Mon K.O.T.O.R. 3: La Triade Jedi

Chapitre 6 : Chapitre cinq: la bataille de Dxun.

Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 14:44

Mes folies se sont noyées dans le Styx de mes larmes

Et la porte des enfers m’a accueilli les bras ouverts

Son visage n’était certes pas le plus beau

Mais elle m’a tendu les bras

Mais elle m’a donné ses lèvres

Et je me suis donné à son doux poison

Pour me sortir de ma prison.

A quoi me sert-il d’être une fleur,

Si la Mort de me cueille pas ?

Quand la douleur saigne, sinistre,

Il devient agréable de trépasser

Dans le coton, le calme et le soupir.

La Vie s’achève alors dans un souffle

Chargé d’une tristesse.

Et dans ce poids, enfin libérée,

L’Ame put s’élever, en toute sérénité.

 

 

 

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Tatooine. A bord de son vaisseau amiral, Atris supervisait la conquête de la planète. Ou plutôt son invasion. Car comme elle l’avait prévu aucune résistance ne s’était opposée à ses forces. Elle riait encore en pensant à la déculottée qu’elle avait mise à cette flottille qui se trouvait là par hasard. Ils avaient dû avoir une telle frousse qu’ils n’étaient pas prêts de remettre les pieds dans le secteur.

 

-Votre Grandeur ?

-Oui qu’y a-t-il ?

-Nos dernières unités d’assaut viennent de prendre position à proximité des quelques villes.

-Bien. Installez-y les batteries anti aériennes et commencez à rafler les esclaves dont nous avons besoin dans la populace. Tuez tous ceux qui tiendront tête et ne faites pas de quartiers.

-Bien votre Grandeur. Et en ce qui concerne les autochtones ?

-Laissez cette vermine. On ne peut rien en faire. Tuez ceux que vous rencontrerez, ils n’ont aucun intérêt.

-Il sera fait selon vos ordres, votre Grandeur.

 

L’officier Sith se retira.

 

Le plan d’Atris marchait à merveille. Elle savait qu’elle disposerait du temps dont elle avait besoin pour pousser ses pions petit à petit. La République n’interviendrait pas immédiatement. Tel était l’un des accords qu’elle avait conclu avec d’éminents politiques. Mais elle savait aussi que ces damnés Jedi ne seraient pas en reste et que certains d’entre eux accoureraient en toute hâte pour la contrer. Il faudrait capturer et convertir les plus faibles d’entre eux pour les retourner. Et entre temps les Sith auraient frappé tant de planètes que les Jedi ne sauraient plus où donner de la tête.

 

Quant à l’ancienne Exilée, elle devrait encore trouver un moyen de pression pour la plier à sa reddition. Et quoi de plus facile que de prendre des otages ? Mais ici c’était trop incertain. Il fallait y attirer les armées de la République pour les détruire en se servant des habitants comme d’un bouclier. Les otages contre les Jedi seraient choisis ailleurs. Pas sur Dxun qu’il fallait écraser rapidement car les Mandaloriens représentaient une force importante. Mais … Coruscant.

Quoi de plus intéressant à utiliser comme moyen de pression ? Une telle population, le centre de commandement, le siège du Haut Conseil Jedi. Mais pour arriver à ses fins il lui fallait agir une fois de plus de l’intérieur et conquérir la petite planète à côté qui était Borleias.

Celle-ci était vierge de toute activité car elle devait servir à donner un équilibre au système : d’un côté la planète ville, de l’autre la planète vierge. L’ennui c’est qu’une grande flotte de guerre stationnait entre Coruscant et Borleias en partie amarrée à la géante Station Orbitale de Défense et de Combat, le nec plus ultra de la technologie militaire de tous les mondes connus. A la fois une base, un centre de formation, de réparation, d’entretien, d’entrainement, de commandement de fabrication. Bref une sorte de tout en un de combat voué à la sauvegarde de Coruscant. Une telle construction était imprenable. En tout cas par la force…

 

Atris nourrissait en elle une haine sans fin qui avait prit naissance dans l’espoir qu’un jour Lynn s’offrirait à elle et qu’elle la suivrait partout. Et quand elle partit pour la guerre sans la prévenir et contre son avis puis qu’elle revint en se coupant de la Force et en défiant le Conseil une fois de plus, elle laissa éclater sa peur et sa colère. En présence des holocrons Sith qu’elle gardait, elle finit par rejoindre le Côté Obscur.

 

Et trahie une fois de plus à ses yeux par la dernière des servantes Echani – Brianna – elle finit par provoquer Lynn en duel. Mais cette dernière était si puissante et si droite qu’elle ne parvint à la tuer. Et humiliée, elle s’enfuit, ruminant sa vengeance mais sachant déjà où et comment elle trouverait écho au sein du Côté Obscur.

Et elle aussi, seule, prit le chemin des anciens Sith. Mais un chemin tout différent qui évita celui des Jedi. Et elle devint en secret Darth Etharn. Atris était définitivement effacée. Et elle prit au sein des Seigneurs Noirs une place prépondérante. Elle était le fléau qui allait s’abattre en premier sur la République avant de laisser la placer aux anciens seigneurs Sith qui avaient pris la suite de Ludo Kresh.

 

Pour le moment il lui fallait ramener des esclaves afin de nourrir l’effort de guerre de la grande machine Sith. Et pour se forger une réputation impitoyable, elle fit préparer sa navette personnelle afin d’aller semer l’effroi sur le sol de Tatooine. Mais avant, il lui fallait donner l’ordre d’engager les hostilités sur Dxun et Onderon. Elle appela par son intercom.

 

-Amiral Hidl !

-Oui votre Grandeur ?

-Vos forces ont-elles rejoint les éclaireurs dans le système d’Onderon ?

-Nous nous apprêtons à sortir au plus près de la vitesse lumière.

-Bien. Quand vous serez à portée, déclenchez la fureur de vos armes.

-Oui, votre Grandeur.

-Qu’aucun n’en réchappe. Murmura-t-elle lorsque l’image disparut.

 

Elle se rappela alors l’image de Lynn pour qui son amour le plus profond s’était mué en la haine la plus féroce. Elle aurait voulu la broyer dans sa main comme une vulgaire poignée de chips. Elle avait certes fait beaucoup de progrès en duel mais elle s’était rendu compte que elle aussi et que bien que le fossé qui les séparait se fut quelque peu amoindri, la Jedi restait tout de même un ton au-dessus. Elle devait donc s’entraîner encore et encore pour le jour où elles se retrouveraient à nouveau face à face.

Mais pour le moment ce qui retenait toute son attention c’était Tatooine…

 

 

Ë

 

 

Quelque part entre Dxun et Onderon. Le vaisseau de transport privé de Mandalore l’emmène avec son garde du corps vers le quartier général.

 

-C’est étrange qu’ils ne passent pas à l’attaque. Ils se doutent bien qu’on ne va pas rester là à se regarder dans le blanc des yeux éternellement.

-On dirait qu’ils attendent quelque chose.

-Oui. Des renforts sûrement. Ceux-là ne sont que des éclaireurs. Si seulement la République donnait son feu vert pour les prendre de vitesse.

-Ils ne veulent donc rien faire ?

-Non. J’ai eu le Chancelier. Ce poltron ne veut pas faire le premier pas.

-Nous allons donc rester là à attendre qu’ils frappent les premiers ?

-Non, non. Je vais m’entretenir avec la Reine Talia d’Onderon. Il faut la convaincre de lancer ses forces avant qu’il ne soit trop tard. Nous pouvons les prendre en étau et remporter une victoire essentiellement psychologique.

-Bien je vais t’accompagner.

-Non ce n’est pas nécessaire. Nous allons me déposer sur Onderon. Tu vas avoir suffisamment à faire là-bas. Je pense que ma présence sera utile auprès de la reine si les hostilités débutent rapidement.

-Si tu veux.

-Ecoute, tu es l’avenir de notre race. Tu dois les mener à la victoire ou mourir en brave.

-Je ferai mon devoir.

 

La navette mandalorienne prit le chemin du palais de la reine Talia. Cela faisait toujours quelque chose dans le cœur des Onderoniens de voir arriver un vaisseau mandalorien chez eux, leur rappelant le temps de la guerre. Et ce n’est pas les quelques années de paix entre eux qui avaient suffi à restaurer un climat agréable.

Néanmoins lorsque la reine fut avisée de la visite de Mandalore en personne, seul qui plus est, elle accueillit la nouvelle avec entrain et presque soulagement. Après tout il avait participé plus qu’activement à leur soutien contre les Sith il y a finalement peu de temps dans cette même salle du trône.

Mandalore n’y était pas revenu depuis lors. Toutes les entrevues s’étaient déroulées ailleurs.

 

-Mes hommages, reine Talia.

-Bienvenue à vous Mandalore. Mon peuple et moi sommes heureux de vous voir parmi nous en ces temps sombres et inquiétants.

-Je crois qu’il nous faut abréger notre réflexion.

-Je vous reconnais là bien Mandalore.

-Vous êtes une femme d’action reine Talia et votre bonté n’a d’égale que votre ténacité.

-Vous deviendriez presque charmant Mandalore. Fit la reine quelque peu gênée.

-Il faut savoir s’adapter, reine Talia. Mais je pense qu’il serait mieux de discuter en privé de la suite des évènements.

-Je vous l’accorde. Nous allons nous retirer dans la salle des trophées où nous serons à même d’en débattre en toute quiétude.

 

Mandalore suivit la reine et sa suite jusqu’à la petite salle d’exposition de son palais. Là, elle demanda qu’on les laisse seuls.

 

-Je suis quelque peu perplexe Canderous. C’est la première fois que vous venez seul ici sans la moindre escorte.

-Nos heures sont comptées, des préparatifs d’urgence sont à faire. Chacun vaque à ses tâches.

-Que suggérez-vous ?

-Il n’y a pas trente six solutions : nous devons attaquer les premiers. Pendant que nous parlons je suis certain que nos ennemis se renforcent pour attendre la bonne occasion. Il nous faut agir et faire fi des décisions de la République. Ils ne vont quand même pas nous blâmer de nous être défendus.

-Mais vous ne me parlez pas de défense.

-Eh bien si. La meilleure défense est souvent l’attaque.

-Nous n’avons même pas essayé de parlementer.

-Le groupe de combat emmené par l’amiral Onasi l’a tenté à Tatooine. Sans succès.

-Je ne suis pas rassurée. Cela fait depuis des mois et des mois que je demande au Conseil Jedi de m’octroyer un de leurs membres pour m’épauler ici sans aucune aide de leur part.

-Je reviens de Coruscant. Je suis persuadé que s’ils ne l’ont pas fait c’est qu’ils manquent d’effectifs pour accéder à votre demande. Maître Vandar est bien plus avisé qu’il y a quelques années. Il ne se laissera pas engluer longtemps par la politique républicaine. Je suis sûr qu’il approuverait notre décision.

-Pourquoi ne lui demandez-vous pas ?

-Parce que ce serait le mettre moralement devant un choix inacceptable. Vous le voyez donner son accord pour une offensive et de l’autre côté défendre son opinion face au Sénat ? Il ne serait plus crédible. Il doit faire en ce moment tout son possible pour l’intervention. Je ne suis pas dupe : il y a quelque chose qui cloche au Sénat. Des gens doivent subir des pressions pour ralentir la réaction.

-Comment est-ce possible ? Ils travailleraient à leur propre perte !

-Ce ne serait pas la première fois. A trop mûrir le fruit pourrit.

-Je connais cette expression ! Vous pensez ainsi que des Sénateurs se seraient fait acheter ?

-Oui des sénateurs. Mais pas que ça.

-Bon admettons. Quel est votre plan ?

-Il faut attaquer les premiers en les prenant en tenaille. J’ai vraiment peur que ceux-ci ne soient que des éclaireurs.

-Des… éclaireurs ? En si grand nombre ?

-Oui. Ca laisse imaginer le pire quand le gros de leurs forces sera sur place. De toute façon nous sommes seuls. Il faudra lancer toutes nos forces dans la bataille. De quels effectifs disposez-vous ?

-Eh bien je ne sais pas exactement. L’équivalent de deux groupes de combat de la République et au sol quatre à cinq divisions.

-D’accord. Je vais vous faire renforcer par une de mes divisions terrestres. Je me charge de l’attaque principale en espace. Vous garderez vos deux groupes en réserve. Le premier s’il faut un appui pour les briser, le second pour la poursuite ou pour couvrir la retraite en cas d’échec. Dans ce cas il faudra qu’il prenne le maquis avec des unités légères afin d’appuyer nos troupes au sol.

-Je suis d’accord sur le principe. Je pense que vous devez prendre le commandement de l’attaque en espace. Pour le reste, chacun reste maître chez lui.

-C’est un bon calcul. Puis-je m’entretenir de suite avec votre état-major pour organiser les détails ?

-Oui. Je vais vous faire conduire.

-Encore un détail. Si vous avez besoin de moi à titre personnel, je me tiens prêt à intervenir.

-Je vous remercie Canderous. Qui aurait-pu croire il y a quelques années que nos deux peuples lutteraient un jour côte à côte pour le même idéal ?

-Ce sera un honneur de vaincre ou de mourir à vos côté, Reine Talia.

Mandalore baisa la main de la souveraine avec plus de chaleur et de tendresse que ne le voulait l’étiquette.

 

Tous deux étaient devenus proches. Personne ne savait qu’ils l’étaient également personnellement. Après leur lutte commune contre les Sith il y a quelques années, les deux nations s’étaient découvertes des affinités. Onderon avait non seulement su profiter du développement exponentiel des Mandaloriens sur Dxun mais également de leur aide pour reconstruire la capitale. Pour plus de sécurité les prisonniers politiques  avaient été transférés sous la garde des Mandaloriens dont les geôles étaient réputées sans évasion. Petit à petit ils étaient tous venus à se comprendre et à s’apprécier. Et ce n’était que le début de la fusion de ces deux cultures et peuples.  

