Evan-escence

Chapitre 14 : Epuration

Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 18:47

 

Chapitre treize
 
Epuration
 
 
 
 
Dans la salle de restauration règne le plus grand chaos. Elisabeth Weir est figée tant pas la surprise que par l'indécision. Que faire ? D'un côté la cité s'est mise en mode de défense... contre quoi, contre qui ? D'un autre, Sheppard et Lorne sont à portée de main, toujours invisible mais particulièrement perceptible.
Dans le jumper les deux hommes sont au corps à corps. Sheppard tient le colt qu'il a réussi à extraire des mains malhabiles de Lorne. Le coup de feu n'a fait qu'abîmer la structure du petit vaisseau. Sheppard rejette l'arme qui l'encombre loin de lui. Si John maîtrise l'art de l'arme à feu, l'entité, elle, se sent plus à l'aise avec ses mains et ses pensées. Il en est de même pour celle qui sévit en Lorne.
Extérieurement le combat ressemble donc à une bataille de chiffonnier entre deux pucelles, griffures et coup de dents acérées. Intérieurement en revanche, la guerre fait rage, une lutte sans merci pour un orgueil irraisonné et aussi infini que l'égocentrisme des entités.
 
 
***
 
 
Elisabeth Weir sursaute lorsqu'un appel résonne dans sa radio. La chef se ressaisit rapidement. Un fugitif coup d'œil lui apprend que McKay continue à flairer la piste de Sheppard et Lorne, imperturbable.
- Docteur Weir, nous avons un gros problème.
- Que se passe-t-il ?
- Atlantis s'est hermétiquement fermée. Nous sommes cloisonnés et... Nous sommes prisonniers de la cité docteur Weir.
- Oui, ici aussi les portes sont closes.
- Il n'y a pas que cela docteur Weir. Le système de ventilation s'est arrêté et à la lecture des données qui défilent sur nos écrans, il semblerait que la cité tente de dériver certains produits afin de nous asphyxier.
- Comme Phoebus ?
- Précisément. Exactement le même mode opératoire, si je peux m'exprimer ainsi. Nous aurions besoin du docteur McKay pour empêcher cette catastrophe. 
Elisabeth se tourne vers Rodney qui ne semble pas particulièrement ému de la situation. Comme si l'urgence lui coulait dessus sans l'atteindre, il continue d'avancer à la recherche du jumper occulté. Seule sa lèvre supérieure discrètement retroussée marque sa satisfaction.
- Pourquoi ne suis-je indispensable que pour sauver Atlantis ? Et quoi d'autre encore ? Ah oui ! La Terre, la galaxie et l'univers peut-être ?
- Rodney, cessez donc ces enfantillages. Nous n'allons pas devoir nous justifier à chaque fois que l'on requière votre aide. Il faut sortir d'ici et rejoindre le centre de contrôle. 
Imperturbable, Rodney poursuit sa recherche, les mains tendues en éclaireurs. Quelques brides de sons étouffés parviennent jusqu'à lui, lui arrachant un grand sourire de satisfaction.
- Ils sont là !
- Docteur McKay, dans l'immédiat, je pense qu'il y a plus important que le jumper.
- Non Elisabeth. C'est l'entité qui contrôle l'I.A. C'est elle qu'il faut neutraliser. On trouve la bête, on la neutralise et on récupère notre cité.
- Mais nous n'en aurons peut-être pas le temps. Il est peut-être déjà trop tard.
- Ne vous inquiétez pas pour cela et faites-moi confiance.
- Mais Rodney...
- Elisabeth !
Un regard de chien battu qui fait fondre la glace et la résistance du docteur Weir. Décidément quand McKay joue les Sheppard, il y arrive assez bien. Chut, ne surtout pas le dire à l'intéressé, cela ne ferait que l'enfoncer encore davantage dans sa déprime post-traumatique. Elisabeth en est là de ses pensées lorsque la main de Rodney vient butter contre la carcasse métallique du vaisseau. Le jumper étant statique, Rodney n'a aucun mal à en faire le tour et à faire disparaître sa main dans un interstice dont il y a fort à parier qu'en dehors du scientifique, personne n'en connaissait l'existence. Le sas arrière du jumper s'ouvre aussitôt, laissant apparaître un étonnant spectacle.
 
