Mon K.O.T.O.R. 3: La Triade Jedi

Chapitre 8 : Chapitre sept: tragédies

Catégorie: T

Dernière mise à jour 19/06/2009 16:37

Il est parfois des situations avantageuses dont on se demande comment elles pourraient changer.

Il est parfois des personnages charismatiques qui semblent être éternels.

Il est parfois des âges qui dureront une éternité, croit-on.

Il est souvent des certitudes qui se voient être brisées d’un coup.

 

Coruscant.

Jolee avait du mal à avaler la couleuvre. Il avait foi en Revan. Mais autant en Galaad. Pour lui, il était inconcevable que l’on ait voulu arrêter le Jedi Poète. C’était d’autant plus glauque que cela venait de Revan et Lynn en personne.

L’entrevue des Maîtres Bindo et Vandar aurait pu être houleuse si les choses avaient été moins graves. Mais étant donné les circonstances, les Jedi se devaient de se serrer les coudes. En des temps plus reculés Jolee aurait abandonné sa mission pour se mettre en quête des protagonistes afin de démêler la situation. Mais il était devenu un sage et il était le premier à reconnaitre que son rôle à jouer était sur Coruscant.

La première chose à faire était d’enquêter sur les membres les plus influents du Sénat et sur le Chancelier lui-même.

Des jours entiers et des nuits complètes seraient nécessaires afin de pouvoir entreprendre de suivre des pistes plus sérieuses et Mission et Kyuuhhgrrah n’étaient pas de trop pour mener les investigations.

Au bout de deux jours, Jolee et la Jedi Wookie convenaient de changer leurs plans et d’agir dans la plus grande clandestinité. Ils mirent au point un stratagème afin de faire croire à leur départ à la recherche de Galaad. Il était aisé de faire courir le bruit que le Jedi Gris avait une fois de plus désobéi aux ordres et avait entrainé avec lui ses disciples les plus proches. Même Maître Vandar n’avait pas été prévenu de l’opération. Sa grande sagesse était suffisante pour qu’il comprenne en apprenant la nouvelle qu’il s’agissait là d’une diversion et il feint donc la surprise.

Maître Deesraa s’était aussitôt proposé de poursuivre la tâche qui avait été confiée à Jolee.

 

Pendant ce temps Mission et Kyuuhhgrrah demeuraient des ombres parmi les ombres de Coruscant tandis que Maître Bindo avait suivi les conseils avisés de Polis et prit le chemin de la géante station orbitale de défense de Coruscant qui semblait donc menacée. Sans elle, la capitale devenait une cible de choix pour les importantes forces Sith qui avaient l’air d’être à la disposition des ennemis.

Après deux jours passés à analyser la station, il se glissa dans un vaisseau de transport de denrées pour le poste de défense sans trop de difficultés. Ce n’est pas à un vieux gizka que l’on apprend à sauter…

La Force le guidait pas à pas et dans les temps. Et Jolee savait qu’il n’avait pas besoin de réfléchir longtemps à la façon dont il orienterait ses recherches : la Force le mènerait aux bons endroits. Et elle lui disait que la menace était imminente.

Les civils étaient nombreux à bord de la station et Jolee pouvait donc s’y promener comme bon lui semblait. Quelle aubaine ! Et quelle faiblesse à la fois.

Le Jedi admirait l’oeuvre des architectes militaires de la République. Le dispositif était constitué de six bases géostationnaires dont la plus importante était nommée « citadelle ». En plus des autres elle abritait l’essentiel de la flotte de combat de Coruscant, les bureaux de l’amirauté de la République et le centre de commandement du système. Chacune des bases était disposée de manière à en voir quatre autres ce qui assurait un maillage adéquat. La perte de l’une d’elle entrainait de facto  celle de la protection d’une partie de la planète.

Un point faible était le système de géo stationnement justement. C’était donc par là qu’il fallait commencer. La zone était évidemment très sensible et Jolee dû user de son pouvoir de persuasion pour pouvoir y pénétrer. Il lui fallu prendre le contrôle de la salle de surveillance pour pouvoir se faire donner les accès nécessaires, couper les sécurités, les caméras et trouver son chemin dans le dédale de couloirs. Son temps d’action était limité. Et l’inspection complète n’était pas réalisable dans ce laps de temps. Maître Bindo fut donc contraint de devoir enfiler un des uniformes des vigiles qui patrouillaient dans le complexe.

 

Cela faisait déjà une heure qu’il tournait lorsque tout à coup il se sentit mal à l’aise : il ne croisait plus d’autres soldats en patrouille. En fait il avait l’impression que des vies s’en étaient allées. Il comprit qu’il était seul. Seul avec un ennemi particulièrement doué.

Jolee eut encore le temps de choisir un endroit à son avantage pour ne pas avoir à regarder en permanence au-dessus de son épaule. Une géante partie de cache-cache avait débuté. Il était nécessaire de ne pas se laisser surprendre. Il devait d’abord s’assurer qu’il avait affaire à un seul adversaire.

 

http://www.deezer.com/track/112661

 

Puis au détour d’un condenseur magnétique il le vit.

C’était un Sith comme il s’en était douté. Avant d’aller plus loin dans sa mission, chacun des deux antagonistes se devait d’éliminer l’autre.

Le Jedi et le Sith se jaugèrent puis sortirent leurs armes : un sabre à double lame rouge pour l’un et le sabre classique à lame verte pour l’autre.

Le combat s’engagea. Le Sith maniait son arme avec brio et un grand savoir faire. Le Jedi consulaire compensait par sa maîtrise de la Force mais au bout de quelques minutes il fut blessé à plusieurs reprises. La rage que déployait le Sith était incroyable, sa haine débordait et explosait en un torrent de coups puissants et meurtriers.

Jolee devait réussir. Coûte que coûte ! La station serait anéantie sans sa réussite. Les autres tomberaient également. Il était évident que d’autres chevaliers Sith avaient été envoyés remplir la même besogne sur les cinq bases jumelles.

Le combat était dantesque. Le Sith s’amusait à faire souffrir le pauvre Jolee. C’était sans espoir. Le Jedi n’avait pas de salut possible. Il mourrait sous les coups rapides et précis de son adversaire. Il n’avait plus les capacités physiques exigées pour ce genre de combat. La fin était proche pour le Jedi Gris. Il se maudissait d’avoir quitté Kashyyyk pour venir échouer dans cet environnement de métal et d’électronique.

Moins d’une minute plus tard, dans une action désespérée il se jeta sur le Sith qui para son attaque et le pauvre Jolee alla s’empaler sur la lame du bretteur qui servait le Côté Obscur qui rit en se délectant de voir la mort s’emparer du Jedi. Mais il n’avait pas l’air de souffrir et avant qu’il s’en rende compte, Maître Bindo profita de sa corpulence plus imposante et s’effondra de tout son poids sur l’autre duelliste.

Ils étaient tous deux sur un petit promontoire qui dominait un champ de force laser qui lui-même protégeait le cœur du système géostationnaire. Le temps que le Sith qui agitait les jambes ne pense à utiliser une répulsion de force pour se dégager, Jolee avait rassemblé tout ce qui lui restait de vigueur pour lever une dernière fois son sabre et trancher de sa lame la passerelle sur laquelle ils étaient.

 

-Meuuuuuuuuuuuuuuuurs !!!!!!!!!!! lui glissa-t-il dans un dernier souffle.

 

Et ils tombèrent. Le Sith voulu utiliser la Force pour faire un bond mais le rusé Jedi venait de lui absorber ce qui lui restait. Jolee mourut une fraction de seconde avant de toucher le mortel plasma et rejoignit la Force. Et c’est en hurlant de terreur et de rage que le Sith périt désintégré. Parce qu’il avait sous-estimé l’utilisation que le Jedi pouvait faire de la Force. Parce qu’il ne connaissait pas le sens du sacrifice. Parce que cette fois ci, la Lumière avait été plus forte que l’Obscurité.

 

 

 

Mission avait l’inaction en horreur. Heureusement que son amie Wookie était là. Cela leur donnait de temps en temps de passionnantes conversations.

Les deux jours passés à aller à droite, à gauche pour surveiller les allées et venues des sénateurs et du chancelier avaient été épuisants. Et malgré ces allées et venues, Mission s’ennuyait. Rien n’évoluait. Et Jolee venait des les quitter pour aller inspecter la station de défense orbitale.

Le Chancelier n’avait pas main mise sur l’ensemble de la politique de la République et il devait tenir compte de l’avis de plusieurs de ses conseillers. Qui contrôlait les Conseillers, contrôlait le Chancelier, qui contrôlait le Chancelier, contrôlait le Sénat, qui contrôlait le Sénat, contrôlait la République.