 

Chacun des deux leaders se demandait quel serait l’après-guerre. Non seulement pour leurs deux planètes mais aussi pour leurs personnes. Ils se plaisaient à imaginer un rapprochement plus intime ponctué de « ah s’il avait été Onderonien » et de « si seulement elle était Mandalorienne ». Une seconde vie après la perte de leurs époux et épouse respectifs. Le temps viendrait alors de tourner la page.

 

Mais pour le moment il fallait se concentrer sur le conflit en cours. Et Canderous se dit qu’il était peut-être devenu temps lorsqu’il sortirait de sa réunion, de demander l’aide de son vieil ami l’amiral Onasi.

 

 

Ë

 

 

-Seb’y !!!!!!!!!

 

Lorsqu’elle vit l’ami de son frère dans sa combinaison de pilote, Jenn lui sauta au cou et lui fit les bises.

 

-Comment tu vas ? Ca fait un bail dis-donc ! Où est Hayz ? Il traîne encore derrière ?

 

Aveuglée par sa joie habituelle, la jeune aspirant n’avait pas remarqué le faciès sombre de son ami.

 

-Jenn, … je…

 

Bien qu’ayant répété cent fois cette phrase dans sa tête durant le trajet qui l’avait mené ici le lieutenant n’arrivait pas à aligner trois mots.

Le sourire et le pétillement des yeux de Jenn disparu tout à coup.

-Nan… nan pas lui !

 

Le pilote de chasseur n’eut de réflexe que de prendre la sœur de son ailier dans ses bras pour essayer de la calmer, pour la soutenir dans ses sanglots. Peu confronté encore à ce genre de situation, Seb ne savait que dire pour la réconforter. D’autant plus qu’il n’avait pas idée des mots que lui aurait voulu entendre en pareille situation. Ils sortirent prendre l’air sur une terrasse et il lui raconta toute l’histoire : l’exercice, le combat, le retour, la mort de Hayz avec ses dernières volontés et où il l’inhuma.

 

-Il aurait toujours voulu rester dans les étoiles. Penses-tu qu’il soit possible de faire quelque chose ?

-Je ferai le nécessaire. De sorte qu’après le conflit on l’emmène pour son dernier voyage.

-Je te remercie de ce que tu as fait pour lui.

-Il aurait fait la même chose. Nous étions presque comme frères.

 

Seb soupira. Ils étaient restés collés tous deux, assis dehors sur un banc. L’air commençait à se rafraîchir. Jenn eut un frisson et resserra son étreinte puis posa sa tête sur l’épaule du pilote alors que les sanglots la reprenaient. Il ne lui avait pas encore dit qu’ils seraient probablement dans la même escadrille et que par un étrange coup du sort c’est elle qui prendrait la place de son frère au sein de l’équipe.

 

-J’ai besoin de toi, lui dit-elle. Je me sens si seule à présent.

-Ne t’inquiète pas. Je suis là. Nous ne nous séparerons pas. Mais je dois aller rendre compte de ma mission et prendre mes ordres. Tu veux bien m’accompagner ?

-Oui volontiers.

 

Ils allèrent tous deux chez le colonel de la maison Bao-Dur qui avait été informé par Carth en personne. C’était un Selkath  qui avait été de tous les derniers conflits majeurs dont l’attaque de la Forge Stellaire presque dix ans auparavant. Il confia ainsi les quatre dernières sections de trente pilotes chacune aux mains de Seb pour qu’il escorte leur transporteur sur Korriban où les attendaient leurs appareils flambant neufs.

Afin de respecter sa promesse de ne pas la quitter, Seb dut batailler sec pour obtenir un chasseur pour Jenn. Il fut assez persuasif pour convaincre le colonel que Jenn devenant son ailier (toujours sans qu’elle le sache) il avait besoin de la tester grandeur nature avant de rentrer dans le vif du sujet.

 

Ils quittèrent tous Iridoria quelques heures plus tard après un bref repos. Le temps pressait. Et plus qu’ils ne voulaient bien le croire.

 

 

Ë

 

 

A bord du Shining Ghost Galaad était assis, les pieds sur la banquette, entourant ses jambes de ses bras, la tête posée entre ses genoux il réfléchissait aux derniers évènements.

Il était plus que surpris par le comportement de ses amis. Son premier sentiment était la frustration d’avoir dû se sauver comme un voleur mais il était surtout très peiné par cette marque de défiance qu’ils lui avaient témoignée. En d’autres temps il se serait focalisé là-dessus. Mais désormais il savait faire preuve de réflexion. Les problèmes devaient être traités dans l’ordre.

 

-Voyons voyons voyons. Par où commencer ? La raison de leur geste. Pas de doutes. Ils ont dû apprendre quelque chose au sujet de ma découverte sur le Stardust Knowledge. La partie que j’ai omis de leur dévoiler. Ma rencontre avec ce brave Odan-Urr et ce qu’il m’a appris pendant si longtemps : ma seconde formation. Mais comment ? Maître Vandar n’aurait rien dit. Pas même à Revan. Et s’il avait parlé à Bastila, elle n’aurait rien révélé à Revan non plus. Non.

 

Il se remémora la scène sur la plateforme.

 

-Non le problème c’est Lynn. Elle a agi comme si c’était elle la meneuse. Et elle doit craindre quelque chose. Elle doit se douter que je suis passé du Côté Obscur. Comment faire si même mes meilleurs amis sont contre moi ? Mes camarades. Mes frères d’arme. C’est ma faute. J’aurais dû le leur dire. Ils m’auraient cru. Mais ce n’était jamais ni le bon moment, ni le bon endroit. Et quand ça l’était j’ai manqué de courage. De courage ? Ou de conviction. Je ne sais. De conviction peut-être. Alors je n’ai que ce que je mérite. Je n’ai su leur faire confiance. Et ils m’ont rendu la pareille. Pfff. Comme ça on est à égalité. Aussi idiot l’un que les autres. Et maintenant ? Je ne peux pas revenir comme ça la bouche en cœur. Il faut du temps. Beaucoup de temps. Alors où aller là tout de suite ? Il va falloir aller à la castagne comme aurait dit Revan. Là où je devais me rendre initialement. Maître Vandar saurait me conseiller. Pourquoi ai-je toujours besoin qu’on me souffle la conduite à adopter ? Non. Je dois me débrouiller seul. Comme après Malachor V. Donc il me faudrait me rendre sur Tatooine pour aller leur mettre un coup de pied au cul de ces Sith. Mais sans armée je n’irai pas loin. Il me faut donc des hommes. Hum… Je pourrais rejoindre les forces d’Onasi. Mais c’est un ami de Revan. Et méfiant comme il est avec les autres Jedi, il me donnerait rapidement. En plus si Atton est avec lui ça ne ferait qu’empirer les choses.

 

Galaad soupira une fois de plus. Il appuya son dos contre la paroi derrière lui et se frotta – ou plutôt se massa – le front de la main droite pour essayer de se détendre.

 

-Il faut que je contacte Mandalore. Il a beau bien connaitre à la fois Revan et Lynn, si je m’en remets à lui et que je lui montre ma motivation pour combattre, il respectera mon choix et ne me dénoncera pas. Honneur pour honneur. Et lui, il n’y a pas trente six endroits pour le trouver. Il est à tous les coups sur Dxun pour rassembler ses armées. Et au-delà de tout ça, c’est mon ami aussi.

 

Galaad se leva d’un bond et se rendit au poste de pilotage.

 

-Confiance ?

-Oui Galaad ?

-On va mettre le cap sur Dxun en hyper espace. Puis j’irai me reposer. Fais attention lorsque l’on arrivera dans le coin, nos amis mandaloriens sont assez susceptibles. Je vais voir Herm et lui demander de me réveiller lorsque nous serons à proximité.

-Bien Galaad.

 

Le Jedi Poète entra les coordonnées, fit son check-up puis enclencha l’hyper drive qui le catapulta vers sa destination.

Il regarda quelques instants le couloir spatio-temporel traversé par le Shining Ghost et eut une pensée émue pour les premiers navigateurs qui ouvrirent les grandes voies sidérales dans le monde inconnu, notamment Jori et Gav Daragon. Il repensa à leur histoire et se demanda ce qu’ils seraient devenus s’ils avaient choisi de poursuivre leur enseignement Jedi. La guerre contre Marka Ragnos n’aurait pas eu lieu. Et celle contre les Mandaloriens se serait-elle tout de même produite ? Mais il ne voulait pas se perdre en inutiles conjectures auxquelles il avait déjà pensé de nombreuses fois auparavant.

 

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Il se leva de son siège et rejoignit sa chambre. Bien qu’il se sente fatigué, il n’avait pas du tout envie de dormir. Il se savait insomniaque. Jusqu’au point de non-retour où il tombait comme une masse et que rien ne pouvait l’en empêcher. Toujours assis – mais cette fois sur son lit – il ressassait son problème. Et bientôt tous ses problèmes.

 

Il se sentait seul. Seul dans l’espace. Le vide sidéral. Là où frappait la mort en silence. Il faisait froid. Si froid. Le métal du vaisseau ne lui avait jamais paru si glacé. Il avait l’impression d’être aussi glacé que lui. Mais avec un cœur de glace. Qui ne demandait qu’à exploser sous l’impulsion d’un rayon de soleil précis et attendu. Un cœur inutile s’il ne pouvait s’exprimer. Cela lui rappelait exactement l’époque où Bastila l’avait rejeté. Sa longue plongée dans les eaux les plus obscures de son être. Mais pas obscures dans le sens mauvaises. Plutôt inquiétantes, inconnues et morbides. Il dessinait des tombes, des cimetières, des visages hurlants et grimaçants. Il ne trouvait de salut que dans une sorte d’auto mutilation. Il se tapait la tête contre les murs. Il se déchirait la peau sur les bras avec une dague ébréchée. Il se coupait lui-même la circulation sanguine des carotides jusqu’à s’évanouir. Il pleurait si fort qu’il en perdait l’usage de la voix. Se sentant glisser inexorablement de plus en plus vers le suicide, son dernier salut avait été de se créer un monde à part. Une autre histoire. Une vie différente. Jusqu’à mentir autour de lui. Il se devait de s’en sortir tout seul. Pour lui, il n’y avait pas de choix. Il écrivit. Il écrivit tant. C’est alors que se forgea son surnom : le Jedi Poète. C’était sans compter sur la bienveillance de Maître Vandar qui avait fini par se rendre compte du mal être de celui qui pourtant n’était pas son padawan favori. Le salut vient souvent des gens auxquels on s’attend le moins. Dès lors, les deux Jedi s’étaient rapprochés. Pour devenir presque comme père et fils.

 

Mais ces mauvais souvenirs, c’était du passé. Et pourtant quand il  y repensait ou qu’il se rappelait les chansons de cette époque, il en avait non seulement la chair de poule, mais il lui arrivait d’en pleurer encore. Et curieusement ça lui faisait du bien. Comme s’il était momentanément dans une sorte de purgatoire et que c’était sa thérapie.

 

Sentant qu’il avait vraiment besoin de sommeil, il se coucha et se força à s’endormir.

 

Lorsque Herm le réveilla, il était totalement reposé.

 

-Nous allons sortir de l’hyperespace dans quelques minutes Monseigneur.

-Merci Herm.

-Confiance m’a informé qu’il était bon de vous faire une tasse d’hardès à votre réveil. Elle vous attend au poste de pilotage.

-Oh ! Merci de votre attention à tous les deux ! Que ferai-je sans vous ?

Galaad regagna son siège et un instant plus tard l’hyper drive du Shining Ghost s’éteignit.

-Nom d’un chien Kath !!!!

 

Galaad eut juste le temps de se saisir des commandes de vol pour éviter l’épave d’un croiseur Sith entièrement démembré qui gisait encastré dans ce qui restait d’un destroyer onderonien...

 

 

Ë

 

 

Jolee avait beau être comblé par le côté sauvage et naturel de Kashyyyk, il était toujours admiratif en regardant le spectacle qu’offrait Coruscant. Particulièrement la nuit, avec ses lumières plus scintillantes les unes que les autres. La vue qu’il avait depuis son logement au temple Jedi était à couper le souffle même pour celui qui n’était pas profane en ces lieux. Cela contrastait tant avec les autres académies qui avaient une architecture ayant tendance à s’enterrer.

 

Mission se présenta à la porte. Lorsque Jolee lui ouvrit en lui sortant une nouvelle boutade, il nota immédiatement l’air préoccupé de la jeune et jolie Twil’ek.

-Eh bien t’en fais une tête !

-Hum. Vous n’allez pas croire ce que je vais vous raconter. Le bruit court d’une rixe dans la Triade entre Revan et Lynn d’un côté et Galaad de l’autre.

-Comment ?

-De ce que je sais, ils auraient tenté d’arrêter le Jedi Poète et ce dernier se serait enfuit à bord de son vaisseau.

-D’où tiens-tu ça ?

-D’une conversation entre deux gardes du Temple il n’y a pas dix minutes. Je n’ai rien pu apprendre de plus.

-Nous devons contacter Maître Vandar. C’est trop grave.

-La mission d’abord Jolee. De toute façon je doute que Maître Vandar puisse nous recevoir en ce moment.

-C’est vrai tu as raison, sinon nous allons louper notre rendez-vous avec l’Anguille.

-Je n’en reviens toujours pas qu’il ait accepté de nous rencontrer.