 
***
 
 
Ailleurs dans la cité un autre étrange spectacle se joue. Les Athosiens ont repris leur pittoresque rituel d'encens et de bougies colorées. Les couloirs étant fermés, aucun accès ne leur est ouvert sur l'infirmerie ou le restaurant mais cela ne les arrête pas. L'un d'eux, qui semble être le plus âgé, agite ses mains au-dessus d'une flamme rouge vive, dessinant dans l'air des arabesques de fumée. Une enfant, d'à peine plus d'un mètre, s'approche du vieil homme.
- Grand-père ? Pourquoi tu fais de la fumée ? Maman, elle dit que y'a pas d'air.
- Ne t'inquiète pas petite, aucun air ne sera meilleur pour toi et la cité, que celui qui transporte les traditions de nos ancêtres.
- Grand-père ? Pourquoi je ne comprends jamais rien à ce que tu dis ?
L'homme cesse un instant de faire danser la fumée et pose son plus doux sourire sur la jeune demoiselle.
- Attends encore un peu et la vérité t'apparaîtra. 
L'enfant s'éloigne du vieil homme qui reprend son rituel avec sérieux, mais ne résiste pas au rire en entendant au loin la voix aiguë de l'enfant.
- Maman, pépé il parle comme un terrien, blablabla et blablabla. Dis, c'est contagieux ? 
 
 
***
 
 
Blablabla et blablabla serait plutôt la spécialité de Rodney. Pourtant en cet instant, l'étonnement stupéfie la moindre parole. Elisabeth et Rodney regardent confus le curieux tableau.
Les deux militaires seraient passés sous un rouleau compresseur qu'ils auraient meilleure allure. Ils sont comme enchevêtrés l'un dans l'autre, coincés dans un nœud humain. Aucun ne parle, aucun de bouge, tout juste peut-on deviner quelques mouvements respiratoires, irréguliers et à peine suffisants pour leur subsistance. Leur peau a une teinte sinistre, proche du marron cartonneux. Leurs yeux profondément cernés, sont entrouverts, laissant deviner un enfoncement orbitaire peu naturel. Si d'un premier abord on pourrait les croire morts ou comateux, la lumière qui lie leurs regards dément formellement cette impression.
Elisabeth rompt la première le silence.
- Qu'est-ce qui les a mis dans cet état ?
- Une déshydratation majeure. L'entité n'a pas pris soin des enveloppes dont elle a pris possession. Ce sera son ultime erreur.
- Rodney ! C'est de John et Evan dont nous parlons !
- Non, Elisabeth. On parle d'ennemis. Mais il reste un espoir de sauver nos amis. Espérons, là encore, qu'il ne soit pas trop tard.
- Vous avez raison. Le temps presse, emportons-les à l'infirmerie.
- Il faut d'abord rendre l'entité, ou les entités, inopérantes. 
Elisabeth s'approche de Sheppard et pose sa main sur son front. D'un geste brusque elle retire ses doigts et les regarde rougir.
- Il est bouillant de fièvre. Je ne pense pas qu'il soit dangereux. Quant au major, il n'a pas l'air en meilleur état.
- C'est vrai mais l'entité continue d'interagir avec l'environnement. Il faut l'isoler.
- Comment ?
Rodney lève les yeux vers Elisabeth comme s'il cherchait à y puiser du courage.
- Comme cela. 
Un tir paralysant atteint le colonel Sheppard de plein fouet, rompant l'extrême rigidité de son corps, qui se fait tout mou avant de s'étaler sur le sol du jumper. En réaction immédiate, le major Lorne qui semblait tout autant amorphe, se redresse et se jette sur  le docteur Weir. Une rage qui se libère sans raison apparente, juste la frénésie meurtrière d'une entité aux portes d'une fin qu'elle ne peut, ni admettre, ni même envisager.
McKay hésite à tirer. Une courte discussion entre lui et lui-même. Oh et puis... Rodney vise le grumeau Lorne/Weir et tire. La masse informe se délite et deux corps s'effondrent sur celui du colonel Sheppard.
Le silence est revenu dans la salle de restauration.
Pfuiiiiiiii, les portes de la cité se sont enfin ouvertes, libérant le passage aux atlantes. McKay enclenche sa radio, appelant à la rescousse une équipe médicale et une escorte militaire, surtout une escorte militaire.
 
