux invisibles semblaient les suivre.
-Un traquen....
Mais Galaad n’eut pas le temps de finir sa phrase que Brianna lui sauta au cou et l’embrassa avec passion. Il comprit qu’il y avait du monde à proximité à tromper et se laissa faire. Mais quand elle se décolla de lui, il la retint, la regarda au fond des yeux et l’attira à lui pour un second baiser et posant ses mains sur ses fesses, ce qui la fit tressaillir.
Brianna ne trouvait pas la volonté en elle pour le repousser et au contraire se complaignait dans cette situation.
-Depuis quand les Jedi s’embrassent-ils? demanda une petite voix en jawa.
Ils restèrent perplexes. Le petit être les regardait de ses yeux brillants.
-Je suis Iziz, un ami des Jedi depuis qu’un d’entre eux a sauvé des amis à moi il y a quelques années ici.
-Revan. Tu connais Revan.
-Il parait que c’est son nom. Iziz peut vous aider ici si vous le souhaitez. Il connait la ville comme sa poche et le désert comme sa capuche.
-Nous sommes à la recherche d’un droide de protocole. Le vieil Ithorien a-t-il toujours son magasin ici ?
-Non. Vendu magasin. Mais tu as beaucoup de chance. Il l’a vendu à un ami à moi. Je peux vous emmener.
-Suivons-le murmura Brianna.
-Attends. Qu’est-ce qui te fait croire que nous sommes Jedi ?
-Iziz observateur. Iziz a vu la forme de sabre sous les vêtements.
Les deux amis se regardèrent en faisant une petite grimace. Ils se sentaient quelque peu démasqués. Mais leur regard changea et ils rougirent tous deux.
-Venez venez, Iziz vous emmène chez son ami.
Ils suivirent le petit être à travers la ville. Brianna avait beaucoup de sympathie pour les Jawas. La provenance de leur marchandise n’était pas toujours dénuée de suspicion, mais leur gentillesse n’avait d’égal que leur sens aigu du commerce.
Anachore n’avait pas fondamentalement changé depuis la venue de Revan. Certes elle s’était considérablement agrandie. Le spatioport accueillait désormais les plus grands vaisseaux de transport de la galaxie et était conçu de sorte à pouvoir en recevoir de plus grands encore à l’avenir.
Mais le côté « gros village » avait été conservé et Brianna avait beaucoup de plaisir à arpenter ses rues. Plus fréquentées qu’autrefois, elles n’en n’avaient pas pour autant perdu en sécurité et ça et là on croisait des escouades de soldats de la République. Comme celle qui se rapprochait d’eux. Au début Galaad n’y fit pas attention, mais quand ils changèrent légèrement de cap et pressèrent le pas, il s’en rendit compte. Et à voir leurs yeux pétillants et avides, il comprit que c’était après Brianna qu’ils en avaient.
-Eh qu’avons-nous là ? Une belle donzelle et son chien-chien Kath accompagnés d’un nain.
-Nous ne voulons pas d’ennuis sergent. Dit Galaad à voix basse.
-Toi je ne te parle pas le clochard !
Iziz fit quelques pas vers les soldats mais l’un d’eux l’envoya valdinguer d’un coup de pied sans prévenir. Le pauvre petit Jawa alla rouler dans un coin tandis que Brianna se précipitait vers lui. A ce moment, le plus costaud des militaires lui barra le passage de son bras.
-Non ! cria Galaad en voyant le regard de son amie noir de colère et devinant ses desseins.
Mais il était trop tard et Brianna empoigna le seconde classe qui se retrouva plaqué au sol avant même de se rendre compte de la prise.
Galaad grinça des dents et propulsa un coup puissant et rude sous la mâchoire du sergent qui dirigeait la main droite vers son arme. Sous l’impact il perdit connaissance. Avec deux doigts le Jedi aveugla le plus proche de lui et d’un coup de plat de la main dans la trachée lui coupa la respiration. Il n’eut pas le temps de s’occuper du dernier que Brianna lui avait déjà démit le genou avant de lui couper la circulation des deux jugulaires ce qui lui fit perdre connaissance.
Brianna arriva au chevet d’Iziz qui se redressait encore tout chancelant. Elle l’attrapa dans ses bras et couru se mettre à l’abri. Galaad aurait bien voulu réveiller les trois inconscients pour leur faire oublier leur mésaventure mais déjà du monde commençait à s’attrouper.
Il s’enfuit donc aussi à toutes jambes rejoindre ses camarades.
Une fois hors d’atteinte Brianna reposa leur ami Jawa.
-Iziz vous remercie pour votre assistance. Il saura s’en rappeler.
-Moi aussi je saurai m’en rappeler, dit Galaad à l’attention de Brianna. Mais bon sang qu’est-ce qui t’a pris ??? J’aurai pu nous débarrasser d’eux par un subterfuge ! Tu voulais prouver quoi ?
-Je … je ne sais pas ce qui m’a prise. Quand j’ai vu Iziz à terre et ce gars me barrer le chemin, mon sang n’a fait qu’un tour.
-Non ce n’est pas vrai ! Je t’ai vue. Tu as eu le temps de réfléchir une fraction de seconde avant. Et tu l’as aligné gratuitement.
-Je suis désolée, pardonne moi.
-Ce ne sont pas des Sith ! Et même ! Sur Manaan, on se serait fait coffrer. Contrôle-toi bon sang.
-Oui … euh … je vais me contrôler. La gorge de Brianna se serra.. Jamais elle n’aurait dû agir de la sorte et elle s’en voulait. Une part d’elle l’avait poussée à s’y prendre ainsi. Une part qu’elle n’avait plus affrontée depuis longtemps. Et cela lui faisait peur. En elle, le Mal avait pris le dessus cette fois-ci.
Galaad perçut qu’il l’avait peut-être lui aussi un peu plus secouée que de raison. Il alla pour la cajoler mais elle le repoussa et poursuivit son chemin. Il regarda Iziz et haussa les épaules.
-Allons Iziz, conduis-nous auprès de ton ami.
Ë
Au bout d’une bonne heure de salamalecs et de joyeuses empoignades, le Conseil s’était réuni sous la présidence de Maître Vandar. Etaient alors présents Maître Revan, Maître Bindo, Maître Visas, Maître Shan, Maître Juhani et Maître Athnox. Ces deux dernières étaient tout juste arrivées de Dxun et n’avaient même pas eu le temps de s’installer.
Vandar prit la parole.
-Aujourd’hui réunis tous ensemble pour la première fois nous sommes.
Les regards se tournèrent vers les deux sièges vides. Revan déclara :
-Maîtres Doonz et Brianna sont encore en mission. Ils devraient nous rejoindre dans peu de jours.
-Bien. Droit au but allons. De la menace parler nous devons. Maître Revan nous vous écoutons.
Revan se leva. Son charisme était phénoménal. Il n’était vêtu que de sa bure d’apparat mais il impressionnait de puissance.
-Certains d’entre vous ont entendu un tas de rumeurs au sujet de ma disparition ou ont émis certaines hypothèses. Ce que je vais vous exposer aujourd’hui ne doit pas sortir du Conseil. Cela commença il y a bien longtemps quand Malak étaient encore mon ami. Quand la guerre contre les mandaloriens n’avait pas encore commencé.
Et Revan exposa sa rencontre avec Lynn et Galaad, les guerres mandaloriennes, la formation de la Triade Jedi et ses ramifications, son histoire comme Seigneur Noir des Sith, son « retour » vers la Lumière, ses aventures jusqu’à la mort de Malak. Puis il raconta ses cauchemars et le retour petit à petit de toute sa mémoire.
-Je me suis aussi rappelé que l’Empire Sith - le vrai - existait encore. Qu’il vivait quelque part au-delà de la Bordure extérieure. Que j’avais vu d’autres forges stellaires. Que d’autres seigneurs Sith plus anciens étaient toujours actifs. Je devais y retourner. Je devais retrouver toute ma mémoire. Et pour ce faire, il me fallait être seul. Je ne savais à quoi m’attendre exactement. Emmener quelqu’un avec moi relevait non seulement de l’homicide mais aussi du suicide.
-Qu’as-tu découvert alors finalement ? demanda Jolee impatient.
Revan regarda Lynn qui lui fit un signe de tête approbateur.
-Nous avons toujours cru que l’origine Sith était sur Korriban. En un sens ce n’était pas faux car elle l’était bien dans… notre galaxie. Et jadis ce n’était qu’un de leurs emplacements. Cependant quand eut lieu la grande scission de l’ordre, les Jedi Noirs ils ne se cantonnèrent pas que là. L’histoire a oublié qu’il n’y a pourtant pas bien longtemps, un millier d’années à peine, Naga Sadow s’en est pris à la République. Que suite à ce conflit un Jedi du nom d’Odan-Urr dont certains d’entre vous se rappellent peut-être, a bâti une bibliothèque rassemblant tout ce qui avait trait à l’histoire et plus particulièrement à celle des Jedi. Mais le savoir qu’il voulait propager restait terré à un seul endroit : sur Ossus. Alors il décida de créer un vaisseau itinérant - le Stardust Knowledge - pour être plus efficace, ne laissant que « peu » de documents encore sur Ossus. Ceux-ci ont été partiellement détruits lors des guerres mandaloriennes. Et un jour ce vaisseau fut perdu corps et bien. Et le temps oublia la véritable histoire qui était devenue légende. Eh bien j’ai retrouvé le Stardust Knowledge. Ou du moins ce qu’il en reste.