-C’est vrai que ça parait surprenant. Comme quoi les gens ne sont pas toujours comme on les perçoit, quand bien même on est Jedi. Une leçon à retenir.

-Parfois je voudrais tant être comme vous aussi sensibles à la Force. C’est presque un déchirement que d’être « normale ». Et parfois je suis bien contente d’être différente.

-Ne change pas ma petite Mission. Tu es parfaite comme ça.

-Alors ça ! Je saurai m’en souvenir. Bon ne traînons pas, nous discuterons en route. Où retrouvons-nous votre nouveau padawan ?

-Il nous attend au module. Allons-y!

 

Lorsqu’ils arrivèrent à l’endroit prévu, ils ne virent personne. Ils attendirent quelques instants et alors surgit de l’ombre une silhouette presque familière. De haute taille, de stature large, habillée de la cape des Jedi elle marchait vers eux. Mission doutait. Mais Jolee avait bien compris et déjà il ricanait.

 

-Je crois que tu vas avoir la réponse à l’une de tes questions ma petite. dit-il à la Twil’ek. Quoique j’aurais pu te parler de Maître Tyvokka.

 

Mais en cet instant, se tenait face à Jolee un jeune padawan wookie tout juste sorti de l’académie de Visas.

(Pour des facilités de compréhension, nous traduirons immédiatement les paroles du personnage dans notre langue).

 

-Je suis Kyuuhhgrrah, envoyée par Maître Marr.

-Bienvenue à toi Kyuuhhgrrah, je suis Jolee Bindo. C’est un grand honneur de te revoir.

-Tout l’honneur est pour moi Maître. J’attends beaucoup de vos enseignements.

-Vous vous connaissez ?

-Oui bien sûr ! Oh ! Kyuuhhgrrah je te présente Mission Vao.

-Votre réputation vous précède Mission Vao. J’ai entendu parler de vos exploits par les miens. Vous êtes comme Maître Bindo une légende sur Kashyyyk. 

-Eh bien ! Je ne me savais pas si réputée. Mais comment vous connaissez-vous alors ?

-Elle a passé quelques jours en ma compagnie sur Kashyyyk tout comme ses camarades. Tu sais la sensibilisation à Troisième Voie. Je comprends mieux maintenant la phrase de Maître Vandar. Kyuuhhgrrah a des affinités particulières pour utiliser la Force. Elle sera un grand Jedi Consulaire.

 

La femelle Wookie s’inclina.

 

-Bien nous allons donc rendre visite à l’Anguille, ou plutôt devrais-je dire Polis Kern Thron ?

 

En chemin ils discutèrent de Kyuuhhgrrah et Jolee en fit un portrait assez fidèle.

Elle était effectivement très jeune, l’équivalent de 17 ans environ chez une humaine. Mais elle avait déjà fait preuve de ses dons de médiation pour sauver sa famille de l’esclavage plusieurs années auparavant. Elle savait également où fouiner et dénicher les informations les plus ennuyeuses pour la personne qu’elle ciblait. Elle représentait l’art du maniement du conseil et de la pression. Ses talents naturels de guerrière lui avaient permis de mettre l’accent sur l’apprentissage de la politique et de l’espionnage.

C’était loin d’être une enfant.

 

 

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Sa rencontre avec Jolee avait été révélatrice pour ce à quoi elle se consacrait et lui, avait trouvé en elle un écho particulier à ses théories. Maître Bindo pressentait déjà qu’elle pouvait être l’héritière de son mouvement Troisième Voie à sa disparition.

Mais elle avait encore besoin de beaucoup de pratique. Et pour ce faire elle ignorait tout de leur tâche ; il lui fallait se calquer sur Jolee au maximum. Eprise de culture générale, elle avait accès à une grande quantité d’informations et pouvait débattre de n’importe quoi en tenant des raisonnements très aboutis.

 

Les trois amis arrivèrent à l’un des clubs de Polis qui se trouvait au sommet d’une des nombreuses grandes tours de Coruscant. La plateforme rassemblait de nombreux modules, plutôt hauts de gamme dont un était même nubien. Les modèles allaient du plus sportif au plus luxueux. Cet endroit différait de celui où Polis avait été arrêté par les Jedi, par sa musique plus jazzy, son ambiance plus feutrée, son décor plus cosy, ses clients plus friqués. Ici, personne qui ne vendait de bâtons de la mort. Mais les filles étaient toujours aussi jolies, voire plus belles les unes que les autres.

Polis était sur une de ses terrasses intérieures entouré de quelques unes des plus désirables créatures de la planète. L’étage où il se trouvait avait pour thème des décors sauvages de planète luxuriante du style de Yavin IV ou de Kashyyyk. Lorsqu’il aperçut les Jedi, il leur fit proposer des rafraichissements puis les reçut dans un salon où l’on entrait par une porte dérobée derrière une sorte de cascade.

 

-Bienvenue au Planetorium! J’espère que le décor vous plait. Il est différent à chaque niveau mais y présente un décor typique provenant de plusieurs planètes de la République.

 

Jolee répondit.

 

-Nous vous remercions pour votre accueil et pour l’aide que vous voulez bien nous apporter.

-Je ne suis pas toujours en accord ni en respect des lois de la République mais je considère que la liberté qu’elle apporte mérite de s’en préoccuper.

-Nous vous avons demandé audience afin d’obtenir des informations sur les politiques de Coruscant.

-Vous avez frappé à la bonne porte. Malheureusement mes propos ont été mal interprétés. Je ne peux vous donner d’informations, il y va de mon commerce, de ma vie et de celles de mes amis et associés. Cependant je peux vous mettre sur des …pistes.

-La différence est certes notable et nous comprenons votre position.

-Asseyons nous donc. Nous pouvons parler ici librement. Cette pièce est entièrement isolée.

-N’allons pas par quatre chemins. L’Ordre me demande de vous parler en toute transparence. Pour résumer, le Conseil se demande si l’exécutif de la République n’est pas en proie à une mainmise des Sith.

-Cela va sans dire.

 

Jolee resta bouche bée par la réponse nette, franche et directe de Polis, servie avec un sourire et des yeux mi-clos.

 

-Vous semblez tomber des nues. Et pourtant vous en étiez déjà persuadés avant de franchir le porche de mon établissement. Les Jedi sont vraiment une race à part.

-Qu’est-ce-qui vous permet d’affirmer que notre impression est la bonne ?

-Hum. Mon réseau. Des indiscrétions. Des bruits de couloirs. Des mots laissés en l’air que mes systèmes ont récupéré.

-Vos systèmes ?

-Oui bien sûr. Dans tous les endroits qui m’appartiennent j’ai des micros. Ils sont reliés à un ordinateur qui analyse tout et qui me fait des rapports sur tout un tas de choses.

-Par exemple ?

-Eh bien pour une personne lambda ce qu’elle aime, ses connaissances, ses regrets, ses fautes, ses points faibles, ses secrets, etc…

-Vous êtes un véritable espion.

-Non je ne suis à la solde de personne. Je ne sers que moi ou mon entourage. Je ne demande rien en échange. Je « partage » ma puissance.

-Vous êtes un philanthrope en quelque sorte. Fit Jolee avec presque un air de dégoût.

-Oui exactement. Je ne fais que choisir ceux qui sont mes « élus ». Un peu comme vous les Jedi.

-C’est la force qui nous choisit.

-Si vous voulez. Pour moi c’est pareil. Ne montez pas sur vos grands chevaux. Ce n’est pas parce que vous voyez ici plein de filles nues dans mes appartements que je suis un pervers. J’ai juste une notion de la liberté un peu différente de la vôtre. Pourquoi juger si facilement les gens de la sorte ? Je ne fais de mal à personne. C’est ça qui compte. Le reste c’est du remplissage. Je n’oblige personne. Tout le monde est là de son plein gré. Je ne vous juge pas. Nous pouvons vivre ensemble en accord sans que nos standards soient les mêmes. Que des mœurs paraissent légères que m’importe ? Je suis peut-être en avance sur mon temps.

-Mais où s’arrêter ? Quelles sont les limites de votre liberté ? Ou devrais-je dire de votre libertinage ?

-Je ne cherche pas à vous convaincre mais à vous ouvrir les yeux. Deux personnes qui s’aiment, ce sont deux âmes. Ce n’est pas parce que leurs enveloppes charnelles sont du même sexe qu’elles n’ont pas le droit de s’aimer. Vous, Jedi, devriez être ceux qui prônent ce genre de raisonnement. Vous tenez tant à ce que l’on n’attache pas d’importance à l’aspect. Ce qui compte est à l’intérieur, non ?

-Ce n’est pas notre tâche.

-Et pourtant. Vous êtes toujours à dire qu’il faut aimer son prochain comme soi même. Il n’y a pas de contradiction dans ce que je dis. La différence est une question d’éducation, de standards, de traditions. Après il faut faire la distinction avec ce qui est dans la nature et pas. Mais qui détient la Vérité avec un grand « V » ? Personne. La Vérité avec un grand « V » c’est la vérité avec un petit « v » ajoutée d’une correction de la vérité. C’est là qu’intervient le reste. Nous sommes riches de nos différents après tout. Mais ce n’est que mon avis. Loin de moi l’idée de penser qu’il faille l’imposer aux autres. Je m’égare. Nous ne sommes pas là pour parler de cela, n’est-ce-pas ?

-Exact. Recadrons je vous prie. Que pouvez-vous nous suggérer ?

-Vous avez commencé à chercher au sein de la République, c’est bien. Mais vous devez aller plus loin.

-Je crains de ne pas vous comprendre.

-Non au contraire, vous craignez de me comprendre, justement. Cherchez au sein des Jedi. Mais pas forcément les Jedi d’aujourd’hui. Ceux d’hier. D’avant-hier. Recherchez les racines du mal.

 

Jolee, Mission et Kyuuhhgrrah se regardèrent un peu incrédules. La Twil’ek déclara.

 

-Il n’a peut-être pas tort. Ce serait une bonne idée de tout soupçonner. Enfin tout envisager. Ce n’est pas ça qui va changer les états de faits.

-Moui. Murmura Maître Bindo. Pourquoi pas ? Mais le temps nous est compté.

-Ecoutez, le Chancelier subit des pressions. Cherchez ce qui pourrait entrainer des ennuis dans l’exploitation de la station de défense de Coruscant. Après, remontez la filière. Et vous saurez comment les Sith sont en train de prendre le pouvoir au sein de la République. Parce qu’il est sûr qu’ils vont attaquer par les armes. Mais pour mieux déstabiliser la République afin de la faire adhérer à sa cause. La guerre, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.

 

Polis se leva. Les mains dans le dos il contemplait la vue sur le spectacle de danse qui avait lieu à l’étage « Tatooine ». Tout en restant ainsi impassible il reprit.

 

-J’en ai assez dit-il. Vous pouvez profiter pleinement de mon établissement. Je vais me retirer. Il ne fait pas bon traîner trop longtemps avec des Jedi. Ca a été un plaisir de vous rencontrer.

 

Il s’inclina en signe de respect et s’en alla par un sas protégé et entra dans un autre salon où l’attendait plusieurs suivantes ainsi que Cassus.

 

-Ont-ils compris ? demanda ce dernier.

-Je ne sais pas mon ami. Il vaudrait mieux pour la survie de la République. Et la notre en l’occurrence.

 

Kyuuhhgrrah était restée silencieuse durant toute leur entrevue au club. Sur le chemin du retour, Jolee lui demanda son avis.

 

-Il y a quelque chose qui me met mal à l’aise avec cet humain. Je ressens fortement la présence de la Force en lui.

-Je l’ai sentie aussi. C’est effectivement perturbant. S’il n’était pas si … hum… si particulier disons, j’aurais tendance à lui demander de rejoindre les rangs des Jedi. Et ce qui m’inquiète c’est qu’un jour il pourrait rejoindre ceux des Sith.

-Je ne perçois pas de mal en lui.

-Je ne suis pas rassuré. Il faudra le surveiller de près. Il représente un danger potentiel. C’est étrange car au fond de moi j’ai une impression de déjà vu. Comme s’il me rappelait quelqu’un de manière très floue. Je n’arrive pas à cerner de quoi ça vient. Ses yeux me rappellent quelqu’un. Mais son regard est différent.

-L’avenir nous le dira peut-être.

 

Mission s’immisça dans la conversation.

-En attendant nous avons du pain sur la planche. Comment voyez-vous la suite des évènements Jolee ?

-Je vais continuer mon enquête ici. Vous deux vous allez rejoindre la station de combat pour y mener vos investigations. Ah au fait Kyuuhhgrrah, Mission a l’habitude de côtoyer les Wookies.

-Oui j’ai appris qu’elle était celle qui a longtemps été accompagnée par notre chef Zaalbar. C’est un grand honneur de travailler avec toi Mission.

-Moi aussi je suis contente de faire équipe avec moi. Vous êtes un peuple si attachant. Je ne sais pas comment j’aurais fait pour continuer d’être moi-même sans un ami Wookie à mes côtés. J’aurais eu l’impression d’être seule au monde.

-Merci pour moi ! grommela Jolee.

-Mais non papy ! Tu sais bien ce que c’est !

-Mais je plaisante Mission !

 

Et le joyeux trio regagna le Temple Jedi en racontant à Kyuuhhgrrah les aventures et anecdotes que Mission et Jolee avaient vécues ensemble lors de leur campagne avec Revan.

 

 

 

L’Ebon Hawk était parti depuis quelques heures déjà lorsque Revan expliqua où ils allaient et pourquoi.

Lorsque Revan avait jadis décidé de retourner dans l’Empire Sith, il avait commencé une année durant à remettre la main sur d’anciens vestiges de la flotte qui avait été assemblée par la Forge Stellaire. Il savait qu’un jour cela pourrait servir la cause de la République.

