Le journal d'un assassin

Chapitre 9 : Une trainée et un assassin

2464 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 31/03/2018 19:43

Une trainée et un assassin



Je n’ai plus beaucoup de temps devant moi Link, je vais bientôt mourir même si je le suis déjà… Je sens mon esprit se faire peu à peu écraser par celui de la princesse Zelda depuis que tu as tué Bongo Bongo. Mais cela n’est pas grave, je ne laisse rien derrière moi, sauf peut être un petit Hylien vêtu de vert aussi candide que la seule personne que j’ai aimé… Je te conterai bientôt notre histoire s’est terminé… Mais avant je voudrais te parler d’une petite rencontre que j’ai fait peu de temps avant que je ne tue mon maitre, celle que je considère comme ma propre mère.


Sina et moi sommes restés en très bon terme malgré mon refus envers sa déclaration, elle aurait pu essayer de jouer de ses charmes ou d’autre stratagèmes pour me forcer à tomber amoureux d’elle mais elle n’en fit rien. Sina restait juste fidèle à elle même, toujours avec sa morale atrocement niaise mais néanmoins attachante, peut être qu’au fond j’aurais voulu vivre comme elle: Vivre en restant fidèle à ses principes et ceci dans un enthousiasme hors du commun malgré les difficultés. Un jour où je me rendais de nouveau chez elle, son accueil fut différent de d’habitude, elle regardait à droite à gauche comme pour s’assurer que personne ne m’avais suivi. Je suis rentré en trottinant par réflexe.


« Et bien Sina, que ce passe-t-il ?

- Y a plein de méchant monsieur en ville ! Mais le grand chevalier Praïde va défendre sa grande soeur Yahahahahhahaaa !

- T’es toujours aussi énergétique toi…

- Bien sur ! Quand je serais grand je terrasserai un dragon dans un volcan durant une bataille épique avec ma super mega giga épée !! 

- Pour ça tu devras d’abord réussir à me battre…

- Je réussirai un jour !!!! Le gentil gagnera toujours contre le méchant !! »

Il me donna alors un coup d’épée sur le crâne en sautant, je me suis laisser faire pour pas le vexer mais j’allais pas non plus faire semblant d’avoir mal, faut pas abuser…

- Praïde, sois gentil et laisse Sheik tranquille j’ai à lui parler…

- Le chevalier Praïde obéis toujours aux ordres de la princesse !

Il lui obéis et alla jouer dans un coin de la pièce.

« Il y a quelque chose qui m’inquiète en ville… J’ai des clients bien différents depuis quelque temps… Des nouvelles têtes et en plus des manières plutôt violentes… Crois moi Sheik… Je sais parfaitement cerner les sentiments et le caractère d’une personne quand je couche avec elle. Personne ne se méfierait d’une prostituée et encore plus pendant qu’elle fait son travail. Mes amies sont d’accord avec moi sur ce point, ce sont de véritables brutes…

- Je vois… Tu as une idée du nombre qu’ils sont ?

- Hum… Je dirai une bonne trentaine en ville, après il est possible qu’il y ait du renfort à l’extérieur…

- Il n’est pas rare que des mercenaires viennent se reposer en ville…

- C’est différents là ! Crois moi, les mercenaires qui louent mes services cherchent à se détendre… Là ils sont sur le pied de guerre, ils cherchaient juste du plaisir bestial. Un ou deux ça arrive, mais une trentaine en à peine trois jours, c’est suspect…

- Oui tu as raison, je te fais confiance… Je vais aller fouiner un peu… »

Sans plus de discours je fis demi tour et m’apprêtai à sortir, mais elle m’attrapa le bras.

« Sheik… Je sais que tu es très bon en combat mais soit prudent… Tu sais ce que je ressens pour toi… Promets moi de ne pas faire d’imprudence… »

Je soupirai bruyamment et passa la main sur le sommet de sa tête pour lui caresser la tête.

« Ne t’en fais pas… Je suis solide, ce n’est pas quelque mercenaire qui me poserons problème…

- Je sais que les chances que tu sois blessé sont extrêmement faibles mais je suis inquiète pour toi tout de même… Tu comprends ce que je ressens j’espère ? »

Elle me prit la main et la mit sur sa joue.

« Tu sais que je t’aime, je n’ai pas envie de perdre le seul homme que j’ai aimé…

- Ne remets pas ça sur le tapis…

- Quand me donneras tu ta réponse ?