Et les Jedi avaient un Conseiller hors paire : Maître Deesraa. Le Miraculé, certains le surnommaient. Le seul Jedi qui ait survécu à l’attaque des Sith de Malak sur Dantooine et qui échappa à la capture. Un Twil’ek qui avait été l’un des instigateurs de la dernière Grande Chasse menée par
Duron Qel Droma en son temps. C’est lui-même d’ailleurs qui avait prévenu Revan de l’existence des terribles Tarenteks.

La valeur, le mérite et l’étoffe de Maître Deesraa n’étaient plus à démontrer. Ils le précédaient tels une aura.

Il était donc normal qu’il rende visite au Chancelier. Kyuuhhgrrah sortit donc de sa cachette pour aller le saluer lorsque la Maître sortit de son entrevue chez le Chancelier. Mais au moment même où elle eut curieusement une hésitation, Mission la retint tout à coup par le bras.

 

-Non. Attends. N’y vas pas. Il y a quelque chose qui cloche.

-Comment ?

-Réfléchis un instant. Tu as vu l’heure ? Ce n’est pas un moment pour des rendez-vous.

-Mais il n’y a pas d’heure pour les crises comme celles que nous vivons.

-Non, ce n’est pas vrai. Fais appel à la Force. Quelque chose ne tourne pas rond.

 

La Padawan Wookie usa de ses pouvoirs pour ressentir les alentours et les gens en particulier.

 

-Non. Je ne perçois rien d’anormal. Tout semble bien calme et serein au contraire. Et pourtant je suis d’accord avec toi : mon intime conviction me dit qu’il y a danger.

-Mais justement tu fais bien de te méfier! Ca ne devrait pas être si calme !

-Suivons-le discrètement.

 

La Wookie acquiesça. Les deux filles prirent leur module et suivirent à distance la petite navette de transit du Jedi. Au bout de dix silencieuses minutes, l’appareil ralentit et se posa sur une plateforme privée. Mission continua sa route puis tourna et s’arrêta aussitôt.

 

-Comment allons-nous faire ? demanda-t-elle un peu dépitée.

-Pas de problème. Tu vas refaire un passage un peu plus haut et je sauterai sur la passerelle. A l’inverse, tu n’auras qu’à m’attendre un peu plus bas

-D’accord.

 

Aussi robuste qu’était Kyuuhhgrrah, sa souplesse allait de paire et en surprenait souvent plus d’un. Dans le plus profond silence et avec la plus grande discrétion, elle pénétra dans le hangar.

Elle n’eut pas besoin d’aller plus loin. Mais ce qu’elle y vit et entendit la lui donna la nausée.

 

Moins de dix minutes après que Mission se fut mise en position, la Jedi Wookie remonta – ou plutôt redescendit – à bord du module.

 

-Alors ?

-Filons d’ici en vitesse pour l’astroport le plus proche !

-Que s’est-il passé ?

-Je vais t’expliquer…

 

Kyuuhhgrrah marqua une pause avant de reprendre.

 

-Eh bien ? Qu’attends-tu ?

-Je ne sais pas par où commencer… J’ai vu… j’ai entendu…

 

Elle n’arrivait à sortir sa phrase. Elle avala d’un coup sa salive et se lança.

 

-Je vais être brève : Maître Deesdra nous as tous trahis.

-Comment ????????

-Enfin… Si tant est qu’il est encore lui-même car une idée vient de me traverser l’esprit. Ecoute Mission, nous avons très très peu de temps et mon choix est fait. La SODC (Station Orbitale de Défense et de Combat) est en danger. Des chevaliers Sith en en ce moment même en train d’investir le système base par base. Nous n’avons pas le temps de joindre Maître Vandar, il ne faut compter que sur nous même. Nous allons nous séparer et aller chacune sur une station différente. Si nous réussissons – et que Jolee fait pareil à la même occasion – nous pourrons en sauver trois sur les six.

-Comment comptent-ils faire ?

-Ils vont saboter les systèmes de maintien orbital et faire écraser les bases sur Coruscant.

-Mais les bases sont imprenables !

-En es-tu si sûre ? Ce sont des Sith. Il y a même un jeune Maître parmi eux.

-Mais nous devons prévenir le Conseil Jedi de suite !

-Impossible ! Pour ce faire, il faudrait contacter Maître Vandar en personne et je n’ai pas accès à lui en direct. Passer par un intermédiaire serait trop dangereux. Si Deesdraa est un Sith, il peut y en avoir d’autres. Et les récents évènements m’invitent à la plus grande prudence.

 

Les deux filles se regardèrent un instant en silence.

 

-Maître Doonz… lâcha Mission. C’est peut-être ce que Revan et Lynn avaient découvert et qui a occasionné sa fuite.

-Non. Ce n’est pas cohérent. Ils auraient agi autrement. Cette histoire c’est un autre mystère.

-Nous arrivons à l’astroport. Comment faire pour aller sur les bases ?

-Je n’en ai pas la moindre idée.

-Il y a quelqu’un qui pourrait peut-être nous aider… songea Mission à voix haute.

-Ah oui ? Qui donc ?

-L’Anguille.

-Non impossible !

-Pas impossible. Improbable. Fais appel à la Force. Quelle autre solution avons-nous ?

 

La Wookie se concentra quelques dizaines de secondes.

 

-Je suis d’accord, contactons-le.

 

Et Mission utilisa son comlink pour joindre Polis Kern Thron. Elle avait gardé les éléments que Jolee lui avait confiés et n’eut que peu de difficultés pour entrer en communication avec lui, via une connexion sécurisée comme savait en fabriquer la Twil’ek.

 

L’Anguille était resté un instant sans mot dire après avoir écouté le récit de Mission. Il lui avait finalement répondu :

 

-Bon. Allez au service central des voyageurs. Là-bas il y a un Trandosonien du nom de Sahssn. Je vais le prévenir et il vous donnera deux navettes pour que vous puissiez prendre les devants. Je m’occupe de vous envoyer des renforts. Restez discrètes et n’ayez crainte. Mais ça mettra un peu de temps.

 

Et il avait coupé en toute hâte.

Les deux comparses suivirent les indications de Polis avec la plus grande prudence. Au moment de se séparer, Kyuuhhgrrah tendit un sabre laser à Mission :

 

-Tiens. Tu n’as qu’un malheureux pistolaser sur toi.

-Mais ? Et toi ?

-Ne t’en fais pas. J’en ai un autre. Je ne me déplace jamais sans mes deux armes.

-Merci. Que la Force soit avec toi.

-Qu’elle t’accompagne.

 

Elles tapèrent le poing et coururent vers leurs moyens de transport.

 

Dès lors il faut suivre Kyuuhhgrrah dans un premier temps.

Rompue aux techniques des Jedi Consulaires les plus influents, elle fit usage de la Force pour convaincre les officiers qui lui barraient la route au fur et à mesure qu’elle se rapprochait du contrôle orbital de la base sur laquelle elle avait apponté. La Wookie eut la crainte d’arriver trop tard en voyant les morts qui jonchaient le sol en pénétrant dans cette partie du complexe. Mais curieusement elle se sentait confiante et apaisée. Plus que de raison. Le Sith perçut sa présence trop tardivement pour prendre un quelconque avantage et la Jedi eut l’effet de surprise avec elle tandis que le misérable plaçait sa dernière charge tant et si bien qu’il n’eut pas le temps d’amorcer son détonateur. La puissance avec laquelle elle lui envoya un extincteur de maintenance le fit chanceler sans pour autant perdre pied. Le combat s’engagea dans un étonnant contraste. Le Sith était un escrimeur de grande valeur, mais de petite taille. Il compensait ce handicap à distance par sa fougue et son ardeur. De l’autre côté la Wookie étonnait par son calme et sa passivité. Elle le maintenait à distance à la fois par l’intelligent maniement de son arme et par ses pouvoirs. Mais tôt ou tard son adversaire parviendrait à venir plus au contact où il son petit gabarit lui redonnerait l’avantage.

Une voix bien connue lui souffla alors ces mots :

 

-Use de ta méditation de combat Kyuuhhgrrah.

 

C’était Jolee. Jolee qui avait rejoint la Force et qui de l’au-delà transmettait un conseil à la Jedi. Mais elle n’avait jamais essayé véritablement cette technique. Elle rassembla donc tous ses dons du combat au sabre laser pour tenir son ennemi au large et ses pouvoirs psychiques exacerbés pour lui miner le moral.

Au bout de quelques minutes, l’attention du Sith se fit moins intense à tel point que finalement sa parade à la tête se fit moins franche.