Il s’était tout d’abord attaché à trouver une petite planète où il pourrait cacher ses trouvailles en toute tranquillité. Il avait une connaissance assez large de la galaxie et rien d’adéquat ne lui venait à l’esprit. Il eut alors l’idée géniale d’aller explorer un champ d’astéroïdes se disant qu’il en trouverait peut-être une assez grosse qui ferait l’affaire. Et qui aurait l’idée saugrenue d’aller fouiner dans un endroit pareil ?

Ce faisant, il trouva son bonheur : de la taille d’une bonne petite lune, celle-ci était parsemée de grottes et de cratères de tailles assez larges pour y abriter des vaisseaux.

Au fur et à mesure il constitua une grosse flotte de combat à l’aide de droides que T3 et HK47 fabriquèrent. Quant aux vaisseaux eux-mêmes, il était allé les dénicher dans ses souvenirs, là où son esprit torturé savait qu’il y en avait.

Le Fossoyeur était l’un de ces croiseurs. Le plus puissant même, bien que par sa taille il était plus modeste que beaucoup d’appareils de son époque. Et son gros avantage était qu’il n’avait besoin que d’un équipage restreint pour le rendre opérationnel. Tous ces vaisseaux de ligne avaient des noms qui auraient pu être tirés des archives Sith : le Voleur d’âmes, le Marteau des Orphelins, l’Ange Sauvage, le Brise Courage, l’Ecueil des Damnés, l’Aube de Sang, l’Apocalypse Enchantée, etc…

Revan connaissait exactement l’emplacement de chaque vaisseau sur la lune et n’eut aucune difficulté à faire naviguer Bastila dans ce piège en mouvement perpétuel qu’était de champ. Rapidement, le petit vaisseau de transport accosta le croiseur flambant neuf dans l’une des cavernes, suivi de près par l’appareil de Lynn. Il ne restait plus qu’à attendre les Mandaloriens que Davrel après avoir été contacté par Revan, avait envoyés au rendez-vous.

Peu de temps plus tard, ceux-ci arrivèrent. Ils n’étaient pas partis de Dxun mais directement de Caamas qui se trouvait à proximité et où stationnaient des unités d’élite de la République.

Lynn avait suffisamment combattu pour expliquer le fonctionnement de l’appareil à l’équipage qui était absolument subjugué par le spectacle qui s’offrait à lui. L’alignement et la succession de tous ces vaisseaux étaient plus qu’impressionnant, même pour ces guerriers de renom. De coin en recoin le potentiel de cette flotte ne faisait que s’accroître et laissait présager de l’effet de surprise dont bénéficiait désormais la République.

 

Ce fut le moment des adieux. Aussitôt retrouvés, aussitôt séparés. Les deux couples Jedi - Revan et Bastila d’un côté, Lynn et Brianna de l’autre – avaient du mal à franchir le pas. Mais le devoir avant tout. Ce n’était pas pour rien que le code Jedi interdisait jadis ce genre d’attachement.

 

L’Ebon Hawk quitta le « gros caillou » et mit le cap sur Dantooine où Davrel leur avait fixé rencard car il y avait retrouvé la trace des pierres à sabres lasers que Juhani et Quatra s’étaient faites dérobées.

Le Conquérant - navette de Lynn et le Fossoyeur quant à eux partaient rejoindre la flotte de combat de l’amiral Onasi pour le renforcer et se préparer à reprendre l’offensive dès qu’ils en recevraient l’ordre de la République. Enfin c’est ce qu’ils pensaient…

 

 

 

 

Le gros avantage d’un Basilisk, outre sa puissance de feu presque démentielle pour un engin de si petite taille, c’était sa furtivité.

C’est ce qui lui permit de passer inaperçu et de se faufiler entre les croiseurs Sith et les épaves multiples des appareils victimes du récent combat.

-Il demeure ici encore tant de souffrance… murmura Trochko. Tant de malheur encore à venir pour les familles de ceux qui ont péri ici.

 

L’Ithorien et Dustil contemplaient leur premier véritable champ de bataille. Juhani elle, avait connu celui de l’attaque de la Forge Stellaire. Ca et là des équipes Sith préparaient la destruction de ces amas de ferrailles et de corps qui gênaient la navigation.

 

Grâce à sa connaissance de la planète, Juhani savait qu’elle avait tout intérêt à aller dissimuler son appareil dans les grottes qui n’étaient pas très éloignées d’Anachore. Ceci lui permettant d’atteindre rapidement la ville pour s’y fondre afin de glaner les informations dont la République avait besoin.

Dans le cas où l’équipe serait découverte, elle pourrait rapidement fuir et rejoindre les guerriers Tusken qui étaient loin de se laisser agresser par les Sith.

 

Ils se postèrent donc dans les alentours afin de profiter de l’entrée en ville d’une caravane pour s’y mêler. Ce n’était pas chose aisée, mais à la faveur de la nuit, ils n’eurent finalement pas trop de difficultés à s’y dissimuler. Mais finalement c’est la chance qui leur permit de passer le poste de contrôle tenu par une poignée de Sith à l’entrée. S’ils voulaient récupérer le maximum d’informations, se séparer était la meilleure des solutions, bien que Juhani ne soit pas très chaude pour laisser les deux jeunes chevaliers Jedi seuls maîtres de leur sort. Ils s’étaient donnés 36 heures avant de se retrouver sauf en cas d’urgence. Leur comlink leur permettrait de se fixer rendez-vous.

-Allez là où la Force vous mènera. Telle avait été la consigne de Juhani.

 

Son but était de rencontrer l’autorité en place avant l’attaque des Sith. En cas de coup dur, on revient souvent à ses racines. Il lui semblait donc logique que Motta le Hutt se trouverait dans un endroit en rapport avec les courses de fonceurs. Elle se rendit donc au comptoir des courses. Mais celui-ci était fermé étant donné l’heure tardive. Qu’à cela ne tienne ! Il lui en fallait plus pour la dissuader. Elle passa donc par les toits pour atteindre la cour dans laquelle l’assistance se faisait sur les modules. Tout était impeccablement rangé et elle imaginait facilement l’ambiance qui régnait là lors des courses.

Elle pénétra dans la salle du comptoir proprement dit. Tout était calme et sombre, pas un bruit à part le vrombissement à peine audible du climatiseur. Mais elle sentait qu’elle n’était pas seule. Elle entreprit donc d’inspecter bien méticuleusement tout le bâtiment. Au bout d’un bon quart d’heure, elle arriva à la conclusion qu’il était vide. Oui mais sous l’édifice ?

Elle se mit donc en quête d’un passage secret qui mènerait à une cave. Sa vision de Force lui permit de trouver ce passage qui était dissimulé derrière le plateau habituellement occupé par le nouveau propriétaire des lieux, un Jabba. Une rampe descendait en pente douce jusqu’à une porte magnétiquement fermée.  Tout son talent ne lui suffit pas pour forcer le mécanisme.

Elle se résigna donc à rebrousser chemin. Mais à peine était-elle arrivée en haut de la rampe qu’elle entendit la porte coulisser et des individus sortir de la cachette. Elle accéléra le pas et attendit dans l’ombre qu’ils arrivent. Il y a dans la vie des choses qui ne trompent, pas même dans la pénombre. Et ces types là étaient sans coup férir des hommes de main à la solde des Hutt.

-Hum, hum… fit-elle en s’éclaircissant la voix.

Les cinq individus se figèrent et regardèrent la Jedi perplexes. Il y avait là trois Gamoréens et deux Duros.

-Je ne suis pas ici pour chercher la bagarre. Je suis à la recherche de Motta.

-Tout le monde cherche Motta en ce moment. Sa tête mise à prix vaut des fortunes. Grogna celui qui semblait être le chef des Duros.

-Mais tout le monde ne sait pas que c’est ici qu’il se trouve, hein ? demanda Juhani.

Les guerriers aux mines patibulaires se regardèrent interrogatifs. Mais ils n’eurent pas le temps de dégainer leurs armes que Juhani les propulsa contre le mur dans un fracas de tables et de chaises brisées et lorsque le laser de son sabre fut à la limite de brûler le cou du chef elle répéta :

-Je verrai Motta et ce n’est pas vous qui m’en empêcherez. Un Sith vous aurait tous tués. Je vous ai épargnés. Vous allez le trouver et lui dire que Revan m’envoie. Je serai à la cantina.

Et sans autre forme de procès, Juhani rengaina son arme et s’en alla paisiblement.

 

Lorsqu’elle y arriva, celle-ci était fermée. C’était d’autant plus curieux que d’habitude celle-ci était ouverte 24 heures sur 24. Mais bon, c’était la guerre. Il lui fallait à tout prix éviter de rencontrer des patrouilles Sith et Juhani mettait tout son talent de Maître Jedi pour passer inaperçue. Ces difficultés lui faisaient espérer que ses comparses avaient également pu faire de même. Cependant comme il ne lui semblait pas que la ville soit en effervescence, cela lui permettait de penser qu’ils étaient tirés d’affaire.

Comme elle ne savait pas trop non plus où les chercher et qu’en présence de ces forces ennemies il valait mieux éviter d’utiliser la Force pour ce faire, elle décida de se trouver un endroit au calme pour y passer la nuit.

Et où mieux se cacher que près d’un tas d’ordures ? Elle réussit à se trouver un petit emplacement entre deux bennes suffisamment puantes pour repousser toute curiosité Sith. Cela lui demandait forcément un petit effort mais elle était capable de se couper de ses sens olfactifs grâce à sa formation. Elle pensa encore un instant à Dustil puis s’endormit en quelques secondes.

 

Le chevalier Jedi connaissait bien les Sith. Il se sentait suffisamment aguerri pour tenter de les duper. L’heure était certes tardive pour aller postuler comme soldat mais il lui fallait de suite avoir quelques infos sur les forces en présence et en particulier savoir qui commandait sur place.

Il prit donc en filature une patrouille qui rentrait de sa tournée. Au bout d’une bonne demi-heure il pesta comprenant que les Sith sortaient de la ville et que donc leur cantonnement était isolé. Lui voyait plutôt une sorte de caserne dans la cité qui serait assez aisée à espionner. Sortir à nouveau, faire son enquête et rentrer à nouveau sans être découvert était plus que risqué. Mais Dustil était une tête brûlée, enfin pour un Jedi. Il créa donc une diversion en jetant une pierre sur le casque de celui qui semblait commander le groupe d’hommes puis s’enfuit assez bruyamment pour être suivi. Sa ruse et sa discrétion lui permit de les faire se séparer et lorsque le chef se trouva seul, il en profita pour l’attaquer et l’assommer. Il réussit à le traîner sur un toit et à le dissimuler le long d’un acrotère puis il enfila son armure. Il n’était pas question de le supprimer. Il faudrait donc faire vite avant qu’on le retrouve. Pas le temps de le ficeler comme un saucisson ni de le bâillonner. Dustil plongea le sous-officier Sith dans une sorte de sommeil forcé afin qu’il ne se réveille pas avant midi.

Il rejoignit les autres sbires comme si l’individu qui les avait attaqués avait disparu. Il n’eut pas de difficulté à imiter la voix de la personne dont il avait pris la place.

 

-Il faudrait en faire pendre deux ou trois pour donner l’exemple à cette vermine des sables. , proféra-t-il.

-Ouais. On vous laissera faire votre rapport à l’officier, chef.

 

C’est ainsi qu’il n’eut aucune difficulté à rejoindre non pas un cantonnement dans le désert mais un vaisseau en orbite car les Hommes des Sables avaient en peu de temps, à maintes reprises détruit plusieurs campements Sith. Aussi puissants étaient-ils, ils n’étaient pas de taille à lutter contre les guerriers Tusken sur leur territoire. Ces derniers avaient « toléré » les nouveaux envahisseurs jusqu’à ce qu’une unité de leurs observateurs soit sauvagement attaquée puis un groupe de nomades. Les atrocités commises avaient fait sortir les autochtones de leurs gonds. Suffisamment pour transformer leur peine en une rage implacable. Tant et si bien que le même soir l’ensemble des unités Sith stationnées sur la planète avait été attaquée et … décimées. Insaisissables et habitués à la guerre de harcèlement les Hommes des sables avaient su se mettre à l’abri et faire de chaque occasion d’escarmouche un nouveau succès.

 

Le général commandant les forces d’invasion de Tatooine avait été « remplacé » par Atris. Mais son successeur n’avait trouvé d’autre solution que de tenir ses troupes en orbite lorsque le jour déclinait.

 

-Drôle de manière de procéder. Songea Dustil.

 

Le croiseur sur lequel il se trouvait était une grande source d’informations concernant l’attaque de la planète. Mais pas plus.

Cependant il avait pu comprendre comment se passait le transfert des habitants comme esclaves dans l’empire Sith, sur quelle planète et avoir finalement accès aux cartes galactiques en leur possession.

 

-Pas de trace de nos holocrons. Se dit-il. Voilà une nouvelle rassurante. Ils ne semblent pas être au courant et c’est tant mieux. Mais mieux vaut ne pas rester ici.

 

Dustil avait un mauvais pressentiment.  Et les deux groupes d’hommes en armes qui venaient de part et d’autre du couloir vers lui en l’interpelant pour l’arrêter n’étaient pas pour le rassurer.

 

 

Trochko Habbat ressentait la Force d’une manière à la fois plus intense et avec un œil différent, un peu à la manière d’un Miraluka. Au départ, il n’avait rien remarqué d’intéressant et s’était promené à travers les rues de la ville.

