I love you too

Chapitre 7 : Chapitre 7 - Peter

1945 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 05/02/2017 15:15

Des minutes, des jours, des mois peut-être qu'il était étendu là, sur le sol de cette forêt maudite. De longues heures interminables à regarder ce même paysage, les arbres et le ciel au dessus de lui. Ou plutôt, en face de lui, puisqu'il était allongé. Et le pire, cette souffrance. Ces atroces brulures causées par le portail qu'il avait traversé, bien plus puissantes que de simples brulures d'humain. Le temps n'avait même plus de sens, il ne savait pas depuis combien de temps il avait traversé ce fichu portail ni combien de temps ça allait encore prendre pour que ses cellules se régénèrent complètement et finissent par le guérir. En attendant il restait là, sans bouger. De toute façon la douleur était telle qu'il ne pouvait esquisser le moindre geste sans hurler. Il ressentait bien qu'au fur et à mesure, ça allait de mieux en mieux, mais ça prenait un temps interminable, inhabituel. Et puis ce foutu ciel...

Peter ferma les yeux un instant, juste pour faire une petite sieste réparatrice - il rit à l'évocation de ce mot, ce qui lui arracha une grimace - en attendant de pouvoir se traîner en ville pour prévenir sa fille. Malia... Est-ce qu'elle se souvenait de lui maintenant qu'il était du bon côté ?

Il se passa deux trois jours, peut être plus quand il entendit des cris au loin. Au départ inaudibles, et puis de plus en plus clairs. En plus des cris il entendit des pas se précipiter vers lui.

  • Je l'ai trouvé ! Cria une voix d'homme.

L'homme en question s'abaissa à son niveau et contempla horrifié le corps de Peter.

  • T'as du voir pire que ça Scott, fais pas cette tête.
  • T'as mauvaise mine.

Peter rit, mais s'arrêta immédiatement à cause de la souffrance qui se répandit dans ses poumons. Il entendit alors d'autres bruits de pas qui arrivaient à toute allure dans leur direction.

  • Oh non, dit une voix féminine dégoutée.
  • Qu'est ce qui s'est passé ?
  • Oh bonjour Lydia et Malia, souffla Peter.
  • Stiles m'a dit que Peter avait traversé le portail, je comprends pourquoi il n'a pas voulu le traverser lui même. Un humain n'y survivrait pas, c'est sur... dit Lydia en s'asseyant aux côtés de Peter.
  • Belle déduction Lydia, toujours aussi intelligente à ce que je vois, répondit ironiquement Peter.
  • Qu'est-ce qu'on va faire maintenant, demanda Malia.
  • J'ai bien une idée mais ça va faire un mal de chien Peter.
  • Je sais Scott, juste fais le.
  • J'ai besoin de ton aide Malia, je pense pas gérer la douleur seul.

Peter ne vit pas l'expression de Malia, mais il devait se douter qu'elle devait se creuser la tête, incertaine. Toutefois il comprit qu'elle s'était agenouillée à côté de Scott et qu'elle écoutait avec attention tout ce qu'il lui disait.

  • Ok, allons y.

Peter ferma les yeux et attendit. Pour guérir plus vite, il fallait intensifier la douleur pour que son corps puisse l'absorber. Il savait qu'il allait avoir mal au début, mais que le calme viendrait tout de suite après et il était prêt. Au bout de quelques secondes il ressentit la souffrance la plus vivace de son existence, comme si on lui enfonçait des clous dans le peau. Il ne voyait plus rien, n'entendait plus rien. Et puis, aussi vite que c'était apparut, tout redevint silencieux et normal à l'intérieur de son corps. Il ne souffrait plus. Il se redressa et regarda autour de lui. Malia et Scott étaient recroquevillés sur le sol, Lydia avait une main sur chacun d'eux, comme dans un geste désespéré de protection. Il se sentit impuissant et attendit, interdit, que la douleur se dissipe chez eux. Au bout de quelques minutes ce fut le cas et Scott et Malia se redressèrent, haletant. Scott esquissa un geste envers Malia, la main au creux de son visage. Celle ci finit par redresser la tête dans sa direction et lui sourit.