Mais il eut encore le temps de comprendre que sa quinte n’était pas suffisamment efficace pour retenir la lame orange qui lui trancha la tête obliquement le faisant passer de vie à trépas.

 

 

Mission, elle, avait rejoint la base la plus proche. Utiliser au mieux ses compétences consistait à ruser, pirater des portes et des terminaux. Lorsque cela n’était plus suffisant, elle se cachait en empruntant des conduits d’aération.

Mais au contraire de son amie Jedi, elle n’était pas tranquille. Tout semblait l’oppresser. Mission avait la désagréable impression que la mort rôdait près d’elle et qu’elle avait enveloppé les lieux.

Que pouvait-elle donc faire seule face à un Sith ? De quelles armes secrètes disposait-elle ? L’espoir peut-être. La conviction de faire le bien. La chance sûrement. Ou tout simplement le fait d’être ce qu’elle était.

 

Le Sith sentit sa présence. Mais elle ne représentait rien à ses yeux. Il était bien plus habile de fuir en douce et de laisser exploser les charges préprogrammées. D’ailleurs, il avait vu un peu juste avec le délai. Il devait donc presser le pas pour s’en aller au plus vite. Pas de temps à perdre pour faire disparaître cette insignifiante existence. Il y avait plus à perdre.

 

C’était donc drôlement silencieux quand Mission se glissa en douceur sur la passerelle supérieure de l’immense pièce. La vue était imprenable. Quelques secondes lui suffirent pour se rendre à l’évidence qu’il n’y avait plus personne. Le Sith avait dû faire son œuvre et était probablement parti. Un instant, elle fut soulagée. Mais bien vite l’angoisse la reprit en pensant qu’elle était toujours en danger à bord de cette bombe  suspendue. Bombe… Bombe ? Mais oui !!!!!!!! C’est ça ! Des bombes avaient à tous les coups été placées pour faire exploser le système de maintien en orbite.

Mission utilisa son scanner pour les détecter. As du piratage, elle n’eut que peu de difficulté pour neutraliser les charges une à une. Jusqu’à la dernière. Elle. Si jeune. Si peu guerrière. Si insignifiante. Et pourtant si douée.

 

Plus tard à bord de sa navette, le Sith commença à s’impatienter de l’explosion qui n’arrivait pas. Quelque chose avait dû coincer. Il était absolument impossible que quelqu’un ait pu contrecarrer ses plans. Il savait qu’en cas d’échec ses maîtres ne le pardonneraient pas. Il se contraignit donc à regagner la base pour mettre un terme à tout cela quitte à mourir sur place. Avant d’entrer dans le hangar la peur le saisit. Une tourelle venait de pointer vers lui. Son appareil qui venait à l’instant de recevoir l’ordre de virer via ses commandes en fut empêchée par le plasma qui fit fondre l’ensemble et son pilote en éclatant toutes leurs molécules en une nanoseconde.

La si insignifiante Mission avait prévenu les autorités de la base juste avant.

 

Et qu’avait donc fait Polis ? Il avait tranché dans le vif comme à son habitude. Sans explication superflue, il avait ordonné à Cassus et aux hommes à sa solde d’agir sans tarder et de se rendre en nombre sur les trois autres stations. Les autorisations viendraient en route. Mais pour ce faire il aurait besoin de l’appui, non pas de la République, mais du Conseil Jedi. Et du seul en qui il pouvait avoir confiance : leur doyen Maître Vandar.

Là-bas Polis n’avait aucun moyen à sa disposition. Mais il espérait pouvoir jouer de son rôle récent pour arriver à convaincre les personnes qu’il rencontrerait de les laisser rencontrer le Maître. Se rendre de là où il se trouvait jusqu’à la Tour Jedi ne lui prendrait pas beaucoup de temps, bien que chaque minute soit précieuse en l’occurrence. Mais effectivement la Twil’ek et la Wookie de là où elles se trouvaient lorsqu’elles l’avaient appelé, n’avaient à ce moment aucune chance d’y parvenir.

Polis se demandait vraiment ce qu’il faisait là. Quelque chose d’étrange le poussait à accomplir ce qu’il venait d’entreprendre. Comme s’il avait été programmé tout à coup pour cela. Un mélange à la fois de bizarre et de curiosité. Une émulation toute nouvelle comme s’il avait été investi d’une sorte de pouvoir divin. Un Jedi bien avisé aurait parlé du pouvoir de la Force…

 

Un avantage de la Tour Jedi, c’est qu’à toute heure elle était ouverte. Ces êtres aux talents particuliers avaient besoin de très peu de sommeil. Bien qu’il exista des différences entre les individus. En ce sens, Lynn était tout à fait différente de Galaad qui lui était insomniaque. Il pouvait passer des jours et des nuits sans prendre le moindre repos. Il disait toujours :

 

-On se reposera quand on sera mort.

 

L’entrée des visiteurs était diamétralement opposée à celle des membres de l’Ordre. L’appareil de Polis s’arrêta net devant le porche immense. Il descendit seul d’un pas décidé et entra dans le sas d’accueil de l’édifice.

Là un Jedi accompagné d’un Padawan vinrent à sa rencontre.

 

-Salut à vous noble étranger.

-Je dois voir Maître Vandar Tokare d’urgence !

 

Il allait sans dire que le ton employé par Polis était plus proche de l’ordre que du souhait.

 

-Maître Vandar ne reçoit pas à cette heure. Je vous invite à prendre rendez-vous avec un Jedi qui saura répondre à vos attentes.

-Je n’en ai pas le temps. Je suis celui que l’on nomme l’Anguille. Voici un bon au porteur de 100 000 crédits républicains. Je vous le laisse pour que vous ne fassiez que transmettre ma demande auprès de lui.

-On n’achète pas les Jedi. Je ne peux rien d’autre pour vous. Je vous réitère mon offre.

 

Alors Polis fit quelque chose qu’il n’avait jamais tenté auparavant. Quelque chose que les évènements récents et passés l’avaient poussé à imaginer. Il s’approcha du Jedi et en faisant une passe avec la main droite lui dit en le regardant intensément au fond des yeux :

 

-Vous allez me conduire immédiatement à Maître Vandar.

-Je vais vous conduire immédiatement à Maître Vandar.

 

Le Padawan qui avait tourné le dos quelques instants crut que son collègue agissait de son plein gré. Il resta donc seul à l’entrée de l’édifice sans poser de question.

Polis trouvait ses sens soudainement exacerbés. Comme un aveugle qui découvrait la vue. Un immense flot d’informations s’empara tout à coup de lui. Plus qu’il ne pouvait en interpréter.

 

 

Quelques étages plus, au même moment se jouait un nouvel acte malheureux pour les Jedi.

Vandar Tokare sentait la Force agitée de remous peu communs. Il avait beaucoup de mal à les interpréter mais il discernait tout de même qu’il s’agissait de faits particulièrement proches dans la galaxie. Une espèce de nébuleuse autour de Coruscant. Mais tout de même quelque peu différente de ce qu’il avait senti approcher de Dantooine jadis lorsque Malak attaqua l’Enclave. Peu de gens savaient ce qu’il s’y était passé. Et bientôt une personne de plus disparaîtrait avec ce savoir.

 

Il se devait donc d’être méfiant et en conséquence il ne dormait que très peu. La méditation permanente n’était pas une bonne chose selon lui. Il fallait parfois laisser venir les idées sans leur ouvrir la porte. C’est pour cela qu’il faisait toujours de longues promenades nocturnes. Il variait fréquemment ses trajets mais finissait toujours par passer par la ses appartements et le couloir relativement étroit qui y menait était un peu à l’écart des principaux chemins. Quand les maraudeurs Sith n’eurent plus besoin de leur camouflage, le Jedi se retrouva coincé de part et d’autre par deux groupes.

Le Maître n’avait pas ce titre pour rien. Rapide comme l’éclair et mobile comme pas deux, il dégaina son sabre laser et virevolta autour de ses adversaires en les assénant de terribles estocs. Mais les ennemis étaient plus nombreux qu’au départ malgré le trépas de certains. Le Jedi gagnait du terrain : il poussait l’un des deux groupes vers le tournant du couloir. Soudain il vit voler une autre lame laser qui envoya au tapis plusieurs adversaires. Celui qui la maniait restait encore caché par le coin mais très vite il reconnu Deesraa ! C’est lui qui était venu à la rescousse ! En peu de temps, les deux compères se trouvèrent côte à côte pour pourfendre le seul groupe qui restait encore. Les maraudeurs étaient vaillants mais le combat était inégal Le dernier périt de la main de Maître Vandar. Mais celui-ci senti soudain quelque chose de brûlant lui traverser le rein droit. Il chancela et tomba à la renverse en pivotant sur lui-même. Effondré contre le mur il regarda avec surprise Deesraa qui fit un pas vers lui.