Il s’était rapidement rendu compte que le plus important n’était pas à Anachore. Ni dans une autre ville de Tatooine. L’appel qu’il ressentait venait du désert. Il ne le percevait pas exactement mais il lui fallait sortir de la mégapole. Une heure plus tard, il ‘était trouvé un petit chemin par les toits pour échapper aux contrôles des Sith et à la vigilance des habitants. Personne d’autre qu’un Jedi ou qu’un chevalier Sith n’aurait pu emprunter son itinéraire qui nécessitait de grands sauts en longueur et en hauteur.

La nuit était sublime. Trochko savait apprécier ce que la nature proposait. Cela lui venait de l’éducation que son père lui avait donnée. Il avait appris à comprendre et interpréter les forces telluriques et les êtres vivants. Il ne craignait jamais la surprise. Son appréhension de l’environnement était incroyable. Il n’eut donc aucun souci pour éviter les pièges des étendues arides foulées par ses pieds.

La Force le conduisit dans une caverne. Il y retrouva tout d’abord des traces de la présence jadis d’un énorme dragon Krayt. Le Côté Obscur était encore présent et Trochko finit par dénicher sous des gravats les restes de l’embase de l’artéfact qui avait donné une portion de la carte galactique qui donnait l’emplacement de la Forge Stellaire. Celle-ci avait été découverte par Revan – par deux fois – puis dénuée de défense avait été la proie d’aventuriers. Saccagée, puis finalement démontée par morceaux, il ne restait plus que le socle, profondément ancré dans le sol rocheux.

Mais Trochko ressentait quelque chose d’autre. Quelque chose de plus fort finalement lorsque l’on voulait bien y prêter attention. Mais Revan était passé à côté car il n’avait d’yeux que pour ce que certains prenaient pour une machine infernale. Le jour pointait. Les premiers rayons des soleils ne tarderaient pas à frapper l’extérieur de la grotte. Il se pouvait que des visiteurs viennent fureter et déranger Trochko. Mais il ne lui serait pas bien difficile de se cacher dans les nombreuses anfractuosités qui sillonnaient la caverne.

Pourtant en cet instant, ce n’était pas ce qui était encore dissimulé qui attirait l’attention de l’Ithorien. Il sortit donc tranquillement et s’assit à l’entrée, attendant l’arrivée du jour pour saluer le levé des soleils de Tatooine. Un moment privilégié en ces heures de chaos pour méditer. Une bulle un peu hors du temps.

 

La journée se passa finalement sans encombre. Pas le moindre archéologue (il faut dire que les conditions ne s’y prêtaient guère), ni Homme des Sables, pas même l’ombre d’un Sith.

Ce calme lui avait permis de mieux prendre conscience de la présence avoisinante. Là, derrière quelques rocs, il voyait clairement une faille qui donnait sur un couloir d’où émanait une sorte d’aura mielleuse, enivrante et … dangereusement suspecte.

Sa maîtrise de la Force l’aida à remuer les énormes blocs qui gênaient. Il ne s’attaqua aux derniers que lorsque la nuit recouvrit à nouveau les alentours. Le pauvre Jedi n’était pas avantagé par sa haute stature pour se glisser dans l’étroit et bas passage dont il avait à présent dégagé l’entrée. Ah ça non c’est sûr : ceux qui avaient aménagé ce couloir n’avaient pas songé aux Ithoriens. Trochko n’avait ni besoin de torche pour suivre ni de la Force pour suivre le passage bien que celui-ci finisse par s’élargir. Au loin une lumière cramoisie l’invitait à presser le pas. En s’approchant, il distingua qu’elle venait de par-delà une sorte de porche aux formes géométriques lui rappelant celles d’un cercueil pour humain.

Mais en passant à travers l’hexagone il ne s’attendait certes pas à contempler ce qui trônait au milieu de la pièce : une autre stèle de carte stellaire !

 

 

Ë

 

 

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Galaad n’en croyait pas ses yeux. Partout autour de lui des épaves de vaisseaux Sith, Onderoniens, Républicains et Mandaloriens. Mais aussi d’innombrables cadavres. Ici avait eu lieu une terrible bataille. Le jeune maître Jedi était sidéré. Il n’avait été au courant de rien ! Cet affrontement devait donc avoir eu lieu il y a très peu de temps, peut-être même n’était-il pas encore fini…

Avant d’en savoir un peu plus, il s’agissait de mettre le Shining Ghost en sécurité dans un endroit à l’abri des masses en mouvement dans ce cimetière cosmique.

Il dirigea l’élégant appareil au milieu des décombres d’une main sûre et experte vers un endroit un plus éloigné.

 

-Plusieurs vaisseaux de guerre républicains et mandaloriens en approche, Galaad.

-Bien voilà qui est rassurant. Relie-moi au plus important d’entre eux Confiance.

-Tu peux parler Galaad.

-Ici Galaad Doonz membre du Conseil Jedi. A qui ai-je l’honneur ?

-Maître Doonz !  Ici l’amiral Onasi. Décidément vous êtes de tous les coups fourrés.

-Les grands esprits se rencontrent on dirait. C’est quoi ce foutoir ? Vous avez oublié de faire le ménage ?

-Eh bien on peut dire que cette fois-ci on a mis un bon coup de pied au derrière des Sith à un moment critique.

-Pouvez-vous être plus explicite ?

-Disons que nous avons gagné une bataille navale. J’aurai grand plaisir à vous expliquer cela en détails mais on a besoin de vous là en bas. Nos forces terrestres ont fort à faire avec l’ennemi à la fois sur Dxun et Onderon.

-Où la situation est-elle la plus critique ?

-A priori Mandalore sur Onderon a prit un petit avantage et il serait plus judicieux que vous vous rendiez sur la lune. Mais à votre place je lui poserais la question directement.

-Bien. Comment faire pour le contacter ?

-Rendez vous à Iziz. L’antenne militaire du port vous mettra directement en relation avec lui.

-C’est entendu amiral.

-Faites quand même gaffe. Il n’est pas dit qu’il n’y ait pas un ou deux pirates qui trainent encore dans les environs. Et quand vous arriverez vers Iziz prenez garde à la DCA ennemie.

-Merci des conseils amiral Onasi. Bonne chasse !

-La Force soit avec vous maître Doonz.

 

Le majestueux Shining Ghost activa ses réacteurs et avança prudemment au milieu des enchevêtrements de métal et de chair. Les traces qui pouvaient être observées témoignaient de la violence des combats. De très grosses unités et d’importantes forces avaient dû être employées ici.

Galaad reconnaissait de très gros croiseurs lourds Sith qu’il avait déjà entr’aperçus dans leur empire. A l’époque où il était devenu une ombre parmi les ombres. Un murmure. Une vibration à peine tangible.

Ils n’étaient pas aussi maniables que ceux produits par la Forge stellaire et encore moins que ceux de la République. Mais leur puissance de feu était phénoménale. Mais l’ancien général n’aurait pas échangé sa douce passerelle de commandement contre l’un de ces mastodontes. Quand il y repensait, il se rappelait exactement de la ferveur de son équipe, le toucher des appareils, des garde-corps, le bruit des portes de l’ascenseur, la température, jusqu’aux lumières des tableaux et des boutons.

 

Galaad chassa ces souvenirs de son esprit et se concentra sur le moment présent. Il pénétrait dans l’atmosphère de la planète Onderon et s’étonnait presque encore de ne pas avoir été attaqué en passant entre les cendres fumantes des restes des fleurons de deux civilisations.

Il y avait bien une unité anti-aérienne Sith qui pensait que son retranchement la mettait à l’abri de tout. Mais dans la fraction de seconde même où le servant appuya sur le bouton de lancement du missile mortel vers le Shining Ghost, les senseurs ultra sophistiqués de Confiance repéraient le signal et en encore moins de temps les systèmes de contre-mesure commandaient à la charge d’exploser. Celle-ci détruisit donc finalement son propre lanceur et toute vie dans un rayon de cent mètres. C’était d’autant plus cocasse que cela ouvrit une brèche dans ce dernier bastion Sith encore en état de subir un assaut magistral. Il n’en fallu pas moins pour les bestiaires de combat d’entrer en action et de lancer une attaque fulgurante qui viendrait à bout à coup sûr des envahisseurs.

 

Après s’être identifié, le Shining Ghost se vit attribuer une escorte : un chasseur onderonien et un mandalorien. Ils restèrent jusqu’à ce que le vaisseau de Galaad fut posé et qu’il en sortit sans encombre ; puis ils retournèrent assurer d’autres missions.

Le comité d’accueil était réduit à sa plus simple expression mais c’est un officier de la garde de la reine Thalia qui accompagna rapidement le maître Jedi sous les arcades au fur et à mesure que les obus ennemis tombaient sur le spatioport.

 

-Bienvenue à Iziz maître Doonz. Désolé le temps est à l’orage.

 

Galaad ria de bon cœur à la plaisanterie du soldat.

 

-Mais il fera beau demain. Comment ça se passe ici ?

-Eh bien on a connu des jours meilleurs et des pires. Avez-vous entendu parler du retour de Freedon Nadd quatre cents ans après sa mort ?

-Oui bien sûr ainsi que la quête d’Ulic Qel Droma. C’était presque hier.

-En fait on en est presque là. Heureusement que les Mandaloriens nous sont venus en aide. A croire que nous ne sommes pas capables de nous débrouiller seuls…

-Ne vous en faites pas. Les amis sont faits pour ça. Je dirai même plutôt que c’est vous qui êtes venus en aide à la République. Répliqua Galaad en lui tapant sur l’épaule. A présent la République c’est vous et les Mandaloriens. Entre autres.

-C’est vrai. Vous autres Jedi ne parlez jamais pour ne rien dire. J’ai confiance en vous.

-On dirait que vous avez déjà eu affaire à notre Ordre.

-Qui ne l’a pas eu sur Ondéron ? Notre histoire est si … riche en ennuis.

-Mais vous avez eu une expérience plus précise il me semble.

-Oui. L’ancien conseiller de la reine était un Jedi.

-Maître Kavar…

-Oui. Il a soudainement disparu. On n’a plus jamais entendu parler de lui. Puis plus tard l’ordre nous a appris qu’il a été tué en fouillant des ruines sur Dantooine je crois.

-C’est à peu près ça.

-Finalement je ne l’ai que peu connu. Je n’étais que capitaine à l’époque. Mais j’ai combattu avec l’Exilé pour sauver la reine des griffes de Vaklu. C’est pour ses exploits que j’ai une grande admiration pour les Jedi.

 

Les deux hommes continuèrent de discuter du temps jadis chemin faisant. Lorsqu’ils arrivèrent vers une sorte de bunker avancé fortement endommagé l’officier dit à Galaad.

 

-Mandalore vous attend à l’intérieur. Je vous souhaite bonne chance Maître Doonz.

-Merci colonel Bostuco. Chouette bureau !

 

Les deux hommes rirent une fois de plus.

 

-Ah colonel. Tâchez de rester en vie si votre retraite est si proche. Ce serait bien d’y accéder avec un grade de général.

-Merci Maître Doonz.

En entrant dans les décombres, Galaad enleva sa capuche. Il n’y avait que Mandalore pour avoir un Q.G. dans un tel endroit. La structure semblait tenir uniquement par magie. Il secoua la tête en soupirant alors qu’il croisait plusieurs guerriers mandaloriens. Et lorsqu’il arriva à quelques mètres derrière Canderous, il se mit à chanter avec une voix basse et grave :

 

Buy’ ce gal, buy’ ce tal

Vebor’ad ures aliit

Mhi draar baat’i meg’ parjii’se

Kote lo’ shebs’ ul narit

 

[Une pinte de bière, une pinte de sang

Achète les hommes sans nom

Qu’importe qui gagne la guerre

Ta réputation ne souffrira pas]

 

-Kote lo’ shebs’ ul narit. Répéta Mandalore. Il se retourna et poursuivit.

Maître Galaad Doonz. Les Jedi sont toujours en retard. Je me demande parfois encore comment vous avez fait pour nous vaincre.

-Etre au bon endroit au bon moment de la bonne façon. Voilà tout.

-Vous n’avez peut-être pas tort. Toujours est-il qu’on a fait le boulot avant vous.

-Mais vous avez besoin de nous pour les finitions, n’est-ce pas ? Les foyers encore allumés qui peuvent à nouveau tout embraser.

-Ah… Pourquoi toujours parler par métaphore ? Venons-en directement au fait.

-Et Galaad rejoint Canderous dans une grande embrassade.

-Canderous ! C’est un grand plaisir de vous revoir enfin !

-Tout le plaisir est pour moi Galaad.

 

Mandalore regarda le Jedi au fond des yeux et dans un mouvement de tête et un froncement de sourcils demanda.

 

-Vous avez changé depuis notre dernière rencontre ici même.

-Oh. J’ai coupé les cheveux pour la guerre, ce doit être ça. Répondit-il en riant.

-On va dire que c’est ça. Mais moi j’ai entendu une drôle d’histoire qui pourrait bien être la cause de cette mine.

 

Ce n’était pas la peine de feindre l’ignorance. Galaad avait jadis signé un pacte de franchise avec Canderous et ils s’étaient juré mutuellement de toujours jouer carte sur table, en connaissance de cause.

 

-Certaines nouvelles vont plus vite que d’autres. Je suis étonné que vous soyez déjà au courant du fâcheux incident qui a eu lieu sur Coruscant.

-Fâcheux ? Le mot est faible d’après mes sources.

 

Galaad maugréa.

 

-Apparemment vous êtes plus au courant que moi.

-C’est possible. Et même fort probable. N’oubliez pas qu’une mission sénatoriale mandalorienne au grand complet vit sur Coruscant.