Des murmures parcoururent la salle. Revan reprit.
-Mais hélas d’autres étaient passés avant nous.
-Les Sith ? demanda Jolee.
-Oui. Entre autres. Car vaincu, l’empire Sith n’en n’était pas moins resté intact. A l’époque l’Impératrice Teta n’avait pas poursuivi le conflit, Naga Sadow banni, les Sith en perdition et la République chancelante cela n’était pas envisageable. On en oublia presque tout. Mais les Mandaloriens eux n’en n’avaient pas perdu une miette. Déjà assoiffés de pouvoir, ils s’étaient mis en quête du Stardust Knowledge. C’est ainsi qu’ils finirent par rencontrer les descendants des Sith. Je vous épargne les détails, une fois de plus. Mais ces derniers parvinrent à influencer les Mandaloriens pour attaquer la République. Vous connaissez la suite.
-Mais, quel a été votre rôle lors de votre première disparition ? demanda Visas un peu déboussolée par ce récit.
-Je m’égare quelque peu en effet mais c’était nécessaire afin de comprendre la suite. A l’issue de Malachor V j’avais eu vent de cette existence. Et en effet les débris de la flotte mandalorienne entreprirent de passer la Bordure. Nous croyions que c’était pour s’enfuir. Et en fait pas du tout. Ils ne faisaient que rejoindre leurs alliés Sith. Certains d’entre nous l’avaient deviné. La Triade, bien entendu mais aussi mon ancien Maître plus connue sous le nom de Darth Treya. Mais avant d’aller plus loin il nous faut revenir à la fin de la guerre éclair avec Naga Sadow. Ludo Kresh son grand rival qui aurait du périr dans une ultime confrontation avec le Seigneur Noir des Sith en réchappa, non sans y laisser des plumes. Petit à petit, il redressa l’Empire et mourut prématurément sans pouvoir achever son œuvre. Finalement il n’était pas aussi maléfique qu’on veut bien le laisser croire. Eh oui ! Il n’avait pas voulu de cette attaque de la République, y voyant le spectre de leur destruction causée par la faim dévorante de pouvoir de Naga Sadow.
-Et qu’est devenu Naga Sadow ? demanda Bastila.
-J’y viens. Ce dernier banni s’était enfui avec les restes de sa flotte fidèle. Il avait fini par mettre pied sur une lune dénommée Yavin IV. Là il fit pénitence. Mais réorganisa aussi ses forces, bâtit une ville dans la jungle, une forteresse, un spatioport. Mais il n’y avait que des militaires, leurs familles étant restées dans l’Empire. Il dû donc se résoudre quelques années plus tard à organiser un raid fort réussi sur Khar Delba son ancienne forteresse. Il en ramena une grande population qui s’installa sur Yavin et y prospéra. Hélas pour lui, il restait sans successeur. Son apprenti étant mort lors de la guerre. Et un jour sans ne se douter de rien « un vaisseau de la République en difficulté vint se poser sur la lune. C’était le Stardust Knowledge.
Naga Sadow était vieux, très vieux. Mais c’était avant tout un vieux loup. Et sa haine de la République était demeurée intacte. Sans savoir à quoi il s’attaquait il prit d’assaut le vaisseau civil. Sans moyens de défense, celui-ci tomba aux mains des Sith, plusieurs Jedi périssant écrasés sous le nombre. Mais quelques uns d’entre eux en réchappèrent ainsi qu’Odan-Urr qui parvint à s’enfermer dans sa salle de méditation. La suite reste confuse. Toujours est-il qu’il n’en fut jamais délogé. Naga Sadow avait mis la main sur un savoir immense. Il avait de quoi repartir en conquêtes. Mais son temps était révolu et il le savait. Il réussit à faire sombrer quelques uns des Jedi survivants du Côté Obscur dont une femme dont le nom reste encore aujourd’hui inconnu. Elle lui donna un fils quelques mois avant la mort de Sadow. Charge à lui de reprendre en mains les rennes de l’Empire. Vous noterez que curieusement un jour Odan-Urr réapparut et reprit la présidence du Conseil jusqu’à son assassinat par Freedon Naad. Quant à savoir comment il quitta Yavin IV, le mystère reste à ce jour entier.
La colonie Sith finit par reprendre contact avec ses origines et abandonna la planète. Vous connaissez également la suite de cette histoire jusqu’à ce que j’arrive là-bas, poursuivant les mandaloriens.
Bizarrement nous ne fûmes pas accueillis en ennemis. Ils me respectèrent et nous fîmes mine de nous laisser séduire. Enfin une partie d’entre nous. Malak, lui avait vu là l’occasion de dépasser toutes ses espérances. Profitant de la situation, je réussis à me faire nommer Grand Seigneur Noir des Sith pour partir en croisade contre la République, exsangue des guerres mandaloriennes. Je profitais donc de ma situation pour perfectionner mes connaissances. Ce qui me fit mettre un jour la main sur des holocrons Sith, mais aussi Jedi. Des livres, des parchemins, des traités de toutes sortes. Ceci finit par me conduire sur Yavin IV. Et découvrir que toutes ces quantités de documents ramenées dans l’Empire n’étaient rien comparées à ce qui restait encore sur le Stardust Knowledge. Mais la Force y était encore très présente. Et à cette époque, je n’arrivais pas à la cerner. Je repartais donc riche d’un trésor que je n’étais pas en mesure d’emmener de suite.
S’en suivit mon asservissement au Côté Obscur. Et mon triste retour dans les mondes connus avec son lot d’horreurs. Mais les Sith étaient loin d’être bêtes. Ils ne mirent que peu de moyens à ma disposition. Quelques guerriers, pilotes et esclaves. Rien de plus. Ils avaient su tirer les leçons de leurs erreurs passées. Et si le coup avait en partie fonctionné avec les Mandaloriens, il n’y avait pas de raison que celui-ci ne se fasse pas dans la même discrétion.
Je passerai sur les aventures de notre compagnon Lynn « l’Exilée ». Elle vous les contera elle-même. Ainsi que celles de notre ami Galaad, le Jedi Poète. Mais pour ne pas vous laisser sur votre faim je vous dirai simplement ceci : à la fin de Malachor V quelqu’un m’avait devancé. Et je ne l’ai appris que bien plus tard. En effet Galaad avait été le premier versé dans l’Empire Sith. Et ce seul, livré à lui-même. Lynn et moi n’avons jamais réussi à connaitre l’histoire dans tous ses détails. Mais ce qui est certain c’est que Galaad a trouvé le Stardust Knowledge bien avant moi. Et je ne serai pas surpris s’il nous apprenait qu’il y a rencontré Odan-Urr en personne ou son fantôme. Et que celui-ci lui a enseigné son savoir. Car il a beau être un excellent acteur et savoir jouer sur notre corde sensible avec ses poèmes ; Galaad n’était plus le même entre Malachor V et son retour au sein de la Triade.
Quelques salles plus loin, d’autres amis s’étaient rassemblés, chacun appelé depuis l’autre bout de la galaxie. Parmi eux Mission Vao, Bao-Durr, Mandalore et son garde du corps, Mira, sans oublier T3 M4 et HK47.
Tous discutaient de leurs aventures et se présentaient pour ceux qui ne se connaissaient pas. Une seule personne présente n’avait pas été des aventures de Revan ou de l’Exilée : le garde du corps de Mandalore. Certains paraissaient un peu circonspects, le garde ne répondant que par gestes et Canderous restant toujours ostensiblement évasif pour répondre lorsque l’on abordait le sujet. A contrario, Mandalore était le seul qui avait fait équipe avec tous. Il regretta l’absence d’Aton et Carth mais les savait occupés à une quelconque mission de routine sur un monde ou un autre.
Qui était vraiment Canderous d’ailleurs ?
Sous son apparence guerrière et son abord froid, allié à une charge hiérarchique légendaire et un tempérament sans pitié, se cachait un être au cœur d’or, valeureux, ayant un sens aigu de l’honneur et excellent camarade sur qui on pouvait compter en toute occasion.
On connait assez bien l’histoire de Canderous Ordo mercenaire, puis allié de Revan et de l’Exilée. On connait moins bien son histoire personnelle en tant que Mandalorien, celle d’entre ses deux quêtes où il devint Mandalore et celle depuis qu’il quitta Malachor V avec quelques compagnons à bord de l’Ebon Hawk.
Présent ici aujourd’hui, il savait que c’était pour de nouvelles aventures. Il était sûr de la destination. Et pour cause. Bien que personne ne le sache, Canderous avait survécu à Malachor V en s’enfuyant avec les restes de la flotte. Devant le refus des Sith d’employer leurs propres troupes, il s’en était allé, dégoûté de la tournure que prenait la guerre. C’est ainsi qu’il s’était transformé comme bien d’autres en mercenaire. Curieusement Canderous était devenu, non pas un instrument de la Force, mais véritablement habité par elle à son insu. Comme si la Force n’agissait sur lui que sur ce qui ne concernait pas le combat.