 
***
 
 
Je suis vivante ? 
Avant d'ouvrir les yeux, Elisabeth porte son attention à tout ce qui l'entoure. Des bips, des clics, des respirations exagérément sonores et des murmures, des chuchotements lointains. Discrètement, elle ouvre un œil, espérant pouvoir examiner les lieux en toute tranquillité.
- Carson ?! Elisabeth s'est réveillée !!
Raté pour la discrétion. Elisabeth ouvre franchement ses mirettes pour découvrir Rodney assis à ses côtés. Sa première impression est l'agacement. Encore et toujours Rodney dans les pattes. Vient immédiatement après un léger, très léger sentiment de culpabilité lorsque le docteur Weir réalise que le scientifique est en fait assis à son chevet, dans le bloc médical d'Atlantis. Ses traits s'adoucissent et Rodney lui adresse un sublime sourire. Puis les souvenirs refont surface et la chef d'Atlantis se remémore ses derniers instants. Qui était en possession d'une arme incapacitante ? D'un coup ses traits se durcissent et la tête de McKay s'enfonce aussitôt dans ses épaules, telle une tortue, sous le poids d'une culpabilité soudaine.
- Docteur Weir, je suis désolé mais...
- Pourquoi n'avons-nous pas été asphyxiés par les dérivations de l'entité ?
- Parce que j'avais préalablement bloqué toutes modifications des circuits pouvant être dangereux, et tout particulièrement ceux nécessaire à notre oxygénation.
- Comment avez-vous su ?
- Elémentaire docteur Weir. Les entités s'imprègnent de l'identité de leur hôte. Dès que le réseau informatique a été infecté, j'ai pris les devants et shunté tout ce qui étaient shuntables. On apprend de ses erreurs passées. Inutile de laisser une telle arme aux mains de l'ennemi. Je me doutais bien qu'en lisant en John l'histoire de Phoebus et Thalan, l'entité ne résisterait pas à utiliser la même technique en cas de besoin.
- Pourquoi ne pas m'en avoir parlée ? En reprenant connaissance j'ai eu la vision de tout Atlantis sombrant dans le néant. L'air m'a semblé suffocant et j'ai eu... 
Elisabeth reprend son souffle, traduisant l'effort que nécessite cette réflexion.
- J'ai eu l'impression que l'ennemi était finalement arrivé à ses fins.
- Vous avez donc douté de moi ?
Le ton léger dément le reproche.
- Je suis désolé Docteur Weir de vous avoir tiré dessus. Le major Lorne vous avait alpagué et je ne savais vraiment pas comment vous séparer autrement. Quant à votre sensation d'étouffement... Nos amis Athosiens ont recommencé leurs délires olfactifs. Pour l'instant Carson a réussi à limiter leur intrusion mais je crains que sous peu toute la cité ne soit plus qu'un vaste fumatorium.
- Mouais...passons. Comment vont nos amis ?
- Carson commence à l'instant le traitement sur le major Lorne. 
Devant le regard étonné d'Elisabeth, McKay poursuit ses explications.
- Il était impossible de leur faire subir un traitement de ce type sans les avoir requinqués. La déshydratation n'était pas leur seul problème. Maintenant d'après Carson, une simple hémodialyse serait insuffisante pour le major Lorne qui est beaucoup trop infecté. Il vient de commencer l'exsanguino-transfusion.
- Et le colonel ?
- D'après ses bilans sanguins il y a très peu de trace de l'entité et de la substance inconnue détectée sur les autres. Il est en cours de dialyse. Toujours d'après le docteur Beckett, cela devrait suffire.
- Etrange.
- Pourquoi ?
- Parce que le colonel Sheppard semblait tout autant atteint que le major Lorne.
- Peut-être son extrême faiblesse l'a-t-elle rendue plus sensible aux pouvoirs de l'entité.
- Peut-être. Sans doute. Espérons-le. 
 