 

-Alors c’est toi, traître ! Tu n’as pas lésiné sur les moyens pour vendre la République et l’Ordre aux Sith.

 

Deesraa bien que restant très attentif, rit dédaigneusement.

 

-Il était temps que tombe le masque j’en avais assez ! Je me suis souvent demandé comment vous avez pu être tous aveugles à ce point. Mon revers date d’il y a bien longtemps. Vous ne vous êtes vous jamais demandé comment Malak avait été si bien renseigné sur l’Académie de Dantooine ? Et pourquoi je me suis porté volontaire pour rester sur la planète ? C’est pour ça qu’il a été si facile de capturer des élèves pour les jeter dans les griffes du Seigneur Noir. Je pense encore aux cris de cette insupportable Belaya  quand Malak l’a broyée vivante ! Ha ha ha ! Quel bonheur de la voir souffrir ainsi !

-Alors vous aviez manigancé ce petit manège de longue date…  

-Eh oui ! Voir revenir Revan après que qui s’était passé… C’était au-delà de ma compréhension. Mieux valait embrasser le Côté Obscur. Mais je ne pensais pas un instant qu’il eut pu avoir le dessus...  Il a donc fallu que je prenne mon mal en patience jusqu’à ce que je finisse par retrouver la trace d’Atris. Puis j’ai été contacté plus tard à nouveau ici même sur Coruscant. Mais je ne vous en dirai pas plus. Il est temps d’en finir à présent…

 

Vandar savait sa dernière heure venue. Il était trop faible pour atteindre son sabre laser et Deesraa le savait.

 

-Je ne crois pas moi !

 

Les deux Jedi médusés regardèrent l’homme qui venait de les interpeler. C’était Polis. Il se tenait à six mètres d’eux. Vandar le reconnu mais pas Deesraa.

 

-Et c’est toi qui va m’en empêcher ? demanda le Jedi obscur en riant.

 

L’Anguille n’était pas du genre à discuter. A peine Deesraa avait-il le dos tourné au sabre de Vandar que l’arme s’alluma en traversant soudain les airs et alla se figer à travers la tête du Twil’ek qui l’espace d’un centième de seconde comprit ce qu’il venait de se passer.

Ce n’est pas Vandar, trop faible qui accompli cet acte, mais bien Polis qui avait puisé une nouvelle alliée en lui : la Force !

 

Vandar le regarda incrédule. Ils restèrent un moment à s’observer, puis l’homme prit la fuite. Mais au bout de quelques secondes, il revint auprès du Maître Jedi.

 

-Comment puis-je vous aider ? demanda-t-il calmement.

-Inutile. Vous l’avez déjà fait.

-Mais il faut prévenir les secours !

-Ils sont en route. Je les ai contactés par le biais de la Force. Ecoutez. Vous les entendez arriver.

 

Et en effet des bruits de pas qui s’approchaient se firent entendre.

 

-Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé. Lâcha L’Anguille.

-Vous n’en n’avez pas conscience et pourtant vous avez bien une intuition…

-Je … je sens quelque chose que je ne pouvais qu’effleurer auparavant. Et maintenant c’est si fort, si présent !

-C’est la Force mon garçon. Allons, continue à suivre tes intuitions. Nous nous reverrons bientôt.

 

Des Jedi accoururent auprès des deux individus. Vandar eut un regard bienfaisant à l’attention de celui qui venait de le sauver et les Jedi en déduisirent ce qui venait de se passer. Polis put donc se retirer discrètement tandis qu’il était remercié par quelques chevaliers présents dont trois prirent soin de le raccompagner.

Il remonta dans son speeder qui l’attendait et disparu au fond de la nuit Coruscantienne, à toute allure vers le siège de ses affaires où l’attendaient comme partout dans ses clubs un appartement bien douillet et des filles qui lui feraient oublier ses soucis. Mais d’abord il lui fallait prendre des nouvelles des hommes que Cassus avait envoyés secourir la Station Orbitale de Combat. Et c’est alors qu’il y repensait qu’il apprit la terrible nouvelle : une des bases venait de s’écraser de l’autre côté de la planète !

 

Que s’était-il donc passé ?

Les individus que Cassus employait étaient des hommes de main, mais pas des guerriers. Sauf quelques anciens Mandaloriens comme lui qui ne s’étaient pas ralliés à la cause de Canderous.

Ses équipes avaient donc l’avantage de l’effet de surprise, du nombre et de l’appui des militaires présents sur les bases.

 

Ainsi donc pour deux des équipes composées en majorité de Mandaloriens, tout s’était passé du mieux possible. Ils avaient certes essuyé des pertes mais avaient fini par se débarrasser des ennemis.

Malheureusement le dernier groupe était celui qui avait la plus grande distance à parcourir. Quand ils avaient abordé la station, le Sith avait déjà posé ses charges mais contrairement aux autres, celui-ci n’avait pas peur de mourir : il déclencha la mise à feu de ses charges à distance. Dès lors l’ensemble se trouva en perdition. Au début cela ne se sentait pas, puis la station se mit à tourner lentement sur elle-même et à perdre de l’altitude. Le signal d’évacuation avait été donné en temps et en heure et une fois le Sith vaincu, les dernières personnes à bord avaient été évacuées.

 

L’ensemble était équipé d’un système d’auto destruction pour éviter justement le risque de dégâts au sol. Hélas il n’avait pas fonctionné. Il était certain que quelqu’un l’avait saboté, ce qui sera confirmé plus tard sur les autres bases.

Pour parer à cette éventualité, il existait un système pour prévenir au sol da la chute d’une des stations. Ce qui fut fait. Fort heureusement les sociétés dites modernes ont toujours eu tendance à s’enterrer. Ceci permit à de nombreuses personnes d’en réchapper.

 

Pourtant ce ne fut pas le cas de tous. Réveiller des centaines de milliers de personnes en pleine nuit et les faire évacuer n’était pas chose aisée. Il fallait à tout prix diminuer le choc. Pour ce faire, les croiseurs de la République durent joindre leurs efforts afin d’attaquer et de détruire au maximum et le plus rapidement possible leur propre station !

L’effervescence était à son comble.

Finalement c’est ce qui sauva une grande partie de la flotte.

 

En effet, quelques minutes avant que la station ne finisse sa chute, une immense armada Sith fit son apparition dans l’espace de Coruscant.

Mais celle-ci s’attendait à ce que toutes les bases orbitales soient détruites, la majorité de leurs vaisseaux avec et la République occupée à panser ses plaies sur Coruscant dévastée par la chute de ses cerbères de métal.

Le choc fut immense… Dans les deux sens du terme. A la fois la surprise des assaillants et le chaos qui s’en suivit immédiatement.

Pour sûr les attaquants avaient pour eux le nombre mais l’effet de surprise était nul. La République était non seulement en état de combattre mais surtout prête à l’assaut.

D’emblée les Sith avaient compris que la lutte serait vaine. Malgré leurs capacités à utiliser la Force pour leur méditation de combat, ils ne feraient pas le poids face à une telle puissance de feu.

La seule chose qui leur restait à faire était de limiter les dégâts en assurant une retraite la plus prompte et la moins coûteuse possible.

Attaquer les stations n’était pas envisageable, il fallait occuper les plus grosses unités de la République pendant que l’essentiel des forces se replierait en bon ordre avant de passer en hyperespace. Une partie serait également sacrifiée pour couvrir la fuite du gros des troupes et une troisième tenterait de semer au maximum la destruction parmi les croiseurs Coruscantiens pour diminuer leur force de frappe dans un proche avenir et les empêcher d’organiser une poursuite avec suffisamment de vaisseaux.

 

C’est exactement ce qui se passa.

 

Une première vague se dirigea vers la planète pour attaquer les civils. Il va sans dire que ceci provoqua dans les rangs de la République la plus profonde mobilisation des meilleurs éléments pour les en empêcher.

 

Une seconde vague profita du désordre pour s’en prendre aux destroyers les mieux armés. Au début c’était très efficace. Mais lorsque l’espace se fit un peu plus clair et que les républicains eurent pris leurs places, les Sith furent très vite décimés par les Stations de combat qui vomirent tout leur pouvoir d’annihilation sur l’ennemi galvanisé par sa réussite provisoire.

