Une nouvelle ère

Chapitre 2

5566 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/04/2020 18:56

Le film était vraiment intéressant et émouvant. L’actrice a merveilleusement bien joué son rôle. On a vraiment du mal à croire que c’est une histoire vraie, le fait qu’une hylienne ait pu survivre à plusieurs attaques de monstres, tout en étant avec son enfant dans la nature, relève de l’exploit. Lucile a d’ailleurs failli pleurer à maintes reprises. Une fois que le film s’est terminé, Link et moi, nous nous sommes brièvement salués, ce n’est pas comme si j’étais proche avec lui. Je crois que je vais rentrer, même si on est samedi, il est déjà assez tard, la séance a duré tout de même 3h. Je dis au revoir à ma meilleure amie et prends le bus pour rentrer chez moi. Faire une sortie avec des proches c’est bien, mais ça m’épuise à chaque fois et dire que demain je vais devoir passer chez mes parents pour leur donner le reste de mon hachis parmentier. Je n’ai pas vraiment envie, je préfère rester chez moi toute la journée. Au pire, je peux le donner tout de suite aussi, un coup de fil et c’est fini. Je compose donc le numéro de ma mère et lance l’appel.


- Allo Maman ?


- Oui Alice ? Comment vas-tu ma chérie ?


- Je vais bien ne t’inquiète pas Maman, je voulais juste savoir si tu voulais du hachis parmentier, j’en ai beaucoup trop et j’ai peur de jeter le reste.


- Oh oui bien sûr ! Ton père passera chez toi tout de suite alors !


- Ce n’est pas la peine de le déranger, je peux venir toute seule.


- Tu es gentille, mais ton père n’est pas loin de chez toi, il est parti acheter une pièce pour réparer notre armoire qui s’est cassée malheureusement. Je vais lui passer un coup de fil, il sera là dans même pas cinq minutes.


- Ah euh ok, bah à bientôt alors !


- Bisous ma chérie !


Ma mère avait raison, en seulement trois minutes, mon père est passé pour prendre mon plat, après une petite conversation et une embrassade, me revoilà toute seule mais maintenant tranquille tout le dimanche. Je me prépare juste une petite salade vite fait, je n’avais pas spécialement faim, j’étais plus fatiguée qu’autre chose après cette journée shopping. Je devrais également laver mes nouveaux vêtements, je m’en occuperai demain. Je mange donc ma petite salade assez rapidement pour faire la vaisselle, me laver les dents et me coucher plus vite. Une nuit de sommeil va me faire le plus grand bien.

❀❀❀


               Je me réveille en entendant un bruit. Oh non c’est mon téléphone… Je déverrouille et je vois qu’il est 11h.


- Quoi ? il est 11h ? Déjà !


Bon ce n’est pas tout mais je vais devoir me lever, d’ailleurs je vois que j’ai reçu une notification sur mon Sheiphone, c’est peut-être pour ça qu’il a sonné.


               - Salut Alice ! Regarde ce que j’ai eu ! Je suis trop content !


               Ah c’est un message de Sany, il m’a envoyé en pièce jointe une photo de lui avec une dédicace d’Estelle, c’est vrai elle était en tournée chez les Zoras il n’y a pas longtemps. Sany aborde un magnifique sourire, il est tellement content que ça me met de bonne humeur.



               - C’est génial ! Tu as eu le temps d’aller au dernier concert avant sa tournée en Hyrule ! Je suis super contente pour toi, tu as pu lui parler un peu ?

               Je commence à avoir faim, je repose mon téléphone et je descends pour me préparer quelque chose dans ma cuisine. Je fais quoi maintenant ? Je me prépare un petit-déjeuner ou je me prépare un vrai repas comme si on était midi ? Je pense que je vais partir sur un vrai repas. Je sors donc du pain, du formage, des œufs et du jambon, je vais me faire des croque-monsieur avec une salade. J’allume ma fameuse radio pour me mettre de l’ambiance. Je déteste quand il n’y a pas de bruit chez moi, ça m’angoisse et c’est pour ça que je mets un fond sonore, pour me sentir moins seule.


- « Vous n’êtes pas sans savoir que la prêtresse, ou plutôt l’oracle Zelda se déplace de ville en ville pour faire une prière et une messe dans les plus grandes villes d’Hyrule et ainsi accomplir son pèlerinage. Nous vous proposons aujourd’hui une interview exclusive avec elle pour en savoir plus. »


Cette station radio devrait être fou de joie, c’est tellement rare de pouvoir interviewer la prêtresse. On dit qu’elle ne parle rarement avec les médias, ça risque vraiment d’être intéressant d’entendre ce qu’elle va dire.