 
***
 
 
La dernière chose dont il se souvient est l'étrange haine qui l'avait envahi à l'égard de John. Il n'ignorait pas que son origine était fausse et pourtant elle l'avait imbibé avec aisance. John et lui savaient pertinemment que la fin serait ainsi. Ils l'avaient prévue et avaient même intrigué ensemble pour en arriver là. Mais jamais Evan n'aurait imaginé qu'une telle fureur destructrice s'emparerait de lui.
 
Au départ ils s'étaient jetés l'un sur l'autre, puis très vite leurs corps leur avaient fait faux bonds, ne pouvant plus suivre. Physiquement ils avaient jeté l'éponge. Mais c'était sans compter avec leurs vilains parasites qui avaient pris la relève, projetant dans l'autre les pires tortures imaginables pour un être maléfique. Evan ne se souvenait pas vraiment des images qui avaient peuplées son esprit, mais il se souvenait parfaitement bien des sensations qu'il avait éprouvées. La honte se mêlait au dégoût, à la haine, à la peur, à tout ce qui fait la partie sombre de notre être.
Evan sourit.
Il se souvient avoir réussi à échapper aux entités. Cela n'avait pas duré longtemps. Enfin, la notion de temps est toute relative, mais cela lui avait semblé être une véritable source de survie. A cet instant où il lui semblait sombrer dans le néant, il avait eu l'impression de toucher à la noirceur la plus totale de son âme. En cet instant il avait aussi été touché par une voix lointaine mais enivrante, celle de John, comme un rire, projetant l'image d'un nain ridicule, aux oreilles pointues et à la peau verdâtre. Un nain au faciès déformé d'un McKay face à une appétissante brochette de poulet malencontreusement parfumée d'agrumes. A la honte et la peur, s'était mêlé un étrange moment onirique où le nain avait pointé son doigt difforme vers Evan avant de l'invectiver.
- Tu choisis le côté noir de la force. Ne la laisse pas s'emparer de toi !
D'un coup tout avait pris une autre dimension et Evan avait réussi à se sauver dans un monde imaginaire totalement incompréhensible pour l'entité. Un monde peuplé de souvenirs enfantins, de robots et de princesse à sauver. Par moment il se sentait touché par des mots, par des sons, mais cela ne le brisait pas, plus maintenant!
Le combat avait donc continué, lointain, presque sans lui.
Evan espérait qu'il en avait été de même pour John, mais au fond de lui il savait que l'entité de Sheppard avait une emprise plus importante sur le psychisme de son ami.
Tout en revenant au présent, Evan songe à ces expériences passées. Son sourire se brise et Evan se demande un instant s'il est encore dans son refuge d'irréalité ou dans un présent incertain. Seule la confrontation pouvant lui apporter la réponse, Evan ouvre les yeux.
 