 

Et enfin une troisième vague se sacrifia vaillamment en protégeant le gros de l’armada qui pu prendre le large une fois les coordonnées d’hyper espace rentrées et les propulseurs enclenchés. Ceux qui restèrent ne se rendirent pas et luttèrent jusqu’à la mort qui les accueillit les bras grand ouverts…

 

Mais suite à ces terribles évènements, des manifestations de colère éclatèrent ça et là contre les Jedi qui pour de nombreux groupuscules – soutenus indirectement par les Sith – étaient à l’origine des maux de Coruscant. Le mouvement était tel, qu’en quelques heures à peine, des affrontements eurent lieu entre les partisans de l’Ordre et les semeurs de troubles. Tant et si bien que le Temple se retrouva isolé par un blocus de civils en armes retenus par l’armée de la République qui tentait de les apaiser et les retenir malgré leur fureur.

 

A ce moment voici donc quelle était la situation sur Coruscant et alentours pour nos héros.

 

Maître Vandar était soigné à l’hôpital de la Tour Jedi. Il aurait besoin de plusieurs semaines pour se remettre, voire des mois. Il assurait ses fonctions jusqu’à ce qu’il puisse être épaulé par un des Maîtres Jedi en campagne. Il participa néanmoins à l’incinération de Maître dès le lendemain matin. Il apprit par la même occasion la disparition de Jolee Bindoo mais se réjouit que ce dernier ait pu rejoindre la Force.

 

Kyuuhhgrrah avait été dépêchée avec sa nouvelle partenaire Mission Vao pour servir de négociatrices auprès de la République et du peuple. Tâche d’autant plus ardue que les mensonges et tromperies fomentées par les Sith avaient fait des dégâts particulièrement longs à réparer. Et malgré leurs talents elles manquaient tant de reconnaissance et de notoriété. Ce n’est pas leur succès pour sauver les stations orbitales qui eut pu trouver écho en de telles circonstances. Il fallait absolument trouver moyen de renverser la situation à leur avantage.

 

Polis Kern Thron avait rejoint l’une de ses bases secrètes avec Cassus. Il était très affecté par la mort de ces milliers de personnes que son action n’avait pu épargner. Et malgré les paroles de réconfort du Mandalorien qui le félicitait d’avoir sauvé bien plus de gens, il ne pouvait ôter de sa tête les images des enfants mutilés, orphelins et décédés. Et comment se remettre de ce qu’il venait de découvrir comme affinités avec la Force ? Bien sûr auparavant il avait déjà senti des choses étranges, mais tout à coup avec la vue de Maître Vandar blessé qui faillit trépasser, tout c’était exacerbé de manière exponentielle. Au fond de lui une seule chose restait à faire : suivre son instinct.

 

 

 

Ë

 

 

 

Dustil ne voulait pas croire que sa dernière heure était venue. Il s’en voulait de s’être fait prendre, de risquer de servir de monnaie d’échange, voire pire de risquer de se faire convertir de force par les Sith au Côté Obscur.

Il était resté quelques temps dans un sommeil causé par des gaz étranges qui – il le comprit plus tard – l’avaient contaminé non pas par inhalation, mais par radiation, les particules émettant des ondes qui lui avaient fait perdre conscience.

Mais combien de temps ? Et où se trouvait cette cage de force étrange dans laquelle il était maintenu ? Rien à faire. Quelque soient ses efforts pour se concentrer afin de sonder les alentours, il ne percevait rien au-delà de sa vue. Cette barrière devait avoir également un effet psychique.

Pourtant il ressentait la Force en lui, ce qui le rassura.

Plusieurs heures d’attente et toujours rien. Une certaine angoisse commença à planer autour de Dustil. « Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. » se disait-il pour se rassurer. Et le Jedi qui ne connaissait pas la crainte sans raison commença à desceller qu’une phobie naissait en lui : celle d’être physiquement seul.

Un Jedi garde ses sens en alerte lorsque le danger menace. Et sans réfléchir, Dustil compta pas loin d’une journée avant que la porte de la pièce dans la quelle il se trouvait ne s’ouvre. Et ce qu’il vit, n’était pas du tout ce à quoi il s’attendait. Devant lui apparut une troupe d’enfants en armes. Des enfants de plusieurs races, issus de plusieurs systèmes différents. Au début ils étaient particulièrement méfiants et avaient l’air de ne pas s’attendre non plus à leur rencontre. Ils parlaient entre eux un étrange langage que Dustil n’avait jamais entendu. Vraisemblablement les Sith avaient abandonné les lieux.

 

-Eh ! Ce serait très aimable de votre part de me sortir de là.

 

Assez surpris, les enfants se mirent à discuter entre eux et ne semblaient pas être d’accord sur la conduite à tenir, jusqu’à ce qu’un jeune homme aux cheveux longs, vêtu d’une armure métallique légère et flexible apparut. Le petit groupe très agité lui parla dans leur langue. Le jeune homme restait impassible. Il considéra quelques instants une console qui semblait donner l’accès aux geôles puis sortit une sorte de blaster qui envoya une décharge électrique. S’en suivit la disparition du champ de force. Dustil était libre !

 

-Je vous remercie de votre euh… aide ! lança Dustil souriant.

 

Mais aussitôt qu’il eut fait un pas vers eux, les plus jeunes le menacèrent de leurs armes et deux d’entre eux tirèrent des coups de semonce.

Dustil s’immobilisa surpris.

 

Le plus âgé était resté impassible, le visage sévère. Il soupira et dit à Dustil dans un fort accent et d’une voix anormalement grave.

 

-Il ne faut pas leur en vouloir. Nous n’aimons pas trop les gens dans votre genre. On s’attendait à trouver de tout ici. Mais pas un Jedi. Suivez-nous bien calmement, nous avons quelques questions à vous poser avant de décider de votre sort.

-Je me nomme Dustil Onasi. A qui ai-je l’honneur ?

-Mon nom est Melke Thrarak. Allons. Il n’y a pas de temps à perdre. Le vaisseau va être détruit, sa « cargaison » est notre bord.

-Mais qui êtes vous ?

-Nous sommes des pirates. Vous êtes entre de bonnes mains. Je vous l’ai dit, nous n’aimons pas les Jedi. Le plus tôt vous nous quitterez, le mieux nous nous porterons tous.

 

Dustil ne ressentait pas de danger immédiat. Il se contenta donc de suivre les directives du garçon qui ne devait pas avoir vingt ans. Comment savait-il qu’il était un Jedi ? Que s’était-il passé durant son sommeil ? Et pourquoi cette si longue attente avant qu’ils apparaissent ? Le Chevalier cessa de se poser ces questions. Les réponses viendraient en leur temps. Pour le moment il profitait de pour marcher à nouveau et palper les éléments autour de lui, plus loin cette fois que ne portait son regard.

Ca et là gisaient des cadavres de Sith. L’appareil sur lequel il se trouvait avait dû être attaqué par les pirates. ‘Que la Force est grande ! » s’exclama-t-il intérieurement.

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent dans un couloir dans lequel était venu se planter un boyau d’abordage qu’ils empruntèrent pour se retrouver à bord du vaisseau des pirates. Là un jeune Duros qui semblait être un subalterne à celui qui menait le petit groupe lui demanda :

 

-C’est terminé ?

-Oui, les charges sont posées, nous pouvons procéder au sabordage.

-Bien. Largage des grappins et du tube d’abordage ! Parez à la manœuvre en passerelle !

 

Le navire pirate s’éloigna lentement du vaisseau Sith. Dustil qui observait la scène par l’un des hublots put contempler l’appareil Sith. C’était un transporteur, tout ce qu’il y a de plus commun, mais de bonne taille. Il avait dû transporter autre chose que lui. Probablement qu’il y avait été séquestré pour être envoyé dans l’Empire Sith.

Dustil demanda au jeune homme qui l’attendait :

 

-Où allons-nous ?

-Vous n’avez pas besoin de le savoir. Restez tranquille et à ma vue, sinon je ne réponds de rien. Encore un peu de patience.

 

Le fils de Carth Onasi suivit donc le garçon jusqu’au poste de commande. On lui fit signe de s’assoir dans un fauteuil et de ne plus bouger.

Des enfants. Ce n’étaient que des enfants qu’il y avait dans ce vaisseau pirate. Comment avaient-ils pu venir à bout des Sith ? Certes Dustil n’avait vu que des guerriers qui jonchaient le sol et aucun Chevalier ou Maître. Mais quand même.

En les observant, le Jedi fut surpris du professionnalisme, du calme et de l’organisation dont faisaient preuve ces jeunes dont les moins âgés devaient avoir une douzaine d’années. « Mais qu’est-ce-que c’est que cette histoire de fous ? » se demandait-il. Puis il se cala du mieux possible dans le fauteuil que l’on lui avait indiqué et s’endormit paisiblement en attendant d’être arrivés à destination.

