Rêve

Robert eut une drôle de sensation, mais n'arrivant pas à y mettre un doigt dessus préféra ne plus y faire attention, du moins, pour l'instant. Michael les fit entrer dans la salle des commandes et apostropha d'une voix douce Hodge occupé à tapoter à toute vitesse sur son clavier. Cela amusa Robert, pourtant, se rappeler de ce qu'il avait fait dans la réalité rembrunit grandement le chef de l'institut.

— Hodge, s'il te plaît, aide-moi à comprendre ce qui arrive à se grand dadais ! S'écria Michael en installant de force Robert sur une chaise. Je m'inquiète de plus en plus. J'ai peur que sa dernière mission face aux sorciers ne l'est touchée plus que prévue !

Robert secoua la tête devant la réaction de Michael, ça n'avait pas changé. Il fallait croire que la rune n'avait pas tout changé dans son esprit. Il rassura de nouveau le bouclé et commença à se comporter naturellement avec lui, du moins il reprit son comportement d'avant la dispute dans la forêt. Hodge le regarda et remit ses lunettes distraitement, il avait des choses plus importantes à faire. À commencer par surveiller cette fichue tablette !

— Il a l'air surtout fatigué, tu n'as pas à t'inquiéter Miki. Si cela continue demain, on demandera à un des frères silencieux de venir. Allez-vous coucher, demain une journée épuisante nous attends.

Une fois en pyjama, un jogging gris et un simple maillot blanc, Robert ne put s'empêcher de regarder à la dérobée Michael. Il n'avait pas sommeil, pourtant son corps était comme endormi. Il se demanda un court instant comment aller son corps dans la réalité. Il avait bien compris que ce corps n'était pas réel, mais bien une image de son cerveau qui lui permettait de pouvoir se diriger librement.

— Robert ? Fit Michael en le regardant doucement. Tu vas vraiment bien ? On peut très bien passer tout de suite chez les frères silencieux. Je m'inquiète chéri...

Encore le mot "chéri", cela faisait bizarre tout autant que "mari" aux yeux du chef de l'institut. Il secoua la tête en lui répondant qu'une bonne nuit de sommeil et tout ira pour le mieux le lendemain. Il lui envoya un petit sourire qui rassura le bouclé un peu, il lui prit la main en montant sur le lit.

— Qu'est-ce qu'il y a demain ? Le questionna Robert.

— Une réunion avec un autre institut pour faire un point sur la mission en commun qu'on a eu pour contrer les démons tout près de nos deux instituts. Tu ne t'en souviens pas ? C'est toi qui a demandé de la faire, fit Michael.

Robert essaya de trouver quelque chose pour rehausser la situation et joua la carte du débordement.

— Mah ! C'est demain ? Je pensais que c'était après-demain, je voulais qu'on aille en ville tous les deux se promener un peu en amoureux et confier les règnes pour la journée à Hodge. J'ai tellement à penser que je suis débordé et je ne sais plus quelle chose et quand ça se passe.

Michael partit dans un rire bruyant. Il était bien d'accord, son compagnon avait bien affaire et le manque de chasseurs d'ombres dans leur institut se faisait constamment sentir et l'épuisement des deux hommes se voyaient de plus en plus.

— Nous allons les recevoir toute la journée, ajouta Michael. On pourra toujours passer la journée d'après-demain ensemble. Je crois qu'ils doivent repartir dans l'après-midi demain, on pourra toujours en profiter le soir dans la serre, finit-il en ronronnant.

Robert rigola lui aussi, voilà, il vient de sauver la situation et en plus, il allait pouvoir profiter d'une journée où il pourra, en essayant de le faire discrètement, savoir telle ou telle chose sur lui et son environnement.

— Couchons-nous, je sens que l'on va souffrir demain Miki !

— Je ne te le fais pas dire, chéri.