Ce n’est pas le hasard qui le fit quitter la Bordure Extérieure, ni qui le fit venir sur Taris, ni même qui le mit à la solde de Davik, encore moins qui le fit se retrouver sur le chemin de l’Exilé. Tout cela était le résultat d’une démarche presque calculée. La Force que Canderous ne sentait pas et n’était pas capable de comprendre remplissait tout son être de la même manière qu’un Jedi.
Il pensait à tous ces souvenirs. Aux siens retrouvés. A la nouvelle ère mandalorienne qui était en route. Il restait conscient que la République comptait sur ses forces en cas de conflit et qu’ils seraient probablement les premiers alignés. Mais il s’en moquait. Le temps était à la paix et à la prospérité. Enfin avait été. C’est vrai. Mais quelques années de paix qui en avaient valu des dizaines aux yeux de tous. Et lui c’est la castagne qu’il aimait.
Et puis Canderous était non seulement riche de ses expériences mais aussi de crédits. Il gérait en connaisseur une grande partie du marché des antiquités de la galaxie de par son étude et ses galeries, ses célèbres ventes aux enchères.
Il avait débuté cela avec sa manie de ne rien jeter, de collectionner toujours des trophées et des souvenirs. A force son bureau se transforma en magasin. Il apprenait sans cesse, vendait et achetait à tout va. Mais toujours en connaisseur. Ce fut un pionnier de ce pan de l’économie. Finalement cela lui rapportait des richesses immenses, dont il consacrait une partie aux divers projets de restauration des planètes comme Telos et Taris, mais réinvestissait également dans l’hôtellerie et le transport de marchandises et de passagers.
Ë
Sur Tatooine Brianna, Galaad et Iziz arrivèrent enfin à la boutique du vendeur de droides. En fait plutôt qu’une boutique c’était une sorte de char des sables semi-sédentarisé. Le Jedi s’arrêta et considéra l’édifice de haut en bas.
-Beaucoup plus pratique qu’échoppe. Quand le marché n’est plus porteur ici, on se déplace ailleurs. On va là où est la demande. Déclara le petit être.
Ils pénétrèrent dans le sas du véhicule qui grouillait de Jawas. Aussitôt les plus peureux d’entre eux se sauvèrent faisant place aux deux « géants » et leur guide.
-Attendez-moi là. Je reviens tout de suite.
Brianna tenta de nouer des contacts avec les individus qui se risquaient à leurs côtés mais ils préféraient se cacher.
-Ils sont courageux mais pas téméraires. Ne vous en faites pas, vous y arriverez. Lui dit Galaad.
Et effectivement au bout de quelques minutes, Brianna réussit à échanger des signes avec eux. Elle leur parlait doucement et leur montrait quelques objets qu’elle avec dans ses poches. Galaad commençait à s’impatienter. Par politesse il ne se risqua pas à se promener seul dans le char à la recherche d’Iziz mais l’envie ne lui manquait pas.
Il songea encore à leur baiser échangé auparavant. Bien qu’il considérât qu’il avait un cœur d’artichaut, il n’était pas du genre à flirter avec quelqu’un de déjà lié. Il lui fallait enfouir ce désir au fond de lui pour ne pas le laisser se révéler à son amie Lynn. Pourtant il se voyait mal supporter la présence permanente de Brianna. Il lui fallait persuader l’ancienne Exilée de changer les binômes qu’ils avaient prévus. Ce qui posait un autre problème et non des moindres : faire équipe avec Bastila. Quoique. Finalement il était possible de mettre Revan avec Brianna et Lynn avec Bastila. Il pouvait bien prendre un autre maître Jedi avec lui comme Jolee ou Visas, voire Juhani qui devait être promue à ce rang.
Il aurait bien voulu encore penser à cela plus en détails, mais Iziz revint en trottinant.
-Venez, mon ami Zivny va vous recevoir. Il a exactement ce que vous recherchez.
Brianna et Galaad côte à côte lui emboitèrent le pas. Et la main de celle-ci effleura celle de son ami, effleurement qui se transforma en caresse. Puis ils se donnèrent la main, agissant tous deux d’instinct.
-Voilà que ça recommence. Pensa Galaad.
Ils arrivèrent dans une grande salle où se trouvaient réunis plusieurs robots sélectionnés et un Jawa qui s’agitait autour. De nombreuses unités différentes étaient présentes mais l’une d’elle qui avait été mise de côté attira tout de suite le regard du Jedi. Il s’agissait d’un androïde qu’on l’on aurait pu prendre pour un humain s’il n’avait pas eu les entrailles ouvertes.
-Bienvenue étrangers ! déclara le Jawa.
-Zivny je suppose ? fit le Jedi en s’inclinant.
-Pour vous servir.
-Je suis Galaad Doonz et voici mon amie Brianna.
-Oui ! Vous couple Jedi dont Iziz m’a parlé.
Décidément cette situation commençait à agacer Galaad de plus en plus.
-Nous sommes à la recherche d’un droide de protocole qui puisse nous servir d’interprète auprès des Hommes des Sables.
-Oui oui ! Vous parler avec guerriers Tusken.
-En effet. Iziz nous a dit que vous seriez disposé à nous vendre une telle unité.
-Oui je vais vous montrer. Nous avons ici un tout nouveau modèle que nous avons réalisé nous même.
-Les Jawas se lancent dans la construction maintenant ?
-Pas exactement. C’est plus un loisir. Zivny vous montrer.
Le Jawa se dirigea vers l’androïde. Il referma le panneau ventral et la machine se mit immédiatement sous tension. Il cligna des yeux et regarda les deux Jedi et Zivny.
-Il a un nom ? demanda Galaad.
-Non, répondit le Jawa. Vous devez le baptiser.
Le Jedi réfléchit un instant et détailla le robot. Il n’avait l’air ni d’un homme ni d’une femme. Il était aisé pour son utilisateur d’y apporter de moindres modifications pour lui donner telle ou telle apparence.
-Nous allons t’appeler Herm. Et il fit un clin d’œil à Brianna.
-Herm Aphrodite, murmura-t-elle en souriant.
-Enchanté de faire votre connaissance Monseigneur. Dit la machine avec une voix mielleuse.
-Herm, quelles sont tes capacités de droide de protocole ?
-Je parle toutes les langues connues de la galaxie ainsi que le Rakata.
-Parfait. Tu n’as donc aucune difficulté à me servir d’interprète avec les Hommes des Sables.
-La langue des Tusken n’a aucun secret pour moi.
-Bien. Je n’aurai donc même pas besoin de mon vocabulateur. Quelles sont tes fonctions secondaires ?
-Que Monseigneur se rassure ! Je suis apte à déchiffrer toutes sortes de codes, et tous langages de machines. J’ai toutes les fonctions de majordome dont Monseigneur puisse rêver. J’ai également de nombreuses connaissances astro-mécaniques.
-Oh ! Un droide alliant le protocole et la mécanique. C’est effectivement une perle rare que vous avez là. Mais comment juger de son efficacité ?
-Zivny vous le laisse gratuitement en essai. A votre retour de chez les Tusken vous me le réglez ou me le rendez.
-A propos de régler, quel est le prix de ce droide ?
-Zivny ne veut pas de crédits. Pas d’argent. Zivny demande juste à Jedi de lui rendre service.
-Hum. De quel genre de service s’agit-il ?
-Zivny demande à Jedi d’emmener Iziz avec eux.
-Comment ? fit Brianna surprise.
-Iziz a été transcendé par visite de Jedi Revan autrefois. Iziz plus pareil. Lui fait rêves la nuit et déplace des choses en dormant.
Galaad interrogea son amie du regard.
-Seul le Conseil peut décider s’il peut recevoir la formation.
La réponse de l’Echani l’étonna. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle se range à l’avis du Conseil.
-Je ne peux garantir sa formation Zivny. Cela ne dépend pas de moi.
-Pas grave. Si Iziz revient, Zivny demandera à récupérer droide Herm.
-Cela me convient. Vous avez ma parole.
-Marché conclu. Fit le Jawa.
-Mais… Et Iziz est au courant ?
-Iziz n’attendre que ça depuis longtemps.
Galaad sentait la satisfaction du Jawa bientôt rejoint par son protégé.
-Nous ne voudrions pas abuser de votre hospitalité mais le temps nous presse. Nous devons nous mettre en route rapidement.
C’était sans compter sur les capacités incroyables des Jawas à bavarder.
Il leur fallu plus d’une heure pour pouvoir enfin sortir du char des sables. La nuit était tombée. Ils prirent donc le chemin du spatioport pour rejoindre le Shining Ghost.
-Ca ne me dit rien de bon. Je crains que notre mésaventure de tout à l’heure nous ai fait nous repérer. Déclara Galaad.
-Notre droide pourrait passer devant pour jeter un œil. proposa Brianna.
-Non c’est trop risqué. Il ne sait rien de notre rencontre avec les soldats de la République. Mais je connais un endroit où nous serons à l’abri le temps qu’il faudra et son propriétaire pourra nous renseigner sur les évènements de cet après-midi.
-Où donc ?
-Il y a un pilote de fonceur dont Revan m’a parlé, à qui il a rendu de menus services lors de son passage ici. Je ne pense pas qu’il nous refusera le gîte.