 

Lorsqu’ils sortirent de l’hyper espace, Dustil se leva et alla voir à travers la baie vitrée. Il ne connaissait pas cette petite planète. Une fois entrés dans son atmosphère, il contempla le paysage chaotique constitué de roches claires aux formes torturées. La surface était balayée par un vent qui soufflait furieusement. L’appareil, de taille respectable, emprunta un défilé qui le conduisit dans une vaste caverne dont l’activité était semblable à celle d’une ruche. Dès qu’ils furent posés, le plus âgé fit signe à Dustil de venir. Une fois à l’extérieur, le Jedi nota que l’on descendait du vaisseau tout un tas de caisses qui devaient refermer le menu fretin que les pirates avaient récupéré sur le navire des Sith. D’ailleurs ici, il n’y avait pas que des enfants, mais des individus de tous âges, masculins, féminins.

 

Un Géonosien arriva près d’eux. Il discuta quelques instants avec le jeune puis alla inspecter la cargaison. Le garçon s’adressa alors à Dustil.

 

-L’Amiral vous souhaite la bienvenue au nom de notre congrégation. Il souhaite que votre séjour parmi nous vous soit profitable. Vous êtes libre d’aller et venir où bon vous semblera. Dans quelques jours un de nos avisos vous déposera sur un monde de la Bordure Extérieure de votre choix. Il ne veut pas d’ennuis avec les Jedi. Néanmoins il compte sur vous pour transmettre un message à votre Conseil qu’il vous donnera ultérieurement.

-Merci ! Auriez-vous l’amabilité de me dire comment je me suis retrouvé ici ?

 

Le garçon sourit.

 

-Allons prendre un verre, voulez-vous ? Je meurs de soif.

 

Ce garçon avait vraiment le sens du théâtre et donnait à tous ses faits et gestes une représentation particulière des messages qu’il voulait faire passer. Mais en lui, malgré ces simagrées, Dustil percevait un homme dur, à l’esprit vif et bien trempé : lorsqu’il fallait donner la mort, rien ne le retenait.

 

Ils arrivèrent tous deux à une cantina toute en bois, assez sombre mais à l’atmosphère joyeuse et musicale. Dans un coin, ils commandèrent à boire à l’une des serveuses droides.

 

-Nous étions un petit groupe sur Tatooine et nous nous sommes fait surprendre par les Sith. Ils nous ont capturés puis emmenés sur le vaisseau sur lequel vous étiez. Mais il n’y avait pas que nous. A bord il y avait un millier de prisonniers ; des futurs esclaves pour eux. Mais ils ne se sont pas méfiés des enfants. Et nous avions outre des transpondeurs pour rester en contact avec notre appareil disons « civil » en orbite plus quelques armes. Malgré notre jeune âge nous sommes des pirates suffisamment grands pour avoir été éduqués à nous prendre nous-mêmes en charge. Nous avons profité d’une période de calme à bord du vaisseau pour le prendre d’assaut de l’intérieur avant de passer en hyper espace. Les nôtres nous suivaient de près et ils ont attaqué au moment le plus opportun. Etant donné le nombre de prisonniers, nous avons dû faire appel à trois autres appareils nous afin de les évacuer ici. C’est en finissant notre exploration que nous vous avons trouvé. Nous étions à des années lumière de penser qu’un Jedi était prisonnier avec nous. Les autres ne voulaient pas vous emmener. Mais j’ai décidé autrement.

-Je vous remercie.

-Nous ne sommes pas des philanthropes mais nous autres  les Frères de la Bordure n’aimons pas les Sith. Ils sont néfastes pour notre activité.

-Avez-vous songé à vous ranger aux côtés de la République ?

-Ce n’est pas à moi d’en discuter. Vous verrez ça avec l’Amiral.

-Mais les Jedi pourraient vous assurer l’amnistie et de l’argent en échange de votre aide. Ce serait un marché honnête.

-Ce n’est pas à moi d’en juger.

-Vous avez bien votre idée.

-Mon idée importe peu. C’est celle de la masse qui compte.

-Et qu’allez-vous faire des prisonniers que vous avez récupérés ?

-Nous allons les emmener ailleurs pour ceux qui le désirent. Quant aux autres, ils peuvent rester s’ils le veulent.

-Je suis surpris qu’une bande de pirates viennent en aide à leur prochain à titre gracieux.

 

Le garçon ne dit rien et se contenta de regarder le Jedi de manière évasive. Puis il vida le reste de sa chope d’un trait et se leva en s’essuyant la bouche d’un revers de main.

 

-Vous avez encore beaucoup à apprendre et je n’ai pas la temps pour vous enseigner. Le moment venu la congrégation vous convoquera. En attendant, faites ce que bon vous semble. Ah oui, j’ai faillit oublier : ceci doit être à vous.

 

Le jeune homme tendit à Dustil son sabre laser puis s’en alla. Onasi l’imita quelques minutes plus tard, en se frayant un chemin entre les bagarres et les soudards. Il était bien content d’avoir remis la main sur son arme favorite.

Le lendemain matin, le jeune le retrouva pour lui demander de l’accompagner auprès de l’Amiral qui demandait à le voir. La pièce où il fut reçu n’était autre qu’une ancienne passerelle de commandement qui avait été intégrée à la grotte elle-même. Probablement le souvenir d’un ancien croiseur qu’avait commandé l’Amiral lui-même. Le Geonosien avait prit un traducteur vocal automatique pour faciliter leur conversation. Il commença :

 

-Voici donc le Jedi qui a été fait prisonnier par les Sith.

 

Dustil s’inclina respectueusement.

 

-Jedi, nous avons un message pour ton Haut Conseil de Coruscant.

-Je vous écoute.

-Nous ne sommes ni amis, ni ennemis mais les Sith sont une menace pour nous tous. Nous proposons provisoirement notre aide à la République en échange du pillage systématique de tout ce qui appartient aux Sith et qui se trouve sur notre route.

-Je ne puis répondre au nom du Conseil, mais je vais leur présenter votre offre.

-Nous ne serons pas dupes, Jedi. Ce sera donnant-donnant.

-Un partenariat en quelque sorte ?

-Exactement ! Wiless Loloinne ici présent te ramènera directement à Coruscant. Il t’y attendra et ramènera la réponse du Conseil. Prends garde Jedi ! Si toi et les tiens tentez de nous flouer, nous serons impitoyables et prendrons alors notre part de l’effort de guerre sur la République elle-même.

-Et si les négociations échouent ?

-Alors nous en resterons là. Va maintenant !

 

Le jeune pirate prit Dustil par le bras en lui faisant signe qu’il était temps de partir. Lorsqu’ils sortirent de la pièce il lui dit :

 

-Nous partons sur le champ. Le vaisseau et l’équipage est prêt et nous attendent.

-Fichtre !  Ca ne traîne pas ici !

 

 

Le voyage sur Coruscant commença. Il fut le dernier pour nombre de ces enfants qui accompagnaient le Jedi. Mais même s’ils l’avaient su, rien n’aurait pu les faire changer d’avis. C’était leur devoir. Leur devoir de pirate.

 

La trajectoire de l’appareil passait aux environs de Telos. Soudain, alors qu’ils étaient en hyperespace, le trajet fut interrompu et ils sortirent du fluide galactique. Seul un cuirassé était capable d’intercepter un tel déplacement. L’équipage découvrit avec horreur qu’il venait d’être pris au piège par toute une flotte Sith qui était en train de prendre pied sur la terre natale de Dustil.

Les enfants se regardèrent un instant puis sonnèrent le branle-bas de combat général. Leur vaisseau ne pouvait rien. Quoique. Il réussit à manœuvrer autour de l’immense engin de guerre et frappa sa passerelle de toutes ses armes. Les Sith ne s’attendaient pas du tout à une telle arrogance.

Wiless connaissait son affaire et savait très bien ce qu’il avait à faire.

 

-Parés à l’abordage ! Lancez le boyau dans la passerelle même !

-Mais vous êtes fous ?! cria Dustil. Vous n’avez pas la moindre chance contre eux !

-Eh, que faire alors ? Nous sommes jeunes et fous. Nous viendrons bien à bout de ceux-là. Vous venez ?

-Pour sûr !

 

L’appareil des pirates alla presque s’encastrer dans la passerelle ennemie. Les Sith étaient médusés. La chaine de commandement dudit cuirassé était brisée par l’attaque brusque et dévastatrice du centre névralgique.

Les jeunes pirates se ruaient vers le boyau. Ils devaient passer devant les cellules de sauvetage. Soudain Dustil sentit une immense douleur dans la nuque et vacilla. Wiless qui venait de le frapper le poussa dans l’une des capsules en lui disant.

