Evan-escence

Chapitre 15 : Epilogue

Chapitre final

Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 21:34

 

Epilogue
 
 
Une table, une atmosphère chargée et des deux tasses d'où émane une voluptueuse fumée. Parfum autrement plus agréable que l’épice Athosienne qui embaume encore la cité Atlante. Il aura fallu pas moins de trois jours pour obtenir un semblant de pureté pour l’air saturé des couloirs d'Atlantis.
Les deux mains jointent comme une prière autour de sa tasse encore chaude, Evan paraît songeur. Sans un mot, mais avec un plaisir non feint, il porte le noir nectar à ses lèvres. Chaque petit moment de délice se savoure quand la mort vous a côtoyé de si près et a fait de vous, à votre corps défendant, son meilleur et pire allié.
- Lorsque nous étions dans la grotte, je n’aurai jamais imaginé un épilogue heureux à notre histoire. Ce fut finalement relativement facile. Si cela n'avait pas été aussi douloureux, je dirai presque que cela a été trop simple. 
Face à Evan, le colonel Sheppard est tout aussi absorbé par son café que par ses pensées. Tout deux semblent étrangement en symbiose, mais dans un univers qui échappe aux communs des mortels. John repose la tasse qu'il vient de vider d'une traite.
- Pour ma part, je pense que les entités avaient surestimé leurs pouvoirs, le temps, mais surtout le déclin d’une dévotion apparemment sans faille des adeptes, qui a terminé d’émousser leurs forces déjà vacillantes. Parfois je me dis que cela faisait peut-être partie d’un plan à long terme manigancé par les Anciens. On ne le saura jamais mais je me demande si en s’éloignant, puis en détruisant leur planète-prison terraformée par les Anciens, l’entité n’a pas enclenché un processus d’annihilation, comme une sécurité à long terme. 
John est morose et de mauvaise humeur, voire de mauvaise foi, lorsqu'il aborde les technologies lantiennes. A sa décharge, le militaire a été dernièrement confronté à des expériences oubliées dont il ne garde pas un souvenir particulièrement heureux !
- Je trouve que les Anciens étaient spécialistes de ce genre de chose. Ne pas intervenir, même des millénaires après leur disparition. Prêcher de bonnes paroles mais agir tout autrement. En l’occurrence, il y a ingérence dans la prospérité de l’espèce…
- Et cela nous arrange bien. Quoiqu’ils auraient pu les détruire plus tôt.
- Ils espéraient sans doute qu’ils s’autodétruisent. Cela a d’ailleurs faillit être le cas. Enfin, avec les Anciens, plus on en apprend et moins on comprend. En tout cas les Athosiens, grâce au savoir transmis de générations en générations, ont su me débarrasser définitivement, du moins je l’espère, de ma sale bestiole !
- Je ne vois toujours pas comment cela fonctionne. Vu de l’extérieur, cela a l’air si simple. Mais à chaque angle de couloir, à chaque alarme, je m’attends à croiser quelqu'un de possédé. Un second effet Kisscool en d'autre terme.
- En fait, Carson a raison, la fumée propage un puisant psychotrope qui plonge un consommateur abusif dans une sorte de transe onirique.
- Je vois un peu de quoi il s’agit. Sur le caillou, le prête nous avait mis dans un état de délire psychotique terrible. Une transe hallucinatoire à la fois angoissante et enivrante. Ce n'est pas un souvenir que je prends plaisir à évoquer. C’était avant qu’il ne tue Mitch, puis que je ne tue...
- Nous savons tous deux par quoi nous sommes passés. 
 Les deux militaires se regardent avec intensité. Jamais l'expression « bruns ténébreux » n'aura été aussi proche de la réalité. Pourquoi faut-il toujours que l'enfantement d'une amitié se fasse dans la douleur ?
 
 
 
***
 
 
 
