Dans les pas d'un héros

Chapitre 2 : Le salut des lucioles

1429 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/01/2016 18:32

Ce One-Shot a été écrit à l'occasion d'un défi qui consistent à écrire un texte sur un thème donné en 60 minutes. Bon, j'avoue avoir pris plus de temps pour le peaufiner mais soyons honnête, ce n'est pas ma grande fierté. Enfin, ça fait tout de même du bien de minauder un peu.

Thème : Nénuphar

Pour les néophytes qui ne comprendraient pas les allusions du texte : dans cet opus, Link a la possibilité de se changer en loup.

Personnages : Link, Midona

Genre : aventure, humour

Rating : T (nudité)

 

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Le salut des lucioles

 

 

Link regardait avec soulagement la surface frémissante de la source de Latouane, tandis qu'il étirait ses épaules endolories par l'effort et les plaies encore fraîches. C'était un lieu calme, niché au cœur de la végétation dense de la Forêt de Firone où il s'était souvent réfugié dans le passé, seul ou avec Iria, son amie d'enfance. Les habitants du village de Toal où il avait grandi s'y rendaient souvent pour puiser l'eau bienfaitrice qui coulait des terrasses naturelles et formait un bassin d'ondes cristallines. Mais en ces temps de trouble, personne n'osait plus mettre les pieds en ces lieux devenus dangereux. A présent, nombre de créatures répugnantes comme les gobelins rôdaient souvent dans les parages et obligeaient à la prudence.

Link suivit mélancoliquement des yeux le petit sentier de terre qui courrait en direction de Toal. Il était si proche de chez lui finalement, et pourtant si loin de goûter à nouveau au plaisir d'un moment de paix dans sa petite maison suspendue au tronc d'un vieil arbre. Il aurait voulu prendre le temps de faire un tour à son village et d'y revoir les endroits et les visages familiers. Mais sa mission était loin d'être terminée et il ne pouvait pas prendre le risque d'emmener avec lui le danger sur le petit bourg relativement préservé du Mal qui rongeait le Royaume d'Hyrule.

Le piaffement impatient de sa jument Epona qui l'attendait au bord de l'eau tira le jeune homme de ses pensées. Les derniers affrontements qu'il avait menés avaient laissé des marques profondes dans sa chair et il espérait trouver dans ces lieux de quoi soulager ses blessures. La source de Latouane abritait en effet dans ses nombreux nénuphars des petites fées guérisseuses que l'on voyait virevolter au-dessus des lotus telles des lucioles.

Link déposa ses armes dans le creux d'une petite roche et commença à dénouer péniblement sa tunique verte. Il grimaça de douleur en retirant sa broigne blanche incrustée dans le sang séché d'une plaie qui déchirait son flanc. Quand il fut complétement nu, l'hylien enfonça timidement ses pieds fatigués dans l'eau fraîche et marcha doucement vers les profondeurs du petit lac paisible. Il finit par s'agenouiller à proximité des nénuphars et mouilla ses épaules frissonnantes avec ses mains pour laver le sang qui tâchait sa peau. Alors qu'il s'aspergeait le visage, Link entendit tinter à ses oreilles pointues le petit bourdonnement familier d'une fée qui voletait près de lui. Il tendit la main vers la petite luciole qui s'illumina vivement à son contact et se mit à tournoyer autour de lui. Le jeune homme sentit alors des picotements lui mordiller la chair tandis que ses plaies se refermaient doucement sous le flux magique de la fée qu'il venait de toucher. Il libéra un long soupir de soulagement alors qu'une agréable sensation de détente s'emparait de son corps. Link ramena ses genoux contre sa poitrine et resta un moment dans la fraîcheur de l'eau, à contempler rêveusement le ballet serein des fées sur les nénuphars.

« Alors beau gosse, on s'offre une petite baignade champêtre ? » murmura soudain à ses oreilles une petite voix goguenarde.

Link sursauta et se retourna maladroitement, manquant de boire la tasse. L'immersion brutale lui coupa le souffle tandis qu'il entendit le rire gouailleur de Midona, Princesse du Crépuscule qui suivait chacun de ses pas dans sa quête périlleuse. Lorsqu'il retrouva ses esprits, l'hylien posa un regard ahuri sur sa compagne de route qui semblait bien s'amuser de son désarroi.

« Eh bien, quelle émotion ! On dirait toujours que tu es surpris de me voir » railla Midona en lévitant comme un souffle d'air sur la surface de l'eau.

D'une certaine façon, Link était effectivement surpris. L'appartenance de la Princesse à la race des Twilis, peuple du Crépuscule vivant dans les ombres, lui permettait d'apparaître à l'envi sans crier gare, de sorte qu'il n'était jamais sûr de pouvoir jouir pleinement d'un instant de solitude. En voyant la petite silhouette translucide de Midona s'approcher sans pudeur, le jeune homme recula de plus belle en éclaboussant les petites lucioles qui s'affolaient tout autour de lui.

« Tu n'as pas pensé qu'en cet instant je pouvais avoir envie d'être seul ? pesta l'hylien en cherchant le secours des nénuphars pour dissimuler sa virilité visible sous l'eau claire.

- Tu exagères ! Je t'ai déjà vu « à poil », gloussa la twilis en étirant un sourire mutin.

- C'est différent, rectifia Link tout en continuant d'arranger son pagne de feuilles aquatiques.

- Décidément, tu es bien plus docile sous ta forme de toutou qui remue la queue ! »

Link se mit à rougir en calant pudiquement une grosse fleur de lotus entre ses jambes. L'eau fraîche commençait à lui geler les os mais il était hors de question qu'il en sorte maintenant.

« Oh, quel charmant tableau ! » taquina Midona en contemplant l'hylien trembloter, avec sa jolie fleur rose flottant sur son intimité et la nuée de petites fées voletant comme des moucherons excités au-dessus de sa tête.

« J'ai froid. J'aimerais sortir à présent, avisa doucement Link en tâchant de garder contenance.

- Qu'est-ce qui t'en empêche ? » asticota la Princesse en croisant ses bras sur de sa poitrine.

L'hylien soupira en fermant les yeux, comprenant qu'il ne viendrait pas à bout de l'entêtement de son amie. Vaincu par le froid, il se redressa en ajustant tant bien que mal les feuilles de nénuphars autour de sa taille et remonta vers les berges d'un pas résigné, manquant de glisser sur les pierres lisses à plusieurs reprises. Lorsqu'il arriva au niveau de ses vêtements soigneusement repliés, il tourna le dos à Midona et dut se résoudre à lâcher son pagne de nénuphars pour libérer ses mains, dévoilant ses fesses blanches aux yeux de la Princesse qui n'avait pas détourné le regard. La vie de héros n'est décidément pas une sinécure, se disait Link alors qu'il enfilait son pantalon en claquant des dents sous les exclamations aussi contemplatives que railleuses de Midona.

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Et n'oubliez pas, les commentaires régénèrent les auteurs comme les lucioles dans les nénuphars. Et peut-être même peuvent-ils convaincre Link, une fois réchauffé, de tomber gentiment le pantalon. Peut-être...

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