 

-Adieu Jedi. C’est notre combat. Tu dois aller au bout de ta mission. Souviens-toi de nous.

 

Dustil voulut résister mais le coup avait été suffisamment violent pour l’empêcher de réagir. La porte se ferma et Wiless Loloinne appuya sur le bouton d’éjection.

 

-Adieu… murmura-t-il encore une fois.

 

Puis il continua sa course folle vers la mort. Au début la surprise et le fait d’avoir paralysé les ordres du vaisseau Sith firent merveille. Les pirates progressaient en balayant toute résistance sur leur passage. Les enfants étaient déchaînés. Ils ignoraient la mort. Pour eux c’était un moyen de passer à une nouvelle vie, loin des privations, des souffrances, de la précarité et de la misère.

 

-TUE ! TUE ! TUE ! criaient-ils frénétiquement.

 

Mais ils furent bientôt submergés par le nombre. Avant de mourir Wiless entouré de ses derniers officiers regarda par l’une des baies de l’endroit où il était. Il vit Telos, il aperçut la capsule de sauvetage dans laquelle Dustil regardait le cuirassé Sith endommagé. Ils crurent tous deux capter chacun le regard de l’autre un bref instant. Dustil hurla les larmes aux yeux. Wiless et ses compagnons n’avaient pas peur de mourir. Ils pourraient enfin rejoindre leurs parents. Il appuya sur le bouton de la commande d’autodestruction de son propre vaisseau. L’explosion pulvérisa les alentours directs, puis d’autres suivirent et se propagèrent sur le cuirassé tout entier qui s’embrasa et détruisit plusieurs autres navires imprudemment près. Le plan des pirates avait marché. Encore mieux que ce qu’ils ne l’auraient souhaité.

 

La capsule de Dustil guidée par la Force alla s’écraser non loin de l’Académie Jedi. Quand il en sortit, il contempla autour de lui les cratères que l’attaque de la flotte Sith avait causés. Il était horrifié. Ainsi donc l’Académie de Brianna aurait périt sous l’attaque des Sith. Le Jedi s’écroula dans la neige à genoux en pleurant. Il pensa aux enfants qui s’étaient sacrifiés pour lui sauver la vie. Il pensa à ceux qui avaient vécu ici loin de se douter de mourir si soudainement. Il pensa aux dégâts que l’ennemi allait à nouveau causer à sa planète après tant de souffrance et de labeur pour la reconstruire.

Dustil recroquevillé sur lui-même aurait voulu disparaitre plutôt que de devoir subir cela.

Il sentit soudain avec chaleur et béatitude une main qui se posait sur son épaule droite.

 

-Allons viens. Fit une voix féminine.

 

Dustil se redressa doucement et se retourna. C’était une guerrière Echani qui venait de lui parler et de lui apporter réconfort. Elle était avec cinq autres comme elle, au loin il aperçut des Iridoriens qui assuraient les alentours. Il perçut une autre présence. Devant lui comme par enchantement et sans qu’il s’en fut rendu compte il vit une Jedi Twil’ek.

 

-Nous sommes encore tous bien là. Sois rassuré. L’attaque n’a pas encore vraiment commencé.

 

Dustil renifla et se leva. Il aurait voulu prendre la Jedi dans ses bras mais se retint. L’Echani derrière lui reprit en s’adressant à la Twil’ek à la peau bleue et au visage couvert de tatouages.

 

-Il est temps de partir Maître Yuthura.

-Allons viens. Répéta–t-elle en donnant sa main à Dustil. Il faut nous mettre à l’abri et rejoindre les autres. La guerre va commencer ici aussi. Et elle sera impitoyable.

 

L’espoir. L’espoir renaissait en lui. Momentanément oubliées les peines et les souffrances. Il fallait aller de l’avant.

 

 

 

 

Ë

 

 

 

Trochko n’avait pas le choix. Il lui fallait immédiatement faire part de sa découverte à ses amis. Il se rendit donc à leur vaisseau qu’il trouva vide. Il pensa alors que personne n’avait songé à sortir HK47 de sa caisse, ce à quoi il s’employa sans plus attendre.

 

-[Clarification rapide] Il va sans dire qu’il est hors de question que je remette mes circuits dans une boîte de conserve pareille !

-Droide, tu dois m’aider à retrouver nos compagnons.

-[Soupir profond] Je suis à peine absent que déjà on compte sur mes services. Que ferait-on sans moi ?

-Allons droide, partons à leur recherche en ville.

-[Résignation] Bien Ithorien. En espérant qu’il y aura quelques sacs à viande à éliminer en cours de chemin.

 

Trochko leva les yeux au ciel.

 

-Tiens-toi bien droide. Nous ne voulons pas d’ennuis et nous ne sommes pas les bienvenus ici.

Les deux compagnons arpentèrent les rues d’Anachore à la recherche de Dustil et Juhani. Ils n’eurent pas bien long à le faire jusqu’à ce que cette dernière les repère et les suive discrètement.

Trochko reconnut sa présence dans les environs mais comme elle essayait de rester cachée des Sith, il ne pouvait la situer exactement. Comprenant qu’elle les avait trouvés Trochko emprunta la première impasse qu’il trouva et ils s’y retrouvèrent.

 

-Bien ! J’ai pu constater avec joie que notre HK47 favori a fait bon voyage.

-[Réflexion] Je me demande bien à quelle autre unité cette Cathare fait allusion…

-Des nouvelles de Dustil, Maître Juhani ?

-Non. Apparemment vous non plus. Ce n’est pas grave. Nous avions jusqu’à demain pour nous retrouver.

-Exact. J’ai à vous faire part d’une étrange découverte.

-Je t’écoute Trochko.

-[Erreur de syntaxe] NOUS vous écoutons, Ithorien.

-La Force m’a guidé dans la caverne dans laquelle Revan avait jadis trouvé la carte stellaire. Elle n’existe plus. Mais par contre j’en ai trouvé une autre que je n’ai pas osé actionner de peur de commettre une irréparable erreur.

-Il faut que nous en parlions au Conseil sans plus attendre.

-Mais le problème est que nous ne pouvons le faire d’ici sans risquer d’être découverts.

-L’un de nous doit retourner à Coruscant demander l’avis de Maître Vandar. Je ne suis pas suffisamment qualifiée pour décider de ce qu’il y a à faire. Il me semble tout indiqué que ce soit toi Trochko qui fasse le voyage pour expliquer tout cela à Maître Tokare. HK et moi resterons ici pour continuer à glaner des informations.

-Cette idée me parait judicieuse. Cependant je trouve qu’il est assez hasardeux de devoir diviser nos forces de la sorte.

-Le nombre des possibilités est réduit. As-tu une vague idée de ce que cela peut représenter ?

-J’y ai évidemment beaucoup pensé. Ce n’est peut-être pas une carte finalement. C’est certes le même genre de stèle mais bien que la facture soit similaire, l’époque me semble antérieure.

-Il faut que je la vois de mes propres yeux avant.

-Ce n’est peut-être pas une mauvaise idée après tout. Mais attendre la nuit pour s’éclipser sera long et demain nous devons retrouver Dustil et la ville est bien gardée.

-Vous êtes bien arrivés à revenir en ville vous deux comment avez-vous fait ?

-[Explication] Il nous a suffit de nous insérer dans le flot d’ouvriers rentrant des mines après le travail de la nuit.

-Et quand est la prochaine relève ?

-[Réponse détaillée] Il y a un mouvement permanent des mécaniciens qui vont et qui viennent pour réparer les outils de production. Il serait aisé de s’y mêler à nouveau.

-On va faire comme ça Trochko. Ayons l’air de mécaniciens tout ce qu’il y a de plus naturel.

-[Déclaration vantarde] En cas d’échec de notre couverture je me ferai un plaisir de transformer ces sacs à viande en de simples tas de viandes.

 

Cette fois l’Ithorien et la Cathare levèrent les yeux au ciel de concert en secouant la tête.

 

 

Juhani avait du mal à croire ce qu’elle avait devant ses yeux. Certes la stèle était similaire à celle qu’elle avait gardée en mémoire, mais certains détails différaient. La Force tendait à lui faire comprendre que cet artefact là était plus ancien.

La Jedi touchait cette masse lisse et noire semblable à du jais. Elle aurait donné cher pour savoir ce que les murs alentours avaient vu ici jadis. Mais l’air semblait chargé du Côté Obscur. La Cathare n’était pas à son aise. Elle aurait bien demandé l’avis de son homologue Ithorien mais c’était elle qui menait la mission. C’était à elle de trouver la solution.