-Exact. Et quelle est votre position à ce sujet.

-Les affaires internes des Jedi ne me concernent pas. Et celles de la Triade même si c’est le cas, ne nécessitent pas mon intervention. A moins que les deux parties en soient demandeuses.

-Voilà qui est clair. Comme d’habitude.

-Bien. Eloignons un peu la politique de nous. Elle n’a rien à faire ici pour le moment. Et c’est d’ailleurs presque regrettable.

-Que voulez-vous dire par là ?

-Eh bien comme vous arrivez ici un peu comme un cheveu sur la soupe je vais brièvement vous décrire la situation. Brièvement car le temps nous est compté.

-Je suis tout ouïe.

-Commençons par le début si vous le voulez bien. Lorsque j’étais il y a encore peu de temps sur Coruscant, j’ai appris qu’une unité de reconnaissance Sith assez conséquente venait d’arriver dans le secteur et qu’elle ne causait pas d’escarmouche. Je me suis dit qu’elle n’osait pas bouger car elle devait attendre des renforts. En plus celle-ci pensait ne pas avoir été repérée, mais c’est sans compter sur nos technologies mandaloriennes.

-Bien évidemment. Acquiesça le Jedi en souriant.

-J’ai donc demandé à mes forces de rester immobiles tout en se préparant au combat. Puis je suis venu de toute urgence à Iziz pour en discuter avec la reine Talia – une femme charmante – et convenir d’un plan d’action. Nous avons donc repositionné nos forces, le plus discrètement possible tout d’abord. Puis ne pouvant plus garder ces mouvements dissimulés nous avons lancé une attaque surprise de grande envergure. Et nous avons bien fait puisque peu de temps après, le gros de la flotte ennemi nous est tombé dessus. Et là ça a été un choc de titans. Une belle baston du temps jadis, comme je n’en n’avais plus vue depuis les guerres mandaloriennes. Nous ne pouvions tenir sous l’importance des moyens ennemis engagés. Mais c’était sans compter sur l’appel que j’avais lancé en secret à l’amiral Onasi qui est arrivé à point nommé frapper les Sith dans le dos jusqu’à les prendre d’abord par leur flanc le plus exposé, puis entre deux feux. Hélas entre temps, ils avaient réussi je ne sais exactement comment à débarquer au sol leurs principales unités terrestres et ce à la fois sur Onderon et sur Dxun. Et tandis que nous les taillions en pièces dans l’espace, nos armées se faisaient sauvagement prendre à partie sur terre. La maitrise du ciel une fois atteinte, il était presque aisé de leur rendre la monnaie de leur pièce dans les forêts. Sans compter sur notre connaissance du terrain. Mais malgré cela, leurs forces étaient telles que nous avons eu du mal.

-Eh bien. Merci à la République d’avoir sauvé la partie !

-Vous n’avez pas compris Maître Doonz. La République n’a jamais levé le petit doigt. C’est l’amiral Onasi qui a seul entreprit de nous venir en aide.

 

Ainsi donc c’était dit. Comme les membres de la Triade s’en étaient douté, l’exécutif du système républicain n’avait pas osé bouger. Oser ? Ou voulu ? Question à se reposer plus tard sérieusement.

 

-Il nous reste donc quelques poches de résistance sporadiques. Ici c’est surtout les sympathisants Sith et les Indépendantistes que je crains. L’armée régulière est vraiment en déroute. Mais j’ai peur d’un coup de poignard dans le dos. C’est pourquoi je n’ai pu me résoudre à retourner sur Dxun. Et pourtant nous en avons bien besoin. La situation y est encore critique. Leur tête de pont y est très solide.

-Laissez-moi deviner… Ils ont investit le tombeau de Freedon Naddd.

-Exactement ! Comme lors de leur dernière offensive. Mais là, c’est une armée qui nous tient tête. Et des vrais Sith, des unités d’élite avec des chevaliers.

-Donc si je comprends bien vous voulez que je sois votre bras armé sur Dxun.

-Oui. Et…

-Et ?

-Eh bien – presque toutes les explications de Canderous commençaient par « eh bien » -  c’est difficile à dire, même entre nous.

-Allons donc ? Ce serait bien la première fois !

-Ecoutez Galaad, sur Dxun j’ai un trésor inestimable qui risque de tomber dans leurs mains. Et ça il n’en est pas question, pour tout le kolto du monde !

-Un trésor ? Où est-il ?

-Vous le trouverez. J’ajouterai que c’est la Force elle-même qui vous y mènera.

-Mais que… ?

-Je ne dirai rien de plus Maître Doonz. L’avenir vous appartient. A présent regardons plus en détails la situation sur place.

 

Et les deux hommes se penchèrent donc sur les cartes et les rapports des divisions sur place puis élaborèrent une stratégie. Ce qui leur prit quelques heures.

 

 

 

C’est donc après que la nuit soit tombée que le Shining Ghost avec à son bord Galaad et Herm, prit son envol pour rejoindre la lune de Dxun toute proche.

« Un trésor » avait dit Mandalore. Le jeune Maître Jedi était perplexe. Qu’avait donc bien voulu dire Canderous ? Car à coup sûr il ne s’agissait pas d’argent. Un héritage mandalorien peut-être ? Une sorte de sceptre ? « C’est la Force elle-même qui vous y mènera » avait-il ajouté. Un sceptre aux pouvoirs spéciaux ? Un holocron peut-être ?

Galaad trouvait les paroles de son allié très curieuses. D’autant plus qu’il n’avait pas pour habitude de parler de la Force. Et là c’était comme s’il y croyait.

Si Revan ou Lynn avait été là, ils auraient dit que leur ami et compagnon d’arme avait fini par y croire. Et si Trochko Habat l’avait rencontré, il aurait vu qu’elle était présente en lui.

Mais aucun d’eux n’était là. Et Galaad ne vit ni ne comprit tout de suite, au moment opportun, ce qui aurait pu changer l’avenir de l’Ordre Jedi. Et d’autres vies également.

Une en particulier.

 

Le vaisseau Jedi se posa dans une clairière assez éloignée du tombeau de Freedon Nadd pour ne pas se faire repérer des Sith.

Galaad aurait dû prendre contact avec les armées mandaloriennes sur place, mais Canderous lui avait conseillé de s’en passer ayant toujours crainte que parmi eux également ne se trouve un traître.

Galaad avait plusieurs fois été sur cette planète au climat humide et à la végétation luxuriante. Il ne prêtait finalement plus trop attention aux conditions météo.

Par contre, même pour lui, il n’était pas prudent de se lancer dans la jungle seul de nuit. Les Zakkeg, Drexl et autres bêtes sauvages restaient nombreux dans cette partie sauvage. Galaad pensait déjà à plus tard. Ce tombeau était une fois de plus tombé entre les mains de ses ennemis jurés et ce uniquement pour la dépouille de l’ancien Seigneur Noir des Sith. Cette fois le Maître Jedi se jura qu’il ne laisserait plus ce genre de choses arriver et qu’il proposerait au Haut Conseil d’envoyer les restes pourris brûler dans les flammes d’un soleil. Ainsi il en serait fini des tentatives pour ressusciter le moribond de la sorte. Car là était bien le but des Sith.

 

C’est Atris – ou plutôt Darth Etharn – qui devait à la base superviser les opérations. Mais elle avait à faire ailleurs. Une vengeance à assouvir.

Et du coup c’est un autre Seigneur Sith qui avait été chargé de cette mission : Darth Verth. Sa puissance et son armée suréquipée  lui avaient permis de prendre pied sur Dxun et d’engager un féroce combat avec les Mandaloriens.

Mais une fois de plus se sont des choses que Galaad ignorait et n’apprendrait que plus tard.

 

Galaad passa sa nuit en méditation de combat pour insuffler insidieusement la crainte et le doute dans les rangs ennemis. Il faisait planer ce qu’il appelait son « voile de lumière ».

Puis, avant le crépuscule il se mit en route. Le plus commode pour lui pour se déplacer était de le faire à dos de bête. Il lui fallait donc mettre la main sur l’une d’elles et la dompter. Le Zakkeg – comme celui duquel il s’approchait - était pour lui le bestiau idéal. Son armure naturelle le mettait à l’abri des tirs de blasters, sa puissance lui permettait de passer en force à travers la végétation, sa férocité éloignait les autres bêtes et son endurance était légendaire. Mais dans le genre discret, il y avait mieux.

Galaad fit donc un détour jusqu’à tomber sur un troupeau de bomas. Cela aurait aussi pu lui convenir mais pour en isoler  un il lui fallait se débarrasser des autres. Et bien que l’animal ait un aspect repoussant, cette solution ne lui convenait guère.

Il poursuivit donc sa route. Le jour commençait vraiment à poindre et il devenait urgent de trouver une solution pour ne pas prendre plus de retard.

C’est alors qu’en remontant un peu le long d’un chemin de falaise qu’il tomba nez à nez avec un Drexl qui se repaissait de sa proie.

Le Jedi demeura immobile en évitant de regarder le prédateur dans les yeux mais tout en l’ayant à l’œil. Celui-ci émit une sorte de grognement pour intimider l’intrus qui le dérangeait au beau milieu de son repas mais qui ne semblait pas vouloir l’en priver.

 

Galaad était surpris de ne pas être attaqué de suite. Il en profita pour l’amadouer immédiatement. Il ne pouvait pas commencer psychiquement aussi s’en alla-t-il en vitesse  trouver un autre cadeau pour l’apâter.

Les Drexl étaient connus des chevaucheurs d’Onderon pour ne pas voir les couleurs. Ce qui leur était presque préjudiciable dans le sens où l’une de leurs friandises favorites la rendait particulièrement difficile à trouver. Et Galaad en avait aperçu sur son chemin quelques centaines de mètres avant. Il rebroussa donc chemin jusqu’à cueillir quelques centaines de grammes de ces baies rouges puis revint en espérant que la bête serait toujours présente. Mais celle-ci s’était littéralement envolée…

 

Il soupira et en même temps qu’il comprit ce qu’il se passait, senti un souffle dans son dos : celui qui avait été créé par les ailes de l’animal silencieux qui venait de se poser dans son dos. Galaad se retourna lentement tout en ouvrant sa main avec douceur. Le Drexl qui était sur le point de hurler de rage avant de se précipiter sur lui s’immobilisa en humant l’odeur suave des fruits que le Jedi lui jeta au sol. A ce mouvement il recula nerveusement en grognant, puis refit un pas en avant. C’était un être vivant plutôt rusé et intelligent. Il se méfiait de son repas à deux jambes qui venait de lui offrir son met favori. Au lieu de les prendre avec sa gueule et donc de s’exposer en le quittant des yeux et tendant son coup, il en attrapa une partie avec l’une de ses pattes, les portant avidement à sa gueule.

 

L’intrus avait à peine reculé. Et en fait Galaad avait déjà commencé à utiliser son talent de Force afin d’apprivoiser le dragon onderonien.

Il lui fallu plusieurs minutes de patience pour ce faire. Mais il finit par pouvoir s’approcher de lui en ayant enlevé son gant droit, il le laissa flairer sa main puis au bout de quelques tentatives le Drexl finit par se laisser caresser le museau, puis la tête et le cou.

 

Galaad grimpa sur son dos avec grâce et ils s’envolèrent en rase-mottes en direction du tombeau de Freedon Nadd.

 

 

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Le front des Mandaloriens ne l’aperçut pas juché sur le prédateur volant, pas plus que les Sith bien qu’ils y prêtèrent une certaine attention. Le jour se levait enfin. Mais le ciel sombre comme l’ébène tendait à rendre la luminosité très faible.

Ils se posèrent près d’un bosquet d’arbres étonnamment conservé au milieu de ce paysage ravagé par les impacts de tirs. Le Jedi caressa l’animal et lui fit comprendre qu’il était temps pour lui de partir, ce qu’il fit presque avec un air de regret. Il le regarda s’en aller quelques secondes puis se concentra pour trouver le meilleur chemin que la Force pouvait lui proposer pour arriver à ses fins. Un choix s’offrit donc à lui : soit contacter ses Mandaloriens et leur demander leur appui pour faire diversion et pénétrer plus facilement au cœur du dispositif Sith, soit agir seul en se montrant discret.


-Il reste une troisième possibilité… Murmura-t-il. Suivre le cœur de la Force !

Le cœur de la Force. Aussi appelé l’instinct de Force. C’est ce que ressentent les Jedi les plus aguerris, ceux qui ont combattu le plus et de multiples manières. Et plus le Jedi a souffert et vu d’horreurs, mieux cela fonctionne. Une méthode sur le tranchant, entre Côté Clair et Côté Obscur, qui revenait à marcher sur un fil tendu avec déjà une jambe suspendue au-dessus de l’abîme la plus sombre.
Et Galaad en avait vécu des choses épouvantables! Il opta pour cette solution qui aurait atterré Maître Vandar.


Il marcha vers la montagne qui abritait le tombeau de l’Ancien Seigneur Noir des Sith, pas tout à fait droit sur l’entrée, mais plutôt de manière à longer le plus possible le rocher en le gardant sur sa gauche. En effet le Jedi avait une préférence pour manier son unique sabre de la main droite.
Pour le moment, celui-ci pendait encore à sa ceinture.
Son regard était inflexible et rien ne semblait pouvoir être en mesure de l’arrêter. La Force était avec lui.


On l’aperçut mais sans réaction immédiate. Puis certains Sith commencèrent à s’agiter, à se demander de qui il pouvait bien s’agir. Mais avant que trois soldats ne parviennent à une cinquantaine de mètres de lui, il avait déjà atteint la paroi rocheuse.