- « Bonjour à vous votre éminence, vous êtes aujourd’hui la plus jeune de tous les oracles à être à la tête de l’Église hylienne, par conséquent comment vous sentez-vous face à une telle responsabilité ? »


- « Bonjour à vous aussi. Je tenais à préciser que je suis reconnaissante par rapport à la mission qu’on m’a confiée et c’est un honneur pour moi de l’accomplir. Je me sens par conséquent sereine et confiante devant la tâche qui me fait face. »


- « Fort est de constater que nous sommes heureux que vous prenez vos obligations à cœur. Toutefois, une question me taraude toujours. Vous n’êtes pas sans savoir que depuis que la famille d’Hyrule a été renversé du pouvoir, votre famille a décidé de s’engager pleinement dans un ordre plus ecclésiastique, c’est par ailleurs à ce moment que les princesses Zelda sont devenues des prêtresses ou des oracles. Pouvons-nous donc affirmer que l’image que vous nous donnez dans votre rôle de Sainteté, n’est rien de plus qu’un moyen de redorer le blason de votre famille ? »


- « Mais qu’est-ce… »


J’éteins rapidement la radio. Je ne sais absolument pas pourquoi le présentateur s’attaque à la prêtresse de cette manière, bien que ce soit chose courante ces dernières décennies de critiquer à tout va les oracles, rien ne justifiait une telle provocation. Les médias ne savent faire que ça en ce moment. Ils adorent s’attaquer à la politique mais surtout à l’Église Hylienne. Une rumeur sur internet raconte que l’entité Ganon va revenir comme autrefois, attiré par la lumière de Zelda et replongeant Hyrule dans un monde apocalyptique. Personnellement, je n’y crois absolument pas. La dernière fois qu’il a fait son apparition fut lors de l’ère sauvage, la même période qui nous a permis de découvrir la tablette sheika. De plus, des historiens affirment que la princesse Zelda de l’époque aurait non pas enfermé mais bien détruit cette entité. Je trouve ça étrange qu’on puisse affirmer qu’il va revenir à cause de Zelda. Cette station radio vient de me couper l’appétit. Je vais manger le reste plus tard.


Je retourne dans ma chambre et je vois que mon Sheiphone émet une petite lumière jaune au niveau de l’œil, c’est juste Sany qui m’avait envoyé un message.


               - Oui ! On a parlé seulement 5 minutes, mais c’était les meilleures minutes depuis un moment ! Elle m’a dédicacé mon album et mon poster ! On a pris un selfie aussi ! Je te

l’envoie !


               En effet, Sany m’avait envoyé une photo de lui avec cette chanteuse. Il resplendie de joie sur cette photo, en même temps ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre une célébrité. Estelle est ce qu’on peut appeler une étoile montante de la chanson. Elle fait fureur en ce moment. Dans les publicités, à la télévision, les films, les séries et même sur la radio, on la retrouve absolument partout. Dotée de sa beauté naturelle et de sa gentillesse légendaire, elle est considérée comme la perfection incarnée. Il a eu vraiment beaucoup de chances d’avoir pu la rencontrer. Les places pour les concerts d’Estelle sont très prisées, elles sont vendues en moins de cinq minutes. Il faut vraiment être réactif si on en veut une.


               - C’est trop cool pour toi ! J’espère que tu n’as pas passé trop de temps à faire la queue !


                Je devrais lancer une machine, j’ai plein de linges sales à laver. Je me dirige donc vers le lave-linge qui se trouve en bas. Je trie un peu le linge par couleur et je mets seulement les vêtements noirs. Je programme la machine pour qu’elle se lance seulement cette nuit. Maintenant que j’ai un peu de temps pour moi je vais dans mon salon. J’ai vraiment envie de reprendre la lecture de mon livre. Je m’installe donc dans mon canapé après avoir fait chauffer de l’eau pour me faire un thé. Les étudiants se plaignent vraiment beaucoup quand ils vivent seul, mais moi ça ne me dérange pas plus que ça. Même si on a beaucoup moins de tâches à faire chez nos parents, on peut faire ce qu’on veut, sans qu’ils puissent nous dire quoique ce soit, enfin il faut quand même rester raisonnable. Je mets mon sachet de thé dans ma tasse remplie d’eau chaude et je rajoute un morceau de sucre. Le thé qui n’est pas sucré, je n’aime vraiment pas ça et je crois que ça frôle un peu la psychologie, car dès qu’il y a un sucre bizarrement j’aime tous les thés.