- Surement quand il sera trop tard… »

Je la quittai du regard en prenant la direction de la porte, j’enfonçai la poignée et sortis. Avant de la refermer, je la vie mettre les mains sur sa poitrine et appuyer sur son coeur.

J’ai alors grimpé sur les toits afin d’avoir une meilleure vue, j’observai la foule à la recherche de tout individu suspect. Grâce à mon entraînement, je parvins à repérer une cible. Un homme avec un long manteau un peu déchiré surveillant ses arrières. Pour un oeil entrainé, sa démarche montrait clairement qu’il était tendu. Je le pris en filature en faisant attention à ce que mon ombre ne soit pas projeter sur la chaussé. Il finit par se glisser dans une ruelle et entra dans une maison après avoir échangé quelque mot avec une personne à l’intérieur. J’étais trop loin pour entendre ce que leurs chuchotement contenait comme information. Alors que je réfléchissais à une approche, une personne apparut à mes cotés. 

« On tente une attaque en force ? »

J’ai sursauté de surprise en entendant la voix de Mère. Elaine venait d’apparaitre de nul part, je pense qu’elle s’est déplacée littéralement dans l’ombre et s’est matérialisé à coté de moi. Le sage de l’Ombre peut fusionner avec l’ombre et se déplacer dedans et en sortir à volonté. Je maitrisais cette technique quand j’ai récupéré ces pouvoirs. 

« Maitre, vous avez des informations ?

- Oui, j’ai écouté leurs conversations et ces marauds prévoient d’assassiner le prince durant son discours sur la place publique de la semaine prochaine…

- Qui est leurs chef ?

- Une Gerudo… Surement une envie de vengeance envers la famille royal ou les Hyliens en général… »

Les Gerudos ont une vieille histoire de rancoeur envers la royauté d’Hyrule, peu de de gens sont au courant. Tu dois être ignorant à ce sujet Link mais sache que si ce peuple du désert vit dans un endroit aussi peu accueillant c’est à cause d’une guerre perdu face à Hyrule. Cela remonte à des siècles et cette histoire à quasiment sombré dans l’oubli. Seul une poignée d’individu sont au courant et cette Gerudo semblait en faire partie.

« Sinon, puis je vous demander comment avez vous appris leurs existences ?

- J’ai des yeux et oreilles partout… »

Avec ses pouvoirs, ce n’était peut être pas qu’une métaphore, c’était peut être littéral…

« Donc vous savez comment je suis arrivé là ?

- Non, je peux écouter que ce que je veux écouter… Dans un brouhaha tu peux suivre une conversation entre deux personnes en te concentrant dessus mais tu ne fais plus attention aux autres… La c’est pareil ! Cependant comme je sais que tu es allé voir Sina, je pense que c’est elle…

- Oui, elle m’a dit que y avais quelque chose de louche en ce moment avec ses clients…

- Les prostituées sont de très bonnes informatrices, elles peuvent aller presque n’importe où et personne ne s’en méfient. 

- C’est vrai, qu’elle a une bonne intuition quand elle le veut…

- Bref, revenons en à ses traitres…

- Nous appliquons la peine capitale ?

- Tout à fait ! Au nom de sa majesté, que s’abatte l’épée du roi ! 

Elaine bondit alors du toit et se transforma en ombre passa à travers une fissure du mur et pénétra dans le bâtiment, me laissant seul pour le moment. Je descendis de la hauteur et me posta devant la porte qui s’ouvrit d’elle même. Je vis alors un trois cadavres dans l’allée, la gorge tranchée. Je les enjambai nonchalamment et progressai. Mère m’attendis à un croisement dans cet demeure, un escalier menant vers le haut et un second vers le bas. Elle prit celui vers le haut alors que moi je m’enfonçai dans les profondeur dans un silence de mort. La consigne était des plus clairs et des plus simples: aucun bruit et aucun prisonnier.