-Où habite-t-il ?
-Je ne sais pas exactement mais si nous pressons un peu le pas nous pourrions obtenir ce renseignement au dock des courses. Ce n’est pas bien loin d’ici.
-Allons-y !
Le Jedi Poète retint doucement l’Echani par le bras.
-Prudence Brianna. Nous ne sommes pas pour autant tirés d’affaire. Iziz, passe devant nous s’il te plait et conduis-nous au dock des courses pour y rencontrer Nico Senvi.
Le Jawa s’empressa de disparaître dans l’ombre des murs de la ruelle et alla reconnaître les environs pour ouvrir la route au petit groupe.
Brianna profita de son absence pour sauter au cou de Galaad et l’embrasser. Le Jedi n’opposa pas de résistance et profita pleinement de ce moment. La volonté lui manquait pour s’opposer à elle. Il remettait cela à plus tard. « Reculer pour mieux sauter. Ce n’est pas la bonne solution non plus. » Pensa-t-il. Il appréhendait déjà la nuit qu’ils allaient passer ensemble. Il souhaitait qu’ils ne se retrouvent pas seuls tous les deux. Il lui fallait crever l’abcès. Il suffisait de se lancer pour sa phrase et le reste sortirait tout seul.
-Ecoute Brianna lui dit-il en lui prenant délicatement le menton entre son pouce et son index droit.
Mais une petite voix l’interrompit.
-Iziz a une bonne nouvelle. La voie est libre. Dépêchons nous.
Ils s’empressèrent alors de suivre le Jawa, se confondant avec les ombres de la nuit.
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Autre nuit. Autre planète.
La fête battait son plein. Le monde était au rendez-vous comme d’habitude. De toutes planètes. Mais curieusement une majorité d’humains et humanoïdes. Le propriétaire des lieux était là, dans la foule, incognito.
Des années durant il avait rêvé d’un tel endroit. Celui-ci était le dernier né de sa chaîne de cantinas Planètes Disco Footzy. De jour bar et restaurant. Ajoutant la fonction de dancing la nuit. C’était un autodidacte. Une oreille exceptionnelle et un sens inné de la musique l’avaient propulsé de simple éditeur de playlists à sa place.
Vendant ses talents un peu partout il avait amassé une petite fortune. Ce qui lui avait permis d’ouvrir son premier établissement. Le succès avait été immédiat. Grand amateur de jolies filles et pas timide pour un sou, il avait su s’entourer en permanence des plus belles créatures du moment. Comme les deux qui étaient actuellement accrochées à ses bras.
C’était probablement un des restaurants les plus réputés du moment et on y rencontrait de temps en temps des personnes influentes de Coruscant et d’ailleurs.
Mais tout n’avait pas été comme sur des roulettes au départ et il avait dû faire sa place avec des méthodes peu orthodoxes. D’ailleurs de nombreux gardes, mercenaires et chasseurs de primes lui offraient en permanence leurs services. Du coup la pègre locale avait été sévèrement amputée de nombreux de ses membres. Répondre aux menaces par l’horreur immédiate. Tel était son mode de fonctionnement inspiré des tactiques mandaloriennes.
De nombreuses fois mis en cause pour des affaires de meurtres et règlements de comptes, il avait su se sortir à chaque fois des accusations et des procès, si bien qu’on l’avait surnommé l’Anguille, échappant à toute emprise, à tout contrôle.
Il savait cependant se montrer généreux envers ses fidèles et les cas désespérés. De nombreuses fois il avait aidé des aventuriers perdus ou sans le sou.
Il était un contraste permanent mais doué d’un instinct hors normes.
Contrairement à son habitude il ne resta pas à danser dans le bain de foule mais regagna rapidement son salon privé qui dominait le dancing. Puis après avoir commandé à boire, il se retira dans une alcôve abritée par un rideau épais en cuir de Rancor.
-Cassus mon ami, je suis heureux de te revoir.
-Le plaisir est pour moi Excellence. La vitesse de vos règlements n’a d’égale que son exactitude.
-Ah Cassus, tu me désoles. Je te parle d’amitié et toi tu me parles de crédits. Suis-je à ce point incompris ?
-Incompris je ne sais, mais recherché oui.
-Alors quelles informations me ramènes-tu ?
-Vos craintes semblent être fondées. Et cette fois j’ai bien peur que vous n’ayez trouvé plus fort que vous.
-Que veux-tu dire ?
-Un Jedi est à vos trousses. Je ne sais pas ce qu’il vous veut mais votre place je m’en irais rapidement d’ici ?
-D’ici ? demanda l’Anguille en montrant le sol.
-Je parle plutôt de Coruscant.
L’homme demeura bouche bée un instant. Il ne s’était jamais imaginé devoir fuir quoique ce soit.
-Est-ce bien utile ? demanda-t-il en haussant les épaules.
-Foi de Mandalorien les options ne sont pas bien nombreuses. Peut-être est-il même déjà trop tard. Répondit Cassus en regardant discrètement derrière le rideau les filles qui s’esclaffaient un verre à la main.
-Vous avez toujours aussi bon goût Excellence, reprit-il un petit sourire lubrique en coin.
-Elles sont à toi cette nuit si tu veux, pourvu que tu répondes à mes questions. Que me veut ce Jedi ?
-Votre Excellence est trop bonne, je ne saurais m’en priver. Eh bien ceci reste un mystère mais pour avoir rencontré jadis quelques Jedi et vous connaissant bien, je me pose quelques questions quant à votre instinct sans pareil et la Force elle-même.
La phrase sonna comme un coup de blaster aux oreilles de l’Anguille.
-Alors je suis perdu, où que j’aille, ils me suivront.
-Mais ils vous suivent déjà ! fit le Mandalorien en montrant du doigt sur un écran de surveillance une jeune fille aux cheveux de feu qui se mêlait à la foule.
Mira aimait bien l’ambiance de cette boite. Finalement c’était une aubaine pour elle que Revan lui ait demandé de mener en un tel lieu sa petite enquête. Ca la changeait de tout ce qu’elle avait déjà vu sur Naar Shaada et ailleurs. Si cette anguille était passée par ici ce soir, elle le saurait. Les gardes qu’elle avait de suite repérés ne l’impressionnaient aucunement. Elle en avait vu d’autres. Bien qu’ils restent particulièrement discrets il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour comprendre que l’Anguille était dans la place. En un clin d’œil elle perçut en eux un changement dans leur façon de se mouvoir et compris qu’elle avait été repérée. Il s’agissait maintenant de jouer serré. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle percuta une bombe paralysante dans les fumigènes de la scène et bouscula vivement un des gardes qui ne l’avait pas vue et qui alla percuter une serveuse avec un plateau plein de boissons, lequel se renversa sur un Dug. S’en suivit une bagarre qui mobilisa quelques gardes supplémentaires, lesquels furent interrompus par les cris de ceux qui avaient respiré l’infâme mixture qui leur brulait la gorge et les yeux.
-Remettons-y une couche ! s’exclama Mira en claquant une grenade aveuglante alors que les gens commençaient à se précipiter vers la sortie.
La bousculade se transforma en panique et la musique cessa net. Elle profita de la cohue pour aller se cacher derrière le bar au cas où l’Anguille déciderait de passer par là pour s’en aller.
Mais celui-ci était plus malin et suivant les conseils de Cassus, il se rua vers son issue de secours privée et secrète pour se retrouver dans une petite rue annexe hors d’haleine.
-Alors l’Anguille. On part en ballade sans dire au-revoir ?
Celui qui lui parlait le dominait de sa stature. Il voulu s’emparer de son pistolaser mais la main que Cassus posa sur son épaule le dissuada d’agir.
Je crois que Maître Revan a des questions à vous poser, votre Excellence.
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Brianna se réveilla en sursaut. Rien ne bougeait dans la pièce. Attirée par la fraîcheur de la nuit elle s’aventura en silence sur la terrasse. Elle scruta un instant les étoiles et s’amusa à suivre des yeux les vaisseaux qui allaient et venaient. L’air sentait bon. Il était empli du parfum subtil des plantes rares qui ornaient le jardin suspendu dans lequel elle se trouvait. Un doux mélange de ce qui ailleurs aurait pu être des lauriers roses, des iris, de la figue et de la cannelle.
Mais ce bref moment de bien être laissa place à l’angoisse. Celle qui prend la nuit ceux qui n’ont pas l’esprit tranquille. Cette espèce de détresse qui pousse certains à pleurnicher dans un coin, d’autres à se recroqueviller sur eux-mêmes, d’autres encore à repenser à leur enfance quand ils pouvaient se blottir dans les bras de leur mère et que leurs terreurs s’en allaient aussitôt.
Elle allait trop loin avec Galaad. Elle trahissait l’amour de Lynn. Elle avait envie qu’elle la cageole là tout de suite. Mais c’était impossible. Il était encore si loin. Les remords de son aventure avec le Jedi Poète la rongeaient. Mais était-ce bien une aventure ? Ou bien n’en n’étaient-ils pas après tout à ne partager qu’une attirance commune ? A n’être finalement après tout que des êtres humains, sensibles à la tentation.
Galaad arriva à ses côtés.
-Tu ne dors pas.