    

           Ma sonnette retentit. Je me dirige vers ma porte pour regarder qui vient de sonner.


- J’arrive !


- Oh ne te presse pas ma petite Alice ce n’est que moi !


J’ouvre la porte pour voir une femme se tenant de l’autre côté. Il s’agit de madame Placard, la concierge de l’immeuble, bien que mes parents m’aient acheté ce duplex et que le bail est en mon nom, la concierge vient quand même vérifier que tout se passe bien dans les appartements, pour qu’il n’y ait pas de problème dans l’immeuble. En général, c’est juste un prétexte pour venir discuter avec nous autour de petits gâteaux qu’elle a préparés. Elle est vraiment adorable, c’est un peu comme ma mamie, elle vient me raconter des histoires de sa jeunesse, des petits ragots du quartier et même les fameuses promos qu’on peut retrouver dans les supermarchés, pour payer un citron moins cher par exemple.


- Oh bonjour Madame ! Comment allez-vous ?


- Voyons ma petite Alice je t’ai dit mille fois de ne pas me vouvoyer ! Déjà que je suis vieille, tu m’enfonces encore plus dans la tombe ainsi !


- Oh excusez-moi, vous savez bien que je ne pourrai pas vous tutoyer.


- Oui, oui… Bon passons… J’ai fait des petits cookies tu veux en manger avec moi ?


- Avez plaisir ! Mais ne restez pas dehors, vous pouvez entrer.


- Merci ma petite Alice.


Madame Placard passe par l’embrasure de la porte et rentre dans la cuisine.


- Vous voulez du thé ?


- Oh volontiers Alice !


Je remplis la bouilloire et le met en marche. Je sors une nouvelle tasse et je mets le pot de sucre sur la table.


- Alors raconte-moi comment vas-tu ? Tout se passe comme tu veux pour tes cours ?


- Ah euh… Bien je suppose ? Je veux dire, tout se passe bien pour mes cours, je suis en bonne santé. Bon d’accord je stresse un peu de temps en temps, mais globalement ça va.


- Je suis contente pour toi, bah après tout, la première fois que je t’ai vu, je savais que tu étais quelqu’un de sérieuse et d’assidue. Je n’ai pas d’inquiétude à me faire pour toi, j’en suis certaine.


-  Merci. Vous voulez quoi comme thé ? J’ai du thé vert, du thé noir, du Earl Grey ? J’ai du thé au citron aussi !


- Oh le thé au citron s’il te plait.


Je mets un sachet de thé au citron dans ma tasse et celle de Madame Placard. Elle s’allume une cigarette et après, nous avons parlé pendant une demi-heure de tout et de rien, par exemple elle est en train de me parler d’une amie qui a un souci de couple.


- Et là je lui ai dit : « Clarice, s’il ne te laisse pas de la place dans son dressing, ça ne sert à rien de lui courir sur le haricot. » dit-elle en riant.


Je ne sais même pas comment elle fait pour connaître la vie de tout le monde. Elle a quasiment des relations avec tout le monde dans la capitale, ça ne m’étonnerait pas qu’elle a déjà pu parler avec des célébrités grâce à ses relations, ça me fait limite un peu peur.


- Tu sais Alice tu peux t’asseoir avec moi, ce n’est pas la peine de rester debout.


- Oui je sais bien, mais j’ai du mal avec de l’odeur de la cigarette.


- Ah pardon, tu aurais pu me le dire. C’est juste un moyen de me détendre, bah de toute façon, je vais y aller, à bientôt ma petite Alice !


- Oui merci en tout cas pour vos gâteaux, ils étaient très bon !


- Mais je t’en prie ! Bon allez je me sauve, je vais aller voir le voisin du dessous. Bon courage pour tes études !


- Merci madame à bientôt !


Je referme la porte derrière la concierge. Elle est vraiment gentille avec tous les résidents de l’immeuble, mais quand elle arrive, on peut plus l’arrêter de parler. Il est déjà 19h, et je dois préparer le diner. Je peux manger les restes de ce midi, ça m’évitera de cuisiner. Je nettoie la table et je lave les tasses et les assiettes que madame placard et moi avons utilisées. Je réchauffe au micro-onde, les croque-monsieur qui me reste. Le week-end est déjà fini, je vais reprendre les cours demain. Heureusement que j’avais fini tout mon boulot en avance, car avec l’interruption de la concierge aujourd’hui, je n’aurais pas eu le temps de finir mes devoirs. Je devrais préparer ma tablette sheika pour demain, d’ailleurs j’ai quoi demain ? Structure des modules sheikiens pendant trois heures, création et concentration d’énergie l’après-midi pendant deux heures et enfin l’histoire de la physique lors de la période céleste pendant deux heures, j’ai donc cours de neuf heures à dix-sept heures. Bon allez motive toi Alice ! Il ne te reste plus que quatre semaines avant d’être en vacances.