J’arrivai à la fin de l’escalier, un grâce à un bout de miroir je pu observer la salle sans me faire repérer. Juste une porte gardée par un homme, une formalité. J’ai envoyé une grenade fumigène à ses pieds. Profitant de cet écran de fumée, je me ruai sur lui, mais alors que j’allais lui trancher la gorge, il parvint à esquiver. Hélas pour lui je m’étais méfié à cause des paroles de Sina. Il était costaud mais il ne m’arrivait pas à la cheville… Je lui mis un coup de pied en balayant le sol, le faisait tomber sur le dos. Et grâce à cette ouverture j’enfonça ma lame dans son coeur sans la moindre hésitation. Après avoir essuyé mon arme sur ses vêtements, j’ouvris la porte et arriva dans une sorte de bureau éclairé à la bougie. Il n’y avait qu’une simple Gerudo écrivant un parchemin. Elle avait les cheveux noirs et les yeux violets, plutôt atypique pour une Gerudo. Elle devait sans doute être une métisse, sachant que qu’il n’y avait que des femmes chez ce peuple et que les couples Hylien-Gerudo étaient quasiment inexistants, il était possible qu’elle ne fut pas un enfant désiré. Elle saisit un cimeterre, arme typique Gerudo, et bondit sur moi prête à me découper. Vu le poids de cette lame, j’ai préféré esquiver plutôt que de parer. Elle me transperça du regard et me regarda dans les yeux. 

« Que viens faire un Sheikah ici ?

- Te tuer… »

Mon ton état des plus plats, je faisais que lui répondre par ‘’politesse’’. J’étais là pour mettre fin à ses jours pas pour taper la discute.

« Et pourquoi ??

- Parce que tu prévois de tuer le prince… »

Elle continua de m’attaquer mais j’esquivais chacun de ses coups, cependant j’essayais de répliquer mes chaque fois, elle parait. Manifestement, cette Gerudo semblait être entrainée à se battre depuis des années.

« C’est un assassin qui me dis ça ? Tu te fous de ma gueule ? Ton peuple à été exterminé par le roi et tu lui lèches les bottes ? T’as aucun honneur ?

- L’honneur n’a rien à voir la dedans… Je fais ma vie, tu fais la tienne…

- Le fait de vivre à coter de meurtriers ne te déranges pas ??

- Je suis un assassin moi même tu l’as déjà dis ! Pourquoi cela me dérangerai… »

A ces mots, je suis passé à l’offensive. J’ai dégainé un second kunai pour l’attaquer en tenaille. Elle bondit en arrière pour esquiver mon attaque à la gorge. D’un pas souple et habile, elle atterri sur son bureau. La Gerudo saisit son encrier et me le jeta à la figure dans le but de m’aveugler. Par réflexe, je me couvris les yeux et elle profita de cette ouverture pour bondir de nouveau vers moi, mais je parvins à esquiver sans trop de difficultés. Je lui portai un coup au niveau du bras et l’entailla assez profondément, pensant qu’elle allait se replier à cette blessure, j’ai baissé ma garde… La Gerudo en profita pour me porter un coup rapide au torse. Heureusement la blessure n’était pas profonde mais j’étais plus vexé qu’autre chose de m’être laissé avoir… Mon sang coula sur ma tunique pendant que la dévisageait.

« Tu te débrouilles bien Gerudo… Je m’excuse de t’avoir sous estimé… Quel est ton nom ?

- Je m’appelle Kilfeur…

- Il est rare que je retienne le nom de mes victimes, mais pour toi je ferai peut être une exception…

- Un plaisir… Et le tiens ?

- A quoi cela te servira alors que tu vas mourir ? »

Elle soupira, elle comprenait qu’elle parlait à mur, c’est pas le discours d’une inconnue qui me fera changé d’avis sur ma façon de vivre…

« Pas question que je meurs face un à homme n’ayant aucun amour propre… »

Je ne lui répondis que par un lourd silence. 

Après plusieurs minutes de combat acharné, je parvins à la prendre par surprise avec ma chaine. Elle s’enroula autour de son cou alors qu’elle essayait de se débattre. Grace à un puissant coup de pied, je la fit tomber au sol sur le ventre. Je tirai de toute mes forces alors que son visage changeait progressivement de couleur. Soudainement elle lâcha prise, un sordide craquement d’os résonna dans sa pièce. Son cou pris alors forme d’un V. Son dernier regard avant de mourir me disait clairement qu’elle ne regrettait rien. Les papiers sur lesquels elle écrivaient étaient soit découpés par notre affrontement ou piétinés. Je récupérais ce qui était possible avant de m’en aller sans la regarder davantage. Même si ses paroles étaient inutiles, elle m’a fait tout de même réfléchir sur ce qu’aurait pu être ma vie si j’avais détesté le roi à l’époque… Tu sais qu’aujourd’hui je hais la famille royal, rien ne ferrait plus plaisir que la princesse meurs sur le champ de bataille en même temps que toi… Je t’apprécies un peu plus qu’auparavant mais je te tiendrais toujours pour responsable du retour de Bongo Bongo… Tu seras à jamais la personne qui a ruiné tout mes efforts…


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