McKay entre au pas de course dans la grande salle du réfectoire. Le brouhaha habituel cesse dès son entrée. Un regard circulaire, une pensée fugitive… mais pourquoi diable ce silence soudain ? Sont-ils donc toujours en train de médire de lui ?
De fait lorsque la scientifique est de si mauvaise humeur, chacun craint d’être « la proie » de son prochain courroux. Dès que l’œil acerbe de Rodney se pose sur le major Lorne et le colonel Sheppard, le joyeux brouhaha reprend, avec d’autant plus d’entrain que les hommes se sentent sauvé d'un péril Rodnesque.
- Major ?
- B’jour Rodney. Je ne vous avais pas vu depuis l’heureux dénouement de cette affaire.
- Evidement que vous ne m’avez pas vu ! Je passe tout mon temps à essayer de réparer ce que vous avez endommagé. 
Les mots se bousculent hors de sa bouche avec énergie, s’accompagnant de gouttelettes de salive à la trajectoire incontrôlable. Plus Rodney s’énerve et plus son élocution devient enfantine, limite babillage incompréhensible. Sheppard ne peut s’empêcher d’interrompre la diarrhée verbale du scientifique. Une fois de plus les émotions prennent le dessus sur l’homme de science.
- Calmez-vous Rodney, vous aussi vous nous avez manqué. Allez, cool, je suis certain que vous viendrez rapidement à bout de ce méchant virus qui vous tracasse tant.
- Evidement, je n'en ai jamais douté ! J’ai d'ailleurs récupéré la plupart des fonctions du réseau. Sous quelques minutes la porte sera de nouveau active et Teyla et Ronon pourront enfin rentrer au bercail et commenter tout cela. Je vois d’ici Teyla insister sur la connaissance intuitive de ses ancêtres et Ronon assurer qu’il aurait botté les fesses des entités sans aucune difficulté.
- Voyons Rodney, vous parlez de nos fesses là !
McKay ne réagit pas à la boutade d'Evan. Il voûte ses épaules, traduisant la fatigue de ses derniers jours, et laisse échapper (accidentellement ?) ce qui le perturbe vraiment.
- C’est quand même la pagaille là-dedans. Il me faudra des siècles pour tout remettre en état... sauf si je trouve ce fichu code.
- C'est peut-être la date de naissance de l'entité ?
- Ou le prénom de sa belle-mère ! 
 Evan et John taquinent gentiment le docteur McKay. Un sport local très prisé sur Atlantis, mais surtout un moyen de fuir un présent encore douloureux et un terrible constat.
Pour Lorne, la mort de Mégane est encore une plaie à vif. Pour Sheppard en revanche, l’introspection a eu du bon, le sortir de son état léthargique dépressif. Le colonel se sent un autre homme, plus léger depuis qu’il a revécu et affronté son passé. Que peut-on y faire finalement ? Le passé est le passé et rien ne sert de l’ignorer et de l’éloigner. Il ne doit pas être omniprésent pour autant. Il fait partie de nous comme le bien, le mal et tout autre élément qui fait ce que nous sommes.
Sheppard se sent maintenant prêt à affronter l’avenir et souhaite aider le major Lorne à en faire autant.
 
Passé, avenir... en attendant, le présent se nomme Rodney et celui-ci vire au rouge cramoisi.
- Major bon sang, faites un effort de mémoire ! Quel est le mot de passe choisi par l’entité ? 
Le major Lorne reprend son sérieux et se concentre sur ce qu'il voudrait tant oublier. Ce n'est qu'en voyant le teint d'Evan changer et ses traits se durcirent que Rodney comprend à quel point cet effort est douloureux. Au fond de lui, le scientifique aimerait partager un peu de cette souffrance et soulager ses amis. Il aimerait surtout pouvoir leur dire combien il tient à eux mais...
- Alors, vous trouvez, major Lorne ?! 
...mais Rodney se sent pataud dans le rôle du gentil et de fait, il l'est vraiment. Il se mord la lèvre inférieure en terminant sa dernière phrase. Evan se redresse et le fixe intensément. 
- …C’est moi qui ai choisi et tapé le code. Je l’ai justement sélectionné pour qu’il vous soit difficile à trouver. Je ne sais plus. Un mot simple mais pas dans votre vocabulaire…attendez… 
John et Evan s’échangent un regard complice. Tout deux ont une illumination et leurs regards s’animent et pétillent comme ceux d’enfants ayant fait une bonne blague. Ce qui n’est pas loin du compte finalement.
- Evan ? Ce n’est quand même pas ?
- Si John ! Je l’avais totalement occulté mais en voyant Rodney bouffi et cramoisi, j’ai eu comme un flash. 
Le fou rire qui suit est violement interrompu par un Rodney plus agacé que jamais. Décidément ces militaires ont une faculté extraordinaire à passer d'un sentiment extrême à un autre !
- Ne vous dérangez pas pour moi, mais j’apprécierais un peu plus d’enthousiasme pour aider à débloquer la situation que pour vous rayer de moi.
- Désolé Rodney mais je vous jure que j’avais totalement oublié que le mot de passe était… 
 
 
 
***
 
 
Elisabeth Weir est soulagée. Un magnifique vortex bleu illumine toute la salle d’embarquement. Les communications avec le monde extérieur vont pouvoir reprendre et tout va rentrer dans l’ordre. Il reste évidement quelques désagréments mais rien dont Rodney ne puisse venir à bout, même si en l’occurrence il semble confronté à un exercice de style particulièrement récalcitrant.
- Tiens quand on parle du loup ! 
McKay est entré dans la salle de contrôle avec une allure qui relève davantage du bélier que du loup. Aux mots d’Elisabeth, il redresse la tête et constate que la belle est seule sur le balcon surplombant la porte. Pas de subalterne hilare, pas de Ronon sarcastique ou pire... pas de Teyla compatissante.
- Vous parliez de moi ? A qui ? 
- A moi-même. Je me disais que vous ne tarderiez pas à trouver la solution au problème qui nous tracasse.
- Moui, et plus vite que vous ne le pensez. 
McKay s’approche de la console de contrôle de l’ordinateur principal d’Atlantis et pianote avec agilité et dextérité. A la mélodie des touches succède un petit bip suivi aussitôt par une alarme.
Action / Réaction
Toutes les lumières d’Atlantis s’illuminent et les écrans holographiques qui avaient disparus réapparaissent comme par enchantement. Tout le personnel présent dans le hall se lève et applaudit le scientifique.
-  Bravo McKay !
Elisabeth pose une main sur Rodney et le congratule. Etrangement celui-ci ne profite pas de l’ovation et entame un demi-tour, la tête entrée dans les épaules.
-  C’est super, Rodney. Quel était le mot de passe ?
- Cela est sans importance. Bon, je vous laisse, il me reste beaucoup de réseaux à déverrouiller à présent. 
 