C’était la première fois qu’il la tutoyait.
-Non. Je me suis réveillée et c’est bien comme ça.
-Tu ne te réveilles pas pour rien. Tu l’as fait à cause de nous.
Brianna le regarda dans les yeux et lui demanda.
-Qu’a-t-on fait ?
-Nous avons simplement réagi à une pulsion. Nous passons notre vie à les refreiner. Il est à mes yeux normal que nous succombions par moments.
-Mais c’est … mal.
-Et alors ? Cela nous condamne-t-il pour autant ? Devons-nous rejeter nos sentiments sous prétexte que cela ne colle pas à une certaine éthique ?
-Mais c’est le code des Jedi et au-delà, un code d’honneur. On ne trahit pas quand on aime.
-Mais de quelle trahison parles-tu ? Tu aimes Lynn. Et moi tu ne m’aimes pas pareil. Ne confonds pas amour et désir. Ne fais pas cette erreur.
-Tu parles d’une drôle de façon.
-Ah oui ? C’est parce que tu manques d’expérience que tu dis cela.
-On dirait que tu es bien placé pour en parler à t’entendre.
-Hum. Ce que j’essaie de te dire, c’est que les traditions, les codes et ce genre de choses ne sont pas forcément la Vérité avec un grand « V » et encore moins la Vie. Ce n’est pas parce qu’on estime être du bon côté de la barrière que l’on a forcément raison.
-Tu me fais peur.
-Ah arrête. Regarde ces schismes de l’Ordre lui-même. Ils sont souvent partis de rien. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir disait mon maître et il a raison.
-Tu commences à parler comme Maître Bindo.
-Oui c’est vrai. Il s’est posé les vraies questions. Et même je dirai qu’il sait poser les vraies questions.
-Comment ? Je ne comprends pas.
-Oui s’être posé et savoir poser des questions.
-Ah, ok.
-Les œillères ne sont bonnes pour personne. Elles nous emmènent en permanence vers les conflits. Les non-dits. L’ignorance. La crainte de l’inconnu. Là sont de vraies sources du Côté Obscur.
Galaad se tourna alors vers Brianna.
-Ainsi se termine ta formation. Ainsi commence ta propre évolution Brianna. Ouvre les yeux.
-Alors tout cela n’était … qu’une épreuve ? Je ne sais plus où j’en suis. Je croyais que tu avais de véritables sentiments pour moi.
-Allo ? Allo ? Réveille-toi vraiment Brianna. Ce n’est pas ce que j’ai dit. Je ne t’ai pas fait passer de test. La vie s’en est chargée.
L’Echani soupira profondément et le Jedi la prit dans ses bras.
-Nous avons franchi un pas ce soir tous les deux. Et ce n’est pas celui vers une catastrophe.
-C’est bon de t’avoir avec moi. Tu aurais été différent, je ne sais pas jusqu’où je serais allée. Peut-être vers un autre conflit destructeur.
-Ce n’a pas été facile pour moi non plus. Mon passé ne m’a pas aidé.
-Tu es une crème.
Galaad ria.
-Le ciel t’entende.
-Non c’est vrai je le pense vraiment.
-Je sais Brianna. Je sais.
-Parfois j’ai l’impression que je n’ai pas réellement fini ma formation.
-Tu es un Jedi très puissant maintenant. Je te l’ai dit. Tu es passée du stade de formation à celui d’évolution.
-C’est allé si vite. Trop peut-être.
-Lynn t’a bien formée. Tu peux en être fière. Tu es sa seule padawan tu sais ?
-Non. Elle n’en a jamais parlé. Elle ne parle pas beaucoup en fait.
-Oui. C’est dû à la coupure avec la Force qu’elle a subit.
Ils restèrent un moment silencieux et Brianna étouffa un bâillement.
-Allez, il faut retourner dormir un peu. Le jour ne va pas tarder à arriver et nous avons une mission à remplir avant de rejoindre le Conseil sur Coruscant.
-Avant cela, je voudrais que l’on revienne sur ta promesse.
-De… ? Pour tes parents ?
-Oui.
-Ce n’est pas encore le moment. Il faut te reposer. Cela fait aussi partie des obligations d’un Jedi.
-Quand alors ?
-Quand tu seras prête. Et que la situation fasse en sorte que tu ne cogites pas trop.
-Dis-m’en un peu plus.
-Je te l’ai dit. Ou laissé entendre. J’ai bien connu ta mère. C’était un temps où j’étais jeune padawan.
-Bon. Mais au fait qui t’a formé ?
-VAS TE COUCHER. Tu es butée comme ta mère par moments. Pire qu’un Bantha.
-Merci pour la comparaison !
-Imagine-toi déguisée en Bantha…
Brianna sourit et mit une petite gifle qui caressa la joue de Galaad. Et ils éclatèrent de rire.
-Chut ! Ca suffit maintenant. Allez, au dodo la Miss.
-Faudra qu’on se fasse une soirée déguisée une fois.
-Je ne vois pas le rapport, mais oui si tu veux. Il parait que sur Coruscant il y en a des bien dans un truc appelé le Planet Disco Footzy.
-Un jour quand j’étais gamine des copains ont fait une soirée « hommes des cavernes » et poussant le vice jusqu’au bout ne se sont pas lavés pendant la semaine avant et…
-SILENCE !!!!! Mais il faut faire quoi pour que tu dormes ?
Brianna ria encore. Et gloussa à nouveau dans son lit. Avant de se rendormir enfin. L’esprit libéré.
Le lendemain ils quittèrent la maison du jeune pilote Twil’ek de bonne heure.
-Merci de ton aide Nico.
-C’est une chance que vous m’ayez trouvé au dock hier soir. D’habitude à cette heure je suis dans mon garage à préparer des modules.
-Oui si on veut. C’est plutôt la Force que pense qui est à l’origine de cette coïncidence.
-Ca a été un plaisir de pouvoir faire quelque chose pour vous. C’est si peu comparé à ce qu’a fait Revan.
-On n’aide pas pour attendre quelque chose en retour Nico.
-Je ne sais pas quelle est votre mission, mais je vous souhaite bonne chance.
-Merci à toi. Porte-toi bien !
-Vous transmettrez mes salutations à Revan.
-Nous n’y manquerons pas.
Les deux Jedi, le Jawa et l’humanoïde se hâtèrent vers le spatioport.
-Ne crois-tu pas qu’on nous y attend Galaad ?
-Ne t’en fais pas. Une bonne stase et nous aurons le temps de filer.
Brianna regarda faire son ami comme il l’avait dit. Elle le trouvait si naturel dans l’utilisation de ses pouvoirs. Tout lui semblait être si facile. Jamais elle n’avait perçu une telle aisance avec la Force.
-Comment fais-tu ?
-Comment cela ?
-Mais… on dirait que rien ne te résiste.
Galaad sourit l’air gêné et regarda par terre.
-Tu apprendras.
Puis il se mit aux commandes de son vaisseau avec Brianna et ils décollèrent.
-Alors où allons-nous maintenant ?
Il ferma les yeux, inspira lentement et répondit.
-Mos Esley. C’est une petite ville en pleine croissance. Là-bas nous louerons un landspeeder et nous rejoindrons les montagnes où nous trouverons les Hommes des Sables.
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-Si ce qu’Ajunta nous a dit est vrai, nous n’allons pas tarder à tomber sur une des flottes Sith. Dit Carth à Atton.
-Je n’en suis pas si convaincu. A la place des Sith je m’en prendrai à Coruscant en premier pour désorganiser l’ennemi au maximum.
-Mais la capitale est trop bien protégée.
-En es-tu si sûr ?
-Je veux dire qu’ils tomberaient en plein dans la masse des vaisseaux de la République et se feraient anéantir.
-Oui mais peu importe ce que cela peut leur coûter s’ils réduisent au silence le centre nerveux. Tu ferais comment toi ?
-Tu n’as peut-être pas tort. Après tout c’est toi l’ancien Sith. Dit Carth en rigolant et tapant l’épaule de son camarade.
-Ha haha… Très drôle. Je suis mort de rire. Non sérieusement.
-Nous savons tous deux que notre flotte, quoique excellemment équipée, n’a pas la chaîne de commandement suffisamment aguerrie pour faire face à une attaque de grande ampleur de manière significative. Et ça ils doivent le savoir.
-Oui mais d’un autre côté les Sith ont toujours cultivé l’art de la frappe chirurgicale.
-Je ne suis pas d’accord. Regarde quand Naga Sadow a attaqué la République. Il a mis un gros coup de marteau.
-Et il a perdu.
-C’est vrai. Mais la République n’était pas si bien armée à l’époque.
-Exact. Mais elle ne sortait pas de plusieurs conflits de masse.
Le silence se fit. Les deux solutions paraissaient envisageables. D’un côté plusieurs attaques bien placées, précises et simultanées. De l’autre un lancer de marteau percutant et démoralisant le reste des troupes.
-Je ne sais pas si nous faisons bien de venir patrouiller par ici. Tatooine n’est qu’un caillou.
-Justement. C’est une bonne cible pour établir une tête de pont.
-Alors pourquoi ne pas renforcer la position ?
-Nous n’en avons pas le temps. En tout pas pour le faire dans de bonnes conditions. Et nous n’avons aucune directive du pouvoir.