Je retourne dans ma chambre et je mets sur mon lit tous les cahiers, les classeurs et les livres que j’ai besoin. Je mets également ma trousse, quelques feuilles. Je sors de ma poche ma tablette sheika et je dématérialise toutes les affaires qui se trouvent sur mon lit. Je regarde ma tablette sheika et je vois qu’il me reste encore une cinquantaine de blocs, j’ai encore de la place sur ma tablette c’est bon. Je ne sais même pas si je me prépare à manger pour demain, ou bien si j’achète directement à l’extérieur ? Mon téléphone m’indique que j’ai encore 6234 rubis sur mon compte courant. Je ne dépense jamais. Je devrais sortir beaucoup plus souvent, comme hier avec Lucile. D’ailleurs ça me fait penser que si Kaï a des problèmes d’argents, je pourrai l’aider. Le pauvre devoir bosser en plus de ses études, ça doit être crevant pour lui. Je devrais lui en toucher deux mots demain. Je pourrai l’épauler de temps en temps et s’il veut absolument me rembourser, là oui il pourra bosser, mais je veux surtout qu’il ait du temps pour le faire. Si je n’arrive pas à profiter de mon argent, autant que ça soit quelqu’un d’autre qui en profite non ? De toute façon je verrai avec lui. Il est temps d’aller se coucher. Demain je vais avoir du mal à me lever je le sens. J’éteins la lumière dans ma chambre, je mets mon téléphone à recharger et je me glisse dans mon lit. Demain sera une nouvelle journée.


❀❀❀


Je me réveille en entendant mon Sheiphone vibrer sur ma commode. Je ne m’en sens pas motivée, mais il faut bien se lever même si on est un lundi. Je regarde ma tablette, il est six heures. Il est trop tôt, mais j’ai plein de choses à faire avant d’aller au campus. Je me lève de mon lit pour aller étendre mon linge. Je sors donc les vêtements de la machine pour les mettre dans mon panier. Je sens déjà la fatigue qui me rattrape et qui me dit de retourner dans mon lit. Franchement, ça me tente bien. Pouvoir rester tranquillement dans mon lit toute la journée sans vraiment rien faire, juste se prélasser sous les draps, voilà clairement ma définition du bonheur. Toutefois, si je reste chez moi, je vais sécher toute la journée et je n’ai pas vraiment envie d’avoir une ligne sur mon dossier à cause de ma procrastination. De plus, si je fais ça je vais devoir rattraper ce que j’aurai raté. Je pense que je vais plutôt prendre sur moi et continuer à mener ma dure vie d’étudiante remplie d’examens et de tâches ménagères. Je repose le panier qui est maintenant vide et regarde combien temps il me reste. J’ai mis qu’une demi-heure pour tout ranger et faire mon lit, j’ai en encore deux heure et trente minutes pour aller en amphi.


               Je ne sais pas quoi faire avec le temps qu’il me reste, je me lève surement beaucoup trop tôt, mais j’ai horreur d’arriver en retard. La ponctualité est vraiment cruciale pour moi, même si je dois sacrifier plusieurs heures de sommeil en conséquence. Je range donc dans le lave-vaisselle tout ce que j’ai utilisé pour mon petit-déjeuner avant de retourner dans ma chambre pour me changer. Heureusement pour moi je peux porter tout ce que je veux. Dans le campus où j’étudie, selon le parcours qu’on suit ou bien notre classe sociale, il se peut qu’on doive porter un uniforme scolaire. Je suis contente de ne pas être dans cette situation. Je préfère largement porter ce que je veux quand j’en ai envie. Surtout l’été, c’est une horreur de devoir porter un uniforme avec une chemise alors qu’il fait chaud. J’aime tellement me sentir bien avec des vêtements un peu plus légers que je ne préfère pas m’imaginer en train de suer dans une chemise. De plus ils ont prévu 20°C, c’est déjà le début des premières chaleurs de l’année, pourquoi on ne peut pas sauter directement à l’automne voir même en hiver… Par la déesse, j’aimerais tellement avoir une baguette qui me permettrait de contrôler les saisons et de ainsi laisser que les saisons froides. Mais bon, mes rêves ne se réaliseront jamais, je vais devoir subir la chaleur de l’été chaque année. Je prends donc un petit T-shirt ainsi qu’un jean que je dépose à côté de la cabine de la douche. Une fois à l’intérieur je fais couler l’eau, c’est tout ce dont j’avais besoin pour me réveiller, une bonne douche le matin. J’enfile rapidement mes vêtements et je prends mon Sheiphone que je glisse dans une petite sacoche en tissu. Je sors de mon appartement que je ferme à clé. Une fois dans la cage j’appuie sur le bouton pour descendre au rez-de-chaussée où je croise madame Placard.