Cela l’aurait presque soulagé, mais à ce moment, seuls les faits importaient : et son flanc gauche était couvert. Il lui était inutile de leur demander de le laisser passer. Avec de simples soldats ça aurait marché. Mais ici il s’agissait de maraudeurs Sith, parfaitement rompus à ce genre de technique.


Le Maître Jedi trouvait la scène cocasse ; un vent étrange soufflait à peine : le grand calme avant la tempête. Tous s’observaient trouvant la situation un tantinet irréelle.

 


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Galaad sourit.


Il dégagea à peine sa bure pour laisser l’accès libre à son sabre laser. L’arme des Jedi par excellence. La prolongation de leur être. Et il lui avait insufflé une sorte de vie. Et quand il était menacé, son arme avait soif. Une soif effrayante.

Galaad avait trouvé le moyen de placer en son sabre les forces de rage qui lui faisaient presque défaut dans sa nature si calme et généreuse. Et cette arme c’était … son œuvre matérielle, tout comme l’était le Shining Ghost.

Il reprit sa marche. Un groupe de ses ennemis était là à dix pas de lui, lui barrant le chemin.


Neuf pas. Il fronça les sourcils.

Huit pas. Sa main effleura sa poignée.

Sept pas. Sa main saisi son sabre.

Six pas. La lame jaillit de sa garde. L’arme poussa comme un cri rauque. Le son du sabre laser qui s’allume, mais bien plus fort, plus grave.

Cinq pas. Les Sith se mirent en garde.

Quatre pas. Etrangement obnubilés par ce son à la fois si connu et

pourtant si différent, ils reculèrent d’un pas.

Quatre pas à nouveau. Ils reculèrent de deux, les yeux emplis de crainte. Ils se regardèrent.

Six pas. L’arme mystique virevolta dans la main de son maître et la lumière argentée striée de volutes bleues électriques forma comme un étrange disque de lumière.

Cinq pas...


Galaad chargea. Et d’une vitesse folle le sabre avala les vies de ses adversaires la lame changeant de couleur lorsqu’elle frappait, coupait et ingurgitait les souffles de ceux auxquels le fluide vital était arraché. La lumière devenait alors à ces moments d’un noir éclatant comme le Shining Ghost et les volutes rouge sang. Quel étrange et fascinant spectacle !

Cela marqua l’assaut. Le plus profond de l’être du Jedi alimentait également ce que l’on pu prendre pour une simple arme et qui en fait, était un fléau à elle seule.


Galaad poursuivit en parant les tirs des blasters, utilisant tout son savoir du Soresu. On disait qu’un Jedi ne pouvait apprendre que 7 des onze maniements de sabre. Oui. On le disait. Galaad le disait aussi. Mais lui, non seulement il avait appris les onze mais en plus il en avait presque inventé une douzième. Mais qu’il n’utilisait qu’en duel, un contre un.

Et c’est une véritable démonstration dont faisait preuve le Maître Jedi, utilisant les pouvoirs aussi bien du Côté Clair que du Côté Obscur de la Force.
En telle occasion, il n’y avait probablement rien qui soit capable de l’arrêter. En tout cas pas par la force.

Mais tuer n’était pas son but. Ce n’était qu’un moyen de parvenir à ses fins de manière efficace.

Sans coup férir, il se rapprochait irrémédiablement de la rampe qui menait à l’entrée du tombeau et lorsqu’il l’atteint, le combat cessa subitement.
Galaad ne crut pas à un piège. Ainsi étaient les choses tout simplement.
Il gravit la pente et au fur et à mesure il sentait et apercevait les chevaliers Sith qui l’attendaient plus haut. Lorsqu’il fut face à eux, il s’arrêta.
Les deux factions s’observèrent en silence. Parmi eux il reconnu un ou deux anciens compagnons d’armes d’avant les Guerres Mandaloriennes. Enfin… Il reconnu leur visage mais pas ceux qu’ils étaient devenus.
Galaad éprouva de la tristesse pour ce qu’ils avaient été jadis. Fait rare chez eux, ceux-ci le saluèrent, d’abord en s’inclinant puis une fois leurs armes dégainées et les lames au laser créant un immense halo de teintes diverses et variées ils portèrent leurs gardes aux mentons et balayèrent l’air d’un mouvement circulaire vers le bas et l’extérieur.
Galaad fit de même.


Les Sith étaient une quinzaine, trop nombreux pour pouvoir l’attaquer en même temps. Le Maître Jedi se rua au beau milieu d’eux, profitant de cette situation pour les laisser se gêner en le combattant.
Les sabres s’entrechoquèrent dans un vacarme assourdissant. Le spectacle était titanesque. Mais la finesse du style du Jedi avait raison des chevaliers Sith, eux-mêmes décontenancés par le vrombissement sauvage émit par le faucheur de leur adversaire enivré par l’absorption des vies environnantes.

Lorsqu’il ne resta plus qu’un Sith valide – qui était resté un peu en retrait du combat – les deux survivants se regardèrent à nouveau.
Galaad l’avait bien compris : c’était un maître Sith. Son physique transpirait la puissance et la sauvagerie. Mais il percevait en lui autre chose.
-Salut à toi, jeune Jedi ! dit-il d’une voix grave et posée.
Galaad rangea son arme qui s’éteint dans un gémissement. Il n’y avait pas de menace immédiate. L’autre n’était d’ailleurs pas non plus arme à la main. Maître Doonz s’inclina à son tour mais ne répondit pas.

-Ce n’est pas la République ni ton Ordre qui t’envoie.

-C’est exact. C’est vous qui m’avez appelé.

-Hum. Je dirai plutôt que c’est la Force qui t’a guidé ici. Et plus que guidé. Missionné. Je te propose de t’assoir pour que nous discutions un moment avant de nous affronter une première et dernière fois.

-Qu’il en soit ainsi.

Les deux individus prirent la position du lotus à même le sol, à quelques mètres des cadavres. Une pluie extrêmement fine se mit à tomber, lente et composée de peu de gouttes.


Entre temps les éclaireurs mandaloriens avaient consciencieusement observé l’attaque aussi soudaine qu’inattendue de ce Jedi suicidaire. Et ils rapportèrent l’observation à leur chef.

 


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-Tu es bien puissant pour un Jedi. Dit le Maître Sith.

Galaad resta de marbre.

-Tu le serais encore bien plus si tu t’ouvrais au Côté Obscur.

-J’ai entr’ouvert la porte. C’est suffisant ainsi.

-Je sais qu’il est inutile d’essayer de te convaincre. Nous pouvons discuter toi et moi. Je le sais.

-Ce n’est pas faux. L’aveuglement est mauvaise chose. Il n’est pas source de progrès.

-Je vois que tu as bien retenu l’enseignement de Darth Traya.

-Je fus l’un de ses humbles élèves. Comme d’autres.

-Mais il est évident que tu as eu d’autres maîtres.

-Ce n’est pas faux non plus.

-Mais la puissance que tu portes en toi et surtout la connaissance me laissent perplexe. Quelque soit celui de nous deux qui va disparaitre, qui ne verra plus le soleil se coucher, qui ne voyagera plus dans le fluide spacio-temporel de l’hyperespace, je voudrais que tu satisfasses à ma curiosité.
-Oh ! Un maître Sith poète ! Permets-moi d’être surpris à mon tour.
-Bien des choses nous séparent. Bien d’autres nous sont communes. Je te connais bien plus que tu ne puisses l’imaginer. Et peut-être est-ce ta poésie qui attira autrefois mon attention sur toi.


Galaad devait faire un immense effort sur lui-même pour ne pas laisser son malaise transparaître. Il était de notoriété publique qu’un Jedi Poète avait existé. Il était plus un « on dit », presque une icône pittoresque qui mettait un peu de rêverie dans l’Ordre Jedi contrastant avec leur sérieux et leur rigueur. Peut-être une des choses qui finalement donnait un sens à la vie, une touche acidulée inattendue qui signifiait que la sensibilité était toujours de ce monde.

Jusqu’au jour où l’on apprit qu’il avait rejoint Revan et Malak. En plus avec des bruits qui tendaient à penser que le Conseil lui-même, avait donné son aval ! Là, il devint un espoir. La petite chose qui ravive une flamme. Un héros du bout des lèvres…

Et lorsqu’il disparut à Malachor V, la peine était si grande dans toute la République qu’il n’était pas décent qu’une légende naisse. Si dure, amère et pleine de sacrifices immenses avait été la victoire de Malachor…

La voix du guerrier le sortit par nécessité de son mal-être.
-Jedi et Sith. Je me plais à croire que nous sommes bien plus semblables que nous ne voulons bien l’accepter.

-C’est ce que j’ai toujours pensé. Ce n’est pas le côté duquel on est qui fait la valeur des combattants.

-Le mérite est réciproque.

-L’implication est la même.

-Nos Ordres survivront.

-Nos Ordres n’existent pas l’un sans l’autre.

-Il y aura toujours des Jedi.

-Il y aura toujours des Sith.

-Nous sommes d’accord.

-Mais nous voyons les choses sous un angle différent.

-Nous pourrions vivre ensemble.

-Nous pourrions vivre ensemble ailleurs.

-Mais pas ici.

-Certes.

-On dit parfois qu’il existe un endroit où c’est possible.

-Le Jardin des Perdus.

-Le Jardin des Perdus.

-Ceux qui le cherchent errent à jamais dans l’infini ou n’en reviennent jamais.

-Un havre de paix.

-Un paroxysme de l’harmonie.

Les deux hommes se relevèrent. La Force semblait les animer. Le Côté

Lumineux et le Côté Obscur.

Ils se regardèrent dans les yeux et dirent d’une voix commune :

-L’équilibre de la Force…


-Cela vaut la peine de le chercher, jeune Jedi, ne crois-tu pas ?

-J’en suis persuadé.

-La quête aux survivants.

Le sabre laser du Sith s’alluma.

-La quête aux survivants. Conclu Galaad lorsque la lame étrange de son

sabre bondit dans l’atmosphère humide.


Les coups partirent instantanément de part et d’autre. Le Sith était plus qu’un maître. Il était presque au niveau de Galaad. Tout ce qui avait été dit avant de part et d’autre paraissait avoir été oublié. Seule la mission de l’un et de l’autre comptait désormais. Pas de jugement de valeur. C’était purement « professionnel ».

Puis le Jedi employa sa méthode propre qui dérouta complètement son adversaire : il se servit de la pointe pour attaquer et que du tranchant de la lame pour parer. A force, il finit par blesser son adversaire par plusieurs touches précises : une feinte sur le dessus de la main et une attaque éclair au genou fit vaciller l’adepte du Côté Obscur qui fut contraint d’utiliser un bond avec la Force pour ne pas tomber. Mais dans ce laps de temps, Galaad avait pu lui porter un coup à la saignée et le Sith s’écroula en lâchant son arme. Avant qu’il n’ait eu le temps de réagir, Galaad le paralysa par une tempête d’éclairs qui cloua littéralement son adversaire au sol.

Encore méfiant, le Jedi s’approcha.

Les yeux mi-clos, impuissant mais encore dangereux le Maître Sith lui dit :

-Eh bien je crois que l’on est au bout…

-« The circle is complete », comme dirait l’autre…

-Qu’attends-tu pour m’achever ? Ah oui c’est vrai, les Jedi ne frappent pas un adversaire sans défense. Mais toi si, n’est-ce-pas ?
Galaad jeta un œil alentours. La pluie s’était arrêtée. Le ciel à peine éclairci : de sombre il était passé à gris foncé formant une sorte de chape lourde et basse poussée par de forts vents d’est. Il devait le faire. Bien qu’il ait du mal à s’y résoudre. Mais au loin il senti que ses alliés mandaloriens allaient lancer une action de grande envergure.
Les deux ennemis étaient toujours sur cette terrasse, à quelques mètres du bord, d’un dénivelé de huit mètres.

-Tu n’as pas satisfait à ma curiosité tout à l’heure. Avant de mourir je voudrais bien savoir d’où te vient tout ce pouvoir.

-Tu prendras ton mal en patience !

Et brusquement Galaad lança une nouvelle charge d’éclairs sur son adversaire, puis d’un coup de répulsion de Force le précipita dans le vide avant de courir à l’entrée du tombeau.

 

La porte s’entrouvrit sans difficulté. Un léger vent glacial s’échappa de l’intérieur de l’édifice. Il pénétra prudemment à l’intérieur de la l’immense sépulture.

Il avait trouvé jadis particulièrement curieux le fait d’avoir réalisé une si vaste demeure pour y abriter la dépouille d’un tel tyran. Un autre souverain d’Onderon, oui mais lui ? Freedon Nadd. D’autant plus que ce n’était pas ses adeptes qui l’y avaient placé et au contraire ceux de sa lignée qui avaient rejeté ses préceptes. Plus tard Maître Doonz apprit que c’était en fait un ancien mausolée qui avait été pillé entièrement et que pour l’occasion, la momie de Freedon Nadd prit la place de l’ancien occupant des lieux.

Cet endroit était presque grandiose. Il aurait certainement plu à l’ancien Grand Seigneur Noir des Sith s’il l’avait vu de son vivant. Les marbres noirs avaient un effet saisissant et accroissaient à la fois l’effet glauque et sinistre voulu par l’architecte. Galaad s’amusa à détailler les statues typiques de l’art Sith, aux coupes très anguleuses, aux allures athlétiques reflétant un grand dynamisme, contrastant avec la destination du lieu. Le Jedi avait beaucoup d’admiration pour ce style presque à l’opposé des courants républicains. L’ordre Sith dans toute sa splendeur. Pas étonnant que cela fascine les jeunes. Et particulièrement les jeunes Jedi aspirant à faire régner l’ordre dans la galaxie qui ne voyaient pas dans le Côté Clair cette issue et qui tournèrent le dos au Côté Clair.

