Les contes de l'Eiesia - De sang froid

Chapitre 2

1162 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/11/2021 14:30

Au cours du mois qui a suivi, Achille n’a cessé de penser à sa mère. Il a commencé à chercher sur des forums, que ce soit des informations ou une éventuelle famille maternelle, mais rien. C’est comme si Cursio était le seul à avoir vu sa mère. Enfin, il ne restait que les Piuma plus âgés qui avaient peut-être des informations…


Au pied du mur, il est parti en avance par rapport à sa famille pour faire un détour par Vegesia. Il les retrouverait au Waffle Kingdom.


 


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“Oui,” admit Ezera en mélangeant son thé. “J’ai connu ta mère.”


Chapitre 2


“Vraiment? Qui était-elle? Elle aimait mon père? Tu sais où elle est? Est-ce qu-”


“Du calme,” le coupa la femme plus âgée. “Bois ton café, on en aura pour un peu de temps et je sais que tu n’aimes pas le boire quand il est froid.”


Au fond de lui, Achille a toujours aimé Ezera. Il l’a longtemps considéré comme sa mère et malgré tout les actes répréhensibles qu’elle a pu faire à Cursio et Bel, il les enviait secrètement d’avoir une mère qui a tenté de réparer ce qu’elle avait détruit.


“Ta mère nous a dit s’appeler Elisabeth. Et elle te ressemblait beaucoup.”


“Tu as des photos?”


“Non, ton père les a détruites après leur rupture. Elle avait de beaux cheveux bicolores blonds et bleus, mais plus clair que toi.”


Elle a continué à décrire Elisabeth et Achille s’est retrouvé à fermer les yeux, arrivant à imaginer la femme qu’elle était. Il la voyait plutôt belle, d’ailleurs.


“Comment se sont-ils rencontrés?”


“Rodrigo l’a rencontrée par hasard, alors qu’elle errait dans New Donk. Selon ses dires, elle était complètement déboussolée et après recherches de sa part, n’avait aucune famille.”


“Même avec son nom?”


“Elle n’a qu’un prénom et visiblement aucune existence au yeux de la loi. Je peux moi-même te l’attester. Mais ça devait être une migrante, elle ne comprenait même pas notre langue au début.”


“Une migrante d’où?”


“Je l’ignore, elle parlait une langue inconnue. Mais elle arrivait quand même à dire quelques phrases avant son départ.”


“Elle est partie où?”


Un silence. Un horrible silence.


“Ton père avait prévu de la tuer…”


Achille s’est senti devenir blême, presque malade. Il le sentait mal.


“Mais je ne sais pas si il a réussi… il a juste dit qu’elle était un monstre et tu connais la suite… il a détruit les photos et n’en a plus jamais parlé…”


Cette fois-ci, le garçon aux cheveux bicolores est resté dans le silence, mal à l’aise.


“Elle a disparu peu après ta naissance… elle est juste restée avec nous un peu plus longtemps que sa grossesse avant de disparaître…"


Il s’est contenté de baisser les yeux.


“Donc…”


“Si elle est vivante, elle n’a jamais cherché à te retrouver” avoua la femme plus âgée avec certaine peine dans la voix. “Je suis désolée…”


 


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Pendant que Belina profitait du confort du matelas, elle remarqua que Cursio avait reçu un texto. C’était Achille. Il connaissait l’adresse de l’hôtel mais pas le numéro de chambre.


La brune ne s’est donc pas gênée pour déverrouiller le téléphone de son frère et donner l’information à son cousin par ce biais.


Achille avait perdu son sourire habituel pour un air vraiment maussade. Et quand la jeune femme lui a demandé ce qu’il passait, il a complètment craqué.


Tout d’abord, l’envie de trouver sa mère après ce jour ne l’a jamais quittée.


Mais en plus, il était allé voir Ezera juste pour être encore plus désespéré à la fin.


Elle l’a donc rassuré du mieux qu’elle pouvait, Cursio étant rapidement venu à son secours. Et quand Achille a enfin pu se calmer, ils lui ont tout les deux suggéré d’aller voir Dorota qui visitait le centre historique de la ville avec Pauline et Frederick. Le blond n’était pas convaincu, mais il savait qu’ils avaient raison: il devait se changer les idées, mettre l’histoire avec sa mère de côté pour le moment.


 


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C’était la quatrième boutique dans laquelle Pauline traînait son fils de force.


“Maman, je suis grand!” s’indigna le garçon.


“Mais tu ne sais toujours pas faire ta valise tout seul,” ajouta la femme en regardant les vêtements.


“A qui la faute, hein?”


Elle s’est arrêtée. Effectivement, c’était de sa faute si Frederick n’avait pas fait sa valise comme il faut. Si elle n’avait pas psychoté sur le moindre petit détail de ce qu’il mettait dans sa valise, il aurait certainement pu prendre des T-shirts.


“Bon, c’est pas une raison pour être exigeant en matière de vêtements.”


Une tentative misérable de rattraper, qui a valu un soupir fatigué de l’autre.


“Ta répartie est de pire en pire… Surtout que tu es pire que moi quand tu t’y mets."


Argh, ce gamin grandissait bien trop vite!


Après avoir enfin trouvé quelques vêtements et les avoir payés, ils ont pu sortir du magasin. Une tête bicolore familière est venue à leur rencontre.


“Salut mon chou!” sourit Pauline.


“Votre altesse, c'est un honneur!” dit l’homme avec un arc complètement exagéré.


Son sourire était moins fort que d’habitude. Quelque chose s'était sans doute passé pendant son détour, mais ils en parleraient certainement plus tard.


“Ma chauve-souris n’est pas avec vous?”


“Dorota est partie devant. Tu la connais: elle voulait acheter des souvenirs pour sa famille,” sourit la brune.


 


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Ce n’était pas étonnant, en effet. Dorota était très proche de ses parents et de ses deux frères. Ils étaient d’ailleurs géniaux, ayant humblement compris les confusions entre les communautés slaves que le garçon avait faites au début. Ils lui avait même donné des cours de roumain pour qu’il puisse communiquer avec d’autres membres de la famille. Oui, il était parfaitement intégré à la famille Zamfir, malgré les mensonges dits lors des premiers mois.


Il a donc décidé de devancer la mère et le fils, ayant hâte de voir ce que sa petite chauve-souris avait pu trouver…


Il a un peu regardé chaque vitrines, espérant y voir la chevelure familière de sa fiancée, mais quand il l’a enfin trouvé, tout s’est arrêté.

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