-Nous pourrions justifier d’un exercice.
-Pas de cette ampleur. On en a déjà parlé deux fois.
-Ca mérite qu’on s’y arrête un peu non ?
-Certes.
Un officier de pont vint les interrompre.
-Amiral Onasi, nous arriverons aux abords de Tatooine dans quelques instants. Dois-je faire entamer un atterrissage ?
-Non capitaine, ce ne sera pas nécessaire pour le moment. Prévenez que nous sommes ici pour parader et faire des exercices.
-Bien amiral.
-Parader avec une flotte de douze croiseurs ?
-On s’en fout qu’ils se posent des questions. L’essentiel c’est qu’ils nous fichent la paix.
La flottille sortit de l’hyperespace. Elle commença par faire un petit tour de la planète sans trop s’en approcher. Puis elle entama des manœuvres de placement, de croisement et des exercices. Simulation d’abordage, lâchés de chasseurs, combats rapprochés.
Il y avait des appareils de toutes sortes mais les croiseurs lourds étaient essentiellement des éléments fraichement reconditionnés qui avaient été capturés lors de l’attaque contre la Forge Stellaire il y a plusieurs années. Et chacun de ces navires de guerre possédait une unité d’élite composée exclusivement de Mandaloriens baptisées « Bras de Mandalore ».
Dans son chasseur Seb’y Alz Ace se plaisait à exécuter des acrobaties téméraires. Plus d’une fois il avait flanqué la frousse aux personnels de passerelles en passant à raz les moustaches. Il avait même été interdit de vol. Mais comme il avait remporté une course galactique qui avait fait la fierté de son équipage, il avait été réintégré.
-Eh Seb, tu ne vas quand même pas nous faire un de tes coups foireux dont tu as le secret.
-Nan Hayz, je crois que je n’ai plus à faire mes preuves.
-Toi alors ! Tu seras champion un jour et j’te paierai une bonne bouffe.
-Tant que tu ramènes ta frangine, je suis partant !
-Ehh !!!!!! Tu lui veux quoi à ma sœur ?
-T’as besoin d’un dessin ?
-Enfoiré va ! Tu ne la touches pas. Elle a le cœur fragile.
-Dis Hayz au lieu de jouer au grand frère protecteur, tu as aussi un écho là en secteur 21-13 ?
-Affirmatif. Même deux, même trois, même… MERDE !!!!!!!!!
-C’est quoi ce bin’s ?
Là, à quelques encablures une bonne centaine de vaisseaux de guerre inconnus de grande taille venaient de faire leur apparition en sortant de l’hyperespace.
-A appareils non identifiés ici leader Jour de Colère. Quelles sont vos intentions ?
Aucune réponse.
-Essaie tous les canaux Seb. Je joints le Telos Survivor mais on est limite de réception.
-A appareils non identifiés ici leader Jour de Colère. Je répète : quelles sont vos intentions ?
-Leader Jour de Colère, ici Leader Bleu. Je vais faire une passe de reconnaissance un peu plus près. Laissez l’espace dégagé.
-Bien reçu leader bleu. Faites gaffe, je n’aime pas trop ça.
Trois appareils de l’escadron bleu quittèrent la formation pour s’approcher d’une des ailes du dispositif inconnu. Au début tout se passa bien même si aucune réponse n’émanait des inconnus. Puis sans s’en rendre compte, le croiseur le plus proche ralentit. Mais ceci n’échappa pas à Seb.
-Leader bleu ici leader Jour de Colère. Attention votre reconnaissance a changé de vitesse. Vous allez disparaître de mon champ de vision. Je vous re…
Mais Seb n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il vit les lueurs de trois explosions.
-Escadron Jour de Colère, nous sommes attaqués !!!! En formation de combat !! Hayz tu me reçois ?
-Affirmatif.
-Tu as réussi à prévenir le Telos Survivor ?
-Négatif.
-Alors fous le camp, ça va chier par ici.
-Pas question ! Je reste.
-Ne déconne pas c’est un ordre ! Il faut les prévenir ! Des chasseurs arrivent sur nous ! Par le ciel, ils sont des centaines !!!!!!!
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Quelques kilomètres au sud de Mos Esley, près d’un grand canyon qui verra bien des années plus tard courir un certain Anakin Skywalker, le Shining Ghost se posa, à l’ombre d’un pan rocheux peu élevé.
-L’endroit me parait bien planqué. Ici, on ne se fera pas trop remarquer.
-Dis Galaad, comment comptes-tu t’y prendre ?
-Ecoute bien ce que je vais te dire Brianna. Le chef des Hommes des Sables que Revan avait rencontré jadis dans le désert d’Anachore s’est déplacé dans la région. Revan savait qu’il le ferait et tous deux avaient convenu d’un commun accord que si un jour ils avaient besoin de rentrer à nouveau en contact, ils le feraient ici même.
-Et on va faire quoi alors ?
-Ben genre « Coucou c’est nous ! On a ramené la bière tarisienne et le jus de juma ! Vous avez les saucisses de Bantha ? »
-Toi alors, tu as toujours le mot pour rire. Répondit Brianna presque consternée que l’on puisse plaisanter en pareille situation. Comment veux-tu qu’on te prenne au sérieux ?
-Ben écoute. On est mal payés mais qu’est ce qu’on se marre !
-C’est vrai que pour sortir une connerie au on moment t’es toujours là toi ! fit Brianna en secouant la tête avec un sourire pincé.
-Je n’en sais rien. On verra bien. Iziz, tu vas rester ici pour garder le vaisseau. Nous deux on emmène Herm avec le petit speeder. Surtout ne touche à rien. Je connais l’attirance qu’exerce la technologie sur les Jawas.
-Bien Maître.
-Mon nom c’est Galaad et rien d’autre. En tout cas jusqu’à ce qu’on ait jugé que tu sois apte à recevoir la formation.
-Bien Galaad. Iziz va garder le vaisseau et ne toucher à rien.
Le chevalier fit un clin d’œil à son amie.
-Allons-y.
Ils ouvrirent une porte latérale de la soute du Shining Ghost et sortirent le speeder qui pouvait accueillir deux personnes. Galaad installa Herm sur le porte bagage.
-Ne t’en fais pas. Il y a une ceinture. Je ne tiens pas à te perdre.
-Monseigneur est trop bon.
Galaad regarda l’Echani s’installer. Elle lui sourit. Il en était presque à regretter le temps où elle lui aurait glissé un baiser dans le cou.
-Nous allons faire un petit tour là où ça semble le plus approprié pour une embuscade et nous nous arrêterons.
Il prit les commandes du petit appareil qui s’élança vaillamment dans la gorge. Ils voletèrent quelques minutes avant d’arriver à l’entrée d’une grande grotte qui leur tendait les bras. Les deux Jedi se regardèrent et Galaad immobilisa le petit aéronef. Ils en descendirent et arpentèrent les lieux en silence. L’attente ne fut pas bien longue jusqu’à ce que quelques Tusken surgis de nulle part les prennent en tenaille sous la menace de leurs armes.
-Ton sabre, Brianna, remets leur ton sabre.
L’Echani obéit sans rechigner tandis que son ami faisait de même avant de parler à Herm.
-Dis leur que nous venons en paix et que nous sommes des amis du grand Revan.
L’humanoïde traduisit. S’en suivit une conversation dans laquelle il sera inutile d’écrire les paroles prononcées par les Hommes des Sables.
-Ils ne s’attendaient pas à notre visite Monseigneur. Ils vont nous garder ici un moment pour savoir quelles sont leurs instructions.
Les trois compagnons se mirent à l’ombre et les deux Jedi s’assirent par terre en position du lotus. Une bonne heure passa. Le silence était total si ce n’est les meuglements d’un Bantha caché un peu plus loin.
Puis un Homme des Sables revint et s’adressa à eux.
-Il nous souhaite la bienvenue de la part de son chef et nous demande de bien vouloir le suivre à pied et de laisser notre appareil ici. Ils vont le remorquer derrière le Bantha. Déclara Herm.
-Bien. Remercie le et dis lui que nous le suivons.
La troupe hétéroclite pénétra dans la grotte et emprunta plusieurs couloirs que l’on ne devinait même pas. Puis ils descendirent un chemin caché entre des blocs au bout duquel une porte dissimulée dans le roc les fit entrer dans une sorte de sas éclairé par des torchères. Ils prirent ensuite une coursive longue et étroite. De temps en temps le Tusken de tête s’arrêtait et exécutait quelques mouvements avec son gaffi. Ceci – pensait Galaad à juste titre – était une espèce de code qui permettait de passer des pièges. D’autres signes étaient effectués pour ouvrir des portes masquées. Finalement ils arrivèrent devant un ascenseur qui les plongea dans les entrailles de la planète. Et là quelle ne fut pas leur surprise en découvrant une base ultra moderne venue d’une autre galaxie.
-Ce doit être une relique des guerres antédiluviennes qui ont eu lieu ici lors de l’invasion des Rakatas. Dit Brianna.
-Oui probablement. Je ne sais pas à quelle profondeur nous sommes, mais il semble que l’on soit bien à l’abri ici.
Environ cinq minutes plus tard, on les fit entrer dans une sorte de patio avec des bancs.