Combien furent-ils à rejoindre Revan dans les guerres mandaloriennes ? Et combien le rejoignirent lorsqu’il s’en prit à la République ?

 

Le Maître Jedi se demandait parfois, à temps perdu, comment les choses se seraient-elles déroulées si les demandes du Haut Conseil avaient été respectées. Quel grand débat ! Peu importait. Ce qui était fait, était fait. Et nul ne pouvait revenir en arrière.

 

Galaad se serait presque cru dans un musée. Mais un musée vide. Et pourtant sillonné de gardiens. Pour surveiller un trésor unique : les restes de Freedon Nadd.

 

-         Enfin quelqu’un. Murmura-t-il en regardant les trois apprentis Sith qui venaient vers lui à marche forcée.

 

L’étrange lame laser embrasa les alentours de sa lumière unique et le son résonna comme un cri de faim. Les jeunes Sith aussi doués étaient-ils ne pouvaient rester sans appréhension en regardant ce mortel spectacle.

Lorsqu’il frappait, l’air semblait comme vouloir fuir la trajectoire de l’arme tellement sa présence influait sur les éléments.

Le maître Jedi trancha, perça, brûla tout ce qui s’opposait à lui avec une facilité presque déconcertante.

 

Son parcours à travers l’immense tombeau était jalonné des cris horribles de ceux qui tombaient en voulant le stopper.

Quelques mines au plasma sautèrent tout à coup derrière lui avec ce bruit significatif de fusion. C’était celles qu’il avait placées derrière lui au cas où on aurait tenté de venir le prendre à revers.

 

Le Côté Obscur était vraiment grand ici et plutôt que de le supprimer après le passage de l’Exilée quelques années auparavant, on avait scellé les accès et laissé la garde aux bêtes sauvages et aux Mandaloriens pensant à tort qu’aucun Sith n’oserait revenir mettre les pieds ici.

C’était sans compter sur Darth Etharn – anciennement Atris – qui avait pu venir prendre suffisamment de renseignements ici avant de franchir la Bordure Extérieure dans sa fuite.

Et Darth Etharn était revenue – enfin pas physiquement – mais ses forces. Et elles avaient réussi à entrer à nouveau.

 

Lorsque Galaad entre dans la dernière pièce, il s’attendait à la voir grouiller d’ennemis. Pourtant seuls quelques Maîtres Sith étaient là. Ca sentait le piège à plein nez.

Il douta.

Pour s’en sortir, il préféra jouer l’intimidé et recula pour disparaître. Lorsque deux Sith arrivèrent aux portes, Galaad les fit voler en éclat à l’aide de la Force et projeta loin au sol les deux éclaireurs.

 

De gibier, le Jedi passa chasseur. Mais quelque chose clochait. Il se rappela la description des lieux que lui avait faite Lynn et son esprit se projeta en avant. Alors il vit…

 

Il vit que le sarcophage était vide !

 

Il était arrivé trop tard. Contrairement à la fois précédente, le rituel pour ressusciter le Seigneur Noir des Sith n’avait pas été entamé sur place.  L’ennemi avait apprit de ses erreurs. Mais ses adversaires étaient bien là.

Et ceux-ci s’avéraient plus coriaces, plus mûrs, proches des capacités du Maître Sith qu’il avait affronté à l’extérieur.

 

Si bien que Galaad se retrouvait en infériorité.

Ses adversaires avaient une grande maîtrise de leurs sabres à double lame.

Un coup partit pour lui trancher l’épaule gauche. Il avait réagit trop tard et était trop affairé de l’autre côté pour le parer.

C’est son second sabre caché dans la manche gauche de sa bure qui lui sauva la mise in extremis ! Une petit arme courte de secours qui telle une dague permettait à Galaad de parer des coups supplémentaires.

Il n’aimait pas y avoir recours, car il avait un mal fou à coordonner correctement ses deux armes.

 

Il finit tout de même par arriver à bout de ses assaillants.

 

Certains étaient grièvement blessés au sol. Alors Galaad fit quelque chose qui le répugnait : il les acheva sans défense. Mais sans haine. Par nécessité. Parce que les laisser en vie n’était pas envisageable. Ils risquaient de le tuer dans son propre dos.

 

Lorsqu’il arriva au dernier, celui-ci se mit à rire.

 

-Eh bien ? Qu’est-ce qui te prend maintenant ? demanda Galaad avec curiosité.

-Tu viens de faire tes premiers pas du Côté Obscur jeune imbécile.

 

La Jedi le considéra avec curiosité.

Son arme mythique vibrait harmonieusement. Sans faim ni soif. Juste par nécessité elle aussi.

Alors que son ennemi toussait Galaad sourit. D’un air mauvais cette fois-ci.

 

-Mais qu’est-ce qui te dit que se sont les premiers ?

 

Le Sith fut alors pris d’effroi, une fraction de seconde qui lui parut une éternité alors que la lame ayant viré au noir le plus profond entourée d’éclairs rouges dansant frénétiquement s’enfonça dans sa gorge, brusquement.

 

Galaad rangea son arme et ramassa les sabres de ses ennemis. Il alla ensuite jusqu’au tombeau et murmura de manière enigmatique.

 

-Te voici donc parti ailleurs Freedon. Ma course après toi ne s’arrête donc pas là. Nous serons bientôt réunis, ne crains rien.

 

 

Lorsqu’il sortit du bâtiment c’est une bonne centaine de blasters qui l’accueillirent. Galaad était extrêmement doué mais pas à ce point là…

Mais derrière ces blasters ce trouvaient des hommes en armure qu’il connaissait bien : des Mandaloriens.

 

D’instinct, ils baissèrent leurs armes et un officier supérieur magnifique se dirigea vers lui.

-Je suis le général Xarga. Vous êtes sans doute Maître Doonz. Je suis enchanté de faire votre connaissance.

-C’est moi qui le suis. fit humblement Galaad la main droite sur le cœur, se courbant légèrement pour le saluer.

Mais le Mandalorien fit fi de son salut et lui colla une grande tape sur l’épaule.

 

-J’en ai vu des trucs dans cette jungle et ici même avec des Jedi. Je pensais avoir tout vu. Mais ce que vous avez fait là dépasse l’entendement. Vous auriez fait un grand Mandalorien !

-Personne n’est parfait. Répondit le Jedi avec un petit sourire.

 

Et les rires des quelques soldats aux alentours qui entendirent la réplique remplirent l’atmosphère dans un joyeux brouhaha suivi de hourras.

 

 

Profitant du désordre semé par Galaad dans le camp ennemi, les Mandaloriens avaient lancé une ultime offensive menée par deux escadrilles de bestiaires montés sur des Drexl.

Mais quelque chose d’autre les avait aidés dans leur œuvre. Quelque chose que le Jedi avait à peine ressenti, mais compris. Une méditation de combat les avait appuyés.

Il se plut à penser que Bastila n’y était pas étrangère. Mais il se trompait. Et il ne tarderait pas à s’en rendre compte. Mais après coup.

 

Pour l’heure, il s’agissait de renforcer la position. Ce à quoi s’employa le général Xarga tout en demandant à son nouvel allié surprise de l’attendre à son campement.

Il commença à lancer une escouade d’éclaireurs en renfort de ceux qui traquaient les Sith qui avaient pris la fuite dans la jungle. Il fallait récupérer les armes ennemies, entasser les corps des morts, faire évacuer les blessés les plus atteints et demander une unité médicale supplémentaire pour ceux dont l’état ne permettait pas le déplacement.

Les prisonniers étaient conduits en lieu sûr après avoir été répertoriés.

Quatre sections s’engouffrèrent en trombe dans le tombeau pour vérifier son « nettoyage » et pour récupérer les effets ennemis.

 

Lorsque le général rejoignit le Jedi, une certaine satisfaction l’accompagnait. Pourtant Galaad considérait que ce n’était là qu’une victoire d’opérette puisqu’il avait échoué dans sa mission. Enfin ce qu’il s’était fixé. A propos… Et ce fameux trésor de Canderous ?

 

La bataille de Dxun était terminée. Enfin le croyaient-ils. Mais Galaad avait comme un goût d’inachevé dans la bouche.

Et soudain les nouvelles tombèrent comme un couperet :

 

Mandalore avait été victime d’un attentat sur Ondéron.

Et une unité d’élite mandalorienne venait de tomber dans une embuscade meurtrière dans la jungle, de l’autre côté de la lune.

 

La bataille de Dxun n’était donc pas encore achevée…

 

 

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Pour Galaad tout était clair : il lui fallait quitter Dxun au plus vite pour aller soigner Mandalore. Seul un Jedi avait les qualités nécessaires pour pouvoir sauver Canderous. Le temps pressait.

 

Une navette fut immédiatement ordonnée de venir récupérer Maître Doonz – le général Doonz  disaient les Mandaloriens – afin de l’emmener sur Onderon.

Les informations ne parvenaient qu’au compte-gouttes et étaient empruntes du conditionnel. De ce qu’il s’avait c’est qu’alors que Mandalore rencontrait la reine Talia, une bombe aurait explosé dans la pièce du palais où ils se trouvaient. Mais c’est la chute des décombres qui les avait touchés. La reine était moins sévèrement blessée et aurait été sauvée de justesse par Canderous lui-même qui l’avait protégée. D’ailleurs, il était toujours coincé par une partie de l’effondrement.

Le petit transport arriva rapidement sur le champ de bataille du tombeau et s’empressa d’emmener le Jedi avec lui.

 

Mais au bout de quelques minutes, elle amorça une courbe serrée pour faire demi-tour.

 

-Général Doonz, je vous passe une communication du général Kelborn depuis notre Grand Quartier Général :

 

-Général Doonz, j’ai reçu ordre de vous ramener sur Dxun.

 

A ce moment le Jedi Poète cru un bref instant que cette directive venait de l’Ordre pour le mettre aux arrêts.   

 

-Ca vient de Mandalore en personne. Dès que la communication avec lui sera à nouveau établie il vous expliquera pourquoi.

-Que se passe-t-il donc général Kelborn ? demanda Galaad inquiet et perplexe à la fois.

-Mandalore vous le dira lui-même. Je vous le passe.

 

L’intercom holographique grésilla et trembla un moment, puis apparut le casque de Mandalore.

 

-Eh bien mon ami – il n’y avait que Galaad que Canderous appelait ainsi - je crois bien que c’est la dernière fois que nous nous parlons.

-Que se passe-t-il Canderous ? Pourquoi ne veux-tu pas que je vienne te sauver ?

 

C’était la première fois qu’il le tutoyait. Cela tombait sous le sens. Une façon d’être un peu plus proche de lui dans la douleur.

 

-Me sauver ? Mais Revan m’a déjà sauvé, il y a bien longtemps de cela.

-Ce n’est pas le moment pour philosopher Canderous.

-C’est vrai, tu as raison. Je n’en ai plus le temps hélas.

-Laisse-moi venir te guérir !!! Tu sais que je le peux !

-Non mon ami, et je te prie de ne plus me couper. Ecoute, tu sais cette escouade qui est tombée dans une embuscade Sith sur l’autre face de Dxun ? Il faut que tu ailles la secourir.

-Tu plaisantes ? Deux sections de tes forces d’élite sont déjà parties leur prêter main forte !

-Cesse de m’interrompre. Je t’ai parlé d’un trésor, tu te souviens ?

-Evidemment !

-Tu protègeras ce trésor en remplissant cette mission mon ami.

-Tu ne peux pas être plus explicite ?

-Non. La Force ne peut se permettre ce luxe. Je vais couper.

 

L’hémorragie interne dont souffrait Canderous lui diminua tout à coup la respiration, le souffle se fit plus court. Dans quelques minutes, il ne serait plus. Les râles de son agonie parsemaient ses paroles.

 

-Ecoute mon ami… Cette fois ci … c’est le Jedi qui doit faire confiance au Mandalorien… Prouve-moi qui tu es… Je t’admire…

 

Galaad savait que c’était la fin. Il n’y avait pas de parole réconfortante pour Canderous, son seul réconfort était de savoir Galaad plongé dans cette nouvelle mission de sauvetage. Et tous deux l’avaient pleinement compris.

 

-Tu as toujours voulu mourir en héros Canderous. Tes faits d’armes resteront célèbres.

 

Tout était dit. En tout cas pour Canderous alias Mandalore. Et Galaad le savait. Il avait capté cette lumière soudaine dans les yeux de son ami mourant.

 

-Je … te laisse…On se retrouvera… dans la tombe … ou ailleurs… Que la Force soit avec toi, fils.

 

Et Mandalore coupa la communication.

Le dernier mot fit l’effet d’une bombe sur Galaad.

 

Il ne vit pas les derniers instants de Canderous.

Il ne vit pas la reine Talia accourir près de lui.

Il ne la vit pas se coucher au sol près de lui encore coincé sous les gravats du palais.

Il ne la vit pas pleurer comme une enfant.

Il ne vit pas que tous se retournèrent quand Mandalore enleva son casque.

Il ne vit pas le visage de son ami, serein.

Il ne vit pas ce geste, véritable cadeau, qu’il fit à Talia.

Il ne vit pas la dernière étincelle commune que les deux êtres eurent une dernière fois ensemble.

Il n’entendit pas les dernières paroles qu’eurent Canderous et Talia.

Et il ne la vit pas enlacer l’armure sans vie du chef des Mandaloriens.

 

Mais il sentit tout cela.

 

Avant que le poids de sa dernière phrase ne s’abatte à nouveau sur lui.

 

Et que la passerelle de la navette ne s’ouvre sur le sol de Dxun…

 

 

 

 

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