  • Je me sens super bien, dit-elle en riant nerveusement.

Peter regarda cet échange et sentit une colère sourde monter en lui. Qu'est ce qu'il avait manqué ? Mais il n'eut pas le temps de se poser plus de question puisque cette fois c'était bien lui que Malia regardait, et elle avait l'air de ne rien ressentir du tout.

  • Merci, lui dit Peter.
  • Pas de quoi, répondit Scott à la place de Malia.
  • Qu'est ce que tu sais ? demanda alors Lydia qui s'était redressée de toute sa hauteur.
  • Quelle drôle de question pour un homme qui revient de l'enfer.
  • Où est Stiles, comment on le rejoint ?
  • Et bien, tu passes par le portail en même temps que les cavaliers et puis tu pries pour pas griller comme une entrecôte.

Malia émit un de ses grognements familiers.

  • J'ai pas souffert pour qu'on rigole un bon coup, alors dis nous ce que tu sais, dit-elle avec colère.
  • Ce que je sais, reprit Peter, c'est ce que Stiles est dans l'embarras pour rester poli. La seule façon de revenir est par l'endroit où passent les cavaliers. Et un humain, comme tu l'as si bien dit Lydia, ne peut pas traverser. Les cavaliers vont et viennent en ramenant et enlevant des personnes. Mais c'est une question de temps avant que tout le monde soit oublié, car lorsqu'il ne reste plus personne dans une ville, ils effacent aussi la ville en question, et pas de retour en arrière possible.

Scott, Malia et Lydia ni dirent pas un mot et réfléchirent un instant.

  • En fait tu ne sers à rien, conclut Malia en haussant les épaules.
  • Pas exactement.

Il vit les trois amis lever la tête vers lui avec espoir. Celui ci ouvrit son poing. Il l'avait presque oublié avec la douleur, mais il avait récupéré les clefs de la Jeep de Stiles. Le visage de Lydia s'éclaira face à ce souvenir matériel.

  • Stiles a laissé derrière lui une relique je suppose.
  • Il a laissé sa Jeep, répondit Scott.
  • C'est bien ce que je me disais, puisqu'il était conscient dans la gare, contrairement aux autres personnes. Quelqu'un se souvient de lui, quelqu'un a trouvé sa voiture.

Tout le monde regarda Lydia.

  • J'ai réussi à le voir dans cette gare dont tu parles, expliqua t-elle. J'arrive parfois à me trouver au même endroit que lui, seulement, jamais dans la même dimension.
  • Et si je vous disais que pour faire le lien, il suffirait d'y connecter deux reliques venant précisément des deux mondes en question, reprit Peter. Il suffirait de démarrer la voiture de Stiles avec les clefs qu'il avait gardé sur lui et emmené là bas.
  • Et ça le ramènerait ? demanda Scott.
  • Je suppose que ça vaut le coup d'essayer, répondit Peter.
  • Ok alors on y va maintenant.

Malia arracha les clefs de la main de Peter et partit en direction de l'endroit par lequel ils étaient arrivés. Tout les autres la suivirent en silence. Ils avaient marché pendant quelques minutes lorsque Peter ressentit quelque chose. Une sensation familière et inconfortable. Le vent se leva soudainement, balançant en même temps que lui des feuilles mortes dans tous les sens.

  • Ils sont ici.
  • De quoi tu parles ?! s'exclama Scott.
  • Les Ghost Riders, ils sont ici en ce moment. Et ils vont pas tarder à nous trouver. Courez !! Hurla t-il.

Tous se mirent à courir aussi vite que possible en direction de la voiture de Lydia. Ils avaient presque atteint leur but lorsque deux cavaliers effrayant leur barrèrent la route.