 
***
 
 
- Docteur Beckett ! Il revient à lui.
Carson s'approche du major Lorne et pose délicatement une main réconfortante sur son bras. Evan ne peut bouger. Il est sanglé aux poignets et aux chevilles, prisonnier de son lit d'hôpital.
Le major cherche à parler mais ses lèvres refusent de lui obéir. Dans sa gorge, une douleur faible mais lancinante, et le goût, encore et toujours du sang. Evan ferme les yeux et crispe ses poings de rage. Une sensation douce et chaude se colle sur son visage. Il rouvre les yeux sur le regard du docteur Saint Bernard, larmoyant, compatissant et attendrissant.
- Ce n'est rien Evan, juste une crevasse qui s'est fissurée. Ne cherchez pas à parler, laissez tout cela cicatriser doucement. Tout va bien, vous êtes à l'infirmerie. C'est fini. 
Un signe de tête comme un démenti. Rien ne semble pouvoir jamais finir. Carson désigne du doigt une poche emplie de sang ainsi qu'un étrange container, pas bien gros, où semble s'agiter une gélatine de couleur orangée.
- Nous vous donnons un sang tout beau tout neuf. Quant à votre propre sang, il est filtré afin de récupérer toute substance étrangère. L'entité qui s'est emparé de vous est de nature minérale, particulièrement ferrique. Il n'est pas trop compliqué de l'éloigner de vos cellules, mais dans l'état de parasitose où vous étiez, il est impossible de s'assurer 100% de pureté. C'est pourquoi nous pratiquons une exsanguino-transfusion. C'est l'unique moyen d'être certain du résultat. Quant à ce que nous extrayons de votre sang... Le gel, là, est de nature inconnue et participe à l'envahissement, mais nous avons réussi à le canaliser. Ce fut laborieux mais bon, peut-être en apprendrons nous davantage après études des spécimens.
- ...
- Non, chut, surtout pas d'effort et pas de parole. Reposez-vous.
- Le col...
- Le colonel va bien. Il y a peu de matière étrangère dans son sang, nous en viendrons donc rapidement à bout. Une simple dialyse sera suffisante. De toute façon nous n'avons pas les moyens d'assurer deux exsanguino-transfusions. Dormez maintenant major. 
Evan ne se fait pas prier. Pour la première fois depuis bien longtemps il ferme les yeux rassurés sur le sort de ses amis.
Une erreur évidement, mais qui l'en blâmerait ?  
 
 
***
 
 
Evidement cela ne pouvait pas être aussi simple.
Cela faisait deux jours que le traitement du major Lorne était achevé et tout semblait rentrer dans l'ordre. Il était même difficile d'imaginer qu'une entité ait pris possession aussi facilement d'une partie des hommes d'Atlantis. Evan était convalescent, dormant quasiment en permanence. Un repos salutaire selon le docteur Beckett qui lui refusait obstinément toutes visites, même d'Elisabeth.
Tout serait presque parfait mais certains éléments perturbaient encore l'idyllique épilogue. Tout d'abord, le docteur McKay, qui ramait sur son réseau informatique, n'arrivant pas à purger le système des embruns de l'I.A.
- Toujours ce satané mot de passe !
Ensuite le Daedale, dont plus personne n'avait entendu parler depuis sa disparition dans la fenêtre d'hypernavigation. Tant que les communications avec le monde extérieur étaient interrompues, Elisabeth se raccrochait à l'idée que le vaisseau était en parfait état dans la Voix Lactée ou un ailleurs tout aussi confortable.
Et enfin, le colonel Sheppard, encore et toujours, grain de folie dans des rouages un peu grippés. Le traitement du colonel avait été un échec, du moins partiellement. Plus aucune trace d'une quelconque entité minérale. Pourtant le colonel était toujours aux abonnés absents. D'un mot gribouillé sur une feuille de papier, le major Lorne avait fait comprendre la nature du parasite. Encore cette vilaine bête qui avait empoisonné leur existence quelques mois plus tôt. Décidément, les ennemis du colonel Sheppard étaient tout aussi fidèles que ses amis.
Impossible de savoir quels étaient les dommages tant que l'homme n'avait pas repris connaissance et cela pouvait durer jusqu'à perpette aux dires de McKay. Le docteur Carson Beckett, lui, était plus rassurant, prouvant, électroencéphalogramme à l'appui, que le colonel n'était pas encore un légume en hibernation.
 