-Nos hôtes nous demandent d’attendre ici avant que nous puissions rencontrer leur chef.
La patience n’était pas le fort de Galaad mais avec le temps il avait appris à faire preuve de retenue. De toute façon il n’y avait rien d’autre à faire.
Au bout de quelques instants on les fit entrer dans ce qui semblait être la salle du chef qui était debout au centre d’un quatuor de ses sbires.
-Le chef nous souhaite la bienvenue dans son domaine sacré.
-Nous sommes très honorés et avons conscience de la grande faveur qu’il nous fait.
-Le chef est heureux de voir des amis de Maître Revan. Il demande de ses nouvelles.
-Maître Revan va bien. Il est occupé à des affaires politiques. La galaxie risque sous peu de se retrouver envahie par de nouveaux ennemis.
-Le chef est heureux de savoir Maître Revan en bonne santé. Il suppose que si nous sommes ici c’est que nous avons besoin de son aide.
-La République remercie le chef et a foi en sa sagesse. Elle nous envoie pour lui demander un service.
-Le chef a hâte de savoir comment il peut s’honorer de cette confiance.
-Nous avons un trésor dont nous voudrions qu’il soit le gardien. Nous n’avons rien de plus précieux car en de mauvaises mains il pourrait anéantir toute vie en et au-delà du monde connu.
-Le chef est surpris par cette demande. Il voudrait savoir pourquoi le République confie ce trésor à un ancien ennemi.
-La République croit en une idée du respect de la vie des Hommes des Sables qui est bien au-delà de la sienne. Elle craint ne pas être prête pour utiliser ce trésor à ce jour.
-Le chef demande s’il s’agit d’une arme.
-C’est bien plus dangereux qu’une arme. C’est un savoir. Et aujourd’hui les gardiens de ce savoir ne sont plus en mesure de remplir leur mission car ils doivent venir au secours de la République en danger.
-Le chef est d’accord pour garder le trésor le temps qu’il faudra. Il ne demande rien en échange si ce n’est de ne jamais utiliser ce savoir contre son peuple.
-Dis lui que j’en fais le serment en mon nom, celui de Maître Revan, de l’Ordre Jedi et de la République.
-Le chef demande si vous avez emmené ce savoir avec vous.
-Il est caché dans notre vaisseau dans des caisses. Nous le laissons choisir comment il préfère transférer la « marchandise »
-Le chef va envoyer des hommes à lui les récupérer .Il sait où se trouve notre vaisseau. Il le suit depuis que vous êtes arrivés sur la planète.
-Nous lui sommes grandement redevables.
-Le chef estime au contraire ne pas l’être. Il croit en un fragile équilibre et au besoin de nos peuples de s’entraider pour que nous puissions survivre. Même si parfois nos vues divergent. Le conflit ne doit jamais devenir source d’extinction.
Galaad s’inclina en respect devant le chef et Brianna l’imita.
-Le chef vous rend vos sabres laser. Vous serez toujours les bienvenus chez lui. Il va maintenant vous faire raccompagner au vaisseau pour transférer les colis.
Les trois compagnons empruntèrent un autre chemin pour retrouver la lumière du jour qui commençait à perdre en intensité. Les deux soleils se couchaient lentement. Lorsque tous les holocrons furent chargés sur les banthas, les Hommes des Sables s’en allèrent en silence. Celui qui semblait les commander remit trois gaffis de cérémonie pour Revan, Galaad et Brianna. C’était là une immense preuve d’estime de la part de leur peuple. La plus illustre qu’ils n’aient jamais donné. Même entre eux.
-Bien Iziz. Nous allons quitter la planète. Ca tombe bien il fait nuit de ce côté. Lorsque les Tusken auront disparu, nous mettrons les voiles. En attendant je serai d’avis d’avaler quelque chose. Il me semble qu’il nous reste de ces succulents kroyies de Kashyyyk.
Tandis que Herm se chargeait de faire la cuisine, Galaad s’attabla avec Brianna.
-Tu as l’air fatigué.
-Un peu. Je suis surtout soulagé que tout se soit bien passé.
-Tu en doutais ?
-Pas vraiment. Mais je n’avais aucune idée de la tournure que prendraient les évènements. Je me serais mal vu rentrer à Coruscant avec cette cargaison et expliquer mon échec au Conseil.
-C’est donc sur Coruscant que nous nous rendons à présent ?
-Oui. Tu vas pouvoir enfin retrouver Lynn.
-Au fait je…
-Non ne dis rien. Il n’y a rien à dire. A part que tu es une grande Jedi, que tu es une fille formidable et que toi et Lynn avez beaucoup de chance.
Brianna sourit.
-Et que tu as un très joli sourire.
-C’est chose rare que je souris. Mais avec toi, je me sens comme … libérée. Pourtant j’ai l’impression qu’après je vais retrouver mon faciès sérieux et sans expression.
-Je sais. Je fais toujours cet effet aux filles. Il parait qu’un temps je leur change la vie et qu’après elles redeviennent elles-mêmes. Toi c’est ton sérieux et Bastila son célèbre air taciturne.
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La voix de Galaad changeait. Elle se faisait plus triste. Comme si dans sa voix son cœur cherchait un écho à sa détresse. Car bien trop souvent Galaad se sentait seul. Seul dans la quête de sa moitié. De celle qui saurait le rendre heureux. De celle avec qui il aimerait partager les espoirs, les joies et les souffrances. Au fond de lui, le Jedi Poète était un être fragile. Une faiblesse qu’il lui fallait masquer à tout prix pour ne pas laisser la moindre prise possible sur lui.
Quelque part « elle » l’attendait. Il en était persuadé. Il le sentait à travers la Force. Il pensait à tous ces soirs où il s’endormait seul avec pour seule étreinte celle d’une pierre, d’un coussin ou de son sabre laser. Il aurait voulu aller là où il y avait de la vie, de la lumière, des sentiments d’amour ; même masqués.
Par moments il se sentait si unique. Si seul à endurer cette peine. Fatigué. Oui il était fatigué. Et c’est sans entendre les paroles rassurantes et les questions de Brianna, sans savourer le plat que l’humanoïde leur avait concocté avec talent que Galaad s’enferma dans une sorte de bulle. Les yeux voilés par un rideau de larmes qui ne s’écoulaient même pas.
Mal. Il avait si mal dans son cœur. Il souffrait tant cette absence. Il ressentait encore la peine immense de ses jeunes années durant lesquelles il avait été rejeté à maintes reprises. Il avait dû se façonner un monde, des histoires. Il s’était réfugié dans la musique et avait trouvé un exutoire dans un groupe de l’époque.
Par moments, il trouvait que cette douleur intérieure avait un goût exquis. Il se disait qu’il fallait profiter de ces moments forts et beaux à la fois même si ça lui faisait mal. Finalement ça lui permettait de se blinder, de se durcir et finalement de se forger un caractère et une façon de penser. Oui ; ça faisait mal, mais c’était beau. Et peut-être était-ce tout ce qui comptait.
Mais au-delà de tout ce chaos sentimental, il revenait toujours à la même chose : une fille pour lui existait quelque part. Près d’une étoile ou d’un trou noir, sur un vaisseau ou dans une cantina.
Il l’imaginait mais ça restait toujours flou. Et du coup son regard avait une intensité particulière de celle qu’exerce une carte au trésor sur l’aventurier qui la trouve : il ne sait pas de quel trésor il s’agit, mais il sait qu’il existe et que ce cheminement à décrypter l’y mènera. Ou mènera à sa perte.
Et tout à coup la Force le fit sortir de ses pensées.
-Eh ho ! Tu réponds quand on te cause ?
-Oh pardon Brianna, j’étais ailleurs.
-Oui on a remarqué. On lève le camp ?
-Allons-y ! Iziz, je te propose de te mettre à ton aise dans les quartiers des passagers. On te préviendra quand nous arriverons sur Coruscant.
Il ne fallu pas un mot de plus pour que le Jawa disparaissent en trottinant.
-Me laissez-vous finir de vaquer à mes occupations Monseigneur ?
-Oui Herm termine donc. Tu nous rejoindras dans le poste de pilotage après.
Les deux Jedi se mirent aux commandes et entamèrent la procédure habituelle de préparatifs et contrôles avant décollage. Enfin Brianna suivait les instructions de son ami et n’avait finalement pas grand-chose à faire. Le vaisseau aurait très bien pu prendre son envol de suite mais Galaad aimait bien prendre son temps lorsque rien ne pressait, histoire de vérifier tranquillement qu’il n’avait rien oublié. Il pouvait être tellement tête en l’air parfois.
Et lorsqu’il actionna une des dernières commandes, Brianna posa sa main sur la sienne.
-Et si finalement on faisait fausse route ? demanda-t-elle.
-Comment cela ?
-Si au bout du compte on était faits l’un pour l’autre ?
-Eh bien tu ne te poserais même pas cette question.
L’Echani acquiesça et sourit en enlevant sa main.
-Excuse-moi, je…
-Non. Je n’ai pas à t’excuser. Tu as été honnête avec moi. Tu as eu confiance en moi pour me poser cette question. Tu as bien fait.