 
 
***
 
 
 
Toute la cité rayonne du triomphe de McKay. A l'infirmerie, Carson et ses collègues se congratulent mutuellement, heureux de retrouver le plein usage du matériel Atlante, scanner en tête.
Ce tableau d'euphorie se retrouve un peu partout dans la ville-vaisseau. Deux hommes cependant ne partagent pas totalement cette joie. Ils discutent calmement autour de leur tasse fumante. Heureux d'avoir aidé Rodney, heureux d'avoir pu effacer une partie des dégâts commis... mais une partie seulement. Leurs expressions changeantes passent volontiers du sinistre visage au plus rayonnant, variation futuriste de la commedia dell'arte. La vie a repris son cours tant bien que mal, essayant de chasser au loin le trouble laissé par l'entité. Ainsi va le monde et Atlantis.
 
 
 
***
 
 
 
La tête voûtée et le pas rapide permettent un diagnostique immédiat. Malgré son triomphe, le docteur Rodney McKay est dans un mauvais jour. Il arpente les couloirs d'Atlantis en maugréant comme un Chartier. Dire qu'un simple mot de six lettres suffit à le mettre dans un tel état.
C'est presque machinalement que McKay se retrouve face à la porte du réfectoire. Surpris mais pas tant que cela finalement, Rodney prend une grande inspiration puis pénètre dans l'antre avec un grand sourire. Il avance avec entrain, bien décidé à profiter de la nouvelle vie qui s'offre à eux.
- Merci Major Lorne pour le code, tout va rentrer en l'ordre. 
Rodney prend une chaise et s'installe entre les deux hommes qui l’accueillent avec plaisir.
- Que diriez-vous d'une partie d'éch...de poker ?
 
 
 
***
 
 
L'activité bat son plein comme aux plus beaux jours de la cité. Les hologrammes sont emplis d'une vie artificielle qui traduit le retour à la normale. Elisabeth est satisfaite d'un tel dénouement. Reste cependant pas mal d'interrogations, sur les entités d'abord.
McKay était surexcité en voyant l'énergie qui se dégageait du conteneur emprisonnant l'entité minérale.
- On pourrait en faire une source d'énergie potentiellement aussi importante qu'un EPPZ, avait-il dit rayonnant !
- On pourrait utiliser cette énergie maléfique pour anéantir une galaxie, avait aussitôt répliqué Elisabeth, coupant court à toutes expérimentations. L'entité sera envoyée en un lieu protégé dont le docteur Weir ignorera les coordonnées, peut-être la zone 51 ? Malheureusement, elle n'ignore pas qu'on ne peut jamais faire aveuglément confiance aux militaires et aux politiciens. Il est donc fort probable que l'entité loin d'être éradiquée, soit malgré tout source d'expérimentation. Enfin... tant que ce n'est pas Rodney qui prend des risques à faire joujou avec le vampire de Pégase, cela lui va !
Reste évidement l'entité psychique. A-t-elle vraiment disparue sous les effluves Athosiennes ? D'après le colonel Sheppard, le bad trip onirique qu'il a partagé avec la bête était suffisamment terrible pour amenuiser ses forces et permettre au militaire de prendre le dessus. Certes, mais est-ce que cela signe sa complète disparition ? Sans doute l'avenir le dira. Pourvu que cela soit le plus tard possible !
Le dernier questionnement concerne enfin le Deadale. Qu'est-il devenu ?
 
Elisabeth en est là de ses interrogations quand son regard tombe accidentellement sur l'ordinateur du docteur McKay. Quelques lettres bleues clignotent.
Six lettres.
Elisabeth s'approche, frôlant la souris et faisant par là même disparaître toutes informations de l'écran. Un économiseur s'installe. Une arabesque de chiffres et d'équations mathématiques... un trip à la Rodney McKay.
Elisabeth reste portant devant l'écran d'où vient de disparaître le mot de la fin.
Fin ? Non...
 
C.I.T.R.O.N.
 
 
 

FIN

Si vous souhaitez savoir quel terrible destin attend le Daedale... rendez-vous sur SuperNovak, une fic courte, ou seuls les neurones sont assassinés (surtout ceux d'Hermiod !).

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