              - Oh bonjour ma petite Alice ! Comment vas-tu aujourd’hui ? Tu es plutôt matinale dit moi !


            - Oui bonjour ! Je sais, je pars un peu tôt aujourd’hui mais vu comment il fait beau dehors, je pensais pouvoir un peu profiter du soleil matinal avec un café que je vais acheter au campus.


            - Oui tu as bien raison, moi aussi je vais me balader un peu de mon côté, je vais avec une amie dans un petit café à côté du fleuve, on raconte qu’ils font les meilleures tartes à la rhubarbe de la ville, tu sais bien ce café qui est tenu par le petit Jimmy, le petit-fils de George, l’ancien médecin de mon défunt mari…


            Je me retrouve malgré moi piégée à nouveau dans le flux de parole de Madame Placard. Je ne sais pas quoi faire à chaque fois qu’elle se lance dans son monologue. Je n’ai pas la force de lui dire que je dois y aller. J’ai peur de la blesser ou de la vexer à chaque fois.

 

            - Bon je papote, je papote, mais je dois t’ennuyer avec mes petits potins, je vais te laisser ma petite, bon courage pour aujourd’hui !

            - Merci Madame Placard ! Mais ne vous en faîtes pas il n’y a pas de mal à parler de ce que vous allez faire ! En tout cas je prends note de ce petit café, si vous en


            Elle me fait un dernier signe avant que je sorte de l’immeuble. Le soleil tape fort pour un matin, même s’il fait un peu frais. Je matérialise donc avec ma tablette Sheika mes lunettes de soleil que je m’empresse de mettre immédiatement. C’est tout de même agréable de voir un peu de soleil. Je prends donc le bus, et j’arrive à destination en à peine 20 minutes. Je vais pouvoir profiter pleine de mon café de bon matin, j’ai hâte. Je présente donc Sheiphone aux tourniquets à l’entrée pour pouvoir rentrer dans mon université.


            Je peux voir beaucoup d’élèves qui sont fatigués ce matin, c’est également mon cas malheureusement… En général, plus on a des congés, plus on est fatigué, c’est paradoxal, mais c’est notre malédiction d’être des étudiants, ou bien ils ont fait une fête. Je pense que c’est plus la deuxième option. J’arrive dans la cafétéria, il n’y a pas trop de monde, je commande immédiatement mon café à la vanille que je prends à mon habitude. Cela peut paraître un peu puéril de prendre un parfum aussi simple voir enfantin, mais je trouve que ça apporte une petite touche sucrée et douce au café normal. J’ai encore dix minutes devant avant d’aller à l’amphithéâtre, ça me laisse tout juste le temps de passer aux toilettes. Après y être allé, je franchis les portes de ma salle, je me place au quatrième rang. Je pose mon café sur ma table et fait apparaître les livres dont j’ai besoin grâce à ma tablette Sheika. La salle commence peu à peu à se remplir, je trouve ça amusant de voir que tous les jours, une certaine routine s’est installée petit à petit. C’est rassurant dans un sens, je me sens de moins en moins déboussolée dans ce nouveau train de vie après le lycée. Plusieurs de mes camarades me disent bonjour en me voyant avant de parler un petit peu de tout et n’importe quoi, apparemment un élève aurait réussi à avoir les réponses du prochain contrôle de Physique lors de la période céleste dans quelques semaines, même si je n’y crois pas trop. Toutefois c’est agréable de pouvoir juste échanger des banalités, faire du commérage entre nous. Ce sont des petits moments qu’on oublie facilement mais pourtant si appréciable. En retournant à ma place, j’entends quelqu’un rentrer rapidement dans la salle. C’est Kaï, par la déesse on dirait qu’il vient de courir. Le pauvre il doit avoir tellement chaud avec toutes les plumes qu’il a. Je plains vraiment les piafs lorsqu’il doit avoir super chaud, ça doit être insupportable d’avoir en permanence quelque chose semblable à un énorme manteau. En tout cas, il semble soulagé d’être arrivé à temps, il descend les escaliers avant de me rejoindre lorsqu’il me vit.