  • Lydia, Malia allez-y, on va les retenir.
  • Non ! S'écria Lydia. Scott, on va p..
  • Dépêchez-vous ! Cria à son tour Peter.

Lydia et Malia coururent à toute allure jusqu'à la voiture dans laquelle elles montèrent aussi vite. Lydia démarra en trombe et accéléra en jetant des regards frénétiques dans le rétroviseur, espérant voir Scott courir derrière. C'était peine perdu, elle le savait. Elle tint fermement le volant malgré ses tremblements et appuya sur l'accélérateur. Au bout d'un moment elles arrivèrent au niveau du lycée et Lydia dut ralentir pour être certaine de ce qu'elle voyait. Le lycée semblait abandonné, les bâtiments avaient pris une couleur terne et les vitres étaient toutes brisées.

  • Où est tout le monde ? demanda Malia.

Lydia ne répondit pas. Lorsqu'elle vit un Ghost Rider sortir du bâtiment principal avec Liam coincé sous son bras, elle ne réfléchit plus et fonça droit sur eux. Malia ouvrit la vitre et cria à Liam de s'écarter, ce qu'il fit non sans mal, une seconde juste avant que Lydia ne percute le cavalier de plein fouet. La voiture emboutit la porte d'entrée, le cavalier gisant entre les deux. Liam se précipita à la fenêtre côté passager.

  • Il reste peu de personnes, mais l'endroit grouille de cavaliers. Il faut se tirer d'ici !!
  • On peut pas les laisser, s'écria Malia.
  • Ils sont condamnés de toute façon !
  • Lydia, vas-y. Rejoins la voiture de Stiles et tente le coup. Peut-être que Peter a raison, peut être que ça connectera les deux mondes. Dans ce cas, tu pourras ramener tout le monde.

Malia avait dit tout ça dans un souffle. Horrifiés, Liam et Lydia la regardèrent. Elle avait l'air plus déterminée que jamais.

  • Je peux pas vous laisser ici, répondit Lydia, les larmes aux yeux.

Malia enfouit les clefs dans les mains de Lydia, malgré son hésitation à les prendre.

  • VAS-Y ! Il reste des gens ici. On va se regrouper et se cacher. On trouvera une solution.

Malia sortit de la voiture et courut avec Liam direction le gymnase. Lydia souffla un instant, prise de panique et fit demi tour. Elle entreprit de prendre le chemin le plus court pour regagner la Jeep, malgré le choc qu'avait subit sa propre voiture. Elle ne savait pas si elle avait pris la bonne décision en laissant Malia et Liam là bas. Elle se sentait horriblement mal à l'idée que maintenant, elle était vraiment toute seule. Tout comme elle l'avait prédit. Le vent n'avait pas arrêté de souffler et les routes semblaient de plus en plus abimées. Au bout de quelques minutes qui lui parurent interminables, elle arriva et sortit de la voiture en trombe sans éteindre le contact. Elle se précipita vers la Jeep et ouvrit la portière. Sans prendre la peine de s'y installer elle essaya d'introduire les clefs dans le contact malgré ses tremblements. Il lui fallut quelques secondes avant d'y arriver, sur la pointe des pieds. Le moteur ronronna, comme dans ses souvenirs. Elle recula d'un mètre pour observer le moindre changement, et pendant quelques secondes rien ne se produisit.

  • STILES ! Cria t-elle. STILES.

Une lumière aveuglante lui fit fermer les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, Stiles se tenait là, assis à sa place dans sa voiture. Il avait les yeux écarquillés de surprise et regardait partout autour de lui, jusqu'à tomber sur Lydia. Il avait dans le regard le soulagement qu'elle même devait ressentir. Il allait parler, il allait se précipiter vers elle, il allait faire quelque chose. Mais Lydia ressentit une douleur au poignet. Le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'un nuage de fumée verte l'enveloppa. Et elle emporta avec elle le visage de Stiles, heureux et apeuré à la fois.

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