La matière était froide et ses reflets inquiétants. Ils semblaient déformer l’image qu’ils renvoyaient de manière hideuse.

 

-Cet objet est emprunt du Côté Obscur. Déclara Trochko. J’ai le plus grand mal à me concentrer pour essayer de trouver des réponses à nos questions.

-A ce stade j’avouerai que je n’ai pas peur. Mais ma prudence reste teintée de crainte. Répondit Juhani.

 

HK 47 était resté en embuscade à l’entrée du couloir au cas où.

 

-C’est malsain ici. Dit la Jedi. J’ai beau avoir été promue au rang de Maitre, je ne suis pas experte en la matière. Mais mon instinct me conseille vivement de quitter ces lieux et d’en aviser Revan ou Vandar.

-Je vous rejoints à cent pour cent. Répondit le Padawan.

 

Au même moment des tirs de blasters se firent entendre au bout du couloir.

 

-HK 47… murmurèrent les deux Jedi en même temps.

-Reste ici Trochko, je vais voir ce qu’il se passe ! et la Cathare couru en direction de l’entrée du petit tunnel puis commença à se glisser dans l’étroite anfractuosité.

 

Que s’était-il donc passé ?

HK était comme à son habitude placé de la manière la plus appropriée pour faire un maximum de dégâts en un minimum de temps en cas d’intrusion. Les soldats Sith qui étaient entrés dans la grotte étaient bien informés étant donné leur manière de procéder. Lorsque suffisamment d’entre eux furent à portée, le robot à la voix d’holocron rose les interpella.

 

-[Déclaration] Ah ! Bienvenue à notre petite sauterie. L’entrée est par là si vous voulez bien me suivre.

 

Les assaillants interloqués par le ton si suave employé hésitèrent à réagir. C’était exactement l’effet voulu. Le droide assassin cracha la mort avec une satisfaction non cachée.

 

-[Exclamation] Sacs à viande !!!!!!!!!

 

Aussitôt un chevalier Sith fit son apparition et par une course de Force se porta très vite près de HK 47. Le robot avait été bien programmé par Revan. Il savait que la lutte était inégale. La protection des Jedi qu’il accompagnait était une priorité. La seule chose à faire était de se sacrifier pour les sauver. Le droide recula vivement tout en précipitant dans les enfers quelques ennemis à découvert. Mais le Sith n’était pas suffisamment aguerri. Un être d’expérience aurait désactivé le robot à l’aide de la Force. Quand le droide enclencha son auto-destruction de type I il était trop tard. L’explosion savamment dosée pulvérisa les Sith aux alentours et provoqua un éboulement qui à la fois écrasa les survivants et bloqua l’entrée en ensevelissant ce qu’il restait du robot.

Juhani avait senti le danger et avait tenté de rebrousser chemin à temps. Elle constata avec effroi que Trochko avait subitement disparu comme évaporé dans une sorte de l’halo de lumière de la forme d’un globe bleu tout autour de l’artéfact.

Tout se bouscula dans sa tête alors qu’au même moment le souffle de l’explosion lui projeta une pierre en pleine nuque et qu’elle sombra avec horreur dans le néant, meurtrie par l’échec de son entreprise…

 

 

 

 

 

Ë

 

 

http://www.deezer.com/track/537169

 

Quelque part dans le Grand Empire Sith. Deux sombres silhouettes aux voix féminines discutent au milieu d’un jardin pétrifié.

 

-Quelles nouvelles de Darth Etharn ?

-Son offensive sur Telos a débuté votre Seigneurie. Elle va réduire son ancienne académie en cendres et semer la mort parmi les Jedi qui y séjournent encore.

-Et Galaad ?

-Il n’a pu se saisir de la dépouille de Nadd comme vous le savez déjà, mais nous avons eu la confirmation que c’est bien lui qui a tué votre frère bien aimé.

-Bien. Cet échec lui en coûtera mais bien moins que le meurtre de Darth Koochak. Il est devenu trop puissant. Je ne pensais pas qu’il se débarrasserait de lui si tôt.

-Notre compagnon sera vengé.

-Et par qui donc ? Peux-tu me le dire ?

 

La femme n’osa répondre. Celle qui menait la conversation reprit.

 

-Darth Traya n’aurait jamais dû le laisser devenir si fort. Il est devenu un danger pour nous tous, les Sith.

-Nous sommes trop nombreux pour lui. Il ne pourra résister. Surtout pas après la cérémonie.

-Je n’en suis pas si sûre. Je suis devenue très méfiante. Regarde les revers que nous avons essuyés depuis nos premières attaques. Ce devait être si simple disait Darth Etharn.

-Elle sera punie pour cela si elle échoue encore. Mais je suis convaincue que la cérémonie nous donnera le pouvoir pour réduire à néant l’Ordre Jedi.

-Tes convictions m’ennuient Darth Ssyca ! Personne – je dis bien personne – n’aurait pas même osé imaginer que Galaad deviendrait si puissant. Je suis partisane de l’idée que la seule menace pour Galaad c’est lui-même.

-C’est votre sang qui parle ?

-Mon sang – notre sang – n’a rien à voir ! Je me fie au Côté Obscur !

 

A nouveau le silence se fit. Les deux femmes regardèrent un rocher sur lequel était gravée une carte des mondes connus des Sith.

 

-Nous embraserons bientôt l’Univers Jedi entier. Il faut qu’il soit avec nous à nouveau. C’est vrai qu’il est de sang Sith après tout.

-Il nous rejoindra ou il mourra.

-Ou c’est nous qui mourrons. Et de sa main. Et de celle de Revan. Et de celle de cette Exilée.

-Ce trio ne sera rien comparé à vos nouveaux pouvoirs.

-Pauvre folle ! C’est plus qu’un trio ! Ils sont une même âme. Et ils ne le savent pas. Mais ensemble ils peuvent causer les plus grands ravages jamais vus jusqu’ici. Faut-il que je te rappelle ce que leur Mort Sainte a fait comme dégâts dans nos rangs ? Leur Malachor V, la destruction du monde des Miraluka, tout cela n’est rien comparé à ce qu’ils sont capables de faire.

-Et le pire c’est qu’ils n’en ont même pas conscience…

-Oui. Mais qui croira un Sith dans leur monde ? Qui serait assez fou pour se rendre compte que seuls les Sith peuvent sauver tout ce qui est à l’infini de leur pouvoir commun ?

 

La femme se mit à rire bruyamment.

 

-Les Sith ! Sauveurs de l’Univers tout entier ! Contre ceux qui se disent leurs propres protecteurs.

 

Elles s’approchèrent toutes deux d’un promontoire qui donnait sur une vallée immense toute de marbre noir, semblable à ce qu’il existait sur Korriban, mais encore plus grandiose.

 

-La dépouille de Freedon Nadd une fois ici, vous aurez acquis assez de puissance pour que nous puissions reconquérir notre planète d’origine.

-Korriban…

-Et là nous nous emparerons de tout ce qui reste des cadavres pourrissants des autres Seigneurs Noirs et la cérémonie pourra alors commencer.

-Oui… Et j’aurai, concentrés en moi alors tous les pouvoirs de tous les Seigneurs Noirs des Sith. Et plus personne ne pourra rien contre nous les Femmes Seigneurs des Sith ! Et non seulement nous sauverons le Monde mais en plus il ploiera sous nos pieds !

 

Un Maître se joignit à eux.

 

-Darth Glokhaus… Mon très cher frère. Je vois que tu ne portes déjà plus le deuil de notre famille. Dit la grande femme Sith.

-Chrysanias ma tendre. Le temps de l’action nous embaume. Nous pleurerons plus tard. J’ai une excellente nouvelle pour toi concernant notre « cousin ».

 

L’homme au regard mauvais emprunt d’une grande satisfaction alla lui murmurer dans l’oreille quelques phrases.

La femme éclata de rire de manière cynique.

 

-Tu sais ça d’Onderon ?

-Oui. Quelques survivants qui ont pu se cacher et rejoindre notre avant-poste de Tatooine. Je n’ai évidemment pas manqué de les faire exécuter pour garder le secret.

-Oui, tu as bien fait mon frère. Excellent !

 

La femme renversa sa capuche en arrière et leva les bras au ciel de manière triomphale en criant :

 

-Mort à toi Galaad ! Tu nous as donné maintenant le moyen de percer ta misérable cuirasse !!!!

 

Glokhaus jubilait. Chrysanias vibrait de satisfaction. Elle se tourna vers son frère et demanda :

 

-Et comment s’appelle-t-elle dis-tu ?

-Elegia !

 

 

 

 

 

FIN DU PREMIER HOLOCRON

Entrez votre texte ici

Laisser un commentaire ?