            - Salut Alice ! Je peux m’assoir à côté de toi ?


            - Bien évidemment, pourquoi tu me poses la question ? Tu es tout le temps assis à côté de moi !


            - Ah ah ah ! Je ne sais pas, on va dire que c’est plus une habitude qu’autre chose.


            Je souris légèrement en lui laissant un peu de place, pour qu’il puisse s’assoir. Il matérialise également ses cours en sortant son Sheiphone. Il profite également de rester un peu plus longtemps sur son téléphone pour répondre à des messages sûrement.


          - Oh d’ailleurs Alice, comment vas-tu depuis Samedi ? J’étais surpris de te voir ! Je ne m’y attendais pas.

  

     - Je vais bien, ça n’a pas trop changé depuis la dernière en fait. Et toi ? Comment vas-tu ? Comment ça se fait que tu es arrivé si tard ? D’habitude tu arrives plus tôt.

            

- Oui je sais j’ai eu une panne de réveil… Et de toute façon je suis quand même arrivé à l’heure non ? Oh pendant que j’y pense, c’était qui la personne qui t’accompagnait au Starpiaf ? Je ne l’avais jamais vu.


            Je ne m’attendais pas à cette question, pour moi je n’ai rien à dire sur Lucile, mais j’avais oublié la puissance de sa curiosité. Je ne peux pas y faire face, surtout quand il me fixe comme il est en train de faire maintenant, cette situation devient limite un peu malaisante.

 

           - Euh… Elle s’appelle Lucile, c’est ma meilleure amie. On se connaît depuis un très long moment maintenant. Malheureusement elle n’étudie pas dans notre campus, voilà pourquoi tu ne l’as jamais vue. Cela faisait un moment qu’on ne s’était pas vu du coup on en a profité pour se retrouver le week-end dernier. On a vu le dernier film de Kurgein, tu sais de l’autre côté de pont ! C’était génial ! Je te le conseille vivement.

  

          Kaï me fixe alors avec limite des étoiles dans ses yeux. Il ouvre doucement son bec avant de le refermer tout de suite. Je crois qu’il se retient de dire quelque chose.


            - Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu as envie de me dire quelque chose ?


            - En fait je ne pensais que tu étais fan toi aussi des films de Kurgein, Alice !


         - Quoi ? Mais non ! Enfin si… En fait je ne suis pas spécialement un fan, j’aime juste bien ses films, il a fait beaucoup de films géniaux mais pas au point que je devienne une vraie fan girl.


          - Tu rigoles ? Il est génial et depuis ses débuts en plus ! Je dois absolument te montrer le film « mon voisin au secours d’un extraterrestre » ! Tu verras ce film est un pur chef d’œuvre ! Il faut juste que je trouve un moment avec mon travail c’est tout. Me dit-il avec un regard choqué mais aussi une excitation dans sa voix.

            

- Oui ça ne me dérangerait pas, mais d’ailleurs en parlant de…

          

  La porte de la salle s’ouvre d’un coup, le professeur venait d’arriver. Il entre d’un pas nonchalant et aborde une mine qui ne motive pas vraiment.


- Bon ce n’est pas grave Alice, on parlera plus tard d’accord ? Dit Kaï avec un léger sourire.


Je hoche la tête et porte mon attention à l’enseignant qui était en train de matérialiser ses affaires.


- Bonjour tout le monde, j’espère que vous avez passé un bon week-end, mais n’oubliez pas que les examens de fin d’année approchent à grand pas. Bien que vous ayez encore plus d’un mois devant vous, il est urgent de commencer vos révisions, si vous ne l’avez pas déjà fait.

Il vient de dire la réplique qui me fait plus stresser qu’autre chose, même si je sais qu’il fait ça pour notre bien et qu’il veut nous encourager, pour moi c’est plutôt l’effet inverse. Maintenant je suis tendue et c’est ainsi que je bois ma première gorgée de mon café à la vanille, marquant pour moi le début de ma journée.



...



Et voici le chapitre 2 de cette fanfic ! J'espère que ça vous a plu !


à bientôt !


Tiemporo !

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