L' Assassin au coeur d'or

Chapitre 1 : L' Assassin au coeur d'or

Chapitre final

1498 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 15:45

J'ai écrit cette fic dans le cadre du défi de juillet/août 2016: il fallait illustrer deux citations que voici:* "Je suis venu te dire que je m'en vais" (Chanson de S. Gainsbourg) - la chronique d'un départ annoncé* "Qu’est-ce qui est le mieux ? Être né bon, ou dépasser votre nature malfaisante au prix d’immenses efforts ?" (Paarthurnax, Skyrim) - la quête de rédemptionIl fallait également intégrer une allitération. Bonne lecture!:)

 

 

 

Cette fois, je n'en peux plus. Ma main tremble tellement que je laisse tomber ma dague, qui ne fait pas un bruit en tombant dans la neige molle. La petite elfe me regarde des ses grands yeux terrifiés. 

- va... va t'en, je lui dis d'une voix rauque. Puisse Azura te protéger.

La petite s'enfuit sans se retourner. Bien sûr, j'ai menti. Si je suis là, c'est sur ordre d'Azura. Tuer la fille d'un adepte de Merhunes Dagon, voilà ma mission... et mon premier échec. Je pourrais la poursuivre et lui planter mon épée dans le dos, ou même lui tirer une flèche dans la tête... pendant un instant, l'idée me semble tentante. Mais le souvenir de ses yeux verts écarquillés par la peur reste gravé dans ma tête. Je tombe à genoux dans la neige, à côté de ma dague. Depuis quand ai-je tant de difficulté à exécuter quelqu'un ? J'en ai pourtant déjà massacré, des gamines effrayées! 

- Tu sais très bien pourquoi.

Je me retourne. Autour de moi, la neige a disparu, ainsi que le ciel et les étoiles. Devant moi se tient celle à qui je dois la vie, la Reine de l'Aube et du Couchant, Dame Azura. Son regard semble fâché, et en même temps inquiet...

- C'est à cause de cette... vermine, reprend-elle. 

- Tilda n'a jamais été une vermine, je réponds un peu amèrement. 

Et je revois le regard de cette merveilleuse guerrière nordique, ses yeux azur reflétant le soleil, ses cheveux virevoltants vivement et sa voix vibrante de vie... j'entends son rire tinter dans mes oreilles, puis revois la violence de notre dernière rencontre... 

- C'était elle ou toi, me dit Azura. 

- C'aurait dû être moi, je réponds à voix basse. 

- Pourquoi penses-tu ça? me demande ma déesse. 

- Elle était blessée. Ce satané dragon lui avait pratiquement déchiré...

- C'est juste ça? rit la Daedroth. Une histoire de loyauté ? Tu as vaincu cette fille des Aedras, tu n'as pas à t'en sentir coupable. 

- Un véritable guerrier n'abat pas ses ennemis dans leur dos, je lâche d'un ton amer. 

- Et depuis quand? Je te rappelle que c'est toi qui a abattu la nièce de l'Empereur! Un magnifique assassinat, d'ailleurs...

- Un des plus lâches de ma carrière. 

- Tu as faibli, mon guerrier. Cette... mortelle a su te rendre faible. 

- Ma Dame... vous ne comprenez pas. Ce n'est pas qu'elle. Bien sûr, je ne voulais pas la tuer. Mais quand je repense à tous ces inconnus à qui j'ai ôté la vie... 

- Ne me dis pas que tu plains ce prêtre de Boéthia ? demande-t-elle d'un ton narquois.

- Je n'ai pas dit ça non plus, mais... ces femmes et ces enfants que vous m'avez demandé d'exécuter, ces anciens Vigiles de Stendarr qui savaient à peine tenir debout... j'ai toujours fait ce que vous me demandiez, mais sans jamais savoir pourquoi... 

- Parce qu'il le fallait, Tuomas. Sans cela, comment réussirai -je à convaincre les autres de ma puissance? Tu sais aussi bien que moi que je ne peux intervenir directement à Tamriel. Il me faut des intermédiaires, comme toi. 

- Alors, trouvez quelqu'un d'autre. Je ne puis vivre en arrachant des gens à leur famille sous prétexte qu'ils vénèrent un de vos ennemis. 

- Comment peux-tu dire cela? Tu attendais tellement impatiemment mes ordres, avant!

- J'ai compris ce que peuvent ressentir ces gens à l'idée de perdre quelqu'un qui leur est cher. Je ne veux plus tuer d'innocents. Chacun d'eux a une famille, des amis... combien d'enfants ai-je rendu orphelins? Combien d'entre eux se retrouvent seuls à cause de moi? Certains d'entre eux me hantent, la nuit. Je ne dors plus, de peur de les voir ressurgir pour me torturer... je suis en permanence sur mes gardes, parce que j'ai peur que la Confrérie Noire ne me cherche sur ordre d'un de ces gens à qui j'ai pris une personne chère... et j'entends si souvent la voix de Tilda me reprocher tout ces morts... 

- Je savais bien que j'aurais dû éliminer cette mortelle plus tôt, peste Azura. Je comprends tes craintes. Et je peux t'aider à les éliminer. Un mot et je te ferai oublier tes craintes. 

Un instant, l'idée me tente. Pouvoir repartir à la recherche des ennemis de ma Dame sans aucune crainte, comme au tout début, cela me semble intéressant. Mais la voix de Tilda remonte dans mon esprit: "que préfères tu? Continuer ton massacre pour une déesse éternellement insatisfaite parce que c'est la seule chose que tu sache faire, ou dire non et réussir à changer de voie?" Quand son visage surgit devant mes yeux, je sais quel est le bon choix.

- Votre offre est tentante, ma Dame, je dis lentement, et vous savez que je vous vous un culte éternel. Mais je ne pourrai jamais oublier ma belle Tilda. 

Je dépose mon épée aux pieds de la Daedroth, qui me regarde d'un air incrédule. 

- Faites ce que vous voulez de moi, ma Dame. Tuez moi, torturez moi, mais quoi qu'il arrive, je ne puis vous laisser me prendre ce qu'il me reste de la seule humaine qui ait compté dans ma vie. 

- Serais-tu en train de me dire que tu aimes cette mortelle? 

- Oui, Dame Azura.

Elle soupire puis dit d'une voix douce:

- Dans ce cas, je ne puis lutter. Tu es maintenant libéré de ton serment envers vois, Tuomas. Mais sache que je veillerai toujours sur toi. 

La neige réapparaît devant moi. Autour de mon cou, le pendentif de la Daedroth brille doucement. Je ramasse ma dague et me dirige vers mon cheval, un magnifique animal à la robe de jais. 

- Allez, viens, je lui murmure en prenant les rênes. 

 

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Le soir même, ma décision est prise. J'attache mon épée à ma ceinture et me dirige d'un pas assuré vers l'autel de ma déesse, près de Fordhiver. Une fois arrivé , je m'agenouille devant la statue et pose mon pendentif à ses pieds. 

" Merci d'avoir veillé sur moi", je prie à l'intention de ma protectrice. 

- Adieu, ma Dame, Reine de l'Aube et du Couchant. 

Une vive lumière m'aveugle soudain et je me retrouve dans un lieu étrange et merveilleux, où une jeune femme aux cheveux dorés et aux yeux azur m'attend... elle me sourit en me voyant et je sais alors qu'Azura est intervenue et que je l'ai enfin retrouvée.

"Merci, ma Dame", je pense quand Tilda vient vers moi...

 

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