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Le Shining Ghost vibra et les réacteurs rugirent, propulsant cette merveille de technologie vers les couches supérieures glacées de l’atmosphère de Tatooine. Cela contrastait d’autant plus qu’en un instant le jour fit place à la nuit.
-Qu’est-ce-que c’est que ça ? demanda Galaad.
Et là une voix cybernétique provenant du vaisseau même répondit.
-Attention Galaad. Nombreux vaisseaux non identifiés en approche. Bataille en cours entre la République et forces inconnues.
-Ok Confiance, associe les ennemis de la République en ennemis mais ne tire en automatique d’abord que pour répondre à une agression.
-Bien Galaad.
-Quelle est la situation ? Oh par la Force ! C’est une vraie tuerie ici !
Le Jedi regardait son écran de contrôle de combat. Et ses amis se battaient à un contre cent.
-Mais qui parle ? demanda Brianna hébétée.
-C’est l’ordinateur de bord. Elle s’appelle Confiance. Tu verras, elle est TRES sophistiquée. A tous points de vue d’ailleurs. Confiance, essaie de nous mettre hors de portée du combat pour le moment et branche moi sur ce qui semble être le vaisseau amiral de la République.
-Bien Galaad.
-A navire amiral républicain ; ici le Shining Ghost. Qui commande votre formation ?
-Ici le Telos Survivor. Identifiez-vous Shining Ghost.
-Jedi Galaad Doonz. Passez-moi votre commandant immédiatement.
Un blanc de quelques secondes eut lieu.
-Ici l’amiral Carth Onasi. Pas fâché de vous rencontrer enfin Galaad, vous tombez à point nommé. Mais je crois que ça ne changera pas la donne. Et un mort ne sauvera pas les vivants.
-Salut à vous Carth ! Pour votre info je suis bien vivant mais nous en discuterons plus tard. C’est quoi ce foutoir ?
-Une longue histoire aussi. Mais en gros nous sommes attaqués par les Sith. Et on va prendre la raclée. Nous ne sommes pas assez nombreux pour résister.
-Foutez le camp tant qu’il en est encore temps Carth ! Vous ne les retiendrez pas.
-Mais ? Et Tatooine ? Je ne l’abandonnerai pas !
-Tatooine attendra si tant est qu’ils s’y posent. Croyez-moi Carth il vaut mieux battre en retraite pour le moment avant de vous faire tous exterminer. Nous allons focaliser leur attention un petit moment pour que vous récupériez vos chasseurs encore en vol.
-Qu’est ce que vous comptez faire avec votre cacahuète ? Leur jeter de la poudre aux yeux ?
-C’est un peu ça oui. Allez Carth dégagez d’ici, on se reverra bientôt !
-Bonne chance général !
Galaad coupa la transmission.
-Ca fait un moment qu’on ne m’a pas appelé comme ça. La dernière personne à l’avoir fait devait être ta mère. Dit-il à Brianna.
Pendant ce temps il fallait tout le courage à Seb Alz Ace et son escadron pour s’opposer aux chasseurs ennemis. Heureusement leur entraînement et leurs appareils restaient plus affûtés que les ennemis et la formation Jour de Colère taillait de sévères croupières dans les rangs des Sith.
-On a fait du bon boulot Seb, il est temps de rentrer se mettre à l’abri.
-J’ai entendu les ordres, mais si on se casse tous qui va couvrir nos fesses hein ?
-J’en sais rien ! Eh mate là dans le secteur en portée de Tatooine, il y a une bande de pirates qui font une descente sur la planète.
-Oh merde ! Telos Survivor ici Leader Jour de Colère on va voir un coup ce qu’il se passe du côté de Tatooine on n’en a pas pour longtemps.
-Négatif Leader Jour de Colère, rentrez à la soute comme tout le monde. L’escadron Or va vous couvrir.
-Ah ça parasite trop Telos Survivor. On vous rejoint à la maison en cas de pépin. Leader Jour de Colère terminé.
-Bon allez on va leur faire leur fête Seb !
-Du calme Hayz il y en a une belle bande. Aile droite avec Hayz, aile gauche avec moi. Les autres vous rentrez vos fesses au vaisseau.
-Bonne chance lieutenant !
-Merci les gars.
Les chasseurs ne tardèrent pas à rattraper leurs cibles dans l’atmosphère de Tatooine. Maintenant les gens au sol devaient voir les combats en train de se dérouler. Et ceux qui furent à Anachore étaient aux premières loges.
Les appareils de la République tombèrent par surprise sur leurs adversaires médusés. Avant même que l’affrontement ne débute, une dizaine d’entre eux fut pulvérisée. Les républicains jouaient de tout ce qu’ils avaient à leur disposition pour compenser leur faible nombre. Quelques uns d’entre eux tombèrent et malgré tout leur héroïsme la lutte était vaine.
Et pourtant ! Quelque chose leur disait de continuer, que l’espoir restait intact. Et au bout du compte cela finit par payer.
-Seb faut qu’on file. Tous nos croiseurs sont partis on va se les prendre tous sur la gueule.
-Allez Hayz il en reste un, je vais me le faire, il va se poser à Anachore !
-Au même moment un tir d’un vaisseau lourd Sith frappa l’appareil à côté de Hayz qui alla s’écraser au sol en flammes après avoir percuté le sergent Hayz.
-Hayz !!!!! Hayz !!!!! Ca va mon gars ?
-C’est pas la grande forme Seb. J’ai salement morflé. Mon guidage d’hyperespace est mort. Et moi j’ai pris une bonne claque.
-Ok on se barre les gars ! Hayz, tu vas te caler sur mon guidage et on va rentrer côte à côte. Ton appareil tiendra le saut ?
-Je ne sais pas Seb. Je crois oui. Mais moi je ne sais pas si je tiendrai le coup.
-Allez allez, suis moi, cale ton ordi et on percute en hyper !
L’instant d’après les cinq chasseurs restants disparurent en hyperespace. La situation était critique.
Mais au sol allait se jouer un épisode peu commun. La scène du combat n’avait pas échappée à Nico, le Twi’lek qui avait hébergé l’équipe de Galaad la nuit d’avant. Il regardait avec anxiété l’affrontement qui avait lieu au-dessus de sa tête. Il remarqua l’appareil Sith qui s’était échappé et qui avait mis cap sur la planète. Et celui-ci qui venait vers Anachore se posa entre les dunes à quelques centaines de mètres de l’endroit où il se trouvait.
Nico attrapa un fusil blaster suspendu au mur chez lui et se précipita dehors. Il suivit discrètement le chemin étroit qui menait au chasseur. Avec sa vue perçante, il distingua le pilote qui en était sorti et qui était affairé à installer un petit émetteur.
Le Twi’lek avait reconnu la combinaison Sith que portait l’imprudent qui lui tournait le dos et c’est sans gloire qu’il l’abattit sans sommation d’un coup de laser dans le dos. Nico s’aperçut alors que d’autres chasseurs Sith s’approchaient. Il n’avait plus beaucoup d’options. Il s’empara du casque du malheureux qu’il avait tué et tenta un coup de poker : il sauta dans le poste de pilotage et parvint à mettre les moteurs en routes. Et lorsque les autres chasseurs se furent posés et que les pilotes en sortirent, il décolla en toute hâte.
Mais Nico avait beau être chevronné, il n’avait pas la maîtrise totale du nerveux petit appareil et il volait un peu cahin-caha.
Un peu plus haut le Shining Ghost restait seul contre toute la flotte ennemie. Tandis que Galaad s’employait à semer la panique parmi les troupes ennemies, l’ordinateur corrigeait en permanence les trajectoires pour éviter les collisions tant les adversaires étaient nombreux. Et c’est cette densité qui leur permettait de se faufiler sans être atteints.
-Il va quand même falloir que l’on y aille. Dit Brianna.
-Je fais une dernière passe et ce sera ok. On aura assez d’éléments.
-Que veux-tu dire ?
-Confiance analyse leur flotte et leur tactique et là elle a presque fini.
-D’accord. Je vais jeter un œil sur nos passagers pour voir si tout va bien.
-A ta place je resterais assise. Tiens c’est quoi cet écho là provenant de Tatooine ? On dirait qu’ils en ont après l’un des leurs. Allons voir ça de plus près.
Le vaisseau fit une pirouette et descendit en vrille vers les chasseurs qui arrivaient.
-On va dégommer les poursuivants et on verra bien si on s’est trompés ou pas.
Le Shining Ghost eut tout de même fort à faire pour venir à bout de l’escadron Sith.
-Il va falloir que l’on dégage vite fait. Le prochain coup qu’on prend, on va y laisser des plumes ! Appareil inconnu, ici Shining Ghost déclinez votre identité.
-Maître Doonz ? Ici Nico Senvi. J’ai volé ce chasseur à Anachore.
-Bien Nico. Ne bouge surtout pas, je vais prendre le contrôle de ton appareil. Prépare-toi à bondir en hyperespace. Confiance, pirate le contrôle de ce vaisseau et entre les mêmes coordonnées que nous.
-Bien compris Galaad.
Quelques secondes passèrent.
-Contrôle de l’appareil actif. Prêts pour hyperespace.
-Allons-y.
Et Galaad enclencha l’hyper propulsion. Les deux vaisseaux disparurent soudain, comme s’ils n’avaient jamais été là.