Elisabeth s'approche lentement du lit devenu depuis plusieurs semaines la résidence secondaire du colonel. Tout juste le temps de changer les draps et l'y voilà réinstallé !
-Qu'allons nous faire ? 
Pendant un moment, Elisabeth avait eu envie d'aller chercher du secours auprès de Gaslin (cf fanfic : Autres) . Le loup s'aurait peut-être accéder à des endroits que l'humain ne pouvait atteindre. Mais si l'idée avait une petite touche réconfortante elle était aussi inutile qu'illusoire... du moins tant que la porte des étoiles restait hors d'usage.
 
Derrière la porte, celle de l'infirmerie cette fois, le vieil Athosien s'agite et fait des signes à Elisabeth. Elle le regarde puis se dirige dans sa direction, prête à faire jouer ses talents de diplomate. Elle accueille le vieil homme d'un sourire sincère.
- Je sais que vous voulez nous aider mais la fumée a déjà envahi quasiment toute la cité. Il serait raisonnable de laisser un air sain au moins dans l'infirmerie.
- Bien au contraire docteur Weir. Nous vous offrons une purification de l'âme par cet encens.
- Je n'en doute pas un instant mais s'il vous plait, allez purifier toute la cité si cela vous chante mais pas cette aile.
- Entendu docteur Weir. 
L'homme repart, dépité, agitant sa coupe fumante comme un sorcier d'un autre temps. Après quelques minutes d'inaction, Elisabeth entreprend d'en faire autant, laissant le colonel aux bons soins des machines médicales.
 
 
***   
 
 
Le docteur Beckett est plongé dans ses notes. Qu'a-t-il oublié ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ? L'état stationnaire du colonel le perturbe et rien n'arrive à l'extirper de ses pensées. Rien ?
Bip ! Biiip !
Une alarme sonore se déclenche, aussitôt couplée à un voyant lumineux.
- Cela provient de la chambre du colonel Sheppard !
L'infirmière qui s'affole est une jeune recrue embauchée pour pallier au manque cruel d'effectif en bonne santé depuis le passage de l'entité. Carson plus habitué aux alarmes et aux étranges interactions entre-elles et Sheppard, ne s'inquiète pas outre mesure. Pourtant plus il s'approche de la chambre plus l'inquiétude augmente. En réalité, il n'y a pas que son stress qui s'épaissit... l'air ambiant également. Finalement l'Athosien a réussi à pénétrer le saint lieu devenu aussi irrespirable qu'un hammam en plein cagnard.
Une voix étouffée, une quinte de toux... sans doute le vieil homme, puis une main qui s'agite pour se frayer un chemin dans la nébuleuse olfactive.
- Je peux savoir ce qui se passe ici ?
La voix de John, enrouée tel un vieux tabagique. Carson plonge dans le nuage avec entrain et enlace son patient sans retenue. Ce dernier le repousse légèrement pour mieux se fondre dans son regard.
- Je croyais sortir d'un endroit vaporeux et cauchemardesque et je découvre une cité dans les nuages. J'ai eu un peu peur mais votre visage est plutôt rassurant docteur Beckett. 
Le médecin hilare, ne peut résister à une boutade.
- Heureusement que vous n'êtes pas tombé sur Rodney !
- Effectivement, je crois que je me serais ré-enfoncé au plus profond de mon lit... 
John regarde autour de lui.
- Si tant est que je le retrouve ! Qu'est-ce que c'est que cette fumée Carson ?
- Un rite ancien de nos amis Athosiens, et sans doute le remède miracle à votre état de torpeur. Maintenant je me sens un peu euphorique. Il doit y avoir de puissants psychotropes dans ces émanations. Il serait sans doute préférable de ne pas rester ici plus longtemps. Heu, John ?
- Oui ?
- Vous savez où se trouve la sortie ?  
- Par ici je suppose. Attendez, je crois distinguez une port... Aoutch !
 
 

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